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Hydrodamalis gigas, Hydrodamalis

Hydrodamalis gigas
Description de cette image, également commentée ci-après
Rhytine de Steller.
0.3–0 Ma
Pal
Oli
Rancholabrean du Pléistocène moyen à l'Holocène.
14 collections

Genre

Hydrodamalis
Retzius, 1794

Espèce

Hydrodamalis gigas
Steller, 1741

Statut de conservation UICN

(EX)
EX : Éteint

La Rhytine de Steller (Hydrodamalis gigas), aussi connue sous le nom de vache de mer, était un grand mammifère marin, appartenant à la famille des dugongidés, qui vivait dans les eaux arctiques des îles du Commandeur, dans la mer de Béring. La découverte de nombreux fossiles indique qu’avant le peuplement des rives du Pacifique par l’Homme, on trouvait des rhytines sur tout le pourtour du Pacifique nord, du Japon au Mexique en passant par la mer d'Okhotsk, le Kamtchatka, les Aléoutiennes et les côtes aujourd’hui canadiennes et américaines. Ce mammifère disparaît en 1768, après que le naturaliste Steller en eut fait la découverte en 1741, détenant le record de l'espèce dont l'intervalle de temps entre la découverte et l'extinction (27 ans) est le plus court dans l'histoire des animaux[1].

Histoire

Découverte

La rhytine a été découverte en 1741 par le chirurgien et naturaliste Georg Wilhelm Steller, qui faisait partie de l’expédition de Vitus Béring, un explorateur danois[2]. Ce dernier avait été chargé par l’Empire russe de déterminer si l’Alaska et la Sibérie étaient ou non reliées. C’est lors de ce voyage qu’il découvrit le fameux détroit qui porte son nom. Lors du retour, le navire échoua sur une île et Steller en profita pour observer sa faune et sa flore. C’est alors qu’il découvrit cet animal ressemblant fortement aux autres siréniens, mais de bien plus grande taille[2].

Extermination

Au retour de Steller en Russie, la nouvelle de l’existence d’un animal facile à chasser et dont on pouvait tirer des ressources considérables se propagea rapidement. La rhytine, qui produisait un lait réputé délicieux, et dont on pouvait tirer de la graisse, de l’huile et de la chair d’excellente qualité fut chassée sans merci par les marins, les chasseurs et les marchands de fourrure. Sa graisse était utilisée comme nourriture, mais aussi pour faire une huile de lampe qui ne dégageait ni odeur ni fumée, de longue conservation. À l’époque de la découverte de l’espèce, les populations de rhytines étaient déjà réduites et leur aire de répartition géographique, limitée aux îles Béring et Medny. Son caractère très placide, sa durée de gestation très longue et sa lenteur furent fatals à la rhytine qui disparut en l’espace de 27 ans. La totalité de sa population soit environ 2 000 individus, fut exterminée[3].

Par la suite, des témoignages de personnes prétendant avoir vu des rhytines ont parfois été enregistrés, mais aucun n’a pu être scientifiquement vérifié et l’espèce est donc considérée comme éteinte. Certains cryptozoologues avancent que la rhytine se serait éteinte plus tardivement qu'on ne le pensait, voire qu’il pourrait subsister quelques populations dans des zones extrêmement reculées, mais ces zones n’ont jamais été trouvées[4].

Morphologie

Crâne de rhytine.

La rhytine pouvait faire jusqu’à 8 mètres de long et peser près de 11 tonnes : elle était donc bien plus grande que ses cousins le lamantin et le dugong. Elle ressemblait un peu à un phoque géant, mais sa nageoire caudale bilobée était assez proche de celle des cétacés. À l’avant du corps, deux membres de petite taille lui servaient à s’équilibrer. Selon Steller, son découvreur, sa peau était très épaisse, d’un noir basané, avec quelquefois de grandes taches plus claires, et était dotée de nombreux replis cutanés, auxquels la rhytine doit son nom (rhytine provient en effet du mot grec ancien ῥύτις - rhutís signifiant ride, pli). Elle n’avait pas de dents, mais deux grosses plaques masticatrices en kératine qui lui servaient à broyer les algues dont elle se nourrissait.

  • Squelette complet au Muséum d'histoire naturelle de Paris.
    Squelette complet au Muséum d'histoire naturelle de Paris.
  • Gravure du XVIIIe siècle.
    Gravure du XVIIIe siècle.

Vie sociale

Comme les autres siréniens, la rhytine vivait en solitaire ou en petits groupes.

Régime alimentaire

Cet animal était exclusivement herbivore, et se nourrissait de diverses algues poussant à faible profondeur.

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Le crépuscule des vaches de mer. Le Guetteur Éditions 2012. Comme le titre l'évoque, cet ouvrage rend compte des circonstances de la découverte de cet animal par Georg Wilhelm Steller, ainsi que des causes de la disparition de l'espèce. Le livre évoque par ailleurs très largement la vie du naturaliste, plus particulièrement durant la seconde expédition au Kamtchatka de Vitus Béring.

Liens externes

Notes et références

Références taxonomiques

Références

  1. (en) Donald Frederick Hoffmeister, Mammals, Golden Press, , p. 40.
  2. 1 2 Coline Perron et Eric Hoesli, « Alaska : Un pied en Amérique », L'Histoire, nos 485-486, .
  3. Documentaire diffusé à la Galerie de l'évolution du Muséum d'histoire naturelle de Paris.
  4. Michel Raynal, « La Rhytine de Steller a-t-elle vraiment disparu ? », sur Institut Virtuel de Cryptozoologie