Naissance |
Lwów, Pologne, aujourd'hui en Ukraine |
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Nationalité | Polonaise |
Décès |
(à 75 ans) Varsovie, Pologne |
Profession | Réalisateur, metteur en scène, scénariste et écrivain |
Films notables |
L'important c'est d'aimer Possession |
Andrzej Żuławski [ˈandʐɛj ʐuˈwafskʲi][alpha 1] est un réalisateur de cinéma, metteur en scène de théâtre, scénariste et écrivain polonais, né le à Lwów (alors en Pologne occupée) et mort le à Varsovie.
Biographie
Origines et jeunesse
Andrzej Żuławski naît le à Lwów, en Pologne orientale alors occupée par l'Union soviétique[alpha 2] ; il est le fils du diplomate et écrivain Mirosław Żuławski (1913-1995), attaché culturel à l'ambassade de Pologne à Paris, puis ambassadeur auprès de l'UNESCO, ce qui lui permet d'effectuer plusieurs années de sa scolarité en France. Après avoir étudié à l'IDHEC de 1957 à 1959, il retourne en Pologne pour devenir assistant du réalisateur Andrzej Wajda de 1960 à 1966[1]. Il étudie entre-temps la philosophie à l'université de Varsovie ainsi que les sciences politiques à La Sorbonne. À cette époque, il publie des textes sur le cinéma, ainsi que ses propres poèmes.
Carrière
Andrzej Żuławski fait ses débuts comme réalisateur en 1967 avec un moyen métrage pour la télévision, intitulé Pieśń triumfującej miłości (Le Chant de l’amour triomphant)[1] — pour lequel il reçoit le diplôme d’honneur de la « Los Angeles Academy of Television Arts and Sciences » en 1968 —, et réalise en 1971 son premier long métrage Trzecia część nocy (La Troisième Partie de la nuit)[1], qui remporte nombre de prix internationaux. Le réalisateur décide ensuite de travailler en France après avoir rencontré des problèmes avec son film Le Diable, lequel s'est trouvé interdit par la censure polonaise en raison de la violence et de la cruauté de certaines scènes ; il ne sortira que seize ans plus tard, en 1988[1].
En 1974, il coadapte et réalise L'important c'est d'aimer, tiré du roman de Christopher Frank, La Nuit américaine. Le succès de ce film – notamment dû aux rôles de Romy Schneider et Jacques Dutronc – lui permet de tourner à nouveau en Pologne. Pendant deux ans, en 1976 et 1977, il tourne un film de science-fiction adapté de l'œuvre de son grand-oncle, Jerzy Żuławski, Le Globe d'argent. Mais la censure intervient à nouveau et le tournage est interrompu neuf jours avant la fin. Finalement, à la faveur de la fin proche du régime communiste, ce film ne pourra sortir dans quelques salles que dix ans plus tard, en 1987, après révision du montage définitif[1].
Il perd son autorisation de travailler en Pologne à la fin des années 1970 et décide d'émigrer aux États-Unis où il a des velléités de suicide dont l'éloigne Andy Warhol[1].
Reprenant un scénario écrit en 1978, il parvient à tourner, à Berlin, une coproduction franco-allemande, Possession, qui décrit une crise conjugale entre un agent secret et une femme possédée par une force étrange. Présenté au Festival de Cannes en 1981, Possession vaut à Isabelle Adjani le prix d'interprétation féminine : l'actrice est également récompensée d'un César l'année suivante.
Le tournage de L'Amour braque (une adaptation libre de l’Idiot de Dostoïevski) est pour Żuławski particulièrement important : il y rencontre Sophie Marceau, qui devient par la suite sa compagne et qu'il dirige également dans Mes nuits sont plus belles que vos jours, d'après le best-seller de Raphaële Billetdoux, puis dans La Note bleue et, plus tard, dans La Fidélité en 2000, inspirée par La Princesse de Clèves de Madame de La Fayette. Il revient au cinéma quinze ans plus tard avec Cosmos. tiré de l'œuvre homonyme de Witold Gombrowicz, un roman noir[1].
Outre le cinéma, Żuławski travaille également pour le théâtre.
Vie privée
En 1971, Andrzej Żuławski a un fils avec l'actrice Małgorzata Braunek[1] : le futur réalisateur Xawery Żuławski.
En 1978, il a un second fils prénommé Ignacy.
Il rencontre pour la première fois Sophie Marceau à l'hôtel Majestic lors d'une invitation sur un plateau télévisé de Claude Pinoteau en 1981, pendant le Festival de Cannes, alors qu'elle n'a pas encore 15 ans. Trois ans plus tard, en 1984, il entame sa vie commune avec la jeune femme, de vingt-six ans sa cadette, et qu'il n'épousera pas. De cette union naît un fils, Vincent, le .
Żuławski et Marceau se séparent en 2001, après dix-sept ans de vie commune. Żuławski consacre ensuite deux livres à la description de sa rupture avec l’actrice française (O niej et L’Infidélité).
Mort
Andrzej Żuławski meurt le dans un hôpital de Varsovie des suites d'un cancer[2], à l'âge de 75 ans. Ses obsèques ont lieu cinq jours plus tard à Góra Kalwaria, où il est inhumé.
Filmographie
Assistant réalisateur
- 1966 : La Nuit des généraux, d'Anatole Litvak
Réalisateur
Courts métrages
- 1967 : Le Chant de l'amour triomphant (téléfilm)
- 1967 : Pavoncello (téléfilm)
Longs métrages
- 1971 : La Troisième Partie de la nuit (Trzecia część nocy)
- 1972 : Le Diable (Diabeł)
- 1975 : L'important c'est d'aimer
- 1981 : Possession
- 1984 : La Femme publique
- 1985 : L'Amour braque
- 1987 : Sur le globe d'argent (Na srebrnym globie)
- 1989 : Mes nuits sont plus belles que vos jours
- 1989 : Boris Godounov
- 1991 : La Note bleue
- 1996 : Chamanka (Szamanka)
- 2000 : La Fidélité
- 2015 : Cosmos
Acteur
- 1961 : Samson : un étudiant tué
- 1985 : Tristesse et Beauté de Joy Fleury : Hugo Pierjoyre
- 2003 : Les Liaisons dangereuses de Josée Dayan (série télévisée) : Antoine Gercourt
Œuvre écrite
Andrzej Żuławski est également écrivain. Ses livres font jouer les événements et les personnages réels et la fiction, qui n’est souvent qu’un souvenir déformé.
- Les Choses de la chair, traduit par Laurence Dyèvre, JC Lattès, Paris, 1981 (ISBN 978-2-7096-0075-0)
- Il était un verger, traduit par Daniel Beauvois, Stock, Paris, 1987 (ISBN 978-2-234-02028-3)
- La Forêt forteresse, 1991, traduit par Mathieu Żuławski, Stock, Paris, 1993 (ISBN 978-2-234-02558-5)
- W oczach tygrysa (Dans les yeux du tigre), BGW, Varsovie, 1993
- Ogród miłości (Le Jardin de l'amour), Philip Wilson, Varsovie, 1993
- Jonasz, Philip Wilson, Varsovie, 1993
- L’Infidélité, Agnès Pareyre, Paris, 2003 (ISBN 978-2-914732-12-3)
- Comme un rien, traduit par Érik Veaux, Calmann-Lévy, Paris, 2004 (ISBN 2-7021-3526-9)
- O niej (À propos d’elle), Słowo/obraz terytoria, Gdańsk, 2003 (ISBN 83-89405-45-8)
- Jonas, traduit par Érik Veaux, Filigranowa, Lyon, 2011 (ISBN 978-2-918001-02-7)
- Ostanie Słowo (Un dernier mot), livre d'entretiens avec Renata Kim, Czerwone i Czarne, Varsovie, 2011 (ISBN 978-83-7700-019-9)
- Sept petits films qui parlent de musique et qui n'en font qu'un, illustré par Jean-Philippe Guigou, Filigranowa, Lyon, 2012 (ISBN 978-2-918001-04-1)
- Un testament écrit en français, Filigranowa, Lyon, 2017 (ISBN 978-2918001096)
ainsi que des tomes de feuilletons et de mémoires (Éditions Twój Styl) ; il écrit régulièrement des chroniques dans le magazine féminin Twój Styl (pl).
Distinctions
Prix
- 2015 : Léopard de la meilleure réalisation au Festival international du film de Locarno pour Cosmos.
Décorations
- Commandeur de l'ordre des Arts et des Lettres, le [3]
- Commandeur avec étoile de l'ordre Polonia Restituta
Notes et références
Notes
- ↑ Prononciation en polonais standard retranscrite selon la norme API.
- ↑ Lwów se situe dans l'Ouest de l'Ukraine actuelle, mais au moment de la naissance de Zulawski en 1940, elle faisait partie de la Pologne orientale et se trouvait alors sous occupation soviétique depuis le à la suite de l'exécution du Pacte germano-soviétique ; elle est restée sous occupation soviétique jusqu'au , date à laquelle le Pacte a été rompu par les Allemands qui ont à leur tout envahi l'Est de la Pologne.
Références
- 1 2 3 4 5 6 7 8 (en) Marta Jazowska, « Biographie d'Andrzej Żuławski », sur Culture.pl (consulté le ).
- ↑ « Le cinéaste polonais Andrzej Zulawski est mort », sur lefigaro.fr, (consulté le ).
- ↑ Archives nationales, « Archives du bureau du cabinet du ministre de la Culture, ordre des Arts et Lettres (1962-2000). Répertoire (20020281/1-20020281/33) » [PDF], sur siv.archives-nationales.culture.gouv.fr, Pierrefitte-sur-Seine, (consulté le ), p. 91
Voir aussi
Bibliographie
- Marc Alpozzo, « Żuławski ou le chaos de la chair », in La Revue du Cinéma, n° 2, juin/, revu et augmenté en .
- Jérôme d'Estais, Andrzej Zulawski, sur le fil, LettMotif, 2015 (ISBN 978-2-36716-143-3 et 978-2-36716-144-0)
- Alberto Scandola, Figures du vide dans le cinéma d'Andrzej Zulawski. L'Espace du dedans, Université Paris 3, 1999, 129 p. (Mémoire de DEA d'études cinématographiques, sous la direction de Michel Chion)
- Jérôme d'Estais, Possession, tentatives d'exorcisme, éditions Rouge profond (ISBN 979-1097309138)
Liens externes
- Site officiel
- Ressources relatives à l'audiovisuel :
- Allociné
- Ciné-Ressources
- Unifrance
- (en) AllMovie
- (de + en) Filmportal
- (pl) Filmweb.pl
- (en) IMDb
- Ressource relative au spectacle :
- (pl) e-teatr.pl
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- (en) « Inside The Madhouse Of Andrzej Zulawski »