Yitzhak Rabin (he) יצחק רבין | ||
Yitzhak Rabin en 1994. | ||
Fonctions | ||
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Premier ministre d'Israël | ||
– (3 ans, 3 mois et 22 jours) |
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Président | Chaim Herzog Ezer Weizman |
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Gouvernement | Rabin II | |
Prédécesseur | Yitzhak Shamir | |
Successeur | Shimon Peres | |
– (3 ans et 17 jours) |
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Président | Ephraïm Katzir | |
Gouvernement | Rabin I | |
Prédécesseur | Golda Meir | |
Successeur | Menahem Begin | |
Ministre de la Défense | ||
– (3 ans, 3 mois et 22 jours) |
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Premier ministre | Lui-même | |
Gouvernement | 25e | |
Prédécesseur | Moshe Arens | |
Successeur | Shimon Peres | |
– (5 ans, 5 mois et 25 jours) |
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Premier ministre | Shimon Peres Yitzhak Shamir |
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Prédécesseur | Moshe Arens | |
Successeur | Moshe Arens | |
Biographie | ||
Date de naissance | ||
Lieu de naissance | Jérusalem (Palestine sous mandat britannique) | |
Date de décès | (à 73 ans) | |
Lieu de décès | Tel Aviv (Israël) | |
Nature du décès | Assassinat | |
Sépulture | Mont Herzl | |
Nationalité | Israélienne | |
Parti politique | Mapaï (1968) Parti travailliste (1968-1995) |
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Conjoint | Leah Rabin | |
Religion | Athéisme juif[1] | |
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Premiers ministres d'Israël Prix Nobel de la paix 1994 |
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Yitzhak Rabin (en hébreu : יִצְחָק רַבִּין, /jitsˈχak ʁaˈbin/ ), né Rubitzov à Jérusalem le et mort assassiné à Tel Aviv le , est un militaire et homme d’État israélien, Premier ministre de 1974 à 1977 puis de 1992 à sa mort.
En 1941, il s'engage au sein du Palmach, structure sioniste formée de commandos armés par les Britanniques, et devient l'un des premiers officiers de cette structure en 1947. Il est aussi l'un des plus jeunes commandants de brigade de la jeune armée israélienne, créée en 1948. Il participe à la guerre israélo-arabe de 1948-1949, puis atteint le grade de général de brigade en 1954 et est l’un des commandants du front contre les Égyptiens lors de la guerre de 1956.
En tant que général de division en 1957, il est commandant des forces armées dans le nord d'Israël. Il exerce la fonction de chef d'État-Major de Tsahal à compter de 1964. Au moment de la guerre des Six Jours, il conduit les forces israéliennes à la victoire contre les forces égyptiennes, syriennes et jordaniennes. En 1967, il est l'un des premiers Israéliens à se trouver le long du mur des Lamentations.
Il quitte ensuite l'armée, est nommé ambassadeur aux États-Unis en 1968 puis se lance ensuite en politique, à compter de 1973, devenant une figure du Parti travailliste. Il exerce la fonction de ministre de la Défense de 1984 à 1990 puis de 1992 à 1995, et celle de Premier ministre d'Israël de 1974 à 1977 puis de 1992 à son assassinat en 1995 par un extrémiste religieux juif.
En 1994, il reçoit le prix Nobel de la paix, notamment pour son rôle actif dans la signature l’année précédente des accords d'Oslo.
Jeunesse
Yitzhak Rabin naît à Jérusalem le sous le mandat britannique mais il grandit à Tel Aviv dès l'âge d'un an. Ses parents sont Nehemiah Rubitzov (1886 – 1971) et Rosa (née Cohen; 1890 – 1937), des émigrants de la troisième Aliyah, faisant suite aux nombreux pogroms s'étant déroulés dans l'Empire russe. Son père est né dans un shtetl de l'oblast de Kiev (Ukraine). A l'âge de 18 ans, dans le cadre de la politique volontaire du mouvement sioniste d' avoir des noms hébreux en lieu et place des anciens noms juifs européens, il change son nom en Rabin, émigre d'abord aux États-Unis comme plus d'un million de Juifs résidant alors dans les pays composant l'Empire russe, puis plus tard, il quitte les États-Unis afin de se rendre en Palestine mandataire . Sa mère, Rosa Cohen, est née à Mahiliow en Biélorussie. Son père est rabbin mais l'envoie néanmoins dans une école catholique à Gomel. En 1919, celle-ci part pour la Palestine mandataire et s'installe dans un Kibboutz proche de Galilée, où ses parents la rejoignent en 1920. Nehemiah Rubitzov et Rosa Cohen se rencontrent à Jerusalem en 1920[2].
Yitzhak Rabin poursuit son cursus scolaire à l'adolescence dans un lycée agricole jusqu'en 1940, se destinant à devenir ingénieur agricole spécialisé dans l'irrigation. En 1941, il rejoint dans les premiers le Palmach, unité militaire sioniste destinée à combattre avec les Britanniques les forces armées de l'Axe, qui étaient alors présentes sur le territoire égyptien, et suit notamment les formations d'abord de soldat puis de sous-officier au kibboutz Ramat-Yohanan. Il devient ensuite officier au sein du Palmach en 1947, avant l'indépendance et la création de l'État d'Israël, le 14 mai 1948. Il se marie en 1948 avec Leah Schlossberg.
Carrière militaire
Au cours de la guerre israélo-arabe de 1948-1949, Yitzhak Rabin commande la brigade Harel du Palmach. Jusqu'au mois de juin 1948, celle-ci est déployée le long de la route entre Sha'ar Ha Gai (Bab al-Oued) et Jérusalem. Il participe à l'opération Maccabée et à l'opération Yoram contre Latroun, puis à l'opération Dani puis à des opérations dans le Néguev.
En 1964, il est nommé chef d'État-Major de l'armée israélienne par le Premier ministre Levi Eshkol qui, peu expérimenté militairement, choisit de lui laisser une grande liberté d'action.
Sous son commandement, l'armée de défense d'Israël est victorieuse de l'Égypte, de la Syrie et de la Jordanie lors de la guerre des Six Jours en 1967. Après la prise de la vieille ville de Jérusalem, Rabin est l'un des premiers à la visiter. Il prononce le 28 juin 1967 un discours célèbre à l'université hébraïque de Jérusalem sur le mont Scopus[3].
Parcours politique
Yitzhak Rabin quitte Tsahal après la guerre des Six Jours puis devient ambassadeur aux États-Unis en 1968. En 1973, il est élu député travailliste à la Knesset. Il rejoint le gouvernement en tant que ministre du Travail puis est élu dirigeant de son parti politique. Il succède le à Golda Meir à la tête du gouvernement, en tant que Premier ministre.
Premier mandat de Premier ministre
Le principal événement marquant de son premier gouvernement est le célèbre raid d'Entebbe, lors duquel les militaires de Tsahal, en Ouganda, procèdent au sauvetage des passagers d'un avion détourné par un groupe de terroristes palestiniens.
Deux crises finissent par amener Yitzhak Rabin à démissionner :
- la rupture de sa coalition gouvernementale lorsque quatre avions F-15 sont livrés un jour de Chabbat ;
- la révélation de l'existence d'un compte en banque en dollars américains, au nom de son épouse, ce qui était interdit à l'époque par les lois monétaires israéliennes.
Yitzhak Rabin reconnaît être titulaire de ce compte bancaire et démissionne le 8 avril 1977.
Dans l’opposition
Menahem Begin et le Likoud sont portés au pouvoir, aux élections législatives de juin 1977, faisant suite à la démission d'Yitzhak Rabin, qui devient alors membre de l'opposition.
En 1984, il obtient le portefeuille de ministre de la Défense dans plusieurs gouvernements d'union nationale. Il est connu notamment pour les mesures radicales qu'il prend, à ce poste, pour lutter contrer la première intifada.
Second mandat de Premier ministre
Yitzhak Rabin est à nouveau élu Premier ministre en juillet 1992 mais dès le mois d'octobre, à la suite du crash du vol 1862 El Al sur le quartier néerlandais de Bijlmermeer (banlieue d'Amsterdam), il doit faire face à une crise diplomatique majeure.
Le mandat d'Yitzhak Rabin prend une dimension historique lorsqu'il signe les accords d'Oslo en 1993, créant ainsi l'Autorité palestinienne et cédant pour la première fois un contrôle partiel de certaines zones de la bande de Gaza et de la Cisjordanie aux Palestiniens. Sous son mandat, Yasser Arafat renonce officiellement au recours à la violence et reconnaît Israël dans une lettre officielle. Yitzhak Rabin reconnaît en retour l'OLP le .
Yitzhak Rabin signe également le traité de paix israélo-jordanien en 1994.
Le prix Nobel de la paix est décerné en 1994 aux dirigeants politiques qui ont permis les accords d'Oslo : Yitzhak Rabin, Shimon Peres et Yasser Arafat.
Ces accords, qui lui attirent la sympathie d'une partie de la population, lui suscitent par ailleurs la haine des militants d'extrême droite. Si certains le célèbrent comme un héros de la paix, d'autres le perçoivent comme un traître ayant renoncé à une part de terre promise au peuple juif dans la Torah.
Le gouvernement Rabin se maintient toutefois grâce aux députés arabes israéliens de la Knesset.
Assassinat et conséquences
Le , Yitzhak Rabin, âgé de 73 ans, est touché par deux balles tirées à bout portant dans son dos[4]. Ce meurtre intervient après qu'il a prononcé un discours lors d'une manifestation pour la paix sur la place des rois d'Israël, à Tel Aviv, aujourd'hui rebaptisée place Yitzhak Rabin. Mortellement blessé, Yitzhak Rabin meurt sur la table d'opération de l'hôpital Ichilov de Tel Aviv quelques heures plus tard. Son assassin est Yigal Amir, juif extrémiste religieux, étudiant en droit et opposé aux accords d'Oslo conclus en 1993 avec les Palestiniens. La date de cet assassinat est commémorée sur la place où il fut tué et qui porte désormais son nom, tout comme un grand nombre de rues et d'associations israéliennes.
C'est Shimon Peres qui succède à Yitzhak Rabin.
Le processus de paix israélo-palestinien a été grandement freiné à la suite de l'assassinat de Rabin. Ce meurtre eut également pour conséquence un élargissement de la fracture dans la société israélienne entre les religieux et les laïcs.
Dix ans après son assassinat, deux cent mille Israéliens se sont rassemblés le à Tel Aviv sur la place Yitzhak Rabin, désormais symbole de paix. De nombreuses personnalités étaient présentes comme le président israélien Moshe Katsav, la secrétaire d'État américaine Condoleezza Rice, l'ancien président américain Bill Clinton et son épouse Hillary Clinton, alors sénatrice de l'État de New York.
Détail des mandats et fonctions
- Du au : ministre du Travail
- Du au : Premier ministre
- Du au : ministre des Communications
- Du au : ministre de la Défense
- Du au : Premier ministre et ministre de la Défense
- Du au : ministre des Affaires de Jérusalem et ministre du Travail
- Du au : ministre de l'Éducation et de la Culture
- Du au : ministre de la Santé
- Du au : ministre des Affaires religieuses
- Du au : ministre de l'Intérieur
Publication
- Yitzhak Rabin, Mémoires, Buchet/Chastel, 1980
Dans la culture
- Au cinéma
- Le film Rendez-vous à Atlit de Shirel Amitaï, sorti en 2015. Il raconte les espoirs de paix d'une famille juive à travers les personnages de trois sœurs opposées à la guerre. Dans les dernières séquences du film, elles suivent le discours du 4 novembre 1995 à la télévision. Émues et réjouies par les propos de Rabin, elles décident d'aller se joindre aux manifestants qui célèbrent son discours, mais alors qu'elles chantent dans la voiture, elles remarquent que de nombreux automobilistes se sont arrêtés sur le bas côté. Elles allument l'autoradio et entendent l'annonce de l'assassinat de Yitzhak Rabin. Choquées et en larmes, elles sortent du véhicule et déambulent en croisant du regard de nombreuses personnes visiblement abattues.
- Amos Gitaï : Le Dernier Jour d'Yitzhak Rabin, sorti en France le , en DVD 2016.
- Le film Incitement, de Yaron Zilberman, a pour sujet les causes de l'assassinat d’Yitzhak Rabin par Yigal Amir.
- Dans la musique
- Yves Duteil rend hommage à Yitzhak Rabin en 1997 dans sa chanson Grand-Père Yitzhak.
- Dans la chanson Branleur[5], le rappeur Vald dit :
« Mais quand vas-tu prendre ta vie en main ?
Rendre ta mère ravie, te mettre à taffer ?
Au lieu de tenter de ressusciter Yitzhak Rabin. »
- Dans la chanson Des hommes de paix, le groupe de reggae français Danakil lui rend hommage en lui consacrant un couplet.
Hommage
- Un Jardin Yitzhak-Rabin (Paris) existe parmi les 25 rues, places (etc.) qui portent le nom de l’ancien premier ministre[6].
Notes et références
- ↑ Uri Avnery, The Real Rabin, Ma'ariv.
- ↑ Yitzhak Rabin – from soldier to Nobel Peace Prize Laureate Dadalos
- ↑ Le 28 juin 1967. Lire en ligne.
- ↑ « Rabin et le mystère de la 3e balle », site de TF1-LCI, 4 novembre 2005.
- ↑ (en) Vald – Branleur (lire en ligne)
- ↑ « https://rues.openalfa.fr/rues?q=Yitzhak+Rabin », sur rues.openalfa.fr (consulté le )
Liens externes
- (en) Biographie sur le site de la fondation Nobel (le bandeau sur la page comprend plusieurs liens relatifs à la remise du prix, dont un document rédigé par la personne lauréate — le Nobel Lecture — qui détaille ses apports)
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :