Guitare basse | |
Guitare basse de marque Fender, modèle Precision. | |
Variantes modernes | Basse, basse électrique |
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Classification | Instrument à cordes |
Famille | Instrument à cordes pincées |
Instruments voisins | Guitare électrique basse électro-acoustique |
Tessiture | |
Instrumentistes bien connus | Bassiste |
Facteurs bien connus | Fender, Rickenbacker, Gibson, Music Man |
La guitare basse, basse électrique ou simplement basse, est un instrument de musique à cordes conçu selon le même principe que la guitare électrique, mais avec une tessiture plus grave. Comme la contrebasse dont elle est inspirée, la guitare basse est généralement utilisée pour jouer la ligne de basse au sein de la section rythmique d'un ensemble musical, mais elle est également utilisée comme instrument soliste par certains musiciens. Une basse comporte en général 4 cordes accordées mi-la-ré-sol, montées sur une touche et un manche plus long, bien que certains modèles comprennent davantage de cordes (5, 6 voire davantage). Elle peut se jouer aux doigts (avec certaines techniques particulières comme le slap) ou avec un médiator. La basse électrique est généralement amplifiée par un amplificateur dédié à l'instrument et ses fréquences graves. Certains bassistes utilisent des effets. La première basse commercialisée fut la Precision Bass vendue par Fender en 1951 ; la Jazz Bass, sortie en 1960, sera un autre modèle très répandu.
Description
Une guitare basse possède généralement 4 cordes avec un diapason de 34 pouces (86,34 cm). L'instrument est constitué d'un long manche, surmonté d'une touche, et d'un corps en bois plein (solid body) ou creux (semi-hollow body) comprenant un ou plusieurs micros, des potentiomètres et un chevalet. La touche comporte des frettes qui délimitent les cases des notes (généralement entre 19 et 24). La méthode de fixation du manche (vissé, collé ou traversant le corps) et le type de bois utilisé pour la lutherie influent sur la sonorité.
Les cordes sont fixées au chevalet (parfois en traversant le corps) et, en haut du manche (après le sillet), par des mécaniques qui permettent de les accorder. Le ou les micros captent les vibrations des cordes, et un circuit électronique (avec généralement un potentiomètre de volume et un autre de tonalité ; sur les basses actives, un circuit d'égalisation peut être rajouté) transmet le son via la prise jack, vers un amplificateur. Les cordes, en métal, peuvent êtres en filets ronds ou en filets plats.
Certaines évolutions portent sur le nombre de cordes, le diapason, ou encore l'absence de frettes (basse fretless). Certaines basses avec un plus petit diapason (30 pouces soit 76,2 cm) sont appelées short scale. Le nombre de cordes peut passer à 5, 6, 7, 8, 9, 12 voire plus : on parle alors de basse à tessiture étendue (ERB) (voir chapitre évolutions). Les évolutions de la guitare basse sont souvent dérivées de celles que connaît la guitare électrique à 6 cordes. À l'inverse, certaines améliorations d'abord appliquées à la guitare basse ont ensuite été reportées sur la guitare électrique. L'ajout d’une corne supérieure sur la Precision Bass pour résoudre le problème d’équilibre de l’instrument en position debout, a par exemple inspiré le design de la Fender Stratocaster. La basse acoustique est une basse avec un corps en bois creux, à l'instar d'une guitare acoustique.
La basse, par son accompagnement dans les fréquences graves, est considérée comme le « pilier » de la section rythmique d'un groupe en complément de la batterie.
- Chevalet d'une basse Yamaha (ici, les cordes ne traversent pas le corps). Les vis permettent de régler l'intonation de l'instrument.
- Tête d'une basse Hohner, avec les quatre mécaniques et le logo de la marque
- Arrière de la tête d'une basse à 5 cordes, où sont fixées les mécaniques.
- Micro (split coil) d'une basse Hohner, de type Precision.
- Prise jack (en bas à gauche) et potentiomètres sur une Fender Jazz Bass signature Marcus Miller. Un capot est également présent sur le micro manche, pour pouvoir y poser la main droite.
- Intérieur d'une basse active Warwick Thumb, avec un circuit d'égalisation, alimenté par une pile 9V.
- Fixation du manche par quatre vis sur cette basse Rob Allen.
- Manche d'une basse Fender Precision. La vis au milieu est le truss rod, qui permet de régler la courbure du manche.
- Deux pickguards (l'un blanc, l'autre noir) d'une Jazz Bass Marcus Miller. Ils contiennent une découpe pour laisser passer le micro manche.
- Basse à 5 cordes à filets ronds (jonction entre le corps et le manche).
Accord
La guitare basse est généralement accordée une octave plus grave qu'une guitare, de la même manière qu'une contrebasse, c’est-à-dire en quartes. Les fréquences sont les suivantes lorsque la note de référence est le la3 440 Hz :
- mi (ou E), (41,203 Hz) ;
- la (ou A), (55,000 Hz) ;
- ré (ou D), (73,416 Hz) ;
- sol (ou G), (97,998 Hz).
On peut aussi l'accorder en ré, c'est à dire ré, la, ré, sol (ou DADG ; la corde la plus grave normalement accordée en mi est accordée en ré) ; en partant de la corde la plus grave à la plus aiguës.
L'accord de la basse à cinq cordes est généralement si, mi, la, ré, sol (BEADG ; ajout d'une corde grave) ou bien, moins fréquemment, mi, la, ré, sol, do (EADGC ; ajout d'une corde aiguë). Les basses à six cordes sont accordées en si, mi, la, ré, sol, do (BEADGC ; ajout d'une corde grave et d'une corde aigüe), en quartes. Les basses à 7 cordes s'accordent en si, mi, la, ré, sol, do, fa (BEADGCF ; ajout d'une corde grave et de deux cordes aiguës). Les basses à huit cordes possèdent généralement quatre chœurs (paires de cordes accordées à l'octave) ou dans un cas plus rares ont huit cordes séparées accordées fréquemment en fa dièse, si, mi, la, ré, sol, do, fa (F#BEADGCF ; ajout de 2 cordes graves et de deux cordes aiguës). Les basses 9 cordes, extrêmement rares, ont un accord en fa dièse, si, mi, la, ré, sol, do, fa, si bémol" (F#BEADGCFBb ; ajout de deux cordes graves et de trois cordes aiguës). Les rares modèles à 12 cordes ont soit six chœurs, soit quatre groupes de trois cordes formant chacun un accord de quinte (dans ce dernier cas, la corde la plus aiguë du chœur est semblable à une corde de guitare). Les basses à 24 cordes, encore plus rares, sont semblables aux basse 8 cordes (séparées) mais avec les cordes triplées (donc huit groupes de trois cordes accordés en F#BEADGCF). Les basses trois cordes sont souvent accordées en mi, la, ré (EAD ; suppression de la corde de sol, la plus aiguës).
Histoire
La première guitare basse est commercialisée en 1951 par Fender[1]. En dehors de la contrebasse, il n'existait jusqu'alors que quelques instruments à corde traditionnels dans cette tessiture comme le guitarrón mexicain, la balalaika russe dans ses versions basse et contrebasse, et dans certains pays africains ou arabes, comme la contrebassine ou le guembri.
La basse est conçue, tout comme la guitare électrique, pour pallier le manque de puissance des instruments acoustiques utilisés dans la musique country, le rock 'n' roll, ou le jazz mais aussi pour s'affranchir de la contrainte de l'encombrement de la contrebasse.
Prototypes
En 1933, l'inventeur américain Paul Tutmarc (en) crée une première basse électrique ayant la forme et la taille d'un violoncelle au corps plein[2]. Insatisfait par la taille de l'instrument, il en fabrique une deuxième inspirée des guitares électriques, frettée et conçue pour être utilisée à l'horizontale. En 1935, Audiovox, le catalogue commercial de la société de Tutmarc propose le « Model #736 Electric Bass Fiddle »[3], à quatre cordes, le corps plein et un manche fretté d'une longueur de 77,5 cm. De par son design proche de celui d'une guitare, l'instrument est plus simple à tenir et l'apposition de frettes sur le manche rend la basse plus accessible, en facilitant la justesse de jeu. Cependant, le modèle développé par Tutmarc ne suscite pas d'engouement particulier et le concept de basse électrique est abandonné jusqu'aux années 1950.
À la même époque, les fabricants de guitares Gibson et Rickenbacker s'intéressent au développement d'une contrebasse électrique, sans que l'idée aboutisse.
Fender
En 1951, Leo Fender sort la première basse électrique commercialisée, la Precision Bass[1]. Le terme « précision » insiste sur la présence de frettes, facilitant la justesse des notes par rapport à la contrebasse[4]. Sa particularité est d'avoir un seul micro recouvert d'un capot chromé, centré entre le départ du manche et le chevalet, ce qui donne un son grave, profond et bien rond. Son diapason est de 34 pouces, plus qu'une guitare électrique mais moins qu'une contrebasse. Le design de la Precision s'inspire de la Telecaster : tête du manche, plaque de fixation du manche au corps, potentiomètres, truss rod[1]... Son manche est en érable et compte 20 frettes[4]. Les débuts de la fabrication sont compliqués, car aucune pièce détachée (mécanique, cordes, etc) n'est disponible[4]. Cet instrument s'adresse à la fois aux contrebassistes et aux guitaristes[4].
La Precision Bass devient petit à petit un modèle de référence dans la musique populaire, très utilisé en musique soul[5]. La première Precision utilisée en Europe sera celle de Jet Harris, premier bassiste du groupe The Shadows. James Jamerson, bassiste très réputé de la Motown, fait également partie des bassistes célèbres jouant sur Precision (celui est notamment réputé pour n'utiliser que son index parmi les doigts de sa main droite dans son jeu).
Le design de la Precision est revu en 1957, avec un nouveau micro split coil, une tête se rapprochant de la Stratocaster, un pickguard d'une seule pièce[6]. En 1963, le manche en érable est augmenté d'une touche en palissandre[4].
- Precision Bass de 1951.
- Precision Bass de 1957, avec un nouveau design.
- Fender Jazz Bass.
En 1960 sort le nouveau modèle de Fender, la Jazz Bass, qui a deux micros « simple bobinage », un manche plus fin que la Precision, et une forme différente. Sa particularité concerne le fait d'avoir deux micros, l'un près du chevalet qui donne un son médium très précis et assez dur avec beaucoup d'attaque et l'autre près du départ du manche et qui donne un son très grave et moins précis. À l'instar de la Stratocaster, cette basse offre une palette de son nettement plus large, notamment en plaçant les deux micros en phase ou en opposition de phase. Elle est largement utilisée par les bassistes de jazz-rock ou de funk-jazz, tels que Tina Weymouth, Marcus Miller ou Jaco Pastorius.
Afin de varier la gamme sonore sans avoir besoin de changer d'instrument durant les morceaux, la Precision est ensuite dotée d'un second micro placé près du chevalet (usuellement un micro simple bobinage de type Jazz Bass ou un pavé « humbucker » double bobinage ou un second micro « split-coil » Precision Bass), parfois même d'un manche Jazz Bass au profil aminci. Cette option est proposée à partir du milieu des années 1960 et demeure très populaire au début des années 1980.
Gibson
En 1953, Gibson crée la Gibson electric bass EB-1, un modèle solid-body munie d'un diapason court (30 1/2 pouces) avec un corps en forme d'un violon[7]. L'idée est de se rapprocher de la forme d'une contrebasse et d'éviter l'association avec une guitare[7].
- 1959-1961 : La EB-0 reprenant les contours de la Les Paul Spécial munie d'un diapason court (30 1/2 pouces) et d'un micro unique.
- 1958-1962 : La EB-2 avec un diapason court, un micro unique et une lutherie empruntée à la ES-335.
- 1961 : EB-3 avec un diapason long, aux formes de la Gibson SG et équipées de micros « humbucker ».
- Lors de l’introduction des guitares « Modernistique » un modèle Explorer bass est proposé au catalogue Gibson.
- Gibson EB-0.
- Gibson EB-2 de 1964.
- Gibson EB-3 de 1967.
- Epiphone Rivoli de 1967, inspirée par les basses Gibson.
Höfner
En 1956, la firme allemande Höfner sort la 500/1, également en forme de violon mais avec une caisse creuse dotée d'une table bombée en épicéa, un modèle choisi et popularisé par Paul McCartney[7]. Ce modèle est souvent appelé « violin bass »[7].
Rickenbacker
En 1957, Rickenbacker se lance dans la production de basses électriques avec la série des 4000. Ces instruments présentent la particularité d'avoir un manche traversant le corps, produisant ainsi une sonorité distinctive associée à ce fabricant.
La Rickenbacker 4001, emblématique du rock progressif et du heavy metal des années 1970, sort en 1961. Cette basse à l'esthétique particulière et au son puissant et clair marque l'histoire du rock grâce à des musiciens tels que Paul McCartney, Lemmy de Motörhead, Cliff Burton deuxième bassiste de Metallica, Chris Squire de Yes, Roger Glover de Deep Purple ou encore Geddy Lee de Rush. Rickenbaker sort notamment une version stéréo (4001 stéréo) qui permet de brancher les deux micros sur deux amplis séparément en offrant ainsi des possibilités de réglages précis.
Du milieu des années 1970 au milieu des années 1980, Rickenbacker produit également la série 3000, basses bas de gamme de conception plus classique (à manche vissé) ne présentant pas les sonorités marquées de la série 4000.
Autres fabricants
Depuis, cet instrument a évolué et de nombreux modèles se partagent le marché. Tous les fabricants de guitares sont présents aux côtés de Fender et Gibson, tel que Danelectro, ESP Guitars, Ibanez, Music Man Instruments qui produit la basse StingRay, Bc Rich, Cort, etc.
Années 1970
Dans les années 1970, d'autres marques créent des basses personnalisées, avec des formes spéciales, des bois taillés et finis à la main, des préamplificateurs, des égaliseurs actifs et des techniques de construction novatrices, comme l'emploi de manches en bois multi-plis traversant le corps ou de manches en graphite. Par exempe, Alembic et le luthier Ken Smith produisent leurs premières basses à cinq cordes vers 1975, suivies dix ans plus tard de leurs premiers modèles à six cordes. Les basses Warwick possèdent un le look arrondi, un bois apparent et font de nombreux émules.
De nombreux luthiers fabriquent des basses artisanalement.
Années 1980 : autres innovations
Ned Steinberger crée une basse « headless » (sans tête), les basses de graphite et le « Trans-Trem tremolo bar ». En 1987, Guild crée la basse fretless Ashbory, un instrument très petit avec les cordes en caoutchouc-silicone rubber qui reproduisent le son d'une contrebasse. Dans les années 1980 et 1990, des basses à cinq ou six cordes sont souvent utilisées dans les styles latin, jazz, funk principalement, et parfois dans le metal.
Par la suite, des basses multidiapason (multiscale ou fanfret) apparaissent, permettant une tension plus équilibrée entre les cordes graves et aiguës. Elles sont notamment utilisées dans le metal.
- Music Man Stingray (1977).
- Basse et guitare Steinberger sans tête
- Basse 5 cordes multidiapason avec les frettes en éventail produite par Dingwall.
- Basse six cordes Regenerate Malibu.
Techniques de jeu
Les doigts
Le jeu aux doigts est une des techniques de jeu les plus répandues. Elle consiste à faire sonner la corde à l'aide de ses doigts. Cette technique s'apparente à la technique de « buter » de la guitare classique, mais avec une position plus verticale de la main droite, le pouce reposant souvent sur un micro ou sur la corde de mi (la plus grave) pour l'étouffer. Elle donne un son velouté et précis dans la puissance des notes. Jaco Pastorius, Cliff Burton ou bien encore Steve Harris donnent un très bon exemple des possibilités qu'offre l'instrument utilisé de cette manière. On en alternance [?] de plusieurs doigts (l'index et le majeur, le plus souvent, mais des bassistes comme Les Claypool optent plutôt pour le jeu à trois doigts avec une alternance avec l'annuaire, le majeur et l'index). D'autres rares musiciens utilisent seulement l'index, comme James Jamerson. On peut parfois utiliser le pouce si l'on veut mettre une ou plusieurs notes en évidence ou si l'on joue en arpège. Le ton de la basse changera suivant si l'on joue près du chevalet (clair et percutant) ou vers le manche (plus gras et chaud).
Le médiator
Aussi appelé plectre ou flat pick, il est généralement en plastique. Ce petit triangle sert à pincer les cordes pour obtenir davantage d'attaque dans le toucher et dans le son. Il est souvent utilisé en faisant des allés-retours sur les cordes mais peut aussi bien les attaquer seulement par un seul sens. L'endroit de jeu est souvent prés du chevalet, la main est parfois posée dessus. Bien que peu utilisé par défaut, cette technique est largement répandue pour le rock, et presque la règle pour la musique punk. Son utilisation est emblématique de joueurs comme Paul McCartney, Chris Squire, Noel Redding, Gene Simmons, Peter Hook (souvent davantage comme instrument mélodique que rythmique[8]) ou Lemmy Kilmister.
Palm mute
Le Palm Mute consiste à poser sa main droite sur les cordes juste après le chevalet pour les étouffer légèrement et créer un son "étouffé". On attaque les cordes avec le pouce et l'index. On peut aussi utiliser un médiator. Cela se note PM sur tablature.
Slap
Cette technique consiste à frapper les cordes graves avec le pouce, et à tirer les cordes aiguës avec l'index ou le majeur (on parle alors de popping ou pop). L'endroit de jeu est près du manche, parfois même dessus, là où les cordes rebondissent le mieux. Cette technique est principalement utilisée dans le funk, le rock, le jazz rock, la fusion et les musiques expérimentales. Bootsy Collins, Les Claypool, Flea, Marcus Miller, Victor Wooten, Stanley Clarke et Fieldy en sont des références.
Slapping
Le slapping ou "Slap tapé" est l'action de taper sur l'une des cordes avec l'os du pouce de la main droite (pour les droitiers) grâce à un mouvement rapide du poignet puis de le retirer immédiatement pour que la corde puisse sonner. Cela se note S ou parfois T sur tablature.
Popping
Le Popping ou "Slap tiré" s'effectue en tirant une des cordes vers l'opposé d'une manche à l'aide de l'index ou du majeur (et même parfois du pouce) de la main droite (pour les droitiers) et de la lâcher rapidement pour qu'elle frappe le manche et donne un son percussif. On peut exécuter le Popping sur plusieurs cordes en même temps en utilisant ses autres doigts. Cette technique se note P sur tablature.
Double Popping
Le Double Popping s'effectue pareillement au Popping à la différence que l'on tire très rapidement une même corde deux fois de suite à l'aide de l'index puis du majeur (ou l'inverse). Cela donnera une note "doublée".
Double Thumb
Aussi appelé "Slap allez-retour" ou encore "Double Slap", le Double Thumb (Double Pouce en français) consiste à utiliser son pouce de la même manière qu'un médiator, c'est à dire en faisant des "allez-retour" avec son pouce sur les cordes. Cela permet d'effectuer la technique du Slap bien plus rapidement. Victor Wooten et Marcus Miller sont des maîtres de cette technique.
Step
Cette technique utilise la basse plus comme un instrument percussif. Le jeu est constitué de figures rythmiques effectués par claqués alternatifs des deux mains sur les cordes. Cela se note (×) sur tablature.
Tapping
Le tapping consiste à taper la corde avec le bout des doigts dans une case pour émettre un son. Cette technique, très répandue pour la guitare électrique, permet un jeu « pianistique » à une ou deux mains. Cette technique est notamment utilisée par Stuart Hamm, John Entwistle, Billy Sheehan, John Myung, Victor Wooten, Michael Manring, Roscoe Beck, Patrice Guers, Flea et Les Claypool. Il existe principalement deux techniques de tapping : l'une, lente et plutôt atmosphérique, favorise le jeu en accord et l'utilisation de la totalité des 8 doigts, sa difficulté résidant dans l'écart des doigts et la régularité. La deuxième, surtout utilisée en metal, demande une grande dextérité, et adjoint au tapping de la main droite la technique des trill à la main gauche (ou encore pull-Off ou hammer-on), s'inspirant de guitaristes comme Van Halen. Cette technique est parfois limitée à une corde (on parle dans ce cas de tapping linéaire). Le tapping se note T sur tablature.
Scratch
Le Scratch consiste à gratter une corde avec l'ongle de son pouce. Cette technique est notamment utilisée par le bassiste Gary Willis.
Slide
Le slide, signifiant "glissé" consiste justement à jouer une corde puis à faire glisser son doigt de la main gauche en partant d'une case à une autre. Cela se note par exemple 5/8 sur tablature.
Hammer-on
Cette technique consiste à jouer une note en appuyant avec un doigt sur une corde déjà en train de vibrer. Par exemple : on fait vibrer la corde case 5 puis on ajoute un doigt case 7 ; cela se note « 5H7 » sur une tablature.
Pull-off
C'est aussi jouer une note avec seulement la main gauche, sauf que, à l'inverse d'un hammer-on, on retire un doigt déjà posé sur une case. Par exemple : on fait vibrer la note case 7 puis on enlève son doigt pour faire sonner la case 5 : cela se note « 7PO5 » ou bien « 7P5 »
Trill
Suite de Hammer/Pull-off. ex. : « 6PO5H7 », « 0H4H5PO4 » ou même « 5H7PO6H8 »
Bend
Cette technique consiste à tirer une corde vers le bas ou le haut avec la main gauche (pour les droitiers) en appuyant sur une cases pendant que celle-ci est en train de vibrer.
Shake
Cette technique s'effectue aussi grâce à la main gauche (pour les droitiers). Elle consiste à jouer une corde où l'on appuye sur une case et à faire des sortes de slides très rapides entre celle-ci et la suivante.
Harmoniques naturelles
Utilisées, notamment, par Jaco Pastorius. Il s'agit de faire sonner une note sans appuyer la corde sur le manche. C'est une note pure. Il suffit juste de poser un doigt de la main gauche (pour les droitiers) sur la corde au-dessus d'une frette sans appuyer, de la faire sonner avec la main droite et de retirer aussitôt son doigt de la main gauche. Cela fonctionne plus simplement sur les frettes no 4 ; 5 ; 7 ; 9 ; 12 ; 15 ; 17. Il y a possibilité d'en faire sonner n'importe où sur les cordes, mais ceci requiert une maitrise très précise. Si l'on fait sonner l'harmonique naturelle de la septième case, cela se notera ⟨7⟩ sur tablature.
Harmoniques artificielles
En appuyant sur une case il est possible de produire deux notes différentes : la note « pure » et son harmonique. Pour produire cette harmonique tout en appuyant sur la case, il suffit de légèrement effleurer la corde (sans l'étouffer) avec le pouce ou la tranche de la main droite (pour les droitiers) immédiatement après avoir attaqué la note (voire en même temps). Là où cette technique est la plus efficace est sur les cordes de ré et sol en jouant en tiré. Elle permet d'effectuer des techniques comme des hammer-on, pull-off ou bend tout en jouant une harmonique. Elle est assez difficile à mettre en place, du fait de la grande précision requise. Si l'on fait sonner l'harmonique artificielle de la septième case cela se notera à l'aide d'un petit losange puis du numéro de la case sur tablature.
Harmoniques tapées
Cette technique fait appel à celle du tapping pour jouer une harmonique. Il suffit de taper une corde au-dessus d'une frette avec un doigts mais sans toucher le bois du manche. Cette technique requiert une grande précision, surtout si cela est joué rapidement. Si l'on fait sonner l'harmonique tapée de la septième case cela se notera T ⟨7⟩
Étouffer les cordes
La plupart du temps, on ne veut entendre qu'une seule corde à la fois (sauf si l'on joue en accord) car cela risquerait de créer une dissonance non voulue. On utilise donc les doigts dont l'on n'est pas en train de se servir pour étouffer les cordes non jouées.
Jeu aux doigts
Grâce au jeu en "buté" on étouffe déjà la corde qui se trouve avant celle qu'on attaque (par exemple, si l'on joue la corde de ré (la deuxième plus aiguës) on va pouvoir étouffer celle de la (la deuxième plus grave). Le pouce, qui normalement placé sur le micro vas venir bloqué la corde de mi (la plus grave) pour l'étouffer lorsque celle-ci n'est pas jouée. Lorsqu'on joue la corde de sol (la plus aiguës) avec cette technique, on étouffe donc la corde de mi avec le pouce et la corde de ré grâce au jeu en buté ; seule la corde de la n'est pas étouffée. On pose donc le plus souvent son annulaire sur cette corde et à présent, la corde de sol est la seule à pouvoir sonner.
Pouce flottant
La technique du pouce flottant, utilisée le plus souvent sur les basses cinq ou six cordes (ou plus), consiste à placer son pouce entre deux pour les étouffer en même temps et se déplace entre elles en suivant les doigts qui attaquent les cordes. Si le pouce n'est pas entre les deux premières cordes, ont le place de manière à ce qu'il puisse étouffer les cordes plus graves Par exemple, si sur une basse à cinq cordes on joue la corde de ré, le pouce se placera entre la corde de mi et celle de la tout en s'allongeant pour pouvoir également toucher celle de si (la plus grave sur une cinq corde) ; le pouce étouffe donc trois cordes : si, mi et la.
Slap
Au Slap, la main droite (pour les droitiers) ne peut être utilisée pour étouffer les cordes. On ne peut donc le faire qu'avec la main gauche, en posant les à plats sur les cordes. Le plus souvent, on se sert de l'index et de l'auriculaire pour appuyer sur les cases pour permettre au majeur et à l'annulaire de se poser sur les cordes plus graves. Les doigts qui ne que l'on utilise pas servent à étouffer les cordes. On peut aussi utiliser le pouce si tout nos quatre autres doigts sont utilisés.
Évolutions de l'instrument
Les principaux instruments descendant de la basse électrique sont le Chapman Stick et le Warr Guitar. Tony Levin se sert régulièrement du stick Chapman au sein des groupes Liquid Tension Experiment, King Crimson ou avec Peter Gabriel. Il se pratique en tapping à deux mains, et permet de jouer simultanément une partition de guitare et de basse.
La basse électro-acoustique ou semi-acoustique, avec son apparence de grosse guitare acoustique, est souvent utilisée dans les sessions « unplugged » par les groupes de rock. Son principal avantage est d'obtenir un son plus proche de la contrebasse, sans avoir la taille imposante de la contrebasse et la nécessité d'apprendre à jouer un instrument sans frettes.
La basse fretless est une basse classique dépourvue de frettes (petites barres métalliques présentes sur le manche). Cette particularité lui donne un son beaucoup plus chaud et doux, différent de celui de la basse frettée, car les cordes sont au contact du bois. Avec les basses fretless, les musiciens peuvent facilement faire les effets comme le glissando, vibrato, intonation microtonale (comme « quarter tones » et « just intonation »)...
Dans son livre How The Fender Bass Changed The World, Jim Roberts indique que Bill Wyman, le bassiste des Rolling Stones, a créé une des premières basses fretless en 1961. La première basse fretless produite en masse était l'Ampeg AUB-1 en 1966. Fender a créé une Precision Bass sans frettes en 1970 (chose amusante car Leo Fender avait ainsi nommé la Precision car elle était frettée et donc plus précise que la contrebasse). Le bassiste Jaco Pastorius en était un virtuose dans le style de jazz fusion dans les années 1980 et de nombreux bassistes rock (Sting, Jack Bruce...) l'ont aussi adoptée.
Le Français Patrice Vigier a mis au point la basse fretless à touche Delta Metal, une innovation qui date des années 1980 mais reste en 2011 à la pointe de la recherche en matière de basse.
Les basses à tessiture étendue ou ERB (Extended-Range Basses) sont des guitares basses ayant une tessiture plus grande que celle de la basse classique à 4 cordes, ce qui signifie que l'on y a rajouté des cordes supplémentaires afin de pouvoir jouer des notes qui ne pouvaient être jouées par la basse classique. Les plus typiques ont cinq ou six cordes. Il existe de rares exemples de bassistes, comme Jean Baudin et Yves Carbonne qui jouent des basses avec plus de six cordes.
Amplificateurs et effets
Amplificateurs
Les bassistes utilisent des amplificateurs du style « combo » (qui rassemblent préamplificateur, amplificateur et un ou plusieurs haut-parleurs dans un même « cabinet ») ou, pour les grandes scènes le plus souvent, des têtes d'ampli (combinant préamplificateur et amplificateur associées à des haut-parleurs dans des cabinets séparés). Selon le son recherché, les technologies d'amplification à lampes ou à transistors sont utilisées.
Les amplificateurs pour basse sont différents des amplificateurs pour guitare car ils ne sont pas conçus pour supporter les mêmes plages de fréquences. Cependant, bien qu'une basse ne puisse pas être amplifiée sur un ampli pour guitare électrique, une guitare électrique peut être amplifiée par un amplificateur pour basse. Les seuls amplificateurs pouvant servir à la fois pour guitare et basse sont ceux utilisés pour les synthétiseurs et orgues électriques. Cependant leur qualité sonore, avec un instrument à cordes, est inférieure à celle d'un amplificateur spécialisé.
Effets électroniques
Les bassistes utilisent en général moins d'effets électroniques que les guitaristes. Cependant, certains types d'effets sont couramment utilisés. Beaucoup de bassistes se servent de préamplificateurs ou égaliseurs pour créer leur son. Il existe aussi des effets qui évitent les pics et les chutes de volume sonore, les compresseurs ou limiteurs. Ils sont utilisés sur l'immense majorité des enregistrements en studio ; ils sont aussi utilisés fréquemment par les bassistes qui pratiquent le slap (comme dans la musique funk).
Les bassistes de metal ainsi que des bassistes de rock plus moderne (Christopher Wolstenholme de Muse, Tim Commerford de Rage Against the Machine, Flea des Red Hot Chili Peppers, Les Claypool de Primus) utilisent des saturations (overdrive, distorsion ou encore fuzz). Les bassistes funk utilisent les filtres d'enveloppe (mêlant wah-wah et saturation). Les bassistes qui jouent des solos, comme les musiciens jazz fusion utilisent quelquefois une réverbération, des delays ou bien des chorus (Peter Hook de Joy Division et New Order). Les bassistes peuvent aussi utiliser des octavers (ajoutant au son d'origine son double à l'octave supérieure ou inférieure), pour renforcer leur son.
Quelques bassistes célèbres
- Richard Bona
- Les Claypool
- John Deacon
- John Entwistle
- James Jamerson
- Darryl Jones
- John Paul Jones
- Lemmy Kilmister
- Greg Lake
- Geddy Lee
- Paul McCartney
- Marcus Miller
- Pino Palladino
- Jaco Pastorius
- Billy Sheehan
- Billy Sherwood
- Leland Sklar
- Chris Squire
- Sting
- Esperanza Spalding
- Jannick Top
- Roger Waters
- Victor Wooten
- Bill Wyman
Le magazine Rolling Stone propose également une liste des 50 meilleurs bassistes de tous les temps[9].
Notes et références
- 1 2 3 (en) J. W. Black et Albert Molinaro, The Fender Bass: An Illustrated History, Hal Leonard Corporation, (ISBN 978-0-634-02640-9, lire en ligne), p. 7
- ↑ (en) Biographie de Paul Tutmarc par son fils Bud
- ↑ (de) Description succincte du modèle 736 sur www.bassic.ch
- 1 2 3 4 5 (en) Tony Bacon et Barry Moorhouse, The Bass Book, Backbeat Books, (ISBN 978-1-4768-5097-9, lire en ligne), p. 15-19
- ↑ (en) Jim Roberts et James H. Roberts, How the Fender Bass Changed the World: By Jim Roberts, Hal Leonard Corporation, (ISBN 978-0-87930-630-4, lire en ligne)
- ↑ (en) J. W. Black et Albert Molinaro, The Fender Bass: An Illustrated History, Hal Leonard Corporation, (ISBN 978-0-634-02640-9, lire en ligne), p. 15
- 1 2 3 4 (en) Tony Bacon et Barry Moorhouse, The Bass Book, Backbeat Books, (ISBN 978-1-4768-5097-9, lire en ligne), p. 37-38
- ↑ ENTRETIEN. Peter Hook veut « jouer tout Joy Division et New Order » - ouest-france.fr/, le
- ↑ (en-US) Jonathan Bernstein,David Browne,Jon Dolan,Brenna Ehrlich,David Fear,Jon Freeman,Andy Greene,Kory Grow,Elias Leight,Angie Martoccio,Jason Newman,Rob Sheffield,Hank Shteamer,Simon Vozick-Levinson et Jonathan Bernstein, « The 50 Greatest Bassists of All Time », sur Rolling Stone, (consulté le )
Voir aussi
Articles connexes
- Liste de marques de guitares basses
- Basse fretless
- Fender Precision Bass
- Fender Jazz Bass
Liens externes
- Ressources relatives à la musique :
- MusicBrainz
- (en + mul) Musical Instruments Museums Online
- Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :