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Université McGill
Blason de l'Université McGill
Histoire
Fondation
Statut
Type

Université publique

(Université à charte privée votée par l'Assemblée nationale du Québec)
Nom officiel
McGill University
Régime linguistique
Fondateur
James McGill
Recteur
H. Deep Saini (en)
Devise
Grandescunt aucta labore
(Tout s'accroît par le travail)
Membre de

Association des bibliothèques de recherche du Canada

Association des universités américaines
Site web
Chiffres-clés
Étudiants
39 513 (2022)[1]
Enseignants
1 778 (2022) [1]
Budget
1 072 millions de $[2]
Localisation
Pays
Campus
Urbain et suburbain
Ville
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Localisation sur la carte de la région métropolitaine de Montréal
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L'Université McGill (en anglais : McGill University, de son nom officiel historique l'Institution royale pour l'avancement des sciences[3]), située à Montréal, est le plus ancien des établissements universitaires du Canada, car créé en 1821, soit plus de trente ans avant la première université francophone du Canada, l'Université Laval, fondée en 1852, à l'initiative de la direction du Séminaire de Québec, implantée dans la ville de Québec.

L'université possède deux campus, séparés par une distance de 38 km. C'est dans ce contexte que des membres de la Société technique de l'Est, un groupe de professionnels et d'entrepreneurs, ont commencé à faire pression sur le gouvernement pour la création d'une école d'ingénieurs. Leur objectif était de combler le vide laissé par l'absence d'une telle institution, en formant des ingénieurs compétents capables de répondre aux besoins de l'industrie québécoise.

5 kilomètres. Le campus principal est situé dans le Ghetto McGill, un quartier situé à proximité du district financier, en plein centre-ville de Montréal, et le campus MacDonald est à Sainte-Anne-de-Bellevue, situé dans l'Ouest-de-l'Île.

McGill compte parmi ses anciens élèves 12 prix Nobel et 147 boursiers Rhodes[4], ainsi que trois astronautes, trois premiers ministres canadiens, treize juges de la Cour suprême du Canada, quatre dirigeants étrangers, 28 ambassadeurs étrangers, neuf lauréats des Oscars, onze lauréats des Grammy Awards, trois gagnants du prix Pulitzer et 28 médaillés olympiques.

Histoire

Hockey sur glace à l’Université McGill en 1884.
Statue de James McGill, l'hiver.
Librairie Le James, McGill.

L'université est fondée en 1821, après un don de terrain et de 10 000 £ en argent par l'homme d'affaires montréalais (d'origine écossaise) James McGill (17441813), un riche marchand de fourrures qui veut développer Montréal. Le « McGill College » dispense ses premiers cours en 1829 dans l'ancienne villa de campagne du marchand. Quatre ans plus tard, le nouvel établissement décerne un doctorat de médecine et de chirurgie à son premier diplômé, William Leslie Logie. En 1839, on agrandit en construisant la Faculté des arts grâce à des dons ; au cours des décennies suivantes, la philanthropie continue de jouer un rôle clé dans l'évolution de l'Université McGill. John William Dawson, recteur de 1855 à 1893, fait rayonner l'institution ; les grands bienfaiteurs de l'époque, dont Lord Strathcona, William Macdonald, William Molson et Peter Redpath, ouvrent leurs goussets et on porte le nombre de bâtiments à dix. En 1857, the McGill Normal School est créé après une entente avec le Gouvernement du Québec[5]. En 1885, le Conseil des gouverneurs adopte officiellement l'appellation Université McGill.

Lord Strathcona crée un fonds spécial destiné à l'éducation des femmes. Les premières étudiantes sont admises en 1884 et Carrie Derick, bachelière en Arts de 1890, devient la première femme professeure du Canada, enseignant la botanique à McGill. Au tournant du XXe siècle, des dons substantiels de William Macdonald permettent à McGill de se doter d'un second campus à Sainte-Anne-de-Bellevue où on enseigne l'agronomie. Ces dons permettent également de recruter des sommités comme Ernest Rutherford dont les recherches sur la nature de la radioactivité font connaître l'université internationalement. Rutherford obtient le prix Nobel de physique en 1908.

La réputation d'excellence de McGill croît avec le temps. Pendant la Seconde Guerre mondiale, de nombreux chercheurs britanniques ou d'autres nationalités s'y retrouvent et contribuent à l'effort de guerre. Après le conflit, McGill continue à attirer de plus en plus de professeurs et d'élèves. Le retour des soldats et le « baby-boom » auront pour effet de tripler l'effectif étudiant. McGill devient une université publique et, pour la première fois, reçoit des subsides de l'État. De nouveaux édifices modernes sont construits à côté des vieux immeubles de pierre.

Vue du campus à partir du mont Royal.

Les années 1970 sont marquées par le mouvement McGill Français. Le mouvement nationaliste québécois est d'avis qu'il est injuste que l'université québécoise la plus reconnue dans le monde n'offre ses cours qu'en anglais, alors qu'elle reçoit une grande partie de son budget du gouvernement québécois.

Les examens et travaux peuvent désormais être rédigés par les étudiants au choix en anglais ou en français[6] - hors départements de langues étrangères - les cours, eux, continuant majoritairement à être dispensés en anglais. Certains cours sont cependant donnés en français, par exemple ceux du Département de langue et littérature françaises. D'autre part, les étudiants en droit doivent comprendre le français car les cours portent autant sur la common law britannique que le droit civil d'origine française. Quant au corps enseignant, il peut se servir de l'anglais ou du français selon leur choix. Ces mesures ont eu pour effet d'augmenter le nombre des francophones qui forment maintenant près d'un cinquième de la population étudiante.

Aujourd'hui, McGill accueille la population étudiante la plus diversifiée de toutes les universités canadiennes à forte intensité de recherche, ses étudiants étant originaires de quelque 150 pays[7]. En novembre 2013, Suzanne Fortier est devenue la 17e principale de l'Université McGill et la première francophone à occuper ce poste[8].

Composantes

Carte de l'Université McGill

McGill offre des programmes de baccalauréat, maîtrise et doctorat dans les facultés suivantes[9] :

  • Sciences de l'agriculture et de l'environnement
  • Arts (en) (Sciences sociales et humaines)
  • Droit
  • Éducation (en)
  • Génie (en)
  • Faculté de Gestion Desautels (en)
  • Kinésithérapie
  • Ergothérapie
  • Médecine
  • Médecine dentaire (en)
  • Musique
  • Religion (en)
  • Sciences (en)
  • Bibliothèque de l'Université McGill

On y retrouve également :

  • Centre d'éducation permanente de l'Université McGill
  • Bureau des études supérieures et postdoctorales de l'Université McGill
  • Centre universitaire de santé McGill, centre hospitalier universitaire associé à l'Université

Enseignement et recherche

Droits de scolarité

Les droits de scolarité exigibles à l'Université McGill sont plafonnés par le gouvernement du Québec. Ceux-ci varient selon la provenance de l'étudiant. Ainsi, un étudiant venant du reste du Canada paie plus du double d'un étudiant québécois.

L'Association étudiante de l'Université McGill dénonce régulièrement cette variation dans les droits de scolarité.

De plus, l'Université McGill perçoit plusieurs autres frais (appelés « frais institutionnels obligatoires ») qui n'entrent pas dans les droits de scolarité. Ces frais varient d'un programme à l'autre. L'Université McGill est l'une des universités percevant le plus de frais institutionnels obligatoires.

Relations internationales

McGill, avec l'Université de la Colombie-Britannique, est l'une des deux universités canadiennes à être membres du Universitas 21, un réseau d'universités axées sur la recherche.

Pour les diplômés en ingénierie, McGill est reconnu en France sous le nom UMG Québec par IESF (Ingénieurs et Scientifiques de France) dans le cadre de l'ARM France-Québec pour les ingénieurs[10]. IESF gère le Répertoire des Ingénieurs et des Scientifiques de la part du gouvernement français, un peu comme le Bottin de l'OIQ au Québec.

Classement

En 2020, pour la 16e année consécutive, le magazine Maclean's classe McGill au premier rang des universités canadiennes comptant une faculté de médecine et offrant une vaste gamme de programmes de doctorat[11]. En 2022, l'Université McGill est à la 27e place du classement QS World University Ranking des meilleures universités du monde[12]. En 2020, le Times Higher Education World University Rankings la fait figurer à la 40e position de son classement des meilleurs établissements[13].

Campus et édifices

Musée Redpath
Le département de science politique à McGill se trouve dans l'édifice Leacock.

Le campus de l'arrondissement de Ville-Marie a son entrée principale, le portail Roddick, sur l'avenue McGill College (stations de métro McGill ou Peel). Il y a deux autres points d'accès pour les voitures, un sur la rue McTavish et l'autre, le portail Milton à l'intersection de la rue Université et de la rue Milton.

L'autre campus principal est le campus MacDonald à Sainte-Anne-de-Bellevue.

L'Université McGill dispose d'infrastructure sur l'île de la Barbade ; le Bellairs Research Institute[14] fondé en 1954 et se situant à Saint James.

Vie sur le campus

Sports

Les équipes sportives de l'Université McGill s'appellent les Redbirds (hommes) et les Martlets (femmes). Les Martlets de McGill (hockey sur glace) sont l'équipe sportive la plus couronnée dans l'histoire de l'Université McGill (hommes et femmes confondus).

  • Équipe de football de McGill, 1946.
    Équipe de football de McGill, 1946.
  • Équipe de hockey des Martlets 2011.
    Équipe de hockey des Martlets 2011.
  • Un match de quidditch entre étudiants de l'université.
    Un match de quidditch entre étudiants de l'université.

Médias étudiants

Deux journaux étudiants de langue anglaise sont publiés à McGill : le McGill Daily et le McGill Tribune, tous deux indépendants financièrement, bien que le second fut dépendant jusqu'en 2010 de l'Association étudiante de l'Université McGill. Le Délit français est la contrepartie de langue française du McGill Daily. Autrefois partie intégrante du McGill Daily, Le Délit est devenu un journal à part entière en 1977. Le McGill Foreign Affairs Review est un magazine de relations internationales. La station de radio CKUT (90,3 FM) peut être captée sur le campus et à l'extérieur. TVMcGill diffuse sur le campus en circuit fermé et via l'Internet [15].

Controverses

Depuis plusieurs années, le département de la Justice des États-Unis estime que la Chine mène une campagne visant à acquérir des secrets technologiques étrangers par tous les moyens possibles, y compris par des moyens illégaux comme l'espionnage[16],[17]. Plusieurs universités canadiennes entretiennent des liens avec des scientifiques militaires chinois, ce qui "génère des connaissances pouvant aider l'évolution du secteur militaire chinois grâce à l'acquisition de technologie de pointe" (traduction libre), potentiellement au détriment de la sécurité nationale du Canada[18].

De 2005 à 2022, l'Université McGill est la 3e université canadienne ayant le plus de publications scientifiques en commun avec la "China's National University of Defence Technology"[18]. Selon le Federal Bureau of Investigation (FBI), la Chine utilise des étudiants, professeurs et chercheurs pour dérober des propriétés intellectuelles[19]. Ces collaborations entre la Chine et des universités canadiennes est encouragées par la passivité du gouvernement du Canada, qui, selon un porte-parole de la Gendarmerie royale du Canada (GRC), "n'a aucune unité qui investigue les activités d'un gouvernement étranger en particulier au Canada" (traduction libre)[16],[19].

Personnalités liées à l'université

Professeurs

  • Mario Bunge, physicien et philosophe canadien et argentin. Ses écrits philosophiques combinent le réalisme scientifique, le systématisme, le matérialisme, l'émergentisme et d'autres principes.
  • James Collip, professeur de biochimie
  • John William Dawson, professeur de géologie et recteur
  • Ruth Fincher, professeure de géographie
  • John Stuart Foster, professeur de physique
  • Otto Maass, professeur de chimie
  • Archibald Macallum (en), professeur de biochimie
  • Harry Mayerovitch, professeur d'architecture
  • Jean-Paul Montagnier, professeur adjoint de musicologie et professeur à l'université de Lorraine
  • William Osler, professeur de médecine
  • Jordan Peterson, professeur adjoint de psychologie clinique
  • Joëlle Pineau, professeure en intelligence artificielle
  • Marie-Louise Puech, professeure de français
  • Ernest Rutherford, professeur de physique
  • Dora Sakayan, professeure d'allemand
  • Charles Scriver, médecin, pédiatre et chercheur québécois.

Étudiants

  • Louise Abbott, écrivaine
  • Rémy Bélanger de Beauport, musicien d'improvisation libre
  • Frédéric Bérard, juriste en droit constitutionnel, enseignant, auteur et chroniqueur
  • Zbigniew Brzeziński, conseiller politique du Président des États-Unis Jimmy Carter
  • Win Butler et Régine Chassagne, auteurs-compositeurs, et fondateurs du groupe Arcade Fire
  • Sujit Choudhry, professeur et avocat canadien
  • Caroline Codsi, présidente fondatrice de l'organisme sans but lucratif La Gouvernance au Féminin
  • John Cleghorn (en), ancien président-directeur général de la Banque royale du Canada
  • Leonard Cohen, chanteur auteur-compositeur, poète et écrivain
  • Alan DeSousa, maire de l'arrondissement Saint-Laurent de Montréal
  • Paul Desmarais Junior, homme d'affaires
  • Amina Doherty, artiviste
  • Jacques Dussault, enseignant et entraineur de football avec la Machine de Montréal, les Alouettes de Montréal, Carabins de l'Université de Montréal
  • Laurent Duvernay-Tardif, médecin et joueur de football américain (Chiefs de Kansas City)
  • Alan Emtage, informaticien connu pour avoir conçu le premier moteur de recherche sur internet
  • John S. Foster Jr., quatrième directeur du laboratoire national Lawrence Livermore
  • Céline Galipeau, chef d'antenne, journal télévisé de Radio-Canada
  • Valérie Grand'Maison, championne paralympique et détentrice de 12 records du monde en natation handisport
  • Jezima Ismail, activiste des droits de l'homme, éducatrice et animatrice
  • Rumbi Katedza, productrice et réalisatrice zimbabwéenne
  • Mia Kirshner, actrice
  • Annie MacDonald Langstaff, juriste et féministe
  • Jacques Marchand (compositeur et chef d'orchestre)
  • Yves De Koninck, neurobiologiste
  • Wilfrid Laurier, ancien premier ministre du Canada
  • Jack Layton, ancien chef du Nouveau Parti démocratique
  • Huda Lutfi, artiste égyptienne
  • Guillaume Martineau, musicien
  • Otto Maass, chimiste, membre de la Société royale du Canada
  • Andrew McNaughton, militaire, commandant de l'Armée canadienne, ministre de la Défense
  • Henry Mintzberg, spécialiste du management
  • David Morse, professeur, chercheur, biologiste canadien.
  • Thomas Mulcair, ancien ministre de l'Environnement du Québec et chef du NPD
  • James Naismith, inventeur du basket-ball
  • William Osler, l'un des pères de la médecine moderne au Canada
  • Madeleine Parent, syndicaliste et féministe québécoise
  • John Parisella, homme d'affaires, chroniqueur politique et homme politique québécois
  • Pierre Péladeau, éditeur et homme d'affaires québécois, fondateur du groupe Québecor
  • Wilder Penfield, neurochirurgien
  • Michael D. Penner, avocat et entrepreneur québécois
  • Steven Pinker, psychologue cognitiviste canadien et américain
  • Jon Rafman, artiste, cinéaste et essayiste québécois
  • Jade Raymond, directrice d'Ubisoft Toronto
  • Hubert Reeves, astrophysicien
  • Juliette Rennes, sociologue française
  • Moshe Safdie, architecte et urbaniste
  • Claire Saffitz, youtubeuse culinaire
  • Marc Savasta, neurobiologiste français et directeur de recherche à l’Inserm
  • William Shatner, acteur qui s'est fait connaître dans "Star Trek"
  • John N. Smith, réalisateur
  • Peter Todd, directeur général de HEC Paris
  • Zineb Triki, actrice
  • Justin Trudeau, actuel premier ministre du Canada
  • Bernard P. Zeigler (en), ingénieur canadien, professeur émérite à l'université de l'Arizona aux États-Unis, inventeur du formalisme Discrete Event System Specification (DEVS) en 1976
  • Mariame Kaba, militante abolitionniste, éducatrice, autrice
  • Boutaïna El Fekkak, actrice, auteure, metteuse en scène

McGill attire un grand nombre de boursiers Loran, qui ont le choix de 25 universités au pays.

  • Boutaïna El Fekkak

Notes et références

  1. 1 2 « Étudiants - Université McGill (2022)] »
  2. « Reconnaissance des grades », sur Programmes, cours et politiques de l'Université 2013–2014 (consulté le )
  3. McDevitt, Neale, Rhodes Scholarships for Faculty of Arts duo, McGill Reporter, 24 novembre 2020, consulté en ligne le 20 mars 2021.
  4. (en) « Our History », sur Faculty of Education (consulté le ).
  5. « Language Policy | 2014–2015 Programs, Courses and University Regulations - McGill University », sur www.mcgill.ca (consulté le )
  6. « Présentation de l'Université McGill », Université McGill (consulté le )
  7. « À propos de la principale », Université McGill (consulté le )
  8. « Facultés et écoles » (consulté le )
  9. « Profil sur le site de l'autorité compétente française d'un diplômé de l'Université McGill reconnu comme ingénieur diplômé en France », sur Répertoire des Ingénieurs et des Scientifiques (consulté le )
  10. (en) « Maclean's Ranking », (consulté le )
  11. (en) « QS World University Rankings 2022 », Top Universities, (lire en ligne, consulté le )
  12. (en) « World University Rankings », Times Higher Education (THE), (lire en ligne, consulté le )
  13. Bellairs Research Institute
  14. TVMcGill
  15. 1 2 (en) Tom Blackwell, « Indicted McGill professor was caught in broad, controversial U.S. dragnet of Chinese-background scientists », National Post, (lire en ligne)
  16. (en) Diane Bartz, « U.S., allies slam China for economic espionage, spies indicted », Reuters, (lire en ligne)
  17. 1 2 (en) Robert Fife, « Canadian universities conducting joint research with Chinese military scientists », The Globe and Mail, (lire en ligne)
  18. 1 2 (en) Evan Dyer, « Experts call on Canadian universities to close off China's access to sensitive research », CBC, (lire en ligne)

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes