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Jean-Marie Lehn
Jean-Marie Lehn en 2018.
Biographie
Naissance

Rosheim
Nationalité
Formation
Université de Strasbourg (d) (doctorat) (jusqu'en )
Université Harvard
Activités
Autres informations
A travaillé pour
Membre de
Académie américaine des sciences ()
Academia Europaea ()
Royal Society ()
Académie des sciences de Turin ()
Haut Conseil de la science et de la technologie ()
Académie royale néerlandaise des arts et des sciences
Académie américaine des arts et des sciences
Académie des sciences, inscriptions et belles-lettres de Toulouse
Société américaine de philosophie
Académie des technologies
Association américaine pour l'avancement des sciences
Académie hongroise des sciences
Académie polonaise des sciences
Académie des sciences
Académie Léopoldine
Académie chinoise des sciences
Académie des Lyncéens
Académie des sciences et des lettres de Mayence
Académie pontificale des sciences
Académie des sciences de Göttingen
Koninklijke Vlaamse Academie van België voor Wetenschappen en Kunsten
Distinction

Jean-Marie Lehn, né le à Rosheim (Bas-Rhin), est un chimiste français spécialiste de la chimie supramoléculaire et à l'origine de travaux fondateurs sur l'auto-organisation.

Donald J. Cram, Charles J. Pedersen et lui sont co-lauréats du prix Nobel de chimie de 1987 « pour leur élaboration et leur utilisation de molécules exerçant, du fait de leurs structures, des interactions hautement sélectives[1] ».

Biographie

Jean-Marie Lehn fait ses études supérieures à la faculté des sciences de l'université de Strasbourg, où il obtient la licence ès sciences physiques en 1960. Il devient alors stagiaire de recherche du CNRS dans le laboratoire de Guy Ourisson, puis attaché de recherche (1962). Il obtient en 1963, à l'université de Strasbourg, le doctorat ès sciences avec une thèse sur la résonance magnétique nucléaire de triterpènes. Après un séjour aux Etats-Unis, il obtient le statut de maître de conférences à la faculté des sciences de l'université de Strasbourg en 1966. Il est alors déjà chargé de recherche.

Il est nommé professeur titulaire à titre personnel en 1970.

Il a été, de 1980 à 2010, professeur au Collège de France à Paris, titulaire de la chaire de chimie des interactions moléculaires.


En 1968, ses recherches ont conduit à la réalisation de molécules en forme de cages comportant une cavité dans laquelle peut être insérée une autre espèce chimique de taille et de forme appropriées, comme une clé s'insère dans une serrure.

Ainsi ont débuté ses travaux sur la base chimique de la « reconnaissance moléculaire » (c'est-à-dire la propriété qu'a une molécule servant de récepteur de reconnaître et de retenir un substrat), laquelle joue également un rôle important dans les processus biologiques.

Ces études lui ont valu le prix Nobel de chimie de 1987 partagé avec Donald J. Cram et Charles Pedersen[1], ainsi qu'un grand nombre de distinctions et de récompenses nationales et internationales : médaille d'or du CNRS en 1981[2] et Médaille Davy de la Royal Society en 1997.

Les travaux de Jean-Marie Lehn avec son équipe ont mené progressivement à la définition d'un nouveau domaine de la chimie, qu'il a proposé de nommer chimie supramoléculaire, parce qu'elle s'intéresse aux entités complexes formées par l'association de deux ou plusieurs espèces chimiques liées entre elles par des forces intermoléculaires, alors que la chimie moléculaire étudie les propriétés des entités construites à partir d'atomes liés par des forces covalentes.

À partir de la reconnaissance moléculaire, ses recherches se sont élargies en englobant la catalyse et les processus de transport supramoléculaires. Elles se sont aussi étendues à la conception de composants moléculaires comme bases de l'électronique et de la photonique moléculaires.

Un autre axe de développement concerne la conception de systèmes « programmés » capables d'auto-organisation par assemblage spontané de composants adéquats en des architectures supra moléculaires bien déterminées.

Il est membre de l'Académie des sciences, de l’Académie des technologies[3], et de bien d'autres académies internationales (ci dessous).

En septembre 2006, il a été nommé membre du Haut conseil de la science et de la technologie[4].

Il a notamment signé, avec d'autres lauréats du prix Nobel, un appel demandant qu'une délégation du Comité des droits de l'enfant de l'ONU rende visite à un enfant tibétain en résidence surveillée depuis 1995 en Chine, Gedhun Choekyi Nyima, reconnu comme onzième Panchen-lama par le quatorzième Dalaï-lama, Tenzin Gyatso. Jean-Marie Lehn est également membre du comité de parrainage scientifique de l'Association Française pour l'Information Scientifique (AFIS) et de sa revue Science et pseudo-sciences.

En 2016 il signe, avec 106 autres prix Nobel, une Lettre de soutien de Prix Nobel à l’agriculture de précision (OGM), lettre dans laquelle l'ONG Greenpeace est accusée de crime contre l’humanité[5].

Depuis 2017, il parraine le Prix Forcheurs Jean-Marie Lehn, une récompense scientifique décernée chaque année à un binôme de jeunes chercheurs afin d'encourager la coopération scientifique entre la France et l'Allemagne dans les domaines de la chimie, de la médecine et de la biologie[6].

Le 6 avril 2022, il soutient Emmanuel Macron pour l'élection présidentielle française.

Publications

  • La chimie supramoléculaire, De Boeck Université, 1997 (ISBN 2-8041-2504-1)

Distinctions

Prix et récompenses

  • 1981 : Médaille d'or de l'Académie pontificale des sciences[7]
  • 1981 : Médaille d'or du CNRS[8]
  • 1982 : Prix Paracelse
  • 1983 : Prix Alexandre von Humboldt
  • 1984 : Prix du Commissariat à l'Energie Atomique de l'Académie des sciences
  • 1985 : Prix Rold-Sammet de l'université de Francfort
  • 1987 : Prix Nobel de chimie
  • 1989 : Prix Karl Ziegler
  • 1993 : Prix de chimie Bonner[7]
  • 1994 : Prix Ettore-Majorana science pour la paix
  • 1997 : Médaille Davy de la Royal Society
  • 1997 : Médaille Lavoisier de la Société française de chimie
  • 1998 : Médaille Messel
  • 2001 : Österreichische Ehrenkreuz für Wissenschaft und Kunst (de) (de), (première classe)
  • 2003 : Médaille Giulio Natta[7]
  • 2013 : Médaille Eucor[9]

Sociétés savantes

Jean-Marie Lehn est membre de 33 académies françaises et étrangères dont [8]:

  • 1985 : Membre de l'Académie des sciences[10]
  • Membre de l'Académie pontificale des sciences
  • Membre de l'Académie des technologies[3]
  • Membre de l'Académie royale néerlandaise des arts et des sciences
  • Membre étranger de la Royal Society
  • Membre étranger de l'Académie des sciences de Russie
  • Membre de l'Académie des sciences de Göttingen
  • Membre de l'Académie allemande des sciences Leopoldina
  • Membre de l'Académie chinoise des sciences
  • Membre de l'Académie polonaise des sciences
  • Membre de l'Académie royale d'Irlande
  • Membre de l'Academia Europaea
  • Membre de l'Académie des sciences et des lettres de Mayence
  • Membre de l'Association américaine pour l'avancement des sciences
  • Membre de l'Académie des sciences, inscriptions et belles-lettres de Toulouse

Décorations

Doctorats honoris causa

Il possède plus de 40 doctorats honoris causa[15]

Il est professeur honoris causa de plusieurs universités :

  • Université de sciences et technologie de Chine (Drapeau de la République populaire de Chine Chine, )[15]
  • Université du Sud-Est (Drapeau de la République populaire de Chine Chine, )[15]
  • Université Jiao-tong de Shanghai (Drapeau de la République populaire de Chine Chine, )[15]
  • Université de Nankin (Drapeau de la République populaire de Chine Chine, )[15]
  • Université de Pékin (Drapeau de la République populaire de Chine Chine, )[15]
  • Université du Zhejiang (Drapeau de la République populaire de Chine Chine, )
  • Shaanxi Normal University (en) (Drapeau de la République populaire de Chine Chine, )
  • Université préfectorale d'Osaka (Drapeau du Japon Japon, )
  • Université d'État de Novossibirsk (Drapeau de la Russie Russie, )
  • Université de Xiamen (Drapeau de la République populaire de Chine Chine, )
  • Université de Jilin (Drapeau de la République populaire de Chine Chine, )
  • Université de Shanxi (Drapeau de la République populaire de Chine Chine, )
  • Université de Kyūshū (Drapeau du Japon Japon, )
  • Université de Pharmacie de Chine (Drapeau de la République populaire de Chine Chine, )
  • Université de technologie de Wuhan (Drapeau de la République populaire de Chine Chine, )

Notes et références

  1. 1 2 (en) « for their development and use of molecules with structure-specific interactions of high selectivity » in Personnel de rédaction, « The Nobel Prize in Chemistry 1987 », Fondation Nobel, 2010. Consulté le 26 août 2010
  2. CNRS, « Liste des médaillés d'or du CNRS », sur http://www.cnrs.fr (consulté le )
  3. 1 2 « Rapport annuel 2005 », Académie des technologies , consulté le 11 octobre 2020.
  4. Journal officiel du 24 septembre 2006
  5. « Laureates Letter Supporting Precision Agriculture (GMOs) | Support Precision Agriculture », sur www.supportprecisionagriculture.org (consulté le )
  6. Ministère de l'Europe et des Affaires étrangères, « Appel à candidatures pour le Prix scientifique franco-allemand "Forcheurs Jean-Marie Lehn" 2017 », sur France Diplomatie - Ministère de l'Europe et des Affaires étrangères (consulté le )
  7. 1 2 3 « Jean-Marie Lehn », sur pas.va (consulté le ).
  8. 1 2 « Jean-Marie Lehn - Chimie des interactions moléculaires », sur college-de-france.fr, (consulté le ).
  9. « Cérémonie de remise de la médaille Eucor 2013 à Jean-Marie Lehn », sur eucor-uni.org via Wikiwix (consulté le ).
  10. « Jean-Marie Lehn », sur academie-sciences.fr (consulté le ).
  11. ORDRE DE LA LEGION D'HONNEUR Décret du 3 avril 1996 portant promotion
  12. Décret du 18 avril 2014 portant élévation aux dignités de grand'croix et de grand officier
  13. « Le prix Nobel Jean-Marie Lehn grand officier de la légion d'honneur », sur dna.fr, .
  14. « Annonce des remises de décoration «Printemps 2019» : Ambassade du Japon en France », sur www.fr.emb-japan.go.jp (consulté le )
  15. 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 (en) « Jean-Marie Lehn Curriculum Vitae », sur Prix Nobel (consulté le ).
  16. « Jean-Marie Lehn : « Le pire qui puisse arriver à un pays, c’est de perdre ses jeunes chercheurs » », sur Radio Prague International, (consulté le ).
  17. (en) « Honorary Doctor Jean-Marie Lehn », sur Université de Twente (consulté le ).
  18. (en) « Quatre docteurs d'honneur de la Faculté des sciences ont reçu un prix Nobel de chimie », sur Université de Sherbrooke (consulté le ).
  19. (en) « Honorary Degrees », sur Université de Trieste (consulté le ).
  20. « Heriot-Watt University Edinburgh & Scottish Borders: Annual Review 2004 », sur www1.hw.ac.uk (consulté le )
  21. (en) « Jean-Marie Lehn », sur Université Masaryk (consulté le ).
  22. (en) « Honorary degrees awarded », sur Université d'Oxford (consulté le ).
  23. (en) « Jean-Marie Lehn, docteur honoris causa de l'Université de Macao », sur Université de Strasbourg (consulté le ).
  24. (en) « Honorary Degrees 2017 », sur Université de Cambridge (consulté le ).
  25. Compte Twitter officiel de l’ambassadeur de France en Pologne, 30 mars 2021.

Voir aussi

Bibliographie

  • Christine Muller, « Jean-Marie Pierre Lehn », in Nouveau dictionnaire de biographie alsacienne, vol. 23, p. 2285

Articles connexes

Liens externes