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Dominique Fernandez
Dominique Fernandez en 2009.
Fonction
Fauteuil 25 de l'Académie française
depuis le
Jean Bernard
Biographie
Naissance
Nationalité
Formation
Activités
Période d'activité
depuis
Père
Ramon Fernandez
Mère
Liliane Tasca (d)
Conjoint
Diane de Margerie (de à )
Enfant
Laëtitia Fernandez
Ramon Fernandez
Parentèle
Ramón Fernández (grand-père)
Autres informations
Membre de
Académie française ()
Comité de lecture des éditions Grasset (d)
Genre artistique
Distinctions
Prix Goncourt ()
Liste détaillée
Prix Durchon-Louvet ()
Prix Médicis ()
Prix Goncourt ()
Commandeur de l'ordre national de la Croix du Sud
Officier de l'ordre national du Mérite (Roumanie)
Ordre national du Mérite
Commandeur de l'ordre national du Mérite
Officier de la Légion d'honneur‎
Prix Prince-Pierre-de-Monaco
Ordre national de la Croix du Sud
Prix Lambda Literary
Ordre national du Mérite
Œuvres principales
  • Porporino ou les Mystères de Naples (1974)
  • Dans la main de l'ange (1982)
  • Le Rapt de Ganymède (1989)

Dominique Fernandez, né le à Neuilly-sur-Seine, est un écrivain, essayiste et italianiste français, membre de l’Académie française.

Biographie

Famille

Dominique Fernandez est le fils de Ramón Fernández, critique littéraire français d'origine mexicaine et collaborationniste[1], à qui il consacrera en 2009 son livre Ramon, et de Liliane Chomette, ancienne élève de l'École normale supérieure de jeunes filles (promotion 1920 Lettres), professeur de lettres, née à Saint-Anthème (Puy-de-Dôme) le , et morte à Paris (15e) le [2]. Ses parents divorcent en 1939. Son père meurt d'une embolie en août 1944 . Sa mère épouse en secondes noces Angelo Tasca.

Formation et débuts

Ancien élève de l'École normale supérieure[1] (promotion 1950 Lettres), il obtient l'agrégation d'italien en 1955 (2e)[3] et devient deux ans plus tard professeur à l’Institut français de Naples.

L’Académie française lui décerne le prix Durchon-Louvet en 1962 pour l'ensemble de son œuvre. En 1968, il soutient sa thèse sur « L’échec de Pavese » et obtient le titre de docteur ès lettres. Il est ensuite nommé professeur d’italien à l’université Rennes 2.

Carrière universitaire et littéraire

Il partage son temps entre son travail d'enseignant, l'écriture de ses livres et la rédaction de ses articles pour La Quinzaine littéraire, L'Express, la revue suisse d'art et de culture Artpassions ou Le Nouvel Observateur.

Il reçoit le prix Médicis en 1974, pour Porporino ou les Mystères de Naples, histoire d'un castrat dans l'Italie du XVIIIe siècle. En 1982, son roman fondé sur la vie de Pasolini, Dans la main de l'ange, est couronné du prix Goncourt[4].

Il est membre du comité d'honneur de la Maison internationale des poètes et des écrivains de Saint-Malo[5].

À 77 ans, il est élu à l'Académie française le , au siège laissé vacant par le professeur Jean Bernard ; il est reçu sous la Coupole le par Pierre-Jean Rémy[6]. Se qualifiant de « premier académicien ouvertement gay » (du fait que ses prédécesseurs homosexuels comme Jean Cocteau et Marguerite Yourcenar ne le déclarèrent pas[7]), il fait figurer Ganymède sur le pommeau de son épée[1]. Le 5 août 2023, à la mort d'Hélène Carrère d'Encausse, il devient le doyen d'âge de l'Académie.

Il est l'inventeur de la « psychobiographie[4] », qu'il définit comme « l'étude de l'interaction entre l'homme et l'œuvre et de leur unité saisie dans ses motivations inconscientes[8]. » Cette méthode est voisine de la « psychocritique », dite aussi « psychanalyse critique », de Charles Mauron.

Grand voyageur, spécialiste de l'art baroque et de la culture italienne, Dominique Fernandez a ramené de ses nombreux voyages en Italie, en Bohême, au Portugal, en Roumanie, en Russie, en Syrie, au Brésil ou en Bolivie des récits illustrés par le photographe Ferrante Ferranti, son compagnon durant quinze ans[1].

Le Monde donne trois thématiques principales de son engagement : italianisant, freudien et homosexuel militant[9].

Homosexualité

Il ne fait pas mystère de son homosexualité, révélée au public lors de la parution de Porporino ou les Mystères de Naples, en 1975, et sur laquelle il a notamment écrit dans son ouvrage L'Étoile rose (1978). Suivent plusieurs textes comme La Gloire du paria (1987), le premier roman français évoquant le sida, Le Rapt de Ganymède (1989) qui décrit la culture homosexuelle du XXe siècle, L'Amour qui ose dire son nom. Art et homosexualité (2001), Amants d'Apollon : L'Homosexualité dans la culture (2015).

En 1999, il prend la défense du PACS. Il fut aussi un des « cinq soutiens indéfectibles » de Gabriel Matzneff[10]. En prenant à nouveau la défense de Matzneff dans Le Monde en 2020, estimant que son œuvre reste importante malgré la pédophilie, il s'attire de vives critiques[11].

À plusieurs occasions, il a soutenu la Russie de Vladimir Poutine, dans la lignée d'Hélène Carrère d'Encausse et d'Andreï Makine à l'Académie française – et ce même après la première guerre en Ukraine de 2014 –, ce qui leur a valu d'être appelés « la Kremlin Académie »[12]. « La Crimée n’a jamais été ukrainienne. Elle était russe. Je suis allé en Crimée, ils détestent les Ukrainiens » a déclaré Fernandez[12].

Engagement

Dominique Fernandez est membre du comité d'honneur de l'Association pour le droit de mourir dans la dignité (ADMD)[13].

Vie privée

Il a été marié de 1961 à 1971 à Diane de Margerie avec qui il a eu un fils, Ramon Fernandez (prénommé comme son grand-père paternel), et une fille, Laetitia.

Décorations

Œuvres

Romans

  • 1959 : L'Écorce des pierres, Paris, Grasset
  • 1962 : L'Aube, Paris, Grasset
  • 1969 : Lettres à Dora, Paris, Grasset
  • 1971 : Les Enfants de Gogol, Paris, Grasset
  • 1974 : Porporino ou les Mystères de Naples, Paris, Grasset, coll. « Les Cahiers rouges » ; rééd. 2005 (ISBN 2-246-01243-0) Prix Médicis
  • 1976 : La Rose des Tudors, Paris, Julliard
  • 1978 : L'Étoile rose, Paris, Grasset ; rééd. 2012
  • 1980 : Une fleur de jasmin à l’oreille, Paris, Grasset
  • 1981 : Signor Giovanni, Paris, Balland ; rééd. Le Livre de Poche no 15566 (ISBN 2-253-15566-7)
  • 1982 : Dans la main de l'ange, Paris, Grasset Prix Goncourt
  • 1986 : L’Amour, Paris, Grasset Prix Charles-Oulmont de la Fondation de France
  • 1987 : La Gloire du paria, Paris, Grasset
  • 1991 : L'École du sud, Paris, Grasset
  • 1992 : Porfirio et Constance, Paris, Grasset
  • 1994 : Le Dernier des Médicis, Paris, Grasset (ISBN 2-246-48701-3). Sur Jean-Gaston de Médicis
  • 1997 : Tribunal d'honneur, Paris, Grasset (ISBN 2-246-52501-2)
  • 2000 : Nicolas, Paris, Grasset
  • 2002 : La Course à l'abîme, Paris, Grasset (ISBN 2-246-64371-6)
  • 2005 : Sentiment indien, Paris, Grasset (ISBN 2-246-68341-6)
  • 2006 : Jérémie ! Jérémie ! (Sur les traces d'Alexandre Dumas), Paris, Grasset (ISBN 2-246-69531-7)
  • 2007 : Place Rouge, Paris, Grasset (ISBN 978-2-246-72911-2)
  • 2010 : Avec Tolstoï, Paris, Grasset (à l'occasion du centenaire de la mort de l'écrivain)
  • 2011 : Pise 1951, Paris, Grasset (ISBN 978-2-246-77671-0)
  • 2014 : On a sauvé le monde, Paris, Grasset (ISBN 978-2-246-80465-9)
  • 2016 : Avec Arthur Dreyfus, Correspondance indiscrète, Paris, Grasset (ISBN 978-2-246-85883-6)
  • 2017 : La Société du mystère, Paris, Grasset (ISBN 978-2-246-86313-7). Sur Bronzino
  • 2018 : Où les eaux se partagent, Paris, Philippe Rey (ISBN 978-2848766508) (repris en poche sous le titre Un été en Sicile, 2020)
  • 2019 : Le Peintre abandonné, Paris, Grasset (ISBN 978-2-246-81870-0). Sur Pablo Picasso
  • 2020 : Aux confins de la Nouvelle-Athènes, Paris, Philippe Rey (ISBN 978-2-84876-843-4)
  • 2021 : L'Homme de trop : L'arc-en-ciel interdit, Paris, Grasset (ISBN 978-2-246-82265-3)
  • 2022 : L'Homme de trop, 2 : la liberté trahie, Paris, Grasset (ISBN 978-2-246-82679-8)

Essais

  • 1958 : Le roman italien et la crise de la conscience moderne, Paris, Grasset, coll. "La Galerie", 282 p.
  • 1968 : L'Échec de Pavese, Paris, Grasset
  • 1975 : Eisenstein, Paris, Grasset
  • 1989 : Le Rapt de Ganymède, Paris, Grasset
  • Les douze muses d'Alexandre Dumas, Paris, Grasset, , 325 p. (ISBN 2-246-58211-3)
  • 2001 : L'Amour qui ose dire son nom. Art et homosexualité, Paris, Stock (ISBN 2-234-05747-7)[14],[Note 1] ; édition revue et augmentée en 2005
  • 2007 : L'Art de raconter, Paris, Grasset (ISBN 2-246-71931-3)
  • 2015 : Amants d'Apollon : L'Homosexualité dans la culture, Paris, Grasset (ISBN 978-2-246-85506-4)
  • 2023 : Le Roman soviétique, un continent à découvrir, Paris, Grasset (ISBN 978-2-246-82801-3)

Récits de voyage

  • 1977 : Amsterdam, Paris, Le Seuil, coll. « Microcosme "Petite Planète/ville" »
  • 1980 : Le Promeneur amoureux. De Venise à Syracuse, Paris, Plon
  • 1983 : Le Volcan sous la ville, promenades dans Naples, photographies de Jean-Noël Schifano, Paris, Plon
  • 1984 : Le Banquet des anges (L'Europe baroque de Rome à Prague), photographies de Ferrante Ferranti, Paris, Plon
  • 1988 : Le Radeau de la Gorgone (Promenades en Sicile), photographies Ferrante Ferranti, Paris, Grasset Prix Méditerranée, Prix Brancati
  • 1993 : L’Or des Tropiques, promenades dans le Portugal et le Brésil baroques, photographies de Ferrante Ferranti, Paris, Grasset (ISBN 978-2-246-46881-3)
  • 1994 : La Magie blanche de Saint-Pétersbourg, coll. « Découvertes Gallimard / Culture et société » (no 205), Paris, Gallimard (ISBN 978-2-07-043888-4)
  • 1995 : La Perle et le Croissant (L'Europe baroque de Naples à Saint-Pétersbourg), photographies de Ferrante Ferranti, Paris, Plon, coll. « Terre humaine »
  • 1997 : Le Voyage d'Italie (Dictionnaire amoureux), photographies de Ferrante Ferranti, Paris, Plon (ISBN 9782259185165)
  • 1998 : Rhapsodie roumaine, photographies de Ferrante Ferranti, Paris, Grasset (ISBN 2-246-57161-8, 9782246571612 et 2-246-57161-8)
  • 2000 : Mère Méditerranée, photographies de Ferrante Ferranti, Paris, Grasset (ISBN 2-246-59261-5)
  • 2005 : Rome, photographies de Ferrante Ferranti, éd. Philippe Rey (ISBN 2-84876-020-6)
  • 2006 : Sicile, photographies de Ferrante Ferranti, Paris, Imprimerie nationale, coll. « Voyages et Découvertes » (ISBN 2-7427-6357-0)
  • 2010 : Villa Médicis, photographies Ferrante Ferranti, Paris, éd. Philippe Rey (ISBN 978-2-84876-168-8)
  • 2010 : Russies, Paris, éd. Philippe Rey (ISBN 978-2-84876-865-6)
  • 2012 : Transsibérien, Paris, Grasset (ISBN 978-2-2467-8937-6)
  • 2015 : Le Piéton de Rome, portrait souvenir, Paris, éd. Philippe Rey (ISBN 978-2848764573)
  • 2016 : Adieu, Palmyre, photographies de Ferrante Ferranti, Paris, éd. Philippe Rey (ISBN 978-2848765204)
  • 2017 : Le Radeau de la Gorgone. Promenades en Sicile, photographies de Ferrante Ferranti, Paris, éd. Philippe Rey (ISBN 978-2-84876-628-7)
  • 2019 : Le Piéton de Florence, Paris, éd. Philippe Rey (ISBN 978-2-848-76735-2)
  • 2019 : Le Piéton de Venise, Paris, éd. Philippe Rey (ISBN 978-2-848-76776-5)
  • 2020 : L'Italie buissonnière, Paris, Grasset (ISBN 978-2-246-81442-9)
  • 2021 : Le Piéton de Naples, Paris, éd. Philippe Rey (ISBN 2848769025)

Divers

  • 1972 : L'Arbre jusqu'aux racines : psychanalyse et création, Paris, Grasset
  • 2004 : Dictionnaire amoureux de la Russie (ill. Catherine Dubreuil), Paris, Plon, coll. « Dictionnaire amoureux », 857 p. (ISBN 2-259-19517-2)
  • 2008 : Dictionnaire amoureux de l’Italie (ill. Alain Bouldouyre), Paris, Plon, coll. « Dictionnaire amoureux », 2 vol. 755 et 843 p. (ISBN 978-2-259-20948-9)
  • 2009 : Ramon, Paris, Grasset (ISBN 978-2-246-73941-8) Prix François-Mauriac de la région Aquitaine, grand prix Jean-Giono
  • 2013 : Dictionnaire amoureux de Stendhal, Paris, Plon (ISBN 978-2-259-21094-2)

Adaptation au théâtre

  • Cesare Capitani adapte au théâtre le roman La Course à l'abîme sous le titre Moi, Caravage[15].

Préfaces

  • Jean Cocteau, Le Livre blanc et autres textes, Livre de poche, 2016
  • Jacques Chessex, L'interrogatoire, Grasset, 2011
  • Stendhal, Journal, Folio, 2010
  • Ramon Fernandez, Proust, Grasst, 2009
  • Jean-Louis Bory, Ma moitié d'orange, H2O poche, 2005
  • Oscar Wilde, Le portrait de Dorian Gray
  • Dostoiesky, Le joueur
  • Michel Larivière, Les amours masculines, Lieu commun, 1984

Notes et références

Notes

  1. La traduction anglaise du livre remporte aux États-Unis le prix Lambda Literary.

Références

  1. 1 2 3 4 Édouard Launet, « Du père à l’épée », Libération, .
  2. "Verstorben am 17. Mai 1985 - Paris 15, 75 Paris, 33 rue Olivier de Serres, Hôpital Saint Michel" ; en ligne.
  3. « Les agrégés de l'enseignement secondaire. Répertoire 1809-1960 / Ressources numériques en histoire de l'éducation », sur cnrs.fr (consulté le ).
  4. 1 2 Notice biographique sur le site de l'Académie française.
  5. Dodik Jégou et Christophe Penot, La Maison internationale des poètes et des écrivains, Éditions Cristel, Saint-Malo, 2002, 57 p. (ISBN 2-84421-023-6).
  6. Étienne de Montety, « Dominique Fernandez reçu sous la Coupole », Le Figaro, 14 décembre 2007.
  7. « Dominique Fernandez : « Je suis le premier académicien ouvertement gay » », sur L'Obs,
  8. L'Arbre jusqu'aux racines : psychanalyse et création, éditions Grasset, 1972.
  9. « • GONCOURT : Dominique Fernandez pour Dans la main de l'ange. • RENAUDOT Georges-Olivier Chateaureynaud pour la Faculté des songes », sur Le Monde,
  10. « Gabriel Matzneff salue 5 soutiens indéfectibles dans son livre auto-édité », sur Le HuffPost, (consulté le ).
  11. « Affaire Matzneff : "Tous s’achètent une bonne conscience en attaquant un homme à terre" », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le ).
  12. 1 2 « La Kremlin Académie : enquête sur une russophilie bien ancrée sous la Coupole », sur L'Obs, (consulté le ).
  13. « Rencontre avec le comité d’honneur de l’ADMD », sur Paperblog (consulté le ).
  14. « L'amour qui ose dire son nom », sur lexpress.fr, (consulté le )
  15. « Ah, le bel Italien dans Moi, Caravage ! », Paris-Match, (lire en ligne).

Liens externes