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Breakfast Club

Titre original The Breakfast Club
Réalisation John Hughes
Scénario John Hughes
Acteurs principaux
Sociétés de production A&M Films
Channel Productions
Pays de production Drapeau des États-Unis États-Unis
Genre comédie dramatique
Durée 97 minutes
Sortie 1985

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution

Breakfast Club (The Breakfast Club) est un film américain de John Hughes sorti en 1985.

L'histoire, concentrée en une journée, se focalise sur la rencontre et les interactions de cinq lycéens envoyés en retenue pour des raisons variées. Ennemis ou indifférents les uns aux autres au début de la journée, ils interagissent et apprennent à se connaître, finissant par tisser des liens d'amitié.

Breakfast Club est considéré comme un film culte de la comédie dramatique américaine des années 1980. Les acteurs jouent dans plusieurs autres films de John Hughes.

Synopsis

Le film suit cinq élèves du lycée Shermer alors qu'ils sont en retenue ensemble pour toute la journée du samedi . Ils se connaissent de vue mais viennent de cinq bandes et milieux sociaux très différents. Le proviseur du lycée, monsieur Vernon, leur donne un devoir : chacun d'entre eux doit écrire une dissertation de mille mots sur le sujet « Qui pensez-vous être ? » et expliquer pourquoi il/elle est en retenue.

Le délinquant, Bender, est immédiatement désagréable avec les autres et les provoque à plusieurs reprises. Il fait semblant d'uriner sur le sol, suggère qu'Andrew, l'athlète, et lui-même séquestrent et violent la fille à papa, Claire, met en doute la virilité et l'athlétisme d'Andrew et casse la porte de la bibliothèque pour qu'elle ne puisse pas rester ouverte, empêchant Vernon de surveiller les adolescents depuis son bureau. Pendant la pause de midi, il se moque de la vie de famille de Brian, le surdoué, puis raconte sa relation avec son père, qui le maltraite verbalement et physiquement. Hors de lui, il se ferme à nouveau et s’assoit seul, refusant d'adresser à nouveau la parole au groupe. Il les rejoint plus tard dans le film.

Alors que Vernon, le proviseur, fouille les dossiers personnels des professeurs, il est interrompu par le concierge, Carl, qui exige de l'argent en échange de son silence. Ils discutent ensuite tous les deux. Vernon affirme avoir peur de l'avenir et du fait que les lycéens actuellement en retenue finiront par gouverner les États-Unis. Il ajoute que, depuis qu'il a commencé à enseigner, les enfants ont changé, devenant plus arrogants, agressifs et irrespectueux. Carl lui répond que c'est sa propre attitude qui a évolué avec le temps et que les enfants n'ont pas changé depuis la génération précédente.

Le groupe de lycéens parvient à s'enfuir de la bibliothèque, allant au casier de Bender où ce dernier récupère une petite réserve de cannabis. En revenant, ils croisent Vernon et parviennent à se cacher. Bender se sacrifie, cachant sa drogue dans le caleçon de Brian puis partant chanter dans un couloir pour attirer le proviseur. Vernon, ayant attrapé Bender, l'enferme dans un débarras. Il le provoque et lui propose de lui donner un coup, promettant de ne pas se défendre. Bender a peur de la proposition et refuse, tandis qu'il apparaît que Vernon voulait affirmer à tous, ensuite, que l'élève l'avait agressé, la parole d'un proviseur de lycée valant plus que celle d'un adolescent délinquant. Lorsqu'il part, Bender parvient à se glisser dans le faux plafond et à retourner ainsi dans la bibliothèque.

Là, fumant du cannabis et discutant, les lycéens se racontent leurs secrets. Allison, la "détraquée", est une menteuse compulsive. Claire et Brian ont honte d'être vierges, Andrew a eu des problèmes à l'école à cause de son père trop exigeant. Ils découvrent qu'ils ont tous une relation difficile avec leurs parents et qu'ils ont peur de reproduire les erreurs de leurs aînés en grandissant. Ils se disent aussi que, après la retenue, chacun retournera à son groupe habituel d'amis et qu'ils ne s'adresseront probablement plus jamais la parole. Ils avouent aussi la raison de leur retenue. Claire a séché les cours pour sortir avec des amies. Elle raconte que ses parents ont un mariage difficile et qu'ils utilisent Claire pour se faire souffrir mutuellement. Brian raconte avoir voulu se suicider après une mauvaise note : il a amené un pistolet de détresse qu'il a caché dans son casier, mais un coup est parti tout seul dans le casier, provoquant un petit incendie. Andrew, voulant impressionner son père tyrannique, a agressé un autre lycéen dans le vestiaire du gymnase, le frappant et lui collant les fesses avec du ruban adhésif : les blessures ne sont pas graves, mais très humiliantes pour la victime. Enfin, Allison ne fournit pas de détails sur sa faute, disant simplement qu'elle n'a rien de mieux à faire le samedi.

Avec ces secrets, les comportements de chacun des adolescents évoluent, le changement le plus flagrant étant celui de Bender qui devient plus sympathique et moins agressif. Claire maquille différemment Allison, qui plaît alors à Andrew. Vers la fin de la retenue, Bender retourne dans le débarras et Claire l'accompagne : ils s'embrassent et elle lui offre une de ses boucles d'oreille. Elle demande également à Brian, qui s'exprime très bien à l'écrit, de rédiger la dissertation demandée par le proviseur.

Le film se clôt sur la lecture, en voix seule, de la réponse laissée par Brian à M Vernon :

« M. Vernon, nous acceptons d'avoir sacrifié tout un samedi en retenue puisque vous pensez que nous avons fait quelque chose de mal. Mais nous trouvons absurde le sujet de dissertation que vous nous avez donné : "Qui pensez-vous être ?". Vous nous voyez comme vous voulez bien nous voir. Nous, nous avons trouvé une définition très simple : chacun de nous est à la fois un surdoué, un athlète, une détraquée, une fille à papa et un délinquant. Ça vous va ?

Signé : Breakfast Club. »

Personnages

Les cinq personnages principaux (les adolescents en retenue), correspondent chacun à un stéréotype précis :

  • John Bender, le « délinquant » (« criminal »). Portant un grand manteau et des bottes noires, il est le seul à ne pas être accompagné au lycée par ses parents et à ne montrer aucun attachement à son établissement. Très agressif, il s'attire les foudres des autres adolescents et de leur superviseur, monsieur Vernon : c'est lui qui démarre les disputes, fait fermer la porte de la pièce pour les soustraire au regard du principal et fournit du cannabis à ses camarades. Au cours du film, il se calme cependant, se rapprochant des autres et montrant sa vulnérabilité. Il parle de son père qui le bat et l'insulte. À la fin du film, il entame une relation amoureuse avec Claire, la fille à papa[1].
  • Claire Standish, la « fille à papa » (« princess » dans la version originale), vient d'une famille très riche mais dont les parents entretiennent une relation conflictuelle. Son père lui a offert des boucles d'oreilles en diamant, il conduit une BMW neuve et elle mange des sushis, un plat de luxe, pendant sa pause de midi[1]. Son père lui dit dès le début du film qu'elle n'a rien à se reprocher, alors qu'elle a séché les cours pour aller faire les magasins avec ses amies. Très connue au lycée, elle est généralement vue comme arrogante et ses premiers gestes confirment son image[2].
  • Brian Johnson, le « surdoué » (« brain »). Il a toujours des très bonnes notes en cours mais n'est absolument pas apprécié du reste de sa promotion. John Bender lui prend son repas au début de la retenue. Alors que les adolescents parlent de la raison pour laquelle ils ont été sanctionnés, il explique avoir apporté un pistolet de détresse au lycée pour se suicider. Subissant une énorme pression de la part de ses parents, il perd son envie de vivre après avoir reçu une mauvaise note dans un cours de travaux manuels[3].
  • Andrew Clark, l'« athlète ». Lutteur au sein de l'équipe du lycée de Shermer, il est complètement écrasé par la personnalité de son père qui lui reproche de s'être fait pincer en retenue. Il semble doté d'un bon sens moral puisqu'il prend la défense de Claire face aux agressions constantes de Bender. Au cours du film, il se livre peu à peu et confesse s'en être pris à un camarade de l'équipe de lutte afin de pouvoir impressionner son père.
  • Allison Reynolds, la « détraquée » (« basketcase »). Relativement discrète, elle semble être atteinte de TOCs et les autres lycéens semblent avoir peur de la regarder. Elle révèle toutefois un sens artistique très développé au travers de ses dessins. Tout comme Brian, elle semble souffrir de la relation qu'entretiennent ses parents ce qui la pousse peut-être à mentir sur beaucoup de points. C'est la seule à ne pas avoir de motif précis de sa retenue. D'abord négligée au niveau physique et vestimentaire, elle change radicalement grâce à l'intervention de Claire et cela ne laissera pas insensible Andrew.

On compte également deux personnages récurrents :

  • Richard Vernon, un professeur du lycée aigri qui trouve que « les élèves ont changé » ;
  • Carl, le concierge. Bien qu'il ait peu de répliques, son histoire est détaillée en dehors du film par l'acteur qui le dépeint. D'après Kapelos, Carl a le cœur brisé par sa petite amie en troisième année d'université, alors qu'il est boursier grâce à son excellent niveau de football américain. Il arrête sa formation et elle s'éloigne de lui jusqu'à ce que son père se mette à le haïr et annule sa promesse d'embauche. Il est alors embauché par son ancien lycée comme concierge[4].

Fiche technique

Icône signalant une information Sauf indication contraire ou complémentaire, les informations mentionnées dans cette section peuvent être confirmées par la base de données IMDb.

Distribution

  • Judd Nelson (VF : Dominique Collignon-Maurin) : John Bender, « le délinquant »
  • Molly Ringwald (VF : Séverine Morisot) : Claire Standish, « la fille à papa »
  • Emilio Estevez (VF : William Coryn) : Andrew « Andy » Clark, « l'athlète »
  • Anthony Michael Hall (VF : Éric Legrand) : Brian Ralph Johnson, « le surdoué »
  • Ally Sheedy (VF : Isabelle Ganz) : Allison Reynolds, « la détraquée »
  • Paul Gleason (VF : Bernard Tiphaine) : Richard « Dick » Vernon, le principal
  • John Kapelos (VF : Jean-Paul Tribout) : Carl Reed, le concierge
  • Ron Dean : M. Clark
  • Tim Gamble : M. Standish
  • John Hughes : M. Johnson (non crédité, caméo)
  • Mercedes Hall : Mme Johnson
  • Mary Christian : la sœur de Brian
  • Perry Crawford : M. Reynolds
  • Fran Gargano : Mme Reynolds

Production

Genèse et développement

John Hughes écrit le scénario du film en seulement deux jours, en [6]. Lors de ses recherches pour le casting, il trouve la photo de Molly Ringwald et décide d'écrire un film dont elle sera l'unique protagoniste : il s'agit de Seize bougies pour Sam, qui est rapidement accepté par un studio car il s'éloigne peu des formules classiques de l'époque[7]. Il commence immédiatement à travailler sur le scénario d'un autre film, Pretty in Pink, dont Ringwald sera à nouveau l'actrice principale : ce film est tourné après Breakfast Club. Molly Ringwald commente en 2018 qu'à l'époque, il s'agit des premiers films s'abîmant dans la vie quotidienne d'une lycéenne : le point de vue féminin est très peu représenté, celui du lycée dans sa monotonie quotidienne encore moins[7].

La production du film commence en , avec un petit budget de seulement un million de dollars. Seize bougies pour Sam doit sortir au cinéma deux mois plus tard, Hughes est donc encore parfaitement inconnu dans le milieu du cinéma[8].

Comme dans beaucoup de ses films, John Hughes place le récit dans la ville fictive de Shermer, en Illinois, une banlieue de Chicago très similaire à Northbrook où il a grandi[9].

Distribution des rôles

Molly Ringwald et Anthony Michael Hall incarnent respectivement Claire et Brian. Ils étaient déjà présents dans le précédent long métrage de John Hughes, Seize bougies pour Sam (1984). Molly Ringwald devait initialement incarner Allison, mais elle préféra le rôle de Claire. Par ailleurs, Jodie Foster et Brooke Shields ont été envisagés pour les rôles de Claire et Allison. Laura Dern ou encore Robin Wright ont également auditionné[6].

Au départ, plusieurs acteurs ont été pressentis pour jouer le rôle de John Bender « le délinquant », notamment Nicolas Cage, John Cusack, Jim Carrey et même Emilio Estevez, qui incarne finalement « l'athlète » Andrew Clark. Pour le rôle d'Andrew, John Hughes avait par ailleurs imaginé Michael J. Fox, Jim Carrey, Tom Cruise, Matthew Broderick ou encore Rob Lowe[6].

Rick Moranis avait initialement été choisi pour le rôle du concierge Carl Reed. L'acteur voulait retravailler le personnage en lui donnant notamment un accent russe et en jouant avec ses clés avec une connotation sexuelle. Malgré l'accord de John Hughes, cela déplaît au producteur Ned Tanen. John Kapelos est finalement choisi pour le remplacer[4].

Mercedes Hall et Mary Christian, qui interprètent respectivement la mère et la sœur de Brian, ont les mêmes liens de parenté avec l'interprète de Brian, Anthony Michael Hall.

Tournage

Le tournage a lieu principalement dans la Maine North High School (en) à Des Plaines dans l'Illinois[6].

Pendant le tournage, Judd Nelson frôle le renvoi pour deux raisons. La plus connue est son harcèlement constant de Molly Ringwald, qu'il explique par sa volonté de travailler son personnage en dehors des scènes de tournage. La seconde est qu'il bouge trop malgré les instructions des metteurs en scène, ce qui le fait souvent sortir du cadre. Il est finalement pris à partie par les quatre autres acteurs principaux du film et se modère assez pour pouvoir terminer le tournage[4].

Lors de la scène où Allison fait tomber ses pellicules comme de la neige sur son dessin, ce sont des flocons de pomme de terre qui sont utilisés[4].

Dans la scène où Carl et Vernon se disputent, Kapelos reçoit l'instruction de couper Gleason et de lui demander de lui prêter cinquante dollars au lieu de dire ses répliques. Kapelos, irrité par la demande impromptue, se met en colère, et la scène est insérée au montage pour que cette colère non feinte suive la réplique de Carl[4].

Scènes coupées

Dans une scène, des mères de famille sont en pleine séance d'aérobic très intense, mais la scène est finalement coupée parce que trop sexualisante[4]. Dans une autre scène, une enseignante nage seins nus dans la piscine du lycée tandis que le proviseur, Richard Vernon, l'épie. La première version du scénario n'inclut pas cette scène, et Molly Ringwald exige sa suppression lorsqu'elle découvre une version du scénario qui la contient : Hughes obtempère[7].

Bande originale

Accueil

Sortie

Pays ou région Box-office Date d'arrêt du box-office Nombre de semaines
Drapeau des États-Unis États-Unis
Drapeau du Canada Canada
45 875 171 $[10] [11] 10[11]
Drapeau de la France France 52 280 entrées[12] 2
Monde Total mondial 51 525 171 $[10]

Sorti le aux États-Unis, Breakfast Club occupe la troisième place du box-office lors de son premier weekend à l'affiche avec 5 107 599 $, derrière Le Flic de Beverly Hills et Witness, sorti le même jour que Breakfast Club[10]. Le long-métrage occupe la troisième place la semaine suivante en ayant engrangé 11 216 490 $ depuis sa sortie[11]. Il reprend la troisième place du box-office en quatrième semaine après avoir brièvement chuté en quatrième position la semaine précédente[10]. Le film est largement rentabilisé puisque avec près de 46 000 000 $ de recettes en fin d'exploitation[10], alors que le film a été tourné avec un budget de 1 000 000 $[13].

En France, le film ne prend que la septième place du box-office parisien avec 19 039 entrées en première semaine d'exploitation, la seule dans le top 15 hebdomadaire[14]. En fin d'exploitation, il termine son exploitation parisienne avec plus de 50 000 entrées[15]. Sur l'ensemble du territoire français, le film démarre à la onzième place avec 33 118 entrées[16], avant de chuter la semaine suivante avec plus de 19 000 entrées, portant le total à 52 280 entrées. Malgré une carrière discrète dans les salles françaises, Breakfast Club reste à l'affiche presque cinq mois, notamment au George V, sur les Champs-Élysées, à Paris[17]. Entre 2019 et 2020, le film totalise 25 797 entrées avec les reprises en salles[18].

Critique

Le film reçoit des critiques globalement positives. Sur l'agrégateur américain Rotten Tomatoes, il récolte 88% d'opinions favorables pour 60 critiques et une note moyenne de 7,710[19]. Sur Metacritic, il obtient une note moyenne de 62100 pour 11 critiques[20].

Lycéen, John Singleton critique le film pour la gazette de son école. Plus tard, il dit que, malgré ses personnages très stéréotypés, il a trouvé le film sincère et n'a pas eu de mal à s'identifier aux héros, parce qu'au-delà d'être blancs, ce sont des adolescents qui tentent de devenir adultes. Il dit aussi que le film est l'une des influences majeures qui ont nourri son propre travail[8].

Accueil du public

Distinctions

En 2016, le film entre au National Film Registry de la Bibliothèque du Congrès[21].

Récompenses

MTV Movie & TV Awards 2005 : prix spécial du Silver Bucket of Excellence pour Anthony Michael Hall, Molly Ringwald et Ally Sheedy

Nominations et sélections

Classements

Analyse

Film « culte »

Breakfast Club est considéré a posteriori comme la quintessence du film d’adolescents, mais également comme une satire des maux de la société américaine des années 1980 : glorification de la réussite et rejet de la différence. John Hughes réalise une comédie accessible à tous selon les règles du teen movie mais en les transformant au service d’un propos plus sérieux[17].

Sur le mode du huis clos et des règles du théâtre classique (unité de lieu, de temps et d’action), Breakfast Club façonne son récit de manière surprenante, voire atypique, et la comédie d'abord suggérée à travers ses personnages prédéfinis dans sa première partie (le bad boy, l'intello, la fille populaire…) laisse place à un drame adolescent qui outrepasse ces éléments de surface pour en déceler le sens et les contingences, qu'il s'agisse des styles vestimentaires, des comportements ou des statuts sociaux[22].

John Hughes évoque dans Breakfast Club des thèmes qui étaient généralement absents des teen movies. Il s’agit du premier film hollywoodien destiné aux adolescents à évoquer de manière non déguisée leur sexualité. La célèbre réplique d’Allison à propos de la perte de la virginité reflète le puritanisme américain : « C'est à double tranchant. Soit tu l'as fait et tu es une traînée. Soit tu ne l'as pas fait et tu es coincée. On ne peut pas s'en sortir. Tu voudrais, mais tu ne peux pas. Et quand tu l'as fait, tu aurais préféré le contraire. »

Privilège social

L'histoire suit cinq jeunes gens blancs issus des classes moyennes se plaignant de la pression sociale et de leurs parents : elle a été critiquée par certaines personnes comme étant un exemple de privilège de cette démographie[8] et cela même si le personnage de Bender est vraisemblablement issus d'un milieu social défavorisé et violent. À l’époque du film, plus de 80 % de la population de l’Illinois, où le film est tourné, est blanche[23].

Alors que de nombreuses personnes issues de minorités donnent un rôle important au film dans leur vie, le film ne présente que des personnes blanches et hétérosexuelles, ce que Molly Ringwald fait remarquer en 2018. Une personne noire et homosexuelle explique avoir pu se retrouver dans le film parce que « en tant que gamin à Cincinnati dans les années 1980, le film montrait qu'il y avait d'autres personnes comme moi qui avaient du mal à définir leur identité, qui se sentaient déplacées dans la construction sociale d'un lycée, et qui devaient gérer les défis des idéaux et de la pression familiale »[7].

Hughes lui-même parle de ce choix de classe sociale dans une interview pour Seventeen. Il y dit qu'il préfère écrire sur ce qu'il connaît et qu'il serait très mal à l'aise s'il devait écrire sur quelque chose qui ne fait pas partie de son univers[7].

Harcèlement sexuel

Dans le film, le personnage de Bender harcèle sexuellement Claire. Il la sexualise énormément, et quand elle le rejette, il la méprise ouvertement, la qualifiant de pathétique et de petite princesse. Claire fait de son mieux pour l'ignorer. À la fin du film, Claire et Bender s'embrassent. En 2018, Molly Ringwald affirme que cet arc du scénario est particulièrement problématique et gâche au moins partiellement le film. Elle ajoute cependant qu'à l'époque du tournage, il n'est pas vraiment choquant[7].

Éditions en vidéo

Pour les trente ans du film, en 2015, il ressort au cinéma aux États-Unis[24] et est réédité en DVD et en Blu-Ray[4].

Postérité

Carrière des acteurs du film

Tournant du teen movie

Les films populaires du genre teen movies (films pour adolescents) à l'époque sont maintenant beaucoup plus sensationnalistes et incluent de nombreuses scènes à caractère sexuel. Dans Seize bougies pour Sam, Hughes s'éloigne déjà de ce schéma pour proposer une comédie romantique avec peu d'action mais des personnages très travaillés ; l'histoire reste dynamique et se veut drôle. The Breakfast Club va plus loin dans ce changement, proposant cette fois un film très statique, où les émotions ont beaucoup plus de place que les actions[8].

Dans les années suivantes, la tendance générale suit celle de The Breakfast Club, avec la sortie de Rose bonbon, Stand by Me, Et si on le gardait ? ou encore Le Cercle des poètes disparus[8].

Suites

Il a été un temps envisagé de donner une suite au film qui se situerait environ 10 ans après pour montrer ce que sont devenus les cinq personnages principaux, mais les relations sont tendues entre le réalisateur et Judd Nelson et Molly Ringwald préfère s'orienter après cela vers des films plus adultes[6].

Références dans d'autres œuvres

De nombreux films, séries télévisées ou romans font références à Breakfast Club :

  • C'est le film préféré de Julian Baker dans Les Frères Scott.
  • Dans le film Bumblebee (2018), Charlie (Hailee Steinfeld) est une fan de John Hughes et montre à Bumblebee la scène finale du film[25].
  • Dans Detention de Joseph Kahn, lorsque tous les personnages principaux se retrouvent ensemble en retenue[26].
  • Dans la saison 5 de Glee épisode 10, le Glee Club reprendra Don't You (Forget About Me).
  • Dans l'épisode 1 de la saison 6 de Suits, Harvey adepte de l'utilisation de réplique de film y fait référence.
  • Dans le film Power Rangers, tous les protagonistes principaux se retrouvent en retenue et réalisent également qu'ils ont beaucoup en commun[27].
  • Dans le film The Hit Girls (2012), Breakfast Club est l'un des films préféré de Jesse (Skylar Astin), dont il connaît la tirade finale par cœur.
  • Dans le film français Radiostars (2012), l'émission matinale de radio s'appelle Breakfast Club.
  • Dans le roman de Chuck Palahniuk, Damnés (Damned, 2011), la narratrice âgée de treize ans nomme à maintes reprises Breakfast Club comme son film culte, et l’auteur y reprend la configuration d’une bande de cinq jeunes – « le binoclard, le gros bras, le rebelle, la reine du lycée » et la narratrice disjonctée, porte-parole de l’auteur –, réunis pour une action commune.
  • Dans l'épisode de l'épisode 6 de la deuxième saison de Cold Case : Affaires classées, Soirée Pyjama, on peut voir une partie du film quand les filles se retrouvent.
  • Dans l'épisode 1 saison 1 de Community, Abed y fait plusieurs fois références en parlant de leur groupe. Et dans l'épisode 16, durant une nuit d'ivresse Abed et Jeff se mettent à danser de la même façon et sur la même musique que les jeunes dans The Breakfast Club.
  • Dans l'épisode 2 de la saison 3 de Psych : Enquêteur malgré lui, La Folle Soirée de Shawn, Shawn fait une parodie de la dernière tirade du film et une référence à la bande originale.
  • Dans l'épisode 2 de la saison 4 de Black Mirror, le film est évoqué lors d'une soirée cinéma. De plus, dans l'épisode 4 de la saison 3, on peut voir le personnage principal essayer une tenue proche de celle portée par Molly Ringwald avec pour fond sonore, le thème principal, de Simple Minds.
  • L'épisode 3 de la saison 2 d’American Dad! (Un commercial hors père) fait référence aux derniers dialogues du film ainsi qu'à la bande originale de Keith Forsey et Steve Schiff interprétée par Simple Minds.
  • Dans l’épisode 4 de la saison 3 de Riverdale, un épisode flash-back y fait référence sous le nom de Midnight club, où les parents des adolescents protagonistes jouent à un jeu appelé « Grifonds et Gargouilles » et chacun de leurs personnages rappellent un membre du Breakfast Club.
  • Dans l'épisode 10 de la saison 5 d'Archer, Archer compare leur petite bande aux personnages du film.
  • Dans l'épisode 15 de la saison 4 de How I Met Your Mother, à la fin de l'épisode, dans le bar on demande à Barney Stinson quel est le personnage principal de plusieurs films et lequel il a de l’empathie et à chaque fois c'est pour le méchant. Ainsi pour The Breakfast Club, c'est le personnage en costume (Dick Vernon, le principal) qui est le héros pour Barney.
  • Dans l'épisode 17 de la première saison de Gossip Girl, Blair Waldorf évoque le film pour pousser Serena Van Der Woodsen à se confier.
  • Dans l'épisode 21 de la saison 2 de Scrubs, quand Ted a la permission d'aller acheter un soda à la fin du séminaire Patient/Médecin, il lève le poing tandis que la musique du film se déroule, en référence à la scène finale de The Breakfast Club.
  • Dans un épisode de la saison 4 de Vampire Diaries, Stefan parle du film à Rebecca.
  • La célèbre pas de danse exécuté dans le film est repris dans College Rock Stars (2009) ainsi que dans Ted 2 (2012).
  • La pose de Molly Ringwald sur l'affiche du film est devenue avec le temps une sorte de « standard » des photos de groupes.
  • Le film Easy Girl y fait référence, tout comme le film Sex Academy qui en parodie plusieurs passages, dont la scène où Bender provoque le principal (toujours interprété par Paul Gleason).
  • L'épisode 5 de la saison 1 d'American Horror Story s'y réfère quand Violet Harmon compare le groupe d'adolescents que Tate a tué à celui de The Breakfast Club.
  • L'épisode 5 de la saison 1 d'Unbreakable Kimmy Schmidt se termine avec Kimmy levant le poing et y faisant clairement référence.
  • L'épisode 14 de la saison 2 de Les Griffin , Peter lève le poing à la fin alors que la chanson du thème démarre.
  • L'épisode 15 de la saison 2 de Faking It fait de nombreuses références à certaines scènes du film.
  • L'épisode 16 de la saison 3 de Degrassi : La Nouvelle Génération est un hommage à Breakfast Club.
  • Le premier épisode de la série Misfists fait référence à la scène où les membres du Breakfast Club s'avouent la raison de leurs retenues.
  • Le treizième épisode de la quatrième saison de la série américaine Cougar Town y fait référence.
  • Un épisode de Dawson (saison 1, épisode 7 Deux garçons, trois filles, cinq possibilités) reprend l'intrigue du film[28].
  • Un épisode de Kick Kasskoo, Le pion, le cancre, et la maîtresse reprend l'histoire.
  • Dans le premier volet de The Hit Girls, Jesse essaie de toucher Becca avec ce film. La chanson « Don’t You » fait partie du mashup final du film[29].
  • L’épisode 1 saison 4 de Queer Eye se termine sur Karamo le poing levé, façon Bender [30]
  • Dans l'épisode 7 de la saison 2 de la série Sex Education, le groupe de filles (Maeve, Ola, Aimee, Olivia, Lily, Viv) sont collées et doivent rendre un devoir commun sur ce qui les lie. Le plan de leur sortie du lycée est le même que dans Breakfast Club.
  • Dans l'épisode 4 de la saison 3 de Futurama, on apprend que Fry avait caché son trèfle à sept feuilles dans la pochette de la bande originale de Breakfast Club. Dans ce même épisode, Fry se rend sur la tombe du fils de son frère qui porte le nom de l'oncle disparu. C'est en lisant l'inscription sur sa pierre tombale que la musique finale de Breakfast Club se lance.
  • Dans Ready Player One de Steven Spielberg, le film est cité quand le méchant essaie de soudoyer le héros en se faisant passer pour un type sympa : il parle de faire marche arrière comme John Hugues dans Breakfast Club.
  • L'episode 1 de la saison 3 de la serie Victorious, appelé The Breakfast Bunch, est une parodie du film (ex: les joints sont remplacés par des tacos et la virginité de Claire Standish par le végétarisme de Cat).

Notes et références

Notes

    Références

    1. 1 2 Scott Myers, « Great Character: John Bender (The Breakfast Club) », sur Go Into The Story, (consulté le )
    2. « Claire Standish (Molly Ringwald) in The Breakfast Club », sur www.shmoop.com (consulté le )
    3. (en-US) Megan Friedman, « Top 10 Movie Wimps », Time, (ISSN 0040-781X, lire en ligne, consulté le )
    4. 1 2 3 4 5 6 7 (en) Bill Bradley, « 8 Facts That'll Change How You View 'The Breakfast Club' », sur HuffPost, (consulté le )
    5. (en) Release info sur l’Internet Movie Database
    6. 1 2 3 4 5 (en) Locations sur l’Internet Movie Database
    7. 1 2 3 4 5 6 (en) Molly Ringwald, « What About The Breakfast Club? », The New Yorker, (ISSN 0028-792X, lire en ligne, consulté le )
    8. 1 2 3 4 5 (en-US) David Sims, « The Emotional Legacy of The Breakfast Club », sur The Atlantic, (consulté le )
    9. (en) « The Breakfast Club - Plot Summary », sur IMDB (consulté le )
    10. 1 2 3 4 5 (en) « The Breakfast Club », sur Box Office Mojo (consulté le )
    11. 1 2 3 (en) « The Breakfast Club - weekly », sur Box Office Mojo
    12. Box-office de la semaine du 18 au 24 septembre 1985
    13. Turner Minton, « 23 Crazy Details Behind The Making Of The Breakfast Club », sur ScreenRant, (consulté le ).
    14. Box-office parisien du 11 au 17 septembre 1985.
    15. « The Breakfast Club », sur JpBox-Office (consulté le ).
    16. Box-office français de la semaine du 11 au 17 septembre 1985.
    17. 1 2 Fabrice Leclerc, « Breakfast Club, le portrait d'une génération perdue », sur L'Express, (consulté le ).
    18. « Box-office européen de Breakfast Club depuis 2010 », sur lumiere.obs.coe.int (consulté le ).
    19. (en) « The Breakfast Club », sur Rotten Tomatoes, Fandango Media (consulté le )
    20. (en) « The Breakfast Club Reviews », sur Metacritic, CBS Interactive (consulté le )
    21. (en) Awards sur l’Internet Movie Database
    22. « Breakfast Club : retour sur le plus beau des teen movies », sur rockyrama.com (consulté le )
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    Liens externes