Pascal Paoli | ||
Portrait par William Beechey. | ||
Surnom | U babbu di a Nazione corsa, U generale, U babbu di a patria | |
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Naissance | [1] - [2] Morosaglia / Merusaglia ( République de Gênes) |
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Décès | (à 81 ans) Londres ( Royaume-Uni) |
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Origine | Corse / Italien | |
Allégeance | Royaume de Naples (années 1740 et 1750) République corse (1755-1769) Royaume de France (1790-1791) Royaume de France (1791-1792) République française (1792-1794) Royaume de Corse (1794-1796) |
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Grade | Lieutenant général | |
Commandement | Général de la Nation | |
Conflits | Guerres de la Révolution corse Guerres de la Révolution française |
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Faits d'armes | Bataille de Borgo Bataille de Ponte-Novo Siège de Calvi |
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Autres fonctions | Chef de la République corse (1755-1769) | |
Famille | Fils de Ghjacintu Paoli et de Dionisia Valentini Frère de Clément Paoli |
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Pascal Paoli (en corse et en italien, Pasquale Paoli[n 1]) (Morosaglia, [1],[2] – Londres, ) est un homme politique, philosophe et général corse.
La guerre d'indépendance de la Corse (1729-1743) et la République corse (1755-1769) fondent une large partie de l'identité corse d'aujourd'hui. Pascal Paoli est l'une des figures les plus représentatives de cette période.
Contraint de suivre son père Giacinto en exil à l'âge de 15 ans, il part pour Naples avec lui (1739). Il retourne en Corse vers 1753 et prend la tête de l'insurrection. La République corse est proclamée en novembre 1755 et il en devient le général[3]. Les armées du roi de France finissent par prendre l'île après l'ultime bataille en 1769 et il part alors en exil en Angleterre. Séduit par la Révolution française, il se rallie à la France et revient en Corse en 1790 où il devient président du conseil général. Mais il se brouille avec Convention en 1793 et crée un éphémère Royaume de Corse qui transforme l'île en dominion britannique. Mal récompensé par l'Angleterre, il doit retourner à Londres où il finit sa vie en exil.
Sa personnalité et son action intéressent bien au-delà des seuls Corses ou des historiens. Son fort attachement à son île natale et à sa culture font de lui une figure inscrite dans son temps et un homme des Lumières qui a tissé des relations d'amitié ou épistolaires à travers toute l'Europe. Personnalité complexe, Pascal Paoli fut successivement général de l'insurrection corse, chef de la République Corse indépendante, exilé, dirigeant de l'Île pour la Monarchie puis pour la République française, et finalement sujet britannique.
Biographie
Filippu Antone Pasquale, fils de Giacinto Paoli et de Dionisia Valentini, naît dans le hameau dit « a Stretta » du village de Morosaglia, dans une Corse alors sous domination génoise. Dans ses jeunes années, il étudie au couvent des observantins de Rostino.
Action politique et exil napolitain de son père
Sa mère corse, Dionisia Valentini, avait été initialement mariée à un cousin Valentini. Compromis dans une rixe, Giacinto s'était exilé hors de Corse. En 1710, après sept ans d’absence, Giacinto a réussi à faire casser le mariage et a ainsi pu épouser la future mère de Pascal, qui n’avait pas eu d’enfants[4].
La tentative d'arrestation de Giacinto Paoli le , marque le départ de la seconde insurrection contre la république de Gênes. Les 26 et , il est d'abord élu général de la nation, titre qu'il partage à partir du suivant avec Luigi Giafferi, principal dirigeant de la première insurrection et revenu de son exil. En , il participe à la fondation du royaume indépendant de Corse et à l'élection de Théodore de Neuhoff au titre de roi des Corses. Après le départ de Théodore, Giacinto Paoli assure la régence du royaume aux côtés de Luigi Giafferi et de Luca d'Ornano.
Bien qu'il ait pris ses distances avec Théodore et se soit déclaré opposé à son retour auprès du comte de Boissieux, commandant du corps expéditionnaire français venu remettre la Corse sous l'autorité de Gênes, Giacinto Paoli finit par rejoindre le mouvement qui s'oppose aux troupes françaises auxquelles il tente de résister aux côtés de Luigi Giafferi.
La campagne menée par le marquis de Maillebois, successeur du comte de Boissieux, défait les troupes du royaume indépendant de Corse dans le Nord de la Corse. Les chefs acceptent de mettre bas les armes et de quitter la Corse. Le , Giacinto Paoli s'embarque à la Padullela pour Porto Longone, d'où il regagne Naples dont le roi lui accorde non seulement l'exil mais encore le titre et la pension de général de brigade. Il emmène avec lui le plus jeune de ses fils, Pascal, âgé de 14 ans.
Jeunesse cosmopolite et études
Par l'intermédiaire de Neuhoff, les Paoli seront mis en relation avec les franc-maçons[5]. C'est aussi en Italie, et plus particulièrement à Naples, que Paoli recevra une partie de sa formation.
Il est élève à l'Académie royale d'artillerie de Naples et devient cadet dans les troupes corses du royaume de Naples. C'est au sein du Real Corsica commandé par le colonel Simone de Fabiani que naquit la profonde inimitié qu'entretinrent les Paoli et les Fabiani au cours du reste du XVIIIe siècle[6]. Il commence par la suite une carrière dans le régiment Real Farnese et porte un regard attentif dans le même temps sur les événements qui se déroulent en Corse et la révolte d'une partie de la paysannerie appuyée sur les notables contre le pouvoir génois.
Durant cette période, il suit l'enseignement d'Antonio Genovesi, titulaire de la première chaire européenne d'économie politique, qui, humaniste, place au premier plan de la légitimité du pouvoir l'intérêt du peuple et prône la séparation du spirituel et du temporel. En économie, Antonio Genovesi insiste sur le commerce international comme source de richesse et valorise en particulier le travail, conceptions qui seront plus tard appliquées par Paoli.
Le jeune Paoli est aussi un grand lecteur de Montesquieu, dont il se fait expédier De l'esprit des lois par son père, et des penseurs libéraux britanniques de l'époque. Il fait également preuve de curiosité scientifique.
Le généralat
Lors de la consulte qui se réunit au couvent Saint-François de Caccia le , il est appelé par les principaux chefs corses révoltés contre Gênes.
La guerre que la république de Gênes continuait de mener contre la Corse était à son apogée, et les représentants de la nation allaient délibérer sur les chefs qu'ils devaient nommer pour guider le pays dans cette lutte. Paoli se rendit à l'Assemblée comme député de Morosaglia pour prendre la tête de l'insurrection pour l'indépendance de la Corse. Il y fut élu ce même général en chef de la Nation corse. Mariu Emanuellu Matra, à la tête d'un parti important dans les pieve de Fiumorbu, Castellu, Rogna, Alisgiani, Serra et Verde, qui aspirait également au généralat, s'y oppose et propose sa candidature. Au cours d'une consulte qui se tient au couvent Saint-Antoine de Casabianca les 13, 14 et 15 juillet suivants, l'élection de Paoli est confirmée le 14. Le lendemain de son élection, il est proclamé général en chef de la nation et général du « royaume de Corse ». Paoli reçoit la nouvelle chez lui à Morosaglia, où il avait préféré demeurer, s'abstenant de participer à la consulte pour laisser aux députés la liberté de parlementer hors de sa présence.
Écarté par la consulte, Mariu Emanuellu Matra se fait proclamer général à Alisgiani le . Avec un corps de partisans, il marche contre Paoli.
Le , accompagné de peu de troupes, il est surpris dans le Bozio par Matra. Il se réfugie dans le couvent d'Alandu. Le , alors que les hommes de Matra forcent l'entrée du couvent, Clemente Paoli arrive au secours de son frère et oblige les assaillants à se retirer. Mariu Emanuellu Matra est tué[7].
En même temps, Paoli met en œuvre un plan réfléchi de modernisation de l'île en lui donnant une constitution (constitution corse)[n 2], adoptée en 1755 au couvent de Caccia et retouchée à plusieurs reprises par la suite. Synthèse de traditions institutionnelles locales et des différents statuts que Gênes a appliqués à la Corse, l'acte constitutionnel y affirme la souveraineté populaire dans le préambule et reconnaît le droit de vote aux personnes de plus de 25 ans[8], dont les femmes (veuves ou célibataires)[9], chargées d'élire, au niveau des consultes communales, les délégués de la Diète, qui détient le pouvoir législatif et élit elle-même un conseil d'État présidé par le général en chef, et un syndic chargé de veiller au bon fonctionnement de l'administration et de contrôler les magistrats[8]. Cette constitution est la première constitution au monde à accorder le droit de vote aux femmes[10].
Il s'agit d'une « démocratie de notables » pour Pierre Antonetti, d'une « dictature de salut public tempérée par l'influence des notables » pour Fernand Ettori, de l'œuvre « d'un homme d'action plus que d'un législateur » pour Francis Pomponi : le vote est en fait réservé aux seuls chefs de famille dans les communautés villageoises ; le suffrage universel est remplacé en 1764 par le suffrage indirect ; la souveraineté populaire est contrebalancée par les prérogatives de Paoli, qui peut convoquer aux séances de la Diète des personnes non élues et réunir des consultes particuliers ; l'institution du généralat à vie restreint le système démocratique ; la Diète n'est réunie qu'une à deux fois par an pour des durées très courtes (deux à trois jours) ; au sein de cette Diète siègent, à côté des élus, des membres de droit: ecclésiastiques, anciens magistrats, frères et fils de ceux qui sont « morts pour la patrie » et « patriotes zélés et éclairés » ; un droit de veto suspensif est reconnu en 1764 au conseil d'État sur les décisions de la Diète ; les principali dominent la vie publique et concentrent la réalité du pouvoir (podestats, pères du commun, conseillers d'État, juges, etc.). Par ailleurs, en raison des importants pouvoirs détenus par le conseil d'État et Paoli en matière de justice, la séparation entre exécutif et judiciaire laisse la place à une confusion[8].
Toutefois la Corse apparaît alors, aux yeux des philosophes, notamment Rousseau et Voltaire[n 3], comme le premier État démocratique de l'Europe des Lumières et Paoli comme un « despote éclairé ». Le philosophe milanais Giuseppe Gorani, l’un des plus chauds partisans de la liberté en Italie, vient collaborer avec lui à la cause de l’indépendance[11].
Sur le plan économique, Paoli introduit dès 1756 la pomme de terre en Corse, fonde L'Île-Rousse (1758-1765) dans le but de concurrencer les présides génois d’Algajola et de Calvi, et fait battre monnaie à l’effigie de la nation corse à Murato (1762).
Une « imprimerie nationale » est créée à Campoloro où sont publiés les Ragguagli dell’Isola di Corsica, sorte de journal officiel . Il crée une marine de guerre et fait de Corte la capitale de la Nation corse où siège le gouvernement. Il bat une monnaie saine, et interdit la vendetta.
- Annonce du suprême Conseil général du royaume de Corse, aux très affectionnés peuples de la Nation.
« Très-chers Peuples et Compatriotes, ces vieilles animosités particulières que nous avons vu se réveiller depuis peu entre des personnes qui n'ont plus la crainte de Dieu devant les yeux, ni l'amour public dans le cœur, ayant enfanté des dissensions dont le progrès devient fatal au repos de la patrie, ont obligé nos principaux Chefs de nous convoquer à cette Consulte Générale, afin de prendre des mesures convenables pour l'affermissement de l'union commune, et pour faire agir toute la vigueur de la justice contre ceux qui tâchent d'en éluder les poursuites, en soufflant par-tout le feu de leurs passions effrénées.
Après avoir mûrement délibéré sur les moyens de parvenir à un but salutaire, nous n'en avons point trouvé de meilleur, ou de plus sûr, que d'élire un Chef Général, économique et politique du Royaume, doué de facultés éminentes, dont le pouvoir fût illimité, excepté lorsqu'il s'agirait d'affaires d'État, sur lesquelles il ne peut rien statuer sans la concurrence des Peuples ou de leurs représentans.
En conséquence on a procédé à cette élection, et tous les suffrages se sont réunis en faveur de Pascal Paoli, Seigneur dont les vertus et les qualités supérieures l'en rendent digne à tous égards.
Après une élection si générale, faite par les Chefs du Conseil de Guerre, les députés des Provinces, et les représentants respectifs des Paroisses assemblés ici, nous avons adresse une lettre de notification à ce Seigneur, et lui avons envoyé une nombreuse députation, composée des plus notables membres de l'Assemblée pour l'inviter à accepter cette charge, et à se rendre ici, afin d'y être reconnu dans la nouvelle qualité de Chef, d'y jurer solennellement d'en remplir les devoirs avec tout le zèle, l'amour et le désintéressement requis ; et d'y recevoir en même temps le serment de fidélité & d'obéissance de tous et un chacun de nous.
II a montré toute la répugnance possible à accepter un pareil fardeau, a allégué diverses raisons pour en être dispensé. Mais informé de nos résolutions en cas de refus, il a dû enfin y acquiescer, obligé de céder à la force, et hier au soir s'étant rendu ici, il a prêté son serment et reçu le nôtre.
II reste donc chargé de l'administration du Gouvernement, assisté de deux Conseillers d'État, d'un député d'entre les plus notables personnes de chaque province qui seront changés tous les mois.
Nous avons arrêté que le 3 du mois d'août prochain, une commission ambulante fera sa tournée générale pour rechercher et punir les auteurs de quantité de crimes, et particulièrement de meurtres commis depuis peu en divers endroits. La députation des Magistrats à nommer à cet effet sera dirigée par le dit Général qui fixera aussi le nombre de troupes qui sera nécessaire pour son soutien.
Nous espérons que ces arrangements auront l'approbation universelle de la Nation, puisqu'ils ne tendent qu'à l'avantage de la Patrie ; nous en-joignons à tous les Chefs et Commissaires des Paroisses de veiller de leur côté autant qu'il est en leur pouvoir, au maintien de la tranquillité publique dans leurs districts respectifs »
— Donné à San Antone di Casabianca le 15 de juillet 1755.
Négociations entre Gênes et la France, la guerre de Corse
Le royaume de France, désirant, pour des raisons stratégiques renforcer sa position en Méditerranée, trouve l’opportunité politique de s’implanter en Corse lorsque la république de Gênes, chassée de Corse et criblée de dettes, s'adresse à Louis XV.
Aux termes du traité de Versailles, signé le , la France prête deux millions de livres à Gênes, qui donne en garantie la Corse, sur laquelle le doge n'exerce plus qu'une autorité nominale.
Ayant eu connaissance du traité de Versailles, Paoli réunit une consulte le à Corte, à l'occasion de laquelle il déclare : « Jamais peuple n'a essuyé un outrage plus sanglant […]. On ne sait pas trop qui l'on doit détester le plus de celui qui nous vend ou de celui qui nous achète […]. Confondons-les dans notre haine puisqu'ils nous traitent avec un égal mépris. »
Bien décidés à défendre leur indépendance, les forces paolistes remportent plusieurs victoires face aux troupes françaises, la plus célèbre étant celle de Borgo le , où le corps français (3 700 hommes) doit battre en retraite devant les 4 000 hommes de Paoli. Cependant, fortes de quelque 20 000 soldats, les troupes de Louis XV remportent une victoire décisive le à Ponte Novu.
Les troupes corses mises en déroute, Paoli, contraint à l’exil, quitte la Corse. Il est successivement reçu par le grand-duc de Toscane, par l'Empereur, le stathouder des Pays-Bas, avant d'être reçu et accueilli par le roi de Grande-Bretagne le .
Discours du général Paoli 1768
« Le Babbu di a Patria (« Père de la Patrie »), tel que le surnommaient les Corses, a écrit dans ses Lettres [12] le message suivant en 1768 contre les envahisseurs français : "Nous (les Corses) sommes des Italiens par la naissance et par les sentiments, mais avant tout par la langue, les coutumes, les traditions et tous les Italiens sont frères devant l'Histoire et devant Dieu…. En tant que Corses nous ne voulons être ni esclaves, ni “rebelles” et en tant qu'Italiens nous avons le droit à être traités comme tous les autres frères italiens…. ou nous ne serons rien… Nous gagnerons avec honneur ou nous mourrons (contre les Français) avec nos armes dans nos mains… Notre guerre de libération est sainte et juste, au même titre qu'est saint et juste le nom de Dieu, et juste ici sur nos montagnes, apparaîtra pour toute l'Italie le soleil de liberté…." (« [Noi Corsi] Siamo Italiani per nascita e sentimenti, ma prima di tutto ci sentiamo italiani per lingua, costumi e tradizioni… E tutti gli italiani sono fratelli e solidali davanti alla Storia e davanti a Dio… Come Corsi non vogliamo essere né servi e né "ribelli" e come italiani abbiamo il diritto di essere trattati uguale agli altri italiani… O non saremo nulla… O vinceremo con l'onore o moriremo con le armi in mano… La nostra guerra di liberazione è santa e giusta, come santo e giusto è il nome di Dio, e qui, nei nostri monti, spunterà per l'Italia il sole della libertà. »)
Pasquale Paoli a même voulu que la langue italienne soit la langue officielle de sa république corse. Sa Constitution corse de 1755 était en italien. En outre, en 1765 Paoli a fondé dans la ville de Corte la première université de Corse (où l'enseignement a été fait en italien). Il est important de préciser qu'à cette époque le corse, comme les autres "dialectes" italiens, ne s'écrit pas (sauf le vénitien) bien qu'il existe dés XVIIIéme siècle des textes écrits en corse.
Braves Corses, courageuse jeunesse, mes chers et généreux compatriotes !
Toutes les Nations qui furent zélées pour leur liberté, comme l'est la nôtre, éprouvèrent des vicissitudes qui ont éternisé leur nom. On a que des peuples, non moins courageux, non moins puissants que nous, ont détruit la haine et fait échouer par leur fermeté les desseins démesurés de leurs ennemis. Si pour maintenir la liberté, il ne fallait rien de plus que de désirer, certainement tout le monde en jouirait. Mais ce précieux joyau ne peut s'acquérir que par la vertu et le courage qui font triompher de tous les obstacles. La condition et les prérogatives d'un peuple libre sont trop considérables pour pouvoir en donner une juste idée ; aussi sont-elles l'objet de l'étonnement et de l'envie de tous les hommes. Maintenant, intrépide jeunesse, voici le moment le plus critique.
Si nous ne nous forçons de braver le danger qui nous menace, c'est fait de notre réputation et de notre liberté. En vain jusqu'à ce jour nous nous sommes consolés par la considération de notre héroïsme. En vain nos ancêtres et nos chefs se sont donné tant de pénibles soins ; en vain ils ont répandu tant de sang d'une manière si glorieuse. Non, fameux et magnanimes défenseurs, qui avez sacrifié votre vie pour nous obtenir et conserver notre liberté, ne craignez pas que vos descendants vous fassent rougir de honte. Ils sont fermement résolus de suivre vos glorieuses traces, et de mourir plutôt que de porter le joug.
On nous fait craindre d'avoir à mesurer nos armes contre celles des Français ; c'est ce que nous ne pouvons nous imaginer. Jamais nous ne croirons que le Roi Très-Chrétien, après avoir été médiateur dans notre différend avec les Génois, devienne aujourd'hui notre ennemi, et que Sa Majesté s'unisse assez étroitement à la république de Gênes pour vouloir soumettre un peuple également libre et plein de grandeur âme. Néanmoins au cas que la chose fût aussi réelle qu'elle paraît être, et que le plus grand des monarques du monde s'armât pour faire la guerre à une nation si faible et si peu nombreuse, nous devons tout espérer de notre courage. Persistons fermement dans la généreuse résolution de vivre et de mourir indépendants. Ce discours ne s'adresse point aux âmes lâches et timides. S'il s'en trouvait de telles parmi nous, nous les renoncerions pour nos compatriotes.
Tous les dignes corses sont animés du plus beau feu, du plus intrépide courage, du zèle le plus ardent pour la liberté. Je compte autant de héros que de Corses. Voici l'occasion de vous montrer dignes de vous. Des troupes étrangères ont débarqué sur nos côtes pour risquer leur vie en sauveur d'une République tyrannique. Craindrions-nous de sacrifier la nôtre pour notre liberté et notre conservation.
Généreuse jeunesse, chacun de nous est convaincu qu'il ne peut survivre à la perte de là liberté, à la ruine de la patrie. Jurons-tous de défendre l'une et l'autre jusqu'à la dernière goutte de notre sang. II n'est pas aisé de vaincre un peuple libre, et rien n'est impossible aux âmes nobles et magnanimes. »
Premier exil et retour en Corse
Paoli part en exil avec 500 ou 600 de ses partisans. Embarqué à destination de la Grande-Bretagne, il se fait acclamer à son passage par ses admirateurs d'Italie et de Grande-Bretagne, en passant par l'Autriche ou encore les Pays-Bas. Son combat est en effet devenu célèbre à travers l'Europe grâce au récit de voyage du Britannique James Boswell, An account of Corsica: the journal of a tour to that island and memoirs of Pascal Paoli (1768).
Après un exil de vingt ans, il se rallie à la Révolution française (voir décret de novembre 1789). Rappelé en 1790 dans sa patrie, son voyage de Paris en Corse est une véritable marche triomphale ; il est accueilli en particulier par Lafayette. Il est reçu le par l'Assemblée nationale puis, le 26, par le club des Jacobins alors présidé par Robespierre, qui l'admet à l'unanimité en son sein[12]. Louis XVI le nomme commandant de l'île. Il débarque le à Macinaggio pour son retour en Corse, où il est accueilli triomphalement par la population. Le , il est promu au grade de lieutenant général.
Cependant, les relations entre Paoli et la Convention se ternissent, notamment à la suite de l'échec de l'expédition de Sardaigne et les manigances de Pozzo di Borgo, homme lige de Paoli[13]. Il contrôle de plus en plus le directoire de Corse et met des hommes qui lui sont proches.
La légende actuelle décrit Paoli comme hostile à la France, ce qui est désormais contredit . Paoli était opposé au royaume de France qui ne respectait pas les libertés de ses sujets. De 1790 à 1793, il trouve que les droits accordés au peuple par la Révolution française ressemblent grandement à ses principes, mais il trouve que la Révolution se dévoie et prend un tournant extrême. La loge des francs-maçons de Bastia est dévastée. Il écrira alors : « La France de maintenant, ce ne sont plus les idées de tolérance d’il y a trois ou quatre ans[5] ». Alors, il va songer à faire sortir la Corse de cette folie meurtrière en regardant discretement du côté d’une monarchie parlementaire, l’Angleterre, où il compte des amis francs-maçons. À la suite de la défection de Dumouriez, la Convention ordonne le l'arrestation de Paoli, dont le pouvoir était contesté et les tractations avec l'Angleterre suspectées, et le déclare « traître à la République française. »
En réponse, Paoli enclenche une épuration des opposants à son autorité (notamment la famille Bonaparte) et prend le contrôle d'une grande partie de l'île. Une Consulte générale se réunit à Corte le , de l'aspect démocratique de laquelle on peut douter (des partisans de Paoli ont empêché les opposants de venir voter). Entièrement entre ses mains, celle-ci l'élève au rang de Babbu di a Patria (« Père de la Patrie »), et ses représentants jurent fidélité au roi de Grande-Bretagne et à la constitution que ce prince a offerte, qui établit un Parlement et un vice-roi. Le rapprochement avec la Grande-Bretagne s'accélère pour chasser les partisans de la Terreur en Corse et fonder un royaume anglo-corse. Paoli s'adresse officiellement à la Grande-Bretagne dont le gouvernement, saisissant avec empressement une semblable occasion d'augmenter ses possessions, envoie aussitôt dans la Méditerranée une flotte sous le commandement de l'amiral Hood, avec ordre de s'emparer de la Corse. Les forces françaises qui se trouvent dans l'île sont en trop petit nombre et trop désorganisées par les purges révolutionnaires pour pouvoir résister longtemps. Les villes maritimes ont beaucoup à souffrir. Calvi surtout se fait remarquer par sa résistance à l'occupation anglaise et est entièrement ruinée. Paoli use de tout son pouvoir pour imposer le passage de l'île sous domination britannique. L'ambition personnelle le motive également.
Le Royaume anglo-corse et le second exil
Écarté par les Britanniques du titre de vice-roi, Paoli, mécontent de leur conduite, se retire à Monticello. Toutefois, ses ennemis jugeant plus prudent de se débarrasser d'hommes dont l'influence est encore assez grande pour faire perdre aux Britanniques tout ce qu'il leur a donné, le vice-roi, Sir Gilbert Elliot, demande à son gouvernement de le rappeler en Grande-Bretagne.
Il quitte la Corse avec regret, mais résigné, et retourne à Londres pour un exil définitif, où il meurt le , à l'âge de 81 ans. Il avait écrit qu'il voulait faire venir en France les petits-enfants de ses sœurs, élevés en Toscane : « Maintenant que la Corse appartient à l’entité française, il faudrait que mes petits-neveux viennent faire leurs études en France, parce que je voudrais qu’un jour ils puissent briller dans le monde et surtout défendre la mémoire de leur grand-oncle (c’est-à-dire lui), de leur arrière-grand-père (Hyacinthe) et pour redire ce que nous avons fait[5]. »
Cet homme dont la vie privée est mal connue laisse, par son testament, une somme importante pour fonder à Corte une université, et à Morosaglia une École primaire supérieure.
Le mythe de Paoli, Babbu di a Patria (« Père de la Patrie »), est encore très vivant et présent dans l'île, dans une bonne frange de la population. Son corps a initialement reposé au cimetière de St Pancras Old Church à Londres, jusqu'au transfert de ses cendres dans son village natal de Morosaglia, à l'initiative de Tito Franceschini-Pietri, son lointain neveu, secrétaire particulier de Napoléon III. Un buste a été placé dans l'abbaye de Westminster.
Élection posthume
En mars 1838 deux candidats aux élections législatives de Corse, Joseph Antoine Limperani et Xavier de Casabianca, sont en concurrence. Leurs électeurs sont peu nombreux car le suffrage est alors censitaire, se sont trouvés à égalité avec le même nombre de suffrages. Pour gagner du temps attendant quelques élécteurs retardataires ils font voter tous deux au 2e tour pour Pascal Paoli, mort en 1807. Le défunt est élu ce qui laisse du temps pour de nouvelles élections. Mais le geste avait aussi un caractère car l'ensemble de la classe politique corse était indigné par la non création d'une Université à Corte malgré le legs du Général.
À Paris l'artifice a fait scandale, la Chambre des députés s'estime bafouée, le gouvernement s'émeut, la presse se déchaine contre les mœurs électorales insulaires. Néanmoins en , après invalidation du scrutin, Limperani est élu et l'affaire est oubliée[14].
Hommages divers
Dans l'imaginaire collectif il est le compère de Grossu Minutu et l'ami de Zampaglinu.
L'université de Corse, qu'il avait fondée sous le généralat en 1765, fermée par l'armée de Louis XV en 1769 et rouverte en 1981, porte son nom. Il y avait eu au XIXe siècle une école Paoli à Corte, fondée et financée par son héritage.
Aux États-Unis, les Fils de la Liberté se disaient inspirés par Paoli et son combat contre le despotisme. Ebenezer McIntosh, l'un des chefs des Fils de la Liberté, baptisa son fils Paschal Paoli McIntosh en son honneur. En 1768, le rédacteur en chef du New York Journal décrivit Paoli comme « le plus grand homme de la terre ».
Aujourd'hui, pas moins de cinq communes américaines portent le nom de « Paoli ». Notamment en Pennsylvanie, où la ville doit son nom à la « General Paoli's Tavern », un point de rencontre des Fils de la Liberté, dans l'Indiana, le Wisconsin, l'Oklahoma et le Colorado.
C'est ainsi que, lors de la guerre d'indépendance des États-Unis, une bataille a opposé l'armée continentale des insurgents aux troupes britanniques à Paoli (Pennsylvanie) en septembre 1777[15]. Aujourd'hui la ville a 5 000 habitants.
Le , dans le cadre des commémorations du bicentenaire de la mort de Paoli, le cinéaste Magà Ettori organise au Sénat, sous l'égide du Ministère de la Culture et de la Communication, un colloque intitulé « Paoli, un homme des lumières ».
Enfin, en 2003, un des plus imposants navires mixtes de la SNCM a été baptisé du nom de Pascal Paoli.
En 2005 le groupe corse L'Arcusgi a créé la chanson L'arcusgi di Pasquale.
En 2016, le groupe Voce Ventu créé la chanson O Generale.
- Buste de Pascal Paoli sur la grande place de L'Île-Rousse.
- Détail de la plaque du buste de Pascal Paoli.
- Buste de Pascal Paoli (place de la Libération à Sartène).
- Statue à l'entrée du village de Morosaglia.
- Plaque sur la façade du couvent Saint-Antoine de Casabianca.
- Place Pascal-Paoli à Rome
Notes et références
Notes
- ↑ Ou Pasquale de' Paoli ou Pasquale Paoli.
- ↑ La constitution de la Corse est écrite, autour du Général, par des juristes insulaires. Un projet de constitution, dû à Rousseau, ne fut finalement pas retenu, parce que paraissant trop loin des réalités insulaires de l'époque.
- ↑ Jean-Jacques Rousseau, Du contrat social, 1762, chapitre 10 livre II : « Il est encore en Europe un pays capable de législation ; c'est l'île de Corse. La valeur et la constance avec laquelle ce brave peuple a su recouvrer et défendre sa liberté mériterait bien que quelque homme sage lui apprît à la conserver. J'ai quelque pressentiment qu'un jour cette petite île étonnera l'Europe. »
Références
- 1 2 « Pascal Paoli, père de la Patrie corse - Esprit des Lumières ».
- 1 2 « Le Musée de Morosaglia » [PDF].
- ↑ Mourre, Dictionnaire encyclopédique d'histoire, nouvelle édition, Paris, Larousse-Bordas, , p. 4146
- ↑ Michel Vergé-Franceschi, « Pascal Paoli, un Corse des Lumières », Cahiers de la Méditerranée, lire en ligne.
- 1 2 3 Michel Vergé-Franceschi, op. cit.
- ↑ Cette inimitié prit fin par une alliance, à Monticello, entre Leonetti, neveu du général de la nation corse, et Felicina de Fabiani.
- ↑ Antoine Dominique Monti, La grande révolte des Corses contre Gênes 1729-1769, ADECEC, 1979.
- 1 2 3 Jean-Claude Di Pasquale, Les Fils de la liberté : les fils de Pasquale Paoli, Édilivre, 2007, 426 pages, p. 177-180, (ISBN 2917135603).
- ↑ Lucien Felli, « La renaissance du Paolisme ». M. Bartoli, Pasquale Paoli, père de la patrie corse, Albatros, 1974, p. 29 : « Il est un point où le caractère précurseur des institutions paolines est particulièrement accusé, c'est celui du suffrage en ce qu'il était entendu de manière très large. Il prévoyait en effet le vote des femmes qui, à l'époque, ne votaient pas en France. »
- ↑ Philippe-Jean Catinchi et Josyane Savigneau, « Les femmes : du droit de vote à la parité », Le Monde.fr, (ISSN 1950-6244, lire en ligne, consulté le )
- ↑ (en) « Gorani, Giuseppe », Enciclopedia Treccani (consulté le ).
- ↑ Gérard Walter, Maximilien de Robespierre, Gallimard, 1989, p. 142-143.
- ↑ Max Gallo, Napoléon, t. I : Le Chant de départ, Robert Laffont, 1997.
- ↑ Recueil critique de jurisprudence et de législation, , 870 p. (lire en ligne), p. 238.
- ↑ Thomas J. McGuire, Battle of Paoli, Stackpole Books, 2006, 270 pages, (ISBN 0811733378). Ce fut une victoire britannique
Source partielle
« Pascal Paoli », dans Charles Mullié, Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850, [détail de l’édition]
Voir aussi
Bibliographie
- Petru Antoni, Par forza o par amore ! « Da a Pax Romana à Ponte Novu », Éditions Albiana/CCU, Collection Arcubalenu, , 236 pages, (ISBN 978-2-84698-210-8).
- Petru Antoni, Corse De la Pax Romana à Pascal Paoli, Paris, L'Harmattan 2009, 252 pages, collection Roman historique. Préface de Jacques Thiers (traduction française de Par Forza o par Amore) (ISBN 978-2-296-10175-3).
- Daniel Arnaud, La Corse et l'idée républicaine, Paris, L'Harmattan, 2006.
- Marie-Thérèse Avon-Soletti, La Corse de Pascal Paoli: Essai sur la Constitution de la Corse, 2 vol., Marge, 1999, 1200 pages (ISBN 2865231380).
- M. Bartoli, Pasquale Paoli, Corse des Lumières, DCL Éditions, 1999 (dernière édition).
- Francis Beretti, Pascal Paoli et l'image de la Corse au dix-huitième siècle: le témoignage des voyageurs britanniques, Voltaire Foundation at the Taylor Institution, 1988, 393. (ISBN 0729403645).
- Madeleine & Jean-Yves Coppolani, Essai de présentation de pensée politique de Pascal Paoli à l'époque de la révolution française, travaux et recherches de la faculté de droit et des sciences économiques de l'université de Nice, Faculté de droit et des sciences économiques, 1978.
- Pasquale Constanzo, Costituzione della Corsica 1755. Testo a fronte, Macerata, Liberlibri, coll. Il monitore Costituzionale 7, 2008.
- Matthieu Fontana, La constitution du généralat de Pascal Paoli en Corse, 1755-1769, Bonvalot-Jouve éditeur, Paris, 1907 (lire en ligne)
- Eugène F.-X. Gherardi, Pasquale Paoli : Portraits. Évocations littéraires et représentations historiques (XVIIIe – XIXe siècles), Ajaccio, Albiana, 2007.
- Antoine-Marie Graziani, Pascal Paoli, Père de la patrie corse, Tallandier, Paris, 2002.
- Jean-Baptiste Marchini, Pasquale Paoli, correspondance (1755-1769), la Corse : État, nation, histoire, Serre, 1985.
- Georges Oberti, Pasquale de Paoli, Éditions Pasquale de Paoli, 1990.
- Pascal Paoli, Pascal Paoli à Maria Cosway: lettres et documents, 1782-1803, présentation de Francis Beretti, Voltaire Foundation, 2003, 248 p.
- Francis Pallenti, Pascal Paoli, ou, La leçon d'un « citoyen du ciel », Albiana, 2004, 106 p., (ISBN 2846980950).
- Michel Vergé-Franceschi, Paoli, un Corse des Lumières, Fayard, Paris, 2005.
- Paul-Michel Villa, L'Autre vie de Pascal Paoli, Alain Piazzola, Ajaccio, 1999.
- Michel Vincentelli, Un Agent secret de la république de Gênes: Pasquale Paoli, Pensée universelle, 1976, 245 p.
- François Quastana, Victor Monnier (éd.), Paoli, la Révolution Corse et les Lumières, Actes du colloque international organisé à Genève, le , Ajaccio, Alain Piazzola, Genève, Schulthess, 2008.
- René Santoni, L’Œuvre posthume de Pascal Paoli, Paris, éditions René Santoni, 2013.
- Michel Vergé-Franceschi, Paoli, un Corse des Lumières, Librairie Arthème Fayard, Paris, 2005 (ISBN 978-2-213-64866-8)
- Michel Vergé-Franceschi, Paoli, un Corse des Lumières, dans Cahiers de la Méditerranée, 2006, no 72 (lire en ligne)
Romans
- Marie-Paule Dolovici, Pasquale Paoli et la fille de l'aube, Editions Le Bord de l'eau, 2017. Ouvrage de fiction sur la vie amoureuse de Paoli.
- Francesco Domenico Guerrazzi, Pascal Paoli ou la Défaite de Ponte Novu, Editions Albiana, 2012. Histoire romancée de toute cette période.
Biographie en bande dessinée
- Frédéric Bertocchini (scénario), Éric Rückstühl (dessins) et Jocelyne Charrance (couleurs), La Jeunesse de Paoli, tome 1, Éditions DCL, Ajaccio, 2007, 46 p., (ISBN 978-2-35416-006-7).
- Frédéric Bertocchini (scénario), Éric Rückstühl (dessins) et Rémy Langlois (couleurs), Le Père de la Patrie, t. 2, Éditions DCL, Ajaccio, 2008, 46 p., (ISBN 978-2-35416-015-9).
- Frédéric Bertocchini (scénario), Éric Rückstühl (dessins) et Rémy Langlois (couleurs), Ponte Novu, t. 3, Éditions DCL, Ajaccio, 2009, 46 p., (ISBN 978-2-35416-023-4).
- Frédéric Bertocchini (scénario), Éric Rückstühl (dessins) et Véronique Gourdin (couleurs), Les Pendus du Niolu, t. 4, Éditions DCL, Ajaccio, 2019, 46 p.,
- Frédéric Bertocchini (scénario), Éric Rückstühl (dessins) et Rémy Langlois (couleurs), L'Intégrale, Éditions DCL, Ajaccio, 2013, 180 p.
Filmographie
- 2008 : Et maintenant monsieur Paoli ? de Magà Ettori – France 3 Corse (avec Jean-Francois Rémi, Lionel Tavera, Jean-Michel Ropers, Jean-François Peronne, Philippe Ambrosini).
- 2015 : Le moyen-métrage Les Exilés de Rinatu Frassati raconte l'histoire d'un jeune soldat français qui part à la rencontre de Paoli pour lui remettre une mysterieuse lettre.
Pièce de théâtre
- 2007 : L'Héritage de Pasquale Paoli, pièce de Magà Ettori, est interprété à l'occasion du bicentenaire de la mort de Paoli, par Jean-François Remy (Comédie-Française). Reportage France 3.
Comédie musicale
- 2008 : La Révolution corse de Magà Ettori (avant-première nationale au Casino de Paris). Livret et mise en scène de Magà Ettori - Musique de Patrice Bernardini – Interprètes : Patrice Bernardini, Jacky Micaelli, Antoine Ciosi, Voce Isulane, Maryse Nicolaï, Michèle Sammarcelli, Évelyne Ferri, Mathieu Maestrini, Larenza Ceccaldi, Tony Sampieri. – TF1 Journal de 13h.
Articles connexes
- Histoire de la Corse
- République corse
- Constitution corse
- Royaume de Corse (1794-1796)
- Constitution du Royaume de Corse
- Hyacinthe Paoli
- Irrédentisme italien en Corse
- Université de Corse
- Musée Pascal-Paoli
- Paoli (Indiana)
Liens externes
- Ressources relatives aux beaux-arts :
- (en) National Portrait Gallery
- (en + sv) Nationalmuseum
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :