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AGM-84 Harpoon
AGM-84 Harpoon
Harpoon tiré depuis un sous-marin
Présentation
Type de missile missile anti-navire
Constructeur McDonnell Douglas puis Boeing Integrated Defense Systems à partir de 1997
Déploiement 1977
Caractéristiques
Image illustrative de l’article AGM-84 Harpoon
Moteurs Booster à propergol solide et turboréacteur
Masse au lancement 691 kg
Longueur 3,8 m
Diamètre 0,34 m
Portée 140-280 km
Charge utile 221 kg
Guidage Actif radar
Plateforme de lancement Avion, navire, sous-marin, sol
Tir d'un missile AGM-84 Harpoon à partir d'un destroyer de la classe Spruance.

Le Harpoon est un missile anti-navire transhorizon longue portée (Beyond Visual Range - BVR : « Au-delà de la portée visuelle ») tout-temps, développé à l'origine par la société américaine McDonnell Douglas à partir de 1970[1].

Historique

Son premier tir a lieu le [2]. Son développement et sa production ont été repris par Boeing Integrated Defense Systems. En 2004, Boeing a livré le 7 000e Harpoon depuis l'entrée en service du missile en 1977. Cette arme a également été développée dans une version de missile de croisière d'attaque contre des cibles terrestres, le Standoff Land Attack Missile (en) (missile d'attaque au sol à distance de sécurité)[3].

En mai 2020, on annonce que la production du Harpoon est assurée jusqu'à la fin 2026[4].

Vecteurs

Le Harpoon utilise un guidage radar actif et navigue aux ras des flots pour améliorer sa survivabilité et son efficacité. Les plates-formes capables d'utiliser cette arme comprennent :

  • Avions (Air Guided Missile - 84, pas d'accélérateur à poudre);
  • Navire de surface (Roof Guided Missile - 84, comprenant un accélérateur à poudre qui se détache lorsque la vitesse est suffisante pour enclencher le turboréacteur);
  • Sous-marins (Undersea Guided Missile - 84, comprenant un accélérateur à poudre, et encapsulé dans un conteneur étanche pour un lancement immergé par tubes lance-torpille) en tant que missile à changement de milieu;
  • Batteries de défense côtière (RGM-84, voir ci-dessus)

Les principaux concurrents du Harpoon sont l'Exocet français et le YingJi chinois.

Son successeur, le AGM-158C LRASM, entre en service à partir de fin 2018 pour la version air-surface[5] et 2019 pour la version surface-surface.

Harpoon Block I

Le missile Harpoon RGM-84A est entré en service en 1977 après qu'un missile anti-navire Styx de construction soviétique ait coulé le destroyer israélien Eilat en 1967. Initialement développé comme missile antinavire pour l'US Navy, la version RGM-84A lancé par avion entre en service en 1979 à bord des avions de patrouille maritime P-3 puis a été adapté en 1983 au bombardier B-52G de l'US Air Force[2], qui peut en emporter entre 8 et 12. Le missile à changement de milieu UGM-84A lancé par sous-marins devient opérationnel en 1981[6].

Le Harpoon a également été adapté au F-16 Fighting Falcon, utilisé par les États-Unis et nombre de leurs alliés. La Royal Australian Air Force peut tirer cette arme depuis ses F-111C/G Aardvark, ses F/A-18C/D Hornet ou ses AP-3C Orion. La Royal Australian Navy a également déployé ce missile (version RGM-84) sur ses bâtiments de surface et (version UGM-84) sur ses sous-marins de classe Collins. La Force aérienne espagnole et la Marine chilienne sont également des utilisatrices de la version AGM-84D et peuvent l'utiliser depuis leurs F-16, P-3 (AGM-84) ou depuis des bâtiments de surface (RGM-84). La Royal Navy anglaise pour sa part, l'utilise sur ses bâtiments de surface (RGM-84), ses sous-marins (UGM-84) ou ses avions de patrouille maritime Nimrod MR2.

Harpoon Block II

Produit par l'usine Boeing de Saint-Charles (Missouri), le Harpoon Block II offre une enveloppe d'engagement élargie et pouvant être tiré sur des cibles à terre[7], des contre-mesures améliorées ainsi qu'un guidage de nouvelle génération.

Les améliorations principales de la version Block II sont obtenues en adaptant la centrale inertielle du Joint Direct Attack Munition (JDAM, Munition d'attaque directe commune), ainsi que de nouveaux logiciels, ordinateurs, et systèmes de guidage, tirés de la version SLAM-ER, version amélioré du SLAM, lui-même dérivé du Harpoon.

La Marine royale danoise a été le premier client à l'export pour le Harpoon block II. Elle a commandé 50 kits de mise à jour en 1997. Tous les systèmes ont été livrés en 2002.

Caractéristiques générales

  • Fonction : Missile anti-navire lancé depuis le sol, la mer, un sous-marin ou un avion.
  • Constructeur : Boeing Integrated Defense Systems
  • Motorisation : turboréacteur Teledyne J402 de 2,9 kN de poussée, accélérateur à poudre pour les versions de surface et sous-marine.
  • Longueur :
    • Version air-mer : 3,8 m
    • Autres versions : 4,6 m
  • Poids :
    • Version air-mer : 519 kg
    • Autres versions : 628 kg
  • Diamètre : 34 cm
  • Envergure : 91 cm
  • Portée : au-delà de l'horizon
    • AGM-84D : 220 km (120 nm)
    • RGM/UGM-84D : 140 km (75 nm)
    • AGM-84E SLAM : 93 km (50 nm)
    • AGM-84F : 315 km (170 nm)
    • AGM-84H/K SLAM-ER : 280 km (150 nm)
  • Vitesse : 850 km/h (460 kt)
  • Guidage : Altimètre radar, guidage final par radar actif
  • Charge militaire : ogive pénétrante de 221 kg à haute déflagration
  • Coût unitaire : 720 000 $ US
  • Dates d'entrée en service :
    • RGM-84 A : 1977
    • AGM-84 A : 1979
    • UGM-84 A : 1981
    • AGM-84E SLAM : 1990
    • AGM-84H SLAM-ER : 1998
    • AGM-84K SLAM-ER ATA: 2002

Utilisation

Frégate Type 23 HMS Iron Duke (F234) tirant un missile Harpoon

Il a été utilisé au combat pour la première fois par l'Iran en 1980 lors de la guerre Iran-Irak, puis par l'US Navy contre des patrouilleurs libyens en 1986 puis lors de la bataille des plates-formes pétrolières Sassan et Sirri en 1988 contre des navires iraniens.

Un missile d’exercice non armé a tué un marin d'un navire marchand indien qui se trouvait dans une zone d'exercices en .

La version AGM-84 SLAM(ER) est employée a trois exemplaires par les États-Unis durant l'invasion de l'Irak entre le 19 mars et le 18 avril 2003.

À la suite de l'invasion de l'Ukraine par la Russie, les forces ukrainiennes reçoivent des batteries côtières à partir de mai 2022. Le naufrage du remorqueur Spassatel Vassili Bekh est attribué à une attaque de ces missiles[8].

Opérateurs militaires

Drapeau de l'Arabie saoudite Arabie saoudite
  • Force aérienne royale saoudienne
  • Marine royale saoudienne
Drapeau de l'Australie Australie
Drapeau de la Belgique Belgique
  • Marine belge
    • Frégates classe Karel Doorman
Drapeau du Brésil Brésil
  • Force aérienne brésilienne
    • P-3AM
Drapeau du Canada Canada
Drapeau du Chili Chili
  • Marine chilienne
  • Force aérienne chilienne
Drapeau du Danemark Danemark
  • Marine royale danoise : * quatre contrats étalés entre 1975 et 1988, 174 Harpoon block I pour les navires, nombre inconnu de RGM-84L-4 pour les batteries côtières[9]
    • Batteries côtières
    • Frégates classe Absalon
    • Frégates classe Ivar Huitfeldt
Drapeau de l'Égypte Égypte
  • Armée de l'air égyptienne
  • Marine égyptienne
Drapeau de l'Allemagne Allemagne
  • Deutsche Marine
    • Frégates classe Sachsen (F124)
    • Frégates classe Bremen (F122)
Drapeau de la Finlande Finlande
  • Marine finlandaise
    • Navires et batteries côtières dans les années 2020[10]
Drapeau de la Grèce Grèce
  • Marine hellénique
    • Frégates classe Elli
    • Frégates classe Hydra
    • Sous-marin Type 209, classe Glafkos (1100) et classe Poseidon (1200)
    • Sous-marin classe Papanikolis Type 214
Drapeau de l'Inde Inde
Drapeau de l'Indonésie Indonésie
  • Marine indonésienne
    • Sous-marin classe Chang Bogo
Drapeau de l'Iran Iran
  • Marine de la république islamique d'Iran (probablement retiré, remplacé par des AS-20 et C-802)
Drapeau d’Israël Israel
Drapeau du Japon Japon
Drapeau de la Corée du Sud Corée du Sud
  • Force aérienne de la république de Corée
    • F-15K
    • KF-16
  • Marine de la république de Corée
    • Destroyer classe Sejong the Great
    • Destroyer classe Chungmugong Yi Sun-shin
    • Destroyer classe Gwanggaeto the Great
    • Sous-marin classe Son Won-Il
    • Sous-marin classe Chang Bogo
Drapeau de la Malaisie Malaisie
  • Royal Malaysian Air Force
Drapeau du Mexique Mexique
  • Marine mexicaine
Drapeau du Maroc Morocco
  • Marine royale marocaine[12]
Drapeau des Pays-Bas Pays-Bas
Drapeau du Pakistan Pakistan
  • Marine pakistanaise
Drapeau de la Pologne Pologne
  • Marine Polonaise
Drapeau du Portugal Portugal
  • Marine portugaise
Drapeau de Singapour Singapour
  • Force aérienne de Singapour
  • Marine de Singapour
Drapeau de l'Espagne Espagne
Drapeau de Taïwan Taïwan
  • Force aérienne de la république de Chine
  • Marine de la république de Chine
Drapeau de la Thaïlande Thaïlande
  • Marine royale thaïlandaise
Drapeau de la Turquie Turquie
  • Armée de l'air turque
  • Marine turque
Drapeau des Émirats arabes unis Émirats arabes unis
Drapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni
  • Royal Navy (version Block 1C, entre en service en 1984, retrait annoncé en 2016 pour 2018[13] puis différé à 2023[14]. En 2021, utilisé sur treize frégates classe Type 23, trois destroyers classe Type 45 et trois systèmes de lancement terrestres de référence[15].)
  • Royal Air Force (retiré)
Drapeau des États-Unis États-Unis
Drapeau de l'Ukraine Ukraine
  • Marine ukrainienne (au moins une batterie côtière donnée par le Danemark, deux autres par les États-Unis[16], missiles fournis par le Danemark, les États-Unis, le Royaume-Uni et les Pays-Bas lors de l'invasion de l'Ukraine par la Russie en 2022[17])

Notes et références

  1. René Carpentier, Les missiles tactiques, Eurosae, , 336 p. (lire en ligne), p. 159.
  2. 1 2 (en) « AGM/RGM/UGM-84 Harpoon Missile »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogle • Que faire ?), sur Boeing (consulté le ).
  3. (en) « Boeing Awarded $3.1 Billion in U.S. Navy Contracts for Cruise Missile Systems - Naval News », sur Naval News, (consulté le ).
  4. 6medias, « Boeing décroche deux contrats pour plus de deux milliards de dollars », sur capital.fr, (consulté le ).
  5. Lockheed Martin delivers first Long Range Anti-Ship Missiles. Flight International. 20 décembre 2018.
  6. (en) Andreas Parsch, « Boeing (McDonnell Douglas) AGM/RGM/UGM-84 Harpoon », sur www.designation-systems.net, (consulté le ).
  7. (en) Stelios Kanavakis, « Royal Canadian Navy Test-Fires Harpoon Block II Missile Against Ground Target », sur navyrecognition.com, (consulté le ).
  8. (en) « Timeline of 2022 Ukraine Invasion: War In The Black Sea », sur HI Sutton, .
  9. « [Guerre navale en Ukraine 2/2] La Russie perd un remorqueur de haute mer, l'île aux Serpents à nouveau bombardée et un LST ukrainien prend le large… », Air et Cosmos, (lire en ligne, consulté le ).
  10. « Les États-Unis vont vendre 200 missiles à la Finlande dans un contexte de tensions avec la Russie », sur 20 Minutes, (consulté le ).
  11. (en) « US agrees to sell 22 Harpoon missiles to India for $200 Mn », IANS, sur news.biharprabha.com (consulté le ).
  12. (en) « Morocco - AGM-84L Harpoon Air Launched Block II Missiles », sur dsca.mil (consulté le ).
  13. (en) Ben Farmer, « Royal Navy to lose missiles and be left only with guns », sur The Daily Telegraph, (consulté le ).
  14. Michel Cabirol, « Et si la Grande-Bretagne achetait le missile anti-navire Exocet ? », sur La Tribune, (consulté le ).
  15. (en) « Babcock to continue Harpoon in-service support for the Royal Navy », sur Naval News, (consulté le ).
  16. Martial Mehr, « Guerre en Ukraine : renforcée par les nouveaux missiles américains Harpoon, l'armée ukrainienne frappe un nouv », sur lindependant.fr, (consulté le ).
  17. https://news.usni.org/2022/06/10/ukraine-deploys-anti-ship-harpoon-missiles-to-the-edge-of-black-sea-mod-says

Annexes

Liens externes