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Cette liste comprend les camps de concentration, les camps de concentration de jeunes (de), les camps d'extermination, camps de transit et divers autres camps similaires de la période du Troisième Reich.

Carte

Carte des camps de concentration nazis

Camps de concentration des années 1930

Les premiers camps de concentration (auparavant souvent dénommés camps de concentration « sauvages ») regroupent les camps créés après la prise de pouvoir par Adolf Hitler, de manière non systématique et dans des conditions différentes de rattachement, afin d'éliminer les opposants politiques au nazisme.

Ils partagent pour caractéristique, une construction toujours antérieure à la création de « l'inspection des camps de concentration », pour la plupart une existence assez courte, et un rattachement diversifié : SA, SS, ministère de l'Intérieur, etc.

Bien que quelques-uns de ces camps aient été plus tard intégrés dans le système des camps de concentration de la SS, on les considère comme des camps de concentration « précoces » lorsqu'ils ont été construits puis fermés avant le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale ou lorsque leur fonction a été par la suite modifiée.

Le camp de Dachau fait exception puisqu'il sera le seul de ces camps à rester utilisé jusqu'à la fin de la guerre et servira de prototype à tous les camps de concentration ultérieurs.

Nom Pays Type Dates Nombre estimé
de prisonniers
Nombre estimé
de morts
Bad Sulza Allemagne Camp de concentration Juillet 1933 - juillet 1937 850 -
Benninghausen Allemagne Camp de concentration de la SA - 344 Indéterminé
Börgermoor Allemagne Camp de concentration - - -
Brandebourg-sur-la-Havel Allemagne Camp de concentration
Plus tard institution de mise à mort du Programme Aktion T4
Août 1933 - février 1934 Entre 1 000 et 1 200 Au moins 3 jusqu'à 1934 (camp de concentration) ; 9 772 en 1940 (Programme Aktion T4)
Breitenau Allemagne Camp de concentration
Plus tard « camp d'éducation par le travail »
Juin 1933 - mars 1934
Respectivement 1940 - 1945
Respectivement 470 et 8 500 -
Columbia-Haus
(Berlin-Tempelhof)
Allemagne Prison de la Gestapo et camp de concentration - Environ 10 000 -
Camps du Pays de l'Ems (plusieurs petits camps) Allemagne Jusqu'à 1936 camp de concentration
Ensuite camp pénitentiaire
1933 - 1945 Environ 80 000 détenus et prisonniers
De 100 à 180 000 prisonniers de guerre
Environ 30 000 (principalement des prisonniers de guerre soviétiques)
Heuberg
Plus tard déplacé vers le camp d'Oberer Kuhberg (en) (Ulm)
Allemagne Camp de détention préventive Mars 1933 - novembre 1933 respectivement - juillet 1935 3000 respectivement 800 -
Hradischko Actuelle République tchèque, à une vingtaine de kilomètres de Prague (Allemagne à l'époque) 1944 - 1945
Kemna Allemagne Camp de concentration Juin 1933 - janvier 1934 4 500 -
Kislau Bade/Allemagne Camp de concentration du ministère de l'intérieur de Bade - - 1
Leschwitz Görlitz/Allemagne Camp de concentration Mars 1933 - 1000-1500 Inconnu
Lichtenburg
à Prettin
Allemagne Camp de concentration pour hommes puis pour femmes Juin 1933 - - -
Oranienburg Allemagne Camp de regroupement Mars 1933 - juillet 1934 3 000 Au moins 16
Osthofen Allemagne Camp de regroupement Mars 1933 - juillet 1934 - -
Sachsenburg Allemagne Camp de concentration Juin 1933 - juillet 1937 2 000 Au moins 11
Wittmoor
(Hambourg-Lemsahl-Mellingstedt)
Allemagne Camp de détention préventive - - -

Camps de concentration de l'IKL puis du WVHA

Les camps de concentration fondés par l’Inspection des camps de concentration (IKL), qui pour la plupart sont restés en fonction jusqu'à la fin de la guerre, sont ceux qui sont généralement visés par le terme générique de « camp de concentration ».

D'après un ordre de Heinrich Himmler, seuls ces camps rattachés à l'Inspection pouvaient être ainsi officiellement considérés comme des camps de concentration (en allemand Konzentrationslager abrégé en KZ).

Plus tard, l'inspection des camps de concentration a été rattachée à l'Office central SS pour l'économie et l'administration (WVHA).

Ces camps se caractérisaient, en dehors de leurs conditions de rattachement, par leur structure spécifique et commune calquée sur le « modèle de Dachau » :

  • séparation de la garde entre équipe de commandement d'un côté, toujours divisée en départements sensiblement identiques, et gardiens proprement dits de l'autre,
  • existence d'un système d'affectation de prisonniers à des fonctions identifiées,
  • hiérarchie discriminante fondée sur l'appartenance sociale et/ou à une race inférieure (voir aussi le système de marquage nazi des prisonniers).

Le règlement du camp élaboré en 1933 par Theodor Eicke à Dachau a été généralisé. Les camps érigés par la suite (Sachsenhausen ou Buchenwald) ont utilisé la structure des baraquements de Dachau avec des plans symétriques.

En plus des camps principaux, sont listés également tous les camps annexes. Le pays indiqué est celui où se trouve le camp aujourd'hui.

Nom Pays Type Usage Nombre estimé
de prisonniers
Nombre estimé
de morts
Arbeitsdorf (Fallersleben) Allemagne Camp de concentration Avril 1942 - octobre 1942 - -
Auschwitz I Pologne Camp de concentration Mai 1940 - janvier 1945 au moins 100 000 de 60 000 à 70 000
Auschwitz II - Birkenau Pologne Camp d'extermination Octobre 1941 - janvier 1945 400 000 1 100 000 - 1 500 000
Auschwitz III - Monowitz Pologne Camp de concentration Fin 1942 - janvier 1945 environ 300 000 environ 25 000
Bergen-Belsen Allemagne Camp d'échange, camp de concentration Avril 1943 - avril 1945 - 150 000
Buchenwald Allemagne Camp de concentration Juillet 1937 - avril 1945 250 000 56 000
Kochem Allemagne Camp de concentration, annexe de Natzweiler/Struthof Mars 1944 - septembre 1944 - -
Dachau Allemagne Camp de concentration Mars 1933 - avril 1945 200 000 au moins 30 000
Entrepôt G (Hambourg) Allemagne Camp de concentration, annexe d'Auschwitz Juillet 1944 - avril 1945 3 000  ?
Dora-Mittelbau Allemagne Camp de concentration Septembre 1943 - avril 1945 60 000 au moins 20 000
Eberswalde (de) Allemagne Camp de concentration, annexe de Sachsenhausen - -
Engerhafe Allemagne Camp de concentration, annexe de Neuengamme Octobre 1944 - décembre 1944 environ 2 200 188
Flossenbürg Allemagne Camp de concentration Mai 1938 - avril 1945 au moins 100 000 30 000
Gross-Rosen Pologne Camp de concentration Août 1940 - février 1945 125 000 40 000
Hersbruck Allemagne Camp de concentration, annexe de Flossenbürg Mai 1944 - avril 1945 9 000 au moins 4 000
Bois-le-Duc-Vught Pays-Bas Camp de concentration - début septembre 1944 - 749
Hinzert Allemagne Camp de travail, camp de transit, « Eindeutschungslager » - début mars 1945 14 000 au moins 302
Rawa Ruska Ukraine Camp de concentration Juin 1941 - janvier 1943 - 18 000
Riga-Kaiserwald Lettonie Camp de concentration Mars 1943 - septembre 1944 - -
Kaufering (de) (près de Landsberg) Allemagne Camp de concentration, camp annexe de Dachau Juin 1944 - avril 1945 30 000 au moins 14 500
Kaltenkirchen Allemagne Camp de concentration Août 1944 - avril 1945 - environ 700
Kaunas Lituanie Camp de concentration Juin 1940 - août 1944 - -
Ladelund (de) Allemagne Camp de concentration, camp annexe de Neuengamme Novembre 1944 - décembre 1944 environ 2000 301
Langenstein-Zwieberge Allemagne Camp annexe de Buchenwald Avril 1944 - 7 000 2 000
Majdanek (KZ Lublin) Pologne Camp de concentration, camp d'extermination Juillet 1941 - juillet 1944 - 78 000
Mauthausen Autriche Camp de concentration Août 1938 - mai 1945 195 000 au moins 95 000
Moringen Allemagne Camp de concentration 1933 - mars 1938 - -
Natzweiler-Struthof France Camp de concentration Mai 1941 - septembre 1944 52 000 environ 22 000
Neuengamme Allemagne Camp de concentration - 106 000 55 000
Niederhagen Allemagne Camp de concentration Septembre 1941 - début 1943 3 900 1 285
Płaszów Pologne Camp de concentration Décembre 1942 - janvier 1945 au moins 150 000 au moins 9 000
Ravensbrück Allemagne Camp de concentration de femmes Mai 1939 - avril 1945 150 000 70 000 - 90 000
Sachsenhausen Allemagne Camp de concentration Juillet 1936 - avril 1945 au moins 200 000 100 000
Stutthof Pologne Camp de concentration Septembre 1939 - mai 1945 110 000 65 000
Vaivara Estonie Camp de concentration - -
Varsovie Pologne Camp de concentration - -
Welzheim Allemagne Camp de concentration 1935 - avril 1945 au moins 2 000 (7)
Wieda Allemagne Camp de concentration 1944-1945 environ 1 200
Wöbbelin Allemagne Camp annexe de Neuengamme, Sterbelager - environ 5 000 > 1 000

Centres d'extermination

Les historiens de la Shoah comme Saul Friedländer ou Raoul Hilberg recensent six centres d'extermination nazis qui ont exclusivement ou essentiellement servi à l'exécution organisée et massive d'êtres humains, dont une écrasante majorité de juifs. Ils sont créés à la suite d'une décision locale, comme Chelmno, dans le cadre de l'Aktion Reinhardt et à la suite des décisions de la Conférence de Wannsee concernant la Solution finale. S'ils se singularisent par l'industrialisation du processus de mise à mort, ils ne peuvent être séparés d'autres lieux d'extermination massive, comme Babi Yar ou Maly Trostenets. En Alsace, les nazis établirent le camp de concentration de Natzweiler-Struthof de à , où 25 000 prisonniers trouvèrent la mort, dont 86 juifs par la chambre à gaz et son crématorium.

Nom Dates Nombre estimé
de morts
Auschwitz-Birkenau Septembre 1941 - janvier 1945 Plus de 1 100 000
Bełżec Mars 1942 - décembre 1942 Entre 450 000 et 500 000
Chełmno[1] Décembre 1941 - avril 1943 ; avril 1944 - janvier 1945 Entre 150 000 et 340 000
Majdanek Octobre 1941 à juillet 1944 78 000
Sobibór Mai 1942 - octobre 1943 250 000
Treblinka Juillet 1942 - novembre 1943 Entre 700 000 et 900 000

Camps du Programme Aktion T4

T4 - Installation d'euthanasie Lieu Bundesland actuel Période de fonctionnement
Grafeneck Gomadingen Bade-Wurtemberg -
Brandebourg-sur-la-Havel Brandebourg-sur-la-Havel Brandebourg -
Hartheim Alkoven près de Linz Autriche -
Sonnenstein Pirna Saxe -
Bernburg Bernbourg Saxe-Anhalt -
Hadamar Hadamar Hesse -

Camps de transit

Les camps de transit étaient des camps de regroupement dans lesquels les prisonniers étaient enfermés avant d'être envoyés dans les camps d'extermination.

Nom Pays Type Dates Nombre estimé
de prisonniers
Nombre estimé
de morts
Malines Belgique Camp de regroupement et de transit. à 25 900 -
Drancy France Camp de regroupement et de transit. - - -
Camp de Royallieu à Compiègne France Camp de regroupement et de transit. Juin 1941 à août 1944 53 000 2 300
Camp des Milles à Aix-en-Provence France Camp d'internement et de déportation. Août 1942 à septembre 1942
Beaune-la-Rolande (camp de transit) France Camp de regroupement et de transit. Mai 1941[2] à juillet 1943
Pithiviers (camp de transit) France Camp de regroupement et de transit. Mai 1941 à août 1944
Voves France Camp de regroupement et de transit. Janvier 1942 à mai 1944 2 040 400
Nováky Slovaquie Camp de regroupement et de transit. - -
Risiera di San Sabba Italie Camp de regroupement et de transit. - 20 000 - 25 000 3 000 - 5 000
Sereď Slovaquie Camp de regroupement et de transit. - -
Theresienstadt République tchèque Prison de la Gestapo.
Camp de regroupement et de transit. À des fins de propagande, il fut spécialement arrangé en vue des inspections de la Croix-Rouge.
Juin 1940 - mai 1945
novembre 1941 - mai 1945
32 000
140 000
2 500
35 000
Westerbork Pays-Bas Camp de regroupement et de transit.
Octobre 1939 - avril 1945 102 000 -
Innsbruck-Reichenau Autriche Camp de transit.
1941 - 1945 8 500 130

Camp de concentration pour jeunes

Lieu Pays Type Dates Nombre estimé
de prisonniers
Nombre estimé
de morts
Moringen Allemagne - 1940 - avril 1945 1 400 Au moins 89
Uckermark Allemagne Jeunes filles / jeunes femmes, plus tard camp d'extermination Juin 1942 - avril 1945  ? Environ 3 000
Łódź (Kinder KZ) Pologne Enfants et jeunes polonais Décembre 1942  ? 500

Divers autres camps similaires

Ce sont par exemple les camps d'éducation par le travail, les camps de prisonniers de guerre ou les camps de travail forcé. Ces camps sont difficiles à caractériser en raison de la hiérarchie raciste instaurée par les nazis. Ainsi, les prisonniers de guerre alliés occidentaux, considérés comme faisant partie de la « race nordique », étaient généralement bien traités, tandis qu'en particulier les soldats de l'Armée rouge étaient confrontés dans leurs camps de prisonniers à des situations similaires à celles des camps de concentration. Même les camps d'éducation par le travail se distinguaient souvent peu des camps de concentration.

Nom Pays Type Dates Nombre estimé
de prisonniers
Nombre estimé
de morts
Bolzano Tyrol du Sud, Italie « Camp de transit de la police » Juillet 1944 - avril 1945 15 000 juifs « politiques » et autres Au moins 20 (?)
Breendonk Belgique Prison, camp de torture et camp de travail Septembre 1940 - septembre 1944 Mininum 3 532 Minimum 391
Grini Norvège Prison Juin 1941 - mai 1945 19 788 8
Espeland Norvège camp de torture et camp de travail été 1943 - 1945
Janowska (Lemberg) Ukraine Camp de travail forcé ; installation de meurtre de masse Septembre 1941 - novembre 1943 - 100 000 - 200 000, la plupart juifs
Jasenovac Croatie Camp d'extermination (Oustachis - Croatie) 1941 - 1945 (1 000 000) 90 000 : Serbes, juifs, Roms, Croates, Bosniens
Le Vernet France Camp d'internement (Vichy - France) 1939 - 1944 - -
Mielec Pologne Camp de travail puis camp de concentration mars 1942 - août 1944 1500-2000
Schirmeck France Camp de rééducation pour Alsaciens et Mosellans. Juillet 1940 - novembre 1944 10 000 ? 78

Notes et références

  1. Situé hors du Gouvernement Général, Chelmno était sous le commandement du gauleiter du Warthegau Arthur Greiser et de son état-major SS
  2. Les camps du Loiret

Voir aussi

Sources

Articles connexes

  • Camp de travail
  • Liste des camps de prisonniers nazis (Oflags et Stalags)
  • Camp de concentration
  • Camp d'extermination
  • Aktion Reinhardt
  • Camp d'éducation par le travail
  • Camp de concentration français
  • Camps de concentration oustachi
  • Camp de travail pénitentiaire socialiste
  • Camps spéciaux (URSS)
  • Camps de rééducation de la République populaire de Chine
  • Prison
  • Travail forcé sous domination nazie pendant la Seconde Guerre mondiale

Liens externes