Hydrodamalis gigas, Hydrodamalis
Règne | Animalia |
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Embranchement | Chordata |
Classe | Mammalia |
Ordre | Sirenia |
Famille | Dugongidae |
Sous-famille | † Hydrodamalinae |
EX : Éteint
La Rhytine de Steller (Hydrodamalis gigas), aussi connue sous le nom de vache de mer, était un grand mammifère marin, appartenant à la famille des dugongidés, qui vivait dans les eaux arctiques des îles du Commandeur, dans la mer de Béring. La découverte de nombreux fossiles indique qu’avant le peuplement des rives du Pacifique par l’Homme, on trouvait des rhytines sur tout le pourtour du Pacifique nord, du Japon au Mexique en passant par la mer d'Okhotsk, le Kamtchatka, les Aléoutiennes et les côtes aujourd’hui canadiennes et américaines. Ce mammifère disparaît en 1768, après que le naturaliste Steller en eut fait la découverte en 1741, détenant le record de l'espèce dont l'intervalle de temps entre la découverte et l'extinction (27 ans) est le plus court dans l'histoire des animaux[1].
Histoire
Découverte
La rhytine a été découverte en 1741 par le chirurgien et naturaliste Georg Wilhelm Steller, qui faisait partie de l’expédition de Vitus Béring, un explorateur danois[2]. Ce dernier avait été chargé par l’Empire russe de déterminer si l’Alaska et la Sibérie étaient ou non reliées. C’est lors de ce voyage qu’il découvrit le fameux détroit qui porte son nom. Lors du retour, le navire échoua sur une île et Steller en profita pour observer sa faune et sa flore. C’est alors qu’il découvrit cet animal ressemblant fortement aux autres siréniens, mais de bien plus grande taille[2].
Extermination
Au retour de Steller en Russie, la nouvelle de l’existence d’un animal facile à chasser et dont on pouvait tirer des ressources considérables se propagea rapidement. La rhytine, qui produisait un lait réputé délicieux, et dont on pouvait tirer de la graisse, de l’huile et de la chair d’excellente qualité fut chassée sans merci par les marins, les chasseurs et les marchands de fourrure. Sa graisse était utilisée comme nourriture, mais aussi pour faire une huile de lampe qui ne dégageait ni odeur ni fumée, de longue conservation. À l’époque de la découverte de l’espèce, les populations de rhytines étaient déjà réduites et leur aire de répartition géographique, limitée aux îles Béring et Medny. Son caractère très placide, sa durée de gestation très longue et sa lenteur furent fatals à la rhytine qui disparut en l’espace de 27 ans. La totalité de sa population soit environ 2 000 individus, fut exterminée[3].
Par la suite, des témoignages de personnes prétendant avoir vu des rhytines ont parfois été enregistrés, mais aucun n’a pu être scientifiquement vérifié et l’espèce est donc considérée comme éteinte. Certains cryptozoologues avancent que la rhytine se serait éteinte plus tardivement qu'on ne le pensait, voire qu’il pourrait subsister quelques populations dans des zones extrêmement reculées, mais ces zones n’ont jamais été trouvées[4].
Morphologie
La rhytine pouvait faire jusqu’à 8 mètres de long et peser près de 11 tonnes : elle était donc bien plus grande que ses cousins le lamantin et le dugong. Elle ressemblait un peu à un phoque géant, mais sa nageoire caudale bilobée était assez proche de celle des cétacés. À l’avant du corps, deux membres de petite taille lui servaient à s’équilibrer. Selon Steller, son découvreur, sa peau était très épaisse, d’un noir basané, avec quelquefois de grandes taches plus claires, et était dotée de nombreux replis cutanés, auxquels la rhytine doit son nom (rhytine provient en effet du mot grec ancien ῥύτις - rhutís signifiant ride, pli). Elle n’avait pas de dents, mais deux grosses plaques masticatrices en kératine qui lui servaient à broyer les algues dont elle se nourrissait.
- Squelette complet au Muséum d'histoire naturelle de Paris.
Vie sociale
Comme les autres siréniens, la rhytine vivait en solitaire ou en petits groupes.
Régime alimentaire
Cet animal était exclusivement herbivore, et se nourrissait de diverses algues poussant à faible profondeur.
Voir aussi
Articles connexes
- Sirenia
- Espèce disparue
Bibliographie
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
- Le crépuscule des vaches de mer. Le Guetteur Éditions 2012. Comme le titre l'évoque, cet ouvrage rend compte des circonstances de la découverte de cet animal par Georg Wilhelm Steller, ainsi que des causes de la disparition de l'espèce. Le livre évoque par ailleurs très largement la vie du naturaliste, plus particulièrement durant la seconde expédition au Kamtchatka de Vitus Béring.
Liens externes
- Ressources relatives au vivant :
- Global Biodiversity Information Facility
- (en) Animal Diversity Web
- (en) ARKive
- (cs + en) BioLib
- (en) European Nature Information System
- (en) Paleobiology Database
- (mul + en) iNaturalist
- (en) Interim Register of Marine and Nonmarine Genera
- (en) Mammal Species of the World
- (en) SeaLifeBase
- (en) Système d'information taxonomique intégré
- (en) Union internationale pour la conservation de la nature
- (en) World Register of Marine Species
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- Site complet en anglais
- La Rhytine de Steller a-t-elle vraiment disparu ?
- La Rhytine de Steller - Fiche espèce pour les enfants
- La Rhytine de Steller - Fiche espèce pour les jeunes et adultes
Notes et références
Références taxonomiques
- (en) Référence Mammal Species of the World (3e éd., 2005) : Hydrodamalis gigas Zimmermann, 1780
- (en) Référence Tree of Life Web Project : Hydrodamalis gigas
- (en) Référence Catalogue of Life : †Hydrodamalis gigas (Zimmermann, 1780) (consulté le )
- (en) Référence Paleobiology Database : Hydrodamalis gigas (Zimmerman 1780)
- (en) Référence World Register of Marine Species : espèce Hydrodamalis gigas Zimmerman, 1780
- (en) Référence Animal Diversity Web : Hydrodamalis gigas
- (en) Référence NCBI : Hydrodamalis gigas (taxons inclus)
- (en) Référence UICN : espèce Hydrodamalis gigas Zimmermann, 1780 (consulté le )
Références
- ↑ (en) Donald Frederick Hoffmeister, Mammals, Golden Press, , p. 40.
- 1 2 Coline Perron et Eric Hoesli, « Alaska : Un pied en Amérique », L'Histoire, nos 485-486, .
- ↑ Documentaire diffusé à la Galerie de l'évolution du Muséum d'histoire naturelle de Paris.
- ↑ Michel Raynal, « La Rhytine de Steller a-t-elle vraiment disparu ? », sur Institut Virtuel de Cryptozoologie