AccueilFrChercher

Mohammed ben Salmane
محمد بن سلمان
Illustration.
Portrait du prince héritier Mohammed ben Salmane (2019).
Fonctions
Premier ministre d'Arabie saoudite
En fonction depuis le
(1 an, 1 mois et 16 jours)
Monarque Salmane ben Abdelaziz Al Saoud
Prédécesseur Salmane ben Abdelaziz Al Saoud
Prince héritier d'Arabie saoudite
En fonction depuis le
(6 ans, 4 mois et 22 jours)
Monarque Salmane ben Abdelaziz Al Saoud
Prédécesseur Mohammed ben Nayef Al Saoud
Président du Conseil des affaires politiques et de sécurité
En fonction depuis le
(6 ans, 4 mois et 22 jours)
Monarque Salmane ben Abdelaziz Al Saoud
Prédécesseur Mohammed ben Nayef Al Saoud
Président du Conseil des affaires économiques et du développement d’Arabie saoudite
En fonction depuis le
(8 ans, 6 mois et 14 jours)
Monarque Salmane ben Abdelaziz Al Saoud
Prédécesseur Salmane ben Abdelaziz Al Saoud
Ministre de la Défense

(7 ans, 8 mois et 4 jours)
Premier ministre Ibn Abdelaziz
Prédécesseur Salmane ben Abdelaziz Al Saoud
Successeur Khaled ben Salmane Al Saoud
Vice-prince héritier d'Arabie saoudite
Second vice-Premier ministre

(2 ans, 1 mois et 23 jours)
Monarque Salmane
Prédécesseur Mohammed ben Nayef Al Saoud
Successeur Poste vacant
Biographie
Dynastie Saoud
Nom de naissance Mohammed ben Salmane ben Abdelaziz ben Abderrahmane ben Fayçal ben Turki ben Abdallah ben Mohammed al Saoud
Date de naissance
Lieu de naissance Riyad (Arabie saoudite)
Nationalité saoudienne
Père Salmane ben Abdelaziz Al Saoud
Mère Fahda bint Falah ben Sultan Al Hithalayn
Religion Islam sunnite wahhabite
Résidence Palais d'Al-Yamamah

Mohammed ben Salmane
Princes héritiers d'Arabie saoudite
Premiers ministres d'Arabie saoudite

Mohammed ben Salmane ben Abdelaziz Al Saoud (en arabe : محمد بن سلمان بن عبدالعزيز آل سعود), plus souvent appelé Mohammed ben Salmane ou désigné par ses initiales MBS, né le à Riyad (Arabie saoudite), est le prince héritier d'Arabie saoudite depuis le , et Premier ministre depuis le .

Membre de la dynastie Al Saoud, fils du roi Salmane et petit-fils d'Ibn Saoud, le fondateur du royaume, il est depuis le le plus jeune ministre de la Défense au monde et le président du Conseil des affaires économiques et du développement (CAED) depuis le [1].

Dès son arrivée aux commandes du pays, il lance l'intervention militaire saoudienne dans le cadre de la guerre civile yéménite. Celle-ci est suivie en 2017 par la crise du Golfe avec le Qatar. Dirigeant autoritaire, il mène la purge de novembre de la même année qui entraîne le limogeage ou l'arrestation de dizaines de princes, ministres et d’hommes d’affaires, ce qui lui assure le contrôle des principaux leviers du pouvoir et en fait l'homme fort du royaume[2]. Au même moment, il est également mêlé à l'affaire de la rétention du président du Conseil des ministres du Liban de l'époque, Saad Hariri, en Arabie saoudite, et accusé par la Central Intelligence Agency (CIA)[3] d'avoir commandité l'assassinat du journaliste saoudien Jamal Khashoggi l'année suivante à Istanbul, dans le consulat d'Arabie saoudite en Turquie.

Situation personnelle

Naissance, famille et études

Mohammed ben Salmane naît le à Riyad, la capitale du royaume d’Arabie saoudite. Il est le fils de Salmane ben Abdelaziz Al Saoud et de Fahda bint Falah ben Sultan Al Hithalayn, sa troisième épouse. Contrairement à ses frères qui ont étudié aux États-Unis et au Royaume-Uni, il est diplômé en droit de l'université du Roi-Saoud[4].

Mariage et descendance

Il est marié depuis 2008 à la princesse Sara bent Mashour ben Abdelaziz Al Saoud, avec laquelle il a 5 enfants :

  • le prince Salmane ;
  • le prince Mashour ;
  • la princesse Fahda ;
  • la princesse Nora ;
  • le prince Abdelaziz (né le ).

Vie personnelle

Il est connu pour la passion qu'il a pour les jeux vidéo, ce qui fait partie de sa figure de dirigeant jeune et moderne, tranchant avec ses prédécesseurs[5].

Entre 2015 et 2017, Mohammed ben Salmane a dépensé 1,18 milliard de dollars pour des vacances aux Maldives, sur l’île privée de Velaa. Le prince et ses invités étaient accompagnés de 150 mannequins et de chanteurs de renommée internationale comme Pitbull ou Psy[6].

En 2015, Mohammed ben Salmane achète au milliardaire russe Yuri Scheffler le yacht Serene pour 458 millions de dollars[6].

Il achète en le Salvator Mundi, une peinture attribuée à Léonard de Vinci, pour 450 millions de dollars[7].

Début de carrière politique

Débuts comme conseiller spécial

Mohammed ben Salmane commence sa carrière politique en en devenant, à 24 ans, conseiller spécial de son père, alors gouverneur de la province de Riyad. En 2011, lorsque Salmane ben Abdelaziz Al Saoud est nommé ministre de la Défense, il devient son conseiller personnel[8]. En 2013, il dirige le cabinet princier à la suite de la nomination de son père en tant que prince héritier[9].

En , il devient secrétaire d'État et membre du gouvernement[10].

Dans une interview accordée à CBS en 2021, Saad bin Khalid Al Jabri (en), une personnalité centrale des services de renseignement saoudien, déclare qu'en 2014, Mohammed ben Salmane avait sous-entendu qu'il voulait tuer le roi Abdallah pour que son père Salmane accède au trône[11],[12]. Il rejette toutes ces allégations, et l'ambassade saoudienne a qualifié Al Jabri « d'ancien fonctionnaire discrédité, avec une longue liste d'affabulations et de déclarations trompeuses pour couvrir ses milliards de dollars de fraude financière »[11].

Ministre de la Défense

Nomination

Mohammed ben Salmane et le secrétaire à la Défense des États-Unis Ashton Carter se dirigeant vers le Pentagone (2016).

Le , lors de l'accession de son père au trône, il est nommé ministre de la Défense et chef de la Cour royale[13] à 30 ans, ce qui en fait le plus jeune ministre de la Défense au monde[14].

Opérations militaires

Depuis , Mohammed ben Salmane conduit les opérations militaires saoudiennes au Yémen contre les houthis, une organisation armée et politique zaïdite[15]. En , il est visé par une plainte déposée à Paris pour complicité d’actes de torture par une organisation humanitaire yéménite[16], ce qui a débouché sur l'ouverture d'une enquête en [17].

En , il annonce la mise en place d’une alliance militaire islamique de 41 pays pour lutter contre le terrorisme sous toutes ses formes. Elle comprend un volet sécuritaire et militaire (échange de renseignement, entraînement, équipement et déploiement de forces « si nécessaire »), ainsi qu’un volet « idéologique » pour contrer les capacités d’endoctrinement des groupes djihadistes[18].

Politique étrangère

Le même mois, dans une déclaration publique, le service de renseignement allemand exprime son inquiétude devant la nouvelle politique étrangère du jeune prince, soulignant de quelle façon la « position diplomatique jusqu'ici prudente des chefs aînés de la famille royale est remplacée par une politique interventionniste impulsive » et présente un danger pour la stabilité de la région[19]. Le gouvernement allemand a réagi à la déclaration en affirmant que celle-ci ne reflétait « pas la position du gouvernement fédéral »[20].

En , il réfute l’éventualité d’une guerre contre l’Iran, estimant qu’un tel conflit « aurait un impact très fort sur le reste du monde »[21].

Critiques de sa politique

Il est l'objet de critiques concernant sa politique intérieure dans le royaume et l'opération militaire Restaurer l'espoir dans la guerre civile yéménite, notamment de la part du journaliste Jamal Khashoggi[22],[23]. Sa position est remise en cause en raison de son implication présumée dans l'assassinat de celui-ci, survenu le à Istanbul, dans le consulat d'Arabie saoudite en Turquie[24].

Vice-prince héritier et vice-Premier ministre

Le , à la suite de la mise à l'écart du prince héritier Moukrine ben Abdelaziz Al Saoud et à son remplacement par Mohammed ben Nayef Al Saoud, ministre de l'Intérieur, Mohammed ben Salmane est nommé vice-prince héritier d'Arabie saoudite et second vice-Premier ministre[25]. Il devient également président du nouveau Conseil des affaires économiques et du développement d’Arabie saoudite.

Prince héritier et Premier ministre d'Arabie saoudite

Nominations comme prince héritier puis Premier ministre

Le , à 31 ans, Mohammed ben Salmane est nommé prince héritier d'Arabie saoudite et premier vice-Premier ministre par son père, le roi Salmane ben Abdelaziz Al Saoud, et le conseil d'allégeance de la famille royale saoudienne en lieu et place de son cousin Mohammed ben Nayef Al Saoud[26],[27],[28]. D'après le diplomate François-Aïssa Touazi, Mohammed ben Salmane est « partisan d'un État fort, [et] souhaite privilégier une gestion verticale du pouvoir, plus autoritaire, plus dure, sans concession et sans compromis » pour réformer le royaume[29]. Il s'agit d'une transmission du pouvoir inédite en Arabie saoudite, brisant le système dit adelphique (de frère en frère) ; en effet, Mohammed ben Salmane n'est ni le plus âgé de ses cousins, ni l'aîné de sa fratrie mais simplement le fils préféré du roi Salmane[4]. Il devient par la même occasion président du Conseil des affaires politiques et de sécurité.

Mohammed ben Salmane avec le président de la FIFA Gianni Infantino (tout à gauche), l'ancien président panaméen Juan Carlos Varela (à gauche) et l'ancien président de la République française Nicolas Sarkozy (à droite) durant la Coupe du monde de football en Russie (2018).

Le , il est nommé Premier ministre, un titre porté jusque-là par son père[30]. Cette décision est interprétée comme étant une manière d'obtenir pour lui une immunité par rapport à des poursuites dans le cadre de l'affaire Khashoggi[31]. Il est remplacé au poste de ministre de la Défense par Khaled ben Salmane Al Saoud.

Politique économique

Plan national Vision 2030

Touchée par la baisse du prix du pétrole, l'Arabie saoudite doit réduire le budget de fonctionnement de l'État. Dans le cadre du Programme de transformation nationale lancé en , Mohammed ben Salmane dresse la feuille de route de plusieurs réformes économiques et sociales qui doivent aboutir à une évolution profonde de l'économie saoudienne vers une économie diversifiée, plus ouverte, industrialisée et modernisée[32]. Développement durable, e-gouvernement, rôle des femmes dans l’économie saoudienne, l'ensemble des mesures du plan Vision 2030 a été dévoilé le [33], accompagné de la première interview télévisée de Mohammed ben Salmane[34].

Réformes budgétaires

En raison de la baisse des cours du pétrole en 2015 et de recettes pétrolières revues à la baisse, Mohammed ben Salmane amorce des réformes budgétaires : les subventions sur l'essence, l'eau et l'électricité sont désormais conditionnées aux revenus des ménages saoudiens. Une taxe sur certains produits nocifs pour la santé comme les cigarettes ou les boissons sucrées a également été introduite[35].

En , Mohammed ben Salmane rétablit la plupart des bonus et aides aux fonctionnaires[36].

Libéralisation économique

Président du Conseil des affaires économiques et du développement (CAED) depuis le et président du Conseil suprême de la compagnie nationale saoudienne d'hydrocarbures Saudi Aramco[37], il est responsable de la politique pétrolière et économique du royaume.

L’objectif du plan Vision 2030 est de diversifier l’économie du pays en réduisant sa dépendance vis-à-vis du pétrole. Mohammed ben Salmane décrit cette réforme comme « thatchérienne ». Elle repose notamment sur la libéralisation des prix du marché de l’énergie, le développement de secteurs sous-exploités (mines d’uranium, tourisme religieux), ainsi que la mise en œuvre d’une politique de privatisation (santé, éducation, secteurs militaires), l’introduction d’une taxe sur la valeur ajoutée et la réduction des aides sociales[35],[38].

Il impulse également une profonde réforme de l’administration du royaume, en important la méthode de gouvernance anglo-saxonne des Key Performance Indicators (KPI) qui vise à assigner aux hauts fonctionnaires des objectifs précis[8].

Économie et société

En , Mohammed ben Salmane annonce qu'un projet de privatisation partielle de Saudi Aramco est à l'étude et qu'une décision sera prise dans les prochains mois[39],[35]. Cette privatisation de 5 % du capital de la compagnie pétrolière nationale pourrait donner naissance à la première capitalisation boursière mondiale, estimée à 2 000 milliards de dollars. Elle traduit une volonté nouvelle d'ouverture du capital aux investisseurs étrangers[40],[35]. Le prince héritier a annoncé que le produit de la vente des 5 % et des dividendes, qui serviront à alimenter le Fonds public d'investissement d'Arabie saoudite (Public Investment Fund ou PIF), seront réinvestis dans d’autres secteurs dans le cadre de la diversification de l’économie[41].

Devant la montée du chômage, il fait expulser des dizaines de milliers de travailleurs yéménites et instaure de nouvelles taxes sur la main-d’œuvre étrangère. Plus de 100 000 Yéménites ont été expulsés en 2017 et 2018[42].

Le , lors d'une conférence intitulée Future Investment Initiative réunie à Riyad, Mohammed ben Salmane dévoile NEOM, un projet de zone de développement économique et « mégapole high-tech » sur les rives de la mer Rouge (Golfe d'Aqaba, essentiellement dans la province de Tabuk)[43],[44].

Le , Mohammed ben Salmane présente les nouveaux plans de NEOM ainsi que son projet phare appelé « The Line ». Faisant partie du plan Vision 2030, ce dernier formera le centre de la cité futuriste et sera constitué de deux gigantesques gratte-ciel parallèles de 500 mètres de haut sur 200 mètres de large et s'étendant sur 170 kilomètres[45]. D'après les objectifs fixés par Mohammed ben Salmane, « The Line » pourra accueillir 1,2 million d’habitants en 2030 et 9 millions d’habitants à terme en 2045. Sur le site web dédié au projet, il est indiqué que ce projet « utilisera des énergies 100 % renouvelables et 95 % des terres seront préservées pour la nature. Contrairement aux villes traditionnelles, la santé et le bien-être des personnes passeront avant les transports et les infrastructures »[46]. NEOM devrait dépasser les 500 milliards de dollars et sera entièrement financé par l’Arabie Saoudite.

Politique sociale et religieuse

Relations avec les autorités religieuses

En marge de la conférence Future Investment Initiative du , Mohammed ben Salmane affirme vouloir mettre fin à l'influence notable que les milieux religieux conservateurs exercent sur la société saoudienne depuis des décennies, en déclarant : « Nous ne ferons que retourner à un islam modéré, tolérant et ouvert sur le monde et toutes les autres religions », tout en ajoutant : « Nous n'allons pas passer 30 ans de plus de notre vie à nous accommoder d'idées extrémistes et nous allons les détruire maintenant »[47]. Il veut notamment favoriser l'accès des femmes au marché de l'emploi[48]. Depuis , les femmes peuvent créer et gérer leur propre entreprise sans autorisation préalable d’un tuteur masculin[49]. Depuis la même date, des postes militaires sont ouverts aux femmes dans plusieurs provinces d’Arabie saoudite[50]. Il estime que « les lois de la charia sont très claires. Comme les hommes, les femmes doivent s'habiller de manière décente », mais précise au sujet de ces dernières que ça « ne signifie pas porter une abaya ou un foulard noir »[51]. Pour la journaliste française Clarence Rodriguez, correspondante de France Inter en Arabie saoudite de 2005 à 2017, ces mesures sont de la communication et de la « poudre aux yeux » à destination de l'Occident, rappelant que quelques semaines avant leur annonce, une dizaine de militantes féministes réclamant le droit de conduire ont été arrêtées, la majorité d'entre elles étant toujours en prison plusieurs mois après[52], certaines ayant été torturées[53].

Il déclare que l'État d'Israël, comme la Palestine, a droit de cité et présente l'Arabie saoudite comme « la première victime de l'extrémisme »[51].

Outre le tourisme religieux qui est un secteur capital de l’économie saoudienne, le royaume tend à s’ouvrir au tourisme non religieux[54]. Les cinémas ou les randonnées sur les sites naturels et archéologiques du pays se développent[55],[56].

Selon le politologue français Stéphane Lacroix, chercheur au Centre de recherches internationales (CERI) : « Avec MBS, les deux dossiers avancent toujours en parallèle. Il veut être à la fois le grand modernisateur autoritaire, qui met à bas le système saoudien traditionnel, et le porte-étendard du volontarisme saoudien face à l’Iran. L’histoire s’accélère. »[57]. Cela suscite toutefois des critiques, notamment sur la personnalisation inédite du pouvoir en Arabie saoudite ainsi que concernant l'emprisonnement de personnalités politiques progressistes et conservatrices[4].

Pour Stéphane Lacroix, Mohammed ben Salmane a besoin de la légitimation religieuse et ne veut pas briser le pacte entre le prince et les oulémas qui forme la base du système wahhabite[58]. Cependant il souhaite en redéfinir les termes : « Historiquement, il y a un partage des tâches entre les princes et les ulémas. Les princes gouvernent en toute indépendance et les ulémas ne se mêlent pas de politique et soutiennent les décisions des princes, en échange de quoi ces derniers sous-traitent aux religieux la définition de la norme religieuse et surtout le contrôle de la société par la norme religieuse. C’était un État bicéphale. Mohammed ben Salmane ne veut pas supprimer la place des religieux, mais les mettre sous la tutelle du politique. En gros, il veut faire des religieux en Arabie l’équivalent d’al-Azhar en Égypte. Cela ne veut pas dire qu’il ne va pas utiliser le conservatisme religieux quand il en aura besoin. »[58].

Purges de novembre 2017 et de mars 2020

Des manifestants anti-Mohammed ben Salmane lors de sa venue à Londres (2018).

Le , une commission « anticorruption » est créée par décret royal, avec Mohammed ben Salmane à sa tête. Le soir même, la commission fait arrêter 4 ministres, 11 princes dont le milliardaire Al-Walid ben Talal Al Saoud[59], et des dizaines d'anciens ministres, fait limoger les chefs de la Garde nationale et de la Marine, et fait immobiliser des jets privés à Djeddah afin d'éviter des fuites hors du territoire[60]. Les enquêtes de la commission concernent entre autres la gestion des inondations meurtrières qui ont dévasté la ville de Djeddah en 2009[61].

Le même jour, l'hôtel Ritz-Carlton de Riyad est réquisitionné par le gouvernement pour servir de prison de luxe aux personnalités arrêtées[62]. Au total, ce sont plus de 300 personnes qui y sont logées. Entre et , un bon nombre d'entre elles sont libérées au terme d'arrangements consistant à rembourser le Trésor saoudien des sommes dont les autorités s'estiment flouées[63]. Selon le quotidien américain du Wall Street Journal, le gouvernement saoudien aurait visé des liquidités et des actifs d'une valeur allant jusqu'à 800 milliards de dollars[64].

Les arrestations ont abouti à la mise à l'écart définitive de la faction du défunt roi Abdallah ben Abdelaziz Al Saoud et à la consolidation complète par Mohammed ben Salmane du contrôle des trois branches des forces de sécurité, faisant de lui l'homme le plus puissant d'Arabie saoudite depuis son grand-père, le premier roi, Ibn Saoud[65].

Les 4 et , il fait arrêter les princes Mohammed ben Nayef Al Saoud, Ahmed ben Abdelaziz Al Saoud, Nawaf ben Nayef[66] et Nayef ben Ahmed[67].

Autoritarisme

Mohammed ben Salmane a entamé, à partir de son accession aux pleins pouvoirs, une politique de répression féroce, visible au travers de la hausse des décapitations (48 rien que pour les quatre premiers mois de 2017), mais aussi et surtout au travers des arrestations et détentions arbitraires de défenseurs des droits de l'homme[68]. Il est également accusé d'être le commanditaire de l'assassinat du journaliste Jamal Khashoggi, démembré dans le consulat saoudien à Istanbul en Turquie par un commando de militaires saoudiens[69]. Il a également durci et militarisé ses relations avec ses voisins qataris et iraniens, donnant lieu à la guerre civile yéménite, laquelle est à l'origine de la plus grande famine de l'histoire du XXIe siècle[70].

Le politologue Stéphane Lacroix observe que Mohammed ben Salmane joue beaucoup la carte de l'ultranationalisme : « Un discours ultranationaliste qui ressemble en fait à celui des pays autoritaires arabes suivant un schéma bien particulier : le pays est attaqué par ses ennemis, il faut tous être derrière le dirigeant, on parle de complot à longueur de journée dans la presse saoudienne (l’Iran, le Qatar, l’affaire Khashoggi, etc.), on arrête les opposants qualifiés de traîtres… Tout un langage qu’on n’utilisait pas avant »[58]. Selon lui, avec Mohammed ben Salmane l'Arabie saoudite passe aussi d'un « autoritarisme mou, de consensus » à un autoritarisme arabe classique : « Il y a une stratégie de la terreur et du blocage du débat, un niveau de peur jamais vu »[58].

En 2019, pendant une visite du roi Salmane ben Abdelaziz Al Saoud en Égypte, Mohammed ben Salmane se fait donner le titre de vice-roi par les médias d'État, chose jugée inhabituelle par certains observateurs[71]. Selon le quotidien britannique The Guardian, des tensions entre Mohammed ben Salmane et le roi auraient amené ce dernier à revoir la composition de son équipe de sécurité pendant ce voyage de peur qu'un coup de palais soit tenté[72].

Politique étrangère

Mohammed ben Salmane à la Maison-Blanche avec le président des États-Unis Donald Trump (2017).

Le , le prince héritier a entamé à Abu Dhabi sa première visite à l'étranger, depuis l’assassinat du journaliste saoudien Jamal Khashoggi, le au consulat de son pays à Istanbul[73]. Six pays sont prévus pour marquer la tournée de Mohammed ben Salmane : les Émirats arabes unis, le Bahreïn, la Tunisie, l’Égypte, l’Algérie et la Mauritanie[74]. Le SNJT (Syndicat national des journalistes tunisiens (en)) et une dizaine d'organisations, dont la Ligue des droits de l'homme ou l'Association des femmes démocrates (ATFD) ont dénoncé la visite du prince héritier en Tunisie en appelant à des manifestations[75].

En visite en Argentine, le , dans le cadre de la G20, l'organisation non gouvernementale Human Rights Watch (HRW) porte plainte contre le prince héritier pour son implication dans le meurtre du journaliste Jamal Khashoggi[76],[77].

Il fait préparer par ses généraux un plan d'invasion de l'Iran[78].

Il manifeste certaines velléités de rapprochement avec Israël, déclarant notamment en  : « Il y a beaucoup d’intérêts que nous partageons avec Israël et, s’il y a la paix, il y aura beaucoup d’intérêts entre Israël et les pays du Conseil de coopération du Golfe ». La chaîne de télévision saoudienne Al-Arabiya, très proche du régime, présente en 2020 « l'accord du siècle » dévoilé par le président des États-Unis Donald Trump et le Premier ministre d'Israël Benjamin Nétanyahou comme un « plan de paix »[79].

En visite à l'Union européenne, le 26 juillet 2022, Mohammed ben Salmane est arrivé en Grèce pour signer des accords sur les technologies de transport maritime, d'énergie et de défense[80]. Le 28 juillet 2022, il a été accueilli en France par le président Emmanuel Macron malgré la colère des défenseurs des droits de l'homme qui ont critiqué la visite comme inappropriée[81]. L'Arabie saoudite est considérée par beaucoup en Occident comme un allié crucial car son accès au pétrole et des achats d'armes, malgré des inquiétudes concernant les dossiers des droits de l'homme du Royaume[82].

Guerre au Yémen

L'intervention saoudienne au Yémen en 2015 est en partie présentée comme le résultat de la politique personnelle[83] du prince héritier[84], cette guerre lui permettant d'asseoir sa stature de ministre de la Défense et d'homme d'État[85],[86]. Depuis, les échecs de la coalition ont fragilisé sa position notamment vis-à-vis des États-Unis[87].

Les critiques vis-à-vis de la coalition sous la direction du prince héritier se sont accrues à mesure que la presse internationale dévoilait l'ampleur des souffrances des populations civiles. La coalition est ainsi accusée, du fait des nombreuses mesures économiques punitives visant à saper les rebelles houthis, d'avoir aggravé la situation des civils et d'être en partie responsable de la crise alimentaire qui touche le pays[88]. En 2018, une association yéménite de défense des droits de l'homme a ainsi porté plainte contre Mohammed ben Salmane, l'accusant d'avoir « sciemment » attaqué des populations civiles au Yémen[89],[90].

Affaire de l'enlèvement de Saad Hariri

Le , Saad Hariri, le président du Conseil des ministres du Liban, annonce sa démission depuis Riyad[91]. Selon les autorités libanaises, Saad Hariri a été détenu en Arabie saoudite sur ordre des Saoudiens, notamment Saoud al-Qahtani, et contraint de démissionner ; le président libanais, Michel Aoun, déclare : « Rien ne justifie que Hariri ne revienne pas après 12 jours. Nous le considérons donc comme en captivité et détenu, ce qui est contraire à la convention de Vienne »[92]. Certains observateurs jugent que cet enlèvement s'inscrit à la fois dans la purge de 2017 en Arabie saoudite et dans la Guerre froide au Moyen-Orient. Après une escalade diplomatique, puis la médiation du président de la République française Emmanuel Macron, Saad Hariri revient au Liban et conserve son poste de président du Conseil des ministres, après avoir réaffirmé la neutralité libanaise.

Assassinat de Jamal Khashoggi

Le secrétaire d'État des États-Unis Mike Pompeo à Riyad avec le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane pour discuter du cas du journaliste Jamal Khashoggi (2018).

En , Jamal Khashoggi, un journaliste saoudien critique du régime est porté disparu depuis son entrée dans le consulat de l'Arabie saoudite à Istanbul pour une démarche administrative[93]. Selon des responsables turcs l’éditorialiste saoudien aurait été torturé et assassiné par une équipe d’agents saoudiens à l'intérieur du consulat, ce que l’Arabie saoudite a démenti dans un premier temps[94],[95]. Les enquêtes menées par les autorités turques ont cependant permis d’identifier les identités des membres d’une équipe de 15 Saoudiens dont un expert en médecine légale qui ont fait un aller-retour à Istanbul le jour de la disparition du dissident saoudien[96]. Selon le Middle East Eye, sept des 15 suspects dans l’assassinat de Jamal Khashoggi font partie de la sécurité rapprochée du prince héritier[97].

Le , l’Arabie saoudite a fini par reconnaître le meurtre de Jamal Khashoggi à l’intérieur du consulat. Riyad a également annoncé le limogeage du général Ahmed Assiri et de Saoud al-Qahtani homme-clé de l’entourage de Mohammed ben Salmane ainsi que l’arrestation de 18 suspects[98],[99]. Le quotidien américain du Washington Post révèle que selon des renseignements recueillis par les services secrets américains, Mohammed ben Salmane avait ordonné une opération pour ramener Jamal Khashoggi en Arabie saoudite afin de le placer en détention[100]. Selon John Sawers, un ancien chef du Secret Intelligence Service (MI6), service secret britannique, les preuves attestent l’implication de Mohammed ben Salmane dans l’assassinat de Jamal Khashoggi. Dans son analyse, John Sawers exclut également la théorie avancée par le parquet saoudien pour dédouaner Mohammed ben Salmane[101].

Le , le prince héritier qualifie d’« incident hideux » l’assassinat du journaliste dissident en soulignant que l’Arabie saoudite coopérait avec la Turquie pour élucider ce crime[102].

Le , le parquet saoudien absout le prince héritier d'Arabie saoudite dans l’assassinat de Jamal Khashoggi. Le porte-parole du procureur général Shaalan al-Shaalan a déclaré que Mohammed ben Salmane n’avait aucune connaissance du dossier en rajoutant que la victime avait été droguée et démembrée à l’intérieur du consulat. Le procureur général a requis la peine de mort contre cinq accusés de ce crime[103].

Le , le président des États-Unis Donald Trump a reconnu que le prince héritier « pourrait avoir eu connaissance » du meurtre de Jamal Khashoggi[104],[105].

Selon le quotidien américain du Washington Post, la Central Intelligence Agency (CIA) a conclu que le prince héritier d'Arabie saoudite était le commanditaire de l'assassinat du journaliste Jamal Khashoggi à Istanbul[106],[107],[108]. Quelque temps plus tard, deux sénateurs américains, Bob Corker, chef de la commission des Affaires étrangères et Lindsey Graham, informés à huis clos des conclusions de la CIA, ont tous deux affirmé n'avoir « aucun » doute sur l'implication du prince héritier d'Arabie saoudite dans le meurtre du journaliste[109].

Dans une interview accordée en à la chaîne américaine Columbia Broadcasting System (CBS), Mohammed ben Salmane nie toute implication dans l'assassinat de Jamal Khashoggi mais déclare en assumer la responsabilité puisque l'assassinat a été perpétré par des agents saoudiens et qu'il est dirigeant du pays[110].

Le 26 février 2021, le bureau de la directrice du renseignement national américain déclassifie un rapport de la CIA datant de 2018, dans lequel il est mentionné que Mohammed Ben Salmane est le commanditaire de l'assassinat de Khashoggi, et qu'il l'a « validé ». Les États-Unis mettent alors en place une interdiction d'accès à leur territoire contre 76 Saoudiens accusés d'être impliqués dans cette affaire, à l'exception de Mohammed ben Salmane[111],[112].

Le , l'organisation non gouvernementale Reporters sans frontières (RSF) dépose une plainte pour « crimes contre l’humanité » contre Mohammed Ben Salmane devant le procureur général de la cour fédérale allemande en application du principe de Compétence universelle, visant la persécution des journalistes en Arabie saoudite, en s'appuyant notamment sur l'affaire Khashoggi[113].

Activité de mécénat

En 2011, lors du printemps arabe, le royaume saoudien, craignant une contagion révolutionnaire, injecte 130 milliards de dollars supplémentaires dans le budget de l’État afin d'assurer la paix sociale[114]. La même année, Mohammed ben Salmane fonde la fondation MiSK, dont il devient le président du comité exécutif. Cette fondation affiche comme objectif d'accompagner les jeunes du royaume dans les domaines de la technologie, des arts, de la culture, du social ou de l’entrepreneuriat[114],[115]. Cette fondation est l’une des premières associations à but non lucratif d’Arabie saoudite. Elle soutient des initiatives internationales, comme le 9e Forum de l'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO) des jeunes en 2015[116]. Mohammed ben Salmane utilise également la fondation MiSK pour porter le projet « Vision 2030 », visant à moderniser le pays[117],[115].

Décorations

  • Grand-cordon de l'ordre de la République de Pakistan (en) (Drapeau du Pakistan Pakistan)[123].
  • Grand-cordon de l'ordre de la République tunisienne (Drapeau de la Tunisie Tunisie)[124].

Notes et références

  1. « Qui est Mohammed Ben Salmane, le prince héritier d'Arabie saoudite ? », sur ouest-france.fr,
  2. « Arrestations de princes et ministres, limogeages dans les forces armées... Une purge "sans précédent" en Arabie saoudite », Le Huffington Post, (lire en ligne, consulté le )
  3. Information reprise par Le Monde, édition du 17 novembre 2018
  4. 1 2 3 Christine Ockrent, interviewée par Armin Arefi, « Ockrent : "Le meurtre de Jamal Khashoggi porte la marque de MBS" », lepoint.fr, 18 octobre 2018.
  5. « La nouvelle guerre du Golfe », Arte, (consulté le )
  6. 1 2 « Le coût délirant des vacances du prince saoudien Mohammed ben Salmane aux Maldives », sur SudOuest.fr,
  7. (en) Suzanne Rowan Kelleher, « Saudi Crown Prince MBS Pressed The Louvre To Lie About His Fake Leonardo Da Vinci, Per New Documentary », sur Forbes,
  8. 1 2 « Le fils du roi Salman, un héritier pressé et ambitieux en Arabie saoudite », sur Le Monde,
  9. « Mohammad ben Salmane, "l’homme fort de l’Arabie saoudite" », sur L'Orient Le Jour,
  10. « Mohammad Ben Salmane. Les secrets d’une ascension fulgurante », sur http://magazine.com.lb
  11. 1 2 « Mohammed bin Salman accusé d'avoir voulu assassiner le roi Abdallah avec une "bague empoisonnée" », BBC,
  12. (en) « Former Saudi official calls Mohammed bin Salman a "psychopath," says Saudi crown prince fears what he knows », sur www.cbsnews.com (consulté le )
  13. « Le roi Salmane réaffirme l’influence des sept Soudayris, écarte un proche conseiller d'Abdallah », Middle East Eye (en), 24 janvier 2015
  14. « Mohammed bin Nayef kingpin in new Saudi Arabia : country experts », sur Middle East Eye (consulté le ).
  15. <Le Monde Diplomatique, Enlisement saoudien au Yémen
  16. « Mohammed Ben Salman visé par une plainte à Paris pour complicité d’actes de torture au Yémen », lemonde.fr, 10 avril 2018.
  17. « Tortures au Yémen: MBS visé par une enquête en France », sur LExpress.fr (consulté le )
  18. « Comment l’Arabie saoudite envisage sa coalition contre l’Etat islamique », sur Le Monde,
  19. (en) German spy agency warns of Saudi shift to 'impulsive' policies, reuters.com, 2 décembre 2015
  20. (en) Allison Smale, « Germany Rebukes Its Own Intelligence Agency for Criticizing Saudi Policy », New York Times, (lire en ligne)
  21. « Zarif: L’Iran ne veut pas une escalade de la tension dans son voisinage », sur french.alahednews.com.lb,
  22. Libération, « Affaire Khashoggi : un «commando» saoudien dans le viseur d’Ankara », sur Libération (consulté le ).
  23. « L’affaire Kashoggi met Riyad sous pression », Le Monde diplomatique, .
  24. « Mort de Jamal Khashoggi : les doutes sur la crédibilité de la version saoudienne », FIGARO, (lire en ligne, consulté le )
  25. « Vaste remaniement en Arabie saoudite confrontée à des défis majeurs », sur L'Obs (consulté le )
  26. Le roi d'Arabie saoudite nomme son fils prince héritier, AFP, 21 juin 2017.
  27. Gilles Paris, Arabie saoudite : le roi Salman propulse son fils au rang d’héritier, Le Monde, 21 juin 2017.
  28. Georges Malbrunot, L'ascension fulgurante de Mohammed Ben Salman, nouveau prince héritier d'Arabie saoudite, Le Figaro, 21 juin 2017.
  29. « Après la purge, les nouveaux réseaux du prince héritier Mohammed ben Salmane en Arabie Saoudite », sur www.challenges.fr (consulté le )
  30. « Arabie saoudite : le prince héritier Mohammed Ben Salman nommé premier ministre », Le Figaro,
  31. « Avec le poste de Premier ministre, le prince héritier en quête d'une immunité - L'Orient-Le Jour », sur www.lorientlejour.com, (consulté le ).
  32. (en) John Micklethwait, Glen Carey, Alaa Shahine & Matthieuw Martin, « Saudi Arabia Plans $2 Trillion Megafund for Post-Oil Era: Deputy Crown Prince », Bloomberg,
  33. (en) Sebastian Seibt, « L’Arabie saoudite dévoile son projet d’économie post-pétrole », France 24,
  34. (en) « Full Transcript of Prince Mohammed bin Salman’s Al Arabiya interview », Al Arabiya, (lire en ligne)
  35. 1 2 3 4 (en) « Interview with Muhammad bin Salman », sur The Economist,
  36. (en) « Saudi Arabia’s young prince U-turns on reform », The Economist,
  37. « Le géant pétrolier saoudien Aramco étudie une entrée en Bourse », sur La Voix du Nord,
  38. (en) Simeon Kerr, « Saudis unveil radical austerity programme », The Financial Times,
  39. « Saudi Aramco: pourrait dépasser la capitalisation d'Apple », sur abcbourse.com,
  40. « L’Arabie saoudite dévoile son projet d’économie post-pétrole », sur France24.com,
  41. Anne Feitz, « Bourse : le pétrolier Saudi Aramco prépare l'opération du siècle », Les Échos, (lire en ligne)
  42. Ahmed Hezam, « Pourquoi l'assassinat de Jamal Khashoggi n'émeut pas les Yéménites », sur Orient XXI,
  43. « Villes du futur : Neom, la mégapole high-tech voulue par l'Arabie saoudite », sur Futura (consulté le ).
  44. Antoine Izambard, « NEOM, le projet hallucinant à 500 milliards du prince héritier d’Arabie saoudite », Challenges, (lire en ligne, consulté le ).
  45. « Arabie saoudite : qu’est-ce que le projet NEOM, une ville futuriste de 170km censée accueillir 9 millions d’habitants ? », sur www.rtl.fr (consulté le )
  46. « Arabie saoudite : voici à quoi pourrait ressembler la ville futuriste NEOM », sur CNEWS (consulté le )
  47. « Le prince héritier promet une Arabie saoudite "modérée et tolérante" », Paris Match, (lire en ligne, consulté le )
  48. « Les rêves de grandeur du prince "MBS" pour l'Arabie », Le Figaro, encart « Économie », samedi 18 / dimanche 19 novembre 2017, page 19.
  49. « Arabie saoudite: les femmes peuvent désormais créer leur propre entreprise », L'Express, (lire en ligne)
  50. « Arabie saoudite : les femmes autorisées à entrer dans l'armée », France 24, (lire en ligne)
  51. 1 2 François de Labarre, « Mohammed Ben Salmane à Paris: entre sujets qui fâchent et selfies », parismatch.com, 12 avril 2018.
  52. « Clarence Rodriguez : "Droits des femmes ? Ne nous laissons pas berner par des mesures poudre aux yeux », Paris Match, semaine du 18 au 24 octobre 2018, p. 131.
  53. Régis Le Sommier, « Mohammed Ben Salmane. Le prince noir », Paris Match, semaine du 26 décembre 2018 au 2 janvier 2019, p. 34-37.
  54. « L'Arabie saoudite délivrera des visas de tourisme au premier trimestre 2018 », La Croix, (lire en ligne)
  55. Chloé Fournier, « Le cinéma fait son retour en Arabie Saoudite avec "Emoji The Movie" et "Capitaine Superslip" », Les Inrockuptibles, (lire en ligne)
  56. Amuj Chopra, « L'Arabie saoudite veut une place sur la carte du tourisme mondial », Nord Éclair, (lire en ligne)
  57. Benjamin Barthe, Le royaume saoudien se met en ordre de bataille, Le Monde, 6 novembre 2017
  58. 1 2 3 4 Antoine Ajoury, Stéphane Lacroix : L’Arabie saoudite est passée d’un autoritarisme mou à un autoritarisme arabe classique, OLJ, 9 novembre 2018.
  59. « Purge sans précédent en Arabie saoudite: princes, ministres, ex-ministres arrêtés », Libération.fr, (lire en ligne, consulté le )
  60. « Purge sans précédent en Arabie saoudite: princes, ministres, ex-ministres arrêtés », sur liberation.fr, (consulté le )
  61. « En Arabie saoudite, une purge visant des princes, des ministres et des hommes d’affaires », Le Monde, (lire en ligne)
  62. « Purges en Arabie Saoudite : l’hôtel Ritz de Riyad transformé en prison de luxe », Courrier international, (lire en ligne, consulté le )
  63. « Au centre d'une purge royale en Arabie saoudite, le Ritz-Carlton va rouvrir », Challenges, (lire en ligne)
  64. (en) « The Saudi purge will spook global investors and unsettle oil markets », The Economist, (lire en ligne)
  65. (en) « The world should push the crown prince to reform Saudi Arabia, not wreck it », The Economist, (lire en ligne)
  66. (en) « Senior Saudi princes said to be detained and accused of treason », sur The Straits Times, (consulté le ).
  67. (en) « Saudi Arabia extends crackdown on royal family to fourth prince », sur The Straits Times, (consulté le ).
  68. « MBS, ex prince charmant », Le Canard Enchaîné, no 5105, , p. 8.
  69. « Affaire Khashoggi : qui sont les membres du commando qui aurait assassiné le journaliste ? », sur cnews.fr, (consulté le ).
  70. « Yémen, une nation détruite par l’agressivité de ben Salmane », Middle East Eye, (lire en ligne, consulté le )
  71. (en) Florence Dixon, « Deputy King MbS? Crown prince claims new title as coup rumours persist », sur alaraby (consulté le )
  72. (en-GB) Stephanie Kirchgaessner Nick Hopkins in London, « Rumours grow of rift between Saudi king and crown prince », The Guardian, (ISSN 0261-3077, lire en ligne, consulté le )
  73. « Première tournée à l'étranger du prince héritier saoudien depuis l'affaire Khashoggi »
  74. (en-US) « MBS boude le Maroc lors de sa tournée arabe - Le Desk », Le Desk, (lire en ligne, consulté le )
  75. BFMTV, « En Tunisie, la venue de Mohammed ben Salmane provoque un tollé », sur BFMTV (consulté le )
  76. La-Croix.com, « Le prince héritier saoudien en tournée fait une halte mouvementée à Tunis », sur La Croix, (consulté le )
  77. Agence Reuters, « Un juge argentin examine une plainte contre MBS », Mediapart, (lire en ligne, consulté le )
  78. « Les scénarios d’une guerre avec l’Iran », sur www.lefigaro.fr, (consulté le )
  79. Sarra Grira, « Peut-on parler des juifs du monde arabe sans normaliser les relations avec Israël ? - La série « Oum Haroun » », sur Orient XXI,
  80. (en) « Saudi prince visits Greece, then heads to France in first EU trip since Khashoggi killing », sur France 24 (consulté le )
  81. « Macron reçoit le prince héritier saoudien, malgré Khashoggi et la colère des défenseurs des droits humains », sur TV5 Monde (consulté le )
  82. (en) « Despite Outrage, France's Macron Hosts Saudi Crown Prince Salman », sur NDTV (consulté le )
  83. Anthony Bellanger, « Yémen ou l'aveuglement stratégique saoudien », sur France Inter, (consulté le )
  84. (en) Bruce Riedel, Yemen’s war shakes up the Saudi palace, brookings.edu, 29 avril 2015
  85. « L'affaire Khashoggi ou les mauvais calculs du prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane », sur France 24, (consulté le )
  86. « Mohammed ben Salmane : des coups de force et une ascension éclair », sur Libération.fr, (consulté le )
  87. Yves Acezat, Les doutes de la CIA sur le prince héritier saoudien, orientxxi.info, 3 décembre 2018
  88. (en) Declan Walsh, THE TRAGEDY OF SAUDI ARABIA’S WAR, nytimes.com, 26 octobre 2018
  89. « Réformateur, autoritaire, flambeur... Mohammed Ben Salmane, le prince saoudien aux multiples visages », sur Franceinfo, (consulté le )
  90. « Tortures au Yémen: MBS visé par une enquête en France », sur LExpress.fr, (consulté le )
  91. « Saad Hariri : douze jours de crise entre Beyrouth, Riyad et Paris »
  92. « Liban: le président considère Hariri "détenu" en Arabie saoudite », sur lefigaro.fr, (consulté le )
  93. « Qui est Jamal Khashoggi, journaliste saoudien disparu à Istanbul ? », Libération.fr, (lire en ligne, consulté le )
  94. (en-GB) « Jamal Khashoggi aurait été décapité », BBC News Afrique, (lire en ligne, consulté le )
  95. « Affaire Khashoggi : Riyad nie toute intention de « tuer » ; Trump promet un « châtiment sévère » », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
  96. « Disparition d'un journaliste saoudien : ces éléments qui accréditent la thèse de l'assassinat »
  97. (en) « EXCLUSIVE: Seven of bin Salman's bodyguards among Khashoggi suspects », Middle East Eye, (lire en ligne, consulté le )
  98. « Mort de Jamal Khashoggi : qui sont les deux hauts responsables saoudiens limogés ? », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
  99. « L'Arabie saoudite reconnaît que Khashoggi a été tué dans son consulat d'Istanbul », sur FIGARO, (consulté le )
  100. « Crown prince sought to lure Khashoggi back to Saudi Arabia and detain him, U.S. intercepts show »
  101. « Affaire Khashoggi : les preuves incriminent le prince Ben Salmane, selon l'ex-chef du MI6 », www.cnews.fr, (lire en ligne, consulté le )
  102. « Le prince héritier saoudien qualifie d'«incident hideux» le meurtre de Khashoggi », FIGARO, (lire en ligne, consulté le )
  103. « La justice saoudienne absout le prince héritier dans le meurtre de Jamal Khashoggi », FIGARO, (lire en ligne, consulté le )
  104. Zone Bourse, « Bourse : Actualités, Toute l'info - Zonebourse.com », sur www.zonebourse.com (consulté le )
  105. « Khashoggi: Trump envisage l'implication du prince Ben Salman », sur FIGARO, (consulté le )
  106. « Le prince héritier saoudien derrière le meurtre de Khashoggi selon la CIA (Washington Post) », sur Le Figaro (consulté le )
  107. par Mark Hosenball, « La CIA pense que Mohamed ben Salman a ordonné l'assassinat de... », FR, (lire en ligne, consulté le )
  108. « Affaire Kashoggi: la CIA accuse le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane », Challenges, (lire en ligne, consulté le )
  109. « Khashoggi: «Aucun» doute que le prince héritier saoudien soit complice du meurtre », sur Le Figaro (consulté le )
  110. « Arabie saoudite : un an après, le meurtre de Khashoggi hante toujours le prince héritier Ben Salman », sur Le Monde, (consulté le )
  111. « D'après les États-Unis, le prince saoudien MBS a "autorisé" une opération "pour tuer ou capturer" Jamal Khashoggi », sur Le HuffPost, (consulté le )
  112. Benjamin Barthe et Gilles Paris, « L’administration Biden prend ses distances avec « MBS » en le mettant en cause dans l’assassinat de Jamal Khashoggi », Le Monde, (lire en ligne)
  113. Benjamin Barthe, « Affaire Khashoggi : le prince héritier saoudien Mohammed Ben Salman visé par une plainte pour « crimes contre l’humanité » en Allemagne », Le Monde, (lire en ligne, consulté le )
  114. 1 2 Hala Kodmani, Arabie Saoudite : le «tufush», mal-être des moins de 30 ans, Libération, 21 juin 2017.
  115. 1 2 (en) « MiSK Foundation showcases Saudi Arabia’s focus on building the capabilities and knowledge of future generations through multi-platform sponsorship of Inside the Middle East on CNN », CNN Press Room, (lire en ligne)
  116. UNESCO, « Partenaires », UNESCO, 26-28 octobre 2015
  117. Daniel Vigneron, Le prince d'Arabie met son plan « Vision 2030 » sur orbite, La Tribune, 17 avril 2018.
  118. (en) « Crown Prince holds talks with King Hamad in Bahrain », sur saudigazette.com.sa, .
  119. (en) « Mohamed bin Zayed, Mohamed bin Salman review bilateral ties, regional issues », sur wam.ae, .
  120. (en) « Jordan confers highest civilian award on Crown Prince », sur saudigazette.com.sa, .
  121. (ar) « أمير الكويت يقدم قلادة مبارك الكبير للأمير محمد بن سلمان », sur elaph.com, .
  122. (en) « His Majesty confers Oman Civil Order on HRH Prince Mohammed bin Salman », sur timesofoman.com, .
  123. (en) « President Alvi confers Nishan-e-Pakistan on Saudi crown prince », sur tribune.com.pk,
  124. « Tunisie : Mohamed Ben Salmane honoré au Palais de Carthage », sur directinfo.webmanagercenter.com,

Bibliographie

Ouvrages

  • Christine Ockrent, Le Prince mystère de l'Arabie. Mohammed Ben Salman, les mirages d'un pouvoir absolu, Robert Laffont, 2018.

Articles

Annexes

Articles connexes

Liens externes