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Ronin
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Réalisation John Frankenheimer
Scénario J. D. Zeik
David Mamet
Musique Elia Cmíral
Acteurs principaux
Sociétés de production FGM Entertainment
United Artists
Pays de production Drapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni
Drapeau des États-Unis États-Unis
Genre thriller
Durée 121 minutes
Sortie 1998

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution

Ronin est un film britannico-américain réalisé par John Frankenheimer et sorti en 1998.

Il est présenté à la Mostra de Venise 1998[1].

Synopsis

Six mercenaires recrutés pour former une équipe d'élite se rejoignent à Paris, où ils apprennent la mission qui leur est confiée : récupérer intacte une mallette fortement défendue et très convoitée. Les informations sur le contrat s'ébruitent, chacun suit son idée pour mettre la main sur la mallette : la conserver devient trouble et périlleux. Elle n'est pas le seul objectif en jeu.

Synopsis complet

Dans un bistrot de Montmartre, l'agent de l'IRA Deirdre (Natascha McElhone) rencontre deux Américains, Sam (Robert De Niro) et Larry (Skipp Sudduth), et un Français, Vincent (Jean Reno). Elle les emmène dans un entrepôt où attendent l'Anglais Spence (Sean Bean) et l'Allemand Gregor (Stellan Skarsgård). Les conversations entre les hommes montrent qu'ils sont tous d'anciens agents du gouvernement ou d'anciens militaires devenus mercenaires. Deirdre les informe de leur mission : attaquer un convoi lourdement armé et voler une grande mallette métallique, qui fonctionne comme le MacGuffin du film. Son contenu n'est jamais révélé. La première tâche de l'équipe avant la mission principale est d'acquérir des armes; cela se transforme en une configuration. Bien que l'équipe survive et récupère les armes, Spence est dénoncé comme une fraude par Sam. Il est congédié par Deirdre et les autres continuent la mission. Alors que l'équipe se prépare, Deirdre rencontre son gestionnaire, Seamus O'Rourke (Jonathan Pryce), qui lui dit que la mafia russe fait une offre pour l'affaire et que l'équipe doit intervenir avant de l'obtenir. Lors d'une implantation, Sam et Deirdre agissent sur leur attirance mutuelle.

L'équipe de Deirdre réussit à tendre une embuscade au convoi à La Turbie et poursuit les survivants jusqu'à Nice. Pendant la fusillade, Gregor vole l'étui et disparaît. Il négocie pour le vendre aux Russes, mais son contact tente de le trahir. Gregor tue le contact, puis demande à Mikhi - le mafieux russe en charge de l'affaire - d'accepter une autre réunion. L'équipe suit Gregor à travers l'un des anciens contacts de Sam avec la CIA et le coince dans l'amphithéâtre d'Arles lors de sa rencontre avec deux des hommes de Mikhi. Sam poursuit Gregor; celui-ci s'enfuit mais est rattrapé par Seamus. Deirdre et Vincent affrontent les deux voyous russes, provoquant une fusillade. Sam arrive pour aider, en tuant un, mais attrape un ricochet de l'autre lorsque Vincent fait tomber le pistolet du voyou afin de le tuer. Seamus tue Larry et s'échappe avec une Deirdre réticente et le capturé Gregor. Vincent emmène Sam dans une villa appartenant à son ami Jean-Pierre. Après avoir retiré la balle et laissé Sam récupérer, Vincent demande à Jean-Pierre de les aider à retrouver Gregor et les agents irlandais.

A Paris, Gregor est persuadé par un interrogatoire violent de rendre l'affaire à Seamus et Deirdre. Après l'avoir récupéré dans un bureau de poste, ils sont poursuivis par Sam et Vincent dans une poursuite à grande vitesse. Vincent tire sur leur pneu, envoyant leur voiture sur un viaduc inachevé. Gregor s'échappe avec l'affaire tandis que les ouvriers de la route sauvent Deirdre et Seamus du véhicule en feu. Ne sachant pas où aller ensuite, Sam et Vincent décident de retrouver les Russes. L'un des contacts de Jean-Pierre leur dit qu'ils sont impliqués avec la patineuse artistique (et la petite amie de Mikhi) Natacha Kirilova (Katarina Witt), qui se produit au Zénith.

Pendant la performance de Natacha, Mikhi rencontre Gregor, qui dit qu'un tireur d'élite dans l'arène tirera sur Natacha si Mikhi le trahit. Mikhi surprend Gregor en laissant Natacha se faire tuer avant de tuer Gregor et de prendre l'affaire. Au milieu du chaos qui a suivi la fusillade de Natacha, Sam et Vincent quittent l'arène juste à temps pour voir Seamus tuer Mikhi et voler l'affaire. Sam et Vincent se sont séparés; Vincent poursuit Seamus, mais est blessé dans une fusillade. Sam trouve Deirdre attendant dans une voiture de fuite; il la convainc de partir après avoir expliqué qu'il est toujours un agent actif du gouvernement travaillant sous couverture pour obtenir Seamus, pas le cas. Alors qu'elle s'éloigne, Seamus est obligé de retourner dans l'arène alors que Sam le poursuit. Seamus tend une embuscade à Sam, mais est abattu par Vincent avant que Seamus ne puisse tuer Sam.

Sam et Vincent prennent un café dans le bistrot où ils se sont rencontrés pour la première fois. Une émission de radio annonce qu'un accord de paix entre le Sinn Féin et le gouvernement britannique a été conclu, en partie à la suite de la mort de Seamus. Sam continue de jeter un coup d'œil à la porte alors que les clients entrent, mais Vincent convainc Sam que Deirdre ne reviendra pas. Ils se serrent la main et se séparent ; Sam part avec son contact à la CIA pendant que Vincent paie la facture et s'en va.

Fiche technique

Distribution

  • Robert De Niro (VF : Jacques Frantz) : Sam
  • Jean Reno (VF : lui-même) : Vincent
  • Natascha McElhone (VF : Ivana Coppola) : Deirdre
  • Stellan Skarsgård (VF : Jean-François Aupied) : Gregor
  • Sean Bean (VF : Patrick Laplace) : Spence
  • Skipp Sudduth (VF : Philippe Vincent) : Larry
  • Michael Lonsdale (VF : lui-même) : Jean-Pierre
  • Jan Tříska : Dapper Gent
  • Jonathan Pryce (VF : Pierre Dourlens) : Seamus O'Rourke
  • Féodor Atkine (VF : lui-même) : Mikhi
  • Katarina Witt : Natacha Kirilova
  • Lilly-Fleur Pointeaux : une petite fille
  • Ron Perkins : l'homme avec le journal
  • Amidou : l'homme de l'échange sous le pont
  • Julia Maraval : une otage
  • Laurent Spielvogel : un touriste à Nice
  • Steve Suissa (VF : lui-même) : un serveur à Nice
  • Katia Tchenko : une otage
  • Pierre Forest : le capitaine des CRS
  • Georges Neri
  • Lionel Vitrant : "La cible"

Production

La rue Drevet dans le 18e arrondissement de Paris a servi pour la scène d'ouverture du film[2].

Genèse et développement

En juillet 1997, Variety révèle que John Frankenheimer a signé pour réaliser Ronin, la première collaboration de sa longue carrière à United Artists[3]. Il explique dans la presse avoir été séduit par un « très bon script » et ajoute que c'est « le genre de film que j'adorerais aller avoir. [...] Ce que j'aime, c'est que c'est un film d'action axé sur les personnages, et je l'ai déjà fait, avec Black Sunday et French Connection 2. Ce n'est pas une de ces images CGI, c'est un film sur les gens. Ce n'est pas plus grand que nature, ce que je ne pense pas. Je ne me rapporte pas à ça[3]. » Il y voyait également une opportunité d'appliquer ses vastes connaissances et sa compréhension de la France, en particulier de Paris, où il a résidé pendant de nombreuses années[4]. Il a ajouté : « Je n'aurais pas pu faire le film aussi bien ailleurs[5]. » Ses films The Train (1964), Grand Prix (1966), L'Impossible Objet (1973) et French Connection 2 (1975) ont été filmés en France[6].

Écriture

Le scénario est développé par John David Zeik qui n'a aucune expérience[7]. Il avait eu l'idée après avoir lu le roman Shōgun de James Clavell à l'âge de 15 ans[8]. Cela lui a donné des informations générales sur ce qu'est un rōnin (samouraï sans maître), qu'il a incorporées dans un scénario des années plus tard. Concernant le choix de la France comme lieu clé de l'histoire, il s'explique : « Plusieurs années plus tard, à Nice, lieu de l'un des décors clés de l'histoire, j'ai regardé le soleil et j'ai vu les silhouettes de cinq Gendarmes lourdement armés traversant la promenade des Anglais. Cette image m'a fait réaliser que je voulais tourner le film en France[8]. »

Les récits diffèrent ensuite quant à la paternité du scénario final. Selon l'avocat de John David Zeik, le dramaturge David Mamet a été engagé peu avant la production pour étoffer le rôle de Robert De Niro et ajouter une intrigue amoureuse. Bien que Mamet ait réécrit plusieurs scènes, ses contributions étaient mineures selon l'avis de Zeik. Le réalisateur John Frankenheimer déclare cependant que les contributions de Mamet sont bien plus significatives : « Le générique devrait se lire comme suit : 'Histoire de J. D. Zeik, scénario de David Mamet'. Nous n'avons pas tourné une seule ligne du scénario de Zeik[7]. » Le cinéaste reviendra ensuite en arrière dans une lettre ouverte de septembre 1998 publiée dans Variety : « J. D. Zeik a sans équivoque droit au premier crédit de scénariste ainsi qu'au seul crédit d'histoire qui lui a été attribué par le WGA... [Il] mérite d'être reconnu pour sa contribution significative à ce film, et je suis fier d'avoir travaillé avec lui[9]. » Lorsqu'il a appris qu'il devrait partager le crédit avec J. D. Zeik, David Mamet a insisté pour être crédité du pseudonyme de Richard Weisz, car il avait auparavant décidé d'attacher son nom uniquement aux projets dont il était le seul auteur[7].

Tournage

Le bistrot à Montmartre (ici en 2011)

Le tournage a lieu entièrement en France[2], c'est ainsi le quatrième film que John Frankenheimer a tourné en France après Le train, Grand Prix et French Connection 2 (French Connection II). Il se déroule de à mars 1998 :

Skipp Sudduth a demandé à John Frankenheimer à réaliser ses propres cascades lors des courses-poursuites en voiture. Le réalisateur a accepté[10].

Le tournage a été marqué par l'arrestation de Robert De Niro dans la nuit du 16 au dans une affaire de réseau de prostitution. Après enquête, il a été relâché[11],[12].

Le réalisateur voulait des cascades sans trucages : la vitesse des caméras n'a pas été accélérée pour les poursuites en voitures. Des pilotes professionnels (dont Jean-Pierre Jarier) ont été engagés notamment pour la scène sur le boulevard périphérique où ils roulent à plus de 160 km/h dans le tunnel des Halles, parfois même à contresens. Plus de 300 véhicules ont été utilisés dans cette scène[11],[10].

Musique

Jerry Goldsmith était initialement choisi pour la musique de Ronin avant de finalement quitter le projet[13],[14]. Pour le remplacer, les exécutifs de la MGM choisissent plusieurs compositeurs[13]. Dans cette liste, John Frankenheimer choisit le Tchèque Elia Cmíral[4],[13].

Accueil

Le film reçoit des critiques assez positives. Sur l'agrégateur américain Rotten Tomatoes, il récolte 68% d'opinions favorables pour 68 critiques et une note moyenne de 6,2910[15]. Sur Metacritic, il obtient une note moyenne de 67100 pour 23 critiques[16].

Produit pour environ 55 millions de dollars, le film récolte plus de 70 millions de dollars au box-office mondial[17]. En France, il attire 983 024 spectateurs dans les salles[18].

Signification du titre

La vengeance japonaise des quarante-sept rōnin au XVIIIe siècle est la métaphore centrale du film[19]

Dans le Japon médiéval, les rōnin (浪人) étaient des samouraïs déshonorés parce que leur seigneur avait été tué sans qu'ils aient pu le défendre. N'ayant pas été à la hauteur de leur mission, ils sont condamnés à l'errance. La vengeance est leur seule raison de vivre : ils doivent tuer le meurtrier de leur seigneur, puis se donner la mort par seppuku (en se tranchant le ventre). Le film débute par une explication moins développée.

Michael Lonsdale raconte la légende des 47 rōnin à Robert de Niro au cours du film, incitant par là à la réflexion sur les motivations et les mobiles d'(anciens ?) agents secrets.

Notes et références

  1. « Ronin (1998) Plus sur IMDb.com » [archive du ], sur imdb.fr.
  2. 1 2 (en) Locations sur l’Internet Movie Database
  3. 1 2 Michael Fleming, « 'Ronin' in from cold » [archive du ], sur Variety, (consulté le )
  4. 1 2 Commentaire audio de John Frankenheimer, inclus sur le DVD de Ronin - MGM Home Entertainment
  5.  Ronin: Filming in the Fast Lane, John Frankenheimer () MGM Home Entertainment.
  6. Ron Magid, « Samurai Tactics », American Cinematographer, , p. 1 (ISSN 0002-7928, lire en ligne [archive du ], consulté le )
  7. 1 2 3 Eric Harrison, « Mamet Versus Writers Guild, the Action Thriller Sequel » [archive du ], sur Los Angeles Times, (consulté le )
  8. 1 2 « Ronin: About the Production » [archive du ], sur Cinema Review (consulté le )
  9. John Frankenheimer, « Open letter on J.D. Zeik » [archive du ], sur Variety, (consulté le ), p. 21
  10. 1 2 (en) Trivia sur l’Internet Movie Database
  11. 1 2 « Secrets de tournage de Ronin », sur Allociné.
  12. Samy Mouhoubi, « L’ex-photographe de charme soupçonné d’être au centre d’un réseau de prostitution international » [archive du ], sur francesoir.fr, .
  13. 1 2 3 Dan Goldwasser, « A Look at Ronin with Elia Cmiral », Soundtrack.Net, (lire en ligne [archive du ], consulté le )
  14. Kenneth Plume, « Interview with Composer Elia Cmiral », IGN, (lire en ligne [archive du ], consulté le )
  15. (en) « Ronin (1998) », sur Rotten Tomatoes, Fandango Media (consulté le )
  16. (en) « Ronin Reviews », sur Metacritic, CBS Interactive (consulté le )
  17. (en) « Ronin (1998) » [archive du ], sur The Numbers (consulté le )
  18. « Ronin », sur JP's Box-office (consulté le )
  19. Pomerance et Palmer 2011, p. 82.

Annexes

Articles connexes

Bibliographie

  • (en) A Little Solitaire: John Frankenheimer and American Film, United States, Rutgers University Press, (ISBN 978-0-8135-5059-6, lire en ligne)

Liens externes