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Solidus figurant Théodose Ier (347-395).

L’édit de Thessalonique, ou édit de Théodose, aussi connu sous le nom de Cunctos populos, est un édit impérial promulgué le par l’empereur romain Théodose Ier qui se range du côté du christianisme nicéen, qu'il déclare « catholique ».

Cet édit, adressé aux habitants de Constantinople que Théodose souhaite pacifier afin d'en faire sa résidence impériale, constitue la première loi séculière connue qui comporte en son préambule une définition positive de ce qu’un prince romain chrétien considère comme l'orthodoxie religieuse, ouvrant la voie répressive à l'encontre des dissidents qualifiés d'« hérétiques ».

Vite oublié de ses contemporains, l'édit de Thessalonique est intégré par la suite dans le livre XVI du Code théodosien. L'historiographie a longtemps voulu y lire l’établissement de l’orthodoxie nicéenne en religion d'État, une vision dont la recherche s'est largement distanciée depuis la fin du XXe siècle concernant un phénomène complexe qui s'étale sur plusieurs décennies. L'édit de Thessalonique n'en demeure pas moins un important jalon vers la christianisation officielle de l'Empire romain.

Contexte

Alors que le christianisme reçoit l'appui de l'empereur Constantin au début du IVe siècle, les débats christologiques n'en agitent pas moins cette religion et causent des troubles incessants à travers l’Empire, surtout dans sa partie orientale qui voit s'affronter plus ou moins âprement les tenants du christianisme nicéen et du christianisme arien[1], particulièrement homéen[n 1]. Vers 360, avec le soutien de Constance II, ce dernier est en passe de s'imposer dans tout l'Empire mais le décès inopiné de l'empereur relance les rivalités[2]. Pendant la vingtaine d’années qui suit le règne de Julien (361-363), prince païen se voulant tolérant, les empereurs successifs, aux convictions chrétiennes parfois divergentes à l'instar de Valentinien Ier et de son frère Valens[2], ne s’attachent pas particulièrement à imposer une politique religieuse au-delà de tenter d’apaiser les querelles[1].

En 379, Théodose, général d’origine hispanique[n 2], est appelé pour partager l'imperium par le jeune empereur Gratien qui, âgé de vingt ans, occupe avec son demi-frère Valentinien II — un enfant sous la tutelle de sa mère Justine — le pouvoir dans la partie occidentale d'un Empire secoué en Orient par le désastre militaire d’Andrinople et la mort du co-empereur Valens face aux armées gothes[3]. S'il semble que Théodose engrange un certain nombre de succès tactiques contre les Goths qui dévastent alors la Grèce et les provinces danubiennes, il n'enregistre contre eux aucune victoire majeure et s'attache plutôt à renforcer les villes que ces ennemis n'ont pas pu prendre[4]. Vers le mois de , Théodose s'installe à Thessalonique, une ville portuaire importante située sur la Via Egnatia, une charnière entre Occident et Orient préservée des troubles de l'intérieur du pays, dont il fait son camp de base[5] et d'où il s'efforce de recomposer les forces militaires de l’empire[3].

Le texte

C'est de Thessalonique qu'en date du , Théodose — qui n’est alors que catéchumène et point encore baptisé[6] — communique au préfet de Constantinople un édit qu'il adresse à ses sujets locaux :

« GR(ATI)IANUS, VAL(ENTINI)ANUS ET THE(O)D(OSIUS) AAA. EDICTUM AD POPULUM VRB(IS) CONSTANTINOP(OLITANAE).
Cunctos populos, quos clementiae nostrae regit temperamentum, in tali volumus religione versari, quam divinum Petrum apostolum tradidisse Romanis religio usque ad nunc ab ipso insinuata declarat quamque pontificem Damasum sequi claret et Petrum Aleksandriae episcopum virum apostolicae sanctitatis, hoc est, ut secundum apostolicam disciplinam evangelicamque doctrinam patris et filii et spiritus sancti unam deitatem sub pari maiestate et sub pia trinitate credamus.
Hanc legem sequentes Christianorum catholicorum nomen iubemus amplecti, reliquos vero dementes vesanosque iudicantes haeretici dogmatis infamiam sustinere ‘nec conciliabula eorum ecclesiarum nomen accipere’, divina primum vindicta, post etiam motus nostri, quem ex caelesti arbitro sumpserimus, ultione plectendos.
DAT. III Kal. Mar. THESSAL(ONICAE) GR(ATI)ANO A. V ET THEOD(OSIO) A. I CONSS.
»

Code théodosien 16.1.2

« Les empereurs Gratien, Valentinien II et Théodose Augustes. Édit au peuple de la ville de Constantinople.
Nous voulons que tous les peuples gouvernés par la juste mesure de Notre Clémence vivent dans la religion que le divin apôtre Pierre — comme le proclame cette même religion, introduite par lui et continuée jusqu'à nos jours — a transmise aux Romains et que suivent, de toute évidence, le pontife Damase et Pierre, l'évêque d'Alexandrie, homme d'une sainteté apostolique. Ainsi, selon la discipline apostolique et la doctrine évangélique, nous devons croire que le Père, le Fils et l'Esprit Saint sont une seule Divinité, invoquée comme égale Majesté et Trinité bienveillante.
Nous ordonnons que ceux qui suivent cette loi prennent le nom de chrétiens catholiques. Quant aux autres, nous considérons qu'ils encourent, par leur folie et leur égarement, l'infamie attachée aux doctrines hérétiques, que leurs petits groupes ne méritent pas le nom d'Églises et qu'ils seront frappés, d'abord par la vengeance divine, ensuite par un châtiment dont, en accord avec la décision céleste, nous prendrons l’initiative.
Donné le troisième jour avant les calendes de mars, à Thessalonique, sous le cinquième consulat de Gratien Auguste et le premier de Théodose Auguste[7]. »

L’édit

Missorium de Théodose, v. 388, Musée national d'art romain de Mérida.

Enjeux politico-religieux

Sur le plan religieux, Théodose est un produit de l'aristocratie chrétienne hispanique[8] qui professe un nicéisme « radical »[9]. La netteté des convictions nicéennes de Théodose — qui n’a pas encore reçu le baptême au moment de la promulgation de l'édit[6] et dont le philochristianisme a pu être motivé davantage par des considérations politiques que par son milieu d'origine — est cependant parfois mise en question[10].

Théodose succède à des princes plutôt ariens[11] et semble peu enclin à s'intéresser à la diversité de la vie spirituelle de l'Orient et sa longue tradition de liberté d'expression qui y anime depuis longtemps la vie intellectuelle[8]. Bien que, suivant Zosime[12] — longtemps relayé par l'historiographie dans une affirmation aujourd'hui remise en question[n 3] —, il serait avec Gratien l'un des premiers empereurs à avoir refusé le titre et le manteau de Pontifex maximus[13], Théodose n'entend pas par cet édit lutter contre les fidèles de la religion traditionnelle romaine mais bien contre certains courants chrétiens[14] : il s'est avisé que pour rétablir l’ordre parmi les communautés chrétiennes, il faut fixer des normes de foi claires et simples, que les responsables politiques puissent faire appliquer[15] et qui permettent d'éviter que les querelles trinitaires n'enflamment tout l'Orient[16].

La formulation de l’édit, qui a fait l'objet d'une rédaction soignée[17], laisse transparaître la volonté de fonder cette unité de l’Église sur une norme doctrinale, celle de l’identité « catholique »[n 4] universelle ») définie par l’orthodoxie du symbole de Nicée[15], traduisant sans doute la volonté du pouvoir de s’approprier celle-ci dans un dessein politico-religieux[18] ; dans ce qui apparaît à certains comme un véritable programme de « restauration nicéenne »[19] dont la conscience ou la volonté qu'en a Théodose — qui n'est pas théologien — est toutefois sujette à caution[6], seuls les chrétiens catholiques sont reconnus comme « Église » ce dont les christianismes dissidents, rangés au rang d’« hérésies », sont empêchés[15]. La définition de l’orthodoxie constitue de la sorte la base religieuse qui permet au pouvoir politique — qui fournit un critère pratique d’orthodoxie en citant les deux sièges épiscopaux de Rome et Alexandrie[6] dont les professions de foi présentent pour Théodose des éléments satisfaisants pour l'unité recherchée[19] — de criminaliser toute dissidence[15].

Le choix de l’option nicéenne repose sur des considérations politiques mais aussi historiques dans la mesure où la foi de Nicée est réputée transmise aux romains par l’apôtre Pierre lui-même et pratiquée par les patriarcats apostoliques cités, dirigés par les évêques Damase et Pierre[15], symbolisant l’unité de l’Orient et Occident dans une même foi[20]. Il est d'ailleurs possible que le code de l’orthodoxie défendu dans l’Édit soit inspiré de celui du Tome de Damase, une profession de foi occidentale nicéenne élaborée à Rome trois ans plus tôt, dans la mesure où Thessalonique est, malgré sa situation, une ville sous influence de la juridiction romaine[21]. C’est encore cette forte influence occidentale qui peut expliquer que les patriarches d’Antioche, Paulin II d'Antioche et Mélèce Ier d'Antioche, pourtant ardents nicéens, ne soient pas cités en exemple aux côtés de leurs collègues[22].

La raison d'être de cet édit est peut-être également, voire davantage, motivée par des raisons strictement politiques[23]. En s’affichant clairement du côté nicéen, il s’agit peut-être pour le nouvel empereur de se distancier à la fois de Valens, dont la défaite à Andrinople est considérée par certains comme le châtiment divin de son soutien à l’homéisme et sa persécution des nicéens[n 5], et à la fois des Goths qui, lorsqu’ils sont chrétiens, professent également l’homéisme[24] : créer une ligne de faille religieuse entre les goths homéens et les romains nicéens peut permettre à Théodose de fédérer des troupes contre « les barbares »[25]. Le choix de l'un ou l'autre camp s'apparente ainsi plus souvent à un signe politique de ralliement qu'à une conviction religieuse[26]. En outre, poser des gestes forts qui permettent de rassembler autour de lui le parti nicéen, dont il favorise la hiérarchie ecclésiale afin de consolider son régime, évite à Théodose de courir le risque que Gratien soit perçu comme un meilleur champion de la cause[17]. Enfin, le choix du christianisme nicéen, qui affirme fermement l'élévation du Christ à une pleine divinité, correspond mieux à la zeitgeist autoritaire d'élites militarisées dont est issu Théodose qu'à un Jésus humain exécuté en tant que rebelle à l'Empire[25].

Quoi qu’il en soit, Théodose initie de la sorte une politique religieuse qui tente l’unification doctrinale des chrétiens sous la contrainte[27] en énonçant avec précision « ce qu’il faut croire »[28]. Ainsi, ce texte législatif — qui sera bientôt suivi par d’autres plus répressifs — est le premier à vouloir définir un point de foi chrétienne lui conférant une valeur programmatique[21], même si ce n'est encore qu'un texte de circonstance[19].

Enjeux locaux

Carte de l'antique Via Egnatia romaine traversant le sud des Balkans.

L’édit promulgué par Théodose au nom des trois co-empereurs afin de manifester leur unanimité de principe[29], est destiné à la seule ville de Constantinople et ne s’adresse qu’aux sujets chrétiens, sans s’occuper de ceux qui pratiquent un autre culte[30]. L'expression cunctos populos à tous les peuples ») est, à l'instar de l'ensemble du préambule, une figure rhétorique[22] qu'il ne faut pas prendre au pied de la lettre[29] et l'adresse au préfet de Constantinople confirme que le but est bien d'agir sur la seule capitale et non sur un territoire plus vaste ou même l'Orient, auquel cas il aurait été adressé au préfet du Prétoire pour l'Orient[23].

Si elle ne contient aucune référence explicite à la formule de Nicée, la brève formule de foi présentée dans l'édit affirme néanmoins clairement l'égale divinité des trois personnes divines, exposant sans détour la position doctrinale nicéenne de Théodose à une ville profondément divisée sur la question[31].

À Constantinople, les débats théologiques sont en effet constants, largement partagés même au sein des classes peu éduquées, et il n'est pas rare que les diverses communautés chrétiennes s'affrontent physiquement, occasionnant des troubles récurrents[32] : l'évêque Démophile, en place depuis près de dix ans, est un homéen qui jouit d'une importante popularité auprès des chrétiens locaux. Mais Constantinople compte également une communauté « macédonienne » — des nicéens opposés à la divinité de l'Esprit —, des Anoméens — des ariens qui refusent toute réalité ontologique au Père et au Fils — ou encore des Apollinaristes — qui refusent la présence d'une âme humaine dans le Christ[31] auxquels s'ajoutent des Novatiens ayant développé leur propre Église depuis plusieurs décennies, pour des différends pénitentiels[31]. Si une partie de la petite communauté nicéenne de la ville se rassemble dans une maison privée autour de Grégoire de Nazianze dont les prédications rencontrent un succès grandissant[33], elle est elle-même divisée, minée par des querelles de personnes[34].

Application

Si Théodose prescrit de faire lire l'édit au peuple de la capitale[19], celui-ci ne semble pas avoir reçu d’application immédiate ni concrète à Constantinople au point qu’on a pu se demander s'il y avait jamais été publié[31] dans la mesure où il n’existe pas à l'époque d’organe officiel permettant de communiquer à la population[35]. L'édit ne décrit d’ailleurs que de vagues sanctions à l’encontre des contrevenants, de nature symbolique, évoquant la « colère divine » et l'« infamie », sans que ces menaces soient accompagnées de disposition précise pas même celle de chasser les hérétiques de leurs lieux de culte[31]. Quoi qu'il en soit, il apparaît n'avoir eu aucun effet immédiat[19].

Après quelques campagnes contre les troupes barbares, Théodose rentre en à Thessalonique où il tombe gravement malade au point que l'on craint pour sa vie[36]. Guéri, il reçoit le baptême de l'évêque nicéen local Acholius vraisemblablement vers le mois d'octobre[21] puis il se rend à Constantinople pour faire son entrée solennelle le [36]. La mise en application de l'édit s'opère seulement lorsque Théodose rejoint la ville prestigieuse dont cet occidental a besoin de faire sa capitale afin de consolider son emprise encore fragile sur les territoires de Valens[23].

Constantin et sa cour, face sud du piédestal de l'obélisque de Théodose à Constantinople.

À peine deux jours après son arrivée, devant son refus de confesser publiquement le credo de Nicée[37], Théodose dépose le populaire évêque homéen de la ville, Démophile, qu’il chasse hors les murs et remplace par Grégoire de Nazianze[27] non sans avoir dû s'appuyer sur ses troupes pour juguler le mécontentement populaire[38]. Il place ensuite des membres du parti nicéen — toujours minoritaires à Constantinople — aux postes clefs du clergé[23] en leur confiant l'ensemble des Églises de la capitale[39] et retirant leurs lieux de culte aux dissidents d’obédience arienne auxquels il ne tarde pas à supprimer la liberté de réunion[23].

Réglant radicalement de la sorte les problèmes de l'église de Constantinople, et probablement conseillé en ce sens par son entourage occidental[22], Théodose recherche, plutôt qu'une adhésion à une profession de foi, à attacher la fidélité du clergé nicéen à sa personne et à son régime[23] dans le but de maintenir une certaine stabilité dans sa capitale, nécessaire pour y assurer une résidence impériale[22]. Il tolère néanmoins que Démophile et ses partisans continuent à pratiquer leur culte en dehors de la cité — vraisemblablement plus par prudence politique que par esprit de tolérance doctrinale[39]— ce que l'évêque homéen continuera de faire pendant près de vingt ans sans être inquiété[40].

Quelques mois plus tard, le , Théodose promulgue un rescrit à Constantinople[41], adressé au préfet du prétoire de l'Illyricum Eutrope, dont les dispositions qui s’appliquent plus durement aux hérétiques de l'ensemble de la région — du moins dans ses cités[23] — se font l'écho des problèmes débattus en Orient et, se référant cette fois explicitement au symbole de Nicée, sont bien plus drastiques que celles du précédent édit théodosien[42] : les hérétiques — comme les photiniens, les ariens et les eunomiens explicitement nommés[43] — doivent être expulsés des villes et leurs églises confiées à des éléments qui professent la foi nicéenne pour laquelle, cette fois, l'édit ne cite pas de modèle à suivre[44].

Postérité

Si cet édit a connu une certaine prospérité dans l'historiographie après son inclusion dans le Code théodosien au milieu du Ve siècle, il convient cependant de relativiser la portée réelle à l’époque de la promulgation de ce texte qui s’adresse aux seuls chrétiens de Constantinople et dont une lecture par trop littéraliste a conduit un certain nombre d’historiens à vouloir y lire l’établissement de l’orthodoxie nicéenne en véritable religion d’État, une vision dont l'historiographie plus récente s'est largement distanciée[45]. Il est par exemple vraisemblable que l’évêque de Rome Damase lui-même, bien qu’il soit cité dans l'édit, n’en ait jamais eu vent[6]. Il faut en outre constater qu'aucune source chrétienne contemporaine — mis à part Sozomène dont le récit est truffé d’invraisemblances — ne le mentionne, pas même Grégoire de Nazianze ni aucun autre des apologètes nicéens pourtant prompts à souligner le combat de Théodose contre les hérétiques[46].

Il n’en demeure pas moins que si l'édit de Thessalonique n'est qu'une mesure de circonstance, il constitue la première loi séculière connue qui comporte en son préambule une définition positive de ce qu’un souverain considère comme l'orthodoxie religieuse[35] et représente de la sorte un important jalon vers la christianisation officielle de l'Empire qui se dessine au fil des décrets du règne de Théodose, conduisant à l’interdiction de toute manifestation des cultes païens au sein de l'Empire promulguée le [47], mais combattant avec plus de force encore les chrétiens non catholiques[n 6].

Vite oublié de ses contemporains, l'édit de Thessalonique ne doit sa postérité qu'à son intégration dans le livre XVI des constitutions théodosiennes[31] qui, au milieu du Ve siècle, réunissent sous l'impulsion de Théodose II — petit-fils de Théodose — les dispositions législatives éparses expérimentées par les empereurs depuis Constantin et, poursuivant la voie répressive ouverte par Théodose, qui précisent et systématisent les sanctions à l'encontre des dissidents religieux[16]. Dès le Ve siècle, ce dernier est indéfectiblement associé à l'orthodoxie de Nicée par l'historiographie ecclésiastique qui fait de cet empereur — qui n'a pourtant remporté aucune bataille comme commandant en chef — « Théodose le Grand », pour la postérité[48].

Notes et références

Notes

  1. Le courant nicéen ou homoousien se réfère à la doctrine d'une substance commune (homo-ousios) au Père et au Fils, telle qu'elle est énoncée dans le credo de Nicée, ce que rejette le parti homéen au profit d'une doctrine selon laquelle ces deux personnes sont semblables (homoioi), sans préciser en quoi elles le sont. Aucune de ces tendances, dont les frontières sont mouvantes au gré des débats dogmatiques, ne revendique son nom ni ne constitue formellement un parti structuré ou organisé ; cf. par ex. (en) Neil B. McLynn, Ambrose of Milan : Church and Court in a Christian Capital, Berkeley, University of California Press, , 406 p. (ISBN 978-0-520-28388-6, lire en ligne), p. 3.
  2. Une origine espagnole est prestigieuse dans la civilisation impériale romaine, réputée donner de bons empereurs à l'instar de Trajan ou Hadrien ; cf. Bertrand Lançon, « Théodose ou le dernier des grands », sur Storia Voce, (consulté le ).
  3. Depuis les travaux de l'historien Alan Cameron, la réalité de cette information, absente chez les historiographes chrétiens, et l'existence même d'un manteau de fonction apparaissent largement douteuses ; cf. Alan Cameron, « The Imperial Pontifex », Harvard Studies in Classical Philology, vol. 103, , p. 341–384 (ISSN 0073-0688) et Maraval 2009, p. 138-139.
  4. L’adjectif « catholique » vient du grec καθολικός, katholikos, qui signifie « universel ».
  5. De leur côté, les tenants de la religions traditionnelle romaine interprètent la défaite comme un châtiment lié à l'abandon des dieux traditionnels ; cf. Kulikowski 2009, p. 164.
  6. Au cours de son règne, Théodose promulgue six grandes lois contre le paganisme mais trois fois plus contre les christianismes hérétiques, c'est-à-dire non catholiques ; cf. Bertrand Lançon, « Théodose ou le dernier des grands », sur Storia Voce, (consulté le ).

Références

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  2. 1 2 Charles Pietri, « Les dernières résistances du subordiniatianisme et le triomphe de l'orthodoxie nicéenne (361-385) », dans Jean-Marie Mayeur, Charles Pietri, Luce Pietri, André Vauchez et Marc Venard (dirs.), Histoire du Christianisme, vol. 2 : Naissance d'une chrétienté (250-430), Desclée, (ISBN 2-7189-0632-4), p. 357.
  3. 1 2 Sotinel 2019, p. 407-410.
  4. Freeman 2011, p. 22.
  5. Kulikowski 2009, p. 170.
  6. 1 2 3 4 5 Maraval 2009, p. 106.
  7. traduction Jean-Marie Salamito, « L'Édit de Thessalonique, par Théodose Ier », Le Point Hors-Série, no 18 « Les textes qui ont changé le monde », , p. 31 (ISSN 0242-6005).
  8. 1 2 Freeman 2011, p. 26.
  9. John Scheid, Les dieux, l’État et l'individu : Réflexions sur la religion civique à Rome, Paris, Seuil, , 215 p. (ISBN 978-2-02-108909-7), p. 207.
  10. Voir notamment les travaux de Neil B. McLynn, (en) Neil B. McLynn, « 'Genere Hispanus': Theodosius, Spain and Nicene orthodoxy », dans Neil B. McLynn, Christian Politics and Religious Culture in Late Antiquity, Routledge, (ISBN 9780754659921), p. 1-43.
  11. Pierre Chuvin, Chronique des derniers païens : La disparition du paganisme dans l'Empire romain, du règne de Constantin à celui de Justinien, Paris, Les Belles Lettres/Fayard, (1re éd. 1990), 378 p. (ISBN 978-2-251-38097-1), p. 70.
  12. Maraval 2009, p. 137.
  13. Corbin 2007, p. 60.
  14. Pierre Chuvin, Chronique des derniers païens : La disparition du paganisme dans l'Empire romain, du règne de Constantin à celui de Justinien, Paris, Les Belles Lettres/Fayard, (1re éd. 1990), 378 p. (ISBN 978-2-251-38097-1), p. 59.
  15. 1 2 3 4 5 Baslez 2019, p. 242.
  16. 1 2 Laurent Guichard, « Des lois oppressives ? : La législation des empereurs chrétiens de haereticis et paganis », dans Marie-Françoise Baslez, Chrétiens persécuteurs : Destructions, exclusions et violences religieuses au IVe siècle, Albin Michel, (ISBN 978-2226-253767), p. 68-69.
  17. 1 2 Victoria Escribano Paño, « La construction de l’image de l’hérétique dans le Code Théodosien XVI », dans Jean-Noël Guinot et François Richard (éds.), Empire chrétien et Église aux IVe et Ve siècles : intégration ou « concordat » ? Le témoignage du Code Théodosien, Cerf, (ISBN 978-2-204-08661-5), p. 394.
  18. Suzanne Teillet, Des Goths à la nation gothique : Les origines de l'idée de nation en Occident du Ve au VIIe siècle, Paris, Les Belles Lettres, , 699 p. (ISBN 978-2-251-38108-4), p. 94.
  19. 1 2 3 4 5 Charles Pietri, « Les dernières résistances du subordiniatianisme et le triomphe de l'orthodoxie nicéenne (361-385) », dans Jean-Marie Mayeur, Charles Pietri, Luce Pietri, André Vauchez et Marc Venard (dirs.), Histoire du Christianisme, vol. 2 : Naissance d'une chrétienté (250-430), Desclée, (ISBN 2-7189-0632-4), p. 387.
  20. Corbin 2007, p. 81-82.
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  28. Pierre Maraval, « Le devoir religieux des empereurs : de la tolérance à la répression », dans Marie-Françoise Baslez, Chrétiens persécuteurs : Destructions, exclusions et violences religieuses au IVe siècle, Albin Michel, (ISBN 978-2226-253767), p. 6.
  29. 1 2 Jean-Marie Salamito, « L'Édit de Thessalonique, par Théodose Ier », Le Point Hors-Série, no 18 « Les textes qui ont changé le monde », , p. 30 (ISSN 0242-6005).
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  37. Victoria Escribano Paño, « La construction de l’image de l’hérétique dans le Code Théodosien XVI », dans Jean-Noël Guinot et François Richard (éds.), Empire chrétien et Église aux IVe et Ve siècles : intégration ou « concordat » ? Le témoignage du Code Théodosien, Cerf, (ISBN 978-2-204-08661-5), p. 396.
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  40. (en) Neil B. McLynn, Ambrose of Milan : Church and Court in a Christian Capital, Berkeley, University of California Press, , 406 p. (ISBN 978-0-520-28388-6, lire en ligne), p. 123.
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Bibliographie

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

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Articles connexes