Mangifera indica
Règne | Plantae |
---|---|
Classe | Equisetopsida |
Sous-classe | Magnoliidae |
Super-ordre | Rosanae |
Ordre | Sapindales |
Famille | Anacardiaceae |
Genre | Mangifera |
- Mangifera austroyunnanensis Hu[1]
DD : Données insuffisantes
Le Manguier (Mangifera indica L.) est un arbre de la famille des Anacardiaceae, originaire d'Asie méridionale, largement cultivé dans les pays tropicaux pour son fruit, la mangue.
C'est probablement, avec le palmier-dattier, l'un des arbres fruitiers les plus anciennement cultivés.
Origine et distribution
Le Manguier est un arbre originaire de l'Inde orientale et de Birmanie. Il est cultivé en Inde depuis plus de 4 000 ans[2]. Il fut introduit au XVIe siècle en Afrique par les Arabes et au Brésil par les Portugais.
Il est largement cultivé dans tous les pays tropicaux à partir du XVIIe siècle, notamment en Afrique, à La Réunion et à l'île Maurice, aux Seychelles, aux Antilles et au Brésil.
Habitat, écologie
Le Manguier s'accommode de tous les sols, mais préfère des sols profonds, limoneux et frais.
Il croît en zone tropicale, dans les régions comprises entre 0 et 700 m d'altitude. Au-delà, sa fructification tend à se réduire. Il craint les pluies au moment de la floraison, qui contrarie la fécondation. Une saison sèche de deux à trois mois favorise le départ de la floraison.
Description botanique
Le Manguier est un grand arbre qui peut atteindre 10 à 25 mètres de hauteur, avec un houppier de 20 mètres de diamètre. Son écorce est lisse, d'un gris-brun foncé à noir.
Ses feuilles alternes, entières, de forme oblongue et pointue, sont persistantes. Elles peuvent mesurer de 15 à 35 cm de long sur 6 à 16 cm de large. Lorsqu'on les froisse, elles exhalent une odeur de térébenthine. Leur couleur est d'un rose orangé au début de leur croissance puis passe par une teinte rouge foncé brillant avant de devenir vert foncé à maturité,
Le Manguier est une plante monoïque portant des fleurs mâles et des fleurs hermaphrodites. Les fleurs sont pollinisables par le vent ou les abeilles mais la plante est le plus souvent auto-fertile. Les fleurs, blanc rougeâtre, sont petites et regroupées en grappes terminales de 20 à 50 cm de long. Elles comportent cinq pétales de 5 à 10 mm de long, cinq sépales et cinq étamines. L'ovaire supère contient un seul ovule. Vers le milieu du printemps, après la fin de la floraison, il faut de trois à quatre mois pour que les fruits arrivent à maturité.
Le fruit charnu est une drupe de forme oblongue attachée à un long pédoncule, de taille variable selon les variétés, de 20 à 45 cm de long sur 7 à 12 cm de diamètre, de poids variant de 0,5 à 2,5 kg. La peau lisse et mince, assez résistante, est à maturité de couleur verte, jaune ou écarlate (selon les variétés) plus ou moins tachetée de vert et de rouge, de violet ou de rose (sur la face exposée au soleil). Le noyau, plutôt gros et aplati contient une graine unique de grande taille (4 à 7 cm de long sur 3 à 4 cm de large et 1 cm d'épaisseur) adhérant à la chair. Il est recouvert de fibres plus ou moins développées dans la chair selon les variétés. Sa forme peut être ronde, ovale ou réniforme. Sa chair plus ou moins onctueuse, juteuse, sucrée et parfumée selon les variétés, est souvent douce comme celle de la pêche d’où son surnom de « pêche des tropiques ».
Culture
Le Manguier est souvent propagé par semis en raison de sa forte tendance à la polyembryonie qui facilite le clonage.
Les Manguiers de semis atteignent leur pleine production vers l'âge de 10 ans (contre 3 à 4 ans pour les arbres greffés) et peuvent produire de façon rentable (en moyenne une centaine par an) durant une bonne vingtaine d'années mais l'arbre peut vivre plus de 100 ans.
Les grands systèmes de culture
Le Manguier est cultivé comme arbre isolé ou en vergers homogènes plus denses. En raison de son fort développement, il est rare que les densités de plantation soient supérieures à 200 pieds/ha. Seules les localisations subtropicales extrêmes autorisent 400 plants/ha.
L'itinéraire technique et l'élaboration du rendement
La propagation des Manguiers
Les variétés mono-embryonnées ne peuvent être reproduites fidèlement que par greffage. Les variétés poly-embryonnées peuvent être reproduites par semis, mais une dérive du type est toujours possible. Le plant greffé est plus vigoureux et entre en production deux à trois ans plus tôt. Aussi ce mode de multiplication est recommandé.
Il n'existe que très peu de porte-greffes sélectionnés, généralement ils sont choisis parmi les variétés locales poly-embryonnées pour obtenir des plants homogènes, si possible peu vigoureux (Sabre en Afrique du Sud, Tête de chat en Côte d'Ivoire, Maison Rouge à La Réunion). La graine est mise en germoir puis repiquée dans un sac plastique contenant un mélange terreux riche et drainant. Le plant est greffé en fente de côté ou à l'anglaise. Sous les tropiques, les plants sont prêts en un an. La station CIRAD-FLHOR de Vieux-Habitants en Guadeloupe dispose, en zone saine, d'un important germplasme.
La plantation
Les densités de plantation varient en fonction du climat et de la vigueur de l'arbre : de 100 arbres/ha pour Kensington Pride, à 400 arbres/ha pour Keitt en passant par des valeurs intermédiaires de 220 arbres/ha pour Kent, Irwin, Palmer, Nam Doc Mai.
Le futur verger est aménagé pour obtenir une bonne évacuation de eaux de ruissellement (nivellement léger, ados, fossés de drainage). Un réseau de brise-vent est implanté si nécessaire. La structure du sol est améliorée avant plantation avec des outils à dents (si possible sur 0,8 à 1 m). Une fumure et des amendements sont apportés suivant les recommandations d'une analyse de sol.
Après piquetage, les jeunes scions sont plantés, en début de saison des pluies, dans des trous individuels préalablement creusés (0,6 m de côté), en veillant à positionner le collet au sommet de la butte de plantation. Une culture intercalaire peut être envisagée les premières années. Dès l'entrée en production, les impératifs du programme de traitements phytosanitaires rendent cette option difficile.
L'entretien
La taille de formation a pour objet d'obtenir la structuration de l'arbre en trois à cinq branches charpentières insérées à différents niveaux du tronc et régulièrement réparties. Ceci est obtenu en rabattant l'axe principal au niveau d'une unité de croissance vigoureuse en partie décapitée.
Les premières années de plantation, une fumure est régulièrement épandue sous la frondaison en quatre ou cinq apports sous forme d'engrais équilibré NPK. Avec l'entrée en fructification, la proportion de potasse est augmentée et celle de phosphore diminuée dans des proportions (N = 1 – P2O5 = 0,5 – K2O = 1,5). La quantité de fumure augmente progressivement chaque année pour atteindre un niveau de 200 kg de N par ha à dix ans. Sur un verger adulte, elle est épandue en trois fois : après la récolte, avant la floraison, au début du grossissement du fruit (jamais en fin).
Les Manguiers sont souvent cultivés en sec. L'irrigation, utilisée dans certaines zones sèches de culture plus intensive, est souvent à l'origine d'une augmentation sensible des rendements. Dans la pratique, il convient de maintenir un stress hydrique de deux à trois mois avant la floraison. Les apports d'eau ne reprennent, si nécessaire, qu'en fin de floraison et jusqu'au début de la récolte. Pour un verger adulte désherbé, les apports se font à un niveau variant entre 0,5 et 0,6 ETP.
Le verger peut être enherbé ou désherbé chimiquement dans les situations les plus sèches. En Asie tropicale, l'induction florale artificielle est obtenue par des pulvérisations foliaires de nitrate de potasse (2 à 4 %) sur rameaux matures en repos végétatif.
La germination
Pour réussir un semis de Manguier chez soi, il faut se munir d’un petit sac hermétique et d’eau. La germination d’un manguier est très simple, il suffit d’acheter des mangues biologiques (car les pesticides réduisent la capacité de germination). Ensuite prenez les noyaux et tentez de l’ouvrir avec un couteau avec précaution, pour ne pas abîmer la semence, ou la faire sécher pour faciliter l’ouverture. Ensuite, prenez votre sac et insérez l’eau de façon que la moitié de la graine soit trempée. Finalement refermez l’ouverture du sac et attendre. Au bout de 4-14 jours, des racines apparaîtront.
La protection sanitaire
La maladie des taches noires ou bactériose du manguier (Xanthomonas campestris pv. mangiferaeindicae) est classée maladie de quarantaine. Toute introduction à partir d'une zone infestée (Asie, Océan Indien, Australie, Brésil) est proscrite.
Ennemis
La mangue est sujette à de nombreux champignons tels que l'anthracnose ou parasites tels que :
- la mouche de la mangue ;
- le charançon du noyau de la mangue ;
- le papillon de nuit (hétérocère) ver mopane, Gonimbrasia belina (Saturniidae) ,
- certaines mouches des fruits telles que Ceratitis cosyra qui est l’espèce dominante des cératites en Afrique de l’Ouest au niveau des vergers de manguiers (sauf peut-être au Sénégal)[3].
Maladie | Organes atteints | Traitements | Époque |
---|---|---|---|
Oidium | Inflorescences | Soufre, Dinocap, Dichlofluanide, Chinométhionate | Du débourrage de l'inflorescence à la chute des pétales |
Anthracnose | Feuilles et fleurs, fruits | Captane, Manèbe, mancozèbe | Floraison, 15 jours avant la récolte |
Bactériose | Feuilles et fruits | hydroxyde de cuivre | Saison chaude et humide |
Cochenilles | Rameaux, fruits | Huile blanche + Organophosphorés | Après taille ou à l'apparition des fruits |
Thrips | Inflorescences | Acrinathrine, lambda-cyhalothrine | de l'élongation de l'inflorescence à la nouaison |
Cécidomyie des fleurs | Inflorescences | phosalone, Endosulfan | Début de floraison puis périodiquement si attaques |
Charançon du noyau | Noyau | Fenthion, Diazinon | Pendant l'oviposition Base des troncs |
Mouches des fruits | fruits | Fenthion, Malathion, Trichlorfon pour traitement par tache | Début de maturité des premiers fruits Emploi de pièges pour traitements localisés |
Utilisations
On le cultive pour son fruit, la mangue, qui à maturité a une pulpe molle et juteuse de saveur sucrée.
Dans les Mascareignes, le fruit vert entre dans une préparation épicée, le « rougail mangue ».
En Inde, et particulièrement au Bengale, il était traditionnel de fabriquer de la teinture jaune en nourrissant le bétail d'une petite quantité de feuilles de manguier, puis en récoltant l'urine de ces animaux. Cette pratique a été abandonnée.
Le bois du manguier, dont la teinte se rapproche du noyer, est utilisé en ébénisterie.
Ses feuilles sont connues, notamment au Sénégal, pour leurs propriétés antiseptiques. On en fait du thé de feuille de manguier, infusion ou décoction en ethnomédecine asiatique et africaine, pour le traitement de la fièvre, de la diarrhée, des évanouissements, des anomalies des ganglions lymphatiques et du diabète [4].
Divers
- Il existe environ 300 cultivars de manguier dont certaines sont présentes en Asie depuis 4 000 à 5 000 ans.
- On nomme parfois mangotier l'arbre non greffé. Il produit des fruits plus petits, plus fibreux et non destinés à l'exportation[5].
- La fleur de manguier, fleurissant à la fin de l'hiver, est traditionnellement associée au printemps dans la culture indienne.
Niche écologique
Liste des variétés
Selon Tropicos (10 septembre 2020)[6] (Attention liste brute contenant possiblement des synonymes) :
- variété Mangifera indica var. armeniaca Bello
- variété Mangifera indica var. intermedia Bello
- variété Mangifera indica var. leiosperma Bello
- variété Mangifera indica var. macrocarpa Bello
- variété Mangifera indica var. viridis Bello
Notes et références
- 1 2 The Plant List (2013). Version 1.1. Published on the Internet; http://www.theplantlist.org/, consulté le 10 septembre 2020
- ↑ Andreas Bärtels (trad. Dominique Brunet et Marie Elisabeth Gerner), Guide des plantes tropicales : Plantes ornementales, plantes utiles, fruits exotiques [« Farbatlas Tropenpflanzen »], Paris, Ulmer, , 384 p. (ISBN 2841381609), p. 286
- ↑ Les mouches des fruits du genre Ceratitis en Afrique de l'Ouest
- ↑ (en) Pattarin Patarakijavanich et Vilasinee Hirunpanich Sato, « A review of the antidiabetic potential of Mangifera indica leaf extract », sur https://rdo.psu.ac.th/sjstweb/journal/41-4/29.pdf, (consulté le )
- ↑ Site de l'Université de Nice
- ↑ Tropicos.org. Missouri Botanical Garden., consulté le 10 septembre 2020
Références biologiques
- (en) Référence BioLib : Mangifera indica L. (consulté le )
- (en) Référence Catalogue of Life : Mangifera indica L. (consulté le )
- (en) Référence Flora of China : Mangifera indica (consulté le )
- (en) Référence Flora of Pakistan : Mangifera indica (consulté le )
- (fr+en) Référence EOL : Mangifera indica L. (consulté le )
- (en) Référence FloraBase (Australie-Occidentale) : classification Mangifera indica (consulté le )
- (fr+en) Référence GBIF : Mangifera indica L. (consulté le )
- (en) Référence GRIN : espèce Mangifera indica L. (consulté le )
- (en) Référence IPNI : Mangifera indica L. (consulté le )
- (en) Référence IRMNG : Mangifera indica L. (consulté le )
- (fr+en) Référence ITIS : Mangifera indica L. (consulté le )
- (en) Référence NCBI : Mangifera indica (taxons inclus) (consulté le )
- (fr) Référence INPN : Mangifera indica L. (TAXREF) (consulté le )
- (en) Référence The Plant List : Mangifera indica L. (source : KewGarden WCSP) (consulté le )
- (en) Référence Tropicos : Mangifera indica L. (+ liste sous-taxons) (consulté le )
- (en) Référence UICN : espèce Mangifera indica L. (consulté le )
Voir aussi
- Liste des arbres fruitiers
- Charançon du noyau de la mangue, insecte ravageur du manguier
Bibliographie
- CIRAD – GRET, Memento de l'Agronome, (ed.) Quae ; chapitre 5 _ Agriculture spéciale, Les plantes comestibles _ p. 980-985, ministère des Affaires étrangères, .
- LITZ R.E., (ed.) The Mango : Botany, Production and Uses, CAB International, 1998.
- MARCHAL J., Les manguiers, in L'analyse végétale dans le contrôle de l'alimentation des plantes tempérées et tropicales. Col Technique et documentation Lavoisier, 1984, chapitre 9, p. 399-411.
- Surveillance phytosanitaire des manguiers à l'Île de la Réunion, ministère de l'Agriculture, 1998.
- Fabrice et Valérie Le Bellec, Le verger tropical : Cultiver les arbres fruitiers, Saint-Denis (Réunion), Orphie, , 266 p. (ISBN 978-2-87763-384-0)