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République d'Estonie

(et) Eesti Vabariik

Drapeau
Drapeau de l'Estonie
Blason
Armoiries de l'Estonie
Hymne en estonien : Mu isamaa, mu õnn ja rõõm (« Ma patrie, mon bonheur et ma joie »)
Fête nationale
· Événement commémoré
Déclaration d'indépendance vis-à-vis de l'Empire russe et l'Empire allemand ()
Description de cette image, également commentée ci-après
La république d'Estonie en Europe (l'Union européenne en vert clair).
Description de l'image En-map.jpg.
Administration
Forme de l'État République parlementaire
Président de la République Alar Karis
Première ministre Kaja Kallas
Parlement Riigikogu
Langues officielles Estonien
Capitale Tallinn

59° 26′ N, 24° 45′ E

Géographie
Plus grandes villes Tallinn, Tartu, Narva, Pärnu
Superficie totale 45 339 km2
(classé 130e)
Superficie en eau 4,56 %
Fuseau horaire UTC +2 ; heure d’été : UTC+3
Histoire
Entité précédente
Indépendance Drapeau de l'Empire russe Empire russe
Drapeau de l'Empire allemand Empire allemand
Démographie
Gentilé Estonien, Estonienne (eestlane)
Population totale 1 365 884 hab.
(classé 158e)
Densité 30 hab./km2
Économie
PIB nominal (2022) en augmentation 37,202 milliards de $
+ 2,52 % (103e)
PIB (PPA) (2022) en augmentation 59,557 milliards de $
+ 6,48 % (108e)
PIB nominal par hab. (2022) en augmentation 27 970,807 $
+ 2,52 % (41e)
PIB (PPA) par hab. (2022) en augmentation 44 778,397 $
+ 6,48 % (43e)
Taux de chômage (2022) 7,1 % de la pop.active
+ 15,72 %
Dette publique brute (2022) Nominale :
6,970 milliards d'
+ 25,92 %
Relative :
20,881 % du PIB
+ 15,67 %
Monnaie Euro (EUR​)
Développement
IDH (2021) en diminution 0,890[1] (très élevé ; 31e)
IDHI (2021) en diminution 0,829[1] (22e)
Coefficient de Gini (2020) 30,7 %[2]
Indice d'inégalité de genre (2021) 0,100[1] (28e)
Indice de performance environnementale (2022) en augmentation 61,4[3] (14e)
Divers
Code ISO 3166-1 EST, EE​
Domaine Internet .ee
Indicatif téléphonique +372
Code sur plaque minéralogique EST
Organisations internationales Drapeau des Nations unies ONU :
COE
Drapeau de l’Union européenne UE :
Drapeau de l'OTAN OTAN :
ESA
CD

L'Estonie (en estonien : Eesti), en forme longue la république d'Estonie (en estonien : Eesti Vabariik) est un État souverain d'Europe du Nord dont le territoire s'étend sur le flanc oriental et sur près de 2 200 îles de la mer Baltique. La partie continentale possède des frontières terrestres avec la Russie à l'Est et la Lettonie au Sud, tandis que l'archipel de l'ouest constitue l'essentiel de la partie insulaire du pays.

L'Estonie est une république unitaire ayant un régime parlementaire. Elle a pour capitale Tallinn et pour langue officielle l'Estonien. Au , la population de l'Estonie est d'environ 1,36 million d'habitants.

Habité par des populations fenniques apparentées aux actuels finnois depuis le VIe millénaire av. J.-C., le territoire de l'Estonie connait un âge viking avant d'être colonisé et christianisé par des moines-soldats allemands lors des croisades baltes. Durant le Moyen Âge, les allemands asservissent les populations indigènes et développent le commerce sur la mer baltique. Tout au long de l'histoire, le pays est convoité par les puissances environnantes : Danemark, Pologne, Suède puis Russie; qui envahissent tour à tour le pays tout en s'alliant avec le pouvoir local allemand. L'influence tardive du libéralisme et du nationalisme romantique dans cette région d'Europe pousse les indigènes estoniens à s'émanciper des tutelles allemandes et russes puis à développer un sentiment national à partir du XIXe siècle. Profitant de l'instabilité consécutive à la révolution russe, les Estoniens créent leur propre État à partir de 1918. La république d'Estonie est reconnue par les grandes puissances après la victoire dans sa guerre d'indépendance contre la Russie bolchévique en 1920. Lors de la Seconde Guerre mondiale, la population estonienne est victime de persécutions et de crimes de masse par l'Union soviétique et l'Allemagne nazie. L'URSS occupe ensuite illégalement le territoire jusqu'en 1991, date à laquelle l'Estonie retrouve son indépendance.

L'Estonie réintègre à partir des années 1990 la sphère d'influence européenne. Elle rejoint l'Union européenne et l'OTAN à partir de 2004. L'Estonie est également membre de la zone euro, de l'ONU, de l'OMC, du Conseil de l'Europe, de l'espace Schengen, de l'OCDE ou encore du Conseil des États de la mer Baltique, et est observateur au Conseil nordique et à l'Organisation internationale de la Francophonie. En 2020 et 2021, l'Estonie siège au Conseil de sécurité des Nations unies[4].

Pays de culture autochtone nordique fennique[5] possédant un folklore, une origine et langue[6] semblables à celles de la Finlande[7],[8] (toutes deux berceaux du Sauna[9],[10]), l'Estonie a aussi été influencée par les traditions baltes[11] et la culture allemande[12],[13],[14]. Elle est politiquement rattachée à ses voisins méridionaux baltes : la Lettonie et la Lituanie, avec lesquelles elle est engagée contre l’impérialisme russe[15],[16],[17],[18]. Malgré sa faible population et son statut de petite nation, l'Estonie est un pays développé avec un Indice de développement humain élevé (31e sur 191 pays)[19] et figure parmi les chefs de file mondiaux dans des domaines tels que la qualité de vie[20], le niveau d'éducation (premier pays européen selon l'OCDE)[21], l'absence de corruption[22] ou encore la liberté de la presse[23].

La résilience de l'État estonien et de son économie est attribuée à la digitalisation de l'administration et des services publics effectuée au sortir de l'occupation[24],[25], au point que le pays est régulièrement qualifié d'État plateforme[26],[27],[28]. Cette stratégie, conjugée à une politique plus libérale que ses voisins nordiques permet à l'Estonie de bien figurer au classement de facilité de faire des affaires[29] et d'avoir le plus grand nombre de start-ups par habitants en Europe[30].

Toponymie

Le nom "Estonie" tire son nom du peuple estonien. Les origines du nom de ce peuple au cours de l'histoire pourraient provenir de racines germaniques via le nom tribal gothique aistan ("respect, honneur"), ou via les mots āst, eest ("grange, grenier"), ou encore aistmar ("mer d'ambre"). Elles pourraient aussi provenir alors de racines baltes que l'on retrouverai dans certains lieux-dits dans les actuelles Lettonie et Lituanie.

L'une des premières traces de ce terme est le mot Aestii, le nom latinisé de tribus de l'antiquité mentionnées dans l'ouvrage de l'historien romain Tacite La Germanie (vers 98 ap. J.-C.) et décrit aux côtés des Germains et des Goths qui peuplent les régions au delà des limites Nord-Est de l'Empire romain. La plupart des chercheurs pensent que ce nom s'appliquait en réalité aux tribus baltes actuelles (notamment lituaniens), et non aux ancêtres des actuels estoniens, situés plus au Nord. D'autres chercheurs considèrent que Tacite désignait toute la région de la Baltique orientale, incluant à la fois les peuples fenniques (dont les estoniens) et les peuples baltes.

Le même ethnonyme Esti, Aesti ou Haesti apparaît également au VIe siècle dans les œuvres de l'écrivain antique Cassiodore. Adam de Brême, au XIe siècle, mentionne trois îles, dont la plus septentrionale est appelée Aestland. La forme iestlatum se retrouve dans les runes scandinaves (XIe siècle). Les sagas scandinaves sont considérées comme la source la plus ancienne (seconde moitié du XIIe siècle), où le nom de lieu Eistland est utilisé au sens moderne. L'historien danois Saxo Grammaticus mentionne en Latin la terre Hestia, Estia et l'ethnonyme Estones comme forme plurielle d'Esto dans sa chronique "Gesta Danorum" (XIIe-XIIIe siècles). Par l'intermédiaire des Scandinaves, le mot a atteint l'Allemagne en remplaçant la diphtongue ei par la voyelle longue e : Ehstland (Estonie), Ehste (Estonien), qui devient Estland en abrégeant la voyelle de la racine. Ce nom rentre depuis l'allemand dans les textes latins : Issu du pluriel de l'ethnonyme latin Estones, le terme "Estonia" est employé par le chroniqueur Henri, qui raconte la conquête allemande de l'actuelle Estonie au XIIIe siècle.

A partir du XIXe siècle siècle, les premiers intellectuels estoniens, notamment Friedrich Reinhold Kreutzwald et Johann Voldemar Jannsen se réapropprient la racine du mot qu'ils transforment en Eesti ou Eestimaa pour désigner le territoire, et Eestirahwas (plus tard orthographié Eestirahvas) pour désigner le peuple. Cette expression remplace alors le terme maarahvas ("les gens du pays") utilisés jusqu'alors.

Dans les langues étrangères, la version déclinée dans la plupart des langues germaniques est Estland, tandis que dans les langues issues du latin, c'est le terme Estonia qui prédomine et donne le mot français Estonie, autrefois orthographié Esthonie. Le terme, aussi trouvé sous la forme germanique francisée Estlande, a souvent été utilisé par les envahisseurs pour qualifier la province correspondant au Nord de l'Estonie actuelle, le Sud était autrefois considéré comme une partie de la province limitrophe de Livonie.

En dehors des deux principales versions latines et germaniques, les pays voisins : la Lettonie au Sud, et la Finlande au Nord appellent respectivement l'Estonie Igaunjia et Viro, en références aux noms des régions estoniennes les plus proches de ces pays. Le terme Igaunjia vient de la province historique d'Ungannie, tandis que Viro fait référence au Comté de Viru[31].

Géographie

D'une superficie (45 227 km2) proche de celle des Pays-Bas (celle définie par le traité de paix de Tartu en 1920 était de 47 549 km2), l'Estonie est le plus septentrional des pays baltes, largement ouvert à l'ouest sur la mer Baltique, au nord sur le golfe de Finlande (3 794 km de côtes), bordé à l'est par la Russie (frontière de 294 km) et au sud par la Lettonie (frontière de 339 km). La côte estonienne est essentiellement rocheuse.

Dix pour cent du territoire est composé d'un archipel de plus de 1 500 petites îles situées dans la Baltique dont les deux plus grandes sont Hiiumaa (989 km2) et Saaremaa (2 673 km2).

La distance de Tallinn à Helsinki n'est que de 85 km alors qu'il faut 307 km pour aller à Rīga, 395 km pour rejoindre Saint-Pétersbourg et 405 km pour Stockholm.

  • Vue satellite de l'Estonie en avril – lacs gelés et glace sur la mer Baltique.
    Vue satellite de l'Estonie en avril – lacs gelés et glace sur la mer Baltique.
  • Chute Valaste en hiver.
    Chute Valaste en hiver.
  • Paysage de la côte d'Osmussaar.
    Paysage de la côte d'Osmussaar.
  • La rivière Emajõgi et le lac Võrts (Võrtsjärv).
    La rivière Emajõgi et le lac Võrts (Võrtsjärv).
  • La taïga, forêt boréale à Männiku.
    La taïga, forêt boréale à Männiku.

Relief

L'Estonie est un pays de terres basses marécageuses. Des inondations ont régulièrement lieu au printemps. Le pays compte peu de cultures agricoles permanentes[32]. 48 % du pays est constitué de bois et de forêts, la taïga, et 13 % de marais à tourbe. L'Estonie compte également plus de 1 400 lacs. Le relief de l'Estonie est caractérisé par une altimétrie assez faible et un grand nombre de lacs et environ 150 rivières. Le point culminant est le Suur Munamagi, situé au sud-est du pays.

Le lac Peïpous est le quatrième plus grand lac d'Europe après les lacs Ladoga et Onega en Russie et le Vänern en Suède. Il ressemble à une véritable mer intérieure du point de vue de sa superficie et sert de frontière à l'est avec la Russie. Il est gelé en hiver pendant quatre mois et est navigable pendant les huit autres mois de l'année. À l'inverse, l'été avec les longues journées ensoleillées estoniennes, le lac est propice à la baignade et de nombreux Estoniens et Finlandais sont attirés par les plages de dunes sur son côté nord. Il présente même de nombreux campings gratuits, mode d'hébergement favori dans les pays nordiques. Le reste du lac est par contre davantage composé de marécages.

Climat

Parc national de Karula.

Grâce au courant nord atlantique chaud, toute l'Europe du Nord (dont l'Estonie) jouit d'un climat considérablement plus doux que, par exemple, les mêmes latitudes en Amérique du Nord. La mer Baltique cause de grandes différences de climat entre les zones côtières et continentales.

Le climat est caractérisé par un hiver plutôt froid, un printemps doux et un peu pluvieux, un été relativement chaud et un long et doux automne (température moyenne en juillet +18 °C ; température moyenne en février −4 °C). Les premières neiges apparaissent vers novembre. La température peut descendre en dessous de −20 °C l'hiver. Le mois le plus sec est le mois de mars avec en moyenne 24 mm alors que la pluviométrie est la plus élevée au mois de juin avec une moyenne de 127 mm.

Comme dans les autres pays nordiques, la latitude élevée de l'Estonie engendre une importante différence de lumière de jour entre l'hiver et l'été.

Les journées sont plus courtes au solstice d'hiver :

  • Tallinn (au nord) : 6 h 2 min de jour / 17 h 58 min de nuit ;
  • Valga (sud) : 6 h 39 min de jour / 17 h 21 min de nuit.

À l'inverse, les journées sont plus longues au solstice d'été :

  • Tallinn : 18 h 40 min de jour / 5 h 20 min de nuit crépusculaire ;
  • Valga : 18 h 10 min de jour / 5 h 50 min de nuit crépusculaire.

Le nombre annuel d'heures ensoleillées varie entre 1 600 et 1 900, ce nombre étant plus élevé sur la côte et les îles et plus faible à l'intérieur du pays. Cela correspond à moins de la moitié de la quantité maximale de soleil possible.

Écologie

Chouette de l'Oural, Albu.

Les Estoniens, comme les autres populations nordiques, sont très proches de la nature et soucieux de la préservation de l'environnement . L'Estonie pratique le libre droit d'accès à la nature comme la Finlande. Le camping sauvage est autorisé partout hors des villes et des endroits qui mentionnent une interdiction spécifique.

Une initiative de dépollution de grande ampleur a été mise en place en 2008 au niveau national par l'association Teeme Ära, devenu par la suite Let's do it! World au niveau international. Les zones polluées par de nombreux déchets ainsi que les décharges sauvages ont été localisées par images satellite et par des citoyens qui renseignaient une base de données. Les coordonnées GPS de chaque endroit ont ensuite été communiquées aux participants qui pouvaient localiser les zones proches de chez eux et y intervenir pour s'occuper des déchets. Plusieurs dizaines de milliers d'Estoniens ont participé à ce projet. Cette expérience fut accompagnée d'une vaste campagne de sensibilisation. 80 % des déchets collectés par les bénévoles ont été recyclés[33]

Le pays produit la quasi-totalité de son électricité avec du pétrole de schiste et du charbon. En conséquence, il est le deuxième émetteur de CO2 par habitant d'Europe. L’Estonie compte aussi parmi les États à refuser l’objectif de neutralité carbone pour 2050[34].

Paysage estonien – parc national de Lahemaa.

Réseau européen Natura 2000

Le réseau Natura 2000 rassemble des sites naturels ou semi-naturels de l'Union européenne ayant une grande valeur patrimoniale, par la faune et la flore exceptionnelles qu'ils contiennent.

En décembre 2018, l'Estonie comptait 567 sites dont :

La superficie totale est de 14 861 km2, ce qui représente 17,9 % de la surface terrestre et marine du territoire de l'Estonie[35].

Cartographie des sites Natura 2000 de l'Estonie

Histoire

La période mésolithique et néolithique

Haut: Outils de la culture de Kunda
Milieu: Poterie et haches de la culture de la céramique cordée
Bas: Céramique à peigne
(musée d’histoire de l’Estonie)

Les premières incursions humaines sur le territoire de l’Estonie libéré tardivement par la dernière glaciation se produisent au 9e millénaire av. J.-C. À cette époque, une partie des zones littorales sont encore sous les eaux de la mer Baltique, notamment l’île de Saaremaa : l’élévation générale de la région, soulagée du poids des glaces, va progressivement les faire émerger au cours des millénaires suivants[N 1]. Les glaciers, en se retirant, ont laissé des moraines qui bloquent l’écoulement des eaux et sont à l’origine des lacs et des marécages qui recouvrent 20 % du territoire. La couverture végétale se limite à l’époque à une toundra.

Les premières traces d’établissement humain en actuelle Estonie sont découvertes à Kunda. Les premiers occupants viennent du Sud et sont des semi-nomades qui vivent au bord des lacs, des rivières puis par la suite de la mer, en pratiquant la cueillette, la chasse et la pêche au harpon, à l’hameçon et au filet[36],[37],[38]. Le début du Néolithique est marqué par l’apparition des céramiques, dites "de Narva", dont les plus anciennes remontent à 4900 av. J.-C.[39].

Vers le 4e millénaire av. J.-C. apparaissent les céramiques à peigne, spécificité des peuples de langue finno-ougrienne. Il est donc possible que le peuple soit arrivé à cette époque[40]. Néanmoins, une grande partie du patrimoine génétique des actuels Estoniens est aussi commune avec celui des actuels Lettons et Lituaniens. Ces derniers sont les descendants supposés d'une nouvelle population arrivée vers 3200 av. J.-C., utilisant une langue rattachée aux langues indo-européennes (probablement ancêtres des langues baltes) : son apparition se traduit par l’apparition de la céramique cordée et le début de l'agriculture et l'élevage avec des outils ainsi que les premières fermes[41].

Après une période de coexistence qui va jusqu’au IIe millénaire av. J.-C., la langue finno-ougrienne s'impose sur le territoire de l'actuelle Estonie, ainsi que sur les côtes Nord de l'actuelle Lettonie, tandis que le parler des derniers arrivants s'impose dans le reste de l'actuelle Lettonie et plus au sud (ancêtre des peuple baltes). Toutefois, chaque langue emprunte sans doute à cette époque une fraction de son vocabulaire à l'autre. Par la suite, aucun autre mouvement de population massif ne semble avoir touché le territoire de l’Estonie. La population estonienne et sa langue semblent donc descendre directement des habitants de cette époque[42].

Age du bronze, âge du fer et premiers échanges extérieurs

Cimetière de l’âge de bronze.

L’âge du bronze commence dans la région vers 1800 av. J.-C. Un embryon de colonisation de peuples scandinaves est détecté en raison de la présence d'objets en bronze importés entre 1500 et 1000 av. J.-C. grâce aux progrès de la navigation. La présence scandinave est indiquée par l’apparition de sépultures de cette région sur le territoire estoniens, et par les emprunts de certains termes scandinaves dans la langue indigène. Dans la région de l'actuelle Tallinn, l’orge commence à être cultivée dans des champs délimités par des murs de pierre à partir de 1000 av. J.-C. ; l’utilisation de la charrue semble se répandre tandis que la culture du lin pour le tissage apparaît sans doute à la même époque. La population, jusque-là concentrée le long des rivières et des lacs, se répand dans l’intérieur du pays. Les premiers oppida apparaissent, traduisant une insécurité croissante liée à un début d’accumulation de richesses[43],[44].

Vers le IVe siècle av. J.-C. apparaissent sur le territoire de l’Estonie les premiers objets en fer : ce sont essentiellement des armes et des bijoux importés du sud. De cette époque datent les « champs celtiques » de forme quadrangulaire et entourés de clôture, ainsi que les pierres à cavité artificielle qui devaient servir à des rites magiques de fertilité. Des différences commencent à apparaître entre l’Estonie du Nord sous influence scandinave et l’Estonie méridionale au contact avec les peuples du Sud et de l’Est.

Au IIe siècle av. J.-C., un artisanat local se met en place. L'influence de l'empire romain devient palpable entre l’an 50 et l’an 450, notamment en raison de la route de l’ambre. Cette résine présente sur les côtes de la mer Baltique devient très prisée à Rome, et les marchands ramènent dans l'actuelle Estonie de nombreux objets d’origine romaine : bijoux, lampes à huile, monnaie... Les fibules des costumes traditionnels estoniens ont sans doute une origine romaine. Les offrandes dans les sépultures sont désormais des bijoux, qui sont de plus en plus dissimulés en raison des risques croissants de pillages.

Le pays est défriché, l’agriculture et l’élevage se généralisent, et des villages, de forme circulaire dans l’Ouest ou linéaires ailleurs, se créent sur tout le territoire. La population, croissante, atteint peut-être 20 000 à 30 000 habitants sur le territoire de l’Estonie actuelle au tournant du millénaire[45],[46].

L’âge du fer moyen (450-700) est marqué par la généralisation des oppida et des sépultures d’un style moins élaboré, simples tas de pierre ou tumulus de terre dans lesquels on trouve à nouveau des armes. Un premier contact entre habitants occupant le territoire de l’Estonie et les slaves installés dans les régions voisines (régions des actuelles villes de Pskov et Novgorod) se serait produit, car c'est à cette période que la frontière linguistique entre les deux populations se fixe[47].

À partir de 800, les seigneurs varègues (scandinaves) qui dominent les slaves à l'est, mettent en place une nouvelle route commerciale entre la Scandinavie d’une part et Byzance et le monde arabe d’autre part. La cité-État de Novgorod et la Rus de Kiev, leur servent de relais et contribuent à nourrir le trafic. Les échanges portent notamment sur le sel, les objets en métal, les étoffes, les esclaves, les fourrures et le miel. Bien que n’étant pas situé sur la route principale qui passe plus au sud, les occupants du territoire estonien profitent de ce courant commercial comme en témoigne la découverte de nombreuses pièces arabes[48]. À compter de 1050, les marchands allemands commencent à concurrencer les Scandinaves.

La société de l'ancienne Estonie

Découpage du territoire estonien vers 1200.

A l'Est, le territoire de l'Estonie fait l'objet d'attaques des principautés slaves qui tentent d'extorquer des tributs aux populations locales, qu'ils appellent les Tchoudes, tandis qu'à l'Ouest des raids similaires sont effectués par les Vikings scandinaves. Les indigènes lancent en contrepartie des expéditions punitives comme les raids contre Pskov, l’île danoise d’Öland (1170) ou encore la ville de Sigtuna, à l’époque capitale de la Suède[49]. Ces rivalités sanglantes a répétition sont mentionnées dans les sagas norvégiennes et les chroniques slaves de l'époque.

Malgré ce climat de violence, la population autochtone augmente fortement et atteint 150 000 habitants vers 1200, notamment Saaremaa, réputée pour être un haut lieu de piraterie. L’époque voit apparaître des forteresses de mieux en mieux fortifiées, abritant parfois de manière permanente la population locale. De petites agglomérations commencent à apparaître : la plus grande, Varbola, compte à l’époque peut être 900 habitants[50].

L’agriculture se développe ave l'apparition d'un nouveau type de charrue qui sera conservé jusqu’au XIXe siècle ; la culture de l’orge prend de l’importance tandis que l’élevage se substitue définitivement à la chasse en tant que source de protéines. L’habitat groupé est constitué de chaumières, d’une seule pièce pour les plus pauvres, dépourvues de fenêtres, pour conserver la chaleur, avec un seuil rehaussé, une petite entrée non chauffée et un foyer couvert ancêtre du poêle four.

Dans l'ancienne Estonie, les propriétaires terriens les plus puissants constituent une élite politique et militaire désignée dans la littérature contemporaine comme des "anciens" ou les "doyens" (en estonien vanemad, qui signifie littéralement "les plus agés"). Ils concentrent les pouvoirs de justice, la collecte des impôts, les corvées et le service militaire. Ils utilisent le clientélisme pour asseoir leur pouvoir, et possèdent des esclaves, parfois autochtones.

Malgré une origine commune du peuple estonien, l'Estonie n'est pas unifiée et est composée de différentes régions aux identités distinctes. Les kihelkonnad (au singulier kihelkond, plus tard traduit en "paroisse") comportent quelques milliers d’habitants. Plusieurs kihelkonnad peuvent former un maakond (au pluriel maakonnad, plus tard traduit en "comté"). Vers l'an 1200, il y a environ 45 paroisses et 7 comtés.

Le plus vaste des comté est l'Ungannie (Ugandi) qui se trouve au sud-est de la région, à cheval sur le Nord de l'actuelle Lettonie, et qui a donné le nom de l'Estonie en langue lettone (Igaunjia). Au sud-ouest, le comté de Sakala est centré autour de l'emplacement de l'actuelle Viljandi. Le comté de Revala (Rävala) s’étend dans la région de l'actuelle Tallinn, ensuite appellée Reval par les allemands. Au nord-est, on trouve le comté de Viru (Virumaa) qui a donné le nom finnois de l’Estonie (Viro) et sur le comté de l'Ouest (Läänemaa) qui s'étend sur la côte. Au centre du pays se trouvent les comtés de Järva et Harju. Enfin l’île de Saaremaa forme également un comté. Les régions situées au Nord de l'actuelle Tartu ne semblent pas être des comtés à proprement parler.

Sur le plan religieux, malgré l'absence de sources, on peut déduire des indices disponibles que les indigènes adoraient des dieux représentant les forces de la nature et leur sacrifiaient des animaux et parfois des humains, qu'ils honoraient les morts et pratiquaient la divination. Ils édifiaient des sanctuaires avec des images des divinités et vénéraient des bosquets sacrés. Les rites et pratiques ressemblent aux traditions scandinaves avant sa christianisation, et les divinités vénérées par les estoniens d'alors semblent être partiellement issus de la mythologie nordique[51].

Cette période de l’histoire, marquée par les instabilités politiques et rivalités intestines, est fortement idéalisée et romantisée au XIXe siècle par les nationalistes estoniens car elle précède l’invasion allemande qui va complètement transformer la région.

Conquête, domination allemande et développement du commerce au Moyen Âge

Conquête des territoires letton et estonien et partage des terres.

Le XIIe siècle est en Europe la période des croisades, qui visent à convertir à la foi chrétienne les peuples païens, si besoin par la force des armes. Coincées entre la Scandinavie nouvellement catholique et les principautés slaves orthodoxes, les régions bordant la côte sud de la mer Baltique, allant de la Prusse au Sud à l'Estonie au Nord, sont à l'époque les dernières contrées païennes sur le continent européen.

À la même époque, la nouvelle ville allemande de Lübeck sur les rives de la baltique, au Nord du Saint-Empire romain germanique s'allie avec la ville de Hambourg pour créer ligue hanséatique, un réseau de protection et d'entraide entre les commerçants de la mer du Nord et baltique. Les marchands de la ligue qui commercent avec les principautés slaves souhaitent sécuriser les rives sud et est de la mer Baltique qui se trouvent sur leur passage. L'instabilité politique de ces territoires, dont l'Estonie constitue la partie la septentrionale, est un frein aux leurs échanges commerciaux avec les principautés slaves.

Pour les allemands, la demande de sécurité de leurs marchands coincide avec la volonté d'introduire la foi chrétienne dans ces régions. Ainsi, après la création d'un éveché sur les bords de la rivière Daugava en 1186, les allemands lancent avec le soutien du pape Innocent III, des croisades à grande échelle. En l'an 1200, les croisés arrivent en nombre par bateau depuis l'Allemagne et fondent la ville de Riga. Le prince-évêque de Riga Albert de Buxhövden créé en 1202 un ordre de moine-soldats: les chevaliers Porte-Glaive (Fratres militiæ Christi). Les chevaliers débutent la conquête de cette région qu'ils appellent Livonie (en allemand Livland, soit "pays des Lives") en réferences aux Lives, un peuple indigène apparenté aux Estoniens, mais qui occupe alors la côte Nord de l'actuelle Lettonie. Cette dernière est entièrement conquise en 1208, et les croisés marchent vers le territoire de ceux qu'ils qualifient par erreur Estes en reprenant une appellation utilisée par l'auteur latin Tacite[N 2],[52]. L'histoire de la conquête de ces territoires nous est connue grâce à une chronique tenue par un prêtre de l'ordre des Porte-Glaive, Henri le Letton, qui a participé activement à la croisade.

Après quelques difficultés et une épidémie en 1211, les combats reprennent en 1215. Certains indigènes se rallient tandis que d'autres prennent les armes contre les croisés avec l'appui de mercenaires slaves. Les régions sont conquises l'une après l'autre, non sans difficultés car les indigènes estoniens finissent par s'unir, notamment grâce au Vanem (seigneur) de Sakala Lembitu, finalement tué par les Allemands. Ces derniers finissent par demander l'aide du Danemark qui conquiert le nord et fonde en 1219 une forteresse à l'emplacement de l'actuelle Tallinn[N 3].

Malgré un soulevement général des estoniens en 1223 et des mercenaires slaves appelées en renfort, tout le territoire est repris par les croisés en 1227 avec la conquête de l'île de Saaremaa (en allemand Ösel). Plusieurs soulèvements ont encore lieu notamment à Saaremaa qui reprend son indépendance entre 1236 et 1241 puis en 1255 et 1261[53].

Une fois la conquête achevée, les allemands constituent différents états dirigés par des princes-évèques, qui possèdent à la fois le pouvoir politique et religieux. Une autre partie du territoire est donné aux chevaliers de l'Ordre qui se partagent les terres conquises, tandis que le Nord est sous domination danoise et dirigé par un gouverneur. Les nouveaux dirigeants de ces régions font batir des châteaux sur l'emplacement des anciens fort indigènes, souvent situés sur des promontoires au pieds desquelles se crééent des villes. Reval, Pernau, Dorpat, Fellin ou encore Narva se peuplent de marchands et d'artisans qui s'organisent en guildes, associations et forment des conseils municipaux. Les villes rejoignent la ligue hanséatique, et deviennent des points de passages incontournables sur les routes commerciales entre l'Europe du Nord et les Principautés slaves exportatrices de fourrures, cire et miel et importatrices de sel, vin, articles de luxe et pièces de laine.

La structure politique de la Livonie correspond à celle du Saint-Empire romain germanique auxquels ces territoires sont rattachés, mais sans une forte présence allemande en dehors des villes, contrairement à la Prusse également conquise par les croisés. Les allemands, en très forte minorité dans les campagnes, n'assimilent pas les indigènes estoniens, qui constitutent toujours 95 % de la population de la région et conservent leur langue et leur culture. Ils découvrent néanmoins la culture européenne avec notamment l'utilisation de l'alphabet latin, le vocabulaire du dialecte bas-allemand, les arts (notamment l'architecture gothique des bâtiments), ainsi que les objets, vêtements et la nourriture apportée par les marchands.

Ces derniers sont néanmoins réduits au servage par les quelques propriétaires terriens descendants de croisés. Bien qu'elles ne remettent pas en cause la conquête, les révoltes des indigènes continuent à poser problème, notamment en 1343 avec le soulèvement de la nuit de la Saint-George qui pousse le Danemark, incapable de contenir la révolte, à céder le duché d'Estlande (dont Reval et Narva déjà peuplées de marchands allemands) à l'Ordre des chevaliers Porte-Glaive. La faible population des villes et la demande de main-d'oeuvre des artisans et commerçants poussent les villes a autoriser les indigènes s'y installer. Les paysans qui fuient leur terre pour les villes (et leur seigneurs allemands) sont alors par décret considérés comme des habitants libre de la ville après 1 an et 1 jour si ils n'ont pas été repris par leur seigneur.

La forteresse de l'évêché à Kuressaare dans l'île de Saaremaa est l'exemple le mieux conservé d'architecture défensive développée pour se défendre contre les attaques des autochtones
Confédération livonienne (1228-1561) et Estonie danoise (1206-1346).

Affrontements des puissances voisines pour le contrôle de la région

Il est le théâtre de conflits qui l'opposent à des voisins de plus en plus puissants : la Russie, la Lituanie, la république des Deux Nations et la Suède. Finalement cette dernière annexe la région en 1595. Initialement, les souverains suédois ne remettent pas en cause la suprématie de la noblesse balte d'origine germanique descendante des chevaliers porte-glaives. Cette politique change avec la grande guerre du Nord, à l'issue de laquelle (à compter de 1710), le territoire estonien devient pour deux siècles une région de l'Empire russe.

Prise de contrôle de la Russie impériale

Arrivée du libéralisme et du nationalisme romantique

Au XVIIIe siècle la noblesse foncière germanophone, à qui les dirigeants russes laissent une grande autonomie, maintient les paysans finno-ougriens dans le servage. Celui-ci n'est aboli qu'au début du siècle suivant en partie sous la pression du pouvoir russe, en partie grâce à quelques germanophones éclairés. Certains de ces derniers, qualifiés d'estoniophiles, s'intéressent à la langue, la culture et l'histoire des autochtones. Des intellectuels membres de la classe moyenne estonienne, qui commence à se former à cette époque, vont prendre le relais en faisant un travail de collecte de la mémoire populaire et en affinant la langue permettant l'apparition des premiers périodiques et ouvrages de fiction en estonien. À la fin du siècle la langue estonienne, dopée par une tentative de russification, commence à se substituer à l'allemand comme langue véhiculaire. En parallèle la proportion de paysans propriétaires s'accroît fortement. Au début du XXe siècle apparaissent les premiers partis politiques estoniens dont les revendications se cantonnent à une autonomie limitée et à l'égalité de statut avec les germanophones qui conservent une grande partie des pouvoirs.

Révolution russe et indépendance

Aux débuts de la guerre civile russe (1917-1922), la plupart des divisions militaires estoniennes (créées pendant la Première Guerre mondiale) combattirent contre l'Allemagne aux côtés des bolcheviks. Toutefois par la signature du traité de Brest-Litovsk, la Russie soviétique cède les États baltes à l'Empire allemand. Selon ce traité, l'Estonie, qui avait proclamé son indépendance le , devait être annexée par le Reich, mais la défaite allemande du lui permet d'accéder à la souveraineté, reconnue internationalement en 1919 (première période d'indépendance, 1919-1940). Les terres agricoles encore détenues par la noblesse germanophone sont redistribuées aux paysans et un régime parlementaire est instauré. Celui-ci, menacé durant la Grande Dépression par la montée d'un mouvement populiste, est menacé par un régime semi-autoritaire en 1934.

Seconde guerre mondiale

Au début de la Seconde Guerre mondiale, l'Estonie est d'abord envahie en juin 1940, ainsi que le prévoyaient les clauses secrètes du Pacte de non agression germano-soviétique (en même temps que les deux autres pays baltes), par l'URSS qui y organise un « plébiscite » pour donner à l'annexion du pays une apparence de légitimité. Les États-Unis[54] et la plupart des pays non-communistes membres de l'ONU, ainsi que, par la suite, le Parlement européen[55],[56],[57], la CEDH et le Conseil des droits de l'homme de l'ONU[58] n'ont pas reconnu l'incorporation de l'Estonie parmi les 15 républiques socialistes soviétiques et ont continué à la reconnaître de jure comme État souverain[59],[60],[61].

Quelque 13 000 Estoniens sont déportés par les soviétiques et seule une minorité survit au Goulag. Beaucoup d'Estoniens se réfugièrent dans la campagne où ils formèrent des maquis.

En 1941, l'Estonie est occupée par l'armée allemande. Bien qu'étant vus comme des "indigènes" de l'Est, les Estoniens sont néanmoins considérés par les occupants allemands comme "germanisables". Les allemands s'emploient donc à se rendre fréquentables auprès de la population locale, encore traumatisée par la terreur soviétique. Les allemands accordent donc un semblant d'autonomie politique en autorisant un gouvernement provisoire estonien, qui espère toujours l'indépendance et la libération du territoire. Plusieurs milliers d'estoniens s'engagent volontairement dans l'armée allemande en espérant éliminer définitivement la menace soviétique, tandis que d'autres restent dans la résistance anti-allemande. Les nazis établissent des camps de concentration et se servent des estoniens recrutés de gré ou de force dans la police auxiliaire et dans les Waffen-SS pour organiser le massacre des juifs, ainsi que des roms, des opposants estoniens ainsi que des prisonniers de guerre soviétiques[62]. Initialement considérée par les juifs d'Europe comme un endroit sûr et sans antisémitisme dans l'entre-deux guerres[63],[64], l'Estonie voit la quasi-totalité de sa population juive exterminée, au point d'être déclarée judenfrei ("débarrassée des juifs") par les allemands[65].

Les occupations successives se révèlent sordides et mortifères pour la population estonienne, qui souhaite avant tout l'indépendance, et dont le ralliement volontaire ou forcé, dans le camp de l'un des deux occupants, déchire et décime des familles entières.

Occupation soviétique et retour de l'indépendance

Après la retraite allemande, le gouvernement provisoire estonien tente de rétablir l'indépendance mais le pays est envahi de nouveau par l'armée rouge en 1944. Les soviétiques reprennent le cours de leur annexion forcée de l'Estonie et organisent des nouvelles vagues de déportations, remplaçant les Estoniens déportés par des colons russes. La société estonienne et son économie sont profondément transformées par les Soviétiques.

La dislocation de l'URSS en 1991 permet à l'Estonie de retrouver son indépendance de facto à l'issue d'un processus pacifique. Du fait de la non-reconnaissance internationale de son occupation par l'URSS (voir plus haut), l'Estonie a pu, contrairement à douze autres républiques ex-soviétiques, quitter la sphère d'influence russe, opter pour une politique euro-atlantique et finalement adhérer à l'OTAN en avril 2004, puis à l'Union européenne le .

Depuis 1991 : L'Estonie européenne

La confédération de Livonie en 1260.
Manifestation pour l'indépendance à Pärnu en 1918.
Tallinn.

Politique

Le président Toomas Hendrik Ilves et George W. Bush en Estonie en 2006.

L'Estonie est une démocratie parlementaire depuis le rétablissement de l'indépendance en 1991.

Pouvoir exécutif

Le mandat du président de la République est de cinq ans. Il est élu au premier tour de scrutin par le Riigikogu (parlement) s'il obtient la majorité des deux tiers, et au second tour, si nécessaire, par un collège électoral composé des 101 députés du Riigikogu et d'un nombre d'élus locaux défini à chaque nouvelle élection. Son principal pouvoir est de nommer le Premier ministre qui doit obtenir la confiance du Riigikogu.

Le président actuel, Alar Karis, a succédé en 2021 à Kersti Kaljulaid. Kaja Kallas exerce la fonction de Première ministre depuis le [66].

Pouvoir législatif

Riigikogu.

Le Riigikogu est le nom estonien du parlement monocaméral de l'Estonie. Il comprend 101 députés, élus tous les quatre ans. L'Estonie étant une république parlementaire, le Riigikogu est le principal acteur du pouvoir estonien.

Riigi- se rapproche de l'allemand Reich ou du suédois Riks État ») et -kogu vient d'« assemblée » en estonien.

Les premières élections eurent lieu en 1920. Jusqu'en 1938, cinq autres élections se déroulèrent sur la base de trois constitutions différentes. Depuis 1922, les sessions du Riigikogu ont lieu dans le château de Toompea où une aile a été reconstruite pour devenir le bâtiment du parlement. En 1992, après 50 ans d'occupation soviétique, de nouvelles élections eurent lieu selon la nouvelle constitution adoptée durant l'été 1992.

Le Riigikogu est entièrement équipé de matériel de vote informatique, les résultats sont transmis via internet et donc directement accessibles aux citoyens.

Cinq partis politiques sont actuellement représentés au Riigikogu depuis les élections de 2019 et ont donc dépassé le seuil d'éligibilité de 5 %[67].

Relations avec l'Union européenne

L'Estonie a signé le Traité de Lisbonne en 2007.

Le processus d'adhésion de l'Estonie à l'Union européenne débute en 1995, et s'achève en 2004 :

  • le , l'Estonie présente la question d'adhésion ;
  • le , l'Estonie ouvre des négociations d'adhésion, elles s'achèvent lors du Conseil européen de Copenhague du  ;
  • le , le Conseil européen approuve l'adhésion ;
  • le , l'Estonie signe le traité d'adhésion, en vigueur à partir du  ;
  • le , 68,9 % des Estoniens approuvent l'adhésion par référendum ;
  • le , entrée dans l'Union européenne ;
  • le , l'Estonie entre dans l'espace Schengen[68] ;
  • le , l'Union européenne prévoit de faire entrer l'Estonie dans la zone euro en 2011 ;
  • le , la monnaie de l'Estonie devient l'euro.

L'Organisation internationale de la francophonie

L'Estonie est un membre observateur au sein de l'Organisation internationale de la francophonie[69].

Droits de l'homme

L'Estonie fait l'objet de critiques sur sa gestion des droits humains.

En 2011, le département d'État des États-Unis classe l'Estonie comme « pays à surveiller » en matière de trafic d'êtres humains. Selon ledit rapport, « l'Estonie est un pays d'origine, de transit et de destination pour les femmes soumises à la prostitution forcée, et pour des hommes et des femmes soumis au travail forcé »[70].

En 2020, la Commission européenne exige de l'Estonie qu'elle implémente mieux une législation de l'Union européenne pénalisant les manifestations de racisme et de xénophobie, constatant que le pays a des lacunes dans le domaine[71]. En effet, selon le centre estonien pour les droits humains, le gouvernement estonien ne prend pas de mesures pour s'attaquer aux discours de haine[72].

Le pays est également l'un de ceux où les inégalités salariales entre les hommes et les femmes sont les plus élevées, avec des écarts moyens de 21 %, contre 14 % en moyenne dans l'Union européenne[73].

Selon Amnesty International, des violations des règles du droit d'asile seraient commises dans le pays par la police et les gardes-frontières[74]. En 2022, la Commissaire aux droits de l'homme du Conseil de l'Europe Dunja Mijatovic appelle les députés estoniens à modifier un projet de loi sur les frontières nationales considéré comme peu conforme aux droits de l'homme[75].

Division du territoire et administration

Comtés

Tartumaa - partie orientale de l'Estonie

L'Estonie est divisée en quinze comtés (maakond, au pluriel maakonnad) symboliques, ayant eu un rôle administratif jusqu'en 2018.

Nom Taille (km2) Population (2020) Drapeau Blason Carte
1 Harjumaa 4327 605029
2 Hiiumaa 1032 9315
3 Ida-Virumaa 2972 134259
4 Jõgevamaa 2545 28442
5 Järvamaa 2674 30174
6 Läänemaa 1816 20444
7 Lääne-Virumaa 3696 58862
8 Põlvamaa 1823 24647
9 Pärnumaa 5419 86185
10 Raplamaa 2765 33282
11 Saaremaa 2938 33083
12 Tartumaa 3349 153317
13 Valgamaa 1917 28204
14 Viljandimaa 3420 46161
15 Võrumaa 2773 35415

Communes

L'Estonie est divisée en 79 communes (en Estonien : kohalik omavalitsus, abregés en KOV, littéralement le "gouvernement autonome local"). Les communes constituent le second échelon politique et administratif après le gouvernement du pays. Officiellement, les communes organisent les services sociaux, les soins aux personnes âgées, les activités culturelles et sportives, la jeunesse, le logement, l'approvisionnement en eau, l'assainissement, l'ordre public, la gestion des déchets, l'aménagement du territoire, l'urbanisme, l'entretien des transports publics, sauf si la loi estonienne confie ces services à un tiers. Le travail des communes est également d'organiser l'entretien des écoles maternelles, des écoles élémentaires, des gymnases et des écoles de loisirs, des bibliothèques, des centres communautaires, des musées, des installations sportives, des établissements de santé et d'autres institutions locales dans le municipalité ou ville donnée, s'ils appartiennent à la municipalité.

Chaque commune est gérée par un conseil municipal, élu par les habitants tous les 4 ans. Le conseil élit les membres de l'exécutif de la commune, appelé gouvernement. Le chef de l'exécutif est le maire de la commune, il est élu parmi les membres du conseil municipal. Les autres membres du gouvernement sont également choisis par le conseil. Les communes ont leur propre budget et ont le droit de prélever des impôts.

64 communes d'Estonie sont dites "rurales" (en estonien : vallad au pluriel, vald au singulier), 15 autres sont dites "urbaines" (linnad au pluriel, linn au singulier). Le maire d'une commune rurale porte le nom de vallavanem (littéralement, le "doyen de la commune") tandis que celui d'une commune urbaine est appelé linnapea ("la tête de la ville"). Le type de commune rurale ou urbaine est surtout symbolique, les communes urbaines sont pour la plupart les communes ou se trouvent les grandes villes du pays.

Localités : villes, villages et bourgs

En raison de la faible densité de population dans le pays, la plupart des communes ont une superficie très vaste. Les communes sont donc elles-mêmes divisées en localités (en estonien, « asula », ou « asustusüksus » c'est-à-dire de « lieux peuplés ») afin le faciliter l'action des pouvoirs publics.

Officiellement, les localités peuvent être de statut différents :

  • les villes (en estonien : au singulier : linn, au pluriel :linnad) ;
  • les bourgs (en estonien : au singulier : alev, au pluriel : alevid) ;
  • les petits bourgs (en estonien : au singulier : alevik, au pluriel : alevikud) ;
  • les villages (en estonien : au singulier : küla, au pluriel : külad);

Liste des villes d'Estonie

Les localités ayant le statut de ville sont au nombres de 47.

Liste des localités estoniennes ayant le statut de ville
No. Nom de la ville Population
(2023)
Commune
(type)
Population totale
de la commune (2023)
1 Tallinn 453 864 Tallinn (U) 453 864
2 Tartu 97 524 Tartu (U) 100 724
3 Narva 53 875 Narva (U) 53 875
4 Pärnu 41 226 Pärnu (U) 52 362
5 Kohtla-Järve 33 675 Kohtla-Järve (U) 33 675
6 Viljandi 17 353 Viljandi (U) 17 353
7 Maardu 16 750 Maardu (U) 16 750
8 Rakvere 15 614 Rakvere (U) 15 614
9 Kuressaare 13 197 Saaremaa (R) 30 191
10 Sillamäe 12 452 Sillamäe (U) 12 452
11 Valga 12 319 Valga (R) 15 864
12 Võru 12 055 Võru (U) 12 055
13 Jõhvi 10 852 Jõhvi (R) 12 351
14 Keila 10 905 Keila (U) 10 905
15 Haapsalu 9 812 Haapsalu (U) 13 435
16 Paide 8 081 Paide (U) 10 664
17 Saue 6 045 Saue (R) 25 370
18 Elva 5 720 Elva (R) 14 863
19 Tapa 5 488 Tapa (R) 11 082
20 Põlva 5 535 Põlva (R) 13 534
21 Türi 5 218 Türi (R) 10 683
22 Rapla 5 353 Rapla (R) 13 453
23 Jõgeva 5 224 Jõgeva (R) 13 122
24 Kiviõli 4 844 Lüganuse (R) 8 250
25 Põltsamaa 4 198 Põltsamaa (R) 9 665
26 Sindi 3 837 Tori (R) 12 277
27 Paldiski 3 983 Lääne-Harju (R) 13 462
28 Kärdla 3 019 Hiiumaa (R) 8 474
29 Kunda 3 057 Viru-Nigula (R) 5 813
30 Tõrva 2 627 Tõrva (R) 5 862
31 Narva-Jõesuu 2 618 Narva-Jõesuu (U) 4 269
32 Kehra 2 846 Anija (R) 6 456
33 Loksa 2 603 Loksa (U) 2 603
34 Otepää 2 147 Otepää (R) 6 388
35 Räpina 2 175 Räpina (R) 6 049
36 Tamsalu 2 404 Tapa (R) 11 082
37 Kilingi-Nõmme 1 611 Saarde (R) 4 393
38 Karksi-Nuia 1 462 Mulgi (R) 7 086
39 Võhma 1 274 Põhja-Sakala (R) 7 748
40 Antsla 1 247 Antsla (R) 4 200
41 Lihula 1 221 Lääneranna (R) 5 092
42 Mustvee 1 163 Mustvee (R) 4 952
43 Suure-Jaani 1 185 Põhja-Sakala (R) 7 748
44 Abja-Paluoja 1 039 Mulgi (R) 7 086
45 Püssi 0 886 Lüganuse (R) 8 250
46 Mõisaküla 0 754 Mulgi (R) 7 086
47 Kallaste 0 655 Peipsiääre (R) 5 059
Type de commune
(U) Commune urbaine (linn).
(R) Commune rurale (vald).
  • Les villes situées dans des communes urbaines sont appellées linnasisene linn (en Estonien : la "ville dans la ville"). Dans certains cas, les communes urbaines contenant une ville n'ont qu'une seule localité et se confondent avec la ville elle-même (comme à Narva ou Viljandi). Dans d'autres cas, les communes urbaines englobent également d'autres localités (villages, bourgs...) formant une partie rurale en périphérie de la ville elle-même (comme à Tartu ou Pärnu).
  • Les villes situées dans des communes rurales sont appellées vallasisene linn (en Estonien : la "ville dans la commune"). Dans certains cas, les communes rurales peuvent avoir plusieurs villes en leur sein (comme à Mulgi).

Principales villes du pays

La carte géographique des axes formées par la position des villes d'Estonie se présente sous la forme d'un rectangle reliant les quatre agglomérations majeures du pays. Chacune de ces villes est distinguée par un ou plusieurs domaines de spécialités :

  • Tallinn, dans le Nord-Ouest, est la capitale politique, premier port marchand et poumon économique du pays. Elle est la plus peuplée, regroupe de nombreuses entreprises, notamment issues des technologies de l'information-communication ;
  • Tartu, dans le Sud-Est, est la ville intellectuelle et étudiante. Plus ancienne ville du pays, elle abrite en son sein l'Université de Tartu, classée parmi les 300 meilleures Universités du monde. Elle est à la fois le berceau de la culture estonienne proprement dite (littérature, théâtre, chants), mais aussi reconnue pour la vitalité de sa vie étudiante, culturelle et intellectuelle. L'expression populaire Tartu vaim (l'esprit de Tartu) est très utilisée en Estonie ;
  • Pärnu, dans le Sud-Ouest, est la ville touristique. Située sur les bords de la mer baltique, elle est le principal lieu de villégiature de la population estonienne. Elle est couramment désignée sous l'appellation de « capitale de l'été » ;
  • Narva et Kohtla-Järve, dans le Nord-Est sont des villes industrielles. Les deux villes sont le siège d'anciennes usines métallurgiques, mais également des centrales électriques qui alimentent tout le pays.

Économie

Évolution du PIB réel par habitant en Estonie, Lettonie et Lituanie depuis 1973.
Taux de croissance annuel en Estonie (2000-2010).

En 2020, le PIB/habitant était de 23 312 dolars, le PIB en standard de pouvoir d'achat (SPA) par habitant de 42 191 dolars et le taux d'inflation de 4,6 % (2021). En 2022, le taux de chômage était de 5,5 %.

L'Estonie se trouve dans une région d'Europe à fort potentiel économique, autour de la mer Baltique. Ces dernières années, elle a connu une croissance rapide (8,1 % en 2004, de 10,5 % en 2005 et de 11,4 % en 2006, selon Eurostat). Elle appartient, depuis 2001, au premier groupe des pays à fort niveau de développement humain (31e rang sur 191). En 2023, l'Estonie est classée en 16e position pour l'indice mondial de l'innovation[76].

L’une des plus libérales d'Europe du Nord, l’économie estonienne exporte machines-outils, équipements électriques et électroniques (comme les pièces de téléphonie mobile), logiciels et services liées aux NTIC, bois et produits textiles.

L'Estonie est l'une des sociétés les plus avancées sur le plan numérique[77]. En 2005, elle est devenue le premier État à tenir des élections sur Internet. En 2014, elle est le premier État à offrir la résidence électronique, et est également à l'origine du système d'échange de données X-Road.

Microsoft Skype est une entreprise qui commercialise son logiciel propriétaire et le service lié de voix sur IP (VoIP) développé par les programmeurs estoniens Ahti Heinla, Priit Kasesalu et Jaan Tallinn pour les entrepreneurs suédois et danois Niklas Zennström et Janus Friis. Les trois Estoniens étaient déjà à l'origine du logiciel Kazaa.

L'Estonie est régulièrement citée comme modèle dans l'adoption des technologies de l'information et des télécommunications. Anneli Kavald, chargée de mission à l’Institut estonien en France, établit sur ce point une comparaison d'ordre culturel avec la France : « les Estoniens sont beaucoup plus réceptifs en matière de NTIC que les Français, qui, habitués au Minitel, ont parfois eu du mal à passer à autre chose. Et puis les Estoniens sont partis de zéro et cela leur a permis d’acquérir à une vitesse supérieure tout ce qu’il y avait à acquérir en matière de connaissances, même au niveau d’un simple utilisateur. Nous sommes très branchés mais sans forcément nous en rendre compte car, pour nous, il s’agit d’une norme. Nous nous plaignons parfois quand nous voyageons car, ailleurs, ces services ne sont pas obligatoirement disponibles. »[78]

L’économie, très dépendante sur le plan financier des banques suédoises, s’est révélée très fragile. La crise bancaire et financière de l'automne 2008 a provoqué une débâcle dans ce petit pays qui avait formé sa propre bulle immobilière : entre juin 2008 et juin 2009, le chômage a doublé, le PIB a reculé de 15 %, la production industrielle de 34 %. Le gouvernement tente de renverser la situation essentiellement par des coupes budgétaires[79] afin de pouvoir remplir les conditions d'entrée dans la zone euro dès 2011[80]. On attendait pour 2009 une contraction du PIB comprise entre -14 % et -15 % tandis que le pays connaissait désormais la déflation qui a atteint - 0,1 % en 2009.

Le pays renoue avec la croissance à partir de 2010, et le gouvernement estime que l'Estonie retrouvera le niveau de PNB d'avant la crise économique à horizon 2015[81]. Quant au taux de chômage, il s’élève en décembre 2011 à 11,7 %[82] contre 15,2 % en janvier 2010[83], selon Eurostat.

Vue de Tallinn – quartier moderne avec ses gratte-ciels à gauche et la ville historique à droite.

L’écart de l’espérance de vie entre les personnes diplômées et les personnes non diplômées est de 15 ans en Estonie[84]

Grâce, entre autres, à l'économie numérique, l'Estonie est aujourd'hui un pays développé doté d'une économie qui a connu l'une des croissances les plus rapides de l'Union européenne, qu'elle a rejoint en 2004[85]. Le pays se classe à la trente-et-unième place en 2021 dans l'indice de développement humain[1] et obtient des résultats favorables en termes de liberté économique, libertés civiles, enseignement (régulièrement classé dans les premiers pays d'Europe)[86] et liberté de la presse selon RSF (quatorzième dans le monde en 2020)[87]. Les citoyens estoniens bénéficient de soins de santé universels[88] ainsi que d'un enseignement public gratuit et de qualité[89],[90]. Par ailleurs, l'Estonie est également l'un des pays qui compte le plus de musées, de livres et le plus grand répertoire de chansons par habitant au monde.

Monnaie

À l'issue de la Première Guerre mondiale, plusieurs monnaies circulaient en Estonie, dont le mark allemand et le rouble russe. Elles furent remplacées en 1918 par le mark estonien, à parité avec le mark allemand. Après plusieurs dévaluations, celui-ci fut remplacé le par la couronne estonienne au taux de 1 couronne pour 100 marks. Cette première couronne estonienne fut à nouveau dévaluée en 1933 lors de la crise économique.

À la suite de l'invasion soviétique de 1940, la couronne estonienne se trouva remplacée par le rouble soviétique au taux de 1 rouble pour 0,8 couronne.

Après l'indépendance, une nouvelle couronne estonienne (eesti kroon ; abréviation internationale EEK), fut introduite en à parité fixe avec le mark allemand (1 DEM = 8 EEK). Cette nouvelle monnaie rejoint le mécanisme de taux de change européen II (MCE II) le , en vue d'une adoption de l'euro initialement prévue en (1 euro = 15,646 6 EEK, ± 15 %). Mais une inflation trop importante (environ 4 % sur 12 mois) retarde le passage à l'euro jusqu'à 2011.

Depuis le , la monnaie nationale est l'euro, avec une parité fixe de = 15,6466 EEK. Les pièces en euro de l'Estonie représentent toutes la carte du pays.

Transports

En , 11 des 15 comtés estoniens ont adopté la gratuité des déplacements en bus. L'Estonie est ainsi devenue le premier pays européen à prendre cette mesure sur quasiment l'ensemble du territoire, dans le but de limiter l'exode rural et la consommation de combustibles fossiles. La capitale Tallinn offre déjà la gratuité des bus depuis 2013[91].

Démographie

En 2010, la population de l'Estonie s'élevait à 1 340 194 habitants, contre 1 372 071 en 2000[92]. La démographie est marquée par une perte sensible de population de la fin des années 1990 jusqu'au milieu des années 2000 (-4,9 ‰ en 1998 ; -3,8 ‰ en 1999), en raison du départ d'une partie de la population, comme dans les autres pays baltes, mais surtout d'un indice de fécondité faible (1,37 enfant par femme en 2000 et 1,64 en 2010[93]). En 2019, le département des statistiques d'Estonie prévoit une chute de la population de 1,3 à 1,2 million de personnes de 2019 à 2080[94].

Cependant, l'immigration due à l'attractivité du pays (notamment liée aux entreprises de l'économie numérique) engendre un accroissement de la population. En 2018, la population était de 1 319 133 personnes, tandis qu'en 2022, elle est de 1 331 796, soit une augmentation de 12 663 personnes en quatre ans[95].

Puis, l'arrivée massive de réfugiés en provenance d'Ukraine, à la suite de l'invasion de l'Ukraine par la Russie en 2022, fait augmenter ce nombre.

Ethnies

Populations fenniques

Présents depuis l'Antiquité sur le territoire de l'Estonie, les Estoniens forment la majorité de la population avec 914 896 personnes en 2022 (67 %). Les estoniens sont répartis dans plusieurs provinces historiques (comtés), elles-mêmes divisées en tribus, jusqu'au XIe siècle.

Dominés et colonisés à partir du Moyen Âge par les Allemands, les autochtones, au départ païens (puis christianisés par les allemands), sont essentiellement des paysans réduit au servage, voire à l'esclavage. La séparation sociale maintenue par les seigneurs allemands permet aux Estoniens de conserver une endogamie culturelle malgré l'omniprésence des dialectes germaniques parlés dans le pays.

Avec le réveil national au XIXe siècle, l'intérêt grandissant pour les minorités indigènes et le développement du nationalisme estonien permet de standardiser la langue estonienne, en se basant notamment sur les dialectes du Nord de l'Estonie. Les peuples du Sud-Est, qui se distinguent du reste du pays sur les plans culturels et linguistiques, ont toutefois pu garder leurs particularités culturelles jusqu'à nos jours, notamment les Setos et Võros. Les habitants des îles de l'Ouest du pays possèdent également des cultures particulières.

Les Finnois sont également présents en Estonie avec 8 479 habitants, de nationalité finlandaise.

Populations germaniques

Bien qu'étant un très petit nombre de nos jours, les Allemands (ou Germano-Baltes) ont été le groupe dominant de l'Estonie pendant sept cents ans. Les premiers Allemands étaient des prêtres arrivés à la fin du XIIe siècle pour christianiser le territoire. Lors des croisades baltes, des ordres religieux composés de moines-soldats et de chevaliers prennent le contrôle du territoire, accaparent les terres et créent un État : la confédération de Livonie.

La noblesse dite germano-balte domine le pays pendant le Moyen Âge, puis la Renaissance et y impose ses lois, contraignant les indigènes estoniens au servage, voire à l'esclavage. Malgré les multiples invasions étrangères (de la Pologne-Lituanie, de la Suède ou de l'Empire russe), les Allemands continuent à dominer la société estonienne jusqu'à la fin du XVIe siècle, en concluant des accords avec chaque puissance occupante tout en maintenant des liens avec l'Allemagne continentale.

Du fait de leur domination, les Allemands ont profondément influencé l'Estonie et lui ont permis d'accéder à la culture européenne en y apportant la religion (le protestantisme), la langue (près d'un tiers du vocabulaire estonien provient de l'allemand), une partie de la tradition juridique, mais aussi en y réintroduisant l'université ou encore des innovations technologiques de la révolution industrielle telles que le chemin de fer. Étant essentiellement des nobles et bourgeois, les Allemands ont perdu de leur influence politique sur la région entre la fin du XIXe siècle (russification de l'Empire russe) et le début du XXe siècle (indépendance de l'Estonie). L'immense majorité d'entre eux a quitté le pays peu avant la Seconde Guerre mondiale à la suite des déplacements de population exigés par le régime nazi.

La domination allemande en Estonie laisse cependant des traces encore de nos jours, notamment dans l'architecture des centres-villes et les divers monuments historiques (ruines des châteaux médiévaux et manoirs du XIXe siècle). La population allemande d'Estonie est très faible au début du XXIe siècle : de l’ordre de 2 500 personnes. Néanmoins, ces statistiques incluent également les immigrés et expatriés directement originaires d'Allemagne, et non uniquement les Germano-Baltes. Quelques descendants de longues lignées de familles nobles sont toutefois revenues s'installer dans le pays après le rétablissement de l'indépendance de l'Estonie.

Les Suédois d'Estonie sont les populations de langue suédoise qui se sont installées en Estonie, notamment pendant la période de colonisation du pays par la Suède pendant la Renaissance. Comme du côté finlandais, ils résidaient principalement dans les îles du golfe de Riga (notamment Hiiumaa, Ruhnu, Naissaar et Vormsi) et sur la côte nord-ouest du pays, appelée aujourd'hui Rannarootsi la côte de Suède » en estonien). La communauté suédoise, installée dans ces lieux depuis le XIIIe siècle et qui comptait alors environ 7 000 membres a quitté le pays durant la Seconde Guerre mondiale. Il ne reste aujourd'hui que quelques centaines de Suédois d'Estonie.

Populations slaves

Les Russes représentent la minorité la plus importante d'Estonie (environ 320 000 personnes). Elle est constituée de plusieurs sous-groupes dont l'arrivée sur le sol estonien s’est échelonnée dans le temps.

Tout au long de l'histoire de l'Estonie, des Russes se sont installés dans les villes pour occuper des métiers d'artisans et de commerçants. Au Moyen Âge, les villes, alors sous domination allemande et catholique (puis protestante), comportaient des quartiers russes (et orthodoxes) situés à l'écart des bourgs. Environ 40 000 Russes sont descendants de Russes présents avant l'invasion soviétique de 1940.

La période qui correspond à la Renaissance, voit arriver les vieux-croyants sur les rives du lac Peïpous. Cette communauté liée à l'Église vieille-orthodoxe pomore était alors pourchassée par le pouvoir tsariste et par l'Église officielle (le Patriarcat de Moscou et de toute la Russie). Les vieux-croyants forment aujourd'hui une communauté d'environ 15 000 personnes, et sont même parfois perçus comme un mouvement sectaire par certains habitants.

La majeure partie de la population russe ethnique d'Estonie est composé de colons russes et leur descendant venus durant l'occupation soviétique officiellement pour occuper les emplois nécessités par la construction en Estonie d'importants complexes industriels, et officieusement pour intensifier la russification de l'Estonie et étouffer toute contestation de l'occupation. Cette partie de la communauté russe représentant environ 20 % de la population est très présente de nors jours dans certains quartiers à Tallinn (Lasnamäe), Tartu (Annelinn) et représente la majorité de la population des villes industrielles du Nord-Est (Narva et Kohtla-Järve).

Les personnes se déclarant comme "russes ethniques" lors des recensements ont toutefois des nationalités différentes. Les Russes de nationalité estonienne sont les plus intégrés dans la société. Plus de 70 000 Russes ethniques sont devenus estoniens après le rétablissement de l'indépendance. 100 000 Russes ethniques sont, bien qu'étant pour la plupart nés en Estonie lors de la période soviétique, des citoyens de la fédération de Russie. Ils sont donc actuellement considérés comme des étrangers par l’État. Peu parlent l'estonien et, vivant en communauté fermée, ils ont peu de contacts avec les autres habitants de l’Estonie qui ne cherchent de toute façon pas à les fréquenter. Ces Russes sont souvent des personnes âgées. Environ 170 000 Russes ethniques n'ont pas voulu choisir entre la citoyenneté Russe et Estoniennes à la fin de l'occupation soviétique, et sont depuis reconnus par l'État estonien comme étant des « non-citoyens » (aussi surnommés "passeports gris") et sont donc privés de leurs droits civiques. Aujourd'hui encore, ils sont apatrides puisque leur pays d'origine, l'Union soviétique, a depuis disparu[96]. Peu à peu, une partie de cette minorité russe quitte le pays[97].

De nos jours la population russe ethnique tend à diminuer. De plus en plus de Russes choisissent de s'intégrer dans la société estonienne et de se considérer estoniens. Les autres Russes font le choix de quitter le pays pour rentrer en Russie.

Les Ukrainiens sont la seconde plus grande population slave d'Estonie et la troisième minorité. Les premières arrivées massives d'Ukrainiens viennent essentiellement de la période soviétique. Après le rétablissement de l'indépendance, de nombreux Ukrainiens arrivent également pour étudier. La population de personnes se déclarant ukrainiens ethniques est de 22 000 personnes. Lors de l'invasion de l'Ukraine par la Russie en 2022, près de 41 000 réfugiés Ukrainiens arrivent en Estonie et 27 000 d'entre eux y restent.

L'Estonie compte également de nombreux Biélorusses, un grand nombre d'entre eux considérés comme des réfugiés politiques. On peut également noter la présence de Polonais.

Langues

Pourcentage d'habitants de langue maternelle estonienne en 2011 par commune.

La langue officielle de l'Estonie est l'estonien, qui est la langue maternelle de plus de 69 % de la population du pays ainsi qu'une langue étrangère maîtrisée par 14 % de la population, ce qui fait que plus de 82 % des habitants du pays savent parler estonien. La plupart des habitants du pays qui ne maîtrisent pas l'estonien sont étrangers (particulièrement des Russes) et sont plutôt âgés. L'apprentissage de l'estonien est obligatoire dans toutes les écoles du territoire, et quasiment toute la jeunesse du pays maitrise cette langue.

L'estonien proprement dit repose sur le standard d'écriture du nord de l'Estonie. Des langues régionales (notamment le võro et le seto) sont parlées dans le Sud, et des dialectes sont encore parlés dans les îles du Nord-Ouest. Un temps délaissés et stigmatisés, ces dialectes sont aujourd'hui remis à l'honneur par certains médias et activités culturelles.

La première langue étrangère dépend principalement des différentes catégories d'âges et des origines individuelles. L'anglais est la langue étrangère la plus parlée par la jeunesse et se répand très rapidement car enseignée très tôt dans les écoles et diffusée massivement par l'industrie culturelle britannique et américaine. Certaines personnes ont pu bénéficier d'un enseignement de l'anglais y compris lors de la période soviétique.

Du fait du passé soviétique, le russe est également très présent avec 30 % des habitants l'ayant comme langue maternelle et 42 % comme langue étrangère. Environ 72 % des habitants comprennent ainsi plus ou moins le russe, malgré un rejet massif de cette langue par la population de souche estonienne qui tend à l'oublier et l'écarter au profit de l'anglais. La concentration de population d'origine russe dans certains endroits très localisés est telle que la langue russe est quasiment hégémonique dans ces zones, notamment dans les villes de Narva, Kohtla-Järve, Maardu, l'Arrondissement de Lasnamäe à Tallinn et, dans une moindre mesure dans le quartier d'Annelinn à Tartu et la ville de Valga.

La troisième langue et deuxième langue étrangère proposée à l'enseignement dans les écoles est souvent un choix entre le russe, l'allemand (langue historique du pays, très présente chez l'élite, et dans des domaines comme le tourisme), ainsi que le français (l'Estonie est un membre observateur de l’Organisation internationale de la francophonie, ce qui traduit la présence plus ou moins importante d'une certaine francophonie sur le territoire[69]. Deux établissements participent à la promotion de la langue française : l’Institut français d’Estonie[98] et l'école française de Tallinn[99]).

Le finnois, langue apparentée à l'estonien, est connu de nombreux habitants âgés du nord de l'Estonie en raison de la diffusion régulière de programmes radiodiffusés finlandais à partir des années 1970. La censure alors exercée sur les radios estoniennes par le pouvoir soviétique encourage la population à écouter les radios émises depuis Helsinki afin de s'informer des actualités extérieures à l'URSS[100]. Abandonné peu à peu au profit de l'anglais, il connait néanmoins un regain d'interêt dans les écoles au début des années 2020[101], notamment grâce aux renforcement des liens entre les deux pays.

La colonisation suédoise d'Estonie à la renaissance a conduit à l'installation prolongée d'habitants dans le nord-ouest du pays (notamment Noarootsi). Malgré le départ de l'essentiel de cette communauté lors de l'invasion soviétique, la langue suédoise s'est maintenue à petite échelle et son enseignement est réhabilité dans la région depuis la fin de l'occupation[102],[103].

Athéisme et religions

Principale Église par commune en 2011 (répondants de 15 ans et plus)

D'après le recensement de 2011, 65 % des Estoniens de 15 ans et plus ont indiqué être non croyants.

L'orthodoxie est la première religion du pays avec un peu moins de 177 000 fidèles se recrutant pour l'essentiel parmi la communauté russophone.

Le luthéranisme quant à lui s'est implanté chez les habitants de langue maternelle estonienne. L'Église luthérienne regroupe 11,9 % de la population.

Culture

Danse traditionnelle estonienne.
Culture urbaine – graffiti à Tallinn.

De tout temps, l'Estonie s'est trouvée dans la sphère de culture européenne. Tallinn (Reval à l'époque) était, au Moyen Âge, la ville la plus orientale de la Ligue hanséatique. Tartu, siège de l'Université nationale, était au XIXe siècle un foyer de culture et langue allemande au cœur de l'Empire russe.

Forte des diverses cultures qui se sont côtoyées et succédé du fait des occupations successives, l'Estonie s'est forgé une culture particulière faite de tolérance et de respect envers l'étranger, quels que soient son pays ou sa culture. L'Estonie compte de nombreuses minorités : les Russes représentent 25,7 % de la population. Viennent ensuite les Ukrainiens : 2,1 % de la population ; 1,2 % de la population est biélorusse et 0,8 % finnoise. L'importance de la population russophone vient naturellement de l'occupation soviétique et de l'industrialisation forcenée dont l'Estonie avait fait l'objet à l'époque. En Estonie, on retrouve le sauna, une mythologie riche, ainsi qu'une culture du silence et le droit d'accès à la nature. Par ailleurs, l'Estonie est également l'un des pays qui compte le plus de musées, de livres et le plus grand répertoire de chansons par habitant au monde.

Littérature

Friedrich Reinhold Kreutzwald.

L'estonien n'est pas une langue indo-européenne mais finno-ougrienne de même que le finnois et le hongrois. L’estonien littéraire naît tardivement, entre les XVIe et XVIIe siècles. Il est surtout utilisé par des pasteurs allemands pour transmettre la littérature religieuse. Le plus ancien livre en estonien est le catéchisme de Wanradt et Köll, publié en 1535 à Wittenberg. On remarquera que c'est la Réforme qui est à l'origine de ce livre.

Le XVIIIe siècle voit la naissance de la littérature nationale, et la langue écrite se répand par les almanachs et journaux, colportés jusqu’au fond des campagnes. La littérature est alors composée de récits imités d’œuvres allemandes. À partir de 1820, Kristjan Jaak Peterson est à l’origine de la poésie estonienne moderne. Dans les années 1850, à la suite des mouvements nationaux et romantiques, la littérature connaît un véritable essor, avec notamment la redécouverte du folklore national et la rédaction de l’épopée nationale, le Kalevipoeg, composée par Friedrich Reinhold Kreutzwald, publiée entre 1857 et 1861 (voir L'Homme de Bois et la Femme d'Écorce, un conte typiquement estonien) dans les publications de la Société savante estonienne. L'édition populaire a été publiée en 1862 en Finlande. À cette période, entre 1860 et 1885, la nation estonienne prend conscience d’elle-même, et la littérature se développe rapidement. La poésie est un genre particulièrement vivace (et le reste aujourd’hui), symbolisée à cette époque par l’une des grandes poétesses de ce pays, Lydia Koidula. Comme dans le reste de l’Europe, la fin du XIXe siècle voit le développement d’une littérature réaliste, en particulier avec Eduard Vilde.

Eduard Vilde (1911).

Peu après, la littérature s’ouvre de plus en plus aux courants occidentaux, avec le groupe des « Jeunes Estoniens ». C’est dans ce contexte qu’émerge l’une des figures estoniennes les plus connues à l’étranger, celle de la poétesse Marie Under. Les années 1920 voient le retour du réalisme, avec Anton Hansen Tammsaare. La période de l’entre-deux-guerres, celle de l’indépendance, contraste fortement avec la suivante, celle de l’exil pour les uns, de la déportation en Sibérie pour les autres. La littérature estonienne en exil demeure très vivace, pour preuve les 2 600 volumes en estonien qui sont parus entre 1945 et nos jours. En Estonie devenue soviétique, la littérature « bourgeoise » est brûlée, interdite, censurée, etc. Un certain renouveau se déclare après la mort de Staline, avec les débuts de grands auteurs comme Viivi Luik et Jaan Kaplinski, mais surtout le monument Jaan Kross qui est publié chez Robert Laffont. Il est l'auteur notamment du Fou du Tzar (1978), prix du meilleur livre étranger 1989. « Ses romans, aujourd'hui traduits en de nombreuses langues, font revivre pour la plupart des figures importantes de l'Histoire estonienne ou des Estoniens ayant atteint dans leur domaine une certaine notoriété internationale »[104] comme le baron balte Timotheus von Bock du Fou du Tzar ou le juriste et diplomate Frédéric Fromhold de Martens de Le départ du professeur Martens (1984).

Après le retour de l’indépendance, l’Estonie libre retrouve une belle vitalité littéraire, marquée par l’émergence de nombreux jeunes auteurs, comme Tõnu Õnnepalu, en particulier grâce aux généreuses subventions de la Fondation pour la culture.

Médias

  • Eesti Rahvusringhääling (ERR), la radio et télévision nationale estonienne.
  • Kuku Raadio, radio privée.

Musique, arts du spectacle

Eda-Ines Etti.

La musique est indissociable de la culture nationale, les Estoniens n'ont-ils pas été qualifiés de « Peuple chantant » ? Le premier festival pan-estonien de chant a eu lieu en 1869 à Tartu, où près de mille chanteurs et musiciens venus de tout le pays furent réunis. Aujourd'hui cette fête rassemble trente mille chanteurs et musiciens devant un public de 200 000 personnes. Ces traditions ont inspiré en 1988 la « révolution chantante », c'est en chantant que l'Estonie s'est libérée du joug soviétique. En 2001, l'Estonie a remporté le concours Eurovision.

L'Estonie est également le pays du compositeur de musique classique, religieuse et contemporaine Arvo Pärt, créateur du style tintinnabuli.

Il existe deux grands théâtres en Estonie : le théâtre Estonia à Tallinn fondé en 1865, le théâtre Vanemuine à Tartu fondé en 1883. Tous les registres y sont abordés.

Le cinéma estonien compte pour une très faible partie (2 %) du taux d'audience cinématographique du pays[105], mais est très productif surtout en ce qui concerne les films d'animation et documentaires. Un festival est proposé chaque été, consacré au film anthropologique à Pärnu et en hiver c'est à Tallinn que se déroule le « Festival de cinéma des nuits noires ».

Sports

Jaan Kirsipuu.

Le cycliste Jaan Kirsipuu a été vainqueur de nombreuses étapes du Tour de France. À Sydney, la médaille d'or du décathlon a été remportée par Erki Nool. À Pékin, c'est le discobole Gerd Kanter déjà champion du monde à Osaka en 2007, qui décroche l'or olympique. Il succède à Erki Nool, sacré en 2000 à Sydney et à Jaak Uudmae Estonien sautant pour l'URSS vainqueur du triple saut en 1980 lors des Jeux de Moscou. Dans les sports d'hiver, les athlètes estoniens sont très productifs : une médaille d'or, une d'argent et une de bronze aux Jeux olympiques de Salt Lake City en 2002 (se plaçant devant la Suède et le Royaume-Uni) et trois médailles d'or aux Jeux olympiques de Turin en 2006. À noter que le champion d'échecs Paul Keres (1916-1975), au sommet de l'élite dans les années 1930-1960, était Estonien et a concouru pour le pays, puis pour l'URSS. Il a même eu droit à son effigie sur le billet de banque de cinq couronnes[106]. En rallye, Markko Märtin a remporté 5 épreuves en championnat du monde en 2003 et 2004 ; Ott Tänak et son copilote Martin Järveoja ont remporté 17 victoires entre 2017 et 2022, ainsi que le titre mondial en 2019. Enfin, la joueuse de tennis Kaia Kanepi est devenue durant les années 2010 l'une des athlètes les plus populaires de son pays en intégrant le top 20 du classement WTA en 2010, après avoir notamment atteint les quarts de finale à Wimbledon et à l'US Open de tennis.

Fêtes et jours fériés

Jours fériés
Date Nom français Nom local Remarques
Jour de l'AnUusaasta
24 févrierFête nationaleiseseisvuspäev, Eesti Vabariigi aastapäevcommémoration de l'indépendance de 1918
variableVendredi saintsuur reede
variablePâquesülestõusmis püha
Fête du travailkevadpüha
variablePentecôtenelipühad
23 juinJour de la Victoirevõidupüha
24 juinfête de saint JeanJaanipäev
20 aoûtJour du rétablissement de l'indépendancetaasiseseisvumispäev
25 décembreNoëlesimene jõulupüha
26 décembreSaint Étienneteine jõulupühaen calendrier populaire tabanipäev ou tehvanipäev - jour d'Étienne
Fêtes non fériées
Date Nom français Nom local Remarques
6 janvierÉpiphaniekolmekuningapäev
2 févrierAnniversaire du traité de paix de TartuTartu rahulepingu aastapäev
14 marsJour de la langue maternelleemakeelepäev
2e dimanche de maiJour des Mèresemadepäev
14 juinJour du Souvenirleinapäev
2 novembreJour des Défuntshingedepäev
2e dimanche de novembreJour des Pèresisadepäev

Capacités militaires

Les forces estoniennes à Bagdad.

L'armée estonienne est de constitution récente. En 2011, 1,9 % du PNB est consacré à la défense, soit un budget de la défense de 280 millions d'euros[107]. Ayant adopté une attitude prudente face à la Russie, l'Estonie compte sur l'OTAN pour protéger son espace aérien et sur l'Union européenne en cas de crise internationale. Elle participe à plusieurs missions à l'étranger sous le commandement des Nations unies ou de l'OTAN. Les forces estoniennes sont présentes en Afghanistan et un contingent est impliqué dans la guerre en Irak. Les forces estoniennes font partie de la KFOR au Kosovo et de la Force intérimaire des Nations unies au Liban renforcée. L'armée de l'air possédant plusieurs hélicoptères et avions légers de transport ainsi qu'une centaine de batteries anti-aériennes, son réseau radar est relié à celui de l'OTAN.

Les forces militaires de l'Estonie ont introduit une nouvelle formation basée sur la cyberguerre et la défense des infrastructures électroniques et infrastructures essentielles de la république d'Estonie. Actuellement, la principale organisation de cyberdéfense estonienne est le CERT (Computer Emergency Response Team of Estonia), créée en 2006, comme organisation responsable de la gestion des incidents de sécurité dans des réseaux informatiques estoniens. Son but est de réduire le plus possible les dommages liés aux incidents de sécurité en répondant efficacement aux nouvelles menaces. L'Estonie a connu une série de cyberattaques qui ont commencé le 27 avril 2007. Les dirigeants estoniens attribuent ces attaques aux autorités russes, lesquelles démentent[108]. Le 25 juin 2007, le président estonien Toomas Hendrik Ilves a rencontré le président des États-Unis, George W. Bush[109]. Parmi les sujets abordés, il y avait notamment les attaques sur l'infrastructure électronique estonienne. Ces attaques ont provoqué, dans un certain nombre d'organisations militaires mondiales, une reconsidération de l'importance de la sécurité de réseau dans la doctrine militaire moderne. Le 14 juin 2007, les ministres de la Défense de l'OTAN ont tenu une réunion à Bruxelles, publiant un communiqué sur une action immédiate commune. Cette action permit de mettre fin aux attaques à l'automne 2007. L'OTAN s'apprête à mettre en place en Estonie son futur centre cybernétique de défense, les Estoniens formeront ainsi les spécialistes du cyberterrorisme, du cyber-espionnage[110] et de la cyberdéfense pour les forces de l'alliance atlantique.

Le , le président des États-Unis Barack Obama, en visite en Estonie au moment où se déroule la guerre du Donbass en Ukraine, pays qui n'est pas membre de l'OTAN, et où la Russie est accusée notamment par les membres de l'OTAN, d'envoyer des troupes de soldats russes pour soutenir les pro-Russes, déclare que l'Estonie « ne sera jamais seule »[111].

Notes et références

Notes

  1. Le phénomène est toujours à l’œuvre aujourd’hui avec une élévation d’une partie de la côte estonienne de mm par an.
  2. Tacite dans son ouvrage La Germanie parle des Aestii qui récoltent l'ambre, ce qui désigne plutôt les habitants de la région de Kaliningrad.
  3. Tallinn pourrait avoir pour origine l'expression Taani linna c'est-à-dire le "château des Danois".

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Voir aussi

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Articles connexes

Liens externes