Lire italienne Ancienne unité monétaire | ||||||||
Dernière série de billets de la lire italienne | ||||||||
Pays officiellement utilisateurs |
Italie[1] Saint-Marin Vatican (à partir de 1870) |
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Code ISO 4217 | ITL
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Taux de change | 1 EUR = 1 936,27 ITL | |||||||
Parité fixe sur | Franc français jusqu'à la Première Guerre mondiale | |||||||
Chronologie | ||||||||
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La lire italienne (ITL, en italien lira au singulier et lire au pluriel) est l'ancienne unité monétaire de l'Italie, émise du au , et qui est remplacée par l'euro à cette date.
Une lire italienne est divisée en 100 centimes (centesimi en italien ; centesimo au singulier), mais cette division fut peu usitée en raison de la valeur très faible de cette monnaie.
Il est usuel d'utiliser le symbole £ devant le nombre (le même symbole que la livre sterling, avec une barre ou deux) dans la majorité des codages informatiques ; le symbole ₤ (toujours avec deux barres) est aussi parfois utilisé, mais moins fréquemment[2], dans quelques codages informatiques dont notamment certains codages HP Roman (en).
Étymologie
Le terme provient du latin libra qui était utilisé pour indiquer la valeur d'un poids d'une livre mesurée en once troy, en argent assez pur. Dans quelques pays, les mots lira ou, (en anglais), pound sont utilisés comme équivalents.
Histoire
Une ancienne monnaie de compte
Après avoir été une unité de mesure du poids (entre 380 et 430 g), servant à frapper des deniers et des sous, ce n'est qu'en 1472 que le doge de Venise fait frapper la première lire d'argent, en tant que pièce de monnaie d'une valeur de 20 sous (soldi), soit 6,52 g titré 948/1000. En 1474, le duc Galéas Marie Sforza en fait de même à Milan et cette pièce fut ensuite appelée testone figurant le prince de profil. D'autres lires furent frappées à Gênes, alors sous domination milanaise. La lire se diffusa alors dans de nombreuses villes italiennes (dont Florence, Mantoue et Bologne). Dans le Piémont, la lire est introduite en 1562. Au XVIIIe siècle, les États pontificaux émettent des pièces de 4 lires en argent valant un scudo, lui-même divisé en 100 baiocchi.
Vers l'unification
Après la paix de Campo-Formio et la reconstitution de la République cisalpine en tant que République italienne en 1802, devenue Royaume d'Italie en mars 1805, la lire devient la devise officielle de cet État, monnaie divisée en 20 soldi et 100 centesimi. Les premières émissions faites à Milan, Bologne et Venise furent frappées en 1807, avec des pièces de 40, 5 et 2 lires. L'année suivante furent frappées également des pièces de 20 lires en or et d'une lire en argent, qui se caractérisait par un poids de 5 g et un titrage de 900/1000e. La lire de Napoléon est calquée sur le franc Germinal quant à ses poids et valeur argent et or.
Après 1815, les souverains du royaume de Sardaigne transforme la lire sarde par décimalisation, et adopte les mêmes caractéristiques que le franc.
État | Ancienne monnaie | Remplacée en | Conversion en lire |
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Royaume de Lombardie-Vénétie | Lire de Lombardie-Vénétie | 1858 | 1 L = 0,86 |
Duché de Parme | Lire de Parme | 1860 | Parité |
Royaume de Sardaigne | Lire sarde | 1861 | Parité |
Royaume des Deux-Siciles | Ducat des Deux-Siciles | 1861 | 1 D = 4,32 |
Grand-duché de Toscane | Florin toscan | 1862 | 1 ft = 1,40 |
Saint-Marin | Création | 1864 | Lire de Saint-Marin Parité |
Vénétie et Mantoue (Empire d'Autriche) | Florin autrichien | 1866 | 1 f = 3 |
États pontificaux | Lire pontificale | 1870 | Parité |
Monnaie nationale
Avant l'unification en mars 1861, l'Italie est encore l'endroit de multiples monnaies différentes. Par la suite, Turin, la capitale de la maison de Savoie, fait adopter la lire italienne, qui est en réalité le prolongement de la lire sarde. En 1870, les États pontificaux sont forcés d'abandonner la lire pontificale au profit de la monnaie nationale italienne.
La lire rejoint l'Union latine dès 1865 ; elle quitte ce système en 1920. En 1928, la lire vaut 1,39 francs français. La lire de Saint-Marin est à parité.
Après la Seconde Guerre mondiale, la lire, sortie très dévaluée du conflit, vaut cent fois moins que sa valeur à la veille de 1914. En 1960, 100 lires cotent sur le marché des changes parisien, un peu moins de 0,80 francs (ou 80 anciens francs).
Crise de la lire avant passage à l'euro
En 1984, Bettino Craxi à la tête du Gouvernement, envisage sérieusement de créer la lira pesante, une nouvelle lire ou « lire lourde », en supprimant trois zéros, sur le modèle du franc français en 1958 (qui fut divisé lui par cent). Deux projets similaires avaient été envisagés à la fin des années 1950 et des années 1960, mais n'avaient pas abouti. Le projet de cette nouvelle lire fut enterré, après avoir été soumis à Carlo Azeglio Ciampi, gouverneur de la Banque d'Italie, qui fit fabriquer des essais de billets pour des montants de 1 à 10 lires. Parvenu au parlement en 1991, le projet fut suspendu en mars 1993, quand l'idée d'une monnaie européenne commune était apparue comme inéluctable[3].
En 1992, l'État italien est en difficulté économique et le gouvernement crée une taxe exceptionnelle de 6 lires pour mille lires sur les comptes en banque italiens. Le pays doit se résoudre à sortir du système monétaire européen et la lire se dévalue fortement[4]. Entre le et le , la lire perd presque 18 % de sa valeur par rapport au dollar[5]. Fin , la lire a perdu plus de 50 % de sa valeur[6]. Cette dévaluation, dramatique pour le pouvoir d'achat des ménages, a cependant permis à l'économie italienne de regagner en compétitivité et rééquilibrer la balance commerciale du pays.
Linguistique
Dans certains parlers gallo-italiques du nord-ouest de l'Italie, le nom « franc » était d'ailleurs utilisé et cet usage a continué jusqu'au passage à l'euro en 2002[7].
Émissions monétaires
Pièces de monnaie italiennes
Billets de banque italiens
Dernière série, 1990-1997
- Le billet de 1 000 lires (rose) représentant Maria Montessori (1870-1952), éducatrice, scientifique, médecin, philosophe, féministe et volontaire. La série précédente figurait l'explorateur, marchand, écrivain et ambassadeur Marco Polo (1254-1324), sur fond de Palazzo Ducale de Venise; tandis qu'auparavant il y avait eu le compositeur Giuseppe Verdi sur fond de théâtre de la Scala de Milan.
- Le billet de 2 000 lires (marron) représentant Guglielmo Marconi (1874-1937), physicien, inventeur et prix Nobel. Dans la série précédente il y avait eu le physicien, astronome et philosophe Galileo Galilei (1564-1642).
- Le billet de 5 000 lires (vert) représentant le compositeur Vincenzo Bellini (1801-1835).
- Le billet de 10 000 lires (bleu) représentant le physicien Alessandro Volta (1745-1827), inventeur de la pile électrique.
- Le billet de 50 000 lires (fuchsia) représentant Le Bernin (1598-1680), architecte, sculpteur et peintre.
- Le billet de 100 000 lires (marron/gris) représentant le peintre Le Caravage (1571-1610).
- Le billet de 500 000 lires (rose/vert) représentant le peintre et architecte Raphaël (1483-1520).
- 50 000 lires Bernini
- 100 000 lires Botticelli, série précédente
- 100 000 lires Caravaggio
- 500 000 lires Raffaello
Notes et références
- ↑ La lire n'était pas en usage à Campione d'Italia, où est utilisé le franc suisse.
- ↑ « Currency Symbols », sur The Unicode Standard
- ↑ (it) Marco Cecchini, « Lira pesante. Piaceva a Craxi e Amato, finì nel cestino », in: Corriere della Sera, 21 mars 1993 — en ligne.
- ↑ Italian Government Approves Austerity Cuts
- ↑ Au 9 août, le dollar valait 1 063 lires. Au 16, il en valait 1 255
- ↑ La lire s'échangeait au 29 mars à 1 611 lires pour un dollar
- ↑ « Poesie e Prose in dialetto », sur www.dialettando.com
Articles connexes
- Lire (monnaie) qui liste toutes les monnaies ayant porté, ou portant, ce nom.
- Bataille de la lire, politique économique menée sous l'Italie fasciste dans les années 1920 afin de réévaluer la monnaie.
- AM-Lire, monnaie émise en Italie par le Gouvernement militaire allié des territoires occupés (AMGOT) après l'invasion alliée de la Sicile en 1943
Liens externes
- (en + de) « Les billets de banque historique d'Italie », Heiko Otto (consulté le )
- Abdelkader Slifi, « Les leçons de la crise de la lire italienne de 1992 », L’Économie Politique, vol. 68, no 4, , p. 80–88 (lire en ligne)