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John le Carré
John le Carré en 2008.
Biographie
Naissance

Poole
Décès
(à 89 ans)
Royal Cornwall Hospital (en)
Nom de naissance
David John Moore Cornwell
Pseudonyme
John le Carré
Nationalités
Domicile
St Buryan (en)
Formation
Université de Berne (-)
Lincoln College
Sherborne School
St Andrew's School, Pangbourne (en)
Activités
Période d'activité
à partir de
Mère
Olive Moore Cornwell (d)
Fratrie
Rupert Cornwell (en)
Charlotte Cornwell (en)
Conjoints
Alison Sharp (d)
Valerie Eustace (d)
Enfant
Nick Harkaway
Autres informations
A travaillé pour
Armes
British Army, Intelligence Corps
Conflit
Genres artistiques
Roman d'espionnage, fiction de détective (en)
Influencé par
Site web
Distinctions
Prix James Tait Black
Liste détaillée
Prix Martin-Beck ()
Cartier Diamond Dagger ()
Prix Helmerich (en) ()
Dagger of Daggers (en) ()
Docteur honoris causa de l'université de Berne ()
Médaille Goethe ()
Prix Polar d'Allemagne (en) ()
Prix Olof-Palme ()
Prix Somerset-Maugham
Commandeur des Arts et des Lettres‎
Prix Edgar-Allan-Poe
Prix James Tait Black
Archives conservées par
Bibliothèque de l'université de Leeds (d) (Elliott Collection MS Le Carre)
Bibliothèque Bodléienne (CMD ID 6514)
Œuvres principales
  • L'Espion qui venait du froid
  • La Taupe
  • Comme un collégien
  • Les Gens de Smiley
  • Le Tailleur de Panama
  • La Constance du jardinier
signature de John le Carré
Signature

David John Moore Cornwell, dit John le Carré, est un romancier britannique, né le à Poole et mort le à Truro en Cornouailles avec la nationalité irlandaise.

Durant les années 1950 et 1960, Cornwell a travaillé pour le MI5 et le MI6 et a commencé à écrire des romans sous le pseudonyme de « John le Carré ». Son troisième roman, L'Espion qui venait du froid (1963), est devenu un best-seller international et demeure l'une de ses œuvres les plus connues.

Biographie

John le Carré dit qu'il n'a pas connu sa mère, qui l'a abandonné quand il avait 5 ans, jusqu'à ce qu’il la retrouve à 21 ans. Sa relation avec un père tyrannique dont il fera le portrait dans Un pur espion (1986) a été difficile. L'homme, qui avait été emprisonné pour fraude à l'assurance, avait été un associé des jumeaux Kray (faisant partie des criminels les plus en vue à Londres dans les années 1950-1960) et était continuellement endetté. Son père l'envoya dans des écoles privées pour le sortir de ce milieu[1].

Il quitte son foyer pour suivre des cours à la Sherborne School avant d'aller étudier l'allemand et le français à l'université de Berne en Suisse[2] de 1948 à 1949. Il rejoint ensuite l'université d'Oxford au Royaume-Uni avant d'enseigner quelque temps au collège d'Eton puis de rejoindre le Foreign Office pendant cinq ans[3]. Il est recruté par le Secret Intelligence Service alors qu'il est en poste à Hambourg[4]. C'est en service actif qu'il écrit son premier roman (L'Appel du mort) en 1961. Sa carrière au sein du service de renseignement britannique prend fin après que sa couverture a été compromise par un membre du MI5, Kim Philby, agent double au service du KGB.

John le Carré est l'auteur de nombreux romans d'espionnage se déroulant dans le contexte de la guerre froide, en particulier ceux mettant en scène George Smiley dans la « Trilogie de Karla » (La Taupe, Comme un collégien, Les Gens de Smiley) et dans d'autres romans. Son œuvre est à l'opposé de la mythologie de l'espion à la James Bond : ses héros sont bien plus complexes et beaucoup plus discrets. La structure de ses romans est très élaborée et l'action n'y tient qu'une place réduite. Le Carré a cherché, après la fin de la guerre froide, à élargir son inspiration vers des sujets plus contemporains.

En , il publie un nouveau roman, L'Héritage des espions[5]. Cet ouvrage, suite de L’Espion qui venait du froid, revient sur l'opération « Windfall » : au moment où ses personnages Smiley et Guillam coulent une retraite tranquille, elle les rattrape ; car si « Windfall » a été pour l’Occident « une manne de renseignements en or », elle s’est aussi soldée par de lourds « dommages collatéraux »[6]

Peu de temps avant sa mort, David John Moore Cornwell (John le Carré) prend la nationalité irlandaise[7],[8] pour parer à l'incertitude que constituait selon lui le Brexit, mais aussi par désillusion face à ses concitoyens ayant préféré faire ce choix[9].

John le Carré meurt des suites d’une pneumonie au Royal Cornwall Hospital[10] à Truro dans les Cornouailles, le , à l’âge de 89 ans[11].

Famille

Son fils Nicholas Cornwell est un écrivain de science-fiction et de fantasy, connu sous le pseudonyme de Nick Harkaway.

Honneurs

Positions politiques

En , The Times publie un article de John le Carré, intitulé « Les États-Unis sont devenus fous », qui condamne la guerre à venir en Irak. L'écrivain juge ainsi que « la manière dont Bush et sa junte ont réussi à dévier la colère de l'Amérique, de Ben Laden à Saddam Hussein, est l'un des meilleurs tours de passe-passe de relations publiques de l'histoire. »

En 2006, il contribue avec un article à un volume d'essais politiques intitulé Pas une mort de plus. Le livre est très critique envers la guerre d'Irak. Il reviendra par la suite sur le rôle des services secrets américains et britanniques dans le déclenchement de cette guerre.

Depuis la fin de la guerre froide, John le Carré s'est exprimé à plusieurs reprises de manière critique envers l'OTAN :

« Et il faudrait surtout se débarrasser de ce dinosaure qu'est l'OTAN. Cessons de nous croire, nous, Européens, en opposition avec la Russie, et rapprochons-nous d'elle. »

Il condamne de manière générale l'inféodation du Royaume-Uni aux États-Unis : « … Notre politique étrangère se décide à Washington. Et il n’y a rien de plus triste. Il faut parvenir à nous détacher enfin de cette emprise[1]. »

Éditeurs

En 2009, John le Carré quitte Hodder & Stoughton, son éditeur anglais depuis trente-huit ans, pour le groupe Penguin et Viking Press[14].

Œuvres

Romans

  • L'Appel du mort, Gallimard, coll. « Panique », 1963 ((en) Call for the Dead, 1961), trad. Catherine Grégoire, 192 p.
  • Chandelles noires, Gallimard, coll. « Panique », 1963 ((en) A Murder of Quality, 1962), trad. Maurice Rambaud et Marcel Duhamel, 187 p.
  • L'Espion qui venait du froid, Gallimard, 1964 ((en) The Spy who Came in from the Cold, 1963), trad. Marcel Duhamel et Henri Robillot, 239 p.
    Prix Edgar-Allan-Poe du meilleur roman 1965
  • Le Miroir aux espions, Robert Laffont, 1965 ((en) The Looking-Glass War, 1965), trad. Jean Rosenthal, 349 p.
  • Une petite ville en Allemagne, Robert Laffont, 1969 ((en) A Small Town in Germany, 1968), trad. Jean Rosenthal, 445 p.
  • Un amant naïf et sentimental, Robert Laffont, 1972 ((en) The Naive and Sentimental Lover, 1971), trad. Jean Rosenthal, 527 p.
  • La Taupe, Robert Laffont, coll. « Best-sellers », 1974 ((en) Tinker, Tailor, Soldier, Spy, 1974), trad. Jean Rosenthal, 381 p.
  • Comme un collégien, Robert Laffont, coll. « Best-sellers », 1977 ((en) The Honourable Schoolboy, 1977), trad. Jean Rosenthal, 495 p.
    Prix James Tait Black 1977
  • Les Gens de Smiley, Robert Laffont, coll. « Best-sellers », 1980 ((en) Smiley's People, 1979), trad. Jean Rosenthal, 374 p. (ISBN 2-221-00457-4)
  • La Petite Fille au tambour, Robert Laffont, coll. « Best-sellers », 1983 ((en) The Little Drummer Girl, 1983), trad. Natalie Zimmermann et Lorris Murail, 484 p. (ISBN 2-221-01103-1)
  • Un pur espion, Robert Laffont, coll. « Best-sellers », 1986 ((en) A Perfect Spy, 1986), trad. Natalie Zimmermann, 535 p. (ISBN 2-221-04903-9)
Couverture de l'édition italienne de La Maison Russie, Mondadori, 1989.
  • La Maison Russie, Robert Laffont, coll. « Best-sellers », 1989 ((en) The Russia House, 1989), trad. Mimi Perrin et Isabelle Perrin, 381 p. (ISBN 2-221-05977-8)
  • Le Voyageur secret, Robert Laffont, coll. « Best-sellers », 1991 ((en) The Secret Pilgrim, 1990), trad. Mimi Perrin et Isabelle Perrin, 334 p. (ISBN 2-221-07031-3)
  • Le Directeur de nuit, Robert Laffont, coll. « Best-sellers », 1994 ((en) The Night Manager, 1993), trad. Mimi Perrin et Isabelle Perrin, 496 p. (ISBN 2-221-07608-7)
  • Notre jeu, Seuil, 1996 ((en) Our Game, 1995), trad. Mimi Perrin et Isabelle Perrin, 364 p. (ISBN 2-02-024781-X)
  • Le Tailleur de Panama, Seuil, 1998 ((en) The Tailor of Panama, 1996), trad. Mimi Perrin et Isabelle Perrin, 427 p. (ISBN 2-02-035286-9)
  • Single & Single, Seuil, 1999 ((en) Single & Single, 1999), trad. Mimi Perrin et Isabelle Perrin, 391 p. (ISBN 2-02-036203-1)
  • La Constance du jardinier, Seuil, 2001 ((en) The Constant Gardener, 2001), trad. Mimi Perrin et Isabelle Perrin, 488 p. (ISBN 2-02-049575-9)
  • Une amitié absolue, Seuil, 2004 ((en) Absolute Friends, 2003), trad. Mimi Perrin et Isabelle Perrin, 372 p. (ISBN 2-02-063343-4)
  • Le Chant de la mission, Seuil, 2007 ((en) The Mission Song, 2006), trad. Mimi Perrin et Isabelle Perrin, 345 p. (ISBN 978-2-02-089822-5)
  • Un homme très recherché, Seuil, 2008 ((en) A Most Wanted Man, 2008), trad. Mimi Perrin et Isabelle Perrin, 358 p. (ISBN 978-2-02-098051-7)
  • Un traître à notre goût, Seuil, 2011 ((en) Our Kind of Traitor, 2010), trad. Isabelle Perrin, 372 p. (ISBN 978-2-02-102768-6)
  • Une vérité si délicate, Seuil, 2013 ((en) A Delicate Truth, 2013), trad. Isabelle Perrin, 327 p. (ISBN 978-2-02-111392-1)
  • L'Héritage des espions, Seuil, 2018 ((en) A Legacy of Spies, 2017), trad. Isabelle Perrin, 320 p. (ISBN 978-2021371338)
  • Retour de service, Seuil, 2020 ((en) Agent Running in the Field, 2019), trad. Isabelle Perrin, 304 p. (ISBN 978-2-02-143319-7)
  • L'Espion qui aimait les livres, Seuil, 2022 ((en) Silverview, 2021 (ISBN 9780593490594)), trad. Isabelle Perrin, 240 p. (ISBN 978-2-02-150346-3)[15]

Théâtre

  • Le Bout du voyage, Robert Laffont, 1987 ((en) End of the Line, 1970), trad. Natalie Zimmermann, 130 p. (ISBN 2-221-04902-0)

Essai et mémoires

  • Une paix insoutenable, Robert Laffont, 1991 ((en) The Good Soldier, 1991), trad. Mimi Perrin et Isabelle Perrin, 128 p. (ISBN 2-221-07158-1)
  • Le Tunnel aux pigeons : Histoires de ma vie, Seuil, 2016 ((en) The Pigeon Tunnel: A Life of Writing, 2016), trad. Isabelle Perrin, 368 p. (ISBN 978-2021322989)

Adaptations

Télévision

Deux des romans de la « Trilogie de Karla », La Taupe et Les Gens de Smiley, ont été adaptés par la BBC en séries télévisées. Le rôle de Smiley est tenu par Alec Guinness.

Deux récentes adaptations en mini-série ont été diffusées à la télévision sur BBC One :

  • Le Directeur de nuit, intitulée The Night Manager et réalisée par Susanne Bier en 2016
  • The Little Drummer Girl, par Park Chan-wook en 2018

Cinéma

Références

  1. 1 2 « John le Carré : "L’âme d’une nation se révèle dans ses services secrets" », entretien, nouvelobs.com, 19 octobre 2013.
  2. Philippe Broussard, « Partition pour un thriller », Vanity Fair n° 39, septembre 2016, pages 132-139.
  3. John le Carré, The Spy Who Came in from the Cold, p. 3 (ISBN 978-0-340-99374-3).
  4. « Les secrets dévoilés de John le Carré maître du roman d'espionnage », L'Express, .
  5. « Roman noir et noirceur du roman : nos idées (lumineuses) de lecture », Le Monde, 5 avril 2018.
  6. Nathalie Crom, « “L’Héritage des espions”, le testament de John le Carré », sur Télérama, (consulté le ).
  7. (en) O'Toole, « John le Carré ‘died an Irishman’ after », sur irishtimes.com, .
  8. (en) Barry Roche, « John le Carré pondered move to Ireland, says friend John Banville », sur irishtimes.com, .
  9. « Pour fuir le Brexit, John Le Carré avait pris la nationalité irlandaise avant sa mort », sur lefigaro.fr (consulté le ).
  10. (en) « John le Carré, author of Tinker Tailor Soldier Spy, dies aged 89 », sur theguardian.com, The Guardian, (consulté le ).
  11. Franck Nouchi, « Le maître du roman d’espionnage John le Carré est mort à l’âge de 89 ans », sur lemonde.fr, Le Monde, (consulté le ).
  12. Palmarès sur le site officiel
  13. (en) « Bern University honours John le Carré », sur swissinfo.ch, .
  14. « John le Carré defects to world’s paperback superpower », dans The Times, 28 octobre 2009
  15. Elizabeth A. Harris, « John le Carré Fans Are Getting One More Novel », The New York Times, (lire en ligne)

Annexes

Article connexe

  • Roman d'espionnage

Liens externes