Ali Abdallah Saleh علي عبدالله صالح | |
Ali Abdallah Saleh en 2010. | |
Fonctions | |
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Secrétaire général puis président du Congrès général du peuple | |
– (35 ans, 3 mois et 10 jours) |
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Vice-président | Abdrabbo Mansour Hadi Ahmed ben Dagher |
Secrétaire général | Abdel Karim al-Iryani Abdel Kader Bajamal Abdrabbo Mansour Hadi Arif al-Zouka |
Prédécesseur | Parti créé |
Successeur | Sadeq Amin Abou Rass (indirectement) |
Président de la République du Yémen[N 1] - [N 2] | |
[N 3] – (21 ans, 9 mois et 3 jours) |
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Élection | (par la Chambre des députés provisoire) |
Réélection | (par la Chambre des députés) (au suffrage universel) |
Vice-président | Vice-présidents du Conseil présidentiel : Ali Salem al-Beidh Abdel Aziz Abdel Ghani Vice-président de la République : Abdrabbo Mansour Hadi |
Premier ministre | Haider Aboubaker al-Attas Mohammed Saïd al-Attar (intérim) Abdel Aziz Abdel Ghani Faraj Saïd ben Ghanem Abdel Karim al-Iryani Abdel Kader Bajamal Ali Mohammed Moujawar Mohamed Basindawa |
Prédécesseur | Lui-même (Yémen du Nord) Haider Aboubaker al-Attas (Yémen du Sud) |
Successeur | Abdrabbo Mansour Hadi |
Président de la République arabe du Yémen (Yémen du Nord) | |
– (11 ans, 10 mois et 4 jours) |
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Élection | (par l'Assemblée constituante) |
Réélection | (par le Conseil consultatif) |
Premier ministre | Abdel Aziz Abdel Ghani Abd al-Karim al-Iryani Abdel Aziz Abdel Ghani |
Prédécesseur | Abdul Karim Abdullah al-Arashi (en) (intérim) Ahmed al-Ghachmi |
Successeur | Lui-même (Yémen unifié) |
Membre du Conseil présidentiel | |
– (24 jours) |
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Président du Conseil | Abdul Karim Abdullah al-Arashi (en) |
Gouverneur de Taëz | |
– (1 an) |
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Biographie | |
Nom de naissance | Ali Abdallah Saleh Afach |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Bayt al-Ahmar (royaume du Yémen) |
Date de décès | (à 70 ans) |
Lieu de décès | Sanaa (Yémen) |
Nature du décès | assassinat |
Nationalité | Yéménite |
Parti politique | Congrès général du peuple |
Fratrie | Himyar Saleh |
Enfants | Ahmed Ali Abdallah Saleh (né en 1972) Khaled Ali Abdallah Saleh Madin Ali Abdallah Saleh |
Entourage | Ali Mohsen al-Ahmar (cousin) Tarek Saleh (neveu) |
Profession | Militaire |
Religion | Islam |
Résidence | Palais de la République, Sanaa (1978-2012) |
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Présidents de la République arabe du Yémen Présidents de la République du Yémen |
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Ali Abdallah Saleh (en arabe : علي عبدالله صالح, également retranscrit Ali Abdullah Saleh), né officiellement le Bayt al-Ahmar et mort assassiné le à Sanaa, est un homme d'État yéménite.
Président de la République arabe du Yémen (Yémen du Nord) de 1978 à 1990, il est ensuite président du Yémen unifié de 1990 à 2012.
En 2011-2012, il est confronté à une révolte contre son gouvernement ; blessé lors d'une attaque contre le palais présidentiel qui a aussi blessé et tué d'autres dirigeants du régime, il demeure absent de son pays pendant plusieurs mois, puis signe, fin 2011, un plan de sortie de crise, préparé par les monarchies du golfe Persique, qui aboutit à son départ du pouvoir.
Il prend ensuite part à une nouvelle guerre civile, au cours de laquelle il s'allie avec les rebelles houthis contre le pouvoir en place. Ayant rompu l'alliance au profit de l'Arabie saoudite, il est tué par les houthis lors de combats à Sanaa.
Biographie
Premières années
Ali Abdallah Saleh Afach[1],[2] est né dans le village de Beit al-Ahmar, à Sanhan[3] dans une famille pauvre[3], appartenant à la tribu Sanhan, elle-même rattachée à la confédération tribale Hachid[4], et d'origine zaïdite[5]. Toutefois, son appartenance à la communauté n'est pas religieuse ou politique[5]. Sa date de naissance, incertaine, est officiellement le [6], mais de nombreuses sources mentionnent le ou encore le [4].
Jeune, ses parents divorcent[3]. Son père, Abdallah, meurt peu après, puis sa mère épouse Mohammed, le frère d'Abdallah, qui devient alors son beau-père et mentor[7],[8].
Par la suite, Saleh devient berger et fréquente l'école coranique[3].
Carrière militaire
Ali Abdallah Saleh rejoint les Forces armées en 1958[3]. En 1963, dans le contexte de la guerre civile du Yémen du Nord, il devient second lieutenant[9].
En 1974, il participe au coup d'État qui installe Ibrahim al-Hamdi à la tête d'un Conseil de commandement, pour diriger le pays[9].
À la même époque, alors qu'il manque de soutiens tribaux, il se distingue par sa participation à un trafic de whisky avec Djibouti[10].
Parcours politique
Débuts
Avant d'être président de la République arabe du Yémen (Yémen du Nord) à la suite de l'assassinat du président Ahmed al-Ghachmi le , il n'était qu'un obscur officier, les diplomates occidentaux le surnommaient « le petit caporal » et la CIA lui donnait six mois maximum au pouvoir[11]. Il s'entoure alors d'un noyau restreint de ses proches qu'il nomme à des postes clés de l'appareil militaire et de sécurité[12].
Il est parfois accusé d'avoir participé à l'assassinat de l'ancien président Ibrahim al-Hamdi, et aurait notamment déclaré « avoir pris le pouvoir par le janbiya »[13].
Président de la République arabe du Yémen (Yémen du Nord)
Le 17 juillet 1978, il est ainsi nommé président du Yémen par l’assemblée constituante[14]. En 1979, il échappe à un coup d'État, soutenu par Mouammar Kadhafi[3].
Le , Ali Abdallah Saleh fonde le Congrès général du peuple, dont il devient le secrétaire général[15]. Il est réélu le 22 mai 1983 par l'Assemblée constituante, puis le 17 juillet 1988 par le Conseil consultatif[16].
Président de la République du Yémen (Yémen unifié)
Des années 1990 aux années 2000
À la suite de l'unifications des deux Yémen, Ali Abdallah Saleh devient président de la République du Yémen unifié en 1990[17].
Il soutient l'Irak de Saddam Hussein lors de la guerre du Golfe[18], sans pour autant soutenir l'annexion du Koweït par l'armée irakienne. Il fut partie prenante de la guerre civile au Yémen en 1994 faisant de 7 000 à 8 000 victimes lorsque les autorités du Sud tentèrent de faire sécession, en vain.
Il est le premier président élu du pays en 1999 avec 96 % des voix et est réélu le avec 77,2 % des suffrages. En 2000, il régla le long contentieux frontalier avec l'Arabie saoudite. En 2004, il ordonna une campagne militaire contre les houthis dans le cadre de la guerre du Saada. Cette campagne dura jusqu'à début 2010 et provoqua la mort d'environ de 5 000 à 7 000 Yéménites.
Malgré les axes politiques que déclare Ali Abdallah Saleh dans la démocratisation du pays et dans la lutte contre l'islamisme, le Yémen reste un foyer d'instabilité à partir des années 2000, d'autant qu'une insurrection dans le Sud du pays conduite par le Mouvement du Sud appelle au retour d'un État indépendant au sud sur le territoire de l'ancienne République démocratique populaire du Yémen (communément appelée Yémen du Sud).
Révolution yéménite et chute
Le Yémen est touché par les protestations qui touchent le monde arabe en 2010-2012. À la suite des différentes manifestations qui touchent le pays à partir du , le président Saleh fait plusieurs annonces successives :
- le , il renonce à se présenter pour un nouveau mandat présidentiel en 2013[19] ;
- le , il annonce une nouvelle Constitution et des élections pour le début de l'année 2012[20] ;
- le , il limoge son gouvernement[21]
- le , il propose un référendum constitutionnel, des élections législatives et présidentielles avant la fin de l'année 2011[22] ;
- le , il accepte le compromis proposé par le Conseil de coopération du Golfe : il s'engage à quitter le pouvoir après trente jours de transition (transmission du pouvoir au vice-président), en échange d'une immunité[23],[24].
Blessé à la tête le par des tirs d'obus visant la mosquée al-Nahdin du palais présidentiel de Sanaa lors de combats, il quitte le pays le lendemain pour aller se faire soigner à Riyad[25]. Le vice-président Abdrabbo Mansour Hadi est nommé président par intérim[26]. Cela marque pour les manifestants la fin de sa présidence et de ses 33 ans de dictature à la tête du Yémen. Le , le cabinet privé américain Stratfor, spécialisé dans le renseignement tactique, rend publique la thèse de ses experts selon laquelle le président Saleh aurait été victime d'une tentative d'assassinat à la bombe montée de l'intérieur[27]. Cependant, Hadi ne se rend pas au palais présidentiel, qui est alors occupé par le fils de Saleh, Ahmed, tandis que son clan continue de contrôler de facto le gouvernement[28]. Il souffre par ailleurs de problèmes respiratoires, de brûlures du troisième degré alors que des bandages recouvrent sa peau et il a été placé dans le coma[29],[30].
Cependant, le , la télévision d'État yéménite annonce que Saleh avait regagné le pays après trois mois d'absence. Cela entraîne de nouvelles manifestations dans les rues de Sanaa, sévèrement réprimées par la police. Saleh fait diffuser un nouveau communiqué le par le biais de la télévision d'État yéménite, déclarant qu'il démissionnerait « dans les prochains jours ». Échaudée, l'opposition exprime son scepticisme malgré la déclaration d'un ministre du gouvernement qui affirmait que Saleh allait quitter le pouvoir dans le cadre d'un plan de coopération conçu par les monarchies arabes du Golfe afin de permettre la transition vers la démocratie.
Le , le Conseil de sécurité des Nations unies demande au président Saleh de signer le plan de sortie de crise proposé par les monarchies du Golfe et renouvelle l'injonction à cesser la répression meurtrière contre les manifestants yéménites qui avait déjà fait plusieurs centaines de victimes depuis le début des évènements. Le , le président Saleh, toujours au pouvoir, fait une nouvelle déclaration devant la presse internationale affirmant qu'il quittera le pouvoir après un accord entre les différentes parties sur un mécanisme de transfert du pouvoir et après des élections[31]. Le , après s'être plusieurs fois récusé, il signe à Riyad le plan de sortie de crise prévoyant son départ, le transfert du pouvoir exécutif au vice-président Abdrabbo Mansour Hadi et son maintien comme « président d'honneur » pour une période transitoire de 90 jours[32].
Le , Ali Abdallah Saleh annonce qu'il va se rendre aux États-Unis pour des soins et demande à ses compatriotes de lui pardonner ses erreurs. Il déclare qu'il reviendra à Sanaa mais cette fois en tant que président du Congrès général du peuple[33]. Il quitte les États-Unis pour l'Éthiopie le , après avoir reçu un traitement médical, puis retourne au Yémen le lendemain.
Il démissionne de ses fonctions le , cédant le pouvoir à son vice-président, Abdrabbo Mansour Hadi, qui est élu lors de l'élection présidentielle yéménite de 2012 pour une période de transition de deux ans[34].
Premières années après la présidence
En 2012, il lance la chaîne de télévision Yemen Today.
En 2013, il ouvre, dans une aile de la mosquée al-Saleh, un musée consacré à sa présidence[35].
Guerre civile et assassinat
Alliance avec les rebelles
Le , le gouvernement yéménite ferme son réseau de journaux et de chaîne de télévision, Yemen Today[36].
En , les rebelles chiites houthis s'emparent de la capitale, Sanaa[37]. Pour de nombreux experts, l'avancée des miliciens chiites n’a pu se faire sans le soutien de l'ancien président Saleh, qui les avait pourtant violemment combattus des années durant[38]. Ce dernier, qui espère revenir au pouvoir, aurait notamment ordonné à ses partisans de rejoindre la rébellion chiite pour déstabiliser le gouvernement en place[38]. Une thèse confortée par la passivité de l’armée, dont certaines unités sont restées fidèles à l’ancien régime, face à la progression des combattants houthis[38]. Le , Ali Abdallah Saleh confirme cette alliance[39].
Il est parfois accusé de tisser des liens avec la branche yéménite de Daech[40], ainsi qu'avec AQPA[41].
Rupture avec les houthis
À l'été 2017, la fragile alliance conclue entre les houthis et les partisans de l'ancien président yéménite, Ali Abdallah Saleh, commence à vaciller[42]. Alors que Saleh qualifie ceux-ci pour la première fois depuis leur rapprochement de « miliciens », Abdul-Malik al-Houthi l'accuse de « franchir la ligne rouge », d'être un « traître » et le menace de « subir les conséquences »[43]. Après des heurts ayant fait trois morts[44] et commencés le [45], date anniversaire de la fondation du Congrès général du peuple[46], des négociations permettent un retour au calme.
Mais l'ex-président Saleh commence à se rapprocher de l'Arabie saoudite. Cette stratégie vise à permettre à son pays d'obtenir de l'aide humanitaire depuis le port d'Aden alors que l'Arabie saoudite fait un blocus sur le port depuis l'été 2017.
En , il est opéré par des médecins russes pour une cataracte[47], pour des séquelles de l'attaque de 2011, après que ceux-ci ont été autorisés à se rendre à Sanaa par la coalition internationale et les États-Unis[48].
Le , peu après la tentative des houthis de prendre le contrôle de la mosquée al-Saleh et du déclenchement de combats entre les deux factions, Saleh se déclare prêt à « tourner la page » à condition que la coalition militaire soutenue par l'Arabie saoudite suspende ses opérations militaires et mette un terme à son blocus[45]. Le même jour, le Congrès général du peuple appelle la population à se soulever contre les houthis[45]. Des manifestants pro-Saleh défilent à leur tour dans la capitale, déchirant les drapeaux et les affiches du mouvement houthi[49].
Mort
Ali Abdallah Saleh est tué lors de la bataille de Sanaa le , quatre jours après avoir rompu son alliance avec les houthis[50],[51].
Dans un premier temps, la confusion règne autour de la véracité de sa mort[N 4]. Peu après qu'une dirigeante de son parti a confirmé son assassinat, des rebelles houthis remettent à des journalistes de l'Agence France-Presse (AFP) une vidéo montrant un cadavre qui semble être le sien[52]. Cependant, le lieu de sa mort demeure flou : certaines sources affirment qu'elle a eu lieu dans sa résidence, tandis que d'autres déclarent que c'est dans une embuscade au sud de Sanaa qu'il est mort en tentant de fuir[53] vers Marib, tenue par les loyalistes.
Le journaliste Vincent Hervouët compare sa mort à celle de Mouammar Kadhafi, lynché par ses opposants[54].
Le , il est inhumé dans son village natal de Beyt Ahmar, à Sanhan, par les houthis, lors d'une cérémonie à laquelle assistent une vingtaine de personnes, dont son fils Madin, son neveu Mohamed Mohamed, le président du Parlement Yahya Ali al-Raie et le numéro deux houthi Abou Ali al-Hakim[55].
Vie privée
Ali Abdallah Saleh épouse Asama Saleh en 1964[56],[57]. Le couple a sept garçons, dont l'aîné Ahmed, commandant de la Garde républicaine[58], considéré comme un successeur potentiel de son père[59],[60], et Khaled[61].
Son demi-frère, le général Mohamed Saleh al-Ahmar, était commandant des Forces aériennes yéménites[62].
Distinctions
- Médaille de l'ordre de José Martí (Cuba) ;
- Collier de l'ordre de Zayed (Émirats arabes unis) ;
- Chevalier grand-croix de l'ordre royal de François Ier (Italie) ;
- Première classe de l'ordre du Grand Conquérant, (Libye) ;
- Grand-cordon de l'ordre du 7-Novembre (Tunisie) ;
- Collier de l'ordre de la République (Yémen).
Notes et références
Notes
- ↑ Président du Conseil présidentiel du au .
- ↑ Abdrabbo Mansour Hadi a été président par intérim du 4 juin au puis du au .
- ↑ En concurrence avec Ali Salem al-Beidh du 21 mai au .
- ↑ « Le ministère de l'Intérieur (contrôlé par les houthis) annonce la fin de la milice de la trahison et la mort de son chef (Ali Abdallah Saleh) et d'un certain nombre de ses éléments criminels », a affirmé la chaîne de télévision des houthis, Al-Massirah, en citant un communiqué.
Références
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- ↑ « In Yemen, A Revolution in Reverse », sur Foreign Policy (consulté le ).
- 1 2 3 4 5 6 « Fast facts: What you may not know about Ali Abdullah Saleh » (consulté le ).
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- 1 2 Julie Kebbi, « Les houthis, Hezbollah du Yémen, mais autrement… - Julie Kebbi », sur L'Orient-Le Jour (consulté le ).
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- ↑ « Limogé, un proche de Saleh résiste », Le Figaro, 7 avril 2012.
Voir aussi
Bibliographie
- « Ali Abdallah Saleh, l'équilibriste », article de Nicolas Michel dans Jeune Afrique, no 2561, du 7 au , p. 44-45.
Articles connexes
- Politique du Yémen
- Présidents du Yémen
- Révolution yéménite de 2011-2012