AccueilFrChercher
Kramer contre Kramer

Titre original Kramer Vs. Kramer
Réalisation Robert Benton
Scénario Robert Benton
d'après le roman d'Avery Corman
Acteurs principaux
Pays de production Drapeau des États-Unis États-Unis
Genre Drame
Film de procès
Durée 105 minutes
Sortie 1979

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution

Kramer contre Kramer (Kramer vs. Kramer) est un film de procès américain de Robert Benton, sorti en 1979.

Inspiré du livre Le droit du père d'Avery Corman, le film met en vedette dans les rôles principaux les acteurs Dustin Hoffman, Meryl Streep et Justin Henry. Il explore les thèmes sociaux tels que les retombées du divorce, les droits des femmes et des pères et l'expérience monoparentale.

Kramer contre Kramer a obtenu neuf nominations aux Oscars et a remporté cinq récompenses, notamment l'Oscar du meilleur film, celui du meilleur réalisateur, du meilleur acteur pour Dustin Hoffman et de la meilleure actrice dans un second rôle pour Meryl Streep (cette dernière reçut également un Golden Globe de la meilleure actrice dans un second rôle, tout comme Dustin Hoffman qui remporta celui du meilleur acteur).

Synopsis

Ted Kramer, un dessinateur publicitaire new-yorkais, se polarise sur son emploi professionnel. Par voie de conséquence, il rentre de plus en plus tard le soir, délaissant son fils unique Billy. De son côté Joanna, l'épouse de Ted, n'en peut plus d'être enfermée dans son rôle d’épouse qui doit porter seule la responsabilité des tâches ménagères quotidiennes et l’éducation de leur fils.

Le jour même où Ted rentre chez lui porteur d'une heureuse nouvelle concernant son travail, il apprend que Joanna le quitte, celle-ci lui laissant la garde de Billy. Ted est alors contraint de concilier ses activités professionnelles avec l'éducation de son fils. Il doit notamment s'occuper des tâches ménagères dont, jusqu'à présent, il avait laissé la responsabilité à son épouse. Débordé dans les premiers temps, Ted s'habitue ensuite à son double rôle d'employé et d'homme au foyer. Son fils Billy lui-même semble de moins en moins perturbé par l'absence de sa mère[1].

Joanna Kramer, après un séjour en Californie où elle a pu réfléchir sur elle-même et faire le point par le biais d'une analyse, revient à New York et entame une procédure judiciaire pour recouvrer la garde de Billy, qu'elle avait abandonné. S'ensuit alors une bataille juridique (d'où le titre du film) très prenante et émouvante, à l'issue incertaine.

Aux termes du procès entre les deux parents, la justice donne finalement raison à la mère et ordonne à Ted de lui remettre l'enfant. Mais Joanna, durant le procès, a compris tout ce que Ted a fait pour son fils ; elle décide alors de lui laisser la garde de Billy[2].

Fiche technique

  • Titre : Kramer contre Kramer
  • Titre original : Kramer vs. Kramer
  • Réalisation : Robert Benton
  • Scénario : Robert Benton, d'après le roman Le droit du père (Kramer Versus Kramer) d'Avery Corman
  • Photographie : Nestor Almendros
  • Décors : Alan Hicks
  • Costumes : Ruth Morley
  • Montage : Gerald B. Greenberg
  • Société de distribution : Columbia Pictures
  • Pays : États-Unis
  • Genre : Drame
  • Durée : 105 minutes
  • Dates de sortie :

Distribution

  • Dustin Hoffman (VF : Patrick Floersheim) : Ted Kramer
  • Meryl Streep (VF : Annie Sinigalia) : Joanna Kramer
  • Justin Henry (VF : Jackie Berger) : Billy Kramer
  • Jane Alexander (VF : Martine Messager) : Margaret Phelps
  • Howard Duff (VF : Jean Michaud) : John Shaunessy
  • George Coe (VF : Michel Beaune) : Jim O'Connor
  • JoBeth Williams (VF : Jacqueline Porel) : Phyllis Bernard[3]
  • Bill Moor (VF : Roland Ménard) : Gressen
  • Howland Chamberlain (VF : René Bériard) : le juge Atkins
  • Jack Ramage (VF : Michel Bardinet) : Spencer
  • Jess Osuna (VF : Yves Massard) : Ackerman
  • Joe Seneca : un fêtard

Production

Choix des interprètes

Lorsqu'il achète les droits du roman[4], le producteur Stanley R. Jaffe pense tout de suite à Dustin Hoffman pour le rôle de Ted Kramer. De son côté, l'acteur se montre très réticent car à l'époque il est lui-même en plein divorce d'avec sa première épouse et, de plus, traverse une impasse dans sa carrière, pensant même arrêter le cinéma pour retourner au théâtre. Il finit pourtant par accepter le rôle en prenant cela comme un défi de jouer son « propre rôle ».

L'actrice Kate Jackson (de la série Drôles de dames) est le choix initial pour incarner le rôle de Joanna Kramer. Mais, à la suite de son refus (les producteurs de Drôles de dames lui interdisant de jouer dans le film), Meryl Streep est choisie à la dernière minute. C'est le premier grand rôle au cinéma pour l'actrice, n'ayant eu auparavant qu'un rôle secondaire dans Voyage au bout de l'enfer. Elle participe au tournage de Kramer contre Kramer parallèlement à celui de Manhattan de Woody Allen, passant d'un plateau de tournage à un autre et ce, malgré des conditions de travail différentes (si Woody Allen lui demande de respecter le scénario, Robert Benton à l'inverse lui laisse le droit d'improviser son jeu).

Dustin Hoffman se montre également hésitant sur le choix du petit Justin Henry pour jouer le rôle de son fils dans le film. Il est finalement convaincu durant les essais, notamment lorsque le jeune garçon se colle à lui dans le fauteuil.

Tournage

Les relations sur le tournage entre Dustin Hoffman et Meryl Streep sont très tendues, notamment en raison des méthodes d'acteur de Hoffman. Dès la première prise, il gifle sa partenaire. Lors d'une scène de dispute, il fait exprès de balancer violemment contre un mur son verre de vin blanc, sans en avertir l'actrice ou le cadreur[5]. À l'image, Meryl Streep est alors réellement surprise par le geste de Hoffman. L'actrice reprocha aussi le fait que Dustin Hoffman, pour la déstabiliser, lui parla régulièrement de John Cazale, son premier compagnon qui, à l'époque, venait d'être emporté par la maladie[6].

La scène du pot de glace est une idée de Dustin Hoffman. En effet, il raconte à Justin Henry la fois où sa fille Jenna lui avait fait le coup de passer au dessert en refusant de finir son assiette, provoquant ainsi la colère de son père. En entendant cette histoire, Justin Henry insiste auprès de Robert Benton pour jouer cette scène.

Le passage où Ted court dans la rue pour emmener son fils aux Urgences a été filmé en trois prises, une séquence difficile pour Dustin Hoffman qui supportait mal le poids de Justin Henry (il pesait 30 kg).

Pour la scène de l'intervention chirurgicale visant à soigner la blessure à la tête de Billy, le figurant jouant le médecin recousait en fait un petit coussin dissimulé hors champ, à côté de la tête de Justin Henry. Pour simuler les cris de douleur de l'enfant, Dustin Hoffman eut l'idée de faire pression sur la tête du garçon pour lui donner le signal.

Musique

Le film est agrémenté de la musique de compositeurs de l'époque baroque : Antonio Vivaldi (Concerto pour mandoline et cordes en ut majeur RV 425) et Henry Purcell (Sonate pour trompette et cordes, ainsi qu'un extrait de The Gordian Knot Unty'd, d'attribution douteuse).

Accueil

Critique

Kramer contre Kramer rencontre à sortie en salles un accueil critique majoritairement positif. Sur le site agrégateur de critiques Rotten Tomatoes, le film obtient un score de 88 % d'avis favorables, sur la base de 52 critiques collectées et une note moyenne de 8,09 sur 10 ; le consensus du site indique : « Le sujet du divorce [dans ce film] n’est pas aussi choquant, mais le film est toujours réfléchi et bien joué, et résiste à l’envie de prendre parti ou de donner des réponses faciles »[7]. Sur Metacritic, le film obtient une note moyenne pondérée de 77 sur 100, sur la base de 9 critiques collectées ; le commentaire du site indique : « Avis généralement favorables »[8].

Pour le critique américain Roger Ebert du Chicago Sun-Times, qui a donné au film une note de quatre étoiles sur quatre et qui a complimenté le scénario de Robert Benton : « [Les personnages du film] ne se parlent pas, ils révèlent des choses sur eux-mêmes et peuvent parfois être perçus comme apprenant de leurs propres motivations. C'est ce qui fait de Kramer contre Kramer un film aussi touchant : on a le sentiment parfois que les personnalités sont en train de changer et que les décisions sont prises alors même que nous les observons »[9].

Box-office

Pays ou région Box-office Date d'arrêt du box-office Nombre de semaines
Drapeau des États-Unis États-Unis 98 982 763 $[10]
Drapeau de la France France 4 039 372 entrées[11]
Drapeau de Paris Paris 906 269 entrées[12] 35

Distinctions

Récompenses

Lors de la cérémonie des Oscars où elle fut récompensée, Meryl Streep oublia sa statuette dans les toilettes, lors du gala d'après-cérémonie.

Nominations

  • Oscars 1980 :
  • César 1981 :
    • nomination au César du meilleur film étranger

Lors de la cérémonie des Oscars, Justin Henry, l'interprète de Billy Kramer (8 ans à l'époque) fut le plus jeune nommé dans la catégorie « Meilleur acteur dans un rôle secondaire ».

Reconnaissance

Dans le classement AFI's 10 Top 10 de l'American Film Institute, le film est cité à la 3e place de la catégorie « Films de procès ».

Commentaires

Lors de sa sortie en salles, Kramer contre Kramer reflétait le changement culturel survenu dans les années 1970, lorsque les idées sur la maternité et la paternité étaient en train de changer. Le film a été largement salué pour la manière dont il accorde une importance et un poids égaux aux points de vue de Joanna (Meryl Streep) et de Ted (Dustin Hoffman) Kramer[9].

Ted Kramer nous apparaît tout d'abord comme un personnage très brillant, perçant dans le monde de la publicité. Cependant, sa réussite se fait au détriment de sa famille car, privilégiant sa carrière, son acharnement au travail l'empêche d'être à l'écoute et il n'entend pas le signal de détresse qu'émet son épouse Joanna.

Joanna Kramer est une jeune femme émotive et instable, qui a perdu toute confiance en elle. Elle décide alors de tout abandonner, et même son fils Billy (Justin Henry), se croyant indigne de s'en occuper.

Leur fils Billy, alors âgé de 7 ans, restera durant 18 mois (durée à laquelle se rapporte la presque totalité du film) sous la garde de son père. Après des débuts difficiles, naît ensuite une émouvante complicité entre les deux « hommes » ; la notion de père prend alors toute sa force et c'est sur cet aspect sensible que l'intrigue du film va pouvoir se tisser.

Autour du film

  • Pour sa chanson Mon fils ma bataille, le chanteur Daniel Balavoine s'inspira de ce film et d'un ami qui vécut cette situation, pour écrire ce qui est devenu l'un de ses classiques[13].
  • Le film a été adapté au théâtre par le metteur en scène Didier Caron, à partir du aux Théâtre des Bouffes-Parisiens, avec Frédéric Diefenthal et Gwendoline Hamon dans les principaux rôles[14].

Notes et références

(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Kramer vs. Kramer » (voir la liste des auteurs).
  1. Murielle Joudet, « Charmes et servitude : le huis clos du foyer en sept films. “Kramer contre Kramer” (1979) : une recette de pain perdu », sur Le Monde.fr, .
  2. Aurélien Ferenczi, « Le film du dimanche soir : “Kramer contre Kramer”, mélo “feelgood” sous-estimé », sur Télérama.fr, .
  3. Créditée Jobeth Williams au générique.
  4. (en) « Kramer vs. Kramer | Plot, Cast, Awards, & Facts », sur Encyclopedia Britannica (consulté le )
  5. (en) Michael Schulman, « How Meryl Streep Battled Dustin Hoffman, Retooled Her Role, and Won Her First Oscar », sur Vanity Fair, .
  6. (en) Olivia Blair, « Dustin Hoffman 'slapped and taunted Meryl Streep with the name of her dead boyfriend during filming', book claims », sur The Independent, .
  7. (en) « Kramer vs. Kramer (1979) », Rotten Tomatoes.com (consulté le ).
  8. (en) « Kramer vs. Kramer Reviews », Metacritic.com (consulté le ).
  9. 1 2 (en) Roger Ebert, « Kramer vs. Kramer (1979) », sur Chicago Sun-Times.com, .
  10. Box-office France 1980
  11. Claire Balavoine ; Alain Marouani. Daniel Balavoine. Paris : Flammarion, 2014. (ISBN 978-2-0813-3499-1). Page [76]-79.
  12. Kramer contre Kramer, des rires et des larmes

Voir aussi

Article connexe

  • Film de procès

Liens externes