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Reine de Saba
La Reine de Saba devant Salomon, par Pietro da Cortona, palais Mattei di Giove, Rome.
Titres de noblesse
Reine
Tsarine (en)
Biographie
Naissance
Lieu inconnu
Nom dans la langue maternelle
מלכת שְׁבָא
Domicile
Activité
Cheffe religieuse
Enfant
Ménélik Ier
Autres informations
Étape de canonisation
Salomon et la reine de Saba, vue d'artiste (La Légende de la Vraie Croix), par Piero della Francesca, v. 1460.

La reine de Saba (hébreu : « מלכת שבא », malkat Sheva ; guèze : « ንግሥተ ሳባ », nəgəstä Saba ; arabe : « ملكة سبأ », malika-t Saba) est mentionnée dans des récits bibliques hébraïques, des évangélistes et coraniques comme ayant régné sur le royaume de Saba, qui s'étendrait du Yémen au nord de l'Éthiopie et en Érythrée.

Les anecdotes et détails de la rencontre entre la reine et le roi Salomon à Jérusalem varient selon les sources.

Appellations

Différents noms lui sont attribués. La tradition éthiopienne l'appelle « Makéda » (ge'ez : « ማከዳ »), celle du Yémen « Balqama ». En hébreu, elle est nommée « שְׁבָא », dont la translittération peut varier ; Louis Segond écrit « Séba » dans sa traduction de la Bible.

Dans le Nouveau Testament, l'Évangile selon Luc l'appelle « Reine de Midi » (Luc 11,31). Dans le Coran, elle apparaît dans la sourate 27 et selon un hadîth, c'est-à-dire les recueils des propos du prophète Mahomet, elle s'appelle « Balqis » (arabe : « بلقيس »)[1], que l'on retrouve sous la graphie « Balkis » ou « Baalkis ».

Textes religieux

Bible

La reine de Saba (« מַֽלְכַּת־שְׁבָׄא », malakat-shaba dans le Tanakh, « βασίλισσα Σαβὰ » dans la Septante, syriaque : « ܡܠܟܬ ܫܒܐ »[2], langues éthiosémitiques : « ንግሥተ፡ሳባእ፡ »[3]) arriva à Jérusalem accompagnée d'une grande suite, « avec des chameaux portant des épices, et beaucoup d'or et de pierres précieuses » (1 Rois 10,2). « Il n'y eut jamais d'aromates comme ceux que la reine de Saba donna au roi Salomon. » (2 Chroniques 9,9.) Durant sa visite, elle posa au roi de nombreuses questions auxquelles ce dernier répondit correctement. Ils échangèrent des cadeaux, après quoi elle retourna dans son pays[4].

L'utilisation du terme hid dot ou « énigmes » (1 Rois 10,1), un mot d'emprunt araméen qui n'apparait pas avant le VIe siècle av. J.-C., révèle l'origine tardive du texte[4]. Comme le texte ne mentionne pas la chute de Babylone, advenue en 539 av. J.-C., Martin Noth estime que le Livre des rois a connu sa rédaction définitive vers 550 av. J.-C.[5].

La narratrice du Cantique des Cantiques a la peau noire (Cantique des cantiques 1,5-6) : « Je suis noire mais belle, filles de Jérusalem, […]. Ne prenez pas garde à mon teint basané : c’est le soleil qui m’a brûlée. »

Nouveau Testament

Rencontre entre le roi Salomon et la reine de Saba, scène des portes du Paradis de Lorenzo Ghiberti, XVe siècle.

Dans le Nouveau Testament, Luc l'évoque sous le nom de « Reine de Midi » (Luc 11,31) (grec : βασίλισσα νότου, « basilissa notou » ; latin : « Regina austri »)[6].

Une interprétation mystique du Cantique des Cantiques apparaît dans les commentaires d'Origène sur les Cantiques[7]. Il identifie la narratrice, ou « épouse », avec la « Reine du Midi » des chants[8]. D'autres études ont proposé que le couple présenté dans le livre soit Salomon et la fille du pharaon. La première proposition fut préférée par les interprètes mystiques à la fin du XVIIIe siècle, la seconde est proposée par John Mason Good (en) en 1803[7].

Aggada

Selon Flavius Josèphe (Antiquités judaïques 8:165–73), la reine de Saba fut reine d'Égypte et d'Éthiopie et apporta en Israël les premiers spécimens de commiphora opobalsamum, qui grandirent sur la terre sainte[9],[10].

Le Talmud (Baba Batra 15b) insiste sur le fait qu'il n'y avait pas de reine, mais un roi de Saba (basé sur des interprétations variées de la racine hébraïque « mlkt ») qui arriva à Jérusalem. Cette version est destinée à discréditer toute histoire relatant une relation entre Salomon et la reine.

Le compte rendu le plus détaillé de la visite de la reine de Saba au roi Salomon est donné au VIIIe siècle dans le Livre d'Esther. Une huppe informe Salomon que le royaume de Saba est le seul royaume dont le peuple ne lui est pas sujet et que sa reine idolâtre le soleil. Il la renvoie alors à Kitor dans le pays de Saba. Dans la lettre qu'il a attachée à son aile, le roi ordonne à la reine de venir à lui en tant que sujet. En réponse, elle lui envoie tous les bateaux de la mer chargés de cadeaux et de 6 000 jeunes de taille égale, tous nés à la même heure et habillés de vêtements pourpres. Ils portent avec eux une lettre déclarant que la reine arrivera à Jérusalem dans trois jours quand le voyage en prend normalement sept. Quand cette dernière arrive et se rend au palais de Salomon, elle confond le sol en miroir avec de l'eau. Elle soulève donc le bas de sa robe et découvre ses jambes. Salomon l'informe de son erreur et la réprimande sur ses jambes velues[11]. Elle lui posa trois énigmes (Esther 1,3), selon le Midrash, essentiellement pour tester sa sagesse[4],[9],[10]. L'alphabet de Ben Sira affirme que de leur union serait né Nabuchodonosor II.

Dans la kabbale chrétienne, la reine de Saba est considérée comme la reine des démons et est parfois identifiée avec Lilith, une première fois dans le Targoum, puis plus tard dans le Zohar. Certains des mythes juifs et arabes maintiennent que la reine était en fait une Djinn, mi-humaine, mi-démon[12],[13].

Dans le folklore ashkénaze, sa figure se confond avec l’image populaire d’Hélène de Troie. Les légendes ashkénazes dépeignent la reine de Saba comme une danseuse séductrice. Pendant longtemps, elle fut décrite comme une infanticide ou une sorcière démoniaque[13].

Islam

La reine de Saba est citée dans la sourate 27 (An-Naml, v.20-44, lire en ligne). Le récit diffère fortement du récit biblique. Ainsi, dans le texte biblique, la visite de la Reine à Salomon est de son initiative, tandis que dans le Coran, elle vient à l'invitation de Salomon. De nombreuses autres différences existent entre les deux récits. Le récit coranique est construit autour de la conversion de la reine[14].

Balqîs, la reine de Saba, miniature persane, XVIIe siècle.

En effet, le récit du Coran commence avec Salomon le sage qui avait remarqué l’absence de la Huppe et demanda où elle était. Cette dernière revint avec une nouvelle et informa Salomon qu’elle avait trouvé un peuple dont la reine se prosterne devant le soleil au lieu du Dieu. Salomon décida d’envoyer un récit à la reine en l’invitant à lui rendre visite. À son tour, la reine informa son peuple et demanda son avis. Le peuple répondit qu’il faisait confiance à la reine. Cette dernière enverrait des cadeaux à Salomon. Ce sage n’ayant pas besoin de ses cadeaux insista sur le fait qu’elle vienne chez lui, tout en demandant à des djinns d’apporter le trône de la reine. Un parmi eux dit qu’il était capable de le faire avant que Salomon se lève de sa place ; un deuxième dit qu’il en était capable avant que Salomon cligne ses yeux. Quand la reine arriva, Salomon demanda si c’était bien son trône. La reine répondit qu’il lui ressemblait. À ce moment, Salomon invita la reine à entrer au palais ; en entrant, la reine crut que c’était de l’eau et souleva ses vêtements, et Salomon lui informa qu’il s’agissait d’un sol en verre. À la fin du récit, la reine de Saba se convertit et crut en Dieu.

En outre, le récit coranique contient une dimension énigmatique absente du texte biblique. Cet aspect a permis aux commentateurs musulmans de combler les silences à partir de récits de la tradition rabbinique. Certains éléments de la légende islamique trouvent ainsi des parallèles dans la littérature juive. Tabari, Zamakhshari, Baydawi complètent ainsi l'histoire sur de nombreux points ; ainsi nomment-ils la reine Bilkis, nom probablement dérivé du grec παλλακίς ou de la forme hébraïsée pilegesh, « concubine ». Les djinns de l'entourage de Salomon, effrayés à l'idée qu'il puisse épouser l'intruse, répandent la rumeur selon laquelle elle aurait les jambes velues et des sabots à la place des pieds. Salomon conçoit donc une ruse, plaçant au sol des miroirs que la reine prend pour de l'eau. Afin de traverser, elle soulève sa robe, dévoilant une paire de jambes humaines. Le roi ordonne ensuite à ses démons de préparer un dépilatoire spécial, pour la défaire de ses poils disgracieux. Selon certaines traditions, Salomon épouse la reine, quand d'autres la lui font donner en mariage à un seigneur de Hamdan[15].

Les textes bibliques sur la reine de Saba et ses bateaux en provenance d'Ophir ont servi de base à la légende selon laquelle des israélites auraient voyagé avec sa cour, lorsqu'elle retourna dans son pays en portant l'enfant de Salomon[16]. Selon la légende, les premiers juifs du Yémen y seraient arrivés au temps du roi Salomon, grâce à l'alliance politico-économique passée entre la reine de Saba et lui[9].

Copte

L'histoire de Salomon et de la reine est très populaire auprès des coptes, comme le montrent les fragments d'une légende copte conservée sur un papyrus à Berlin. La reine, ayant été soumise par duperie, donne un pilier à Salomon sur lequel tout le savoir terrestre est inscrit. Salomon envoie un de ses démons afin qu'il récupère le pilier d'Éthiopie.

Éthiopien

Le Kebra Nagast, récit du XIVe siècle de légitimation de la dynastie régnante en Éthiopie, propose une version étendue du mythe. Ménélik Ier, ancêtre revendiqué de la dynastie régnante en Éthiopie à partir du XIIIe siècle, dite salomonide, serait le fils de Salomon et de Makeda, reine de Saba.

Selon ce récit, le roi Salomon, pour acheter les matériaux nécessaires à la construction de son temple, rencontre des marchands du monde entier, parmi lesquels Tamrin, grand marchand de la reine Makeda d'Éthiopie. En retournant dans son pays, Tamrin décrit à la reine les choses merveilleuses qu'il a vues à Jérusalem, ainsi que la sagesse et la générosité de Salomon. Elle décide donc de le rencontrer. Elle est chaleureusement accueillie et participe à un grand banquet donné en son honneur dans le palais de Salomon. Makeda y passe la nuit, Salomon jurant qu'il ne tenterait rien contre elle, après qu'elle-même a juré qu'elle ne lui volerait rien. Le repas ayant été particulièrement épicé, Makeda se réveille en pleine nuit, assoiffée. Lorsqu'elle s'empare d'une carafe d'eau, Salomon apparait, lui rappelant son serment. Ce à quoi elle répond : « Ignore ton serment. Laisse-moi simplement boire de l’eau. » Cette même nuit, Salomon fait un rêve où il voit le soleil se lever sur Israël. Méprisé par les juifs, le soleil se déplace vers l'Éthiopie où il rayonne. Salomon donne alors à Makeda un anneau qu'elle accepte comme preuve de sa foi. En rentrant dans son pays, elle donne naissance à un fils qu'elle nomme Baina-lekhem (bin al-ḥakīm, « fils de la sagesse »), plus tard appelé Menelik.

Après avoir grandi en Éthiopie, le garçon, arborant l'anneau de Salomon, part pour Jérusalem où il est reçu avec honneur. Le roi et son peuple tentent en vain de le convaincre de rester. Salomon rassemble alors ses conseillers et annonce qu'il enverra son fils aîné en Éthiopie. Il ajoute qu'il attend un troisième fils qui épousera la fille du roi de Rome afin que le monde entier soit gouverné par les descendants de David. Baina-lekhem est alors oint par le grand prêtre Zadok et prend le nom de David. Des nobles de Jérusalem le suivent alors en Éthiopie et aujourd'hui encore, certaines des grandes familles éthiopiennes revendiquent son ascendance.

Avant le départ, Azarya, le fils du grand prêtre, vole l'arche d'alliance que Menelik emporte en Éthiopie. Lorsque Salomon l'apprend, il donne l'ordre aux prêtres de garder le silence sur ce vol et de placer une copie de l'arche à l'intérieur du temple[17].

Selon certaines sources, la reine Makeda faisait partie de la dynastie originellement fondée par Za Besi Angabo en À l'origine, c'était le frère de Makeda, le prince Nourad, qui devait régner sur le royaume, mais sa mort prématurée place sa sœur sur le trône. Elle aurait ainsi gouverné le royaume une cinquantaine d'années[18].

Bien que les histoires d'Abyssinie apportent de nombreux détails, elles omettent les anecdotes qui reflètent l'animosité de certains théologiens envers la reine (l'histoire des jambes velues par exemple)[19].

Légendes maçonniques

La Reine de Saba est mentionnée brièvement dans deux rituels maçonniques :

  • Le rituel dit « d'installation du vénérable » pratiqué particulièrement dans les rites d'origine anglaise : Rite émulation et Rite d'York. Selon la légende particulière de ce rituel, c'est en sa présence que Salomon aurait fait le geste devenu par la suite l'un des signes de reconnaissance communiqués à cette occasion.
  • Le rituel du degré de Most Excellent Master des juridictions américaines.

En revanche, bien que certains éléments du chapitre intitulé « Histoire de la reine du matin et de Soliman prince des génies » du Voyage en Orient de Gérard de Nerval[20] aient été ensuite introduits dans les rituels maçonniques du Suprême Conseil de France puis de la Grande Loge de France de 1877 à 1962, le personnage de la reine de Saba lui-même ne faisait pas partie de cet emprunt[21].

Découvertes archéologiques

Temple de Mahram Bilqis en 1986.

Lors de fouilles, en 1951, dans le désert au nord du Yémen, le temple vieux de 3 000 ans, nommé Mahram Bilqis (Temple of Awwam (en), temple de Bilqis, reine de Saba), a été découvert par l'équipe de l'archéologue Wendell Phillips (archéologue) (en)[22]. Selon les archéologues, il s'agit d'un site sacré utilisé par les pèlerins entre -1200 et 550. Le temple est situé près de l'ancienne ville de Marib, capitale du Royaume de Saba selon la Bible et la tradition musulmane, et pourrait constituer une preuve de l'existence de la reine de Saba.

Le , des archéologues de l'Université de Hambourg ont rapporté avoir découvert le palais de la reine de Saba en Éthiopie[23]. Les vestiges retrouvés se situent en dessous du palais d'un roi chrétien. Il semblerait qu'une première version du palais ait été remplacée par un bâtiment orienté vers l'étoile de Sirius, dont la reine de Saba et son fils Ménélik étaient devenus adorateurs selon la Bible.

Références culturelles

Peinture

  • La Reine de Saba devant Salomon, Konrad Witz, 1438.
    La Reine de Saba devant Salomon, Konrad Witz, 1438.
  • Safavid (1590), Balqis Reine de Saba face à la huppe, Iran.
    Safavid (1590), Balqis Reine de Saba face à la huppe, Iran.
  • L'Embarquement de la reine de Saba, par Claude Lorrain.
    L'Embarquement de la reine de Saba, par Claude Lorrain.
  • La légende merveilleuse de la reine de Saba et du roi Salomon, huile sur toile de Georges-Antoine Rochegrosse, vers 1901.
    La légende merveilleuse de la reine de Saba et du roi Salomon, huile sur toile de Georges-Antoine Rochegrosse, vers 1901.
  • 1438, Die Königin von Saba vor Salomo, Konrad Witz ;
  • 1648, Port avec l'embarquement de la reine de Saba de Claude Lorrain ;
  • 1590, Balqis Reine de Saba face à la huppe, Safavid, Iran ;
  • vers 1650, L'Embarquement de la reine de Saba de Claude Lorrain ;
  • vers 1650, Salomon recevant la Reine de Saba de Jacques Stella ;
  • 1883, La reine de Saba ou La tentation de saint Antoine de Fernand Khnopff, gouache, huile et fusain sur papier 85x85cm;
  • 1922, La Reine de Saba d'Adolphe Lalire (Adolphe Lalyre ou Adolphe La Lyre) peinte à Carteret en 1922 (dimensions : 200 × 119 cm) ;
  • 2015, La Reine de Saba chez Salomon de Hocine Ziani ;

Sculpture

Moulage plâtre de la reine de Saba de Corbeil.
  • La Reine de Saba de la cathédrale Notre-Dame de Reims ;
  • La reine de Saba, statue-colonne de l'ancienne église Notre-Dame de Corbeil conservée au musée du Louvre, dont un moulage en plâtre se trouve dans l'église Saint-Martin de Louveciennes.

Art contemporain

Musique

Musique moderne

  • Une chanson célèbre de Jean-Jacques Goldman pour Khaled, intitulée Aïcha, évoque la reine de Saba ;
  • Auparavant, Michel Laurent connut le succès à la fin des années 1960 avec Ma reine de Saba (1967) ;
  • La reine se voit rendre hommage dans African Queens, chanson et album de The Ritchie Family (1977) ;
  • La compositrice Adrienne Clostre a composé une œuvre pour orgue et percussions intitulée « La reine de Saba » en 1990 ;
  • Les Nubians, un groupe de nu soul, lui consacrent une chanson intitulé Makeda sur leur premier album Princesses Nubiennes (1998). C'est d'ailleurs ce single qui leur ouvrira les portes des États-Unis où il deviendra le plus gros succès francophone de la décennie sur ce territoire ;
  • Une chanson de l'album Navigatoria (2005), écrite par la compositrice et chanteuse japonaise Shikata Akiko (志方あきこ), s'intitule Makeda ~Queen of Sheba~.

Opéra

Projet de costume pour La Reine de Saba de Charles Gounod.
  • Georg Friedrich Haendel : Solomon, oratorio (1749) ;
  • Charles Gounod : La Reine de Saba (1862) ;
  • Károly Goldmark : Die Königin von Saba (1875) ;
  • André Lavagne : Les Amours du Roi Salomon et de la Reine de Saba (1938).

Ballet

  • Ottorino Respighi, Belkis, regina di Saba (1930-1931).

Cinéma

Le personnage de la reine de Saba a beaucoup inspiré les réalisateurs ; on peut citer :

  • 1913 : La Reine de Saba, film français de Henri Andréani ;
  • 1921 : La Reine de Saba (Queen of Sheba), film américain de J. Gordon Edwards ;
  • 1952 : La Reine de Saba (La regina di Saba), film italien de Pietro Francisci ;
  • 1959 : Salomon et la Reine de Saba (Solomon and Sheba), film américain de King Vidor, avec Gina Lollobrigida ;
  • 2022 : Trois mille ans à t'attendre (Three Thousand Years of Longing), film américano-australien de George Miller.

Série

Littérature

  • 1357 : Jean de Mandeville décrit l'Éthiopie dans le chapitre XVII de son Livre des merveilles du monde, où il localise la ville de Saba[25] ;
  • 1374 : Giovanni Boccacio consacre un chapitre à Nicaula, reine de Saha, dans son ouvrage Sur les femmes célèbres publié en 1374[26] ;
  • 1565 : William Bullein (en) présente le pays d'Éthiopie dans A Dialogue bothe pleasaunte and pietifull[27]. Il y explique que sa ville principale est Meroa (aussi nommée Saba), dont la reine vint à Salomon. On trouve aussi dans ce pays les légendaires Monts de la Lune ;
  • 1832 : La Fée aux miettes de Charles Nodier (sous l'orthographe Belkiss) ;
  • 1851 : Voyage en Orient de Nerval[28],[29] ;
  • 1874 : La Tentation de saint Antoine de Flaubert[30],[31] ;
  • 1885 : Les Mines du roi Salomon, roman d'Henry Rider Haggard ;
  • 1902 : parmi les Histoires comme ça (Just So Stories) de Rudyard Kipling, Le Papillon qui tapait du pied (The Butterfly that Stamped) met en scène Suleiman bin-Daoud et Balkis en couple complice ;
  • 1979 : Élégies majeures de Léopold Sédar Senghor. La dernière des élégies du poète sénégalais est une Élégie pour la reine de Saba ;
  • 1987 : La Reine de Saba, récit de Jean Grosjean ;
  • 2001 : Bilquis, la reine de Saba dans le roman American Gods de Neil Gaiman ;
  • 2008 : La reine de Saba de Marek Halter ;
  • 2011 : Sigma 7 : opération Saba de Papy Chulo ;
  • 2013 : Catherine Epars, Amaya, première dame d'honneur de la reine de Saba, L’Harmattan, (ISBN 978-2-343-01278-0).

Astronomie

  • (1196) Saba, astéroïde.

Gastronomie

Reine de Saba est également le nom d'un gâteau au chocolat[32].

Jeux-vidéo

Dans Europa Universalis IV, plusieurs références à la reine de Saba apparaissent si l'on joue l'Éthiopie.

Notes et références

  1. Du grec ancien pallakis : concubine, qui se retrouve dans l'hébreu, pelegesh, de même sens.
  2. (en) Jessie Payne Margoliouth et J. Payne Smith, « ܡܠܟܬܐ », dans A compendious Syriac dictionary, vol. 1, Oxford University Press, (lire en ligne), p. 278.
  3. (la) August Weigel, « ንግሥት », dans Lexicon linguae Aethiopicae, (lire en ligne), p. 687.
  4. 1 2 3 (en) Samuel Abramsky, S. David Sperling, Aaron Rothkoff, Haïm Zʾew Hirschberg et Bathja Bayer, « Solomon », dans Encyclopaedia Judaica, vol. 18, Gale, , 2e éd. (ISBN 9780028659282), p. 755-763.
  5. (en) John Gray, « King, Book of », dans Encyclopaedia Judaica, vol. 12, Gale, , 2e éd. (ISBN 9780028659282), p. 170-175.
  6. (en) John McClintock et James Strong, « Sheba », dans Cyclopaedia of Biblical, Theological and Ecclesiastical Literature, vol. 9, Harper & Brothers, (lire en ligne), p. 626-628.
  7. 1 2 (en) John McClintock et James Strong, « Canticles », dans Cyclopaedia of Biblical, Theological and Ecclesiastical Literature, vol. 2, Harper & Brothers, (lire en ligne), p. 92-98.
  8. (la) Origène, Origenis in Sacras scripturas Commentaria, vol. 10, Méquiqnon-Havard, D. Caillau et D. Guillon, coll. « Collectio selecta ss. Ecclesiae Patrum », (lire en ligne), p. 332.
  9. 1 2 3 (en) Yosef Tobi, « QUEEN OF SHEBA », dans Encyclopaedia Judaica, vol. 16, Gale, , 2e éd. (ISBN 9780028659282), p. 765.
  10. 1 2 (en) Ludwig Blau, « SHEBA, QUEEN OF », dans Jewish Encyclopedia, vol. 11, Funk & Wagnalls (en), , 235‒236 (lire en ligne).
  11. (en) C. H. Toy, « The Queen of Sheba », Journal of American Folklore (en), vol. 20, no 78, , p. 207–212 (ISSN 0021-8715, DOI 10.2307/534407, JSTOR 534407, lire en ligne, consulté le ). Cette histoire est mentionnée dans le Targoum Sheni.
  12. (en) Gershom Scholem, « DEMONS, DEMONOLOGY », dans Encyclopaedia Judaica, vol. 5, Gale, , 2e éd., 572–578 p. (ISBN 9780028659282).
  13. 1 2 (en) Susannah Heschel (en), « LILITH », dans Encyclopaedia Judaica, vol. 13, Gale, , 2e éd., 17–20 p. (ISBN 9780028659282).
  14. C.A. "Bilqis", Dictionnaire du Coran, 2007, Paris, p. 134-137.
  15. Edward Ullendorff, Encyclopédie de l'Islam, vol. 2, Brill, , 2e éd., « BILḲĪS », p. 1219–1220.
  16. (en) Haïm Zʿew Hirschberg et Hayyim J. Cohen, Encyclopaedia Judaica, vol. 3, Gale, , 2e éd. (ISBN 9780028659282), « ARABIA », p. 295.
  17. (de) Enno Littmann (de), Carl Brockelmann, Franz Nikolaus Finck et Johannes Leipoldt, « Geschichte der äthiopischen Litteratur », dans Geschichte der christlichen Litteraturen des Orients, Amelang, , 2e éd. (lire en ligne), p. 246—249.
  18. (en) Willie F. Page et R. Hunt Davis, Jr., « Makeda, Queen (queen of Sheba) », dans Encyclopedia of African History and Culture, vol. 1, Facts on File, (lire en ligne), p. 158–159.
  19. (en) Willie F. Page et R. Hunt Davis, Jr., « Solomonic dynasty », dans Encyclopedia of African History and Culture, vol. 1, Facts on File, (lire en ligne), p. 206.
  20. Gérard de Nerval, Voyage en Orient, (lire en ligne), p. 264-267.
    édition originale
    Cette légende d'inspiration maçonnique sera reprise et développée en 1862 dans l'Opéra de Charles Gounod « La reine de Saba ». Les éléments du roman puis de l'opéra qui ont été importés dans les rituels maçonniques du Suprême Conseil de France en 1877 concernent le personnage d'Adoniram et non pas celui de la Reine de Saba.
  21. Pierre Noël, Guide des maçons écossais, Éditions à l'Orient, , 359 p. (ISBN 2-912591-46-5), p. 118-128.
  22. (en) Frank P. Albright, « The Excavation of the Temple of the Moon at Mârib (Yemen) », Bulletin of the American Schools of Oriental Research, vol. 128, no 128, , p. 25–38 (DOI 10.2307/3218929, JSTOR 3218929, S2CID 163890750).
  23. (en-US) « German archaeologists find Queen of Sheba's palace », sur Expat Guide to Germany | Expatica, (consulté le ).
  24. « Brooklyn Museum: Makeda », sur www.brooklynmuseum.org (consulté le ).
  25. « The Travels of Sir John Mandeville (Chapitre XVII) »
  26. Compitum - Recherches et actualités sur l'Antiquité romaine et la latinité - De mulieribus claris - Boccace.
  27. A Dialogue bothe pleasaunte and pietifull, lire en ligne (en anglais moderne naissant), page 103 du livre, page 120 du site.
  28. Alice Machado, Figures féminines dans le Voyage en Orient de Gérard de Nerval, Fernand Lanore, , 157 p. (ISBN 978-2-85157-276-9, lire en ligne), p. 128-135.
  29. Voyage en Orient, Les nuits du Ramazan, III — Les Conteurs, chapitre II — Balkis (lire en ligne)
  30. Yves Thomas, « La valeur de l'Orient : l'épisode de la reine de Saba dans La Tentation de saint Antoine » [PDF], Érudit, (consulté le ).
  31. La Tentation de saint Antoine, lire en ligne : chapitres I, II et V.
  32. Marmiton-aufeminin, « Gâteau reine de saba », sur Marmiton (consulté le ).

Annexes

Bibliographie

  • Jean Grosjean, La Reine de Saba, Paris, Gallimard, (ISBN 978-2070708673).
  • Jakoub-Adol Mar, Makéda ou la fabuleuse histoire de la reine de Saba, Michel Lafon, (ISBN 978-2840982425).
  • Aurélia Hetzel, La Reine de Saba. Des traditions au mythe littéraire, Classiques Garnier, 2012.

Articles connexes

  • Noms traditionnels d'anonymes bibliques
  • Liste de femmes monarques
  • Royaume de Saba
  • Calpetus

Liens externes

  • La reine de Saba dans l'Encyclopædia Universalis, « REINE DE SABA », sur Encyclopædia Universalis (consulté le ).