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Maurice Jarre
Maurice Jarre en 1950. Photo d'identité (Sacem).
Biographie
Naissance

5e arrondissement de Lyon
Décès
(à 84 ans)
Malibu
Sépulture
Westwood Village Memorial Park Cemetery
Nom de naissance
Maurice Antoine Alexis Jarre
Nationalité
Domicile
Formation
Activités
Période d'activité
Conjoints
France Pejot (de à )
Dany Saval (de à )
Laura Devon (de à )
Enfants
Jean-Michel Jarre
Stéfanie Jarre
Parentèle
Kevin Jarre (beau-fils et fils adoptif)
Autres informations
Distinctions
Liste détaillée
Oscar de la meilleure musique de film ( et )
Golden Globe de la meilleure musique de film (, , et )
Grammy Award for Best Score Soundtrack for Visual Media ()
César d'honneur ()
British Academy Film Award de la meilleure musique de film ( et )
Étoile du Hollywood Walk of Fame ()
Officier de la Légion d'honneur‎ ()
Commandeur de l'ordre national du Mérite ()
Achievement in World Cinema Award ()
Discographie
Maurice Jarre discography (d)
Prononciation
Œuvres principales
La Chanson de Lara

Maurice Jarre est un compositeur français de musiques de scènes et de musiques de films, né le dans le 5e arrondissement de Lyon (Rhône) et mort le à Malibu (Californie) aux États-Unis[1].

Biographie

Vie privée

Maurice Jarre est le fils d'André Jarre, directeur technique de Radio Lyon, rachetée par Pierre Laval, en 1928[2].

En [3], il épouse France Pejot (1914-2010) résistante appartenant au mouvement Franc-tireur. Leur fils Jean-Michel naît le . Le couple divorce en 1953.

En 1965, il épouse l'actrice Dany Saval et une fille, Stéfanie Jarre, naît en 1966. Ils divorcent peu après. En 1973, Dany Saval épouse Michel Drucker, lequel élève Stéfanie comme sa propre fille[4].

Fin 1967, il épouse l'actrice Laura Devon (1931-2007), dont il adoptera le fils, Kevin Jarre (1954-2011). Le couple divorce en 1984.

Il épouse, en 1984, Fui Fong Khong (née en 1955), d'origine chinoise, qui l'accompagne jusqu'à sa mort.

Carrière

Maurice Jarre s'intéresse assez tard à la musique. Timbalier de formation, Jarre débute à la Compagnie Renaud-Barrault en 1946, formant un duo avec Pierre Boulez (au piano et aux ondes Martenot), mais Jarre s'intéresse très vite à la composition.

On lui commande en 1948 sa première musique de scène pour Le Gardien du Tombeau, de Franz Kafka. Nommé par Jean Vilar[5], il devient directeur musical du Théâtre national populaire durant douze années (1951-1963).

Il compose les mythiques trompettes, la fanfare d'accueil de Lorenzaccio, qui retentit en juillet lors de chaque représentation du Festival d'Avignon dans la Cour d'honneur du palais des papes.

Pour le T.N.P. il compose notamment, outre Lorenzaccio déjà cité, les musiques de Richard II, Macbeth, Le Prince de Hombourg, Nucléa, Meurtre dans la cathédrale, Don Juan, Le Médecin malgré lui, Ruy Blas, La Découverte du Nouveau-Monde. Maurice Jarre compose une nouvelle musique de scène pour Lorenzaccio, cette fois lors de la reprise de cette pièce à la Comédie-Française dans la mise en scène de Franco Zeffirelli.

Son activité de compositeur de musiques de film démarre dans les années 1950 pour des courts métrages (des compositions pour les films de Georges Franju, Jacques Demy, Alain Resnais notamment) puis des longs métrages à partir de 1958 (La Tête contre les murs de Georges Franju).

C'est également dans les années 1950, en 1955[6], qu'est créée une célèbre composition de Maurice Jarre : le tout premier indicatif de la station de radio française Europe 1[7]. Diffusé à la fin des émissions, il marque l'identité sonore de la station.

Sa carrière internationale démarre véritablement en 1962 avec Lawrence d'Arabie, qui lui vaudra son premier oscar. Ce film scelle la collaboration du réalisateur David Lean avec Jarre.

En 1965, il s'installe en Californie[8].

Jarre a aussi composé des œuvres de concert et écrit cinq ballets dont Notre-Dame de Paris pour l'Opéra de Paris.

Lors du Festival de Berlin en , il reçoit un Ours d'Or pour l'ensemble de sa carrière. C'est sa dernière apparition en public.

Il fait partie des rares artistes français à avoir été honorés par une étoile au Hollywood Walk of Fame à Los Angeles.

Mort et héritage

Atteint d'un cancer, il meurt le dans sa villa de Malibu à l'âge de 84 ans[9]. Il est incinéré le à Los Angeles, où il est ensuite inhumé.

L'héritage de Maurice Jarre suscita la controverse. Ses dernières volontés ont été de léguer l'intégralité de sa fortune et de ses droits d'auteurs, hormis ceux détenus par la SACEM, à sa veuve, déshéritant de fait ses trois enfants. Il s'est appuyé sur la loi californienne, puisqu'il était résident américain depuis des décennies. Contrairement à la France, il est possible d'y monter un trust familial et de répartir librement la part de l'héritage. Ses enfants tenteront en vain de casser ses volontés afin de percevoir la réserve héréditaire. Un feuilleton judiciaire s'ensuivra mais les tribunaux valideront les dispositions testamentaires. En 2017, la cour de cassation, en parallèle avec le cas analogue de Michel Colombier, confirme le jugement et donc l'exclusivité de l'héritage au trustee Fui Fong Khong, arguant que le droit de prélèvement de 1819 est déclaré anticonstitutionnel depuis 2011, que l'absence de réserve héréditaire ne contrarie pas l'ordre public international et que les plaignants ne sont pas en situation de précarité financière[10].

Compositions

Œuvres de concert

  • Trois danses pour ondes Martenot et percussion
  • Passacaille à la mémoire d'Arthur Honegger pour orchestre
  • Ronde de nuit, pour orchestre
  • Mobiles pour violon et orchestre
  • Suite ancienne pour piano et percussion
  • Couleurs du temps pour 5 cuivres, cordes, timbales et percussion
  • Le Premier Jour du printemps pour percussion
  • Cantate pour une démente pour voix, chœur et orchestre
  • Étoiles de midi
  • Concerto pour cordes et percussion
  • Polyphonies concertantes pour piano, trompette, percussion et orchestre
  • Concerto pour EVI et orchestre
  • Mouvements en relief pour orchestre
  • Béatitudines pour chœur
  • Sinfonietta

Ballets

  • Fâcheuse Rencontre
  • Le Jardin de Tinajatama
  • Notre-Dame de Paris
  • Masques de femmes
  • Le Poète assassiné
  • Winter War
  • Les Filles du feu
  • Maldoror

Divers

  • Loin de Rueil, comédie musicale
  • Ubu
  • Le Palais du vent violent
  • Armida, opéra-ballet
  • Giubileo pour chœur et orchestre
  • Ruisselle, opéra

Filmographie

Cinéma

Années 1950

  • 1957 : Le Feu aux poudres de Henri Decoin
  • 1959 : La Tête contre les murs de Georges Franju
  • 1959 : Les Dragueurs de Jean-Pierre Mocky
  • 1959 : La Bête à l'affût de Pierre Chenal
  • 1959 : Les Étoiles de midi de Marcel Ichac
  • 1959 : Vous n'avez rien à déclarer ? de Clément Duhour
  • 1959 : Le Tapis volant d'Arié Mambouch, court métrage d'animation

Années 1960

Années 1970

  • 1970 : Las Vegas, un couple (The Only Game in Town) de George Stevens
  • 1970 : El Condor de John Guillermin
  • 1970 : La Fille de Ryan (Ryan's Daughter) de David Lean
  • 1971 : Une saison en enfer (Una stagione all'inferno) de Nelo Risi
  • 1971 : Plaza Suite de Arthur Hiller
  • 1971 : Soleil rouge de Terence Young
  • 1972 : Jeanne, papesse du diable (Pope Joan) de Michael Anderson
  • 1972 : Juge et Hors-la-loi (The Life and Times of Judge Roy Bean) de John Huston
  • 1972 : De l'influence des rayons gamma sur le comportement des marguerites (The Effect of Gamma Rays on Man-in-the-Moon Marigolds) de Paul Newman
  • 1973 : Le Piège (The MacKintosh Man) de John Huston
  • 1973 : Les Noces de cendre (Ash Wednesday) de Larry Peerce
  • 1974 : Grandeur nature de Luis García Berlanga
  • 1974 : L'Île sur le toit du monde (The Island at the Top of the World) de Robert Stevenson
  • 1975 : Mandingo de Richard Fleischer
  • 1975 : La Brigade du Texas (Posse) de Kirk Douglas
  • 1975 : Mr. Sycamore de Pancho Kohner
  • 1975 : L'Homme qui voulut être roi (The Man Who Would Be King) de John Huston et John Foreman
  • 1976 : Le Message (The Message / Ar Risala) de Moustapha Akkad
  • 1976 : Parole d'homme (Shout at the Devil) de Peter R. Hunt
  • 1976 : Le Dernier nabab (The Last Tycoon) d'Elia Kazan
  • 1977 : L'Espion qui m'aimait (The Spy Who Loved Me) de Lewis Gilbert (clin d’œil à Lawrence d'Arabie)
  • 1977 : Le Prince et le Pauvre (Crossed Swords) de Richard Fleischer
  • 1977 : Jésus de Nazareth de Franco Zeffirelli
  • 1977 : Il était une fois la légion (March or Die) de Dick Richards
  • 1978 : La Tortue sur le dos de Luc Béraud
  • 1978 : Deux Solitudes (Two Solitudes) de Lionel Chetwynd
  • 1979 : Le Tambour (Die Blechtrommel) de Volker Schlöndorff
  • 1979 : Qui a tué le président ? (Winter Kills) de William Richert
  • 1979 : Le Magicien de Lublin de Menahem Golan

Années 1980

  • 1980 : Flics-Frac ! (The Black Marble) de Harold Becker
  • 1980 : The American Success Company de William Richert
  • 1980 : Le Dernier Vol de l'arche de Noé (The Last Flight of Noah's Ark) de Charles Jarrott
  • 1980 : Resurrection de Daniel Petrie
  • 1981 : Le Lion du désert (Lion of the Desert) de Moustapha Akkad
  • 1981 : Le Faussaire (Die Fälschung) de Volker Schlöndorff
  • 1981 : Le Dernier clairon (Taps) de Harold Becker
  • 1982 : Firefox, l'arme absolue (Firefox) de Clint Eastwood
  • 1982 : Docteurs in love (Young Doctors in Love) de Garry Marshall
  • 1982 : Don't Cry, It's Only Thunder de Peter Werner
  • 1982 : L'Année de tous les dangers (The Year of Living Dangerously) de Peter Weir
  • 1983 : Au nom de tous les miens de Robert Enrico
  • 1984 : Top Secret! de Jim Abrahams, David Zucker et Jerry Zucker
  • 1984 : Dreamscape de Joseph Ruben
  • 1984 : La Route des Indes (A Passage to India) de David Lean
  • 1985 : Witness: Témoin sous surveillance (Witness) de Peter Weir
  • 1985 : Mad Max: au-delà du dôme du tonnerre (Mad Max Beyond Thunderdome) de George Miller et George Ogilvie
  • 1985 : La Promise (The Bride) de Franc Roddam
  • 1985 : Enemy (Enemy Mine) de Wolfgang Petersen
  • 1986 : Tai-Pan (en) de Daryl Duke
  • 1986 : Mosquito Coast (The Mosquito Coast) de Peter Weir
  • 1986 : Les Guerriers du soleil (Solarbabies) d'Alan Johnson
  • 1987 : Le Palanquin des larmes de Jacques Dorfmann
  • 1987 : Shuto shoshitsu de Toshio Masuda
  • 1987 : Sens unique (No Way Out) de Roger Donaldson
  • 1987 : Liaison fatale (Fatal Attraction) d'Adrian Lyne
  • 1987 : Julia et Julia (Giulia e Giulia) de Peter Del Monte
  • 1987 : Gaby: A True Story de Luis Mandoki
  • 1988 : Wildfire de Zalman King
  • 1988 : Pleine Lune sur Parador (Moon over Parador), de Paul Mazursky de Paul Mazursky
  • 1988 : Gorilles dans la brume (Gorillas in the Mist: The Story of Dian Fossey) de Michael Apted
  • 1988 : Distant Thunder de Rick Rosenthal
  • 1989 : Le ciel s'est trompé (Chances Are) d'Emile Ardolino
  • 1989 : Le Cercle des poètes disparus (Dead Poets Society) de Peter Weir
  • 1989 : Prancer de John D. Hancock
  • 1989 : Ennemies, une histoire d'amour (Enemies: A Love Story) de Paul Mazursky

Années 1990

  • 1990 : Ghost de Jerry Zucker
  • 1990 : Solar Crisis de Richard C. Sarafian
  • 1990 : La Mort sera si douce (After Dark, My Sweet) de James Foley
  • 1990 : L'Échelle de Jacob (Jacob's Ladder) d'Adrian Lyne
  • 1990 : Un ange... ou presque (Almost an Angel) de John Cornell
  • 1991 : Ta mère ou moi (Only the Lonely) de Chris Columbus
  • 1991 : Cruel dilemme (en) (Fires Within) de Gillian Armstrong
  • 1992 : Rakuyô de Rou Tomono
  • 1992 : La Différence (School Ties) de Robert Mandel
  • 1992 : Agaguk (Shadow of the Wolf) de Jacques Dorfmann
  • 1993 : Mr. Jones de Mike Figgis
  • 1993 : État second (Fearless) de Peter Weir
  • 1995 : Les Vendanges de feu (A Walk in the Clouds) d'Alfonso Arau
  • 1996 : The Sunchaser de Michael Cimino
  • 1997 : Le Jour et la nuit de Bernard-Henri Lévy
  • 1999 : Sunshine d'István Szabó

Années 2000

  • 2000 : Je rêvais de l'Afrique (I Dreamed of Africa) de Hugh Hudson

Télévision

  • 1952 : Hôtel des Invalides de Georges Franju (documentaire)
  • 1956 : Toute la mémoire du monde d'Alain Resnais (documentaire)
  • 1956 : Le Théâtre national populaire de Georges Franju (documentaire)
  • 1956 : Sur le pont d'Avignon de Georges Franju (documentaire)
  • 1957 : Le Bel indifférent de Jacques Demy (court-métrage)
  • 1959 : Vel' d'Hiv de Guy Blanc et Frédéric Rossif (documentaire)
  • 1960 : De fil en aiguille (téléfilm)
  • 1961 : Loin de Rueil (téléfilm)
  • 1961 : Le Temps du ghetto de Frédéric Rossif (documentaire)
  • 1962 : Othello (téléfilm)
  • 1962 : Les Travestis du diable (documentaire)
  • 1963 : Les Rustres (téléfilm)
  • 1963 : Les Animaux de Frédéric Rossif (documentaire)
  • 1963 : Pour l'Espagne de Frédéric Rossif (documentaire)
  • 1963 : Mourir à Madrid de Frédéric Rossif (documentaire)
  • 1965 : Le Dernier matin d'Arthur Rimbaud de Jean Barral (court-métrage)
  • 1965 : Le Dernier matin de Guy de Maupassant de Maurice Fasquel (court-métrage)
  • 1972 : Jean Vilar, une belle vie de Jacques Rutman (documentaire)
  • 1974 : Great Expectations (téléfilm)
  • 1975 : The Silence (téléfilm)
  • 1977 : Jésus de Nazareth (Jesus of Nazareth) (feuilleton télévisé)
  • 1978 : The Users (en) (téléfilm)
  • 1978 : Mourning Becomes Electra (feuilleton télévisé)
  • 1978 : Ishi: The Last of His Tribe (en) (téléfilm)
  • 1980 : Shogun (téléfilm)
  • 1980 : Shogun (feuilleton télévisé)
  • 1980 : Enola Gay: The Men, the Mission, the Atomic Bomb (téléfilm)
  • 1981 : Vendredi ou la vie sauvage (téléfilm)
  • 1982 : Coming Out of the Ice (téléfilm)
  • 1984 : The Sky's No Limit (téléfilm)
  • 1984 : Samson and Delilah (téléfilm)
  • 1985 : Au nom de tous les miens (feuilleton télévisé)
  • 1986 : Apology (téléfilm)
  • 1988 : Le Meurtre de Mary Phagan (en) (The Murder of Mary Phagan) (téléfilm)
  • 2001 : 'Topaz': An Appreciation by Film Critic/Historian Leonard Maltin (vidéo)
  • 2001 : In Love with the Desert (vidéo)
  • 2001 : 1943 l'ultime révolte (Uprising) (téléfilm)

Distinctions

Récompenses

Une étoile porte son nom sur le Hollywood Walk of Fame.

Il a été récompensé de trois Oscars de la meilleure musique de film, chaque fois pour un film de David Lean :

Il a été récompensé également de quatre Golden Globes de la meilleure musique de film :

Autres récompenses :

Nominations

Notes et références

  1. Dépêche AFP
  2. Kupferman 2006, p. 68-73.
  3. « Décès de la mère de Jean-Michel Jarre », sur Europe 1 (consulté le ).
  4. Telestar.fr, « Michel Drucker a 75 ans : qui sont les femmes de sa vie ? - Télé Star », sur www.telestar.fr, (consulté le )
  5. « Encyclopédie Larousse en ligne - Maurice Jarre », sur Larousse.fr (consulté le ).
  6. « Europe 1, c'est aussi 60 ans de jingles », sur Europe 1 (consulté le ).
  7. La musique de Maurice Jarre pour Europe 1
  8. Télé 7 Jours n°1352, semaine du 26 avril 1986, page 63, article de Geneviève Coste intitulé : "Maurice Jarre le prince de la musique de film".
  9. Le grand compositeur Maurice Jarre est mort, Pure People, 29 mars 2009
  10. « Arrêt n° 1005 du 27 septembre 2017 (16-17.198) - Cour de cassation - Première chambre civile - ECLI:FR:CCASS:2017:C101005 | Cour de cassation », sur www.courdecassation.fr (consulté le )

Annexes

Documentaire

  • Maurice Jarre (2007), portrait de la collection Bandes originales, réalisé par Pascale Cuenot, production Prelight Films

Liens externes

  • Lien vers un portrait de Maurice Jarre (Webzine Underscores)
  • Lien vers une analyse sur la collaboration Maurice Jarre / Georges Franju (Webzine underscores)