République de Bouriatie (ru) Республика Бурятия (bua) Буряад Улас | |
Armoiries de la Bouriatie |
Drapeau de la Bouriatie |
Lac Frolikha | |
Administration | |
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Pays | Russie |
Région économique | Sibérie orientale |
District fédéral | Extrême-Orient russe |
Statut politique | république |
Création | 30 mai 1923 |
Capitale | Oulan-Oudé |
Chef de la république de Bouriatie | Alekseï Tsidenov (ru) (ER) (2017- ) |
Président du Khoural populaire de Bouriatie | Vladimir Pavlov (ru) (ER) (2018- ) |
Démographie | |
Population | 975 247 hab. (2023) |
Densité | 2,8 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 53° 48′ nord, 109° 20′ est |
Superficie | 351 334 km2 |
Autres informations | |
Langue(s) officielle(s) | russe, bouriate |
Fuseau horaire | UTC+9 |
Code OKATO | 81 |
Code ISO 3166 | RU-BU |
Hymne | nom ? |
Immatriculation | 03 |
Localisation | |
Liens | |
Site web | https://egov-buryatia.ru/ |
La Bouriatie (russe : Бурятия, Bouriatia), en forme longue la république de Bouriatie (russe : Республика Бурятия, Respoublika Bouriatia ; bouriate de Russie : Буряад Улас, Bouriaad Oulas), est une république constitutive de la fédération de Russie.
Géographie
Couvrant une superficie de 351 334 km2, la république de l'Altaï de Bouriatie se situe dans l'Extrême-Orient russe, au sud de la Sibérie orientale. Elle compose environ 2 % de la superficie de la fédération de Russie, et 5,05 % du district fédéral extrême-oriental, soit le quatrième sujet le plus petit sur 11 du district, avec une superficie comparable au territoire allemand. La Bouriatie est situé dans le centre nord de l'Asie, bordant l'oblast d'Irkoutsk et la république de Touva à l'ouest. Au sud, elle borde la Mongolie, et à l'est le kraï de Transbaïkalie. Elle possède un territoire s'étendant entre le 49e et le 58e parallèle, soit aux mêmes latitudes que la Grande-Bretagne.
La république possède une grande façade littoral sur la « mer sacrée » des Bouriates, le lac Baïkal. Vieux de 30 millions d'années, il contient près de 20 % des réserves d'eau douce de la planète, et il collecte la grande majorité des eaux de Bouriatie. Près de la moitié des 2125 kilomètres de littoraux sont bouriates, avec des paysages variés tout le long, entre montagnes, delta et plaines.
La Bouriatie fait partie de la Transbaïkalie, région montagneuse russe située à l'est du Baïkal, avec de nombreux massifs s'élevant sur tout son territoire. L'extrême ouest est occupé par une autre région montagneuse, le massif des Saïans, avec le point culminant de la région, le Mounkou Sardyk et ses 3491 mètres. Le point le plus bas est le littoral du Baïkal, à 455 mètres.
- Village de Baïkalskoïe
- Panorama d'Oulan-Oudé.
- Village de Khouraï-Khobok.
- Ville de Tarbagataï
Divisions administratives
Histoire
Le territoire de la Bouriatie est sous la domination de l’empire Xiongnu (de 209 avant J.-C. à l’an 93 après J.-C.), de l’État Xianbei (en) mongol (de 93 à 234), puis du khaganat des Ruanruan (de 330 à 555)[1].
Nés d’un brassage entre populations chamanistes indigènes et nomades mongols aux IXe et Xe siècles de notre ère, les Bouriates développent une culture propre et une version du bouddhisme tibétain teintée de chamanisme. Soumis par Gengis Khan au XIIe siècle, ils demeurent inféodés aux Mongols pendant près de deux siècles (1206-1368), puis se soumettent à la dynastie Yuan du Nord, également mongole, pendant près de trois siècles (1368-1635)[1].
Au XVIe siècle, à la suite de l'expansion vers l’est du tsarat de Russie — le futur Empire russe —, le mode de vie traditionnel des Bouriates, qui étaient principalement des chasseurs nomades, pratiquant l’élevage et la pêche, se transforme peu à peu.
Lorsque la dynastie mongole des Yuan du Nord, au sud et à l’est, se soumet aux Mandchous (la future dynastie Qing qui va régner plus de deux siècles sur la Chine), vers le milieu du XVIIe siècle, les Bouriates, au nord, mettent fin à leur alliance avec les Mongols. Isolés face à la coalition des Mongols et des Mandchous, ils décident de se placer sous la tutelle de l’Empire russe. Les princes bouriates deviennent des officiers de l’armée tsariste et la cavalerie bouriate brise les oppositions locales avec le soutien des troupes russes. Bon nombre de Mongols craignent le « nettoyage ethnique » et fuient vers le sud, les autres sont assimilés de force.
À la fin du XVIIIe siècle, le nombre de colons russes a déjà largement dépassé celui de la population bouriate. Parmi ces colons, on trouve des cosaques, des marchands, des aventuriers à la recherche d’or et d’argent, des exilés et des bagnards ainsi que des vieux-croyants, qui ont été exilés après le schisme de l’Église orthodoxe au XVIIe siècle. Avec la construction du Transsibérien (1891-1916), la disproportion entre la population russe et les Bouriates s’accroît encore.
Après la révolution de 1917 la région se transforme administrativement en la république autonome soviétique socialiste des Bouriates-Mongols (1923). La stratégie de la soviétisation est orientée vers la destruction des anciennes organisations tribales, l’industrialisation, la collectivisation des terres et l’organisation en kolkhozes et sovkhozes de la population rurale[2].
Les changements touchent tous les aspects de la vie de la population. Ainsi, l’écriture basée sur l’alphabet mongol, qui s’écrit verticalement, passe à l’alphabet latin et plus tard, en 1939, à l’alphabet cyrillique. Commencée lors du rattachement à la Russie, la sédentarisation est achevée à cette époque ; les yourtes, habitat traditionnel des Bouriates, disparaissent complètement[3].
À l’époque de Staline, par crainte d’un complot panmongol, deux régions sont séparées de la république : le district national bouriate d’Oust-Orda est rattaché à l'oblast d’Irkoutsk, et le district national bouriate d’Aga est rattaché à la région de Tchita. En 1958, la république perd l’épithète de mongole. Après l’effondrement de l’URSS, la république prend le nom de république de Bouriatie en 1992. Avec la politique d’agrandissement des régions menée par le gouvernement russe, la Bouriatie-Oust-Orda perd son autonomie relative en 2006 et est rattachée à l'oblast d'Irkoutsk, tandis que l’Aga-Bouriatie est fusionné avec l'oblast de Tchita pour former le kraï de Transbaïkalie en 2007.
Population et société
Démographie
Recensements et estimations de la population[4],[5],[6]:
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Composition ethnique
Plus de cent nationalités et groupes ethniques différents sont présents en Bouriatie, parmi lesquels des Russes (69,9 %), des Bouriates (24 %), des Ukrainiens (2,2 %), des Tatars (1 %) et des Biélorusses (0,5 %) (statistiques du recensement de 1999).
Culture
Autrefois les Bouriates vivaient en tribus dont la majorité des membres étaient parents. À la tête de chacune d’elles se tenait un prince dont le pouvoir se transmettait héréditairement. La terre était à la disposition de tous, mais le bétail relevait de la propriété privée. Peu à peu, un groupe de princes dirigeants, constitués de riches possédants, émergea et prit l’ascendant sur des princes subalternes, eux-mêmes exploitant les populations les plus pauvres. Il en résulta que, vers le XVIIe siècle, probablement sous l’influence du tsarat de Russie, les Bouriates évoluèrent d'un système communautaire vers un régime féodaliste.
Autre originalité de la culture bouriate, il existait une tradition de vengeance de sang qui sanctionnait d’une amende « anza » toutes sortes de crimes et notamment le meurtre. Parfois l'affaire pouvait s'arranger grâce à un serment prêté à un endroit sacré, mais généralement le non-paiement immédiat de cette amende amenait à une exécution.
Au XVIIe siècle, un ambassadeur russe, Starkoff, rapporta du thé à la cour du tsar et ainsi débuta le commerce de thé entre la Russie et la Chine. Il devint vite la boisson la plus populaire des Russes et fut acheminé par la voie commerciale des caravanes entrée dans l'histoire sous le nom de « grande route du thé ». Le thé était transporté à Irkoutsk, devenu le carrefour des voies marchandes entre l’Europe et l’Asie, à travers le territoire bouriate et le lac Baïkal. Généralement la caravane voyageait pendant plus d'un an. D’Irkoutsk, le thé était expédié aux foires de Tobolsk, Tioumen, Nijni Novgorod et de bien d'autres villes avant d’être finalement diffusé à travers toute la Russie. La route du thé avait une longueur totale de 9 000 à 10 000 kilomètres et, par son volume d'affaires, occupait la deuxième place, directement derrière la route de la soie.
Religion
Religions de la Bouriatie(2012)[7]
- Russe orthodoxe (27 %)
- Bouddhisme tibétain et Chamanisme mongol. (20 %)
- Christianisme non affilié (4,2 %)
- Orthodoxes vieux-croyants (1,8 %)
- Spirituel mais non religieux (25 %)
- Athéisme et Irréligion (13 %)
- autres et non déclarés (19 %)
Trois religions principales sont présentes en Bouriatie : le bouddhisme tibétain, le christianisme orthodoxe et le chamanisme mongol.
Il y a entre un demi-million et un million de bouddhistes en Russie, principalement en Bouriatie, dans la région de Touva et en Kalmoukie.
Le 14e dalaï-lama a visité la Bouriatie et la région de Touva en 1992[8]. Yeshe Lodoi Rinpoché, un grand lama tibétain qui a eu pour maître spirituel un lama bouriate, est venu d’Inde en 1993 pour s’installer et enseigner en Bouriatie ; il a depuis acquis la nationalité russe.
- Église orthodoxe à Kiakhta.
- Stūpa à Goussinooziorsk.
- Dratsang à Gueguetouï.
Notes et références
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Buryatia » (voir la liste des auteurs).
- 1 2 The History of Mongolia, 2010.
- ↑ Zhargalma Dandarova, Entretien avec une chamane sibérienne, Genève, Labor et Fides, , 137 p. (ISBN 978-2-8309-1228-9), p. 21-22.
- ↑ Zhargalma Dandarova et Darima Boudaraevna, Entretien avec une chamane sibérienne, Genève, Labor et Fides, , 137 p. (ISBN 978-2-8309-1228-9), p. 21-22.
- ↑ (ru) « Le premier recensement général de la population de l'Empire russe en 1897 . La population réelle dans les provinces, les raïons, les villes de l'Empire russe (sans la Finlande) », sur http://www.demoscope.ru (consulté le ) — (ru) « Recensement de la population de toute l'Union de 1926. Population des territoires, ASSR, provinces et raïons de la RSFSR selon l'état matrimonial, le sexe et l'âge », sur http://www.demoscope.ru (consulté le ) — (ru) « Recensement de la population de toute l'Union de 1959 - La population réelle des villes et autres agglomérations, districts, centres régionaux et grandes agglomérations rurales au 15 janvier 1959 dans les républiques, territoires et régions de la RSFSR », sur http://www.demoscope.ru (consulté le ) — (ru) « Recensement de la population de toute l'Union de 1970 - La population réelle des villes et autres agglomérations, districts, centres régionaux et grandes agglomérations rurales au 15 janvier 1970 dans les républiques, territoires et régions de la RSFSR * », sur http://www.demoscope.ru (consulté le ) — (ru) « Recensement de la population de toute l'Union de 1979 - La population réelle des villes et autres agglomérations, districts, centres régionaux et grandes agglomérations rurales au 15 janvier 1979 dans les républiques, territoires et régions de la RSFSR * », sur http://www.demoscope.ru (consulté le ) — (ru) « Recensement de la population de toute l'Union de 1989 Population de l'URSS, de la RSFSR et de ses unités territoriales par sexe », sur http://www.demoscope.ru (consulté le ) — (ru) « Recensement panrusse de la population 2002 Population de la Russie et de ses unités territoriales par sexe », sur http://www.demoscope.ru (consulté le ) — (ru) « Recensement panrusse de la population 2010 Population de la Russie et de ses unités territoriales par sexe », sur http://www.demoscope.ru (consulté le ) — (ru) Tableau 5. Population de la Russie, districts fédéraux, entités constitutives de la fédération de Russie, districts urbains, districts municipaux, districts municipaux, agglomérations urbaines et rurales, agglomérations urbaines, agglomérations rurales de 3 000 habitants ou plus. Résultats du recensement panrusse de la population 2020-2021 (lire en ligne [xlsx])
- ↑ (ru) Service fédéral des statistiques de l'État russe, « Population résidente par municipalité de la fédération de Russie au » [rar], sur web.archive.org — (ru) Service fédéral des statistiques de l'État russe, « Population résidente par municipalité de la fédération de Russie au » [rar], sur web.archive.org — (ru) Service fédéral des statistiques de l'État russe, « Population résidente par municipalité de la fédération de Russie au » [rar], sur web.archive.org — (ru) Service fédéral des statistiques de l'État russe, « Population résidente par municipalité de la fédération de Russie au » [rar], sur web.archive.org — (ru) Service fédéral des statistiques de l'État russe, « Population résidente par municipalité de la fédération de Russie au » [rar], sur web.archive.org — (ru) Service fédéral des statistiques de l'État russe, « Population résidente par municipalité de la fédération de Russie au » [rar], sur web.archive.org — (ru) Service fédéral des statistiques de l'État russe, « Population résidente par municipalité de la fédération de Russie au » [rar], sur web.archive.org — (ru) Service fédéral des statistiques de l'État russe, « Population résidente par municipalité de la fédération de Russie au » [rar], sur web.archive.org — (ru) Service fédéral des statistiques de l'État russe, « Population résidente par municipalité de la fédération de Russie au » [rar], sur rosstat.gov.ru — (ru) Service fédéral des statistiques de l'État russe, « Population permanente de la fédération de Russie par municipalités au (en tenant compte des résultats du recensement panrusse de la population de 2020) » (consulté le ) — (ru) Service fédéral des statistiques de l'État russe, « Population permanente de la fédération de Russie par municipalités au (en tenant compte des résultats du recensement panrusse de la population de 2020) » (consulté le )
- ↑ (ru) Service fédéral des statistiques de l'État, Предварительная оценка численности постоянного населения на 1 января 2023 г.*
(с учётом итогов Всероссийской переписи населения 2020 г.) [« Estimation préliminaire de la population résidente au 1er janvier 2023*
(en tenant compte des résultats du recensement panrusse de la population de 2020) »], (lire en ligne) - ↑ « Arena - Atlas of Religions and Nationalities in Russia », Sreda.org (consulté le )
- ↑ When will Dalai Lama next visit Tuva?.
Voir aussi
Bibliographie
- Arts traditionnels de Bouriatie des XIXe et XXe siècles (exposition Association France-URSS, en collaboration avec le Ministère de la Culture de la RSFSR), Paris, 1985, 42 p.
- Anne-Victoire Charrin (dir.), Les littératures de Bouriatie et de Yakoutie, Société littéraire de la Poste et de France Telecom, Paris, 2003, 104 p. (ISBN 2-9804476-1-7).
- Chine, Russie, Asie centrale, éléments de géostratégie. La Bouriatie, une république russe ouverte sur l'Asie, La Documentation française, Paris, 1996, 83 p.
- (en) David Sneath (dir.) et Christopher Kaplonski (dir.), The History of Mongolia, Global Oriental Ltd, , 1100 p. (ISBN 1905246366 et 978-1905246366).
Articles connexes
- Agvan Dorjiev,
- Kijinga.
Liens externes
- (ru) Site officiel de la république de Bouriatie
- Ressource relative à la musique :
- Ressource relative à la géographie :
- (ru) OKATO
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- (en) History of Buryatia,
- (fr) Le film "La perle des bois" illustre le massacre de nombreux Bouriates durant les purges de Staline dans les années 1930..