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Gilles Kepel
Gilles Kepel en 2013.
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Institut universitaire de France
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Olivier Carré
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Officier de l'ordre du Mérite culturel de Monaco ()
Prix Pétrarque de l'essai ()
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Officier de la Légion d'honneur‎ ()
Chevalier des Arts et des Lettres

Gilles Kepel, né le à Paris, est un politologue français.

Spécialiste de l'islam et du monde arabe contemporain, il est professeur des universités à l'université Paris Sciences et Lettres (PSL).

Biographie

Jeunesse et études

Gilles Kepel, fils d'un intellectuel d'origine tchèque, traducteur de Václav Havel, et d'une professeure d'anglais niçoise, étudie au lycée Louis-le-Grand, et il milite brièvement à la Ligue communiste.

Il suit une classe préparatoire littéraire et découvre le Moyen-Orient durant l'été 1974 en se rendant en Syrie. À son retour, il s'inscrit aux cours d'arabe[1] de la faculté de Censier.

Diplômé de philosophie et d’anglais, il termine sa formation d’arabisant à l'Institut français du Proche-Orient en 1978. Il est ensuite diplômé de l'Institut d'études politiques de Paris (section Relations internationales, promotion 1980)[2], où il suit l'enseignement du professeur Rémy Leveau.

Il obtient une bourse pour réaliser au Centre d'études et de documentation économiques, juridiques et sociales (CEDEJ) du Caire sa thèse de doctorat sur les mouvements islamistes contemporains, et plus spécifiquement les Frères musulmans, qui assassinent le président Anouar el-Sadate un an après son arrivée[3].

Soutenue en 1983, sa thèse mène à la publication de son premier livre Le Prophète et Pharaon en 1984. Il s’agit du premier ouvrage analysant l’islamisme militant contemporain, et constitue encore aujourd’hui une référence[1].

En 1993 il reçoit son habilitation à diriger des recherches. Le jury est composé de René Rémond (président de Sciences Po) et de professeurs tels que Rémy Leveau, Ernest Gellner, Alain Touraine et André Miquel.

Carrière professorale

Il devient chercheur au Centre national de la recherche scientifique (CNRS) et effectue des enquêtes sur le développement de l'islam en France en tant que phénomène social et politique. À la suite de cette étude de terrain il publie en 1987 le livre Les Banlieues de l’islam, ouvrage pionnier dans l'étude de l'islam en Occident, qui lui vaut des critiques de milieux de gauche pour qui il « fait le jeu de Jean-Marie Le Pen »[3].

Il y analyse l'influence grandissante des Frères musulmans et de l'Arabie saoudite dans les banlieues ainsi que le lien entre demande identitaire et enracinement[1].

En 1991 il publie La Revanche de Dieu (vendu à 60 000 exemplaires, traduit en vingt langues[3]), qui constitue une étude comparée des mouvements politico-religieux émanant du judaïsme, de l'islam et du christianisme.

Il effectue des enquêtes de terrain sur les populations afro-américaines musulmanes aux États-Unis, avant de publier, à partir des affaires Salman Rushdie et du voile de Creil, À l'ouest d'Allah (1994)[3] traduit en anglais en 1996 (Allah in the West).

En 1995 Gilles Kepel est nommé directeur de recherche au CNRS, puis professeur associé à l'université Columbia et l'université de New York, où il prépare son livre Jihad, une étude globale du monde musulman, de l’Indonésie à l’Afrique (traduit en douze langues). Il y étudie le développement de l'islam politique, et considère que sa radicalisation est un signe de déclin plutôt que de montée en puissance. Il se montre optimiste et considère que « l'islamisme n'a plus la force mobilisatrice de l'utopie »[4].

Malgré le succès commercial de Jihad au moment de sa publication, il est critiqué après les attentats du 11 septembre 2001 à la suite du parti pris de l'auteur concernant l’échec de l'islam politique en tant que facteur de mobilisation à la fin des années 1990.

Gilles Kepel analyse rétrospectivement cet échec à la fin de la première phase du jihad comme étant la « dialectique du jihadisme ». Il décrit la lutte contre « l'ennemi proche », suivie par une deuxième phase (Al-Qaïda) qui tire les conclusions de l’échec de la première phase et cible désormais « l’ennemi lointain », qui à son tour échoue à mobiliser les masses musulmanes sous la bannière des jihadistes. Cette période fut suivie d’une troisième phase, caractérisée par la prédominance de réseaux djihadistes sur le sol européen, au Moyen-Orient et en Afrique du Nord (Daech). Gilles Kepel étudie plus en détail ce phénomène dans son ouvrage Fitna : Guerre au cœur de l’Islam (dans lequel il présente l'islamisme comme une forme de guerre civile au cœur de l'islam) ainsi que dans Terreur et Martyre : relever le défi de civilisation. Avec ses étudiants, Gilles Kepel co-édite en 2006 l’ouvrage Al-Qaïda dans le texte[5], qui analyse des textes d’idéologues jihadistes tels que Abdallah Azzam, Oussama ben Laden, Ayman al-Zawahiri ou Abou Moussab Al-Zarqaoui.

En , le mois de l’immolation par le feu de Mohamed Bouazizi à Sidi Bouzid (Tunisie), qui est le point de départ du « Printemps arabe », Sciences Po décide de fermer la chaire Moyen-Orient Méditerranée. Gilles Kepel est nommé membre senior de l’Institut universitaire de France pendant cinq ans (2010-2015), ce qui lui permet de revenir à ses travaux de terrain. Il est également nommé professeur invité à la London School of Economics en 2009-2010.

Collaborateur régulier au Monde, au New York Times, à La Repubblica, El País et à plusieurs médias arabes, il tient, en 2012, une chronique le jeudi matin sur France Culture intitulée « Le monde selon Gilles Kepel »[6], et consacrée au monde arabe contemporain après les révolutions et bouleversements de l'année 2011, et, de nouveau, dans Les Matins de France Culture entre les étés 2015 et 2016[7].

En 2012 il publie Banlieue de la République, une enquête sur les émeutes de 2005 dans les banlieues françaises à Clichy-Montfermeil, où les évènements ont démarré. Cette enquête fut réalisée à travers une observation participante d’un an sur le terrain, avec une équipe d’étudiants, en coopération avec l’Institut Montaigne. L’ouvrage Quatre-Vingt Treize, suite de l’enquête, analyse plus généralement l’évolution de l’Islam de France, 25 ans après la publication des Banlieues de l’Islam.

En 2013 il décrit les révolutions arabes à travers l’ouvrage Passion Arabe (Prix Pétrarque de France Culture, « Meilleur livre de l’année » selon Le Monde).

En 2014 il publie Passion française, une enquête analysant la première génération de candidats issus de l’immigration musulmane aux élections législatives, principalement à Roubaix et à Marseille. Il s’agit du troisième livre de la tétralogie de Gilles Kepel, qui se termine avec Terreur dans l’Hexagone en 2015, mettant en perspective les attentats jihadistes en France. La publication de ce best-seller fait de Gilles Kepel une figure intellectuelle majeure, mais aussi une cible des djihadistes[8].

Il participe à la réunion du groupe Bilderberg de 2015[9],[10].

En 2016 il publie La Fracture, basé sur des chroniques radiophoniques effectuées sur France Culture entre 2015 et 2016, analysant l’impact du djihadisme au moment de la multiplication des attentats sur le sol français et européen. Il met ces évènements en perspective avec la montée des partis d’extrême droite en Europe.

En 2018 il publie Sortir du Chaos. Les crises en Méditerranée et au Moyen-Orient, une analyse des différents événements majeurs au Moyen-Orient, depuis la guerre d'octobre 1973, suivie de l'explosion des prix du pétrole et de la prolifération du jihad, à travers ses trois grandes phases depuis l'Afghanistan et Al-Qaïda. Dans cet ouvrage, Gilles Kepel propose également le premier récit complet rétrospectif des six principaux soulèvements arabes, de la Tunisie à la Syrie. Traduit dans cinq langues (allemand, anglais, espagnol, grec, italien) et nourri de cartes inédites de Fabrice Balanche, cet ouvrage est sorti au format de poche en février 2021.

En 2021 il publie Le Prophète et la Pandémie. L'année 2020, du Moyen-Orient aux banlieues de l'Europe, une mise en perspective de cette année marquée par le Covid-19, l'effondrement du marché pétrolier et de profonds bouleversements d'alliances en cours au Moyen-Orient jusqu'aux banlieues de l'Europe.

Fonctions professionnelles

En 2001 Gilles Kepel est repéré par Richard Descoings qui le nomme professeur de science politique à Sciences Po[11]. Il contribue à la fondation du campus Moyen-Orient Méditerranée, ainsi que du Forum EuroGolfe[1].

Kepel a fondé la collection « Proche-Orient », aux Presses universitaires de France (PUF). La série comprend 23 volumes, publiés entre 2004 et 2017. Il a enseigné comme titulaire de la chaire Philippe Roman (History and International Relations) à la London School of Economics en 2009-2010.

En Kepel est nommé directeur de la chaire d'excellence Moyen-Orient Méditerranée à l'Université Paris sciences et lettres (PSL), basée à l'École normale supérieure. Il dirige le séminaire mensuel « Violence et Dogme : Usage du passé dans l’islamisme contemporain ».

En il est nommé pour deux ans au Conseil économique, social et environnemental dans la section du travail et de l'emploi en qualité de personnalité associée[12]. En Gilles Kepel est nommé membre du conseil scientifique de la Délégation interministérielle à la lutte contre le racisme et l'antisémitisme (DILCRA), présidé par Dominique Schnapper[13].

Gilles Kepel est membre du haut conseil de l'Institut du monde arabe et directeur des études au programme sur le Koweït à l'Institut d'études politiques de Paris.

Il s'entretient régulièrement avec Emmanuel Macron sous sa présidence[14].

En 2023, selon sa version, il apprend par ses étudiants que l'École normale supérieure a mis fin à l'existence de sa chaire d'excellence Moyen-orient Méditerranée et à son seminaire.

Autre

Polémiques et désaccords

Il est accusé par François Burgat d'avoir agressé son doctorant Pascal Ménoret, en 2008, lors d'une soirée à Middle East Association (en) de Washington. Gilles Kepel aurait été exclu de l'association[15],[16]. Ménoret avait rédigé un pamphlet sur Kepel quelques années plus tôt que ce dernier avait peu goûté[16],[17]. Invité dans l'émission Répliques par Alain Finkielkraut (France Culture), Kepel présente une version différente des faits face à François Burgat, expliquant avoir fait sortir son détracteur sans l'avoir violenté[18].

Depuis plusieurs années, Gilles Kepel est en profond désaccord avec le politologue Olivier Roy sur l'analyse des causes du terrorisme islamiste en France[19],[20]. Le sociologue Vincent Geisser, quant à lui, l'accuse de contre-vérités, de raccourcis simplistes, et d'une tendance à « islamiser » à outrance les problèmes des banlieues[21].

Prises de positions

Gilles Kepel affirme que l'un des objectifs des islamistes est de fracturer la société française. Il affirme que bien qu'issu lui-même de la gauche, une partie de la gauche française est devenue naïve[22], voire complice par son aveuglement criminel[23].

Publications

  • Le Prophète et Pharaon. Les mouvements islamistes dans l'Égypte contemporaine, Paris, éditions Gallimard, coll. « Folio histoire », (1re éd. 1984), 245 p. (présentation en ligne)
  • Les Banlieues de l'islam. Naissance d'une religion en France, Paris, éditions du Seuil, 1987
  • La Revanche de Dieu. Chrétiens, juifs et musulmans à la reconquête du monde, Paris, éditions du Seuil, coll. « Points », rééd. 2003 augmentée (1re éd. 1991), 282 p. (présentation en ligne)
  • À l'ouest d'Allah, Paris, éditions du Seuil, (1re éd. 1994), 335 p. (présentation en ligne)
  • Jihad. Expansion et déclin de l'islamisme, Paris, éditions Gallimard, coll. « Folio actuel », 2003, 2e édition refondue et mise à jour (1re éd. 2000), 460 p. (présentation en ligne)
  • Chronique d'une guerre d'Orient, Paris, éditions Gallimard, 2002
  • Fitna. Guerre au cœur de l'islam, Paris, éditions Gallimard, coll. « Folio actuel », (1re éd. 2004), 382 p. (présentation en ligne)
  • Terreur et martyre. Relever le défi de civilisation, Paris, groupe Flammarion, 2008 ; rééd. coll. « Champs actuel », Flammarion, 2009
  • Banlieue de la République. Société, politique et religion à Clichy-sous-Bois et Montfermeil, Paris, éditions Gallimard, 2012
  • Quatre-vingt-treize, Paris, éditions Gallimard, 2012
  • Passion arabe, Paris, éditions Gallimard, 2013
  • Passion française. La voix des cités, Paris, éditions Gallimard, 2014
  • Passion en Kabylie, Paris, éditions Gallimard, collection Témoins, 2014 Le livret accompagne la publication sous coffret de Passion arabe et de Passion française.
  • Qui est Daech ? (avec Edgar Morin, Régis Debray, Michel Onfray, Olivier Weber, Jean-Christophe Rufin et Tahar Ben Jelloun), Paris, éditions Philippe Rey, 2015
  • Terreur dans l'Hexagone, Genèse du djihad français, avec Antoine Jardin, Paris, éditions Gallimard, 2015
  • La Fracture[7], Paris, co-édition Gallimard / France Culture, 2016
  • Sortir du chaos, Les crises en Méditerranée et au Moyen-Orient, Paris, éditions Gallimard, 2018, [présentation éditeur], (ISBN 978-2-0727-7047-0)
  • Le prophète et la pandémie : Du Moyen-Orient au jihadisme d’atmosphère, éditions Gallimard, , 336 p. (ISBN 978-2-0729-2312-8)[24],[25],[26]
  • Enfant de Bohême, récit autobiographique et familial, Paris, éditions Gallimard, 2022. (ISBN 978-2-0729-9591-0)
  • Prophète en son pays, éditions de l'Observatoire, 2023.

Direction d'ouvrages collectifs

  • Les Musulmans dans la société française (avec Rémy Leveau), Paris, Presses de Sciences Po, 1988
  • Intellectuels et militants de l'islam contemporain (avec Yann Richard), Paris, éditions du Seuil, 1990
  • Les Politiques de Dieu, Paris, éditions du Seuil, 1993
  • Exils et royaumes. Les appartenances au monde arabo-musulman aujourd'hui, Seuil, Presses de Sciences Po, 1994
  • Al-Qaida dans le texte (avec Jean-Pierre Milelli), Paris, Presses universitaires de France, 2005 ; nouvelle édition revue et augmentée, coll. « Quadrige », PUF, 2008

Prix

Décorations

Notes et références

  1. 1 2 3 4 Christophe Boltanski, « Djihad contre djihad », Vanity Fair no 65, février 2019, p. 94-101.
  2. « Sciences Po Alumni », sur Sciences Po Alumni (consulté le ).
  3. 1 2 3 4 François Dufay, « Gilles Kepel, le Prophète et le Pharaon », L'Histoire, avril 2000.
  4. Rencontre avec Gilles Kepel: La fin du Jihad ?, L'Humanité, 31 mai 2000.
  5. Gilles Kepel et Jean-Pierre Milelli (trad. de l'arabe), Al-Qaida dans le texte : Écrits d’Oussama ben Laden, Abdallah Azzam, Ayman al-Zawahiri et Abou Moussab al-Zarqawi, Paris, Presses Universitaires de France, coll. « Quadrige », , 496 p. (ISBN 978-2-13-056151-4, présentation en ligne).
  6. Le monde selon Gilles Kepel sur franceculture.fr.
  7. 1 2 Présentation de La Fracture, recueil de chroniques, dans Les Matins du 4 novembre 2016.
  8. (en) Robert F. Worth, « The Professor and the Jihadi », The New York Times, (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le ).
  9. « Bilderberg, la mystérieuse réunion "des maîtres du monde" », Europe1, (lire en ligne, consulté le ).
  10. « La Grèce, la Russie et l'Iran au menu du très discret groupe Bilderberg », sur Le Point, (consulté le ).
  11. Raphaëlle Bacqué, Richie, Bernard Grasset, (ISBN 978-2-246-78913-0)
  12. « Désignation de personnalités associées au CESE », sur CESE.fr, .
  13. Communiqué de presse: « Installation d'un Conseil scientifique auprès de la DILCRA », gouvernement.fr, 9 février 2016.
  14. Lucie Delaporte, Pauline Graulle et Ellen Salvi, « Le Printemps républicain, une «petite boutique» qui veut peser sur le jeu politique », sur Mediapart, (consulté le ).
  15. François Burgat, Comprendre l'islam politique, éditions La Découverte, 2016.
  16. 1 2 Coup de poing, dorures et “‘islamo-gauchistes”: enquête sur Gilles Kepel, Les Inrocks, 7 décembre 2016.
  17. Condé Nast, « Gilles Kepel vs Olivier Roy, la guerre secrète des experts en terrorisme », sur Vanity Fair, (consulté le )
  18. « Le terrorisme en face », France Culture, (lire en ligne, consulté le ).
  19. Olivier Roy et Gilles Kepel : le Prophète et le Mandarin, Pierre de Gasquet, Les Échos, 31 mars 2017
  20. Frédéric Boily, « Le débat entre Gilles Kepel et Olivier Roy. Anatomie d’un désaccord », Frontières, vol. 31, no 1, (ISSN 1180-3479 et 1916-0976, DOI 10.7202/1066194ar, lire en ligne, consulté le )
  21. « Gilles Kepel hanté par l’islamisation de la France », sur OrientXXI, (consulté le ).
  22. (en) Robert F. Worth, « The Professor and the Jihadi », sur New York Times, .
  23. Sara Daniel, « Gilles Kepel : "Les islamo-gauchistes, ces charlatans », sur Nouvel Obs, .
  24. « lien vers l'éditeur », sur Gallimard
  25. « couverture Le Point », sur lepoint
  26. IMA, « Conférence de présentation de l'ouvrage à l'Institut du Monde Arabe »
  27. « Gilles Kepel, lauréat du Prix de l'essai France Culture/Le Monde », sur lepoint.fr, (consulté le ).
  28. Décret du 13 juillet 2022 portant promotion et nomination dans l'ordre national de la Légion d'honneur.
  29. Décret du 30 décembre 2011 portant promotion et nomination.
  30. Décret du 15 mai 2015 portant promotion et nomination
  31. « Ordonnance Souveraine n° 4.043 du 18 novembre 2012 portant promotions ou nominations dans l’Ordre du Mérite Culturel / Journal 8096 / Année 2012 / Journaux / Accueil - Journal de Monaco », sur journaldemonaco.gouv.mc (consulté le )

Voir aussi

Article connexe

  • Postislamisme
  • Hugo Micheron

Liens externes