Titre québécois | La Matrice |
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Titre original | The Matrix |
Réalisation | Les Wachowski |
Scénario | Les Wachowski |
Musique | Don Davis |
Acteurs principaux | |
Sociétés de production |
Warner Bros. Village Roadshow Pictures Groucho II Film Partnership Silver Pictures |
Pays de production |
États-Unis Australie |
Genre | science-fiction |
Durée | 136 minutes |
Sortie | 1999 |
Série Matrix
Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution
Matrix ou La Matrice au Québec (The Matrix) est un film de science-fiction[1] de type « cyberfilm »[2] australo-américain écrit et réalisé par les Wachowski et sorti en 1999.
Il dépeint un futur dystopique dans lequel la réalité perçue par la plupart des humains est une simulation virtuelle en se connectant à la « Matrice », créée par des machines douées d'intelligence, afin d'asservir les êtres humains, à leur insu, et de se servir de la chaleur et de l'activité électrique de leur corps comme source d'énergie. Le programmeur informatique Neo apprend cette vérité et rejoint une rébellion.
Le film est classé dans la catégorie cyberpunk, un sous-genre de la science-fiction, comprenant Ghost in the Shell, qui a inspiré des cinéastes tels que les Wachowski[3].
Les exégètes y voient des références à des concepts et œuvres philosophiques et religieuses, en particulier à l'Allégorie de la caverne de Platon[4], à Simulacres et simulation de Jean Baudrillard[5] voire aux Aventures d'Alice au pays des merveilles de Lewis Carroll[6].
D'autres y ont vu une « métaphore particulièrement adaptée à toutes les thèses affirmant que la réalité est cachée », autrement dit au complotisme[7].
L'idée de ce qui est réel et de ce qui ne l'est pas, l'intelligence artificielle qui peut remplacer l'homme, le combat pour la liberté sont des thèmes forts et présents dans le film[8].
Matrix a popularisé le bullet time, un effet visuel dans lequel la progression de certains personnages est vue au ralenti, tandis que le reste de la scène est filmé par la caméra à vitesse normale. Les scènes d'action indiquent l'attrait des auteurs pour le film d'animation ou animation japonaise[9] et les films d'arts martiaux. L'utilisation de combats chorégraphiés (en) et du wire fu issus du cinéma d'action hongkongais a eu une influence sur les productions cinématographiques hollywoodiennes ultérieures.
Le film est un succès au box-office, il totalise 460 millions de dollars de recettes dans le monde. Il est très bien reçu par la critique américaine[10],[11] et remporte quatre Oscar (effets visuels, montage, son, montage sonore), ainsi que d'autres récompenses, telles que des BAFTA et des Saturn Awards. Les critiques le trouvent particulièrement divertissant et apprécient ses effets visuels innovants. Il est considéré comme l’un des films de science-fiction les plus importants de son époque[12],[13], mentionné comme tel dans des classements d'œuvres cinématographiques[14],[15],[16]. En 2012, il entre au National Film Registry[17].
Matrix est le premier volet de la série de films Matrix qui se poursuivra avec Matrix Reloaded, Matrix Revolutions et dix-huit ans plus tard, Matrix Resurrections. Des produits dérivés apparaissent dans le domaine de la bande dessinée, du jeu vidéo et du court-métrage d'animation.
Synopsis
Présentation générale
Thomas A. Anderson[18], un jeune informaticien connu dans le monde du hacking sous le pseudonyme de Neo[19], est contacté via son ordinateur par ce qu’il pense être un groupe de hackers. Ils lui font découvrir que le monde dans lequel il vit n’est qu’un monde virtuel appelé la Matrice, à l'intérieur duquel les êtres humains sont gardés inconsciemment sous contrôle.
Morpheus, le capitaine du Nebuchadnezzar, contacte Neo et pense que celui-ci est l’Élu qui peut libérer les êtres humains du joug des machines et prendre le contrôle de la Matrice (selon ses croyances et ses convictions).
Une fois libéré de la Matrice, Neo, préparé au combat, est emmené par Morpheus dans la Matrice pour rencontrer l'Oracle, celle qui guide les hommes dans la Matrice en faisant des prédictions qui se réalisent. Cette dernière annonce à Neo que, soit lui, soit Morpheus, mourra rapidement dans les prochaines heures. En effet, un membre de l'équipe de Morpheus, Cypher, le trahit en le livrant aux Agents (les gardiens de la Matrice). Neo prend la décision d'aller les affronter pour sauver Morpheus mais au mépris de sa vie après une longue course-poursuite. Pourtant, un bug ramène Neo à la vie, il devient ainsi l'élu tant attendu tout en neutralisant l'agent Smith ainsi que l'attaque des machines sur le Nebuchadnezzar. Depuis, il déjoue les systèmes et les bases dans la Matrice.
Synopsis détaillé
Dans un hôtel abandonné d'une grande ville, une escouade de police coince Trinity, qui les domine avec ses capacités surhumaines. Elle s'enfuit, poursuivie par la police et un groupe d'agents adaptés capables d'exploits surhumains similaires aux siens. Elle répond à la sonnerie d'un téléphone public et disparaît juste avant que l'agent Smith n'écrase un camion dans sa cabine. Celui-ci apprend néanmoins qu'elle est à la recherche d'un certain « Neo ».
Le programmeur informatique Thomas Anderson, connu sous son pseudonyme de piratage « Neo », est intrigué par les rencontres répétées en ligne avec l'expression « The Matrix », qui lui demandent de suivre « le lapin blanc ». Acceptant l'invitation d'une jeune femme tatouée d'un lapin blanc, Neo est contacté dans une discothèque par Trinity, qui lui dit qu'un homme nommé Morpheus a les réponses qu'il cherche sur la matrice. Le lendemain, au travail, après que Neo a été réprimandé pour ses retards, il est contacté par Morpheus par téléphone cellulaire au moment où une équipe d'agents et de policiers, dirigée par l'agent Smith, arrive sur son lieu de travail, à sa recherche. Bien que Morpheus tente de le guider par téléphone vers une issue, Neo choisit d'être capturé plutôt que de risquer sa vie en s'échappant par un échafaudage accolé au rebord du gratte-ciel. L'agent Smith et ses acolytes tentent alors de contraindre Neo à les aider à localiser Morpheus, qu'ils prétendent être un terroriste à capturer mort ou vif. Neo insiste sur son droit à un appel téléphonique pour contacter un avocat, mais les agents font disparaître sa bouche et un implant robotique en forme d'insecte est inséré dans son nombril. Neo se réveille de ce qu'il croit être un cauchemar, répond au téléphone avant d'être emmené par Trinity et des rebelles pour rencontrer Morpheus. En chemin, ils enlèvent l'insecte espion de l'estomac de Neo, prouvant que le cauchemar qu'il a vécu était réel.
Lors de leur première rencontre, Morpheus offre à Neo le choix entre deux pilules : rouge pour révéler la vérité sur la Matrice, ou bleue pour le ramener à son ancienne vie. Neo avale la pilule rouge, sa réalité se désintègre, il se réveille nu et le crâne rasé dans une capsule remplie de liquide, parmi d'innombrables autres humains attachés à un système de production électrique élaboré. Détecté par une sentinelle robotique, il est relâché puis récupéré et amené à bord du vaisseau volant de Morpheus, le Nebuchadnezzar.
Alors que Neo se remet d'une vie d'inactivité physique dans le pod, Morpheus explique la situation : au début du XXIe siècle, une guerre a éclaté entre l'humanité et les intelligences artificielles. Après que les humains ont bloqué l'accès des machines à l'énergie solaire en assombrissant le ciel, les machines ont réagi en « cultivant » les humains et en récoltant leur énergie bioélectrique, tout en gardant leur esprit apaisé dans la matrice grâce à une réalité simulée partagée, modelée sur le monde tel qu'il était en 1999. Les machines ont remporté la guerre et la ville souterraine de Sion est le dernier refuge des humains libres. Morpheus et son équipage sont un groupe de rebelles qui piratent la Matrice pour « débrancher » les humains asservis et les recruter. Leur compréhension de la nature simulée de la Matrice leur permet de contourner ses lois physiques.
D'abord réticent au concept, Neo est programmé par Tank à toutes les formes de combat. Les prouesses de Neo lors d'un entraînement virtuel cimentent la conviction de Morpheus que Neo est « l'Élu », un humain possédant des pouvoirs exceptionnels, prophétisé pour libérer l'humanité. Morpheus avertit Neo que la mort dans la matrice tue le corps physique et que les agents sont des programmes informatiques sensibles qui éliminent les menaces pour le système, tandis que des machines appelées Sentinelles éliminent les rebelles dans le monde réel. L'une d'elles est justement à la poursuite du Nebuchadnezzar. L'équipage prépare une arme EMP pour s'en débarrasser.
Cypher, un membre d'équipage regrettant sa vie d'avant, a trahi son équipage en s'alliant avec l'agent Smith en échange d'une vie prospère dans la matrice. Le groupe entre dans la Matrice pour visiter l'Oracle, la prophète qui a prédit que « l'Élu » émergerait. Entourée d'enfants aux pouvoirs télékinétiques, elle suggère à Neo qu'il n'est pas le seul « élu » et prévient qu'il devra choisir entre la vie de Morpheus et la sienne. Avant qu'il puisse quitter la Matrice, les agents et la police tendent une embuscade au groupe, renseignés par Cypher. Les rebelles essayent de se frayer un chemin dans les canalisations du bâtiment assiégé mais Morpheus est capturé en tentant de combattre Smith pour gagner du temps afin que le reste du groupe puisse s'échapper. Cypher quitte la matrice et assassine plusieurs membres d'équipage alors qu'ils sont sans défense. Avant que le traître ne puisse tuer Neo, Tank, qui n'était qu'inconscient, se réveille et tue Cypher puis s'empresse de retirer Neo et Trinity de la Matrice.
Les agents torturent Morpheus pour tenter de lui soutirer ses codes d'accès à l'ordinateur central de Sion. Tank, pensant la situation perdue, propose de débrancher Morpheus avant qu'il ne parle et abréger ses souffrances. S'opposant à cette décision, Neo décide de retourner dans la Matrice pour le sauver, comme l'Oracle l'a prophétisé. Trinity insiste pour l'accompagner. Armés jusqu'aux dents, ils attaquent à eux seuls le bâtiment où est détenu Morpheus, gardé par l'armée. En sauvant finalement Morpheus, Neo prend confiance en ses capacités, tenant tête aux agents. Morpheus et Trinity sortent de la Matrice, mais Smith leur tend une embuscade et tue Neo d'une balle avant qu'il ne puisse fuir. Alors qu'un groupe de Sentinelles attaque le Nebuchadnezzar, Trinity, pensant Neo mort, lui avoue son amour et révèle que l'Oracle lui a prédit qu'elle tomberait amoureuse de « l'Élu ». Contre toute attente, Neo se réveille avec de nouvelles capacités pour percevoir et contrôler la matrice. Il bat Smith ainsi que les autres agents et quitte la Matrice au moment où l'impulsion électromagnétique du vaisseau désactive les Sentinelles.
De retour dans la Matrice, Neo passe un coup de téléphone, promettant aux machines qu'il montrera à leurs prisonniers « un monde où tout est possible ». Il raccroche et s'envole.
Fiche technique
- Titre original : The Matrix
- Titre français : Matrix
- Titre québécois : La Matrice
- Réalisation : les Wachowski
- Scénario : les Wachowski
- Musique : Don Davis
- Photographie : Bill Pope
- Montage : Zach Staenberg
- Décors : Owen Paterson
- Production : Joel Silver
- Coproduction : Dan Cracchiolo
- Production déléguée : Bruce Berman, Andrew Mason, Barrie M. Osborne, Erwin Stoff, les Wachowski
- Production associée : Carol Hughes et Richard Mirisch
- Sociétés de production : Warner Bros., Village Roadshow Pictures, Groucho II Film Partnership et Silver Pictures
- Société de distribution : Warner Bros.
- Budget : 63 000 000 USD
- Tournage : du au
- Pays de production : États-Unis, Australie
- Langue originale : anglais
- Format : couleur — 35 mm — 2,39:1 — son Dolby Digital / DTS / SDDS
- Genre : science-fiction, action
- Durée : 130 minutes
- Dates de sortie :
- États-Unis :
- Canada :
- France :
- Classification :
- États-Unis : R Rated R for sci-fi violence and brief language
- France : tous publics avec avertissement
Distribution
- Keanu Reeves (VF : Jean-Pierre Michaël) : Thomas A. Anderson, alias « Neo »
- Carrie-Anne Moss (VF : Danièle Douet) : Trinity
- Laurence Fishburne (VF : Pascal Renwick) : Morpheus
- Hugo Weaving (VF : Vincent Grass) : l'agent Smith
- Gloria Foster (VF : Jacqueline Cohen) : l'Oracle
- Joe Pantoliano (VF : Gilles Tamiz) : Cypher ou Mr Reagan
- Marcus Chong (VF : Maurice Decoster) : Tank
- Matt Doran (VF : Christophe Lemoine) : le Mulot
- Belinda McClory (en) (VF : Ivana Coppola) : Switch
- Julian Arahanga (en) (VF : Cyrille Monge) : Apoc
- Anthony Ray Parker (en) : Dozer
- Paul Goddard (en) (VF : Jean-Pol Brissart) : l'agent Brown
- Robert Taylor : l'agent Jones
- Ada Nicodemou : Dujour
- Steve Dodd : l'homme aveugle
- Sources et légende : Version française (VF) sur AlloDoublage[20]
Production
Développement
En 1994, les Wachowski présentent le script d’Assassins à la Warner. Le président de la production de l'époque, Lorenzo di Bonaventura, lit le script et en achète les droits, ainsi que ceux de deux autres scénarios des Wachowski : Bound et Matrix. À la suite du succès critique de Bound, première réalisation des Wachowski, ils parviennent à monter le projet Matrix[21].
Le producteur Joel Silver est venu demander aux studios Warner de produire le premier volet de Matrix, ces derniers n'ont accepté de le financer que sur la base d'un accord de distribution exclusive avec sa société de production Silver Pictures. De plus, Matrix étant dès le départ prévu comme une trilogie[22],[23], ils acceptèrent d'envisager de produire deux suites pour la vidéo en cas de succès.
Distribution des rôles
Le rôle de l'Agent Smith a été proposé à l'acteur français Jean Reno[24], qui l'a décliné pour tourner le film Godzilla[25]. Will Smith a été envisagé pour incarner Neo, mais il a refusé le rôle pour tourner le film Wild Wild West[26]. Il indique qu'il n'était pas convaincu par le pitch[27] et qu'il aurait joué le rôle moins bien que Keanu Reeves[27],[28]. Pour le rôle de Morpheus, le premier choix était Sean Connery qui le refusera car il ne comprenait pas le scénario.
D'autres rumeurs ont entouré le choix de l'acteur pour le rôle de Neo, avec les noms de Tom Cruise, Nicolas Cage, David Duchovny, Leonardo DiCaprio et Johnny Depp[29], mais aussi de Brad Pitt et Ewan McGregor[29],[30]. Val Kilmer et Russell Crowe ont été envisagés pour jouer Morpheus et Jada Pinkett Smith pour Trinity[30].
Tournage
Le tournage dure 25 semaines (118 jours, soit une moyenne de une minute et huit secondes de film par jour). Il se déroule, pour l'essentiel, à Sydney en Australie[30], aux Fox Studios Australia ainsi que dans plusieurs quartiers de la ville. Certains plans extérieurs ont été tournés à Nashville dans le Tennessee et à San Francisco en Californie.
Certains décors du film Dark City (Alex Proyas, 1998) sont réutilisés pour Matrix, notamment lors de la poursuite nocturne sur les toits d'immeubles où Trinity tente d'échapper aux agents[30].
Musique
The Matrix: Music from the Motion Picture
Music from the Motion Picture
Sortie | [31] |
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Durée | 62:36 |
Genre | rock, rock alternatif, nu metal |
Producteur | Guy Oseary, Russ Rieger |
Label | Warner Bros. / Maverick |
Critique |
Bandes originales de Matrix
Cet album constitue la bande originale du film, composée de chansons de plusieurs groupes et artistes de rock comme Marilyn Manson, Rob Zombie, Rage Against the Machine ou encore Rammstein.
- Liste des titres
- Rock Is Dead de Marilyn Manson – 3:11
- Spybreak! (Short One) de Propellerheads – 4:00
- Bad Blood de Ministry – 5:00
- Clubbed to Death (Kurayamino Mix) de Rob D – 7:26
- Prime Audio Soup de Meat Beat Manifesto – 6:17
- Leave You Far Behind de Lunatic Calm – 3:13
- Mindfields de The Prodigy – 5:40
- Dragula (Hot Rod Herman Remix) de Rob Zombie – 4:37
- My Own Summer (Shove It) de Deftones – 3:34
- Ultrasonic Sound de Hive – 4:54
- Look to Your Orb for the Warning de Monster Magnet – 4:42
- Du Hast de Rammstein – 3:54
- Wake Up de Rage Against the Machine – 6:04
Certaines chansons présentes dans le film n'apparaissent pas sur l'album : Dissolved Girl de Massive Attack, Plasticity de Plastikman, Minor Swing de Django Reinhardt et I'm Beginning to See the Light de Duke Ellington.
The Matrix: Original Motion Picture Score
Original Motion Picture Score
Sortie | [32] |
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Enregistré | Newman Scoring Stage (Los Angeles) |
Durée | 29:53 |
Genre | musique de film |
Compositeur | Don Davis |
Label | Varèse Sarabande |
Critique |
Bandes originales de Matrix
Le 2e album commercialisé comprend dix pistes de la musique originale composée par Don Davis.
Ces morceaux ne donnent qu'un aperçu de trente minutes de la musique qu'il a créée pour le film. Le réel travail orchestral tient, en fait, sur un album de deux CD de cinquante minutes chacun, intitulé The Complete Motion Picture Score. C'est notamment dans cet album, très rare, que l'on retrouve la musique de la séquence du début dans sa version complète, ainsi que la musique du combat entre Neo et Smith dans le métro (The Subway Fight) mais aussi celle de la scène du miroir (The Lafayette Mirror) ou encore celle du combat dans le dojo entre Neo et Morpheus (Bow Whisk Orchestra et Switch Or Break Show, dont les titres sont des anagrammes de Wachowski Brothers).
Il est possible d'écouter la totalité de la composition avec la première édition américaine du DVD. En effet, ce DVD contient deux pistes : la VO et la musique uniquement.
Il y a également The Matrix Revisited (en), qui propose 41 morceaux. Suivant la version, les pistes sont cachées ou non.
Liste des titres
- Main Title/Trinity Infinity (3:54)
- Unable to Speak (1:15)
- The Power Plant (2:41)
- Welcome to the Real World (2:28)
- The Hotel Ambush (5:23)
- Exit Mr. Hat (1:23)
- A Virus (1:33)
- Bullet-Time (1:10)
- Ontological Shock (3:32)
- Anything Is Possible (6:48)
Distinctions
Entre 1999 et 2019, Matrix a été sélectionné 92 fois dans diverses catégories et a remporté 41 récompenses[33],[34].
Année | Festivals de cinéma | Catégorie / Récompense | Nommé(es) / Lauréat(es) | |
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1999 | Communauté du circuit des récompenses (Awards Circuit Community Awards (ACCA)) |
ACCA du meilleur montage de film | Zach Staenberg | Lauréat |
ACCA du meilleur son | - | |||
ACCA des meilleurs effets visuels | - | |||
Meilleur scénario original | Les Wachowski | Nomination | ||
Meilleure direction artistique | Owen Paterson | |||
Meilleure photographie | Bill Pope | |||
Meilleure conception de costumes | Kym Barrett | |||
Écran d'or | Écran d'or des films ayant totalisé 3 millions d'entrées en 18 mois | - | Lauréat | |
Golden Trailer Awards | Prix de la bande-annonce dorée pour le meilleur du spectacle | - | Lauréat | |
Prix de la bande-annonce dorée du meilleur art et commerce | - | |||
Prix de la bande-annonce dorée du meilleur film d’action | - | |||
Prix de la bande-annonce dorée du meilleur montage | - | |||
Prix BMI du cinéma et de la télévision | Prix BMI de la meilleure musique de film | Don Davis | Lauréat | |
Prix Bogey (Bogey Awards) | Prix Bogey d’or | - | Lauréat | |
Prix international de la critique de musique de film | Musique de film de l'année | Don Davis | Nomination | |
Prix Jupiter | Prix Jupiter du meilleur film international | Les Wachowski | Lauréat | |
Prix Jupiter du meilleur réalisateur international | Les Wachowski | |||
2000 | Académie des films de science-fiction, fantastique et d'horreur | Prix Saturn du meilleur film de science-fiction | - | Lauréat |
Prix Saturn de la meilleure réalisation | Les Wachowski | |||
Meilleur acteur | Keanu Reeves | Nomination | ||
Meilleure actrice | Carrie-Anne Moss | |||
Meilleur acteur dans un second rôle | Laurence Fishburne | |||
Meilleur scénario | Les Wachowski | |||
Meilleurs costumes | Kym Barrett | |||
Meilleur maquillage | Nikki Gooley, Bob McCarron et Wendy Sainsbury | |||
Meilleurs effets visuels | John Gaeta, Janek Sirrs, Steve Courtley et Jon Thum | |||
Association des critiques de cinéma de Dallas-Fort Worth | Meilleur film | - | Nomination | |
Association du cinéma et de la télévision en ligne | Prix OFTA du meilleur mixage sonore | John T. Reitz, Gregg Rudloff, David E. Campbell et David Lee | Lauréat | |
Prix OFTA des meilleurs effets visuels | John Gaeta, Janek Sirrs, Steve Courtley et Jon Thum | |||
Meilleur montage de film | Zach Staenberg | Nomination | ||
Meilleur montage d'effets sonores | Dane A. Davis | |||
Meilleur site officiel de film | - | |||
Association turque des critiques de cinéma | Meilleur film étranger | 3e place | Nomination | |
Cinema Audio Society | Prix C.A.S. du meilleur mixage sonore d'un film | John T. Reitz, Gregg Rudloff, David E. Campbell et David Lee | Lauréat | |
Csapnivaló Awards | Ardoise dorée de la meilleure actrice dans un rôle principal | Carrie-Anne Moss | Lauréat | |
Ardoise dorée du meilleur acteur dans un rôle principal | Keanu Reeves | |||
Ardoise dorée des meilleurs effets visuels | - | |||
Écrivains de science-fiction et de fantaisie d'Amérique | Meilleur scénario | Les Wachowski | Nomination | |
Éditeurs de cinéma américain | Prix Eddie du meilleur long métrage dramatique | Zach Staenberg | Lauréat | |
Éditeurs de sons de films | Prix Bobine d'or du meilleur montage sonore - Effets et bruitages | - | Lauréat | |
Meilleur montage sonore – Dialogues et doublages | Dane A. Davis, Charles W. Ritter, Julia Evershade et Susan Dudeck | Nomination | ||
Meilleur montage de musique dans un film (Etranger et National) | Lori L. Eschler, Zigmund Gron et Jordan Corngold | |||
Festival international du film norvégien de Haugesund | Meilleur long métrage étranger | Les Wachowski | Nomination | |
Guilde des créateurs de costumes | Meilleur film fantastique en costumes d'époque | Kym Barrett | Nomination | |
Guilde des directeurs artistiques | Nommé au prix d'excellence en conception de production d'un long métrage | Owen Paterson, Michelle McGahey et Hugh Bateup | Nomination | |
Grammy Awards | Meilleur album de bande originale | - | Nomination | |
Key Art Awards | Key Art Awards du meilleur spectacle Audiovisuel | pour la bande annonce | Lauréat | |
MTV Movie Awards | MTV Movie Award du meilleur film | - | Lauréat | |
MTV Movie Award de la meilleure performance masculine | Keanu Reeves | |||
MTV Movie Award du meilleur combat | Keanu Reeves et Laurence Fishburne | |||
Meilleur duo à l'écran | Keanu Reeves et Laurence Fishburne | Nomination | ||
Meilleure révélation féminine | Carrie-Anne Moss | |||
Meilleure scène d'action | pour la séquence toit / hélicoptère | |||
Oscars du cinéma[34] | Oscar du meilleur montage | Zach Staenberg | Lauréat | |
Oscar du meilleur son | John T. Reitz, Gregg Rudloff, David E. Campbell et David Lee | |||
Oscar du meilleur montage sonore | Dane A. Davis | |||
Oscar des meilleurs effets visuels | John Gaeta, Janek Sirrs, Steve Courtley et Jon Thum | |||
Prix Bobine Noire | Meilleur acteur | Laurence Fishburne | Nomination | |
Prix britanniques | Meilleure bande son | - | Nomination | |
Prix Chlotrudis | Meilleure photographie | Bill Pope | Nomination | |
Prix du divertissement à succès | Prix du divertissement à succès du meilleur acteur dans un film d’action / science-fiction | Keanu Reeves | Lauréat | |
Prix du divertissement à succès du meilleur acteur dans un second rôle dans un film d’action / science-fiction | Laurence Fishburne | |||
Meilleur méchant | Hugo Weaving | Nomination | ||
Actrice préférée - Nouveau venu (Internet uniquement) | Carrie-Anne Moss | |||
Prix de l'académie japonaise | Meilleur film étranger | - | Nomination | |
Prix de l'image NAACP | Film exceptionnel | - | Nomination | |
Meilleur acteur dans un film | Laurence Fishburne | |||
Prix des arts du cinéma et de la télévision de la British Academy[34] | Prix BAFTA du meilleur son | David Lee, John T. Reitz, Gregg Rudloff, David E. Campbell et Dane A. Davis | Lauréat | |
Prix BAFTA des meilleurs effets visuels | John Gaeta, Steve Courtley, Janek Sirrs et Jon Thum | |||
Meilleure photographie | Bill Pope | Nomination | ||
Meilleure direction artistique | Owen Paterson | |||
Meilleur montage | Zach Staenberg | |||
Prix du film Mainichi | Prix du choix des lecteurs du meilleur film en langue étrangère | Les Wachowski | Lauréat | |
Prix Empire | Prix Empire du meilleur film | - | Lauréat | |
Prix Empire du meilleur début | Carrie-Anne Moss | |||
Prix Hugo | Meilleure présentation dramatique | Les Wachowski | Nomination | |
Prix satellites | Meilleurs effets visuels | Steve Courtley, Brian Cox et John Gaeta | Nomination | |
Société des critiques de films de Las Vegas | Prix Sierra des meilleurs effets visuels | John Gaeta | Lauréat | |
Meilleur scénario original | Les Wachowski | Nomination | ||
Meilleur montage | Zach Staenberg | |||
Meilleur design de production | Owen Paterson | |||
Société des critiques de films en ligne | Meilleur site officiel pour un film | http://www.whatisthematrix.com | Nomination | |
2001 | DVD Exclusive Awards | Meilleur documentaire rétrospectif original | Josh Oreck (pour The Matrix revisitée (2001)) | Nomination |
2003 | DVD Exclusive Awards | Prix de la réalisation artistique | Pour la sortie DVD. | Lauréat |
2004 | Prix Yoga | Prix spécial de la pire trilogie | Les Wachowski (Pour "The Matrix Reloaded" et "The Matrix Revolutions") | Lauréat |
2005 | Académie des films de science-fiction, fantastique et d'horreur | Meilleure collection de DVD | (pour "The Matrix Reloaded" et "The Matrix Revolutions" dans le cadre de "The Ultimate Matrix Collection") | Nomination |
DVD Exclusive Awards | Meilleur DVD global, nouveau film (y compris toutes les fonctionnalités bonus) | Warner Bros. (pour Matrix Reloaded, The Matrix Revolutions et The Animatrix pour "The Ultimate Matrix Collection") | Nomination | |
Meilleur design de menu | Warner Bros. (pour Matrix Reloaded, The Matrix Revolutions et The Animatrix pour "The Ultimate Matrix Collection") | |||
Prix satellites | Meilleur DVD | (pour Matrix Reloaded, The Matrix Revolutions et The Animatrix pour "The Ultimate Matrix Collection") | Nomination | |
2009 | Prix international de la critique de musique de film (IFMCA) | Meilleure nouvelle version ou réédition d'une partition existante | Don Davis et Robert Townson (pour The Matrix: The Deluxe Edition) | Nomination |
2012 | Office national de préservation du film | Prix du Registre national du film | - | Lauréat |
2019 | Académie des films de science-fiction, fantastique et d'horreur | Meilleure version de la collection DVD / Blu-Ray | (pour Matrix Reloaded et The Matrix Revolutions pour "The Matrix Trilogy") | Nomination |
Commentaires
Contexte
L'apparition des robots, au service de l'homme puis de l'Intelligence artificielle, a entraîné une confrontation entre humains et machines, lesquelles ont finalement fabriqué leur propre domaine et concurrencent directement celui des humains. Cette confrontation s’est intensifiée lors du jugement d’un robot pour meurtre, de la haine grandissante contre eux et lors de la création d'un État uniquement dédié aux robots dans le Moyen-Orient qui a fait basculer l'économie mondiale (voir Animatrix).
« Nous vous l’avions bien dit, ça devait arriver : à force de produire des machines pour vous servir, vous êtes devenus vous-mêmes les esclaves de vos instruments. »
— Patrice Maniglier, « Mécanopolis, Cité de l’avenir[35] »
Voyant leurs forces diminuer au fil du temps, les Humains ont recouvert la terre d'un épais nuage, provoquant un « hiver nucléaire », empêchant ainsi les rayons du soleil (la seule source d'énergie abondante utilisable par les Machines) de passer. Les Machines ont donc dû chercher une nouvelle source d'énergie et ont tourné leurs recherches vers la bio-électricité. Une fois la victoire acquise, les machines ont fabriqué les tours nécessaires au fonctionnement et à la maintenance de leurs générateurs, et se sont assurées d'une production régulière d'humains en les cultivant et en les conservant dans des cocons remplis d'un liquide nutritif. Une fois le cocon connecté sur une tour, les câblages permettent de fournir l'air à l'humain ainsi que de renouveler le liquide nutritif, et à prélever sa bio-électricité. Le problème était qu'emprisonnés de la sorte, dans un état végétatif, les Humains ne fournissaient pas assez d'énergie. Les Machines ont donc créé la Matrice, sorte d'univers virtuel dans lequel les Humains sont projetés sous forme d'avatars, et peuvent s'y épanouir, de sorte que leurs cerveaux produisent une activité électrique bien plus importante en réaction aux stimulus virtuels, et apportent ainsi une quantité d'énergie considérable aux Machines[36]. Les humains n'ont donc pas conscience de la réalité et du « monde qu'on superpose à leur regard ».
« La Matrice est universelle. Elle est omniprésente. Elle est avec nous ici, en ce moment même. Tu la vois chaque fois que tu regardes par la fenêtre, ou lorsque tu allumes la télévision. Tu ressens sa présence, quand tu pars au travail, quand tu vas à l’église, ou quand tu paies tes factures. Elle est le monde, qu’on superpose à ton regard pour t’empêcher de voir la vérité[37]. »
— Morpheus, Matrix, 1999
L'exigence de productivité explique aussi pourquoi l'univers de la Matrice est imparfait, avec son lot de souffrances et d'épreuves pour chacun des branchés. Le grand architecte raconte à Neo que la première version de la matrice avait été conçue sur le modèle d'un monde idéal, mais avait été remaniée du fait de son manque de dynamisme. Cependant, cette Matrice imparfaite contient différents bugs, qui se manifestent à travers les nombreuses légendes, folklores et mythologies qui émaillent l'Histoire (vampires, loups-garous, anges, miracles et autres apparitions étranges...). Parmi eux, le plus important est l'apparition d'un homme qui peut jouer avec les paramètres de ce monde virtuel, il peut manipuler le code même de la Matrice, ce qui se manifeste dans cette réalité comme des pouvoirs surhumains. Cet homme est considéré comme un Élu par les quelques dizaines de milliers d’humains qui ont pu survivre dans le monde réel, cachés sous terre dans la ville de Sion, dont ceux qui ont été débranchés à la suite de leur choix de prendre la pilule rouge proposée par Morpheus, qui ont voulu « découvrir la vérité ». Les Humains libres voient en l’Élu le sauveur de l’humanité, attendant de lui qu'il apporte la victoire sur les machines, et la libération des prisonniers de la Matrice.
Cependant, tout au long de leur combat, les rebelles doivent affronter les agents de la Matrice chargés de réparer les bugs, ainsi que des hackers cyniques (tel que le Mérovingien) qui se satisfont de la réalité virtuelle générée par les machines et préfèrent conserver leur business d'exploitation de programmes.
« N'envoyez jamais un humain faire le travail d'un programme[38]. »
— Agent Smith, Matrix, 1999
Technique
Sur le plan esthétique, son emploi intensif d’une technique de tournage (existant antérieurement mais assez peu utilisée) : le bullet time, effet de « caméra mobile » (une série d'appareils photo disposés en cercle) autour d’un sujet en mouvement ralenti, a séduit les spectateurs. Dans le film, Neo échappe aux balles dans une chorégraphie stupéfiante pendant que la caméra filme la scène dans un mouvement circulaire au ralenti[39]. Cette technique inventée par Emmanuel Carlier en 1995 fut utilisée par Michel Gondry dans une publicité pour Smirnoff en 1997. La première utilisation au cinéma fut sans doute dans Perdus dans l'espace (Lost in Space) de Stephen Hopkins (1998). De nombreux éléments graphiques ont été repris de Ghost in the Shell de Mamoru Oshii, notamment le générique[40].
La manière de filmer est très inspirée du cinéma de Hong Kong et de John Woo, les thèmes sont des classiques du cyberpunk, avec des éléments de Tron (Steven Lisberger, 1982, le nom de M. Anderson étant le nom d’un programmeur dans l’histoire de Tron) et de Terminator (James Cameron, 1984) pour le thème central (les machines dominant le monde dans le futur). Le film Nirvana, réalisé par Gabriele Salvatores, est également une source d'inspiration pour Matrix.
Interprétations
La science-fiction est qualifiée de « révélateur de notre rapport à la technologie[41] », dans le sens où elle retranscrit les « fantasmes », « questions » qui se développent parallèlement aux progrès techniques, scientifiques, mais aussi, en même temps que l’évolution des lois et des mœurs[42].
« The Matrix est la saga qui va marquer, comme Star Wars ou Dune. Même mélange universel de philosophie, de culture ancienne, de légendes et de mythes. Même grosse soupe spirituelle d’où doivent émerger un leader guerrier, un élu noble, sa fiancée, une prophétie, une entité ennemie, une rébellion, une guerre »
— Voir, 15 mai 2003[43]
Des articles de presse ont souligné, lors de sa sortie, la récupération ou l'utilisation par Matrix de concepts ou mots existants déjà préchargés de sens et sur lesquels il se greffe : « Morpheus » (Morphée divinité des rêves, donc de l'illusion), le lapin blanc de Lewis Carroll, la notion d’éveil inspirée du bouddhisme, la Bible (messianisme avec l'élu, les noms « Nebuchadnezzar » et « Zion » sont les transcriptions phonétiques anglaises de « Nabuchodonosor » et « Sion ». « Trinity » est la Trinité)…
Elle peut aussi bien être considérée comme une reprise adaptée au monde moderne du concept hindouiste de la mâyâ et de l’allégorie de la caverne de Platon[44],[45], où le monde que nous voyons ne reflète que les ombres du réel.
« cinéma pour préparer à Platon, aurait dit Pascal, s’il avait su »
— Matrix, machine philosophique, Alain Badiou, p. 129[45]
Cette adaptation est un thème qui a souvent été abordé par la science-fiction de la seconde moitié du XXe siècle. On peut évoquer :
- Dreams For Sale, réalisé par Tommy Lee Wallace de la série La Cinquième Dimension diffusé en France en 1985 : une jeune femme découvre que ce qu'elle perçoit comme la réalité d'un merveilleux pique-nique en famille n'est en fait qu'un rêve suggéré dans son esprit pendant que son corps et celui de nombreuses personnes sommeillent sous le contrôle d'une technologie futuriste ;
- Tempests, de la série Au-delà du réel : l'aventure continue diffusé en France en 1995 : le perçu du réel qu'a un astronaute en voyage pour amener un remède à une colonie spatiale est la résultante d'une drogue administrée en continu par des extraterrestres parasites aux corps des astronautes qui gisent inconscients dans l'épave de leur navette qui s'est écrasée.
- Le Refuge, de la série Au-delà du réel : l'aventure continue diffusé en France en 1995 : pris dans une tempête de neige, Raymond avance tant bien que mal. Il finit par tomber sur un chalet, mais celui-ci est protégé par un champ de forces qui l'assomme. Il se réveille dans un chalet. Sept autres personnes y vivent, commandées par un certain Sanford. Il apprend que le monde est détruit : une bactérie, qui fait geler l'eau à partir de 20 degrés, l'a presque totalement gelé. Le chalet est l'un des derniers refuges avec des êtres vivants, mais il s'y passe des choses étranges, car les gens changent de rôle sans s'en apercevoir, sauf Sanford et Raymond. En essayant de s'échapper, Raymond se réveille de sa cryogénie car un remède à sa maladie a été trouvé. Il voit les autres occupants dans d'autres caissons cryogéniques. Il comprend que tout cela n'est qu'un rêve collectif contrôlé par Sanford. Il décide d'y retourner pour y mettre un terme et retrouver Gina. Il y parvient, puis décide de rester congelé jusqu'à ce qu'un remède pour Gina soit découvert.
Dans ces trois œuvres comme dans Matrix, le monde perçu est suggéré à l'esprit humain inconscient. Dans diverses œuvres, la science-fiction a aussi longuement traité du sujet des mondes virtuels parallèles connectés au nôtre. Il s'agit souvent de simulacres électroniques ou d'univers gérés par des ordinateurs. On peut évoquer :
- le livre-culte de Daniel F. Galouye, Simulacron 3, paru en 1964, qui inspira deux films : Le Monde sur le fil réalisé en 1973 par Rainer Werner Fassbinder et The 13th Floor sorti en 1999 ;
- Ubik de Philip K. Dick paru en 1969 ;
- Le projet d'opéra-rock Lifehouse, écrit par Pete Townshend dès 1969 ;
- Tron sorti en salles en 1982 ;
- Neuromancien de William Gibson paru en 1984 ;
- eXistenZ de David Cronenberg, sorti en salles en 1999.
On peut noter que le film a d'ailleurs suscité un livre de philosophie regroupant plusieurs contributions : Matrix, machine philosophique (éditions Ellipses, 2003).
Le désir de rechercher une explication d’ensemble a engendré une profusion d'hypothèses, aucune n'ayant jamais été confirmée ni démentie par les Wachowski. L’une d’entre elles en fait une synthèse rassemblant des visions philosophiques très diverses dont, entre autres, la philosophie de Berkeley, de Descartes, de Spinoza, Karl Marx ou encore Nietzsche[45],[13]. Le court-métrage The Philosophy and the Matrix en a été tiré. Une troisième y voit une vision tiers-mondiste en arguant du fait que les agents sont toujours des Blancs habillés uniformément à l'occidentale, alors que les autres personnages reflètent, surtout à partir du deuxième film, la diversité des populations de la planète. Une quatrième y voit une théorie développée par des sources ufologiques ou par Robert Monroe, Valdamar Valerian, ainsi que Laura Knight-Jadczyk, qui expliquent que toute forme de vie terrestre est une source d'énergie pour des entités d'une dimension supérieure compénétrant la nôtre, source qui, de ce fait, doit être tenue sous contrôle, etc.
L’aspect numérique mis en avant dans le film s’inscrit dans la culture actuelle, dite « culture technologique ». On y voit ainsi des références à Microsoft, Apple. L’enseignement secondaire développe cette tendance en facilitant l’accès aux nouvelles techniques de communication aux élèves[46].
Thèmes liés à la transidentité
Après la sortie du film[47], puis à la suite du coming out transgenre de Lana Wachowski en 2012 et celui de Lilly en 2016, des analyses interprètent le film comme une métaphore de la transition de genre, en se basant sur plusieurs éléments :
- le fait que Thomas Anderson aie deux vies parallèles, cachant au monde son identité de Neo, comme les personnes trans avant leur transition publique[47],
- l'insistance de l'agent Smith à appeler Neo « Monsieur Anderson », assimilée à la pratique du deadnaming[47],
- la pilule rouge permettant dans le film de percevoir le monde réel, qui rappelle les cachets de Premarin de 0,625 mg prescrits dans les années 1990 pour l'hormonosubstitution des femmes trans[48],
- le personnage de Switch, écrit à l'origine comme devant être un homme dans le monde réel et une femme dans la Matrice, même si cela n'a pas été gardé dans le film[49],
- la scène du combat dans le métro, où Neo s'accepte pour la première fois comme étant l'Élu, a également été reliée à une tentative de suicide de Lana Wachowski lorsqu'elle était une jeune adulte : elle avait en effet écrit un message d'adieu avant de descendre dans le métro avec l'intention de se suicider. Elle n'y avait renoncé qu'au dernier moment, en acceptant sa transidentité[47],[50].
En 2016, lors de son discours d'acceptation d'une récompense pour Sense8 aux GLAAD Media Awards, Lilly Wachowski admet cette lecture, en invitant l'audience à regarder le film à nouveau en remplaçant les mentions de la Matrice par le terme « binarité de genre »[51]. Elle confirme à nouveau la validité de l'interprétation de Matrix comme allégorie trans dans une interview vidéo pour Netflix en 2020[49].
Références et allusions
Les références à divers films, contes ou autres œuvres sont nombreuses dans Matrix :
- Contrairement à ce que l'on peut lire, Matrix ne reprend pas en premier lieu l'expérience de pensée de l'allégorie de la caverne de Platon ; mais plutôt le Malin génie de René Descartes. En effet, dans cette expérience de pensée, Descartes imagine que ses sens et ses visions ne sont pas réels, qu'un « malin génie » lui envoie de mauvaises informations. Cette expérience de pensée est modernisée par Hilary Putman, philosophe analytique américain : le cerveau dans une cuve. La figure du malin génie y est remplacée par un ordinateur, le cerveau de Descartes est alors isolé de son corps et c'est l'ordinateur, par le biais de câbles connectés directement au cerveau, qui lui fait croire qu'il est en train d'agir, de sentir, de voir alors qu'il est inerte dans une cuve : exactement comme dans le scénario de Matrix, par exemple lors de la scène du réveil de Neo. Dans Matrix, ce n'est donc pas un monde visible, qui ne reflète que les ombres du réel, mais une injection de sens synthétiques produite par un ordinateur qui est représentée. La thèse de l'allégorie de la caverne est viable, mais celle du cerveau dans une cuve est bien plus vivace.
- L'une d'entre elles est Alice au pays des merveilles. Outre la référence directe au lapin blanc, les Wachowski multiplient les indices rapprochant leur film de cette œuvre. Ainsi, quand Neo se « réveille » dans le monde réel, il tombe dans un tuyau interminable avant de tomber dans un lac souterrain de la même manière qu'Alice tombe dans l'interminable terrier vertical du lapin blanc. De plus, dans la scène précédente, Neo observe son reflet dans le miroir et passe sa main « à travers » ce miroir. Or, le deuxième tome des aventures d'Alice s'intitule De l'autre côté du miroir.
- Au début du premier film, on voit Neo ouvrir un livre dans lequel il cache des disquettes qu'il revend ensuite. Ce livre est intitulé Simulacra and Simulation, référence au livre éponyme Simulacres et simulation de Jean Baudrillard.
- Une autre référence est celle reprenant un élément de 1984 de George Orwell. En effet, dans ce roman, la salle de torture redoutée de tous est la salle 101. La chambre où Neo habite au début du film est numérotée 101 ; par ailleurs, l'appartement 303 (soit 3 × 101) est vu deux fois dans le film : au début, quand la police tente d'interpeller Trinity, et à la fin, là où Neo meurt ; dans Matrix Reloaded, l'étage où réside le Mérovingien est l'étage 101 ; c'est aussi le code que Morpheus donne pour caractériser le Freeway, qui peut également faire référence à l'autoroute du même nom aux États-Unis (Californie). Ceci peut aussi s'expliquer par le fait que 101 reflète le code binaire du langage informatique. Dans l'enseignement aux États-Unis, 101 désigne aussi le cours d'initiation à une matière quelconque : Philosophy 101, English 101, etc. (module 01 de la 1re année de cours).
- La référence à la « pilule rouge » viendrait du film de Paul Verhoeven, Total Recall (film qui est une adaptation à l'écran de la nouvelle Souvenirs à vendre de Philip K. Dick), dans lequel la prise de celle-ci signifie l'acceptation psychologique d'un retour à la réalité pour le héros de l'histoire. L'univers de Matrix dans son ensemble semble largement s'inspirer des thèmes et constructions de Philip K. Dick, et notamment du roman Ubik, et son monde parallèle des « semi-vies ».
- Le terme Matrix aurait été utilisé pour la première fois dans ce sens dans un épisode de la série Doctor Who, puis a été popularisé dans l'œuvre de William Gibson, dont sont également inspirées les allusions aux Rastafaris et à la Cité de Sion. À noter aussi les connexions avec Johnny Mnemonic (au-delà du fait que c'est le même acteur qui joue le rôle principal).
- Les caractères utilisés pour représenter le code de la matrice (pluie numérique) sont constitués en grande partie de katakanas inversés. Cela peut être rapproché au fait que les Wachowski ont cité certains animes japonais comme Ghost in the Shell pour source d'inspiration[40].
- En VO, Cypher appelle Neo « Dorothy » et lui parle de « quitter le Kansas », ce qui est une référence au Magicien d'Oz. Dans la VF, cette référence a été remplacée par Alice au pays des merveilles, plus connu du public français.
- La poursuite sur les toits au début du film, avec les policiers qui peinent à monter puis descendre les toits en pente, renvoie au film de Hitchcock, Vertigo, qui est l'histoire d'une mise en abyme (une tromperie est reproduite dans la réalité).
- La mescaline, substance hallucinogène, est citée au début du film. Plus généralement, la trilogie s'inspire des expériences psychédéliques.
- La tenue des différents capitaines de vaisseaux dans le monde réel, tels que Morpheus et Niobe, fait référence à la série Star Trek, puisqu'elle utilise le même code couleur.
- De nombreuses références à des films d'arts martiaux sont utilisées tout au long du film. Neo prend régulièrement des poses de combat rappelant celles de Bruce Lee ou autres.
- De plus, Neo est capable de voler, ce qui le rapproche visuellement de Superman (la veste de Neo faisant office de cape) et de Daredevil pour sa « vision » exceptionnelle du monde alors même que ce héros est aveugle.
- On peut noter des similitudes de scénario et de décors avec le film Dark City, sorti un an avant Matrix alors que la version définitive du scénario de Matrix aurait été achetée en 1994 par la Warner Bros. Pour des raisons de budget, Matrix aurait réutilisé certains des décors de Dark City, les deux films ayant été tournés dans le même studio.
- Il y aurait également une référence au roman de Jules Verne 20 000 lieues sous les mers, le Nebuchadnezzar étant directement inspiré du Nautilus, aussi bien dans son style visuel extérieur que dans son système de défense. Dans le roman, en effet, lors de l'attaque du calamar géant, le nautilus dégage des décharges électriques pour se débarrasser de l'animal. Ici non seulement c'est le même procédé, mais les robots qui s'attaquent au Nebuchadnezzar ressemblent également à des calamars. D'autre part, on peut également retrouver une ressemblance entre les noms de Neo et de Némo, celui du célèbre capitaine du roman.
- Au moment où Morpheus prépare Néo à l'énormité de la révélation qu'il va recevoir, il explique comment il y 2000 ans, l'humanité pensait que la Terre était au Centre du monde, et qu'il y a 500 ans, elle la croyait plate. En réalité, il aurait dû inverser les dates : indépendamment des croyances populaires, les scientifiques admettent la sphéricité de la Terre depuis l'Antiquité. En revanche, la théorie héliocentrique fut effectivement un énorme bouleversement au XVIIe siècle, à l'origine de la révolution copernicienne.
Box-office
Pays ou région | Box-office | Date d'arrêt du box-office | Nombre de semaines |
---|---|---|---|
États-Unis | 171 479 930 $ | 25 | |
France | 4 771 685 entrées | - | - |
Total mondial | 465 343 787 $ | - | - |
Produits dérivés
Jeux vidéo
Bandes dessinées
- 2003 : The Matrix
Formats vidéo
Le film est sorti en 1999 en DVD,et en 2004 dans un coffret DVD collector de la trilogie avec un master HD qui servira pour le HD DVD de 2007 et le Blu-ray de 2008. En 2018 sort un Blu-ray 4K avec un tout nouveau master 4K supervisé par le directeur de la photographie originale Bill Pope, ainsi qu'un nouveau Blu-ray 1080p fourni avec l'édition 4K, contenant bien le nouveau master 4K.
Notes et références
- ↑ Le monde imaginé dans cette trilogie est un monde imaginaire : des mondes totalement imaginaires peuvent être envisagés (comme dans la série des Matrix, 1999-2003). Joël MAGNY, « CINÉMA (Réalisation d'un film) - Mise en scène », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le 28 mars 2013. URL : (Texte en ligne).
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- ↑ (en) « Lilly Wachowski on Reviewing The Matrix With Trans Lens », sur The Mary Sue, (consulté le )
Annexes
Bibliographie
- Matrix, machine philosophique (collectif), Ellipses, 2003.
- Michaël La Chance, Capture totale : Matrix, mythologie de la cyberculture, Québec, Presses de l’Université Laval, coll. « Intercultures », , 199 p. (ISBN 2-7637-8304-X, présentation en ligne)
- Hugo Clémot, Les jeux philosophiques de la trilogie Matrix, Paris, Vrin, coll. « Philosophie et cinéma », , 140 p. (ISBN 978-2-7116-2395-2, présentation en ligne)
- Slavoj Žižek, Bienvenue dans le désert du réel, Champs-Flammarion, 2002.
- Ollivier Pourriol, Cinéphilo, Paris, Fayard, 2012.
- De Tron à Matrix. Réflexions sur un cinéma d'un genre nouveau (collectif), Canopé, 2006.
- Jad Hatem, Matrix, Marx et le Messie, Paris, Orizons, 2017.
- Stéphane Encel, Matrix. En quête de nos futurs, Le Passeur, 2020
Articles connexes
- Matrix Reloaded
- Matrix Revolutions
- Matrix (série de films)
- Matrix, machine philosophique
- Matrixisme
- Science-fiction
- Allégorie de la caverne
Liens externes
- (en) Site officiel
- Ressources relatives à l'audiovisuel :
- Allociné
- Centre national du cinéma et de l'image animée
- Ciné-Ressources
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- (en) British Film Institute
- (it) Cinematografo.it
- (pl) Filmweb.pl
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- (de) OFDb
- (en) Rotten Tomatoes
- (mul) The Movie Database
- Ressource relative à la littérature :
- Ressource relative à plusieurs domaines :
- (en) Metacritic
- Ressource relative à la bande dessinée :
- (en) Comic Vine
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :