Houthis الحوثيين Ansar Allah أنصار الله | ||
Devise : الله أكبر، الموت لأمريكا، الموت لإسرائيل، اللعنة على اليهود، النصر للإسلام Allahu 'akbar, almawt li'amrika, almawt li'iisrayiyl, allaenat ealaa alyahud, aintisar al'iislam (« Dieu est le plus grand, Mort à l'Amérique, Mort à Israël, Maudits soient les juifs, Victoire à l'islam ») | ||
Idéologie |
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Objectifs | • Renversement du gouvernement central yéménite et instauration d’un état islamique chiite. • Protection de la communauté Zaïdite et de ses intérêts dans le monde. • Consolidation de l'Axe de la résistance. • Destruction de l’État d’Israël. • Destruction d'Al-Qaïda au Yémen. • Unification du monde musulman (en partie). |
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Statut | Actif | |
Site web | https://www.ansarollah.com/ | |
Fondation | ||
Date de formation | 1994 | |
Pays d'origine | Yémen | |
Fondé par | Hussein Badreddine al-Houthi † | |
Actions | ||
Mode opératoire | Lutte armée | |
Zone d'opération | Yémen Arabie saoudite Israël |
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Période d'activité | Depuis 2004 (en tant que faction armée) | |
Organisation | ||
Chefs principaux | Hussein Badreddine al-Houthi (tué en 2004) Abdul-Malik al-Houthi (depuis 2004) Saleh Ali al-Sammad (tué en 2018) Mehdi Hussein al-Machat (actuel) |
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Membres | 2 000 combattants (en 2004) 10 000 combattants (en 2009) 30 000 combattants (en 2013) 300 000 à 500 000 combattants (en 2023) |
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Fait partie de | Conseil politique suprême (nationale) Axe de la résistance (international) |
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Branche politique | Ansar Allah | |
Financement | Collecte d'impôts et racket, pétrole de contrebande, ressources étatiques[8] | |
Groupe relié | Congrès général du peuple (faction de Saana) Parti socialiste yéménite (faction "anti-coalition")[9] Parti social nationaliste |
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Soutenu par | Iran Libye (jusqu'en 2011)[10] Syrie[11] Corée du Nord |
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Répression | ||
Considéré comme terroriste par | Arabie saoudite Yémen (Gouvernement al-Alimi) Émirats arabes unis[12] Malaisie[13] |
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Révolution yéménite Guerre civile yéménite Conflit de Jazan, Najran et Assir Insurrection djihadiste au Yémen Conflit par procuration Iran-Arabie Saoudite Conflit par procuration Iran-Israël Guerre Israël-Hamas de 2023 |
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Les houthis (arabe : الحوثيين), du nom de leurs dirigeants, Hussein Badreddine al-Houthi[14],[15] et ses frères[16], sont une organisation armée, politique et théologique zaïdite (branche Jarudiyah), active initialement dans le gouvernorat de Sa'dah et le nord-ouest du Yémen, puis à partir de 2014, dans tout le pays. Le nom houthi est à l'origine le nom d'une tribu dont sont issus les membres de l'organisation[17].
Le groupe est issu du Forum des jeunes croyants, organisation religieuse et culturelle cofondée en 1992 par Hussein Badreddine al-Houthi et Mohamad Azzane[18]. Pacifique, le mouvement se scinda en deux factions, l'une modérée et pacifiste et l'autre prônant la lutte armée, qui deviendra par la suite les Houthis[19]. Ses membres sont majoritairement zaïdites, qui sont majoritairement des chiites, mais une partie d'entre eux est sunnite.
En conflit avec le gouvernement de la République du Yémen, dans le cadre de l'Insurrection houthiste au Yémen, à cause de manifestations vues comme un défi adressé au pouvoir central[19], ils se sont emparés depuis leurs bastions montagnards du nord-ouest d'une grande partie de l'ouest du pays, notamment de l'ancien Yémen du Nord.
Le nombre de ses membres armés durant l'insurrection houthiste au Yémen est estimé à 10 000 et son principal foyer de tension se trouve dans le Saada. Le mouvement serait soutenu par l'Iran dans le cadre de la guerre civile yéménite, mais d'autres sources mentionnent que l'Iran aurait au contraire essayé de les freiner[20]. Certains analystes affirment que le soutien iranien aux Houthis serait d'ordre limité et fondé principalement sur l’antiaméricanisme et la lutte contre les alliés des américains au Moyen-Orient, mentionnant que considérer les Houthis comme un mouvement politiquement aligné sur les intérêts iraniens serait en ce sens exagérer les liens existants entre les rebelles zaidites et l’Iran[21].
Depuis 2015, les Houthis combattent l'intervention dirigée par l’Arabie saoudite au Yémen, qui vise à établir le contrôle territorial total du gouvernement internationalement reconnu au Yémen[22]. Les houthis se sont également heurtés au Mouvement du Sud, à Al-Qaïda, aux Frères musulmans locaux (sous le parti Al-Islah) et à l'organisation terroriste Daech. Les Houthis visent à gouverner tout le Yémen[23]. Ils ont lancé des attaques répétées de missiles et de drones contre des villes saoudiennes. Le conflit est largement considéré comme une guerre par procuration entre l'Arabie saoudite et l'Iran[24].
Leur branche politique est Ansar Allah (arabe : أنصار الله, « les partisans de Dieu »)[25].
Drapeaux et logos
- Bannière historique des houthis.
- Logo d'Ansar Allah jusqu'en 2015.
- Logo d'Ansar Allah depuis 2015.
Contexte
Contexte historico-religieux
Le Yémen est peuplé d'une majorité sunnite mais aussi d'une forte minorité chiite essentiellement présente dans les montagnes du nord-ouest du pays, le fief des Houthis. Cette branche du chiisme, très proche du sunnisme, implantée là depuis le VIIIe siècle, est le zaïdisme, qui ne reconnait que cinq Imams chiites dans la succession d'Ali, contrairement aux ismaëliens ou duodécimains (les courants majoritaires du chiisme). Un imamat zaïdite a contrôlé ces territoires depuis le Moyen Âge et a fondé le royaume mutawakkilite du Yémen en 1918 lors de l'indépendance acquise de l'Empire ottoman à la suite de la Première Guerre mondiale. En 1990, le parti Hizb al-Haqq, dont seront issus les Houthis, est fondé pour défendre les aspirations culturelles des zaïdites. À la différence de certains partis religieux zaïdites, le Hizb al-Haqq rejette l'imamat et défend le régime républicain.
Contexte historico-politique
La monarchie zaïdite yéménite a été abolie à la suite d'un coup d'état républicain en 1962 (soutenu par l'Égypte de Nasser), conduisant à la mise en place du Yémen du Nord. À la suite de l'unification du Yémen en 1990, les zaïdites deviennent minoritaires dans un Yémen majoritairement sunnite regroupant le Nord et le Sud. Les zaïdites obtiennent toutefois des garanties du président Ali Abdallah Saleh dans le cadre de la guerre civile yéménite de 1994 (avec la tentative avortée de sécession du Yémen du Sud). S'estimant insatisfaits, ils ont pris les armes en 2004 contre le gouvernement, après la décision du gouvernement d'arrêter Hussein Badreddine al-Houthi[26].
Revendications
Né dans les provinces à majorité zaïdite du nord du Yémen, le mouvement houthis entend initialement porter les revendications culturelles de populations lentement marginalisées par l'influence du wahhabisme saoudien. Le mouvement développe également une rhétorique de dénigrement de « l'impérialisme américain » - principalement après l'invasion de l'Irak en 2003 - et du sionisme, ce dernier étant considéré comme une extension du premier[27].
Au cours de la période de crise politique qui succède au renversement du président Ali Abdallah Saleh, les Houthis tentent de contrebalancer l'influence ascendante du parti islamiste Al-Islah[28], qui détient alors de nombreux portefeuilles gouvernementaux.
Histoire
En 2004 éclate la guerre du Saada menée par le gouvernement yéménite après des manifestations qu'il estime remettant en cause son pouvoir[19], déjà aux prises avec l'insurrection d'islamistes affiliés à Al-Qaïda dans le cadre de la guerre contre le terrorisme depuis l'incident de l'USS Cole en 2000[29]. L'Arabie saoudite intervient aux côtés du gouvernement yéménite et combat les Houthis. Des centaines de civils y perdent la vie ainsi que le chef de file du mouvement Hussein Badreddine al-Houthi, tué le ; sa dépouille est enterrée en prison, de peur que son mausolée ne devienne un lieu de recueillement. Son frère Abdul-Malik al-Houthi lui succède alors[30].
Le gouvernement d'Ali Abdallah Saleh a utilisé du phosphore blanc pendant cette première guerre, arme interdite internationalement[31].
En 2009, lors de l'opération Terre brûlée, l'armée yéménite, plus tard aidée par l'armée saoudienne, échoue à réprimer la rébellion zaïdite.
En 2013, en geste de bonne volonté, le président du gouvernement de transition Abdrabbo Mansour Hadi restitue aux Houthis la dépouille de leur chef Hussein Baddredine al-Houthi pour favoriser le Dialogue national. La même année, il est rapporté que les Houthis combattraient aux côtés du régime de Bachar el-Assad dans le cadre de la guerre civile syrienne[32].
Les Houthis s'estiment de plus en plus marginalisés après le meurtre de deux de leurs représentants dans le conseil de transition national et contestent aussi la fin des subventions sur le pétrole et les carburants[33], cela les incitant à manifester mais ses manifestations sont réprimées violemment.
En 2014, avec l'aide des forces restées fidèles à l'ancien président Ali Abdallah Saleh, les rebelles houthistes prennent le contrôle de la ville d'Amran puis annoncent vouloir la rendre au gouvernement après des accords ; en septembre, ils prennent le contrôle total de la capitale Sanaa, font démissionner le Premier ministre et forcent le pouvoir en place à créer un nouveau gouvernement qui leur est plus favorable. Le discours du dirigeant Abdul-Malik al-Houthi est diffusé dans des écrans géants dans la capitale. Le , ils s'emparent du palais présidentiel à Sanaa, ce qui conduit à la démission du président Abdrabbo Mansour Hadi.
En septembre 2016, le gouverneur de Marib déclare que des armes destinés aux Houthis seraient envoyées par l'Iran en transitant par Oman et la province du Hadramaout, en direction de Sanaa[34].
Le , l'ancien président Saleh, qui était allié avec eux depuis 2014, rompt son alliance avec eux et commence à tendre la main à la coalition dirigée par l'Arabie saoudite[35]. Les Houthis le tuent lors de la bataille de Sanaa deux jours plus tard, le 4 décembre[36]. « Le ministère de l'Intérieur (contrôlé par les Houthis) annonce la fin de la milice de la trahison et la mort de son chef (Ali Abdallah Saleh) et d'un certain nombre de ses éléments criminels », a affirmé la chaine de télévision des houthis, Al-Massirah, en citant un communiqué.
Le , les Houthis annoncent la mort le 19 avril, dans une attaque aérienne, de Saleh Ali al-Sammad[37]. Mehdi Hussein al-Machat lui succède[38].
Le 30 août 2020, la coalition dirigée par l'Arabie saoudite a intercepté et détruit un drone chargé d'explosifs à l'aéroport international d'Abha et un bateau chargé d'explosifs télécommandé lancé par des Houthis alignés sur l'Iran. Selon l'agence de presse de l'État saoudien (SPA), des éclats sont tombés sur l'aéroport au sud de la mer Rouge sans aucune blessure car le drone a été intercepté[39].
Le gouvernement de Donald Trump envisage en 2020 de déclarer officiellement les Houthis organisation terroriste. Les Nations unies soulignent qu'une telle décision pourraient entraver les interactions avec des responsables Houthis, la gestion des impôts, l'utilisation du système bancaire, la rémunération du personnel médical, l'achat de nourriture et de pétrole ou encore l'accès à internet[40]. En février 2021, Joe Biden dans une de ses premières allocutions sur la politique étrangère annonce le déclassement des houthis de la liste des organisations terroristes, décidée le mois précédent par le président sortant Trump[41].
Les Houthis revendiquent l'attaque du 17 janvier 2022 à Abou Dabi[42].
Idéologie
Le mouvement Houthi suit une idéologie mixte avec des principes religieux, nationalistes yéménites et populistes attrape-tout, imitant le Hezbollah[43]. Selon le chercheur Bernard Haykel, le fondateur du mouvement Hussein al-Houthi a été influencé par une variété de traditions religieuses et d'idéologies politiques différentes, ce qui rend difficile son intégration ou celle de ses partisans dans les catégories existantes. Les Houthis se sont présentés comme une résistance nationale, défendant tous les Yéménites contre les agressions et les influences extérieures, comme des champions contre la corruption, le chaos et l'extrémisme, et comme des représentants des intérêts des groupes tribaux marginalisés et des Zaydites.
Le mouvement Houthi a deux principes religieux et idéologiques centraux. La première est la « Voie coranique », et qui englobe la croyance que le Coran ne permet pas d'interprétation et contient tout ce qui est nécessaire pour améliorer la société musulmane. La seconde est la croyance dans le droit absolu et divin des Ahl al-Bayt (descendants du Prophète) à gouverner, une croyance attribuée au Jaroudisme, une ramification fondamentaliste du Zaydisme[44].
Pour Julie Kebbi, journaliste à L'Orient-Le Jour, le mouvement houthiste ressemble sur plusieurs points au Hezbollah. D'abord, au vu de la présentation visuelle des allocutions[45]. Bien qu'appuyé par l'Iran, les Houthis ne sont cependant influencés que par la doctrine de Velayat-e faqih, qu'ils n'adoptent que partiellement[45]. Le pouvoir est lié à l'appartenance des Houthis au clan des Hachémites[19].
Puissance
Le mouvement était composé de 1 000 à 3 000 combattants en 2005 et entre 2 000 et 10 000 en 2009. Cependant le Yemen Post affirme que le mouvement avait 100 000 combattants et loyalistes en 2009. Le mouvement dispose de chars et de plusieurs camions pris à l'armée yéménite durant la guerre de 2004. Il dispose également de plusieurs mines anti-char et de missiles anti-char ainsi que diverses pièces d'artillerie lourde et légère.
Selon l'Organisation des Nations unies, l'Iran armerait le groupe depuis 2009[46], cependant l'information principale sur laquelle se base l'organisation, à savoir un bateau iranien intercepté chargé d'armes, serait, selon Wikileaks, erronée[47].
En 2020, le mouvement est considéré comme « plus fort que jamais ». Il possède désormais des missiles balistiques ainsi que des roquettes et des drones[48]. De plus en plus de drones sont utilisés comme drones piégés ou drones suicides. L'attaque de début 2022 sur Abou Dhabi, capitale des Emirats arabes unis, a été menée à l'aide de Samad-2 et 3[49],[50].
En mars 2022 à l'occasion du Grand Prix de Formule 1 d'Arabie Saoudite, deuxième organisé dans le pays en quelques mois, une attaque revendiquée par les Houthis avec 7 drones provoquent un énorme incendie[51] sur un dépôt pétrolier d'Aramco, principal sponsor du Grand Prix d'Arabie Saoudite et de la Formule 1 en 2022.
Territoires contrôlés
- Territoire contrôlé par les loyalistes.
- Territoire contrôlé par les Houthis.
- Territoire contrôlé par les djihadistes d'AQPA et de l'EI au Yémen.
- Territoire contrôlé par le Conseil de transition du Sud.
Après leur révolte contre le gouvernement, les rebelles houthistes contrôlent l'ensemble du gouvernorat de Saada, le gouvernorat d'Al Jawf, celui d'Amran et le gouvernorat de Hajjah. Ils contrôlent également une partie de la capitale Sanaa, une partie du gouvernorat d'Al Mahwit et le village de Jabira en Arabie saoudite.
En 2015, les houthistes ont développé vers le sud leur contrôle de ces territoires et ont accès à la mer Rouge.
Selon Bachir al-Mohallal, chef de l'ONG Pulse for social justice, « Il y a deux choses que la population porte à leur crédit : d'abord, la sécurité. La ville est à nouveau sûre. Même les cellules d'Al-Qaïda en ont été chassées. Ensuite, la restauration d'un semblant d'État. Certes, les fonctionnaires ne reçoivent plus de salaires, mais ils s'arrangent quand même pour rémunérer ceux dont ils ont besoin. Ainsi, la police fonctionne, par exemple. Ils ont également mis au pas les chefs de tribus qui semaient le désordre. Enfin, ils font pression sur les propriétaires, afin que ceux-ci cessent de réclamer leurs loyers. C'est une mesure que les gens apprécient. Paradoxalement, les zones libérées par la coalition ne connaissent pas ce degré de sécurité, car elles passent rapidement sous la coupe de milices incontrôlables. »[52].
Les Houthis collectent la zakat au niveau étatique et lancent des collectes pour fêter Mawlid et l'Achoura chiite. Des superviseurs dirigent en parallèle les ministères et les gouvernorats. Certains s'occupent du domaine sécuritaire, d'autres de la zakat, d'autres sont financiers et d'autres dirigeants les prisons[53].
Abdelkhalek al-Houthi, frère cadet d'Abdelmalek, est chef des Forces de réserve stratégiques à partir de 2014 puis dirige la région militaire de la capitale à partir de 2018. Abdelkarim, oncle d'Abdelmalek est chef exécutif du groupe et ministre de l'Intérieur. Enfin, Yahia Badreddine al-Houthi est ministre de l'Éducation[53].
Les Houthis ont également interdit la commémoration de la révolution républicaine du 26 septembre et l'ont remplacée par le 21 septembre, date de leur prise de Sanaa en 2014[53].
Relations avec Al-Qaïda
Bien que les deux groupes veuillent renverser le gouvernement actuel, ils ne partagent pas les mêmes objectifs et ne s'entendent pas.
Al-Qaïda, organisation d'obédience sunnite, veut appliquer sa version stricte de l'Islam fondamentaliste et à terme mener le Jihad contre les pays alentour.
C'est pourquoi des heurts entre rebelles houthistes et les partisans d'Al-Qaïda dans la péninsule arabique se produisent régulièrement.
Controverses
Slogan du cri
Le slogan du cri (Allahu Akbar, Mort à l'Amérique...) avec la main qui monte et descend est un slogan dont les partisans Houthis se souviennent collectivement à chaque occasion, et c'est une imitation du slogan de Khomeini « Marg bar Âmrikâ » avec la main qui descend et monte.
Ce slogan est apparu à l'époque de Hussein al-Houthi, qui exprimait son admiration pour l'Iran et Khomeini. Des hommes politique yéménite ont condamnés ce slogan comme une insulte aux Juifs, qui font partie du peuple yéménite, et historiquement, le judaïsme était la religion monothéiste dominante au Yémen avant la propagation de l'Islam, sous la période himyarite, ce qui signifie que beaucoup d'ancêtres des Yéménites étaient des arabes convertis au judaïsme avant la destruction du Royaume d'Himyar[54]. Le nombre de Juifs yéménites s’élève à environ un demi-million de personnes réparties dans le monde.
Le juge, l'érudit Muhammad ibn Muhammad al-Wazir, a émis une fatwa affirmant l'illégitimité du slogan criant, le slogan des Houthis, et "qu'il s'agit d'une hérésie, et qu'il interdit de crier dans les mosquées et d'agresser les gens de la Dhimmah, les Gens du Livre et les dignes de confiance parmi les Juifs, les Chrétiens et autres dans les pays musulmans, et qu'il s'agit d'un slogan invalide, à l'exception des deux phrases « Dieu est Grand et la victoire est pour l'Islam » et que Dieu a envoyé Muhammad comme une miséricorde aux mondes, pas la mort pour eux (Et Nous ne vous avons envoyé que comme une miséricorde envers les mondes), et sa sentence « Dieu est grand et la victoire est pour l'Islam » est une parole de vérité avec laquelle je signifie un mensonge, et que l'Islam n'autorise pas le combat, sauf contre les personnes agressives « donc quiconque vous attaque, attaquez-le de la même manière qu'il a l'habitude de le faire. Ô sur vou » et que l'Islam interdit de combattre les non-agresseurs, mais seulement de mener les combats contre des combattants. Dieu Tout-Puissant a dit : « Et combattez dans la cause de Dieu ceux qui vous combattent, mais ne transgressez pas. En effet, Allah n’aime pas les agresseurs. »"[55]
Démocratie
Selon la croyance Zaidi, c'est un devoir religieux de se révolter contre le dirigeant « injuste » après l'avoir averti et conseillé. Ils ont pris ce concept du fondateur de leur doctrine, l'Imam Zayd ibn Ali[56]. Cela signifie que les motivations des Houthis sont avant tout religieuses, et ce qu'ils considèrent comme « l'injustice » peut inclure ou non des sujets tels que la pauvreté de la population de Saada, les guerres d'agression contre eux, la marginalisation des Hachémites et l'échec d'un Hachémite à assumer l'imamat, bien que les dirigeants du groupe nient être en train de remplacer la république par un autre système de gouvernement, mais ce qui distingue l'école de pensée Zaidi de la Sunna, c'est l'Imamat, et sans lui, le zaïdisme perd ce qui le définit. Les Zaidis limitent l'imamat/califat aux Hachémites , tandis que les Sunnites et la communauté le limitent à tous les Quraysh sans distinction. Les Zaidis croient qu'il est permis pour le dirigeant de l'État de ne pas être hachémite, mais l'imam/calife doit être hachémite. La question ici n'est rien d'autre qu'une synthèse et une compilation de différents sujets et hypothèses.
Violations des droits de l'homme
Comme de nombreux belligérants du conflit, les rebelles houthis utilisent des enfants soldats depuis au moins 2009[57]. Cependant, les Houthis sont le groupe usant le plus d'eux, avec 140 sur 156 en 2014[58]. Âgés de 9 à 17 ans[58], les recrues, parfois enrôlées de force[59], reçoivent un enseignement religieux zaïdite, puis sont entrainés militairement[57]. Ces enfants-soldats prennent aussi une drogue, le khat, « plante à mâcher qui est très consommée au Yémen comme stimulant », d'après Human Rights Watch[57], et subissent un lavage de cerveau[59]. Ainsi, lors de la bataille d'Aden, les chefs des Houthis ont fait croire aux enfants-soldats qu'ils combattaient des djihadistes d'AQPA, alors qu'il s'agissait en réalité de loyalistes[59].
En mars 2015, le journal américain The New York Times rapporte des cas de persécutions de juifs du Yémen par les Houthis[7].
En août 2016, Amnesty International appelle les Houthis et leurs alliés à cesser de persécuter les membres de la minorité bahaïe, dont 65 membres au moins sont ont été arrêtés arbitrairement, lors de différentes rafles dont la dernière date du 16 août[60]. Les persécutions, débutées sous Ali Abdallah Saleh, se poursuivaient en avril 2017[61]. En septembre 2018, 24 d'entre eux, dont un mineur, risquent la peine de mort de la part des rebelles[62].
Par ailleurs, contrairement à ce qu'ils affirment, les Houthis empêchent les femmes de conduire dans les territoires qu'ils contrôlent[63].
Le , ils arrêtent le journaliste Yahya al-Joubaïhi et le condamnent à mort le pour « espionnage »[64]. Ceci est condamné par l'Union des journalistes yéménites[64], Reporters sans frontières[64] et Amnesty International[65].
En , les Houthis exécutent en public par balles après avoir fouetté cent fois, un homme, accusé de meurtre, de viol et de pédophilie envers une fillette de trois ans[66]. Le , un homme ayant commis des faits similaires envers une fille de quatre ans est exécuté de la même façon, puis son corps a été suspendu à une grue[67]. Les activistes anti-Houthis disent craindre que les opposants subissent le même sort[68].
Le , un tribunal houthiste condamne à mort Asma el-Omeïsi, une jeune mère de famille de vingt-deux ans, ainsi que Saïd al-Rouwaiched et Ahmed Bawazir, pour « aide à un pays ennemi », après avoir été torturés et privés de leurs droits, selon Amnesty, qui accuse les rebelles « d'utiliser la justice pour régler des comptes politiques »[69]. Le père de la jeune femme a été condamné à quinze ans de prison pour avoir laissé sa fille monter à bord du véhicule avec les deux hommes, ce qui s'apparente pour les rebelles à de l'« indécence »[69].
En , Human Rights Watch les accuse de tortures, disparitions forcées et de prises d'otages[70].
Le , Amnesty les accuse d'investir des hôpitaux en les militarisant durant la bataille d'al-Hodeïda[71].
Le , le Programme alimentaire mondial accuse les houthis d'avoir détourné l'aide humanitaire en la revendant[72].
Le , Human Rights Watch a révélé que 4 journalistes détenus arbitrairement par les autorités houthies au Yémen depuis 2015 avaient été condamnés à la peine de mort et recevaient des soins médicaux inadéquats pendant leur incarcération. Les 4 détenus ont été arrêtés et condamnés à mort sans procès équitable le , par un tribunal contrôlé par les Houthis à Sanaa. Le tribunal a inculpé les journalistes de trahison et d'espionnage pour des États étrangers compte tenu de leur travail journalistique[73].
En 2022, au moyen de directives orales, ils instituent l'obligation de mahram, interdisant aux femmes de travailler et de sortir sans être accompagnée d'un homme de sa famille[74].
Notes et références
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Voir aussi
Bibliographie
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- Samy Dorlian, La mouvance zaydite dans le Yémen contemporain : une modernisation avortée, l'Harmattan, Paris, 2013, 254 p. (ISBN 978-2-343-00788-5) (texte remanié d'une thèse de science politique)
- (en) Barak A. Salmoni, Bryce Loidolt et Madeleine Wells, Regime and Periphery in Northern Yemen: The Huthi Phenomenon, Rand Corporation, 2010, 410 p. (ISBN 9780833049742)
- (en) Christoph Wilcke et Gerry J. Simpson, All quiet on the northern front? : uninvestigated laws of war violations in Yemen's war with Huthi rebels, Human Rights Watch, New York, 2010, 54 p. (ISBN 9781564326072)
Articles connexes
- Abdul-Malik al-Houthi
- Insurrection houthiste au Yémen
- Guerre du Saada
- Guerre civile yéménite