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Jean Echenoz
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Jean Echenoz en 2016
Naissance
Orange, France
Activité principale
Distinctions
Prix Fénéon (1980)
Prix Médicis (1983)
Prix Novembre (1995)
Prix Goncourt (1999)
Prix de la BnF (2016)
Prix Marguerite-Yourcenar (2018)
Auteur
Langue d’écriture français
Adjectifs dérivés échenozien

Œuvres principales

  • Cherokee (1983)
  • Je m'en vais (1999)
  • 14 (2012)

Jean Echenoz, né le à Orange (Vaucluse), est un écrivain et romancier français, lauréat du prix Médicis de 1983 pour Cherokee et du prix Goncourt de 1999 pour Je m'en vais[1].

Biographie

Fils d'un père médecin psychiatre et d'une mère pratiquant la gravure[2], Jean Echenoz passe sa jeunesse dans l'Aveyron et dans les Alpes-de-Haute-Provence[3], poursuit des études universitaires de sociologie à Aix-en-Provence[3] puis s'installe en 1970[3] à Paris où il suit les cours de l'École pratique des hautes études ainsi que des enseignements à la Sorbonne. En 1979, il publie son premier ouvrage, Le Méridien de Greenwich (prix Fénéon 1980).

À ce jour, il a publié tous ses romans aux Éditions de Minuit[4] et a reçu une dizaine de prix littéraires, dont le prix Médicis en 1983 pour Cherokee et le prix Goncourt en 1999 pour Je m'en vais.

Dans le cadre de la nouvelle traduction de la Bible par les éditions Bayard en 2001, qui ont confié à différents auteurs la traduction de chaque livre en binôme avec des exégètes, il effectue la traduction du livre de Josué, des livres de Samuel, du livre de Daniel, des livres des maccabées, de la lettre à Philémon, de la lettre de Jacques et de la lettre de Jude[5].

Son fils, Jérôme Echenoz (né 1976) alias Tacteel, est un des membres du groupe TTC.

Style d'écriture

Influences

Jean Echenoz fait référence aux grands auteurs novateurs du XVIIIe siècle comme Laurence Sterne et Diderot[6] mais a été également très fortement influencé par les polars de la Série noire, en particulier ceux de Jean-Patrick Manchette[2].

Écriture

L’écriture de Jean Echenoz a été parfois définie comme « minimaliste » ou « postmoderne » comme en témoigne la longueur de ses textes - ainsi Un an n'a que 110 pages[6].

Romans géographiques

Certaines œuvres sont qualifiées de romans géographiques[2]. Ainsi, les personnages d'Echenoz voyagent en Micronésie (Le Méridien de Greenwich), en Malaisie (L'Équipée malaise), dans les régions arctiques (Je m'en vais), en Inde, en Australie et à Paris (Les Grandes Blondes), en Corée du Nord (Envoyée spéciale). Dans Nous trois, Echenoz leur fait parcourir la planète entière et même l’espace.

Fiction

Les fictions de Jean Echenoz multiplient les références et utilisent souvent des formes d'écriture s'apparentant aux techniques du cinéma (travelings, gros-plans, analepses, etc.)[2]. L'usage d'un récit en forme de scénario dans certaines évocations, la technique du montage pour régler la temporalité ainsi que la structure romanesque doivent beaucoup au cinéma. Mais le roman intègre aussi une dimension sonore - variations, syncopes, dissonances. Peuplées d'objets banals d'une étrange drôlerie, de curieuses machines à fabriquer des leurres, d'une humanité interlope de personnages désœuvrés et dérisoires, de détectives gaffeurs, de héros fatigués et flottants, ces aventures multiplient les temps morts, les lieux, les rencontres, les assemblages imprévus, les personnages incongrus. Ainsi le roman – ludique – fait-il voler en éclats, en trompe-l’œil, en images et en reflets, toutes les conventions réalistes dans des fictions étonnamment profondes sous leur dehors ironique et distancié[7].

Jean Echenoz a également publié trois fictions biographiques ou « vies imaginaires » : Ravel, Courir et Des éclairs.

Œuvres

Romans, récits et nouvelles
  • Le Méridien de Greenwich, Minuit,
  • Cherokee, Minuit, (coll. « Double », 2003)
  • L'Équipée malaise, Minuit, (coll. « Double », 1999)
  • L'Occupation des sols, Minuit,
  • Lac, Minuit, (coll. « Double », 2008)
  • Nous trois, Minuit, (coll. « Double », 2010)
  • Les Grandes Blondes, Minuit, (coll. « Double », 2006)
  • Un an, Minuit, (coll. « Double », 2014)
  • Je m'en vais, Minuit, (coll. « Double », 2001)
  • Jérôme Lindon, Minuit, 2001
  • Au piano, Minuit,
  • Ravel, Minuit, 2006
  • Courir, Minuit, 2008
  • Des éclairs, Minuit, 2010
  • 14, Minuit,
  • Caprice de la reine, nouvelles, Minuit, 2014
  • Envoyée spéciale, Minuit, 2016 (coll. « Double », 2020)
  • Vie de Gérard Fulmard, Minuit, 2020 (ISBN 978-2-7073-4587-5) (coll. « Double », 2022)
Autres publications
  • Préface à Articles de Paris de Pierre Marcelle, éditions Le Dilettante, 1989
  • « Ayez des amis », dans New Smyrna Beach, Semaines de Suzanne, Minuit, 1991, p. 49-70
  • « J'arrive », dans Le Serpent à plumes, no 3, 1989
  • « La Nuit dans les Adirondacks », en préface de la traduction de Robert Louis Stevenson, Le Maître de Ballantrae, conte d'hiver, par Théo Varlet, P.O.L, 1993
  • Minuit moins cinq, Librairie Géronimo, 1993
  • Postface à Fatale de Jean-Patrick Manchette, Gallimard, 1996.
  • « Vingt femmes dans le jardin du Luxembourg et dans le sens des aiguilles d'une montre », dans Le Luxembourg de Sophie Ristelhueber, Paris-Musées, 2002
  • Pianiste (gravures de Miquel Barceló), Les Presses du Serendip, 2018
  • Préface à Ici ou ailleurs de Guy Delisle, éd. L’Association « Hors collection », 2019 (ISBN 978-2844147455)[8].
  • Les Éclairs (opéra, adaptation de Des éclairs), Minuit, 2021 (ISBN 9782707347374)

Filmographie

  • 1982 : Le Rose et le Blanc de Robert Pansard-Besson – coscénariste
  • 1985 : Le Tueur assis (téléfilm) de Jean-André Fieschi – coscénariste
  • 1991 : Cherokee de Pascal Ortega – coscénariste
  • 2006 : Un an de Laurent Boulanger – figuration

Prix et distinctions

  • 1980 : Prix Fénéon pour Le Méridien de Greenwich
  • 1983 : Prix Médicis pour Cherokee
  • 1995 : Prix Novembre pour Les Grandes Blondes
  • 1996 : Prix Louis-Barthou pour Les Grandes Blondes
  • 1999 : Prix Goncourt pour Je m'en vais
  • 1999 : Meilleurs livres de l'année du magazine Lire pour Je m'en vais
  • 2006 : Grand prix de littérature Paul-Morand[9]
  • 2006 : Prix François-Mauriac de la région Aquitaine pour Ravel[10]
  • 2012 : Prix des vendanges littéraires de Rivesaltes
  • 2013 : Nommé ambassadeur interculturel de l'UNESCO[11]
  • 2013 : Prix « Colombe blanche » (du Tesla Global Forum)[12]
  • 2016 : Prix de la Bibliothèque nationale de France
  • 2017 : Prix Ulysse à l'ensemble de l'œuvre du festival Arte Mare de Bastia
  • 2018 : Prix Marguerite-Yourcenar[13]

Notes et références

  1. Qui a aussi été jugé meilleur livre de l'année 1999 par le magazine Lire.
  2. 1 2 3 4 Thierry Gandillot, « Deux ou trois choses d'Echenoz », L'Express, 16 janvier 2003.
  3. 1 2 3 « Jean Echenoz », sur Auteurs Contemporains (consulté le )
  4. Bibliographie aux Éditions de Minuit
  5. « La Bible, nouvelle traduction », sur Bayard Editions (consulté le )
  6. 1 2 « Biographie de Jean Echenoz », sur La culture au corps et au cœur,
  7. (fr) « Jean Echenoz, jeux de fiction & fictions de Je », sur Fabula (consulté le )
  8. Frédérique Roussel, « Ici ou ailleurs, la fiction est au coin de la rue », Libération, 28 août 2019.
  9. Grand prix de littérature Paul-Morand, Académie française, consulté le 26 décembre 2019.
  10. Historique du prix François-Mauriac sur le site officiel du domaine de Malagar.
  11. Ambassadeur interculturel du club UNESCO de l'Université de Paris Sorbonne le 4 octobre 2013..
  12. Jean Echenoz reçoit le prix Tesla le 4 octobre 2013.
  13. Sabine Audrerie, « Jean Echenoz, prix Marguerite Yourcenar 2018 », La Croix, (lire en ligne).

Voir aussi

Bibliographie

Ouvrages

  • Jean-Claude Lebrun, Jean Echenoz, Éditions du Rocher, coll. « Domaine français », , 140 p. (ISBN 9782268013961).
  • Bruno Blanckeman, Les Récits indécidables : Jean Echenoz, Hervé Guibert, Pascal Quignard, Villeneuve d’Ascq, Presses universitaires du Septentrion, coll. « Perspectives », , 224 p. (DOI 10.4000/books.septentrion.16853).
  • Christine Jérusalem, Jean Echenoz : géographies du vide, vol. 118, Saint-Étienne, Université de Saint-Étienne, coll. « Lire au présent », , 237 p. (ISBN 9782862723495), p. 230.
  • Christine Jérusalem, Jean Echenoz, Paris, Association pour la diffusion de la pensée française et Ministère des affaires étrangères, coll. « Auteurs », , 74p (ISBN 2-914935-67-6).
  • Agnès Catiglione, Giorgio Pinotti, Michel Volkovitch, Bruno Blanckeman, Olivier Bessard-Banquy, Gérard Titus-Carmel, Christine Jérusalem, Michael Sheringham et Dominique Viart, Jean Echenoz, Rencontres de Chaminadour, coll. « Carnets de Chaminadour », , chap. 5.
  • Alexandru Matei (préf. Jacques Leenhardt), Jean Echenoz et la distance intérieure, Paris, Éditions L'Harmattan, coll. « Critiques littéraires », , 290 p. (ISBN 978-2-296-56591-3).
  • (de) Émilien Sermier (postface Jean Kaempfer), Variations sur un standard : Jeux et métamorphoses dans les trois romans biographiques de Jean Echenoz, vol. 17, Lausanne, Archipel, coll. « Essais », , 108 p. (ISBN 9782940355167).

Chapitres

  • « Anatopies du moi : Essai sur la biofiction dans Au piano, Ravel et Courir de Jean Echenoz », dans Marc Dambre, Wolfgang Asholt, Un retour des normes romanesques dans la littérature française contemporaine, Paris, Presses Sorbonne nouvelle, , 318 p. (ISBN 9782878547535, lire en ligne), p. 243-260.
  • Benoît Melançon, « C'est le métier qui veut ça : quand on conduit un fiacre… », dans Yvan Leclerc, Lettres à Flaubert, Vincennes, Éditions Thierry Marchaisse, coll. « Lettres à… », (ISBN 978-2-36280-183-9), p. 157-160.

Articles

  • Sara Bédard-Goulet, « Usages de l’image cinématographique dans Les grandes blondes de Jean Echenoz », Études françaises, vol. 56, no 2, , p. 121-135 (lire en ligne)
  • David Elder, « Mais qu’est-ce qui les fait (dis)courir ? Propos sur Valéry, Échenoz et d’autres, aux confins de la littérature », Essays in French Literature and Culture, no 46, , p. 41-56 (ISSN 1835-7040).
  • Christine Jérusalem, « De la ruine aux décombres : esthétique du reste dans 14 de Jean Echenoz », Études françaises, vol. 56, no 1, , p. 15-30 (DOI https://doi.org/10.7202/1069798ar, lire en ligne, consulté le ).

Articles connexes

Liens externes