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Marie-George Buffet
Illustration.
Marie-George Buffet en 2012.
Fonctions
Députée française

(20 ans et 2 jours)
Élection 16 juin 2002
Réélection 17 juin 2007
17 juin 2012
18 juin 2017
Circonscription 4e de la Seine-Saint-Denis
Législature XIIe, XIIIe, XIVe et XVe (Cinquième République)
Groupe politique COM (2002-2007)
GDR (2007-2022)
Prédécesseur Daniel Feurtet
Successeur Soumya Bourouaha

(1 mois et 3 jours)
Élection 1er juin 1997
Législature XIe (Cinquième République)
Groupe politique COM
Prédécesseur Louis Pierna
Successeur Daniel Feurtet
Secrétaire nationale du Parti communiste français

(8 ans, 7 mois et 23 jours)
Président Robert Hue (2001-2003)
Prédécesseur Robert Hue
Successeur Pierre Laurent
Ministre de la Jeunesse et des Sports

(4 ans, 11 mois et 2 jours)
Président Jacques Chirac
Gouvernement Lionel Jospin
Prédécesseur Guy Drut
Successeur Jean-François Lamour
Biographie
Nom de naissance Marie-George Kosellek
Date de naissance
Lieu de naissance Sceaux (France)
Nationalité Française
Parti politique PCF (depuis 1969)

Marie-George Buffet, née Kosellek le à Sceaux (Hauts-de-Seine), est une femme politique française.

Elle est ministre de la Jeunesse et des Sports du gouvernement Jospin (1997-2002), secrétaire nationale du Parti communiste français (2001-2010) et candidate à l'élection présidentielle de 2007, où elle obtient 1,93 % des voix. Elle est députée pour la Seine-Saint-Denis de 2002 à 2022.

Situation personnelle

Marie-George Buffet est la fille de Paul Kosellek, d'origine polonaise, fils d'un immigrant venu de Silésie et de Raymonde Rayer (1920-2012). Elle passe son baccalauréat en 1967 au lycée Joachim-du-Bellay d'Angers[1]. Issue d'une famille non communiste, elle adhère au parti durant ses études[2] puis devient présidente de la Fédération des étudiants en résidence universitaire de France et membre du bureau national de l'Union nationale des étudiants de France (UNEF)[3]. Licenciée en histoire-géographie[2], elle est employée à la mairie du Plessis-Robinson.

Le , elle épouse Jean-Pierre Buffet, secrétaire général de mairie, avec lequel elle a deux enfants.

Parcours politique

Débuts

Elle adhère au Parti communiste français en 1969, dans le sillage de Mai 68 et de la guerre du Viêt Nam. Elle devient adjointe au maire de Châtenay-Malabry, chargée des affaires sociales, en 1977. Entre 1977 et 1983, elle est conseillère régionale d'Île-de-France. Au Parti communiste, elle gravit tous les échelons et, en 1987, entre au comité central, puis en 1994 au bureau national, où elle se rallie à Robert Hue, qui succède à Georges Marchais. Durant cette période, elle est rédactrice en chef des Cahiers du Communisme. En 1996, elle entre au secrétariat national du PCF, chargée de la vie du parti, qui comprend notamment la commission des femmes. Elle dirige aussi l'école des cadres du parti, sise à Draveil[2].

Ministre de la Jeunesse et des Sports

Lors de la victoire de la gauche plurielle, elle devient députée et est nommée ministre de la Jeunesse et des Sports le . Dans la foulée, elle est élue députée de Seine-Saint-Denis, obtenant 65 % des voix[2].

Elle affiche son souhait de lutter contre le dopage, notamment lors de l'affaire Festina, qui est amplement médiatisée lors du Tour de France 1998[4].

En , elle fait adopter un projet de loi instituant une contribution (appelée « taxe Buffet ») de 5 % sur la cession à un service de télévision des droits de diffusion de manifestations ou de compétitions sportives. Cette contribution, dont l'objectif est d'aider financièrement les clubs sportifs amateurs, est affectée au Fonds national de développement du sport (FNDS)[5],[6].

Elle met également en place un Conseil national de la jeunesse, une instance consultative[7].

On lui attribue également une action bienveillante en faveur du rugby à XIII : considérée comme « le seul ministre des Sports à avoir défendu les XIII »[8], elle remet à Gilbert Benausse le Prix national de carrière sportive décerné par l’Association française pour un sport sans violence et pour le fair play[9].

En 2001, alors que Robert Hue prend la présidence du parti, fonction nouvellement créée, elle devient secrétaire nationale du PCF. Elle est alors la première femme à diriger ce parti.

Elle quitte ses fonctions ministérielles le , après la défaite de la gauche à l’élection présidentielle, étant remplacée par Jean-François Lamour. Le mois suivant, elle est élue députée dans la 4e circonscription de la Seine-Saint-Denis.

La démission de Robert Hue de sa fonction de président, en 2003, marque la fin de la codirection et la laisse seule à la tête du PCF. En 2004, elle est tête de la liste du PCF aux élections régionales en Île-de-France dans une démarche cherchant à rapprocher le PCF de divers acteurs des mouvements sociaux (Alternative citoyenne, Les Alternatifs, Association de la gauche républicaine, etc.) sous l'étiquette Gauche populaire et citoyenne.

Élection présidentielle de 2007

Marie-George Buffet en campagne contre le traité établissant une Constitution pour l'Europe, en 2005.

En vue de l'élection présidentielle et des élections législatives de 2007, elle s'engage dans une démarche de « rassemblement antilibéral » opérée autour de quelque 700 collectifs locaux, d'organisations et de personnalités impliquées dans la campagne pour le « non » au référendum du 29 mai 2005 sur le traité établissant une Constitution pour l'Europe. Ces organisations et personnalités sont regroupées au sein des collectifs unitaires.

Candidate à l'investiture des collectifs, elle est placée en tête par la majorité de ceux-ci lors de leur consultation, malgré la contestation d'adversaires pour qui le PCF a effectué un « coup de force » en s'appropriant les collectifs[10]. Le , sa candidature n'étant pas consensuelle parmi les organisations du collectif national, le rassemblement antilibéral se trouve dans l'impossibilité de désigner un candidat. Le , lors d'un vote interne, les adhérents du PCF décident du maintien de la candidature de Marie-George Buffet. Le lendemain, un collectif national prend acte du fait qu'il ne peut y avoir candidature unique en vue de l'élection présidentielle.

En , Marie-George Buffet annonce sa candidature et se met en congé de la direction du PCF, où elle est remplacée par un collectif de cinq personnes le temps de la campagne. Ainsi, elle affirme ne pas se présenter en tant que candidate du seul PCF, mais comme la candidate « pour rassembler la gauche populaire et antilibérale »[11]. Elle prend comme slogans « Vivre mieux, on y a droit »[12], puis « Une gauche courageuse, ça change la vie » et « Le , le vote de gauche : Marie-George Buffet ».

Pendant la campagne, elle propose notamment une hausse générale des salaires, de nouveaux services publics, une sécurisation de l'emploi et de la formation permettant d'en finir avec le chômage, la régularisation des sans-papiers et une VIe République.

Lors du premier tour, le , elle obtient 1,93 % des voix[13], soit le pire score jamais enregistré par un candidat communiste à cette élection, et arrive en 7e position (sur 12), après Philippe de Villiers et devant Dominique Voynet. Elle appelle ses électeurs à voter Ségolène Royal au second tour. Réélue secrétaire nationale par un conseil national le 24 avril, elle prend l'initiative de proposer la tenue d'un congrès extraordinaire avant la fin de l'année, pour que l'ensemble des communistes puissent se poser les questions du rôle, de l'utilité et de la visée du Parti communiste aujourd'hui[14].

Après l'élection présidentielle de 2007

Marie-George Buffet lors de la manifestation du à Paris.

En 2008, dans la perspective des élections européennes de 2009, elle participe à la création du Front de gauche, avec le Parti de gauche de Jean-Luc Mélenchon et la Gauche unitaire de Christian Picquet.

Lors du XXXVe congrès du PCF de , Pierre Laurent lui succède au secrétariat national du PCF[15].

Le , elle est réélue députée dans la 4e circonscription de la Seine-Saint-Denis. Talonnée au premier tour par la candidate socialiste Najia Amzal, elle bénéficie de son désistement au deuxième tour où elle reste seule en lice[16].

Elle « parraine » la candidature de Jean-Luc Mélenchon pour l'élection présidentielle de 2017[17].

Candidate à sa réélection lors des élections législatives de 2017, elle l'emporte au second tour face à Prisca Thevenot, la candidate LREM[18].

Toujours investie dans les questions sportives, elle participe avec son collègue Sacha Houlié de la majorité (LREM) à la mission parlementaire qui évalue les politiques publiques de sécurité visant les manifestations sportives. Sur le sujet notamment des interdictions administratives de stade (IAS), les deux parlementaires proposent dans leur rapport en mai 2020 une sortie de certaines dérives liberticides constatées depuis près de 15 ans[19],[20]. Les deux députés préconisent plus généralement davantage de dialogue et de souplesse avec les supporters[21].

Marie-George Buffet est également rapporteure de la Commission d'enquête « pour mesurer et prévenir les effets de la crise du Covid-19 sur les enfants et la jeunesse » rendue en [22], avec pour présidente sa collègue de la majorité Sandrine Mörch[23] : Marie-George Buffet y insiste notamment sur la garantie d'un minimum de revenus pour les 18-25 ans et l'importance de l'éducation physique et sportive, en période post-Covid où les effets de la sédentarisation se sont accrus pour les plus jeunes[24].

Considérée comme une amie proche de Jean-Luc Mélenchon, elle annonce le 15 novembre 2020 qu’elle soutient le dirigeant de La France insoumise pour l'élection présidentielle de 2022. Comme en 2017, ce soutien fait débat au sein d'un Parti communiste français, qui n'a pas encore statué sur sa position officielle, plusieurs cadres du parti étant favorables à une candidature communiste ou d'union de la gauche[25],[26].

Prises de position

Militante féministe, elle participe aux diverses actions de la Coordination des associations pour le droit à l'avortement et à la contraception (CADAC) et aux Assises des droits des femmes. Elle est opposée à la GPA[27].

Lors de la coupe du monde de football de 2018, elle signe une tribune dans le journal Le Monde, dans laquelle elle appelle à plus de régulation dans le milieu sportif et à une meilleure redistribution des revenus générés par le football. Elle appelle également à une régulation de l'éthique, l'autorégulation en place n'étant pas suffisante selon elle[28].

Détail des mandats et fonctions

Au gouvernement

  • -  : ministre de la Jeunesse et des Sports

À l'Assemblée nationale

  • -  : députée pour la 4e circonscription de Seine-Saint Denis
  • -  : députée pour la 4e circonscription de Seine-Saint Denis
  • Secrétaire de la commission des Affaires culturelles et de l'Éducation de l'Assemblée nationale[29]

Au niveau local

Conseil municipal
Conseil régional
  • -  : conseillère régionale d'Île-de-France
  • -  : conseillère régionale d'Île-de-France

Décoration

Notes et références

  1. Scolarité au lycée Joachim du Bellay, Angers, article du Parisien, consulté en ligne le 17.04.2015.
  2. 1 2 3 4 Ariane Chemin, « Une communiste ouverte, à l'ascension rapide », sur lemonde.fr, (consulté le ).
  3. « Les directions de l'UNEF », sur Pour l'histoire de l'UNEF (consulté le )
  4. Blandine Hennion, Le marathon antidopage de Buffet. Depuis juin 1997, la ministre des Sports mène l'offensive, Libération, .
  5. Loi de finances pour 2000 (n° 99-1172 du 30 décembre 1999) (article 59), Légifrance
  6. Alain Echegut, « Le projet de loi Buffet taxe de 5 % les droits TV du foot », Les Échos, (consulté le ).
  7. « Projet de loi relatif à diverses dispositions d'ordre social, éducatif et culturel », sur senat.fr (consulté le ).
  8. Aimé Mouret, Le Who's who du rugby à XIII, Toulouse, Éditions de l'Ixcea, , 291 p. (ISBN 978-2-84918-118-8), « Buffet Marie Georges », p. 51
  9. « Histoire du rugby durant le régime de Vichy », sur lemondedurugby.com (consulté le ).
  10. Selon Le Monde, « Plusieurs militants racontent comment, le jour du vote, ils ont vu arriver en nombre dans leurs collectifs des adhérents du PCF qui n'y avaient, auparavant, jamais mis les pieds » (« Amertume et déception dans les rangs de la gauche antilibérale », Le Monde, ). Libération « parle de coup de force du PCF » ce qui fait dire « Un tel coup de force me fait penser aux chars de Budapest » (« Antilibéraux : haro sur le coup de force du PCF » « Copie archivée » (version du 24 septembre 2007 sur Internet Archive), Libération, ).
  11. « Programme de Mme Marie-George Buffet », sur discours.vie-publique.fr, (consulté le ) : « Je suis candidate pour battre la droite et pour une nouvelle majorité à gauche, candidate pour, ensemble, rassembler la gauche populaire et antilibérale. Oui, nous avons besoin dans ce pays d'une gauche de responsabilité et de combat. ».
  12. Eva Sala, « Vivre mieux est un droit pour tous », sur l'Humanité, (consulté le ) : « « Le droit de vivre dignement et sainement en somme. Telles sont les exigences de ces hommes et femmes qui m'interpellent, tels sont les changements sur lesquels nous devons travailler », souligne Marie-George Buffet. ».
  13. « Résultats de l'élection présidentielle 2007 », sur Ministère de l'Intérieur
  14. « Après sa déroute électorale, le PCF convoque un congrès extraordinaire », sur Le Monde, (consulté le ).
  15. Sylvia Zappi, « Les adieux de Marie-George Buffet au congrès du PCF », Le Monde, .
  16. « 100 % des voix, 67 % d’abstention, 23 % de blancs et nuls », sur Le Monde, (consulté le )
  17. Sébastien Thomas, « Seine-Saint-Denis : quel candidat à la présidentielle votre élu a-t-il parrainé ? », Le Parisien, (consulté le )
  18. Ministère de l'Intérieur, « Élections législatives 2017 », sur elections.interieur.gouv.fr, (consulté le ).
  19. Rapport d'information déposé en application de l'article 145 du règlement en conclusion des travaux de la mission d'information commune sur les interdictions de stade et le supportérisme n°2984, déposé le 22 mai 2020, par Mme Marie-George Buffet et M. Sacha Houlié
  20. Supporters : la flamme ravivée ?, sofoot.com, 20 mai 2020, par Nicolas Kssis-Martov
  21. Supporters : des députés réclament plus de dialogue et moins de répression, lcp.fr, 20 mai 2020, par Clément Perrouault
  22. « Rapport n° 3703 déposé le 16 décembre 2020 ».
  23. Marie Quenet, « Sandrine Mörch, députée En marche : "Il nous faut absolument changer de discours sur les jeunes" », lejdd.fr, 16 décembre 2020.
  24. « Entretien Sport à l’école : Marie-George Buffet dénonce la "maltraitance de l’EPS" », ouest-france.fr, 29 janvier 2021, propos recueillis par Kévin Guisnel.
  25. « Marie-George Buffet : « Le choix d'une candidature communiste nous isolerait » », sur regards.fr (consulté le ).
  26. « Au Parti communiste, des divergences autour de la stratégie présidentielle », Le Monde, (lire en ligne, consulté le ).
  27. Julia Pascual, « Les opposants de gauche à la GPA tentent de se mobiliser », lemonde.fr, .
  28. Marie-George Buffet, « Marie-George Buffet : « Il faut impérativement réguler le football » : « La marchandisation à l’extrême du football met en danger son existence », alerte l’ancienne ministre de la jeunesse et des sports dans une tribune au « Monde » », sur Le Monde, (consulté le )
  29. « Mme Marie-George Buffet », sur assemblee-nationale.fr (consulté le ).
  30. Le Parisien, édition de la Seine-Saint-Denis, 19 juin 2007
  31. Décret du 29 décembre 2022 portant promotion et nomination dans l'ordre national de la Légion d'honneur.

Voir aussi

Articles connexes

  • Femmes ministres en France | Liste de dirigeantes politiques françaises

Liens externes