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Institut polytechnique de Paris
Logotype de l'Institut polytechnique de Paris.
Le campus de l'Institut polytechnique de Paris à Palaiseau
Histoire
Fondation
Statut
Type
Université collégiale (en)
Forme juridique
Établissement public national à caractère scientifique culturel et professionnel (d)
Président
Éric Labaye (depuis )
Site web
Chiffres-clés
Étudiants
6 901
Enseignants-chercheurs
1 131
Classement
Rang national
12e/85 ARWU (2022)
3e/85 THE (2022)
Rang international
301-400e/1 000 ARWU (2022)
95e/1 600 THE (2022)
Localisation
Pays
Ville
Carte

L'Institut polytechnique de Paris, ou IP Paris est un établissement public d’enseignement supérieur et de recherche qui réunit cinq grandes écoles d’ingénieurs françaises et a été créé par décret du [1]. Il regroupe en tant qu'établissements-composantes :

IP Paris ayant le statut d'établissement public expérimental, les établissements-composantes gardent leur personnalité morale.

Historique

Après-guerre : installation de l'École polytechnique sur le plateau de Saclay

En 1961, une commission étudie le passage à 400 élèves par promotion et conclut que le déménagement de l'École est nécessaire.

Dès 1963 le site de Palaiseau est proposé[2] et la décision officielle du transfert est prise en 1964[3].

Les événements de Mai 68 ne touchent pas beaucoup l'École mais ils accélèrent et élargissent le processus des réformes. Certains professeurs et élèves, comme Louis Leprince-Ringuet et Laurent Schwartz, font le constat des carences de l'École. Ils critiquent un enseignement « resté encyclopédique », « profondément sclérosé », « très en retard sur celui des universités » et demandent l'instauration d'options[4],[5]. Ces recommandations débouchent sur la loi du [6]. Polytechnique reçoit alors un statut civil (tout en restant rattachée au ministère de la Défense)[7] et l'admission des femmes est autorisée à partir de 1972[8] : dès la première année sept femmes intègrent[9].

En 1976 le nouveau campus de Palaiseau est inauguré[10] et l'École polytechnique quitte ses locaux historiques parisiens. En 1985, est créé le diplôme de docteur de l'École polytechnique[11],[12] et en 1995, une nouvelle voie du concours est ouverte aux élèves internationaux[13].

2000 : participation à la création de l'Université Paris-Saclay

En 2000, la réforme du cycle polytechnicien fixe la durée du cursus à quatre ans[13], dont huit mois de formation militaire et humaine[14]. En 2005, les premiers diplômes de master de l'École polytechnique sont délivrés[12].

En 2007, le pôle de recherche et d'enseignement supérieur (PRES) UniverSud Paris est créé sous la forme juridique d’un établissement public de coopération scientifique[15]. Le pôle a trois membres fondateurs. L'École polytechnique devient membre fondateur de ParisTech et membre associé d'UniverSud Paris.

La Fondation de coopération scientifique Campus Paris-Saclay, présidée à l'époque par Alain Bravo, avait été créée pour fédérer les différents établissements universitaires et scientifiques, assurer la gestion des réseaux thématiques de recherche avancée (RTRA) Digiteo et Triangle de la physique et assurer la création de la communauté[16]. En lien avec le projet d'aménagement du pôle technologique de Paris-Saclay, de nombreux établissements, comme Télécom Paris et Télécom SudParis, y prévoient leur déménagement[17],[18].

Après 2008, l'École polytechnique participe au développement de l'université Paris-Saclay dont la première rentrée se fait en 2014[19]. Ses formations devraient notamment s'inscrire dans les écoles de sciences fondamentales et d'ingénierie[20].

En 2012, l'ENSTA Paris s'installe à Paris-Saclay, sur le campus de l'École Polytechnique. Les travaux, qui comprennent la réalisation de cinq bâtiments, dont 430 logements et un gymnase, ont coûté 132 millions d'euros[21].

En juillet 2014, les membres de l'université Paris-Saclay, dont l'ENSTA Paris, l'École Polytechnique, l'ENSAE, Télécom Paris et Télécom SudParis adoptent les statuts de la communauté d'universités et établissements (ComUE) Université Paris-Saclay, ce qui lui permettra de délivrer les diplômes de licence, master et doctorat[22]. Les statuts sont approuvés par un décret signé le [23]. La première rentrée a lieu en septembre 2015[24].

En , Bernard Attali présente à la demande du Premier ministre un rapport[25] sur l’avenir et la stratégie de l’École, proposant une restructuration en profondeur de l’école et de l’université Paris-Saclay.

2017 : séparation de l'université Paris-Saclay et création de l'Institut Polytechnique de Paris

Confrontée aux désaccords entre ses membres (écoles contre universités, Ministère de la Défense contre celui de l'Enseignement supérieur), l'université Paris-Sud propose en 2017 sa transformation en université Paris-Saclay, les écoles ne seraient qu’associées au futur établissement[26].

Le , le projet de création d'un nouveau pôle scientifique et universitaire à Paris-Saclay est annoncé par le président Emmanuel Macron lors d'un discours à l'université Paris-Saclay[27]. Les écoles faisaient alors partie de l'Université Paris-Saclay, et elles s'en sont séparées.

Cette scission a fait suite à de fortes dissensions survenues dans cet ensemble entre les universités et les écoles d'ingénieurs[28]. Prenant acte de ces blocages, le président a décidé que les écoles formeraient leur propre pôle scientifique, d'abord nommé NewUni, séparé de l'université Paris-Saclay.

Ces deux pôles doivent cohabiter l'un à côté de l'autre à Paris-Saclay.

En janvier 2018, une mission a été confiée à Jean-Lou Chameau sur ce sujet par trois ministres ; le rapport a été remis par M. Chameau le  ; le statut envisagé est celui d’un établissement public à caractère scientifique, culturel et professionnel dérogatoire, qui permettra aux établissements de conserver leur personnalité juridique[29].

L'intégration des écoles concernées en un nouvel ensemble plus grand est plus conforme au cycle universitaire, afin de les renforcer dans la concurrence internationale et mettre la France sur la scène mondiale des universités. Il est appelé à devenir un établissement de 10 000 étudiants, sélectif, délivrant les diplômes de licence, master et doctorat[30],[31].

HEC Paris s'est également allié au projet sans pour autant en devenir membre[32].Ainsi, le 15 septembre 2020, l'Institut co-fonde avec HEC Paris[33] le centre de recherche en intelligence artificielle Hi! PARIS[34],[35]. De plus, certaines mentions de Master sont partagées entre HEC et les écoles appartenant à l'IP Paris.

D'autres établissements d'enseignement supérieur ou de recherche pour l'ensemble de leurs activités ou au périmètre de certaines de leurs écoles ou organisme de formation peuvent devenir des établissements-composantes de l'Institut polytechnique de Paris. Leur candidature devra être approuvée par le conseil d'administration de l'Institut polytechnique de Paris.

Le nom temporaire « NewUni » devient « Institut polytechnique de Paris » en [36].

Le siège de l'Institut est fixé à Palaiseau, sur le campus de l'École Polytechnique au cœur de Paris-Saclay. La première rentrée universitaire est celle de [37].

Classements nationaux et internationaux

Nom du classement Année Rang (monde) Rang (France)
CWUR[38] 2022-2023 43 5
QS Top Universities[39] 2024 38 2
Shanghai Ranking[40] 2022 301-400 13-16
Times Higher Education[41] 2023 95 3

Dans les classements internationaux, l'IP Paris est classé 38eme en général (2eme en France) et 10eme en terme d'employabilité (1er en France) par le QS World University Ranking[42] .Par ailleurs, il est classé 91eme par le Times Higher Education[43], 301-400 d'après le classement de Shanghai[44] et 41eme par le classement CWUR[45]

Statuts

Tutelle

L'Institut polytechnique de Paris est placé sous la tutelle conjointe du Ministère de l'Économie et des Finances et du Ministère des Armées. Le Ministère chargé de l'Enseignement supérieur et de la Recherche participe à la définition de la stratégie académique de l'Institut.

Missions

L'Institut polytechnique de Paris a pour missions l'élaboration collective d'un projet et d'une stratégie d'excellence partagés, ainsi que de la traduction de cette dernière en actions et programmes à mener dans une perspective pluriannuelle ; la mise en œuvre de ces actions et programmes ; la coordination de la formation et de la stratégie de recherche.

Moyens d'action

L'établissement public alloue des financements aux services ; il négocie, conclut et gère tout acte juridique avec des partenaires publics ou privés, français ou étrangers ; il finance ou contribue au financement de programmes ou projets de recherche menés par des écoles-membres ; il recrute ses personnels et les gère ; il octroie des aides financières aux étudiants.

Gouvernance

L'Institut polytechnique de Paris est administré par un conseil d'administration, assisté par un conseil académique. Il est dirigé par le président de l'Institut polytechnique de Paris, qui préside le conseil d'administration, assisté d'un comité exécutif.

Outre le président le conseil d'administration comprend 27 membres : 7 représentants de l'État ; 2 représentants des collectivités territoriales : 9 personnalités qualifiées nommées par arrêtés conjoints du ministre chargé de l'économie et du ministre de la défense ; 9 représentants élus des personnels et usagers de l'Institut polytechnique de Paris et des écoles-membres ainsi que de leurs laboratoires ; 1 représentant des étudiants en formation d'ingénieurs ; 1 représentant des étudiants en formation doctorale.

Notes et références

  1. Décret n° 2019-549 du 31 mai 2019 portant création de l'établissement public expérimental Institut polytechnique de Paris et approbation de ses statuts
  2. Christian Hottin, « Les Délices du campus ou le douloureux exil », Histoire de l’éducation [En ligne], 102 | 2004, mis en ligne le , consulté le 25 mai 2013. lire en ligne ; DOI : 10.4000/histoire-education.721.
  3. Callot et al., Le transfert de l'École.
  4. Lesourne 1994, Quarante années de difficiles transformations à l'École polytechnique.
  5. Lesourne 1994, Ma bataille pour moderniser l'École polytechnique.
  6. Callot et al., La réforme de 1970.
  7. École polytechnique (X), sur le site des coulisses du défilé du 14 Juillet.
  8. Loi no 70-631 du relative à l'École polytechnique, art. 8.
  9. 40e Anniversaire de l'admission des filles à l'École polytechnique en 1972, sur le site de la Bibliothèque Centrale de l'École polytechnique.
  10. Callot et al., L'École à Palaiseau.
  11. Arrêté du relatif à la liste des établissements autorisés à délivrer, seuls, le doctorat, sur le site de l'École.
  12. 1 2 Présentation Graduate school, sur le site de l'École.
  13. 1 2 Histoire et patrimoine, sur le site de l'École.
  14. Le stage de formation humaine, sur le site de l'École.
  15. Décret no 2007-379
  16. Décret du 25 janvier 2011.
  17. « Sarkozy annonce l'arrivée d'écoles de prestige sur le campus Paris-Saclay », sur Le Point, (consulté le )
  18. Sophie Blitman, « Les mines de Paris jugent incompatible l’Idex de Saclay avec le projet ParisTech », sur www.letudiant.fr/educpros,
  19. De l'Idex Paris‐Saclay vers l'université Paris‐Saclay, dossier du presse du sur le site de l'université Paris-Saclay.
  20. Vidéo du directeur général de l'École le 27 mars 2013.
  21. « L'Ensta ouvre le bal des déménagements de grandes écoles », sur Le Parisien, (consulté le )
  22. Céline Authemayou, « Dominique Vernay (Paris-Saclay) : “Les établissements vont signer un pacte irréversible” », sur www.letudiant.fr/educpros, (consulté le )
  23. Décret du 29 décembre 2014.
  24. Université Paris-Saclay officiellement créée
  25. Bernard Attali, l’X dans une nouvelle dimension, juin 2015 [lire en ligne]
  26. Camille Stromboni, « Université Paris-Saclay au point mort », sur lemonde.fr, .
  27. « Discours du président de la République, Emmanuel Macron, sur le campus de Saclay », sur www.elysee.fr, (consulté le ).
  28. Camille Stromboni, « L’université Paris-Saclay au point mort », sur Le Monde, (consulté le )
  29. Voir sur enseignementsup-recherche.gouv.fr.
  30. Michel Bessière et Yves Charon, « Les missions du nouveau coordinateur de NewUni, quelques interrogations. », sur ESRI à la sauce BESCHA(mel), (consulté le )
  31. Cécile Chevallier, « Palaiseau : « Polytechnique n’aspire pas à vivre seule » », sur Le Parisien, (consulté le )
  32. Cécile Peltier, « Peter Todd : 'En nous alliant à NewUni, nous pourrons développer des liens plus intimement' », L'Etudiant, (lire en ligne, consulté le ).
  33. « Hi!Paris, L’Institut Polytechnique De Paris Et HEC Paris Affichent Leur Ambition Dans L’IA », sur forbes.fr (consulté le )
  34. « Zoom sur Hi! PARIS, le centre consacré à l’IA et aux Sciences des données de l’Institut Polytechnique de Paris et HEC Paris », sur actuia.com (consulté le )
  35. « HEC et Polytechnique lancent le centre pluridisciplinaire Hi! Paris pour devenir champions de la recherche en IA », sur usinenouvelle.com/editorial (consulté le )
  36. « Institut Polytechnique de Paris, un nom et une marque pour une institution de rang mondial - École d'Ingénieurs : Télécom ParisTech », sur www.telecom-paristech.fr (consulté le )
  37. Guillaume Lecompte-Boinet, « Comment fonctionnera l’Institut Polytechnique de Paris », sur usinenouvelle.com, Usine nouvelle, l'Usine campus,
  38. « GLOBAL 2000 LIST BY THE CENTER FOR WORLD UNIVERSITY RANKINGS », sur CWUR
  39. « QS World University Rankings 2022 », sur QS Top Universities
  40. « 2022 Academic Ranking of World Universities », sur Shanghai Ranking
  41. « World University Rankings 2022 », sur Times Higher Education
  42. (en) « Institut Polytechnique de Paris », sur Top Universities (consulté le )
  43. (en) « Institut Polytechnique de Paris », sur Times Higher Education (THE), (consulté le )
  44. « ShanghaiRanking's Academic Ranking of World Universities », sur www.shanghairanking.com (consulté le )
  45. (en) « World University Rankings 2021-22 | Global 2000 List | CWUR », sur cwur.org (consulté le )