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Pascal Quignard
Pascal Quignard en 2013.
Biographie
Naissance
Nationalité
Activité
Père
Jacques Quignard (d)
Autres informations
Membre de
Genres artistiques
Conte, essai, roman, fragment, traité
Site web
Distinction
Prix de la langue française (1991)
Grand prix du roman de l'Académie française (2000)
Prix Goncourt (2002)
Œuvres principales
  • Petits Traités (1981-1990)
  • Les Tablettes de buis d’Apronenia Avitia (1984)
  • Le Salon du Wurtemberg (1986)
  • La Leçon de musique (1987)
  • Les Escaliers de Chambord (1989)
  • Tous les matins du monde (1991)
  • Le Sexe et l'Effroi (1994)
  • La Haine de la musique (1996)
  • Vie secrète (1998)
  • Terrasse à Rome (2000)
  • Les Ombres errantes (2002)
  • Villa Amalia (2006)

Pascal Quignard, né le à Verneuil-sur-Avre (Eure), est un écrivain français. Il est lauréat du prix Goncourt 2002 pour Les Ombres errantes, publié chez Grasset.

Par ailleurs violoncelliste, il fonde le Festival d'opéra et de théâtre baroque de Versailles. L'un de ses livres les plus connus est certainement le court roman Tous les matins du monde, adapté au cinéma dès l'année de sa parution par Alain Corneau.

Biographie

Petit-fils de Charles Bruneau par sa mère, fils de Jacques Quignard, enseignant de lettres et écrivain[1], Pascal Quignard naît le à Verneuil-sur-Avre[2],[3]. Il est l'aîné d'un frère devenu professeur de mathématiques et, comme lui, violoncelliste.

Il fait des études de philosophie à l'université de Nanterre, où il obtient une licence.

Son premier livre est un essai, consacré à Leopold von Sacher-Masoch (L'Être du balbutiement au Mercure de France, 1969), qui lui vaut d'être remarqué par Louis-René des Forêts chez Gallimard. Ce dernier l'invite[4] à collaborer à la revue L'Éphémère, qui rassemble notamment Yves Bonnefoy, André du Bouchet, ou encore Philippe Jaccottet, Michel Leiris.

En 1969, à la demande de Paul Celan, Quignard traduit Alexandra[5], la dernière tragédie grecque du monde antique, écrite par Lycophron. Il devient parallèlement lecteur au Mercure de France et chez Gallimard, où il entre au comité de lecture en 1976. Il publie plusieurs essais, sur Maurice Scève, Lycophron et Michel Deguy, un récit en 1976, Le Lecteur, considéré par certains comme largement inspiré de la pensée de Maurice Blanchot, puis un premier roman, Carus, qui reçoit le prix des Critiques en 1980.

Il publie alors, parallèlement à son œuvre chez Gallimard, divers textes pour de petits éditeurs, comme Le Collet de Buffle, Orange Export Ltd, Clivages, Éditions de l'Amitié, Claude Blaizot, Chandeigne, Patrice Trigano, puis chez des éditeurs plus importants comme Fata Morgana, P.O.L ou Flohic, par exemple.

Gallimard publie deux romans qui le font connaître du grand public : Le Salon du Wurtemberg en 1986 et Les Escaliers de Chambord en 1989. Il devient alors secrétaire général pour le développement éditorial chez Gallimard.

La publication des huit volumes des Petits Traités aux éditions Maeght en 1990, réédités dans la collection Folio en 1991, dévoile l'étendue de ses lectures et semble consacrer son abandon à la littérature seule. Cette même année, il écrit le roman Tous les matins du monde, bientôt adapté au cinéma par Alain Corneau, avec pour interprètes notamment Jean-Pierre Marielle, Gérard et Guillaume Depardieu, et dont il cosigne le scénario. Cette œuvre assoit la réputation de Quignard comme un des auteurs importants de l'époque. Elle suscite en outre l'attrait du public pour la musique de Marin Marais et celle de Sainte-Colombe.

L'année 1994 se révèle d'une fécondité littéraire exceptionnelle, et voit paraître Le Sexe et l'effroi qui marque une rupture dans la vie et l'œuvre de Quignard. L'écrivain renonce brutalement à toute position dans l’édition. Il démissionne de ses fonctions éditoriales, puis abandonne toute carrière musicale. Il se consacre exclusivement à la littérature[6].

À la suite d'un accident cardiaque, Quignard est hospitalisé d'urgence en 1997. Cette expérience lui inspire Vie secrète, qui mêle la fiction, la théorie, la dialectique, le rêve, la nouvelle, le journal intime, le roman, le récit, la poésie, l'essai, l’art épistolaire, le fragment, l'aphorisme. Cette nouvelle forme littéraire, héritée à la fois des Tablettes de buis d’Apronenia Avitia, des Petits traités, de Rhétorique spéculative, oriente alors de manière décisive son œuvre (« en moi tous les genres sont tombés », dit-il).

Il écrit encore des romans (Terrasse à Rome, qui reçoit le Grand prix du roman de l'Académie française en 2000, Villa Amalia en 2006), mais il déclare avec insistance ne vouloir plus guère écrire que les différents volumes (peut-être vingt ou trente) de Dernier royaume, qui regroupe, recense, résume et recoupe tous les thèmes de son œuvre. Les trois premiers volumes sont publiés en 2002, deux autres suivent en 2005. Le premier volume reçoit le prix Goncourt, associé aux deux autres, après d'âpres discussions ; sa récompense suscite la colère de quelques membres de l'académie[7] et des réactions variées[8].

En 2005-2006, les Éditions Galilée rééditent l'ensemble des textes rares ou introuvables de son œuvre, dans leur version revue, augmentée et définitive, agrémentée de quelques inédits. Son roman Villa Amalia met en scène un personnage habité par le vœu de tout quitter, de ne plus être soi et d'aller se découvrir ailleurs. C'est aussi un retour à la musique, après la Haine de la musique[9]. Benoît Jacquot adapte le roman au cinéma sous le même titre de Villa Amalia. Elles republient aussi un essai sur Georges de La Tour, déjà publié aux éditions Flohic en 1991.

Depuis qu'il a entrepris l'écriture du cycle nommé Dernier Royaume, Quignard oriente sa réflexion sur le passé lointain et figé (le Jadis), le passé en mouvement (le sien propre et récent), le conte et la fonction du langage : « Dire que nous sommes des êtres de langage, comme le fait la société, est profondément faux. […] Nous ne sommes pas des êtres parlants, nous le devenons. Le langage est un acquis précaire, qui n'est ni à l'origine ni même à la fin car souvent la parole erre et se perd avant même que la vie cesse. »

En 2016-2018, Pascal Quignard se met[10],[11],[12]

« à errer de théâtre en théâtre, pendant trois ans, pour la tournée de "La Rive dans le noir", [...] intrigue, sur l'espace d'une heure, à laquelle participaient une jeune femme très belle, une corneille âgée et une chouette effraie qui sortait de son œuf. (p. 151, La vie n'est pas une biographie, 2019) »

Aperçu de son œuvre

Son œuvre est aujourd'hui considérée comme l'une des plus importantes de la littérature française contemporaine. Elle a fait l'objet de plusieurs études. Le travail de Quignard a été l'objet d'un colloque en 2004 à Cerisy-la-Salle (publié par Galilée en 2005), dirigé par Philippe Bonnefis et Dolorès Lyotard. On peut y lire des contributions de Philippe Forest, Pierre Lepape, Danielle Cohen-Levinas, Michel Deguy, Jean-Luc Nancy, Geoffrey Bennington et Chantal Lapeyre-Desmaison. L'œuvre de Pascal Quignard est complexe[13],[14]. On peut la situer dans la lignée d'écrivains comme Maurice Blanchot, Georges Bataille, Emmanuel Levinas, Louis-René des Forêts ou encore Gérard Macé.

La permanence des thèmes, leur éventuel ressassement, rend difficile le découpage de frontières entre genres chez Quignard. Parmi ces thèmes, on peut mentionner: le silence, la lecture, la mort, la fascination ou sidération, l'évocation d'une forme particulière de scène primitive liée à la sexualité ; ou encore la figure du jadis[15],[16].

Daniel S. Larangé attire l'attention sur la dimension mystique de cette œuvre en fragmentation, déterminant alors les liens qui la relient à la mystique rhénane revue au prisme de la philosophie de l'altérité. En effet, le style de l'écrivain se démarque par toute une réflexion sur le morcellement et l'atomisation des êtres et de la langue, aboutissant ainsi à une « théosigie », au silence de Dieu[17]. « En vain se dit-on athée. Bien qu'il faille coûte que coûte s'affranchir des dominants de l'enfance, fuir les tyrans, s'éloigner des dieux, c'est en vain qu'on le prétend. L'imprégnation définit l'inoubliable. Il est très difficile de laisser absolument vide la place de Dieu le Père» (Performances de ténèbres, p.214).

Les spécialistes de l’œuvre de Pascal Quignard dont Chantal Lapeyre-Desmaison et Agnès Cousin de Ravel, ainsi que le Groupe de Recherche Identités et Cultures (GRIC) ont organisé du 29 au un colloque international intitulé « Les lieux de Pascal Quignard » à l'Université du Havre. Le colloque a travaillé sur l’importance des lieux physiques et mentaux chez l’écrivain. En , le colloque de Cerisy (sous la direction de Mireille Calle-Gruber, Irène Fenoglio et Jonathan Degenève) lui a été consacré.

Son style et ses thèmes sont si particuliers qu'ils en deviennent imitables. Laurent Nunez, dans son roman Les Récidivistes (Payot, 2014), a ainsi composé une centaine de pages « quignardiennes » sur le mythe de Kronos.

Œuvres

Dernier Royaume

Cette œuvre, toujours en cours, développe les réflexions de l’auteur sur ses thèmes privilégiés. Tous les genres se succèdent dans les très nombreux chapitres, contes, notes, listes, essais, fragments de romans, journal, etc.

  1. Les Ombres errantes (Dernier Royaume, tome I), éditions Grasset, 2002 (Prix Goncourt 2002)
  2. Sur le jadis (Dernier Royaume, tome II), Grasset, 2002
  3. Abîmes (Dernier Royaume, tome III), Grasset, 2002
  4. Les Paradisiaques (Dernier Royaume, tome IV), Grasset, 2005
  5. Sordidissimes (Dernier Royaume, tome V), Grasset, 2005
  6. La Barque silencieuse (Dernier Royaume, tome VI), Le Seuil, 2009
  7. Les Désarçonnés (Dernier Royaume, tome VII), Grasset, 2012
  8. Vie secrète (Dernier Royaume, tome VIII), Gallimard, 1997, repris en poche chez Folio-Gallimard, 1999
  9. Mourir de penser (Dernier Royaume, tome IX), Grasset, 2014
  10. L'Enfant d'Ingolstadt (Dernier Royaume, tome X), Grasset, 2018, 272 pages (ISBN 978-2-246-817-932)
  11. L'Homme aux trois lettres, (Dernier Royaume, tome XI), Grasset, 2020[18]
  12. Les Heures heureuses (Dernier Royaume, tome XII), Albin Michel, 2023

Traités

  • Petits traités, Tome I, avec un traité de gravure de Louis Cordesse, Clivages, 1981
  • Petits traités, Tome II, Clivages, 1983
  • Petits traités, Tome III, Clivages, 1984
  • Petits traités, Tome I à VIII, avec des dessins d’Aki Kuroda, Maeght, 1990

Récit

  • Le Lecteur, éditions Gallimard, 1976 ; Gallimard folio, 2014
  • La Raison, le Promeneur, 1990
  • Tous les matins du monde, Gallimard, 1991

Romans

  • Carus, Gallimard, 1979
  • Les Tablettes de buis d’Apronenia Avitia, Gallimard, 1984
  • Le Salon du Wurtemberg, Gallimard, 1986
  • Les Escaliers de Chambord, Gallimard, 1989
  • L'Amour conjugal, avec des gravures de Pierre Skira, Patrice Trigano, 1994
  • L'Occupation américaine, Éditions du Seuil, 1994
  • Terrasse à Rome, Gallimard, 2000, (Grand Prix du roman de l'Académie française 2000)
  • Requiem, Galilée, 2006
  • Villa Amalia (en), Gallimard, 2006
  • Les Solidarités mystérieuses, Gallimard, 2011 (ISBN 9782070784790)
  • Les Larmes, Grasset, 2016 (ISBN 978-2-246-86179-9), (Prix de littérature André-Gide 2017)
  • Dans ce jardin qu'on aimait, Grasset, 2017
  • L'Amour, la Mer, Gallimard, 2022, 388 p. (ISBN 978-2-07-280538-7)

Nouvelles

  • Le Petit Cupidon, Galilée, 2006

Contes

  • Éthelrude et Wolframm, Galilée, 2006
  • Le Secret du domaine, illustrations de Jean Garonnaire, Éditions de l’Amitié, 1980 : repris chez Galilée en 2006 sous le titre L'enfant au visage couleur de la mort
  • L'Enfant au visage couleur de la mort, Galilée, 2006
  • Triomphe du temps, Galilée, 2006
  • Princesse Vieille Reine, Galilée, 2015
  • Le Chant du marais, Chandeigne, 2016.

Essais sur la littérature

  • L'Être du balbutiement, Mercure de France, 1969 (Essai sur Sacher Masoch) 2nde édition 2013 avec une Postface
  • La Parole de la Délie : essai sur Maurice Scève, Mercure de France, 1974
  • Michel Deguy, Seghers, 1975
  • Le Vœu de silence: essai sur Louis-René des Forêts, éditions Fata Morgana, 1985, repris aux Éditions Galilée, 2005
  • La Réponse à Lord Chandos, 2020, Éditions Galilée, 88 p. (ISBN 978-2-7186-0995-9)[19],[20],[21] : Lettre de Lord Chandos à Francis Bacon (de) (1902)

Art

  • Cécile Reims grave Hans Bellmer, éditions du Cercle d'art, 2006
  • Une vie de peintre, Marie Morel avec Marie Morel, éditions Galerie B.Pont-Aven et Les amis de Marie Morel, 2014
  • Babahoum de Mogador, avec Emilie Champenois, éditions Lelivredart, 2014

Autres

  • Alexandra de Lycophron, Mercure de France, 1971 ; repris en Poésie/Gallimard, 2010 (avec postface inédite et accompagné de Zétès)[22],[23],[24].
  • Écho, suivi de Épistolè Alexandroy, Le Collet de Buffle, 1975 : repris dans Écrits de l'éphémère, éditions Galilée, 2005
  • Sang, Orange Export Ltd, 1976 : repris dans Écrits de l'éphémère, Galilée, 2005
  • Hiems, Orange Export Ltd, 1977 : repris dans Écrits de l'éphémère, Galilée, 2005
  • Sarx (avec des gravures de Gérard Titus-Carmel), Maeght, 1977 : repris dans Écrits de l'éphémère, Galilée, 2005
  • Les Mots de la terre, de la peur et du sol, avec des gravures de Louis Cordesse, Clivages, 1978 : repris dans Écrits de l'éphémère, Galilée, 2005
  • Inter aerias fagos, Orange Export Ltd, 1979 : repris chez Galilée, 2005
  • Sur le défaut de terre, avec des gravures de Louis Cordesse, Clivages, 1979 : repris dans Écrits de l'éphémère, Galilée, 2005
  • Longin, in Nouvelle Revue de psychanalyse, n° 32, 1985, (ISBN 2-07-070520-X)
  • Une gêne technique à l'égard des fragments, Fata Morgana, 1986 : repris chez Galilée, 2005
  • La Leçon de musique, Hachette, 1987
  • Albucius, POL, 1990 (ISBN 2-86744-190-0)
  • Georges de La Tour, Flohic, 1991, repris chez Galilée, 2005
  • La Frontière, livre album, Chandeigne, 1992, repris en poche chez Folio-Gallimard, 1994
  • Le Nom sur le bout de la langue, P.O.L, 1993
  • Le Sexe et l'Effroi, Gallimard, 1994
  • Les Septante, avec des peintures de Pierre Skira, Patrice Trigano, 1994
  • Rhétorique spéculative, Calmann-Lévy, 1995
  • La Haine de la musique, Calmann-Lévy, 1996 ; repris en Folio en 1997
  • Tondo, avec des pastels de Pierre Skira, Flammarion, 2002
  • Écrits de l'éphémère, Galilée, 2005
  • Pour trouver les Enfers, Galilée, 2005
  • Quartier de la Transportation (avec Jean-Paul Marcheschi), éditions du Rouergue, 2006
  • La Nuit sexuelle, Flammarion, 2007
  • Boutès, Galilée, 2008
  • Lycophron et Zétès, Poésie/Gallimard, 2010 : réédition (avec postface inédite) de la traduction de l'Alexandra de Lycophron, suivie de Zétès
  • Medea, Éditions Ritournelles, 2011 (ISBN 9782953552010)
  • Sur le désir de se jeter à l'eau, avec Irène Fenoglio, Presses Sorbonne Nouvelle, 2011, (états de Boutès)
  • L'Origine de la danse, Galilée, 2013
  • Leçons de Solfège et de piano, Arléa, 2013
  • La Suite des chats et des ânes, P.S.N., 2013
  • Sur l’image qui manque à nos jours, Arlea, 2014
  • Sur l'idée d'une communauté de solitaires, Arlea, 2015
  • Critique du jugement, Galilée,
  • Vita e morte di Nitardo, Analogon, . L'édition italienne est la première édition de ce texte.
  • Performances de ténèbres, Galilée, 2017
  • Une journée de bonheur, Arléa, 2017
  • La vie n'est pas une biographie[25], Galilée, 2019, 192 pages (ISBN 978-2-718-609-80-5)

Édition

  • Maurice Scève, Œuvres complètes, texte établi et annoté par Pascal Quignard, Mercure de France, 1974

Articles et entretiens

  • Pascal Quignard le solitaire, entretiens avec Chantal Lapeyre Desmaison, Flohic, 2001
  • « Sur la curiosité téméraire des lecteurs de romans » : écrit de Pascal Quignard in Chantal Lapeyre-Desmaison (sous la dir.), Lecteurs de fictions, Champs du Signe, Éditions universitaires du Sud, 2010.

Performances

Quignard intervient dans quelques lectures-spectacles (« récit-récital »), jusqu'en 2014.

Pour Marie Vialle, il compose, pour la scène :

  • Le Nom sur le bout de la langue (créé en 2005 à Paris), sonate de trois contes,
  • Triomphe du temps (créé en 2006 à Lyon), sonate de quatre contes,
  • Princesse Vieille Reine (2015, créé en 2015 à Paris), sonate de cinq contes[26],[27],[28].

De 2009 à 2013, en duo avec Carlotta Ikeda, il réalise et donne un spectacle de théâtre buto, Medea.

Dès avant la mort de sa partenaire (24/09/2014), et la fin de la troupe (avec Laurent Rieuf, Alain Mahe et Éric Blosse), Quignard, bouleversé par un spectacle de Luc Petton, passe à une autre étape « pour un immédiat retour au dernier Grotowski » (1933-1999), organise de rares performances de ténèbres, avec différents autres co-intervenants, dont Marie Vialle.

Parmi les performances personnelles :

  • Mourir de penser[29] (à Saint-Denis),
  • Vie et mort de Nidhard[30],[31] (à Saint-Riquier),
  • Ballet sur l'origine de langue et de la littérature françaises[32],[33] (à Vérone),
  • L'Oreille qui tombe[34], œuvre sonore et évolutive sous l'action de l'eau et du temps, réunissant performances et sculpture en collaboration avec la plasticienne Frédérique Nalbandian (première représentation à La-Valette du Var en 2016, Musée Jean Cocteau 2017),
  • Performance sur la mort et les morts de novembre (à Paris, Beaubourg),
  • La Rive dans le noir avec la collaboration de Dalila Khatir (à Châteauroux, Paris et divers lieux)[35],[36],[37]...

Il rend compte de cette expérience et de sa conception de tous les théâtres dans Performances de ténèbres (2017), à travers cette forme originaire : « c'est la laisse de mer que la marée dénude comme la nuit, chaque jour, au bout du sentier de la plage, entre l'océan et la crique de sable toujours tiède à l'ombre des ombelles et de la criste-marine » (p.207).

Prix et récompenses

  • 1991 : Prix de la langue française
  • 1998 : Grand prix de littérature de la SGDL (Société des Gens de Lettres), pour Vie secrète, Grand prix du roman de la Ville de Paris
  • 2000 : Grand prix du roman de l'Académie française, pour Terrasse à Rome (Gallimard), Prix de la Fondation Prince Pierre de Monaco
  • 2002 : Prix Goncourt, pour Les Ombres errantes (Grasset)
  • 2006 : Grand Prix Jean Giono, pour Villa Amalia (Gallimard)
  • 2023 : Prix Formentor pour l'ensemble de son œuvre

Décorations

Notes et références

  1. https://www.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/ancenis-44150/sur-les-traces-de-pascal-et-jacques-quignard-3000961.
  2. http://www.reseau-canope.fr/presence-litterature/fileadmin/fichiers/Quignard/Biographie.pdf
  3. (en) « Pascal-quignard.fr », sur pascal-quignard.fr (consulté le ).
  4. « Écrits de l’éphémère », sur www.editions-galilee.fr (consulté le )
  5. Pascal Quignard, Performances de ténèbres, Galilée, 2017, p. 83
  6. « Editions P.O.L - Les auteurs - Pascal Quignard », sur www.pol-editeur.com (consulté le )
  7. « Le 14 octobre 2002 », sur remue.net (consulté le ).
  8. « Le 14 octobre 2002 », sur remue.net (consulté le ).
  9. ( « La musique fait mal… je fuis la musique infuyable ») La Haine de la Musique.- 1996
  10. « La rive dans le noir », sur equinoxe-lagrandescene.com via Wikiwix (consulté le ).
  11. « Bienvenue dans la Theatrotheque.com », sur theatrotheque.com (consulté le ).
  12. « La Rive dans le noir - Pascal Quignard, - mise en scène Pascal Quignard,, Marie Vialle, », sur Contemporain.net, theatre-contemporain.net (consulté le ).
  13. https://www.cairn.info/revue-litterature-2009-3-page-68.htm
  14. Viart, Dominique, « Les «  fictions critiques » de Pascal Quignard – Études françaises », Études françaises, vol. 40, no 2, , p. 25–37 (ISSN 1492-1405, DOI https://doi.org/10.7202/008807ar, lire en ligne, consulté le ).
  15. « Le jadis, par rapport au passé, c'est ce surgir incessant d'une origine en tout. Et il est possible, pourquoi pas, qu'à force de retirer la lave desséchée, des oripeaux, qu'en vieillissant on puisse appartenir à une luisance plus neuve et que le "dernier regard", comme disent les Japonais, le regard de l'adieu, soit aussi le regard le plus neuf, le plus contemporain de ce qui surgit au fond de la terre, et au fond du ciel. Le Jadis est un surgir pur. C'est l'explosion céleste. Le Big Bang ne cesse de se produire. C'est être directement en prise avec ce présent absolu. C'est un instant. Un instant absolu. Tout le reste, tout le passé, toutes la réaction de tous les conservatismes, sont des choses qui sont faites pour étouffer ce mouvement de surgir. »
  16. Simon Saint-Onge, « Le temps contemporain ou le Jadis chez Pascal Quignard », Études françaises, vol. 44, no 3, , p. 159-172 (lire en ligne)
  17. Daniel S. Larangé, Les Silences de Dieu : sur les voies perdues de la nostalgie, L'Esprit Créateur vol. 52 Nr1, Spring 2012, pp. 120-132.
  18. L'Homme aux trois lettres, Pascal Quignard, (lire en ligne)
  19. « La Réponse à Lord Chandos », sur editions-galilee.fr (consulté le ).
  20. « Précipité de temps circulaire – à propos de La Réponse à Lord Chandos de Pascal Quignard », sur AOC media - Analyse Opinion Critique, (consulté le ).
  21. Camille Laurens, « « La Réponse à Lord Chandos », de Pascal Quignard : le feuilleton littéraire de Camille Laurens », Le Monde, (lire en ligne).
  22. « Lycophron et Zétès », sur gallimard.fr (consulté le ).
  23. Monique Petillon, « Le mystère Lycophron », sur Lemonde.fr, (consulté le ).
  24. « Lycophron et Zétès, de Pascal Quignard (par Marie Séjourné) », sur Poezibao (consulté le ).
  25. Patrick Kéchichian, « Pascal Quignard ou la biographie « pulvérisée » », La Croix, (lire en ligne).
  26. « Princesse Vieille Reine - Théâtre du Rond-Point Paris », sur Théâtre du Rond-Point Paris (consulté le ).
  27. « Princesse vieille reine », sur Franceculture.fr, (consulté le ).
  28. « Princesse vieille reine », sur equinoxe-lagrandescene.com via Wikiwix (consulté le ).
  29. « Mourir de penser, Pascal Quignard », sur lacauselitteraire.fr (consulté le ).
  30. (en) « Meilleur Casino en ligne français : Comparatif des meilleurs bonus ! », sur Casino en ligne (consulté le ).
  31. http://regardezleshommesdanser.go1.cc/index_fichiers/Page641.htm
  32. « Ballet de l'origine de la langue française », sur Compagnie Le Guetteur - Luc Petton (consulté le ).
  33. « Pascal Quignard », sur Entre Les Lignes, (consulté le ).
  34. Eléonore Sulser, « Pascal Quignard nous apprend à écouter un jardin », Le Temps, (lire en ligne, consulté le ).
  35. http://culturebox.francetvinfo.fr/des-mots-de-minuit/avignon/mot-a-mot-la-rive-dans-le-noir-marie-vialle-fait-comme-l-oiseau-a-avignon-243097
  36. « Carnets du festival (1/3) : Quignard ou la mort à tire-d’aile », sur Club de Mediapart, (consulté le ).
  37. Emmanuelle Bouchez, « “La Rive dans le noir”, des corps, des voix pour éclairer la scène », Télérama, (lire en ligne, consulté le ).
  38. Arrêté du 13 septembre 2016 portant nomination dans l'ordre des Arts et des Lettres.
  39. Décret du 31 décembre 2012 portant promotion et nomination

Annexes

Bibliographie

  • Philippe Bonnefis et Dolorès Lyotard (dir.), Pascal Quignard, figures d'un lettré, Paris, Galilée, 2005.
  • Philippe Bonnefis, Son nom seul, Paris, Galilée, 2001.
  • Mireille Calle-Gruber, Gilles Declercq, Stella Spriet (éds)., Pascal Quignard ou la littérature démembrée par les muses, PSN, 2011.
  • Mireille Calle-Gruber, Jonathan Degenève et Irène Fenoglio, (dir.) Pascal Quignard, Translations et métamorphoses, Paris, Hermann, 2015.
  • Mireille Calle-Gruber, Anaïs Frantz et alii, Dictionnaire sauvage de Pascal Quignard, Hermann, 2016. Avec des entretiens avec Pascal Quignard.
  • Mireille Calle-Gruber (dir.), Cahier de L'Herne Pascal Quignard, L'Herne, 2021.
  • Carnets de Chaminadour, n° 6. actes des Rencontres de Chaminadour 2010, publication de l’ALMJAC, Guéret-Creuse.
  • Collectif, « Pascal Quignard, ou le noyau incommunicable », Études françaises, numéro préparé par Jean-Louis Pautrot et Christian Allègre, vol. 40, n° 2, 2004, 130 p. (http://revue-etudesfrancaises.umontreal.ca/volume-40-numero-2/).
  • Agnès Cousin de Ravel, Quignard, maître de lecture. Lire, vivre, écrire, collection « Fictions pensantes », Paris, Hermann, 2012.
  • Agnès Cousin de Ravel, Chantal Lapeyre Desmaison, Dominique Rabaté, (dir.) Les Lieux de Pascal Quignard, in Les Cahiers de la NRF, Paris, Gallimard, 2014.
  • Critique (revue générale des publications françaises et étrangères), « Pascal Quignard », n° 721-722, juin-. Dirigé par Fabienne Durand-Bogaert et Yves Hersant.
  • Europe (revue littéraire mensuelle), « Pascal Quignard » n° 976-977, août-. Dirigé par Alexandre Gefen et Dominique Rabaté. Avec une lettre de Pascal Quignard à Dominique Rabaté et les contributions d'Alexandre Gefen, Pascal Quignard, Claude Pierre Perez, Claude Coste, Jawad Tlemsani-Cantin, Timothée Picard, Bruno Blanckeman, Marie Gil, Laurent Demanze, Mathilde Levesque, Karine Abiven, Bernard Vouilloux, Dominique Viart, Benoît Jacquot, Dominique Rabaté.
  • Gilles Gontier, Sur le poème jamais écrit En lisant Pascal Quignard, L'Harmattan, 2018.
  • Camilo Bogoya Gonzalez, Pascal Quignard : musique et poétique de la défaillance, sous la direction de Marc Dambre et de Philippe Daros, 2011.
  • Inter, éditions Argol, 2011. L'ouvrage contient une lettre de Pascal Quignard à Bénédicte Gorrillot, un texte de Bénédicte Gorrillot,Didascalies, Inter aerias fagos, le seul poème en latin écrit par Pascal Quignard et sa traduction par Pierre Alferi, Eric Clemens, Michel Deguy, Bénédicte Gorrillot, Emmanuel Hocquard, Christian Prigent, Jude Stéfan.
  • Chantal Lapeyre-Desmaison, Mémoires de l'origine, Paris, Galilée, 2006.
  • Chantal Lapeyre-Desmaison, Pascal Quignard. La Voix de la danse, Presses du Septentrion, 2013.
  • Chantal Lapeyre-Desmaison, « Inventions du lecteur, dans Dernier Royaume de Pascal Quignard », in Cahiers du Cerrac, n°3, "Le Lecteur, enjeu de la fiction", , voir https://www.fabula.org/actualites/le-lecteur-enjeu-de-la-fiction_14663.php
  • Adriano Marchetti, La Mise au silence, Seyssel, Champ Vallon, 2000.
  • Mathieu Messager, Barthes/Quignard. L'idée de littérature au tournant du 21ème siècle, PUR, coll. "Interférences", 2021.
  • Catel Muller, Quatuor (2008), dont un court roman graphique d'après Le Nom sur le bout de la langue (1993).
  • Sophie Nauleau, La Main d’oublies, récit tiré de Tous les matins du monde, Paris, Galilée, 2007.
  • Jean-Louis Pautrot, Pascal Quignard ou le fonds du monde, Rodopi, Amsterdam, New York, 2007.
  • Jean-Louis Pautrot, (sous la dir.), Pascal Quignard, Revue L'Esprit créateur, n°52, 2012, The Johns Hopkins University Press, John D. Erikson, Maria et Daniel Brewer editors. Numéro consacré à l'œuvre de Pascal Quignard, avec les contributions de J-L. Pautrot, C. Claude, B. Gorrillot, C. Alvares, A. Cousin de Ravel, B. Thibault, G. Turin, J. Acquisto, John T. Hamilton, C. Lapeyre Desmaison, D. S. Larangé.
  • Jean-Louis Pautrot, Pascal Quignard, Gallimard, Grasset, Institut français, 2013.
  • Dominique Rabaté, Pascal Quignard. Étude de l’œuvre, Paris, Bordas, 2008.
  • Christine Rodriguez et Sylvie Vignes (dir.), Pascal Quignard et l'amour, Toulouse, Presses universitaires du Mirail, 2013.
  • Dominique Rouet (dir.), Agnès Cousin de Ravel, Élisabeth Chauvin, Pascal Quignard, Pascal Quignard, une enfance havraise, Nolléval, éditions l'écho des vagues, 2013.
  • Benoît Vincent, Le Revenant. Pascal Quignard (La Littérature inquiète, 2), Publie.net, Saint-Cyr-sur-Loire, 2009.
  • Bernard Vouilloux, La Nuit et le Silence des images. Penser l'image avec Pascal Quignard, Paris, Éditions Hermann, 2010. Sur la place de l'image (de rêve, d'art) dans l’œuvre de l'écrivain.

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