Loctudy | |
Blason |
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Administration | |
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Pays | France |
Région | Bretagne |
Département | Finistère |
Arrondissement | Quimper |
Intercommunalité | Communauté de communes du Pays Bigouden Sud |
Maire Mandat |
Serge Guilloux 2023-2026 |
Code postal | 29750 |
Code commune | 29135 |
Démographie | |
Gentilé | Loctudistes |
Population municipale |
3 980 hab. (2020 ) |
Densité | 313 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 47° 50′ 04″ nord, 4° 10′ 05″ ouest |
Altitude | Min. 0 m Max. 17 m |
Superficie | 12,73 km2 |
Type | Commune rurale et littorale |
Unité urbaine | Penmarch (ville-centre) |
Aire d'attraction | Quimper (commune de la couronne) |
Élections | |
Départementales | Canton de Pont-l'Abbé |
Législatives | Septième circonscription |
Localisation | |
Liens | |
Site web | www.loctudy.fr |
Loctudy est une commune du sud du département du Finistère, dans la région Bretagne, en France, littorale de l'océan Atlantique.
Son activité se partage entre la pêche, la navigation de plaisance et le tourisme.
Ses habitants sont les Loctudistes, en breton Loktudiadez.
Avec ses quatre monuments classés au titre de monument historique, la commune présente des édifices ou constructions du néolithique (Menhir de Penglaouic) et des quatre périodes historiques : la stèle cannelée du placître de l'église (Antiquité), l'église romane Saint-Tudy (Moyen Âge), le manoir de Kerazan (Époque moderne et XIXe siècle) et l'ancienne conserverie Alexis Le Gall (époque contemporaine, XXe siècle), mais aucune source manuscrite antérieure au Moyen Âge évoquant le lieu n'a été retrouvée.
Occupé dès le néolithique, christianisé vers le Ve siècle, Loctudy demeure un village agricole pendant très longtemps, faisant partie de la seigneurie de Pont-l'Abbé jusqu'à la Révolution française. Loctudy s'ouvre au tourisme, plutôt aristocratique, à la fin du XIXe siècle, à l'instigation notable de Marie de Kerstrat, en parallèle avec le commerce de la pomme de terre, qui se développe tout au long du siècle, à la suite de la construction du premier quai en 1848. Se tournant peu à peu vers la mer, c'est véritablement après la Seconde Guerre mondiale que la pêche devient une activité importante et lucrative pour la ville, à Larvor au départ. Une criée est construite en 1965, dix ans après le premier hangar à poissons. Le port de Loctudy est le cinquième de France dans les années 1960 et 1970, avant de connaître un déclin en partie pallié par la construction en 1992 d'un port de plaisance.
Géographie
Localisation
Cette commune se situe sur la côte au sud-ouest du département du Finistère, en Pays Bigouden, sur la rive droite de l'estuaire de la Rivière de Pont-l'Abbé, nettement à l'est de la pointe de Penmarc'h.
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Les deux communes limitrophes sont Pont-l'Abbé (Pont-'n-Abad) et Plobannalec-Lesconil (Pornaleg Leskon). La commune de l'Île-Tudy (Enez Tudi), ancienne île devenue presqu'île se trouve en vis-à-vis, de l'autre côté de l'estuaire. Un canot passeur permet de passer d'une rive à l'autre depuis longtemps, mais des accidents sont parfois survenus, par exemple le (le canot se renverse, mais les deux hommes à bord sont sauvés)[1] ou encore le (là encore les deux hommes à bord sont sauvés)[2].
Le littoral, long de presque huit kilomètres, est formé principalement de plages sablonneuses (plages de Langoz, de Kervilzic, de Lodonnec, de Pich Poud, de Polluen, des Sables Blancs)[3], bordées de dunes basses, sauf aux pointes de Langoz, de Kérafédé, de Saint-Oual, où existent quelques falaises et un platier rocheux assez large, principalement au niveau des roches Doubennec et Enizan, cette dernière face au port de Lesconil.
Description
- La plage de Langoz et le Cercle nautique de Loctudy.
- La plage de Langoz vue de la pointe de Kergall ; à l'arrière-plan le phare de la pointe de Langoz.
- La plage de Lodonnec à marée basse ; à l'arrière-plan, la pointe de Kerafédé.
- Pointe de Saint-Oual : rocher recouvert de tournepierres à collier.
- Herbes de la pampa, espèce invasive, se développant dans une zone naturelle près de Tréguido.
- Les rochers Enizan vus de la dune bordant la plage des Sables Blancs en Loctudy.
- La plage des Sables Blancs s' étendant jusqu'à Lesconil vue de la pointe du Cosquer.
- Plage des Sables Blancs : recul de la dune sous l'action de l'érosion en dépit des mesures de protection prises.
- Le sentier de grande randonnée GR34 au sommet de la dune bordant la plage des Sables Blancs ; à l'arrière-plan Lesconil.
- Le polder (ancien marais) du Ster Kerdour et un étang (bassin de lagunage recevant les eaux de drainage).
La partie de la rive droite de la rivière de Pont-l'Abbé située en Loctudy inclut les îles Queffen, Garo et aux Rats et va jusqu'au menhir de Penglaouic, recouvert partiellement par l'eau à marée haute. Le port est situé dans l'embouchure de la rivière de Pont-l'Abbé et il est protégé des vents dominants d'ouest. Il dispose d'un chenal d'accès de bonne profondeur naturelle.
- L'embouchure de la Rivière de Pont-l'Abbé : à gauche l'Île-Tudy ; à droite, Loctudy.
- Loctudy : la digue de l'ancien moulin à marée du Suler (le GR 34 y passe désormais).
- L'île Garo vue du port de Loctudy (au premier plan, la rivière de Pont-l'Abbé).
- Parc ostréicole face à l'île Garo.
- Barge d'ostréiculteur face à l'île Garo.
- Rivière de Pont-l'Abbé : le pont donnant accès à l'île Garo.
- Rivière de Pont-l'Abbé : route et pont donnant accès à l'île Queffen, visible à l'arrière-plan.
- La Rivière de Pont-l'Abbé : moulin à marée près du Dourdy.
- Le port de Loctudy vu de l'Île-Tudy.
- Le passeur entre l'Île-Tudy et Loctudy.
Les Vasières de la Rivière de Pont-l'Abbé, qui font partie du domaine public maritime et situées à cheval sur le territoire des communes de Pont-l'Abbé et de Loctudy, constituées de vasières et schorres, sont une ZNIEFF (Zone naturelle d'intérêt écologique, faunistique et floristique) de 208 ha, réserve de chasse et de faune sauvage, servant en particulier de zone d'hivernage à de nombreuses espèces d'oiseaux[4].
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Géologie
Sur le plan géologique, Loctudy fait partie du domaine sud armoricain du Massif armoricain marqué par le cisaillement sud-armoricain. Cette immense faille se manifeste essentiellement par des roches magmatiques de type granite armant les reliefs qui constituent les contreforts du haut pays bigouden[5].
Loctudy, ainsi que les communes voisines de Plobannalec, Treffiagat, Guilvinec, Pont-l'Abbé, Combrit, les deux tiers sud de Plomeur et une partie de Penmarch sont constitués de leucogranite dit de Pont-l'Abbé, formant les saillies de la côte tandis que les rentrants, moins résistants à l'érosion, sont occupés par des cordons sableux[6].
La forêt sous-marine de Loctudy
Le géographe Camille Vallaux, qui a trouvé des arbres enlisés[7] sur la plage de Kervilzic, décrit ainsi la « forêt sous-marine de Loctudy » en 1906 :
« J'ai trouvé, à quelques mètres de la laisse de basse mer, un tronc de chêne qui ne s'élevait que de quelques cm au-dessus du sable ; (...) la décomposition de la matière ligneuse était fort avancée. À 100 m de ce tronc, vers la côte, et tout près de la laisse de haute mer, il y avait un dépôt plus important qui consistait ce jour-là en quatre masses noirâtres émergeant un peu au-dessus du sable. (...) Quelques coups de pioche que j'ai pu donner ont mis au jour, sous l'enduit décomposé de la surface, du bois de chêne en bon état de conservation dont j'ai rapporté un fragment. Les arbres sont couchés (...). À 300 m au nord du dépôt de Kervilzic, (...) un dépôt tourbeux [est une autre trace] (...) de la forêt sous-marine de Loctudy. J'ai continué mon enquête auprès des goémoniers. L'un d'eux m'a affirmé que le gisement avait été assez fort pour être exploité (...) mais tout le monde (...) m'a assuré que l'exploitation avait cessé depuis longtemps. Des dépôts de tourbe existent aussi à Laudonnec, à Kérizur près de Lesconil, (...) et au Guilvinec. (...) Kervilzic a été le théâtre d'un empiètement local de la mer(...) aux dépens des terres basses qui existaient à l'emplacement actuel de la grève et qui étaient protégées par des dunes. (...) Les dunes, en avançant vers l'intérieur, ensablèrent les arbres, dont les eaux de mer affouillèrent les racines. Les arbres dépérirent et tombèrent (...), puis la ligne des dunes, en avançant toujours, dépassa la masse végétale, qui fut recouverte deux fois par jour par la marée et qui s'enlisa dans les sables marins[8] »
Les tourbières submergées de Loctudy avaient déjà été décrites en 1888 par Victor Meunier : « Dans les grandes marées, à mer basse, on voit (...) dans deux anses, l'une à l'ouest, l'autre à l'est de la pointe dite Bec-Querfédé, la dernière connue sous le nom d'anse de Corn-Guernic (...) des tourbières ayant jusqu'à un mètre d'épaisseur. (..) Monsieur du Chatellier (...) a eu le bonheur de rencontrer nombre d'arbres couchés dans la tourbe, et tous couchés du sud-est au nord-est (...). Ces arbres ont évidemment fait partie d'une veste forêt s'étendant sur toute cette partie de notre littoral. À quelle époque a-t-elle été engloutie ? Est-ce au cinquième, est-ce au sixième siècle ? »[9].
De là provient probablement la légende rapportée par Paul Sébillot, et avant lui par Jacques Cambry, racontant qu'« à chaque printemps une procession sortie de l'église de Loctudy se rendait à l'une des îles [de l'archipel des Glénan], en suivant une allée de grands arbres »[10].
Le Ster Kerdour
Le marais maritime de Brémoguer transformait à marée haute Larvor en presqu'île jusqu'à la construction de la digue de Ster Kerdour. Le Ster Kerdour est une ancienne zone de prairies marécageuses (comme l'illustre par exemple le toponyme Pen ar Palud) qui furent poldérisées pendant la décennie 1850 par Hyacinthe Le Bleis[11] lors de la construction de la digue de Pen Lan, dans un objectif de valorisation agricole (pour développer principalement des cultures maraîchères). La zone marécageuse du Ster Kerdour, d'une superficie totale de 120 ha, fait office de « coupure verte » entre Lesconil et Larvor. Le Conservatoire du littoral en a acheté 7,23 ha en 2007[12].
Le déclin progressif de l'agriculture maraîchère dans cette zone à partir des années 1970, a facilité dans la partie sud de ce polder, la plus proche de l'océan Atlantique, gagnée sur le domaine public maritime et située au-dessous du niveau de la mer, sa colonisation par un habitat précaire de loisirs formé de mobil-homes, de caravanes et de cabanes. La progression des friches dans la partie nord de ce polder entraîne la progression de la friche sociale et un mauvais entretien des canaux et fossés de drainage qui tendent à se colmater. Un programme de réhabilitation est en cours.
Le port de Larvor
Avant la Seconde Guerre mondiale, le port de Larvor servait principalement d'abri pour des goémoniers (y compris pour le teil-picot[Note 1]) , puis, il a été utilisé par des pêcheurs pratiquant notamment la pêche au casier dans l'archipel des Glénan — l'entreprise Le Pape y construisit un vivier à crustacés — et aussi par des pêcheurs pratiquant la pêche côtière et hauturière, à l'abri de la digue construite par les Allemands pendant la Seconde Guerre mondiale. Désormais, Larvor n'est plus fréquenté que par des plaisanciers, le port comptant une centaine de mouillages.
Traditionnellement, les habitants de Larvor étaient surnommés « Tartares » par ceux du bourg de Loctudy, qui les considéraient « un peu comme des sauvages »[13].
Une urbanisation diffuse et incontrôlée
Commune traditionnellement paysanne jusqu'au milieu du XXe siècle (son sol limoneux et son climat d'abri lui permirent au XIXe siècle de développer une agriculture légumières prospère, notamment de pommes de terres primeur et de carottes), Loctudy a connu une urbanisation importante à partir de la décennie 1960 aux alentours du bourg et aussi par mitage généralisé de l'espace agricole, mais surtout par des constructions individuelles le long du front de mer où les maisons individuelles avec vue sur mer se succèdent désormais presque sans interruption depuis le bourg jusqu'à la palue du Cosquer, la bétonnisation du littoral y étant presque totale[14].
Climat
Le climat qui caractérise la commune est qualifié, en 2010, de « climat océanique franc », selon la typologie des climats de la France qui compte alors huit grands types de climats en métropole[15]. En 2020, la commune ressort du type « climat océanique » dans la classification établie par Météo-France, qui ne compte désormais, en première approche, que cinq grands types de climats en métropole. Ce type de climat se traduit par des températures douces et une pluviométrie relativement abondante (en liaison avec les perturbations venant de l'Atlantique), répartie tout au long de l'année avec un léger maximum d'octobre à février[16].
Les paramètres climatiques qui ont permis d’établir la typologie de 2010 comportent six variables pour les températures et huit pour les précipitations, dont les valeurs correspondent à la normale 1971-2000[Note 2]. Les sept principales variables caractérisant la commune sont présentées dans l'encadré ci-après.
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Avec le changement climatique, ces variables ont évolué. Une étude réalisée en 2014 par la Direction générale de l'Énergie et du Climat[19] complétée par des études régionales[20] prévoit en effet que la température moyenne devrait croître et la pluviométrie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations régionales. Ces changements peuvent être constatés sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Pont-L'abbe », sur la commune de Pont-l'Abbé, mise en service en 1994[21] et qui se trouve à 5 km à vol d'oiseau[22],[Note 5], où la température moyenne annuelle est de 12,8 °C et la hauteur de précipitations de 993,3 mm pour la période 1981-2010[23]. Sur la station météorologique historique la plus proche, « Quimper », sur la commune de Pluguffan, mise en service en 1967 et à 16 km[24], la température moyenne annuelle évolue de 11,5 °C pour la période 1971-2000[25], à 11,8 °C pour 1981-2010[26], puis à 12 °C pour 1991-2020[27].
Urbanisme
Typologie
Loctudy est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 6],[28],[29],[30]. Elle appartient à l'unité urbaine de Penmarch, une agglomération intra-départementale regroupant 7 communes[31] et 22 587 habitants en 2017, dont elle est ville-centre[32],[33].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Quimper, dont elle est une commune de la couronne[Note 7]. Cette aire, qui regroupe 58 communes, est catégorisée dans les aires de 200 000 à moins de 700 000 habitants[34],[35].
La commune, bordée par l'océan Atlantique, est également une commune littorale au sens de la loi du , dite loi littoral[36]. Des dispositions spécifiques d’urbanisme s’y appliquent dès lors afin de préserver les espaces naturels, les sites, les paysages et l’équilibre écologique du littoral, comme par exemple le principe d'inconstructibilité, en dehors des espaces urbanisés, sur la bande littorale des 100 mètres, ou plus si le plan local d’urbanisme le prévoit[37],[38].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (51 % en 2018), néanmoins en diminution par rapport à 1990 (55,3 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : zones urbanisées (43,5 %), zones agricoles hétérogènes (35,8 %), terres arables (13 %), forêts (4,7 %), prairies (2,2 %), espaces verts artificialisés, non agricoles (0,4 %), zones humides côtières (0,4 %)[39]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Toponymie
Le nom vient de lok qui signifie lieu saint ou consacré et de Tudy, du nom du saint fondateur de la première communauté chrétienne au Ve siècle. D'après les travaux de Bernard Tanguy, Tudy n'est qu'une forme hypocoristique de saint Tugdual[40].
Loktudi en breton, le « c » et le « y » n'existant pas dans cette langue.
Histoire
« Il existe assez peu de documents sur les origines de Loctudy. »[41]
Préhistoire
D'après les vestiges mégalithiques présents sur le territoire de la commune, l'occupation humaine remonte au néolithique. En atteste la présence du Menhir mouillé de Penglaouic, en leucogranite de Pont-l'Abbé, classé monument historique en 1974[42]. Situé aujourd'hui dans la rivière de Pont-l'Abbé, il est donc diversement visible en fonction des marées et atteste de la remontée des eaux depuis le néolithique.
Un dolmen à couloir émerge en partie du sable lors des périodes d'amaigrissement sur la plage d'Ezer[43],[44].
Antiquité
Une stèle gauloise tronconique du Ier millénaire av. J.-C. (Ve siècle av. J.-C. ?), durant la période de l'âge du fer, en leucogranite de Pont-l'Abbé, est visible au chevet de l'église Saint-Tudy, preuve au moins d'un culte à cet endroit, en lien peut-être avec la mer ou à la fertilité. Cette stèle, cannelée, est christianisée par Tudy en même temps que le site au début du Moyen Âge. Une croix est donc apposée en son sommet, où elle est toujours visible aujourd'hui (cf image ci-contre).
Cette stèle a été déplacée sur le devant de l'église paroissiale, en lieu et place de la croix de mission de 1896 installée dans le nouveau cimetière en 1979[45], retrouve sa place à la fin des travaux de réhabilitation de l'enclos, au cours des années 2000.
Moyen Âge
« Une tradition légendaire dit que saint Tudi édifia un monastère à Enez Tudi, île qui se trouve à l'entrée de la rivière de Pont-l'Abbé. À sa mort le monastère aurait été transféré au lieu où se trouve actuellement l'église de Loctudy. Lorsque l'on sait la prédilection des premiers moines irlandais ou bretons, choisissant de préférence des îles à l'entrée de baies ou de rivières pour s'y établir lors de leur arrivée en Armorique, tels saint Cado à Belz, saint Gildas à Rhuys, saint Paul Aurélien à l'île de Batz, on peut penser que la légende recouvre peut-être un fond de vérité. »[41]
Selon le mythe fondateur, sous le pontificat de saint Conogan, trois frères (ou amis ?), Tudy, Vennec et Tudual, auraient débarqué à Loctudy et se seraient répartis le territoire avoisinant en le jouant à la galoche : Tudy aurait obtenu l'Île-Tudy (incluant à l'époque Lambour et l'Île Chevalier), Vennec les alentours de la chapelle Saint-Vennec et Tudual le reste de Combrit[46].
La paroisse de Loctudy incluait au Moyen Âge une bonne partie du territoire de l'actuelle ville de Pont-l'Abbé, y compris le château. Jean-Baptiste Ogée indique qu'en 1400 « on connaissait les manoirs nobles de Kerdrem, de Coz-Castell, de Langoëzenech, de Poulpey et celui de Kernizan où se tenaient en ce temps les plaids »[47], mais 44 manoirs sont dénombrés au XVIe siècle dont ceux de la Forest, de Coscastel, du Dourdy, de Mogueriou, de Penanprat, de Poulpry, de Rosquerneau, du Suler, de Trévannec[48]. Le manoir de Kergolven date du XVIIe siècle[49] et le manoir de Kervéréguen est depuis 1651 propriété de la famille Penfentenyo de Kervéréguen[50].
En 1482-1483, le registre de la « comptablie », qui perçoit les taxes à l'entrée du port de Bordeaux enregistre 12 navires venant de Loctudy[51].
Un mémoire de 1709, basé sur un aveu de Pierre du Pont du et un autre aveu d'Hélène de Rohan[52] du établit que « les seigneurs du Pont étaient inféodés de temps immémorial envers le Roi du droit de pêcherie, sécherie et vaccantage (?) dans les paroisses de Loctudi (Loctudy), Plonivel, Treffiagat, Tréoultré et Combrit » ; les seigneurs de Pont-l'Abbé affermaient ces droits aux pêcheurs locaux moyennant la perception de droits[53].
Les Templiers
Les seigneurs de Pont-l'Abbé se proclamaient seuls patrons de l'abbaye de Loctudy, revendiquée comme bénéfice par l'abbaye Saint-Gildas de Rhuys, et y créèrent une collégiale[54]. De 1127 à 1308, l'ordre du Temple posséda l'église abbatiale, ou plutôt les biens qui en dépendaient car les Vikings l'avaient détruite (il en subsiste deux figures, une de frère servant, l'autre de chevalier templier, et la croix pattée du Temple, sculptées sur des chapiteaux)[55]. Le , le pape Nicolas IV « accorde une indulgence d'un an et de 40 jours à ceux qui visiteront l'église de Sant-Tudi (sic) de Cap-Caval, du diocèse de Quimper. »[56]
Époque moderne
Les miracles de la fontaine Saint-Côme
Le , le recteur de Tréoultré, Alain Le Faucheux, et un de ses confrères, se rendent à la fontaine Saint-Côme, située dans le hameau de Langougou, à l'époque situé dans la paroisse de Loctudy, mais désormais rattaché à la commune de Plomeur, pour ouvrir une enquête canonique à la demande du curé de Loctudy et sur ordre de l'évêque de Quimper, François de Coëtlogon, à la suite des pouvoirs miraculeux attribués à cette fontaine par la population locale. Cette fontaine a été découverte quelques mois plus tôt sous une ancienne chapelle, et tous ceux qui s'y seraient lavés auraient vu leurs maux disparaître. Sur place, les prêtres constatent la taille modeste de la fontaine (deux bassins d'un mètre cinquante de côté chacun et trente centimètres de profondeur) et reçoivent les dépositions des miraculés, enregistrant une cinquantaine de témoignages de guérison.
L'évêque de Quimper, convaincu par le rapport d'enquête, authentifie les miracles et décide d'organiser le culte pour l'avenir : les fidèles qui se rendront à la fontaine en procession le troisième dimanche de septembre, jour des fêtes de saint Côme et saint Damien, seront gratifiés de quarante jours d'indulgences[58].
Autres faits
En 1718, Alain Le Gentil de Rosmorduc[Note 8], seigneur de Kerazan, fait reconstruire un moulin (Ar Veil Braz) sur la digue de l'étang du Suler ; ce moulin, perfectionné et agrandi par rapport au moulin précédent, va fonctionner pendant deux siècles. Vendu lors de la Révolution française en 1793 comme bien national à Louis Derrien, architecte et entrepreneur à Quimper, il devint plus tard en 1882 la propriété de la comtesse Marie de Kerstrat[59].
En 1732, les sieurs Droallen, du manoir de Kerazan, et Le Baron, du manoir de Kerléan (Kervélégan), sont sergents féodés dépendants du baron du Pont pour la paroisse de Loctudy[60].
En 1754, un « nègre », dénommé Pierre Jasmin (né à Madagascar et âgé de 54 ans en 1776), vivait à Loctudy, au service de son maître Nicolas Furic[61], négociant et capitaine d'infanterie garde-côte du détachement de Loctudy-Plonivel-Plobannalec, commandant des canonniers garde-côtes des batteries de l'Isle-Tudy et Loctudy, au manoir de Kerguiffinan. Il fut affranchi en 1759 par testament.
En 1759, une ordonnance de Louis XV ordonne à la paroisse de Loctudy de fournir 20 hommes et de payer 131 livres pour « la dépense annuelle de la garde-côte de Bretagne »[62].
Révolution française
Loctudy, alors une paroisse de 160 feux, élit trois députés (André-Louis Le Pappe, Pierre Toulemont, François-Élie Le Calvez) pour la représenter à l'assemblée du tiers-état de la sénéchaussée de Quimper chargée de désigner les députés aux États généraux de 1789[63].
La loi du fit provisoirement de Loctudy une succursale de la paroisse de Pont-l'Abbé[64], mais en 1793, lors de sa création, la commune de Loctudy annexa une partie de la paroisse de Plonivel (les alentours de la chapelle Saint-Quido), l'autre partie étant annexée par la commune de Plobannalec-Lesconil, mais perdit les quartiers de Pont-l'Abbé que la paroisse possédait jusqu'alors en raison de la création de la commune de Pont-l'Abbé.
En 1793, Jean Morice de Penfeuntenyo de Kervéréguen, qui avait été capitaine des grenadiers au régiment d'infanterie de Béarn et avait participé notamment à la bataille de Fontenoy, revenu couvert de blessures et amputé d'une main, sauva son manoir que les révolutionnaires voulaient incendier en demandant qu'on le brûle avec son manoir ; les assaillants renoncèrent alors à leur projet[50]. La chapelle du Croaziou fut alors pillée par les révolutionnaires.
Charles Nicolas du Boisguéhenneuc[65], qui habitait au manoir de la Forest, émigra, en Allemagne mais son épouse, Marie Josèphe Perrine Gouiquet de Bocozel, et ses six enfants[66] restèrent sur place, surveillés par les sans-culottes de l'Île-Tudy. Ses biens furent saisis, devenant biens nationaux, mais amnistié en 1803, il les récupéra[67].
La famille Le Gentil de Rosmorduc, qui émigra, vit son château de Kerazan vendu comme bien national.
Le XIXe siècle
Loctudy au début du XIXe siècle
Loctudy ne possédait pas encore de port (la pêche était pratiquée à partir du port de l'Île-Tudy) et les rares activités de navires de commerce pratiquées à partir de la grève de la Forest, simple port d'échouage, notamment par Jean René Furic de Kerguiffinan, alors maire, qui exportait alors du blé et de l'orge ; il fut le premier à encourager la culture des pommes de terre. Les mendiants étaient alors nombreux dans une commune encore essentiellement agricole composée principalement de fermiers, de domestiques et de journaliers[68].
Loctudy en 1843
A. Marteville et P. Varin, continuateurs d'Ogée, indiquent en 1843 que, pour une superficie totale de 1 263 hectares, la commune de Loctudy possédait alors 796 ha de terres labourables, 172 ha de prés et pâtures, 76 ha de vergers et jardins, 16 ha de canaux et marais, 147 ha de landes et incultes. La commune possédait alors quatre moulins (trois à vent : de Kervéréguen, de Kergorvin, de Poul-al) et un moulin à eau (Grand-Moulin) et les auteurs précisent : « On parle le breton »[69].
- Loctudy : l'église Saint-Tudy en 1840 (dessin de Léon Gaucherel).
- Loctudy : intérieur de l'église Saint-Tudy en 1833 (dessin d'Auguste Mayer).
Une importante activité maraîchère, basée essentiellement sur la monoculture de la pomme de terre, commença vers 1830, apportant pendant plus d'un siècle une relative aisance aux paysans locaux.
Vie portuaire et maritime
Au XVIIIe siècle, Loctudy était une commune exclusivement rurale. Édouard Le Normant des Varannes[70] développe le port à partir de 1813 ; le chantier naval Louis Derrien s'y installe, construisant goélettes, chasse-marées, sloops, chaloupes. En 1831 Édouard Le Normant des Varannes crée la première féculerie de pommes de terre à Kerazan et développe l'exportation des pommes de terre vers le Royaume-Uni, ce qui permet au port de Loctudy, équipé d'une cale en 1848 (jusque-là c'était un simple port d'échouage) à Poul-ar-Viliec, et dont le trafic n'atteignait pas encore 1 00 tonneaux en 1860, d'atteindre en 1875 un trafic de 7 000 tonneaux et de devenir le second port de commerce du Finistère, derrière Brest et devant Morlaix, au début du XXe siècle[71]. En 1871, le port est fréquenté par 106 navires de commerce, provenant principalement du Pays de Galles, chargeant aussi des poteaux de mines.
« De gros navires accostent régulièrement aux quais loctudistes. Des cartes postales évoquent les encombrements invraisemblables sur le port des immenses files d'attente de charrettes remplies de sacs. Les clichés les plus émouvants représentent les femmes qui ploient sous les charges en transportant la marchandise vers le bateau[72]. »
« Victimes d'un autre âge où l'esclavage aurait été en vigueur. Et pourtant ces tâches impossibles, inhumaines, étaient recherchées. Avant chaque embarquement, l'appel des femmes choisies avait lieu, sélection qui reposait sur des critères de robustesse ou de relations ; et des infortunées, qui se percevaient comme telles, restaient sur le carreau. Aux femmes était également dévolue la couture des sacs, après leur ouverture par les acheteurs soucieux de contrôler la marchandise[73]. »
Auguste Dupouy a écrit en 1944 que Loctudy « était plus un port de paysans que de marins », du moins l'était-il avant l'ère du doryphore et du protectionnisme [décennie 1930], surtout en septembre et octobre, quand chaque jour une longue file de charrettes se serrait entre le bourg et le port, sur un bon kilomètre, chargées des excellentes pommes de terre du pays Bigouden, et que de vaillants débardeuses emportaient sur leur dos les sacs de cinquante kilos pour les vider dans la cale du cargo britannique à quai. Aujourd'hui la plage, aux beaux mois, semble l'emporter sur le port »[74].
Le sauvetage le du dundee Jacques, parti de Loctudy avec un chargement de pommes de terre à destination du port gallois de Neath, désemparé par la tempête et ayant perdu sa voilure, par le Foubert de Bizy, le canot de sauvetage de Lesconil, est un exemple de ce trafic[75]. En retour, Loctudy recevait de la houille, venant notamment de Newport, ce qu'illustre par exemple l'accident survenu le par le Louis au large de Brest[76]. En 1912, les vapeurs Cardiff-City et Rosabella font à plusieurs reprises le trajet de Loctudy à Cardiff en 1912, chargé de pommes de terre[77], le vapeur Greenisland en faisant de même à destination de Swansea[78], et ce ne sont là que quelques exemples de ce trafic. George Auriol a décrit dans un article publié le dans le journal La Lanterne l'atmosphère du port de Loctudy, fréquenté alors par de nombreux marins anglais[79].
Pendant l'été 1896, des troubles éclatent au port de Pont-l'Abbé ainsi qu'à la cale de Loctudy en raison du mécontentement des paysans producteurs de pommes de terre en raison de l'effondrement du prix de vente de ce tubercule, les marchands anglais les achetant à moins de 3 francs le sac de 50 kg, alors que le prix habituel était de 5 francs[80].
Le phare de Langoz est mis en service en 1863, sécurisant l'accès au port[81]. Le quai existant est prolongé en 1873 d'une bonne quarantaine de mètres[82] et à la fin du XIXe siècle est construit un quai de 120 mètres de long, qui permet l'accostage des caboteurs. Un autre quai, long de 160 mètres, est construit entre 1932 et 1934 pour former avec le précédent un éperon accostable sur ses deux côtés[71], les moellons provenant à chaque fois de carrières situées près de la chapelle du Croaziou[6].
Le , la Marie-Louise, une chaloupe de pêche, coule entre Loctudy et Lesconil : trois des quatre marins à bord périssent noyés[83]. Le , la Marie, un bateau de pêche, sombre au large de Loctudy ; 5 de ses 8 hommes d'équipage sont sauvés[84]. En 1878, le Saint-Alour chavire à 500 m du port de Loctudy ; son équipage est sauvé par Pierre Lebris, le batelier de l'Île-Tudy[85]. Le , une goélette de Boulogne, la Léa Fernand, s'échoue sur des rochers de la côte de Loctudy ; l'équipage de 9 hommes est sauvé par un bateau de pêche, la Marie Corentine, de Lesconil, mais le bateau est totalement détruit[86]. Le , le vapeur Louvre, de la « Compagnie parisienne », est jeté à la côte face au sémaphore de Loctudy : trois des vingt hommes de l'équipage, principalement nantais, seulement sont sauvés, le naufrage faisant donc 17 morts[87].
La tempête de 1865 et l'importance de l'activité goémonière
Le , les marais poldérisés en 1850 de Brémoguer, de Penlaouic, de Loc’h Sall, furent recouverts d’eau, de sable et de gravier en raison de la tempête qui provoqua une submersion marine. Les cultures de la ferme de Ster Kerdour furent submergées et les étables détruites.
Le , un arrêté municipal du maire Corentin Monfort interdit « le sauvetage [la récolte] du goémon la nuit, les dimanches et jours fériés »[88]. Lors de la tempête du , les tas de goémon entreposés sur les dunes furent emportés par les vagues, au grand désespoir des familles qui perdaient ainsi le fruit de leur labeur. La récolte du goémon, surnommé « la moisson de l'hiver », était alors une activité très importante, procurant une ressource indispensable à la population locale, servant notamment d'engrais. Pour cette raison, les municipalités s'opposèrent longtemps à l'incinération du goémon par des industriels[89].
Un orage meurtrier survint le , provoquant la mort d'une enfant d'un an, Jeanne Brunet, fille du sculpteur Eugène Brunet, qui habitait au manoir de Kerenez, face à l'Île Garo. Eugène Brunet sculpté un gisant dans le marbre, toujours visible dans l'ancien cimetière de Loctudy. Le manoir de Kerenez est surnommé depuis en breton Maner ar Gurun (« Manoir du Tonnerre »)[90].
Les municipalités Toulemont et les querelles liées aux écoles et à la religion
Loctudy était alors considérée comme une des plus belles paroisses selon la revue « Feiz ha Breiz », ce qui est notamment illustré par le succès de la mission de 1865[89].
Vers 1874, le maire Aimé Briant de Laubrière s'opposa à la construction d'une école publique de filles (une école publique de garçons existait déjà, créée en 1837, mais elle était insalubre), arguant de l'existence d'une école privée tenu par les Sœurs, ouverte en 1869. En 1877, le maire suivant, Louis Toulemont, un notable conservateur, est révoqué pour avoir protesté contre la mutation du directeur de l'école, également secrétaire de mairie et organiste à l'église, mais, soutenu par la majeure partie de la population, il est élu maire en 1878. En 1879, la commune de Loctudy obtient une subvention de 8 000 francs du département du Finistère pour la construction d'une nouvelle maison d'école de garçons, dont le coût total s'élève à plus de 22 000 francs, celle existant étant tout à fait insuffisante[91]. En 1902, Louis Toulemont proteste contre la suspension du traitement[92] du curé, car celui-ci continuait à prêcher en breton. En 1905, il faut forcer la porte de l'église pour pouvoir procéder à l'inventaire des biens de l'église. En 1908, le préfet doit obliger la municipalité à construire une nouvelle école publique de filles, le conseil municipal arguant de difficultés financières et de l'existence d'une école privée de filles, l'école du Bon Ange, tenue par les Sœurs de Kermaria et de l'école mixte Saint-Quido, construite en 1898[93].
En 1880, le classement du chemin de grande communication no 2 (actuelle RD 2), avec son nouveau tracé, est accepté par le Conseil général du Finistère[94].
Au début du XXe siècle, l'Inspection Académique insista pour changer le nom du hameau de Saint-Guido en raison de la présence d'une école laïque ; le nom de Tréguido a toutefois été conservé pour dénommer les environs de la chapelle Saint-Quido, dénommé aussi chapelle Saint-Guido[72].
L'épidémie de choléra survenue dans toute la région fit quatre morts à Loctudy entre le et le [95].
La baleine de Karafédé
Dans la nuit du , une énorme baleine vint s'échouer sur la plage de Karafédé près de Loctudy. Le cétacé, une baleine bleue, mesurait un peu plus de 20 m de long et son agonie dura plus de cinq heures, l'animal poussant des mugissements épouvantables et frappant puissamment le sable de la grève. Le Muséum national d'histoire naturelle fit part de son intérêt, envoya un assistant sur place pour diriger les opérations de dépeçage de l'animal afin de pouvoir ramener à Paris sa tête, pesant plus de 1 500 kilogrammes, et ses fanons. Pour séparer la tête du tronc, on découpa le tronc par tranches de 2 ou trois vertèbres après qu'un mareyeur du Guilvinec eut prélevé le lard et les viscères. Il fallut, après maintes tentatives et ruptures d'attelages, cinq chevaux pour traîner la tête de la baleine et la mettre en caisse, puis huit chevaux pour tirer cette caisse que l'on fit flotter sur la rivière de Pont-l'Abbé grâce à huit barriques disposées pour soutenir la précieuse cargaison (car il était inenvisageable de la transporter par voie terrestre en raison des mauvais chemins existant alors entre Loctudy et Pont-l'Abbé) jusqu'à la cale de ce port, ce qui prit toute une nuit ; on parvint à la charger sur un camion et cette caisse, accompagnée d'autres caisses contenant le reste du squelette et des prélèvements des viscères, parvint au Muséum le [96].
Le XXe siècle
Naufrages et sauvetages
Le , le bateau de pêche Léontine sombre à trois milles au large du sémaphore de Loctudy (l'équipage est sauvé)[97] et le même mois, le canot de pêche Marguerite, de Loctudy, chavire en baie de Bénodet sous la violence du vent alors qu'il revenait de la pêche à la crevette. Les trois hommes à bord sont sauvés par un autre bateau, le Saint-Antoine[98].
Le , le canot de pêche Carmen, de Loctudy, est jeté par la tempête sur la grève de Penmorvan en Bénodet ; le patron, Caoudal, seul à bord, est noyé[99].
Le , le bateau de pêche Marguerite, de Loctudy, chavire à la suite d'un coup de vent entre Bénodet et l'Île-Tudy ; les trois marins naufragés, exténués de froid, furent recueillis par un bateau de pêche de l'Île-Tudy, commandé par Jean-Yves Guinvarch, et ramenés à Loctudy[100].
Le , la chaloupe Jeanne Augustine, de Loctudy, s'échoue sur la roche Vérez à l'entrée de Bénodet. L'Augustin Carré, bateau de sauvetage de l'Île-Tudy, vient la secourir en dépit du gros temps, mais ne trouve que quelques épaves, la chaloupe venant de disparaître. Son équipage s'était sauvé au moyen d'une petite embarcation[101].
Le , Jean Péron, pêcheur originaire de Loctudy, mais seul à bord du Scrogneu, du Guilvinec, tombé à l'eau, à un mille au sud de la tourelle Men Du qui borde la sortie du chenal de Bénodet, est repêché par Armel Mariel et Yves Jaouen, deux pêcheurs de Lesconil, à bord du bateau de pêche Le nom est changé[102]. En novembre 1925, des tonneaux de rhum, provenant d'un naufrage non identifié, s'échouent en plusieurs points du littoral cornouaillais, notamment à Loctudy[103].
Le trois-mâts goélette Le Dustu, de Pleubian, ayant 6 hommes d'équipage (tous de Tréguier ; ils furent sains et saufs), coula au large de Loctudy le [104]. Son épave a été retrouvée par des plongeurs du Grahmbs (Groupe de recherches archéologiques et historiques maritimes en Bretagne Sud) en juillet 2022[105].
Le , un canot de pêche coule face à la plage de Bénodet, à environ 3 milles de la côte : le pêcheur à bord, de Loctudy, est sauvé par deux marins de Sainte-Marine[106].
La Belle Époque et l'essor du tourisme
- Sardinières à Loctudy. Séchage du poisson (dessin de 1903).
- Les ramasseurs de goémon à la palue du Cosquer en Loctudy (photographie d'André Dauchez, début XXe siècle).
- Les brûleurs de goémon à la palue du Cosquer en Loctudy (photographie d'André Dauchez, début XXe siècle).
- Les lavandières (probablement à Loctudy, photographie d'André Dauchez, début XXe siècle).
La région de Loctudy exportait au début du XXe siècle des pommes de terre : « le sol sableux étant très favorable à cette production et le goëmon à très bon marché (...). La récolte (...) se fait en juillet »[107]. Par exemple, le journal Ouest-Éclair du indique que le « Mr Moysan, négociant à Pont-l'Abbé, vient faire à la cale de Loctudy le premier chargement de pommes de terre de l'année. Les prix varient entre 7 et 8 francs les 50 kilos. Les gelées du mois de mai ayant occasionné de grands dégâts dans la commune de Loctudy, celle-ci, réputée pour ses primeurs, s'est vue obligée de retarder de près d'un mois ses expéditions. C'est principalement les paysans de Treffiagat qui ont fourni les premières pommes de terre du canton pour l'exportation »[108].
Le pardon de la chapelle du Croaziou, dénommé par l'auteur chapelle de Keruno, est ainsi décrit en 1904 par Henri Reverdy : « Tout Loctudy aujourd'hui est en l'air (...). La grande route, l'unique rue, est sillonnée par des groupes de promeneurs qui viennent à la fête, des paroisses voisines : les femmes de Pont-l'Abbé, au bonnet de velours pailleté, aux plastrons éclatants ornés d'étranges arabesques jaunes, aux jupes superposées bordées d'un liseré orange, coudoient les élégantes de Bénodet aux coiffes blanches sur transparent rose ou bleu, aux grandes collerettes plissées, aux jupes sombres uniquement parées de bandes de velours noir. Les hommes ont de petites vestes courtes ouvertes sur des gilets brodés, de lourds chapeaux laissant pendre vers l'arrière des rubans de velours ; quelques-uns, venus de l'intérieur des terres, ont encore des vestes bleues à grands boutons. (...) Elle est bien pauvre cette chapelle, avec ses grands murs blanchis à la chaux et ses dalles de pierre. Il y a foule cependant. (...) »[109].
Les dernières décennies du XIXe siècle et le début du XXe siècle virent de début de l'essor du tourisme dans la région avec la construction de nombreuses villas, certaines de véritables châteaux, habitées par des notables, parfois des aristocrates, souvent fortunés, comme Marie de Kerstrat (qui fit construire vers 1890 un ensemble de trois villas au Suler pour accueillir des touristes, ce qui est considéré comme le premier « village de vacances » de Basse-Bretagne[110]), Marie-Thérèse de Cabarrus[Note 9] [épouse de Claude Saint-Armand Martignon[Note 10]] (qui fait construire en 1881 le château de Langoz), les familles Le Normant des Varannes, Briant de Laubrière, etc. auxquelles il faut ajouter la famille Penfentenyo, loctudiste depuis longtemps.
Loctudy est alors une station balnéaire « plutôt aristocratique »[111]; la plage de Langoz notamment est fréquentée dès la fin du XIXe siècle. De nombreux peintres (par exemple Maurice Denis, Maxime Maufra, Tito Salas, ...) séjournent aussi à Loctudy[112]. Depuis 1884, la Société des régates de l'Île-Tudy-Loctudy, animée entre autres par Maurice Briant de Laubrière[113] et le comte Arthur de Coëtlogon, propriétaire du manoir de La Forest en Loctudy, organisa des régates pour les estivants, ce qui a continué pendant l'Entre-deux-guerres[114]. Une importante vie mondaine existe alors chez les notables de Loctudy, comme l'illustre par exemple le journal Le Figaro du qui décrit une réception chez le comte et la comtesse Le Nepvou de Carfort dans leur manoir de la Forest[115].
La Première Guerre mondiale
Le monument aux morts de Loctudy, édifié en 1920 par l'architecte Charles Chaussepied et le sculpteur Émile Bickel, porte les noms de 109 soldats morts pour la France pendant la Première Guerre mondiale ; parmi eux, deux au moins (André Le Pape, Yves Riou) sont morts en Belgique, huit marins au moins (Sébastien Cossec, Grégoire Goascoz, Auguste Le Guirriec, Noël Le Pape[116], Jean Le Pempe, Jean Le Roux, Isidore Monot, Yves Paul) sont morts en mer, un marin est décédé à Ferryville (Tunisie), un autre marin (Corentin Le Tareau) dans l'île de Lemnos (Grèce), un autre marin (Pierre Cariou) a été tué à Bitola, alors dénommée Monastir, en Macédoine ; deux soldats au moins (Jean Thomas, Pierre Le Cloarec) sont morts alors qu'ils étaient prisonniers en Allemagne. La plupart des autres sont des soldats décédés sur le sol français ; parmi eux Corentin Cochou[117] a été décoré de la Médaille militaire et de la Croix de guerre avec étoile de vermeil[118].
Grégoire-Vincent Goasgoz, marin à bord de l' Inkerman, un chalutier armé de la classe Navarin, venant d'être construit par les Canadiens à Fort William, fait partie des victimes de la disparition de l' Inkerman et du Cerisoles lors de leur traversée du Lac Supérieur alors qu'ils s'apprêtaient à rejoindre la France le .
La conserverie Le Gall
Au début du XXe siècle, la conserverie de sardines Vallière, crée en 1901 par un exportateur de pommes de terre, Jean-Marie Vallière de Fillières, et devenue conserverie Veuve Vallière-Desfilière, employait près de 60 ouvrières. Une première grève dure éclate en 1906. Le , le journal L'Aurore écrit que « les friteuses de l'usine Vallière se sont mises en grève, réclamant 20 centimes de l'heure à partir de l'instant où elles arrivent à l'usine, qu'il y ait ou non du poisson à mettre en boîtes »[119]. Cette usine doit cesser provisoirement son activité en 1916 en raison de problèmes d'approvisionnement. Elle est rachetée par un armateur et mareyeur d'origine douarneniste, Alexis Le Gall[120], et reprend son activité en 1919. L'usine est prospère pendant la décennie 1920, l'usine est agrandie, dotée d'un étage supplémentaire, d'un séchoir, de sertisseuses et d'un autoclave[121].
« Une cloche avertit de l'entrée des bateaux au port. Les ouvrières signalent leur arrivée à la contre-maîtresse, car il n'y a pas de pointage : une confiance absolue règne au sein de l'entreprise. La plupart des ouvrières sont adroites, honnêtes et généreuses et doivent suivre un règlement intérieur assez strict, qui leur interdit par exemple de parler pendant les heures de travail, établies de manière suivante : 8h-12h et 14h-19h. Parfois le travail se poursuit jusqu'à minuit, voire une heure du matin : Mme Le Gall prépare alors du café pour les ouvrières et chante avec elles des chansons populaires ou mieux des chants bretons. (...) La production des conserves est importante d'avril à septembre. Durant la saison morte, l'usine ferme. (...) Le poisson arrive à l'usine, livré dans des paniers en osier. Il faut le peser, le laver et le saumurer. Les femmes disposent les sardines sur des tables de séchage en forme de civière, qui sont exposées au soleil à la belle saison pour accélérer le séchage. Ensuite, les ouvrières étêtent les sardines sur de grandes tables et les placent dans des grilles métalliques où les rangées sont inclinées à 45° pour la cuisson. Celle-ci a lieu dans de grandes bassines, dont le fond est garni de gros tuyaux en cuivre dans lesquels circule la vapeur. (...) Viennent alors l'emboîtage, le remplissage d'huile ou de sauces à la composition jalousement gardées et le sertissage. Les boîtes remplies et serties passent alors à l'autoclave pour la stérilisation et dans un « bain de sciure » pour l'essuyage. Il ne reste plus qu'à les disposer dans des caisses en bois pour l'expédition[121]. »
Mais dès la décennie 1930, l'usine a du mal à faire face à la concurrence étrangère et Alexis Le Gall ferme l'usine en 1955[122]. Ses locaux et machines restent entretenus ; un projet de musée existe[123]. L'ensemble est inscrit puis classé au titre de monument historique, respectivement le , puis le [124]. Le musée Ancienne conserverie Alexis Le Gall ouvre ses portes le .
L'Entre-deux-guerres
En 1924, un industriel, Roussel, crée à Kéroulizic [Kervilzic], une usine de fabrication d'iode[125]. Une autre usine « Roussel et Thévenin » existait antérieurement à Larvor ; l'un de ses copropriétaires, Louis Thévenin, fut victime d'un accident, l'explosion d'une essoreuse, en juillet 1914[126]. La récolte du goémon est alors une activité importante comme l'illustre cette description datant de 1936 :
« Il faut voir, en décembre, janvier, février, sur les grèves de (...) Loctudy, ces bandes de gamins en sabots pataugeant dans les flaques, les mains rouges, le visage tuméfié à force d'être battu par le vent froid, qui ramassent les grands laminaires, les stipes courts à grosse racine, particulièrement riches en iode. Parfois ils s'en vont les chercher jusque dans la mer, avançant avec peine dans l'eau glacée où ils plongent jusqu'à la taille. Les femmes entassent sur des civières pour les transporter aux lieux de séchage, les grandes brassées lourdes d'eau que les enfants ont rassemblées[127]. »
À la suite d'une fondation créée par Joseph-Georges Astor (fils de Joseph Astor) avant son décès survenu en 1928[128], une école de broderie (un atelier de tapis ouvrit aussi, mais ce fut un échec) ouvre en 1931 dans le domaine de Kerazan, dépendant de l'Institut de France, afin de procurer un gagne-pain aux jeunes filles du pays[129].
L'arrivée du doryphore à partir de 1931 provoqua la fin des exportations de pommes de terre ; les agriculteurs (150 exploitations agricoles environ existaient alors) durent se reconvertir vers la culture des primeurs, des céréales et la pratique de l'élevage[130].
Le , les dockers de Loctudy refusèrent de décharger la cargaison de bois d'un vapeur allemand, le Clare-Gammerto, de Kiel, tant que celui-ci arborait le pavillon hitlérien à croix gammée[131].
En 1934, Loctudy possède 4 chantiers navals qui construisent cette année-là 25 bateaux de pêche ; les chantiers navals ne sont plus que 3 en 1936 (15 bateaux construits) et en 1945 (17 bateaux construits)[71]. Le nouveau quai nord est inauguré en 1939.
En 1935, la construction de la digue de Langoz permit la construction de la route littorale et facilita l'accès à la plage de Langoz, alors très fréquentée par les estivants, mais aussi par les goémoniers. Le , le maire Charles Jehan de Penfentenyo prit un arrêté municipal décidant que « les baigneurs des deux sexes doivent être revêtus d’un costume de bains voilant la partie supérieure des jambes, des bassins et du torse » afin de protéger la moralité publique[132].
En 1937, le nombre des estivants à Loctudy, séjournant tant à l'hôtel que chez l'habitant, est estimé à 5 à 6 000 personnes[133]. Le « Cercle nautique de Loctudy » est créé en 1937.
L'école privée Saint-Tudy, qui servit de colonie de vacances pendant l'été, fut inaugurée le .
Des réfugiés républicains espagnols furent hébergés au centre de vacances du Dourdy à partir d'août 1937[134].
- Loctudy : le vieux four à pain et l'abreuvoir de Kermenhir (carte postale A. Danlan, vers 1920).
- Jeunes et vieilles de Lotudy vers 1930 (carte postale Villard).
- Loctudy : la pointe et le château de Langoz vers 1925 (carte postale Villard).
- La plage de Kervilzic (Lodonnec) vers 1939 (carte postale).
La collecte des ordures ménagères est inaugurée en juillet 1939 « au moyen d'un tombereau qui passera en été trois fois par semaine (...) et une fois en hiver »[132].
La Seconde Guerre mondiale à Loctudy
« Ici repose Noël L'Helgouarc'h Fusillé par les Boches à Saint-Evarzec le 28 juin 1941, à l'âge de 23 ans ».
Pendant la drôle de guerre, près de deux mille réfugiés, du Nord de la France pour la plupart, sont logés à Loctudy. Le , les Loctudistes virent le premier détachement allemand pénétrer dans la commune, réquisitionner plusieurs hôtels et installer sa kommandantur au château de Langoz. Étant donné l'étendue littorale du territoire communal, les conditions de circulation furent limitées et un Ausweis indispensable pour qui voulait en sortir, la pêche fut limitée à certains secteurs et rendue encore plus difficile du fait du manque de carburant.
Le , le député de la circonscription de Loctudy, Albert Le Bail, refuse d'accorder les pleins pouvoirs au maréchal Pétain[135].
Le monument aux morts de Loctudy porte les noms de 46 personnes mortes pour la France pendant la Seconde Guerre mondiale[118]. Au cours de la campagne de France, quatorze Loctudistes trouvèrent la mort, un (Pierre Biger) décédant au Luxembourg. Cent neuf combattants de l'armée de terre furent prisonniers en Allemagne et plusieurs y trouvèrent la mort, par exemple Guillaume Friant, Corentin Gueguen, Joseph Le Lay. La Marine nationale étant maintenue malgré les clauses drastiques de l'armistice du 24 juin 1940, les marins furent généralement démobilisés, mais plusieurs marins loctudistes moururent toutefois pendant ce conflit tels Pierre Cariou[136], Louis Chever[137], Emmanuel Daoulas, Hervé Le Dizet, Georges Le Faou[138], François Le Floc'h, Sébastien Le Taro[139], Henri Pochic[140], Laurent Quiniou[141], Pierre Quéméré[142]. Charles Lecerf est décédé le en Suisse. Trois Loctudistes gagnèrent les rangs de la France libre. Six Loctudistes maintenus en service subirent, le , l'attaque anglaise de Mers-El-Kébir, jetant la population locale dans l'incompréhension, le Royaume-Uni étant considéré par beaucoup, malgré l'armistice du 22 juin 1940, l'allié de la France.
Noël Arhan[Note 11], à peine sorti de l'adolescence, et sa mère Estelle Arhan[Note 12], firent partie du réseau de résistance Buckmaster, puis de la Confrérie Notre-Dame. Noël Arhan organisa le recueil de renseignements stratégiques transmis à Londres et œuvra dans le sauvetage d'aviateurs américains. Pourchassé par la Gestapo, il dut se cacher et mourut à la suite d'une septicémie à l'hôpital Necker le , n'ayant pas encore 20 ans[143]. En leur hommage, un square est inauguré le dimanche 8 mai 2022.
Deux résistants originaires de Loctudy portent le même nom, Corentin Cariou : l'un, Corentin Cariou, né le à Loctudy, militant syndical CGTU et conseiller municipal communiste du 19e arrondissement de Paris pendant l'Entre-deux-guerres, est arrêté en 1940, transféré au camp de Châteaubriant, puis en février 1942 au camp de Royallieu à Compiègne et fusillé le ; son homonyme, Corentin Marie Cariou, né à Loctudy le , est arrêté comme résistant, il est déporté de Compiègne-Royallieu le . Il arrive à Buchenwald le 16. Il meurt peu après, le , à 21 ans, au camp de concentration de Dora[144]. Une résistante est aussi morte en déportation : Louise Coupa[145], déportée à Ravensbrück, puis à Sachsenhausen, décédée le à Bergen-Belsen[146] ; un autre résistant, Noël L'Helgouarch, âgé de 23 ans, a été fusillé le à Saint-Evarzec (Finistère).
Un lycée fonctionna provisoirement pendant la Seconde Guerre mondiale à Ker-Kerrek, afin de scolariser les nombreux adolescents réfugiés à Loctudy.
Le phare de Langoz, occupé par les Allemands à partir du fut décapité par la Kriegsmarine le ; il fut restauré après la guerre[81].
L'après Seconde Guerre mondiale
L'électrification de la commune, commencée en 1923, s'achève en 1950 dans le quartier de Larvor et la construction du réseau d'eau potable quelques années plus tard.
Entre 1945 et 1960, après la destruction de Brest, l'École nationale des mousses et maistranciers s'est installée dans le domaine du Dourdy sur les bords de la rivière de Pont-l'Abbé. Quelque 8 000 jeunes y ont été formés aux métiers du pont.
Jean Le Reun, maréchal des logis-chef, est mort pour la France le à Saïgon pendant la Guerre d'Indochine[147].
En 1953, Suzanne Masson fait construire sur la corniche de Penhador en Loctudy un village d'enfants de l'association Fondation Mouvement pour les Villages d'Enfants[148].
Loctudy a connu entre 1950 et 1983 une profonde mutation faite du déclin de l’agriculture (60 exploitations agricoles seulement subsistent en 1975) et du petit commerce. Le port de pêche est né seulement après la Seconde Guerre mondiale. Ce sont les paysans-marins de Larvor qui se sont lancés les premiers à l'assaut des mers. Les pêcheurs locaux vendirent d'abord leur pêche à Guilvinec et à Concarneau, la criée de Loctudy étant inaugurée seulement en 1965[72]. En raison de l’expansion de la pêche (grâce à l'utilisation de bateaux plus performants, les malamocks, Loctudy devint pendant les décennies 1950 à 1970 le cinquième port de pêche de France) et du tourisme (vers 1970, Loctudy, dont la population permanente est alors de 3 500 habitants, s'élève à environ 20 000 personnes pendant la saison estivale[149]. Le premier hangar à poissons est construit en 1955 et la criée en 1965[71].
Le transfert à Brest en 1960 des Écoles des mousses et de maistrance qui étaient depuis 1945 implantées au Dourdy, fut vécu douloureusement à Loctudy.
La première discothèque bigoudène, « Le Trou », ouvre à Loctudy le [150].
Commune traditionnellement paysanne, Loctudy a connu une urbanisation importante à partir de la décennie 1960, aux alentours du bourg, mais aussi par mitage généralisé de l'espace agricole, et surtout par la prolifération des constructions le long du front de mer, où les maisons se succèdent désormais presque sans interruption depuis le bourg jusqu'à la palue du Cosquer, la bétonnisation du littoral y étant presque totale[14].
Le XXIe siècle
Le naufrage du Bugaled Breizh
Le Bugaled Breizh (« Enfants de Bretagne ») est un chalutier de Loctudy qui a coulé subitement le au large du Cap Lizard, provoquant la mort de ses cinq marins.
Le déclin du port de pêche
Au début des années 2000, on comptait encore une quarantaine de bateaux de pêche en exploitation à Loctudy. La société Hent ar Bugale a été créée en 2010 par des mareyeurs locaux dans le but d'assurer la pérennité du port de pêche. Mais en 2020, il ne subsistait plus que 8 bateaux vieillissants (dont 6 hauturiers) qui embarquaient 35 navigants. L'effondrement des prix lié à la crise sanitaire de la Covid-19 et le Brexit ont aggravé les difficultés[151].
En 2018, la criée de Loctudy a commercialisé 2 877 tonnes de poissons pour une valeur de 11 805 000 euros[152]. En 2019, 2 599 tonnes ont été débarquées[153] et seulement 2 004 tonnes en 2020[154].
En 2023, la crainte de la fermeture de la criée, en raison de la diminution des apports de poissons dû à un plan de sortie de pêche, mobilise les professionnels : 300 emplois locaux sont directement concernés[155].
Politique et administration
Tendances politiques et résultats
Liste des maires
Jumelages
- Fishguard (Pays de Galles)
- Ribadeo (Espagne)
Population et société
Démographie
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[171]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[172].
En 2020, la commune comptait 3 980 habitants[Note 14], en diminution de 0,7 % par rapport à 2014 (Finistère : +1,25 %, France hors Mayotte : +1,9 %).
Enseignement
L'enseignement de premier degré à Loctudy est dispensé dans trois écoles élémentaires : l'école publique Jules Ferry, l'école publique de Larvor, et l'école catholique Saint-Tudy (dans l'ordre d'importance)[175].
Klaxon Rouge, une école pour les métiers du spectacle et de l'animation touristique et gérée par la Chambre de commerce et d'industrie de Quimper Cornouaille, délivre des titres certifiés de niveaux III et IV[176].
Sports
Le club nautique organise annuellement des régates de niveau national voire mondial dans des catégories dériveur.
Économie
Pêche
Loctudy est un port de pêche artisanale qui a pour produit phare la langoustine, baptisée « La demoiselle de Loctudy ».
Il était le port d'attache du Bugaled Breizh, chalutier qui a coulé en mer dans des circonstances controversées en janvier 2004.
De 2006 à 2012, la valeur des ventes sous criée passe de 31,2 à 10 millions €, soit une baisse de 67,9 %[177]. En 2012, Loctudy se situe en valeur à la 21e place des ports français. La production de l'année représente 2 992 t (- 4 % par rapport à 2011) pour une valeur de 10 millions € (- 13 %) et un prix moyen au kilo de 3,35 € (-10 %)[178].
En 2012, les principales espèces vendues en criée sont :
- l'églefin (541 t, pour une valeur de 0,6 million €, à un cours moyen de 1,16 €) ;
- le cabillaud (527 t, pour une valeur de 1,5 million €, à un cours moyen de 2,89 €) ;
- la lotte (413 t, pour une valeur de 2 millions €, à un cours moyen de 4,92 €) ;
- la langoustine sud (230 t, pour une valeur de 2,1 millions €, à un cours moyen de 9,32 €) ;
- la raie (205 t, pour une valeur de 0,4 million €, à un cours moyen de 1,99 €)[179].
- Canots et chalutiers hauturiers.
- La cale raide du port de pêche.
- La tourelle des Perdrix, emblème de Loctudy et de l'île-Tudy.
- Le feu de Langoz.
Plaisance
Le port de plaisance existe depuis 1991 et a été agrandi en 1998. Sa capacité d'accueil est de 585 places sur pontons et 76 sur bouées.
C'est, après celui d'Audierne, le port de plaisance le plus à l'ouest de la côte sud de la Bretagne. Pour passer sur la côte ouest du Finistère, le navigateur doit passer la pointe de Penmarc'h puis le Raz de Sein et la Pointe du Raz ; en les passant on peut atteindre Camaret-sur-Mer ou Douarnenez. En longeant la côte vers l'est on atteint Bénodet et Concarneau (Konkerne) ; en partant au sud on approche les îles de l'archipel des Glénan.
Un petit port (cale et bouées) existe aussi à Larvor, animé par l'Association des plaisanciers et utilisateurs du port de Larvor[180].
Tourisme
Le tourisme représente une forte activité économique et Loctudy affirme son statut de station balnéaire.
Culture locale et patrimoine
Lieux et monuments
L'église Saint-Tudy
« Saint-Tudy est l'une des rares églises romanes à déambulatoire et chapelles rayonnantes qui subsiste en Bretagne, et c'est de loin celle qui nous est parvenue dans le meilleur état de conservation. A l'exception de la façade occidentale, reconstruite au XVIIIe siècle, elle n'a pas subi de modifications majeures (...). »[181]
Cette église romane du XIe siècle à trois nefs sans transept offre une élévation à deux étages, arcades et fenêtres hautes. Les chapiteaux et les bases des colonnes présentent des décors sculptés variés. Le chœur, le déambulatoire et les chapelles sont voûtés en pierre, tandis que les nefs ont des charpentes de bois soutenues par des arcs-diaphragmes en pierre[182].
- La nef.
- La nef.
- Les chapiteaux.
- Vue du chevet.
L'enclos paroissial
Même s'il ne ressemble en rien aux magnifiques enclos paroissiaux que l'on rencontre dans le nord du Finistère notamment, il n'est pas erroné d'employer ce vocable s'agissant de Loctudy. En effet, nombre des éléments nécessaires pour qualifier un lieu d'enclos sont présents sur le placître :
- l'église ;
- le mur d'enceinte ;
- la porte triomphale - quoique fort modeste - avec de part et d'autre un échalier, à l'ouest ;
- l'ossuaire, au sud-ouest de l'enclos - bien que désaffecté ;
- le calvaire, une simple croix de mission en réalité, déplacée dans le nouveau cimetière[45] au cours des années 1970 ;
- le cimetière autour de l'église, réaménagé à la suite du projet voté par la municipalité le 6 juin 1997[183] ;
- on peut aussi évoquer la chapelle de Porz Bihan, dans le placître, mais rien n'indique qu'elle soit une chapelle reliquaire comme on peut en rencontrer dans les enclos plus majestueux.
Le projet de réaménagement du cimetière prévoit que simplement trois îlots de tombes demeurent dans le cimetière :
- les tombes des ecclésiastiques de Loctudy qui y sont décédés, au sud de l'église (à l'exception de la tombe d'un prêtre du XIXe siècle originaire du Massif Central, honoré par les paroissiens d'une tombe en pierre de Volvic sise derrière le monument aux morts, difficilement déplaçable par sa facture, et de celle d'un prêtre du XVe siècle, tombe située quasi parfaitement dans l'alignement central de l'église, en son chevet ; le choix de cet emplacement étant certainement symbolique et honorifique). Une imposante dalle de schiste placée sur le mur d'enceinte sud dresse la liste des vicaires, prêtres et curés de Loctudy depuis 1669 ;
- au chevet de l'église, les tombes de personnalités marquantes de l'histoire de Loctudy (certains maires, Gustave Moussion, à l'origine du château du Dourdy, Maurice de Laubrière, yachtman de la Belle Époque...). À proximité de l'ossuaire est visible la tombe mausolée de la famille Astor, dernière famille propriétaire du manoir de Kérazan, dont hérita l'institut de France en 1928 ;
- au nord-ouest de l'église, près le monument aux morts, les tombes des victimes de guerres. La Première Guerre mondiale faisant 102 victimes (sur 2 900 habitants avant 1914) sur Loctudy, la municipalité dirigée par Marcel Derrien décide par la délibération du 18 mai 1919, de la construction d'un monument honorant ses soldats morts pour la France. L'architecte quimpérois Charles Chaussepied fut responsable du projet et confia la construction du monument au sculpteur parisien Emile Bickel, installé au Suler, et ayant lui-même perdu un enfant au cours de ce conflit. À sa demande, il fut inhumé derrière son monument, situé au nord-ouest de l'enclos, à son décès en 1937.
Dans cet enclos, au chevet de l'église romane est dressée une stèle gauloise tronconique à la datation précise difficile (Ier millénaire av. J.-C.), christianisée par les premiers chrétiens aux alentours du Ve siècle.
Cet enclos est classé par arrêté le 21 avril 1938[184].
Les chapelles et fontaines
- La chapelle Notre Dame de Pors Bihan (petit port en breton) à proximité de l'église Saint-Tudy, dans l'enclos paroissial (XIVe siècle, modifiée au XXe siècle)[185].
- La chapelle Saint-Quido, à Tréguido (XVIIe siècle).
- La chapelle Saint-Oual, à Lodonnec (XVIIe siècle).
- La chapelle contemporaine de La Porte Ouverte, à Lodonnec (1965), par l'architecte Jean Heckly, ami de la propriétaire Suzanne Masson.
- La chapelle Notre-Dame-des-Croix (du Croiziou) au lieu-dit Le Croiziou (entrée de Loctudy) (XIVe siècle, puis agrandissement au XVIIe siècle, en 1649).
- Plusieurs fontaines :
- La chapelle de Porz-Bihan (dans l'enclos paroissial).
- La chapelle Saint-Quido et son calvaire (à Larvor).
- Loctudy : la fontaine de dévotion du Suler au début du XXe siècle (carte postale Villard).
- Loctudy : la fontaine Saint-Tudy, vue d'ensemble.
- La fontaine de Coz Castel.
Les manoirs et châteaux
De nombreux manoirs, dont le plus connu est celui de Kerazan.
Autres manoirs et châteaux :
- le château du Dourdy[186] : construit en 1913 par l'architecte alsacien Swartz pour le comte Gustave Moussion[187] ; il servit d'hôpital militaire en 1918, accueillit des réfugiés républicains espagnols à partir de 1937, fut occupé par les Allemands pendant la Seconde Guerre mondiale et servit d'école pour les mousses[188] et les officiers mariniers ente 1945 et 1960 ; il fut transformé en centre de vacances pour tourisme social par la Caisse d'allocations familiales puis en centre de vacances ouvert à tous géré par l'association Cap Bretagne à partir de 2004 ; il a fermé en 2014[189],[190] ;
- le manoir de Coadigou ;
- le château de Kerpaul (appelé château par tradition locale) a été construit en 1894 par Léon Ruaulx de La Tribonnière[Note 15] ; le château fut réquisitionné et pillé pendant la Seconde Guerre mondiale ; la famille Ruaulx de La Tribonnière en est toujours propriétaire[191] ;
- le manoir de Kerenez, propriété du sculpteur Eugène Cyrille Brunet entre 1869 et 1890.
- le manoir de Kervereguen, un des plus anciens édifices civils du Pays Bigouden, construit entre 1242 et 1272. Il est toujours habité par des membres de la famille qui en est à l'origine, d'abord la famille de Kervéréguen, puis en raison du mariage le de Marguerite de Kervéréguen avec Sébastien de Penfentenyo, la famille de Penfentenyo ;
- le manoir de Kergolven (il date du XVIIe siècle) ;
- le château rose, en Langoz, lieu réquisitionné pour faire office de kommandantur de 1940 à 1944 ;
- le manoir de Moor Braz (Grande Mer), en Langoz, propriété de la famille Montgolfier, depuis le mariage de Berthe de Montgolfier (1905-2004), arrière-petite-fille d'Étienne, en 1934 ;
- le château de la Forêt (la Forest), construit vers 1875, est désormais un centre de vacances[192] ; son parc abrite notamment le plus haut Phoenix canariensis de Bretagne[193] ;
- le manoir de Briemen, construit en 1901 par l'architecte Charles Chaussepied pour le yatchman Maurice Briant de Laubrière.
Patrimoine culturel
Dans cette commune habitent encore en 2010 quelques femmes qui portent la coiffe typique du Pays Bigouden. Ce pays, rappelons-le, regroupe trois cantons : Guilvinec, Pont-l'Abbé et Plogastel-Saint-Germain, c'est-à-dire une vingtaine de communes. Ce sont ces femmes que l'on peut voir médiatisées, à tort ou à raison, pour des produits commerciaux divers.
Le musée de la Conserverie Le Gall présente une ancienne conserverie fermée en 1954, dont l'essentiel des locaux et des machines (classées monuments historiques en 2016) a été conservé grâce à l'action de Jean-Philippe Chapalain, époux de la petite fille d'Alexis Le Gall. Le site, désormais propriété de la commune, a bénéficié de crédits en provenance du Loto du patrimoine en 2018[194].
Les vestiges de l'ancien moulin à marée de Pen ar Veur, au Suler (attesté pour la première fois dans un aveu du seigneur de Kerazan datant du ) ont presque totalement disparu, à l'exception de la digue. Un projet de reconstruction existe, soutenu par l'« Association pour la reconstruction du moulin de Pen Ar Veur »[195].
- Loctudy : l'ancien moulin à marée du Suler vers 1930 (carte postale).
- Loctudy : l'ancien moulin à marée du Suler (Pen ar Veur) vers 1930 (carte postale).
- La digue de l'ancien moulin à marée du Suler (le GR 34 y passe désormais).
Personnalités liées à la commune
Un notable qui a marqué l'histoire de la commune
- Alphonse de Penfentenyo (1788-1874) :
L’existence d’Alphonse de Penfentenyo[196] est particulièrement intéressante, car il s’agit de la vie d’un homme né sous l’Ancien Régime (le ) et décédé à l’aube de la Troisième République ().
Son père, lieutenant de vaisseau, ayant émigré en 1791, il vécut à la ferme de Kerhervé jusqu’en 1800, caché et hébergé par la famille Quiniou. Au retour de ses parents, il ne parlait que le breton.
Une myopie extrêmement forte l’empêche d’embrasser la carrière de son père. Il devient commissaire de marine et occupe divers postes à terre comme en mer. Bien qu’affichant des opinions favorables aux Bourbons, il est nommé chevalier de la Légion d’honneur en 1831 durant la Monarchie de Juillet. L’attribution de cette distinction à un partisan de Charles X suscite à Brest un véritable charivari. De plus, en 1832, à l’âge de 44 ans, il est placé en position de retraite et habite avec sa famille le manoir de Kervariguen.
Après avoir été élu conseiller municipal, il est nommé maire le 14 novembre 1843 par le préfet du Finistère ; il a pour premier adjoint, Corentin Monfort, commerçant au bourg qui lui succédera en 1852. À l’époque, la commune, essentiellement agricole, compte 1 600 habitants : aucun d’entre eux n’exerce la profession de marin-pêcheur.
Les grandes lignes de son action à la tête de la municipalité sont retracées dans la lettre, en forme de testament, qu’il a rédigée au moment de sa démission. Il a obtenu le classement de l’église comme monument historique et y a fait exécuter des travaux à hauteur de 7 455 francs pour la conforter. Il a créé la route rejoignant le bourg à Poulavillec en réalisant une chaussée dans l’anse de Pors-Bihan. Il s’honore d’être en 1848, à l’origine de l’édification de la première cale qui selon ses prévisions deviendra un port important. Le but recherché était alors de faciliter l’embarquement des pommes de terre, culture propagée par Edouard Le Normant, et véritable richesse de la contrée. Il rappelle qu’il a ouvert et fait procéder à l’entretien de vingt-cinq kilomètres de chemins vicinaux. etc. Par contre, son projet de démolition de la chapelle de Pors Bihan, initié pour permettre l’élargissement de la route est rejeté par le préfet. Il estime alors en 1846 qu’on regrettera plus tard d’avoir conservé un édifice onéreux et sans grande utilité. À noter que ce point de vue n’a pas été partagé par son petit-fils, le général de Penfentenyo qui mènera une campagne active en 1935 pour le maintien de cette chapelle.
Alphonse de Penfentenyo était estimé de son conseil, car celui-ci a attribué le 8 novembre 1850 une concession perpétuelle à une famille qui habite la commune depuis l’an 1500 et qui a toujours été utile au pays.
La cause de sa démission réside dans son opposition totale au coup d’État du 2 décembre 1851 par Louis Napoléon qui se proclame en un premier temps, président à vie, puis empereur. S’il s’oppose à lui, ce n’est pas par conviction républicaine mais par attachement à la monarchie légitime et institutionnelle des Bourbons. Cependant il entretient d’excellentes relations avec Joseph Astor, notable républicain dont il est témoin de mariage en 1855. En 1852, il se retire dans son manoir, sur le terrain duquel, l'un des bancs, situé près de l’étang, était appelé « la mairie annexe » car il s’y entretenait fréquemment avec ses administrés.
Les autres personnalités liées à la commune
- Joseph Astor (1824-1901) et son fils Joseph-Georges Astor, propriétaires du manoir de Kérazan.
- Eugène Cyrille Brunet (1828 -1921), sculpteur, propriétaire du manoir de Kerenez de 1869 à 1880. À la mort de sa petite fille, suivie trois ans plus tard par celle de son épouse, née Caroline de Pène d'Argagnon, il revend sa propriété à un ami, Charles Welesley[197].
- Auguste de Penfentenyo (1837-1906), amiral, né à Loctudy, fils d'Alphonse de Penfentenyo, maire de Loctudy.
- Marie de Kerstrat (1841-1920), pionnière du tourisme dans l'anse de Pénanveur (propriété du Suler) et pionnière de l'exploitation cinématographique au Canada et aux États-Unis.
- Le comte Henry-Émile Le Nepvou de Carfort, né le à Rennes, attaché naval à l'ambassade de France à Rome de 1891 à 1894, capitaine de vaisseau en 1899, officier de la Légion d'honneur, grand officier de la couronne d'Italie, se retira au château de la Forest en Loctudy. Conseiller municipal, il fut longtemps président de la société des Régates de Loctudy et du syndicat cantonal des agriculteurs. Il est décédé le à Paris.
- Maurice Briant de Laubrière (1854-1928), yatchman de la Belle Époque habitant la propriété de Roz-an-Had à Loctudy, qui, avec Arthur de Coëtlogon[198], créa la Société des régates de l'Île-Tudy-Loctudy en 1884.
- André Dauchez (1870-1947) : peintre, graveur et photographe français, fit construire à Loctudy, en Larvor, une maison en 1903, dans laquelle il vécut régulièrement à partir de cette date. Des tableaux, gravures et photographies nombreuses existent.
- Camille Boiry (1871-1954) : peintre.
- Jean Nabert (1881-1960) : philosophe français ; y avait une propriété et y est mort.
- René Aubert (1894-1977) : peintre, passa des vacances à Loctudy, qu'il représenta dans ses œuvres[199].
- Pierre Durand, frère de Saint-Gabriel sous le nom de frère Clovis-Joseph, directeur de l'institution Saint-Gabriel de Pont-l'Abbé entre 1929 et 1935, né à Loctudy en 1901, décédé à Thouaré-sur-Loire en 1984.
- Robert Bluteau (1914-1985), peintre, y est mort.
- Jeanne Bluteau (son épouse), professeur de lettre, écrivain et poétesse (1916-2001), membre fondateur de l'association des écrivains bretons en 1978[200].
- Suzanne Masson, artiste et philanthrope (1915-1991), fondatrice du Mouvement pour les Villages d'Enfants en 1958, qui fait construire en 1955 sur la corniche de Penhador, achetée l'année précédente, « La Porte Ouverte », résidence d'été des enfants et petits-enfants qu'elle a adoptés au cours de sa vie[201]. Elle y fait édifier une chapelle en 1965.
- Corentin Cariou, né le 13 décembre 1898 à Loctudy, élu du 19e arrondissement de Paris, exécuté par les Allemands dans la forêt de Carlepont le 7 mars 1942.
- Corentin Cariou, né le 21 décembre 1922 à Loctudy, résistant mort en déportation au camp de concentration de Dora le 25 janvier 1944[202]. Une rue de Loctudy porte son nom.
- Daniel Hillion, écrivain maritime, journaliste.
- La chanteuse de Kan ha Diskan Louise Ebrel réside à Loctudy dans les années 1980 et 1990.
- Nathalie Baye confie avoir passé ses étés d'enfance à Loctudy, dans le numéro d'Empreintes qui lui est consacré en 2007.
- Berthe Jaouen (1920-2010) et Jeanne Guéguen (1922-2016)[203], deux bigoudènes portant la coiffe quotidiennement, deviennent des célébrités locales après leur apparition dans une publicité pour des produits de la marque Tipiak. Par la suite, elles tourneront brièvement dans le film Elisa, de Jean Becker (1995), seront reçues par Michel Drucker pour son émission Studio Gabriel, aux côtés du journaliste Léon Zitrone, et apparaîtront dans un épisode de la série télévisée Joséphine, ange gardien, tourné à Guilvinec (La part du doute, 1999).
- Le dessinateur Bruno Le Floc'h (1957-2012) a passé son enfance à Loctudy, rue du Port[204].
- Vincent Riou, vainqueur du tour du monde à la voile en solitaire 2004 (Vendée Globe Challenge), habite à Larvor.
- Le 15 juillet 2016, lors de son passage au festival des Vieilles Charrues, le chanteur Michel Polnareff confie : « Et pour ceux que ça intéresse, ma grand-mère était de Loctudy ! »[205] Plus précisément, il s'agit de son arrière-grand-mère maternelle, Marie-Ambroisine Jourdren, née Reux, qui a résidé dans la commune. Elle est décédée à Loctudy en 1926[206].
Loctudy dans la peinture
- Maxime Maufra : Crépuscule jaune sur les vasières, Loctudy (1898, musée des beaux-arts de Quimper)
- Maurice Denis : Les pins à Loctudy, 1894[207]
- Maurice Denis : Les Feux de la Saint-Jean à Loctudy[208], 1895, musée des beaux-arts de Pont-Aven
- André Dauchez :
- peintures :
- Saint-Oual [à Loctudy] (eau-forte, 1902, Bibliothèque nationale de France)
- Grève de Saint-Oual (eau-forte, 1903, Bibliothèque nationale de France)
- Maisons de Saint-Oual (eau-forte, 1903, Bibliothèque nationale de France)
- La dune de Saint-Oual (1903, Bibliothèque nationale de France)
- La grève du Suler (eau-forte, 1908, Bibliothèque nationale de France)
- Pins au Suler (eau-forte, 1908, Bibliothèque nationale de France)
- Brémoguer (eau-forte, 1911, Bibliothèque nationale de France)
- Devant Loctudy[209]
- Chapelle Saint-Guido[210] [située à Larvor en Loctudy]
- peintures :
- René Quéré : Loctudy, huile sur toile, 1932
- Henri Sollier[211]
- Tito Salas : Au bord de la mer ou Embarquement des pommes de terre à Loctudy (1906)[212]
- Robert Bluteau : de nombreuses œuvres représentent sa ville de résidence, Loctudy[213] :
- Ancre de 1671, repêchée au large de Belle-Île (1962)
- La vedette de la SNSM Matelot Corentin Cloarec, (6 avril 1980, no 1657)
- Ferme de M. Le Moigne, Kerazan, Loctudy, (21 septembre 1984, no 1930)
- Alexander Goudie[Note 16], peintre écossais époux d'une cornouaillaise, a passé ses étés pendant une trentaine d'années à Loctudy et a peint de nombreuses scènes représentant Loctudy et sa région[214].
Par ailleurs, une carte postale ancienne de Charles Homualk représente une Bigoudène avec son enfant à Loctudy[215].
Littérature
- Jeanne Nabert : Les Termagies, Paris, Plon, 1936 (dans ce roman, l'auteure raconte ses vacances à Loctudy).
- Jeanne Bluteau : Dans son recueil de poèmes intitulé Petite Navigation Celtique, publié en 1979, la poétesse présente quatre poèmes sur Loctudy : Loctudy, L'étang du Suler, en Loctudy, Dans la cuisine de Loctudy et Feu de bois à Radenn-Dour - plus intime -, Radenn-Dour étant le nom de la propriété loctudyste de la poétesse.
- Pascal Rabaté : Sous les galets la plage, Rue des sèvres, 2021. Bande dessinée donc l'action se déroule à Loctudy dans les années 1960.
Musique
Festivals
Rock in Loc Revival : festival consacré aux musiques des années 1950, 60 et 70. Il se tient chaque été fin juillet ou début août suivant les années. La première édition a eu lieu en 2013. Le Rock in Loc rend hommage aux groupes et chanteurs mythiques de ces décennies : The Rolling Stones (2013), The Beatles (2014), The Kinks (2015), Jimi Hendrix (2016), Elvis Presley, The Shadows, Danny Boy (2017), Vigon (2018 - concert annulé pour causes d'intempéries), ZZ Top (2019).
La 9e édition de « Rock in Loc », consacrée à la musique soul, est organisée en juillet 2022[216].
- Poésie : un festival de poésie intitulé « Éclats de vers » est créé au printemps 2013.
La musique mécanique
Le « festival des musiques mécaniques » est créé en 2014 par le Manoir de Kerazan, et se tient pour sa première édition les 16 et 17 août[220]. La deuxième édition se déroule les 8 et 9 août 2015[221].
Le théâtre
Du 3 au 9 août 2015 a lieu le premier festival intitulé : « La comédie met le cap sur Loctudy »[222]. Quatre pièces sont jouées au centre culturel : Sexe, arnaques et Tartiflette les 3 et 4 août, Les Emmerdeurs les 5 et 6, Les Vilaines le 7, et Adultère mode d'emploi, les 8 et 9 août. Ce festival se fait en lien avec l'association 4 L Productions, en résidence au théâtre Alambic Comédie de Paris, et producteur de pièces jouées au Festival Off d'Avignon.
La deuxième saison de ce festival se déroule entre les 2 et 6 août 2016. Au programme quatre pièces : Qui aime bien trahit bien !, Faut-il tout dire dans son couple ?, Mars et Vénus, la guerre des sexes et Ils déménagent.
Devant le succès grandissant de cette deuxième saison, la troisième saison est fixée entre le lundi 31 juillet et le samedi 5 août 2017. Au programme : Panique en famille, les 31 juillet et 1er août, Talons aiguilles et crampons, les 2 et 4 août, Au secours je l'aime, le 3 août, et 3 + moi le 5 août.
Pour la quatrième édition, entre le 30 juillet et le 4 août 2018, quatre pièces sont présentées : La Femme qui perd ses jarretières, d'Eugène Labiche, le lundi 30 juillet, Tel père, telle fille, le mardi 31, Mes très chers amis, les 1er et 2 août, et Fais-moi une place, les 3 et 4 août. Cette édition est un vrai succès et les pièces se jouent souvent à guichets fermés.
La cinquième édition du festival de comédie se tient entre le 29 juillet et le 3 août 2019. Est donnée les 29 et 31 juillet, la pièce 20 ans après, le 30 juillet Aime moi... si tu peux, les 1er et 3 août, Mes meilleurs ennuis, et le 2 août, Venise sous la neige, de Gilles Dyrek.
Notes et références
Notes
- ↑ Algue en forme de dentelle revendue et utilisée comme gélifiant dans les produits alimentaires.
- ↑ Les normales servent à représenter le climat. Elles sont calculées sur 30 ans et mises à jour toutes les décennies. Après les normales 1971-2000, les normales pour la période 1981-2010 ont été définies et, depuis 2021, ce sont les normales 1991-2020 qui font référence en Europe et dans le monde[17].
- ↑ L'amplitude thermique annuelle mesure la différence entre la température moyenne de juillet et celle de janvier. Cette variable est généralement reconnue comme critère de discrimination entre climats océaniques et continentaux.
- ↑ Une précipitation, en météorologie, est un ensemble organisé de particules d'eau liquide ou solide tombant en chute libre au sein de l'atmosphère. La quantité de précipitation atteignant une portion de surface terrestre donnée en un intervalle de temps donné est évaluée par la hauteur de précipitation, que mesurent les pluviomètres[18].
- ↑ La distance est calculée à vol d'oiseau entre la station météorologique proprement dite et le chef-lieu de commune.
- ↑ Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
- ↑ La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
- ↑ Alain Le Gentil de Rosmorduc, né le à Logonna-Daoulas, décédé le à Logonna-Daoulas.
- ↑ Marie-Thérèse Tallien de Cabarrus, née le à Paris, décédée le à Les Clayes-sous-Bois (Seine-et-Oise) ; petite-fille de Madame Tallien ; son portrait Portrait de Mademoiselle de Cabarrus, par Théodore Chassériau, se trouve au Musée des Beaux-Arts de Quimper.
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Voir aussi
Bibliographie
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- Le manoir de Kerazan, André Cariou, Hors-série Beaux-Arts, 1994.
- Loctudy, Serge Duigou, Éditions Ressac, 1984.
- Loctudy à la Belle Époque, Serge Duigou, Ressac, 1991.
- Le Dourdy en Loctudy, Serge Duigou, Éditions Ressac, 1996. [sur l'école des mousses et maistranciers].
- Manoirs bigoudens, Serge Duigou, Éditions Ressac, 1995. [l'histoire du manoir de La Forêt et de ses seigneurs]
- La rivière sans nom, la rivière de Pont-l'Abbé, texte de Serge Duigou, toiles de Jacques Godin, photos d'Olivier Garros, Éditions Les îles du désert, Pont-l'Abbé, 2008.
- André Dauchez, du vent sur les toiles, Annick Fleitour, Bretagne Magazine, no 27. [le peintre paysagiste qui s'installa à la palud du Cosquer sur le rivage de Loctudy en 1904]
- Si Loctudy m'était conté... "Histoire, patrimoine et anecdotes", Jacques Balanec, imprimerie de l'Atlantique, Concarneau, 2013, 120 pages. (ISBN 978-27466-6030-4)
- Bretagne Romane, Louise-Marie Tillet, éditions Zodiaque, 1982, 370 p.
- LOCTUDY. Histoire et Patrimoine. Origine historique de Loctudy., Patrick Vanuxeem, Édition Vanuxeem, décembre 2016, 310 p. (ISBN 978-2-9556134-1-2)
- Loctudy au Moyen-Âge, Hervé Torchet, éditions de la Pérenne, 2017, 155 p.
Articles connexes
- Bugaled Breizh
- Côte atlantique française
- Communes du Finistère
- Église Saint-Tudy de Loctudy
- Glénan
- Manoir de Kerazan
- Pays Bigouden
- Pêche bigoudène
- Saint Tudy
- Vincent Riou