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Robert Wise
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Robert Wise en 1990.
Nom de naissance Robert Earl Wise
Naissance
Winchester, États-Unis
Nationalité Drapeau des États-Unis Américain
Décès (à 91 ans)
Los Angeles, États-Unis
Profession Réalisateur, producteur, monteur (1939-1943)
Films notables Nous avons gagné ce soir
Le Jour où la Terre s'arrêta
West Side Story
La Maison du diable
La Mélodie du bonheur
La Canonnière du Yang-Tse
Star Trek, le film

Robert Wise, né à Winchester (Indiana) le et mort à Los Angeles le , est un réalisateur, producteur, metteur en scène et monteur américain. En 1961, il coréalise avec le chorégraphe Jerome Robbins le film musical West Side Story, qui remporte dix Oscars. Quatre ans plus tard, il réalise un autre film musical, La Mélodie du bonheur, couronné par cinq Oscars.

Biographie

Des débuts dans le montage

À la suite de la crise de 1929[1] Robert Wise interrompt ses études de journalisme dans l'Indiana et émigre en Californie[2]. Il débute dans l'industrie du cinéma en 1933 en rejoignant la RKO, qui a embauché son frère comme comptable. Lui se retrouve coursier et porte des bobines de film entre les salles de montage et de projection[3]. L'année suivante, il commence un apprentissage dans le bruitage et le montage son pour un film de l'ère Pré-Code du studio, L'Emprise, réalisé par John Cromwell.

En 1939, il est l'un des monteurs les plus réputés de la RKO. Il travaille sur Quasimodo de William Dieterle, sixième adaptation du roman Notre-Dame de Paris avec Charles Laughton et Maureen O'Hara. Orson Welles fait ensuite appel à lui à deux reprises, tout d'abord pour Citizen Kane (1941)[4] — qui lui vaut une nomination à l'Oscar du meilleur montage —, puis pour La Splendeur des Amberson (1942)[4].

Passage à la réalisation

Wise passe à la réalisation en 1943, lorsque la RKO lui demande de remplacer Gunther von Fritsch sur le tournage d'un film fantastique, La Malédiction des hommes-chats, qui a pris du retard[5]. Suivent plusieurs films de série B qui lui permettent de se démarquer, comme Le Récupérateur de cadavres (1945), un film d'horreur avec Boris Karloff, et le film noir Né pour tuer (1947)[6]. Il signe Nous avons gagné ce soir en 1949, un film sur la boxe pour lequel il obtient le Prix de la critique au Festival de Cannes. C'est aussi un des premiers films dont l'action se déroule en temps réel[7].

En 1951, il réalise Le Jour où la Terre s'arrêta, un film de science-fiction sur la prolifération des armes nucléaires souvent considéré comme la première œuvre d'envergure du genre dans le cinéma américain[8]. En 1956, il met en scène un film épique, Hélène de Troie — dans lequel Brigitte Bardot tient son premier rôle hors de France —, et un western, La Loi de la prairie. En 1958, il réalise un film de guerre, L'Odyssée du sous-marin Nerka, et Je veux vivre ! qui raconte l'histoire de Barbara Graham, première femme à avoir été exécutée aux États-Unis. Ce réquisitoire contre la peine de mort lui permet d'être nommé à l'Oscar du meilleur réalisateur.

Quinze Oscars en quatre ans

En 1961, Wise produit et coréalise West Side Story avec le chorégraphe Jerome Robbins. C'est la première adaptation de la comédie musicale à succès de même nom créée par Leonard Bernstein, Arthur Laurents et Stephen Sondheim. Ce long-métrage ressuscite le film musical hollywoodien, genre considéré en déclin depuis Les Girls de George Cukor en 1957. Triomphe international, West Side Story obtient dix Oscars dont ceux du meilleur film et du meilleur réalisateur. Le cinéaste met ensuite en scène La Maison du diable (1963), devenu un classique du cinéma d'épouvante, servi par une mise en scène magistrale avec très peu d'effets spéciaux. En 1965, il obtient un nouveau succès mondial grâce à un autre film musical, La Mélodie du bonheur, adapté cette fois du livre autobiographique de la chanteuse autrichienne Maria Augusta Trapp. Le film surpasse Autant en emporte le vent (1939) en nombre d'entrées, ce qui ne s'est encore jamais vu à l'époque[9], et obtient cinq Oscars dont ceux du meilleur film et du meilleur réalisateur.

La Mélodie du bonheur est un film de transition pour Wise, désireux d'apaiser la 20th Century Fox qui s'inquiétait du temps pris par la préproduction de La Canonnière du Yang-Tse (1966), long-métrage se déroulant en 1926 pendant la guerre civile chinoise. Anticolonialiste, le film met en vedette Steve McQueen, Richard Attenborough et Candice Bergen avec un tournage à Taiwan et Hong Kong, en pleine guerre du Viêt Nam. Voulu comme une parabole sur ce conflit, le film est acclamé par la critique[10]. Steve McQueen reçoit son unique nomination aux Oscars pour sa performance dans le film.

Une carrière de 57 ans

Étalée sur 57 ans, la carrière du réalisateur est éclectique : films catastrophe, histoires d'amour, drames, westerns, films policiers, films de guerre, films musicaux, films fantastiques et films de science-fiction. Au total, 40 longs-métrages qui ont marqué à des degrés divers l'histoire du cinéma. Même au crépuscule de sa carrière, le réalisateur s'implique dans la production de films sur DVD, allant jusqu'à apparaître publiquement pour les promouvoir.

Wise a personnellement obtenu quatre Oscars : deux en 1962 pour West Side Story et deux en 1966 pour La Mélodie du bonheur, chaque fois pour le meilleur film et le meilleur réalisateur. En 1967, il reçoit l'Irving G. Thalberg Memorial Award, un prix décerné par l'Académie des arts et des sciences du cinéma pour récompenser sa carrière de producteur. Il présidera ensuite cette académie de 1985 à 1988, succédant au directeur artistique Gene Allen.

Wise meurt le d'une crise cardiaque[11] à l'UCLA Medical Center de Los Angeles[12]. Après des funérailles célébrées en l’église de l'Immaculée Conception de Lock Haven[13], ses cendres sont remises à sa famille et ses amis[14].

Filmographie

Monteur

  • 1939 : Quasimodo (The Hunchback of Notre Dame) de William Dieterle
  • 1939 : Un ange en tournée (5th Avenue Girl) de Gregory La Cava
  • 1939 : Mademoiselle et son bébé (Bachelor Mother) de Garson Kanin
  • 1940 : Dance, Girl, Dance de Dorothy Arzner
  • 1940 : Mon épouse favorite (My Favorite Wife) de Garson Kanin
  • 1941 : Tous les biens de la terre (The Devil and Daniel Webster ou All That Money Can Buy) de William Dieterle
  • 1941 : Citizen Kane d'Orson Welles
  • 1942 : Sept Jours de perm (Seven Days' Leave) de Tim Whelan
  • 1942 : La Splendeur des Amberson (The Magnificent Ambersons) d'Orson Welles
  • 1943 : The Iron Major (en) de Ray Enright
  • 1943 : Nid d'espions (The Fallen Sparrow) de Richard Wallace
  • 1943 : Bombardier de Richard Wallace

Réalisateur

Années 1940

  • 1943 : La Malédiction des hommes-chats (The Curse of the Cat People)
  • 1944 : Mademoiselle Fifi
  • 1945 : Le Récupérateur de cadavres (The Body Snatcher)
  • 1945 : A Game of Death
  • 1946 : Cour criminelle (Criminal Court)
  • 1947 : Né pour tuer (Born to Kill)
  • 1948 : Mystère au Mexique (Mystery in Mexico)
  • 1948 : Ciel rouge (Blood on the Moon)
  • 1949 : Nous avons gagné ce soir (The Set-Up)

Années 1950

  • 1950 : Secrets de femmes ou Les Trois Secrets (Three Secrets)
  • 1950 : Les Rebelles de Fort Thorn (Two Flags West)
  • 1951 : La Maison sur la colline (House on Telegraph Hill)
  • 1951 : Le Jour où la Terre s'arrêta (The Day the Earth Stood Still)
  • 1952 : La Ville captive (The Captive City)
  • 1952 : Something for the Birds
  • 1953 : Les Rats du désert (The Desert Rats)
  • 1953 : Destination Gobi
  • 1953 : Mon Grand (So Big)
  • 1954 : La Tour des ambitieux (Executive Suite)
  • 1956 : Hélène de Troie (Helen of Troy)
  • 1956 : La Loi de la prairie (Tribute to a Bad Man)
  • 1956 : Marqué par la haine (Somebody Up There Likes Me)
  • 1957 : Cette nuit ou jamais (This Could Be the Night)
  • 1957 : Femmes coupables (Until They Sail)
  • 1958 : L'Odyssée du sous-marin Nerka (Run Silent, Run Deep)
  • 1958 : Je veux vivre ! (I Want to Live!)
  • 1959 : Le Coup de l'escalier (Odds Against Tomorrow)

Années 1960

Années 1970

  • 1971 : Le Mystère Andromède (The Andromeda Strain)
  • 1973 : Brève rencontre à Paris (Two People)
  • 1975 : L'Odyssée du Hindenburg (The Hindenburg)
  • 1977 : Audrey Rose
  • 1979 : Star Trek, le film (Star Trek: The Motion Picture)

Années 1980

  • 1989 : East Side Story (Rooftops)

Années 2000

  • 2000 : Une rencontre pour la vie (A Storm in Summer) (téléfilm)

Distinctions

Notes et références

  1. (en) « Robert Wise Biography - life, family, story, wife, son, born, college, marriage, time, year - Newsmakers Cumulation », sur www.notablebiographies.com (consulté le )
  2. (en-GB) Ronald Bergan, « Obituary: Robert Wise », The Guardian, (ISSN 0261-3077, lire en ligne, consulté le )
  3. (en) « Robert Wise | American director and producer », sur Encyclopedia Britannica (consulté le )
  4. 1 2 (en) « TSPDT - Robert Wise », sur www.theyshootpictures.com (consulté le )
  5. « Robert Wise - Cinémathèque française », sur cinema.encyclopedie.personnalites.bifi.fr (consulté le )
  6. 1 2 Ciné-Ressources – Fiches personnalités - Robert Wise, Réalisateur, Monteur, Producteur, Interprète sur bifi.fr
  7. (en-US) « Who was Robert Wise? Everything You Need to Know », sur www.thefamouspeople.com (consulté le )
  8. (en) M. Keith Booker, Alternate Americas : Science Fiction Film and American Culture, Westport, Praeger Publishers, , p. 27
  9. Fiche Allociné sur La Mélodie du bonheur
  10. Wes D. Gehring, Robert Wise : Shadowlands, Indianapolis, Indiana Historical Society Press, , 322 p. (ISBN 978-0-87195-296-7, lire en ligne), p. 246
  11. Décès du cinéaste américain Robert Wise, auteur de West Side Story sur ledevoir.com, 16 septembre 2005
  12. (en-US) « Robert Wise, Film Director, Dies at 91 », The New York Times, (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le )
  13. (en-US) Admin, « Dr Robert C Wise – Obituary », sur The Record Online, (consulté le )
  14. (en) « Robert Wise »

Voir aussi

Bibliographie

  • Danièle Grivel & Roland Lacourbe, Robert Wise, Paris, Editions Edilig, coll. « Filmo », , 128 p. (ISBN 2-85601-119-5)
  • (en) Sergio Leemann, Robert Wise on his films : from editing room to director's chair, Silman-James press, , XIII-223 p. (ISBN 1-879505-24-X)
  • (en) Frank Thompson, Robert Wise : a bio-bibliography, Greenwood press, , XI-164 p. (ISBN 0-313-27812-1)
  • (de) Lars-Olav Beier et Robert Müller, Der unbestechliche Blick : Robert Wise und seine Filme, D. Bertz, , 224 p. (ISBN 3-929470-10-1)
  • Christian Berger, « Nécrologie des personnalités disparues en 2005 : Robert Wise », L'Annuel du Cinéma 2007, Editions Les Fiches du cinéma, Paris, 2006, 752 p., p. 717, (ISBN 9782902516131)

Liens externes