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Les Temps modernes
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Affiche anglophone originale de 1936.
Titre original Modern Times
Réalisation Charlie Chaplin
Scénario Charlie Chaplin
Acteurs principaux
Sociétés de production Chaplin - United Artists
Pays de production Drapeau des États-Unis États-Unis
Genre Comédie dramatique
Durée 87 minutes
Sortie 1936

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution

Les Temps modernes (Modern Times) est une comédie dramatique américaine de Charlie Chaplin, sortie en 1936. Il s'agit de son dernier film présentant le personnage de Charlot, lequel lutte pour survivre dans le monde industrialisé.

Le film est une satire du travail à la chaîne et un réquisitoire contre le chômage et les conditions de vie d'une grande partie de la population occidentale lors de la Grande Dépression, imposées par les gains d'efficacité exigés par l'industrialisation des temps modernes. Les vedettes du film sont Charlie Chaplin, Paulette Goddard, qui fut pendant quelques années la compagne de l'auteur à la suite du tournage, Henry Bergman, Tiny Sandford et Chester Conklin.

Résumé détaillé

Portrait studio de Paulette Goddard pour Les Temps modernes.

Les Temps modernes montre la vie d'un ouvrier d'usine, employé sur une chaîne de production dont la fonction restera indéterminée. Après avoir été soumis à divers mauvais traitements, gavé par une machine ou contraint à visser des écrous à un rythme effréné sur une chaîne de montage accélérée, Charlot est atteint d'une dépression nerveuse. Il est alors envoyé à l'hôpital.

Après son rétablissement, devenu chômeur, Charlot est arrêté par erreur, sous l'accusation d'avoir pris la tête d'une manifestation communiste, alors qu'il tentait en fait simplement de restituer un drapeau rouge tombé d'un véhicule de livraison.

En prison, il ingère accidentellement de la cocaïne, la prenant pour du sel. Dans l'état délirant qui s'ensuit, il est mêlé à une évasion à laquelle il met fin en frappant les autres condamnés. Il est alors acclamé en héros par les geôliers et libéré.

Pourtant il se sentait heureux en prison et aurait voulu y demeurer. Libéré contre sa volonté, il découvre combien la vie est rude, et rêve de retrouver sa confortable geôle après avoir provoqué une catastrophe sur un chantier naval. Il rencontre alors dans la rue une orpheline clocharde (la « gamine »), interprétée par Paulette Goddard, qui fuit la police après avoir volé du pain pour se nourrir.

Pour sauver la jeune femme et retourner en prison, Charlot ment à la police et prétend être le voleur. Cependant, un témoin révèle la supercherie et Charlot est libéré. Afin d'être à nouveau arrêté, il ingurgite une énorme quantité de nourriture dans un delicatessen sans payer. Il se retrouve avec la « gamine » dans un fourgon cellulaire, dont ils sont éjectés en route.

Rêvant d'une vie meilleure, Charlot obtient un emploi de gardien de nuit dans un grand magasin, introduit la « gamine » dans celui-ci et tombe sur des cambrioleurs. Il se rend compte qu'il s'agit de ses anciens compagnons d'usine et sympathise avec eux. Se réveillant le lendemain matin dans un tas de tissus, il est arrêté une fois de plus.

Dix jours plus tard, la « gamine » l'emmène dans une maison au bord d'un étang, une cabane délabrée qu'elle admet « ne pas être Buckingham Palace », mais qui fera l'affaire.

Le matin suivant, Charlot apprend l'ouverture d'une nouvelle usine et se rend immédiatement sur les lieux. Par sa faute, son chef est accidentellement piégé dans une machine, mais parvient finalement à s'en extirper.

Les autres travailleurs décident ensuite de mener une grève. Lançant accidentellement une brique sur un policier, Charlot est encore arrêté.

Deux semaines plus tard, il est relâché et apprend que « la gamine » a trouvé un emploi de danseuse dans un bar. La jeune femme essaie de lui fournir un travail de chanteur et de serveur dans ce même restaurant. Le soir, il devient un serveur efficace, et bien que se trompant entre la porte d'entrée et de sortie de la cuisine, il réussit laborieusement à servir un canard rôti. Puis, pendant son spectacle, il perd ses manchettes sur lesquelles « la gamine » avait écrit les paroles d'une chanson que le patron lui avait demandé de chanter, mais se rattrape en improvisant un charabia, Titine (The Nonsense Song), et un numéro de pantomime. De tous les films mettant en scène Charlot, c'est la seule scène où l'on entend la voix du personnage (le reste du film ainsi que les précédents étant muets). La représentation se révèle un vrai succès.

Quand la police arrive pour arrêter « la gamine », recherchée par la police des mineurs, ils s'échappent à nouveau. Finalement, arpentant une route à l'aube, on les voit se diriger vers un futur incertain, mais plein d'espérance, sur une musique de Chaplin qui sera, plus tard, à l'origine de la chanson Smile.

Fiche technique

La première des Temps modernes à New York, près du Rivoli Theatre, le 5 février 1936.

Sauf indication contraire ou complémentaire, les informations mentionnées dans cette section proviennent du générique de fin de l'œuvre audiovisuelle présentée ici.

  • Titre français : Les Temps modernes
  • Titre original : Modern Times
  • Réalisation : Charlie Chaplin
  • Scénario : Charlie Chaplin
  • Sociétés de production : Chaplin - United Artists
  • Producteurs : Charlie Chaplin
  • Musique : Charlie Chaplin (emprunts musicaux : Hallelujah, I'm a Bum, Prisoners'Song (Massey), How Dry Am I, In the Evening by the Moonlight (Bland) et Je cherche après Titine (Duncan - Daniderff)
  • Photographie : Roland Totheroh, Ira Morgan
  • Montage : Charlie Chaplin
  • Pays d'origine : Drapeau des États-Unis États-Unis
  • Format : Noir et blanc - muet, 35 mm, 1,33:1
  • Genre : Comédie dramatique
  • Durée : 87 minutes
  • Dates de sortie :

Distribution

  • Charlie Chaplin : l'ouvrier.
  • Paulette Goddard : la gamine.
  • Henry Bergman : le patron du cabaret.
  • Stan Sandford : Big Bill et un ouvrier.
  • Chester Conklin : le mécanicien.
  • Hank Mann : un membre de la bande à Big Bill.
  • Stanley Blystone : le père de la gamine.
  • Allan Garcia (V.F. : Philippe Dumat) : le président de l'Electro Steel Corp.
  • Richard Alexander : un prisonnier.
  • Cecil Reynolds : l'aumônier.
  • Mira McKinney : la femme de l'aumônier.
  • Murdock MacQuarrie : un prisonnier.
  • John Rand : un prisonnier.
  • Wilfred Lucas : le jeune officier.
  • Edward LeSaint : le shérif.
  • Sammy Stein : le contremaître.
  • Juana Sutton : la femme qui a des boutons sur sa robe.
  • Ted Oliver : l'assistant de Billows.
  • Fred Malatesta : le maître d'hôtel du restaurant.

Acteurs non crédités :

  • Gloria DeHaven : une gamine.
  • J. C. Nugent : un chef de rayon du magasin.

Production

Charlie Chaplin dans une scène du film.

Charlie commença à préparer le film en 1934, comme son premier film parlant, et alla jusqu'à écrire un script, et expérimenter avec des scènes de son. Cependant, il abandonna vite ces tentatives et reprit un format silencieux avec des effets sonores synchronisés, bien qu'il consentit malgré tout à introduire quelques répliques sonores, toutes diffusées par des haut parleurs (radio, enregistrement sur disque, système de "visioconférence" du directeur de l'usine) et à rendre sonore la séquence où Charlot chante. L'expérience du dialogue confirma sa conviction inébranlable sur le fait que la popularité universelle de Charlot serait perdue si le personnage parlait à l'écran. La plus grande partie du film a été tournée à « vitesse silencieuse » soit 18 images par seconde, ce qui, quand il est projeté à la « vitesse sonore » de 24 images par seconde, rend l'action encore plus frénétique. Des copies du film corrigent maintenant ce point. Le tournage du film fut long, débutant le , et finissant le .

La référence aux drogues lors de la séquence de la prison était très osée pour l'époque (étant donné que le code Hays, établi en 1930, interdisait toute forme de représentation et d'utilisation de drogues illégales dans les films). Chaplin avait déjà fait des références à la drogue auparavant, dans l'un de ses plus célèbres courts-métrages, Charlot policeman, sorti en 1917.

Musique

Selon le document officiel, les thèmes musicaux ont été composés par Chaplin lui-même, et arrangés avec l'assistance d'Alfred Newman et de David Raksin. On donna en 1954 des paroles au thème de la romance, qui devint alors la chanson Smile (devenue depuis un standard), enregistrée pour la première fois par Nat King Cole, et plus tard repris par des artistes tels que Dalida (sous le titre Femme), Michael Jackson (album History), Barbra Streisand, Diana Ross, Michael Bublé, Petula Clark, Liberace, Judy Garland, Madeleine Peyroux, J-Five et Robert Downey Jr. (inclus sur la bande originale du film Chaplin).

Les Temps modernes fut le premier film où la voix de Chaplin est entendue[1] : il y interprète, en grommelot[2], la chanson de Léo Daniderff Je cherche après Titine. La version de Chaplin est aussi connue sous le nom The Nonsense Song (« la chanson sans aucun sens »). Les paroles n'ont en effet aucun sens, mais elles sont un mélange de mots français et italiens[3].

Selon le compositeur David Raksin, la musique a été écrite par lui, alors qu'il était un jeune homme voulant se faire un nom. Le plus souvent, Chaplin s'asseyait, sifflotant des mélodies et demandait à Raksin de « prendre en note ». Le travail de Raksin était de transformer ces sifflements en une mélodie, et de créer un rythme et une synchronisation afin de convenir pleinement aux situations du film. Chaplin était violoniste et montrait des connaissances musicales poussées, mais il n'était pas chef d'orchestre, et n'était pas familier avec le concept de synchronisation. Raksin créa plus tard les thèmes musicaux de films tels que Laura et Le Jour d'après (The Day After).

Réception critique

Les Temps modernes est souvent vu comme l'une des plus grandes réussites de Chaplin, et il reste un de ses films les plus populaires.

Il s'agit du premier film ouvertement politique de Chaplin, et son portrait peu flatteur de la société industrielle généra des controverses dans certains quartiers au moment de sa sortie initiale.

Le film attira les critiques du fait de son caractère quasi totalement silencieux, alors que l'industrie du film avait depuis longtemps maîtrisé et apprécié le film parlant. Chaplin craignait que le mystère et le romantisme de Charlot fussent ruinés s'il devait parler, et craignait de « marginaliser » ses fans de pays non anglophones. Ses films suivants, cependant, seront entièrement parlants.

Il atteint la note d'excellence de 100 % de critiques positives sur Rotten Tomatoes, basée sur 53 avis.

Notes et références

Bibliographie

  • André Bazin et Éric Rohmer, Charlie Chaplin, , Cerf, 1973, rééd. Ramsay, collection Poche Cinéma (1985) puis éditions Cahiers du Cinéma, collection « Petite Bibliothèque », 2000
  • (en) David B. Bills, The New Modern Times Factors Reshaping the World of Work, Albany : State University of New York Press, 1995. (OCLC 42855872)
  • Les Temps modernes, Centre national du cinéma et de l’image animée, coll. « Collège au cinéma » (no 142), 2006, 2015, 24 p. (lire en ligne)
  • Partie Analyse - Fordisme : Annabac, Hatier - 2014

Article annexe

  • Psychotrope au cinéma et à la télévision

Liens externes