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StudioCanal
logo de Studiocanal

Création
Fondateurs Pierre Lescure
Forme juridique Société anonyme à conseil d'administration (s.a.i.) (d)
Siège social Boulogne-Billancourt
Directeurs Maxime Saada
Actionnaires Vivendi
Activité Production de films
Société mère Groupe Canal+
Siren 056 801 293
Site web www.studiocanal.com

Chiffre d'affaires 274 350 100  en 2017
Résultat net 12 022 600  en 2017

StudioCanal (anciennement Le Studio Canal+, Canal Plus, Canal+ Distribution, Canal+ D.A., Canal+ Production, et Canal+ Image) est une société française de coproduction, d'acquisition et de distribution de productions audiovisuelles, filiale du Groupe Canal+, active dans les trois principaux pays européens pour ce marché, à savoir la France, le Royaume-Uni et l'Allemagne ainsi qu'en Australie et en Nouvelle-Zélande. StudioCanal distribue chaque année une cinquantaine de films en Europe et en Océanie et depuis peu au Québec.

StudioCanal possède par ailleurs un catalogue de 5 000 films britanniques, italiens, français, allemands et américains, dont il assure la conservation, la restauration et les droits de diffusion sur les chaînes de télévision et les sites de streaming. Il gère aussi les ventes de droits sur ces films, notamment pour des remakes.

Historique

Origine de la société

La société StudioCanal fut fondée le à Marseille par Louis et Adolphe Fraissinet, sous l'appelation Nouvelle Compagnie Marseillaise de navigation à vapeur A. et L. Fraissinet et compagnie[1].

La Compagnie Fraissinet était une compagnie marseillaise d'armement par le transport maritime. Au cours des années 1960, la décolonisation et la concurrence aérienne affaiblissent les résultats du groupe et celui-ci finit par vendre ses actifs maritimes aux Chargeurs réunis en 1964[2].

En , Cyril de Rouvre fait une OPA surprise sur la Compagnie Fraissinet en difficulté[3]. Devenue spécialisée dans la maintenance et la revente d'avions d'affaires, Fraissinet-Transair devient la Financière Robur en hommage au héros de Jules Verne, Robur-le-Conquérant. Petit-fils d'Antoine de Rouvre qui s'était lancé dans le cinéma à la fin des années 1920, Cyril de Rouvre rassemble ses actifs cinématographiques au sein de la Financière Robur : la Compagnie française de cinématographie (CFC), le Consortium financier de production de films (CFPF) ou encore Coficiné, spécialisé dans le financement de la production. Rouvre se sépare progressivement de ses activités industrielles puis rachète de multiples catalogues de films (Les Films Gibé, Les Films Corona, Silver Films) et crée en une nouvelle filiale, Robur Droits Audiovisuels.

Le , la Financière Robur fusionne son catalogue de films avec celui d'UGC en absorbant UGC Droits Audiovisuels, sa filiale fondée en 1985. Le groupe UGC prend le contrôle de la nouvelle société, premier catalogue de films en France avec près de 1500 longs métrages et 500 heures de programmes audiovisuels[4].

En , UGC Droits Audiovisuels fait l'acquisition d'United Communication, détenant principalement les droits francophones du catalogue de la MGM et de United Artists, soit près de 800 films américains et 2000 heures de télévision[5]. La consolidation continue en avec le rachat du groupe Lumière de Jean Cazès, deuxième catalogue français de droits cinématographiques et audiovisuels, ayant lui-même acquis le catalogue britannique Weintraub (anciennement Thorn / EMI) en 1991[6].

En , Canal+ rachète à son tour UGC Droits Audiovisuels, possédant les droits de plus de 5000 films. Une alliance fortement encouragée par leur actionnaire commun, la Générale des Eaux, qui détient à la fois 25% d'UGC Droits Audiovisuels et 20% de Canal+[7].

UGC Droits Audiovisuels devient Canal+ Image en , future base de la société StudioCanal.

De Canal+ Productions à StudioCanal

Deux mois avant le lancement de la chaîne, Canal+ crée sa filiale cinéma Canal+ Productions le [8]. Dès le début de l'année 1984, Canal+ avait commencé à investir dans la production d'œuvres cinématographiques par l'intermédiaire de l'agence Havas, qui conçoit la chaîne. Ainsi, le film Souvenirs, Souvenirs d'Ariel Zeitoun, co-produit par Canal+, sort par exemple en salles le avant même le lancement de la chaîne.

En , Canal+ Productions devient Le Studio Canal+ sous l'impulsion du directeur du cinéma de la chaîne, René Bonnell, et de son président, André Rousselet. L'idée est de réduire la dépendance de Canal+ aux majors américaines en se constituant un catalogue que la chaîne puisse exploiter sur ses antennes et à l'international. Le Studio Canal+ prend une participation de 5% dans le studio Carolco Pictures, un des plus gros producteurs indépendants américains du moment (Rambo, Terminator)[9].

Le Studio Canal+ s'allie avec Universal Pictures, Warner Bros. ou Regency Enterprises pour la co-production de longs métrages[10]. Le studio poursuit en parallèle sa consolidation en se rapprochant de plusieurs sociétés de productions aux forts catalogues : Cerito Films de Jean-Paul Belmondo, Chrysalide Films, Les Films Alain Sarde, Téléma ou encore Bac Films.

De premières difficultés financières apparaissent en 1992 lorsque Carolco, atteint de graves problèmes de trésorerie et de gestion, vient plomber les comptes de Canal+[11]. La filiale cinéma de la chaîne se recentre alors sur la France. Outre-Atlantique, malgré l'aide de la MGM, Carolco finit par déposer le bilan en .

1996 sera l'année du tournant pour Le Studio Canal+. En janvier, le studio parvient à acquérir le catalogue de Carolco (560 films) après un accord avec la 20th Century Fox, acquéreur initial aux enchères. En février, René Bonnell quitte la direction du studio pour des divergences stratégiques[12]. En mai, Le Studio Canal+ prend 49% dans Les Productions Lazennec, considéré comme le leader de la production française indépendante de films[13]. En juin, Canal+ prend le contrôle d'UGC Droits Audiovisuels, premier catalogue cinématographique et audiovisuel français.

Le studio noue de nouvelles alliances à l'international avec Pathé en Europe (C+P), Warner Bros. (Bel-Air Entertainment) et Universal Pictures (Working Title Films) au Royaume-Uni ou encore Alliance Vivafilm au Canada[14]. Le Studio Canal+ forme également Eskwad à partir de l'ancien département Canal+ Écriture, et prend le contrôle du distributeur allemand Tobis en .

Par sa position de producteur étranger émergent aux États-Unis, Le Studio Canal+ parvient à attirer des cinéastes indépendants : David Lynch pour Mulholland Drive et Une histoire vraie, Jim Jarmusch pour Ghost Dog : La Voie du samouraï, Sofia Coppola pour Virgin Suicides.

En , Canal+ annonce la fondation de StudioCanal, regroupant toutes les activités de production et de distribution du groupe, avec pour ambition de devenir une major européenne. La société Canal+ Image (ex UGC Droits Audiovisuels) absorbe Le Studio Canal+, l'unité documentaire DocStar, les groupes audiovisuels Ellipse/Expand et Ellipse Licence (produits dérivés) ainsi que les filiales La Bande Son (dédiée à l'édition musicale) et Canal+ Vidéo (pour l'édition vidéo)[15]. StudioCanal est introduit en Bourse le .

En , StudioCanal est retiré de la Bourse de Paris par l’intermédiaire d'une OPA de Vivendi-Universal, la maison mère du groupe Canal+[16].

StudioCanal aujourd'hui

StudioCanal est devenu un acteur européen majeur en opérant directement dans différents territoires comme la France, le Royaume-Uni (rachat d'Optimum Releasing en 2006) ou l'Allemagne (rachat de Kinowelt en 2008). Depuis le rachat de Hoyts Distribution en 2010, StudioCanal intervient désormais aussi en Australie et en Nouvelle-Zélande.

En , StudioCanal investit dans la production de séries télévisées en prenant une participation dans la société espagnole Bambu Producciones et de 20 % dans les sociétés britanniques Urban Myth (Merlin, Misfits) et Sunny March TV (créée par Benedict Cumberbatch) ; le groupe avait déjà racheté en 2013 le studio britannique Red et l'allemand Tandem, et créé en Scandinavie la société SAM. Un partenariat a été également signé début mars avec la société Final Twist d'Harlan Coben[17].

Identité visuelle (logo)

  • Logo de Canal+ Image de 1999 à 2000.
    Logo de Canal+ Image de 1999 à 2000.
  • Logo de StudioCanal de 2000 à décembre 2011.
    Logo de StudioCanal de 2000 à .
  • Logo de StudioCanal depuis décembre 2011.
    Logo de StudioCanal depuis .

Activités France

Production

StudioCanal intervient en tant que coproducteur d’une vingtaine de films par an, dont la moitié en anglais. Outre son rôle financier, il accompagne les producteurs tout au long du processus de production et de création, et intervient fréquemment dès l’écriture sur différentes orientations artistiques avec le producteur délégué. Une aide technique pour la structuration des plans de financement ou la recherche de partenaires peut également être apportée.

Dans certains cas, StudioCanal participe au développement d'un projet en finançant les travaux préliminaires d'écriture et de faisabilité, et dispose, une fois le développement achevé, d’une priorité pour la coproduction du projet en question.

Le studio a notamment coproduit le film The Tourist réalisé par Florian Henckel von Donnersmarck, générant plus de 278 millions de dollars au box-office dans le monde entier[18].

Exploitation de vidéos

La partie vidéo de StudioCanal en France a deux activités principales : l’édition de DVD et Blu-ray (production, fabrication, marketing), et la commercialisation et la distribution de ces DVD et Blu-ray via Universal Pictures Vidéo. En plus de l'ensemble des films StudioCanal sortis en salles et les titres du catalogue. StudioCanal assure également les sorties de nombreux programmes « Hors-films » en vidéo tels que des programmes courts et spectacles d’humour, les créations originales de CANAL+ et divers séries issues des chaînes du groupe, soit plus d’une centaine de nouveautés chaque année.

Distribution en salle

Les équipes de la distribution salle suivent toutes les étapes de la vie du film, de la fin du tournage à sa mise à l’écran. Chaque année en France une quinzaine de longs métrages sont distribués en salles par StudioCanal, issus de la production française, mais aussi, au cas par cas, des branches anglaises et allemandes du groupe.

Exploitation numérique

StudioCanal a ouvert son catalogue aux opérateurs et sites en VàD et EST dès 2005, avec la volonté de rendre accessible à un public aussi large que possible toutes ses œuvres, aussi bien des classiques que des films récents ou des séries télévisées. Il a également proposé des longs métrages sur mobile (Prête-moi ta main, Disco, etc.), ouvert son catalogue à la VOD par abonnement, et commercialisé une œuvre d'animation en VOD 3D, Le Voyage extraordinaire de Samy.

Catalogue

StudioCanal, en partenariat avec Gallimard, édite une collection de DVD de 38 films (la plupart français et en noir et blanc) dont le scénario est tiré des romans édités dans la collection Série noire. Ils sont présentés sous une jaquette qui reprend le design des romans (fond noir, titre jaune)[19].

Principaux films du catalogue ayant été primés ou ayant connu un succès en salle :

StudioCanal TV au Canada

Au Canada, Studiocanal TV est une chaîne de télévision axée sur le cinéma français sans pauses publicitaires et provenant du catalogue de Studiocanal. Elle est autorisée par le CRTC en tant que chaîne non-canadienne depuis 2018[20], éditée par Thema Canada[21] et disponible chez la plupart des distributeurs québécois dont Illico télé numérique (652) et Hélix (59) de Vidéotron, Bell Fibe TV (1158) et Cogeco.

Notes et références

Notes

    Références

    1. StudioCanal, « Statuts mis à jour », sur Infogreffe, .
    2. Roland Caty et Eliane Richard, « Les Fraissinet, une famille d'armateurs protestants marseillais », Bulletin de la Société de l'histoire du protestantisme français, vol. 135, , p. 229-260 (lire en ligne).
    3. Gabriel Milési, Les Nouvelles 200 familles : Les dynasties de l'argent, du pouvoir financier et économique, Belfond, , 365 p. (ISBN 978-2-71442-560-7).
    4. « Financière Robur et UGC fusionnent leurs catalogues de films », Le Monde, (lire en ligne).
    5. « Grâce au rachat de United communication UGC-Droits audiovisuels va gérer les droits de près de 800 films américains », Le Monde, (lire en ligne).
    6. Renaud de La Baume, « UGC casque et chipe Lumière à Canal », Libération, (lire en ligne).
    7. Guy Dutheil, « Canal Plus va s'enrichir des 5 000 films du catalogue UGC », Le Monde, (lire en ligne).
    8. StudioCanal France, « Statuts mis à jour », sur Infogreffe, .
    9. « Investissant avec Havas dans la production de films, Canal Plus lance un studio de cinéma aux ambitions mondiales », Le Monde, (lire en ligne).
    10. Nicole Vulser, « Le studio Canal+ s'allie à Universal Pictures », Les Échos, (lire en ligne).
    11. « Le résultat semestriel de Canal Plus affecté par les déboires de Carolco », Le Monde, (lire en ligne).
    12. Ange-Dominique Bouzet, « Le cinéma de Canal+ passe aux dames. Après treize ans de règne, René Bonnell quitte la direction cinéma de la chaîne. », Libération, (lire en ligne).
    13. « Studio Canal Plus prend 49 % dans Les Productions Lazennec », Le Monde, (lire en ligne).
    14. (en) Ange-Dominique Bouzet, « Canal Plus, Pathe embark on Mission To Mars », Screen Daily, (lire en ligne).
    15. Guy Dutheil, « Canal+ mise sur la Bourse pour développer son studio européen », Le Monde, (lire en ligne).
    16. « Vivendi-Universal a annoncé le lancement d'une OPA sur Studio Canal », sur strategies.fr,
    17. « StudioCanal s’intéresse à la production de séries télé »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogle • Que faire ?), sur Challanges.fr, .
    18. The Tourist gain de 278 millions de dollars sur boxofficemojo.com/
    19. Liste des 38 films de la collection sur le site Senscritique.com
    20. « Décision de radiodiffusion CRTC 2018-102 », sur CRTC,
    21. « Fiche de la chaîne », sur Thema Canada (consulté le )

    Voir aussi

    Articles connexes

    Liens externes