Course |
82e Tour de France |
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Étapes |
20 |
Date |
1er au |
Distance |
3 653 km |
Pays traversé(s) | |
Lieu de départ | |
Lieu d'arrivée | |
Partants |
189 |
Vitesse moyenne |
39,195 km/h |
Vainqueur | |
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Deuxième |
Alex Zülle |
Troisième | |
Classement par points | |
Meilleur grimpeur | |
Meilleur jeune | |
Meilleure équipe |
ONCE |
Le Tour de France 1995 est la 82e édition du Tour de France, course cycliste qui s'est déroulée du 1er au sur 20 étapes pour 3 653 km. Miguel Indurain remporte l'épreuve pour la cinquième fois consécutive. Ce Tour est endeuillé par la mort du coureur Fabio Casartelli à la suite d'une chute dans une descente.
Présentation
Parcours
- Le départ du Tour a lieu à Saint-Brieuc ; l'arrivée finale se juge aux Champs-Élysées.
Équipes
- En mai, une première liste de 15 équipes est annoncée[1]. L'organisation précise alors que cinq autres équipes seront sélectionnées à l'issue du Critérium du Dauphiné libéré, ce qui portera le nombre d'équipes participantes à 20. Les équipes initialement choisies sont :
- En juin, les cinq autres équipes sont dévoilées : Brescialat, Polti, TVM Lampre et Kelme. Les équipes Telekom, Aki, et ZG Mobili sont retenues en tant que réservistes, et peuvent être appelées à disputer l'épreuve en cas de défection d'une des vingt équipes sélectionnées.
- Deux jours avant le départ, l'équipe cycliste Aki est repêchée à la suite de l'abandon de l'équipe du Groupement en raison de difficultés financières et de la blessure de leur leader Luc Leblanc[2]. Dans le même temps, la direction du Tour libère une place supplémentaire pour une équipe, alors que deux équipes réservistes sont en lice (Telekom et ZG Mobili). Faute d'accord sur l'identité de l'équipe retenue, les deux formations s'entendent pour engager une équipe mixte[3], qui associe six coureurs de l'équipe Telekom (avec Erik Zabel en leader) et trois coureurs de ZG Mobili[4]. L'équipe Telekom-ZG-Mobili est la dernière équipe mixte de l'histoire du Tour de France.
- Finalement, ce sont 21 formations de neuf coureurs qui se présentent au départ.
Liste des coureurs
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NP : non-partant ; C : abandon sur chute ; A : abandon en cours d'étape ; HD : hors-délai.
Déroulement de la course
En lice pour une cinquième victoire consécutive dans le Tour de France, Miguel Indurain est le grand favori de l'épreuve. Son adversaire le plus attendu est le Suisse Tony Rominger, qui sort d'une victoire écrasante dans le Tour d'Italie. Parmi les autres outsiders, les équipes ONCE et Gewiss paraissent très fortes, avec Laurent Jalabert, Johan Bruyneel et Alex Zülle pour la première, et Bjarne Riis et Evgueni Berzin pour la seconde. Marco Pantani et Richard Virenque sont eux attendus pour les étapes de montagne.
Le prologue de Saint-Brieuc, disputé en soirée pour contenter les chaînes de télé, est très décevant. Une forte averse s'abat sur la course et les leaders décident de ne pas prendre de risque : tous terminent très loin du vainqueur, Jacky Durand, parti sous le soleil. Seul Chris Boardman, qui a misé toute sa saison sur ce prologue, prend tous les risques. Il chute gravement et se fracture un poignet et une cheville et abandonne.
Au cours de la première semaine, le maillot jaune passe sur les épaules de Laurent Jalabert, qui bénéficie de la deuxième place de sa formation ONCE dans le contre-la-montre par équipes. Après le festival des sprinters, la 7e étape offre un profil semblable à celui d'une classique ardennaise : adoptant une stratégie plus offensive qu'à l'accoutumée, Miguel Indurain figure dans une échappée dont Johan Bruyneel s'extirpe dans la dernière montée. Indurain le rejoint et fait l'essentiel du travail jusqu'à l'arrivée. Bruyneel s'impose et revêt le maillot jaune… pour 24 heures seulement. Car le lendemain, au terme du premier contre-la-montre individuel, Miguel Indurain a repris sa tunique, même s'il n'a pas été aussi dominateur que les années précédentes : Bjarne Riis, impressionnant, et Tony Rominger, limitent les dégâts en terminant à moins d'une minute de l'Espagnol. Pour eux, tous les espoirs sont encore permis.
Cependant, Indurain va s'appliquer à vite tuer le suspense lors des deux étapes des Alpes. La 9e étape voit une grande offensive menée par le Suisse Alex Zülle, échappé dès le début de l'étape, qui s'impose à la Plagne et vient s'installer durablement à la deuxième place du général. Profitant de l'usante montée de la Plagne, Indurain a attaqué derrière le Suisse, repoussant Pantani à deux minutes, Rominger à trois et Riis à quatre. Le lendemain, c'est Marco Pantani qui s'impose à l'Alpe d'Huez après avoir démarré au pied de l'ascension et avalé tous les échappés. Mais là encore, le grand gagnant est Miguel Indurain, qui termine deuxième devant tous ses adversaires directs.
Alors que les étapes qui séparent les deux massifs de montagne offrent traditionnellement au peloton l'occasion de souffler, la 12e étape entre Saint-Étienne et Mende est le théâtre d'une grande passe d'armes. Attaqué par toute l'équipe ONCE, Indurain est contraint de laisser partir Laurent Jalabert, maillot vert, qui compte bientôt dix minutes d'avance et se retrouve provisoirement en tête du classement général ! Les équipiers de Banesto roulent à bloc pour limiter l'écart, mais Jalabert s'impose à Mende et se glisse sur la troisième marche du podium. Cette fois, Indurain a eu chaud.
La première étape pyrénéenne voit l'Espagnol une nouvelle fois attaqué. Tony Rominger, Laurent Jalabert et Bjarne Riis tentent leur chance, mais c'est Marco Pantani qui s'échappe et s'impose à Guzet-neige dans le brouillard. Le lendemain, lors de la 15e étape entre Saint-Girons et Cauterets, la victoire d'étape du maillot à pois Richard Virenque est ternie par l'accident qui coûte la vie à Fabio Casartelli dans la dangereuse descente du col du Portet d'Aspet. En hommage au coureur italien, champion olympique à Barcelone en 1992, l'étape du lendemain est neutralisée, malgré l'opposition de quelques-uns comme Bjarne Riis. En effet, cette étape était potentiellement décisive pour le classement général, car il s'agissait de la dernière étape pyrénéenne (devant passer par les cols du Soulor, de l'Aubisque, de Marie-Blanque, du Soudet et de la Hourcère).
La remontée vers Paris s'effectue sans grand bouleversement, dans une atmosphère endeuillée. La victoire à Limoges de l'Américain Lance Armstrong, équipier de Casartelli, au terme de la 18e étape est une nouvelle occasion de célébrer la mémoire du coureur italien. Indurain remporte le dernier contre-la-montre devant Riis et Rominger, tandis que Zülle conserve sa deuxième place, que Jalabert termine quatrième avec en sus le maillot vert et que Richard Virenque endosse son deuxième maillot à pois.
À Paris, Miguel Indurain fête discrètement son cinquième succès consécutif, l'ambiance restant morose.
Étapes
Notes :
- ↑ Cette étape devait initialement se terminer au Pont d'Espagne, toujours sur la commune de Cauterets, mais l'arrivée fut déplacée au Cirque du Lys à la suite des problèmes environnementaux que le passage de la course aurait posé dans un site protégé.
- ↑ L'étape a été neutralisée en hommage à Fabio Casartelli, décédé la veille dans la descente du col de Portet-d'Aspet.
Classements
Classement général final
Classement général[7] | ||||
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Coureur | Pays | Équipe | Temps | |
1er | Miguel Indurain | Espagne | Banesto | en 92 h 44 min 59 s |
2e | Alex Zülle | Suisse | ONCE | + 4 min 35 s |
3e | Bjarne Riis | Danemark | Gewiss-Ballan | + 6 min 47 s |
4e | Laurent Jalabert | France | ONCE | + 8 min 24 s |
5e | Ivan Gotti | Italie | Gewiss-Ballan | + 11 min 33 s |
6e | Melchor Mauri | Espagne | ONCE | + 15 min 20 s |
7e | Fernando Escartín | Espagne | Mapei-GB | + 15 min 45 s |
8e | Tony Rominger | Suisse | Mapei-GB | + 16 min 46 s |
9e | Richard Virenque | France | Festina-Lotus | + 17 min 31 s |
10e | Hernán Buenahora | Colombie | Kelme-Sureña | + 18 min 50 s |
11e | Claudio Chiappucci | Italie | Carrera Jeans-Tassoni | + 18 min 55 s |
12e | Laurent Madouas | France | Castorama | + 20 min 37 s |
13e | Marco Pantani | Italie | Carrera Jeans-Tassoni | + 26 min 20 s |
14e | Paolo Lanfranchi | Italie | Brescialat-Fago | + 29 min 41 s |
15e | Bruno Cenghialta | Italie | Gewiss-Ballan | + 29 min 55 s |
16e | Álvaro Mejía | Colombie | Motorola | + 33 min 40 s |
17e | Bo Hamburger | Danemark | TVM-Polis Direct | + 34 min 49 s |
18e | Viatcheslav Ekimov | Russie | Novell Software-Decca | + 39 min 51 s |
19e | Laurent Dufaux | Suisse | Festina-Lotus | + 45 min 55 s |
20e | Erik Breukink | Pays-Bas | ONCE | + 47 min 27 s |
21e | Vicente Aparicio | Espagne | Banesto | + 52 min 54 s |
22e | Jean-Cyril Robin | France | Festina-Lotus | + 56 min 1 s |
23e | Arsenio González | Espagne | Mapei-GB | + 56 min 18 s |
24e | Federico Muñoz | Colombie | Kelme-Sureña | + 1 h 1 min 3 s |
25e | Vladimir Poulnikov | Ukraine | Deutsche Telekom / ZG Mobili | + 1 h 1 min 31 s |
Classements annexes finals
Classement par points
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Grand Prix de la montagne
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Classement du meilleur jeune
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Classement par équipes
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Classement de la combativité
Classement de la combativité[5] - [8] | ||||
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Coureur | Pays | Équipe | Point(s) | |
1er | Hernán Buenahora | Colombie | Kelme-Sureña | 36 points |
2e | Richard Virenque | France | Festina-Lotus | 30 pts |
3e | Laurent Jalabert | France | ONCE | 30 pts |
Évolution des classements
Étape | Vainqueur | Classement général |
Classement par points |
Classement de la montagne |
Classement du meilleur jeune | Classement par équipes | Prix de la combativité | |
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Étape | Leader | |||||||
P | Jacky Durand | Jacky Durand | Jacky Durand | Arsenio Gonzalez | Gabriele Colombo | Castorama | non décerné | |
1 | Fabio Baldato | Fabio Baldato | François Simon | Erik Dekker | Erik Dekker | |||
2 | Mario Cipollini | Laurent Jalabert | Djamolidine Abdoujaparov | Dirk Baldinger | Eric Vanderaerden | |||
3 | Gewiss-Ballan | Gabriele Colombo | Gewiss-Ballan | non décerné | ||||
4 | Mario Cipollini | Ivan Gotti | Mario Cipollini | Evgeni Berzin | Francisco Cabello | |||
5 | Jeroen Blijlevens | Dimitri Konyshev | Rolf Järmann | Rolf Järmann | ||||
6 | Erik Zabel | Bjarne Riis | Djamolidine Abdoujaparov | Herman Frison | ||||
7 | Johan Bruyneel | Johan Bruyneel | Laurent Jalabert | Richard Virenque | Miguel Indurain | Miguel Indurain | ||
8 | Miguel Indurain | Miguel Indurain | non décerné | |||||
9 | Alex Zülle | Marco Pantani | ONCE | Alex Zülle | Alex Zülle | |||
10 | Marco Pantani | Laurent Brochard | ||||||
11 | Max Sciandri | Hernán Buenahora | ||||||
12 | Laurent Jalabert | Laurent Jalabert | Laurent Jalabert | |||||
13 | Sergueï Outschakov | Sergueï Outschakov | ||||||
14 | Marco Pantani | Marco Pantani | ||||||
15 | Richard Virenque | Richard Virenque | Hernán Buenahora | |||||
16 | —[N 1] | non décerné | ||||||
17 | Erik Zabel | Thierry Marie | ||||||
18 | Lance Armstrong | Lance Armstrong | ||||||
19 | Miguel Indurain | non décerné | ||||||
20 | Djamolidine Abdoujaparov | Sergueï Outschakov | ||||||
Classements finals | Miguel Indurain | Laurent Jalabert | Richard Virenque | Marco Pantani | ONCE | Hernán Buenahora |
- ↑ Étape neutralisée par les coureurs pour rendre hommage à Fabio Casartelli, décédé la veille.
Bilan de la course
- C'est le cinquième Tour de France remporté par l'Espagnol Miguel Indurain, qui rejoint ainsi Jacques Anquetil, Eddy Merckx et Bernard Hinault. C'est le premier à les remporter consécutivement.
- Lors de la 15e étape entre Saint-Girons - Cauterets, Richard Virenque arrive seul au sommet de la Crêtes-du-Lys, il ignore alors qu'un drame s'est produit à l'arrière. Dans la descente du col de Portet-d'Aspet, une chute a emporté plusieurs coureurs dont certains jusque dans le ravin. Le cas le plus inquiétant est celui d'un jeune de l'équipe Motorola, Fabio Casartelli. L'Italien, champion olympique en titre, sur route, aux Jeux olympiques de Barcelone en 1992, a percuté un parapet au bord de la route alors qu'il ne portait pas de casque. Transporté d'urgence par hélicoptère à l'hôpital de Tarbes, il décéda à son arrivée.
- La 16e étape est annulée en raison de l'accident de la veille. Les coureurs ont néanmoins décidé de prendre le départ. L'équipe Motorola passe la ligne d'arrivée à Pau en tête, quelques mètres devant le peloton, en hommage au coureur disparu la veille. Aucun classement n'est publié à l'occasion de cette étape.
- Lance Armstrong, le champion du monde 1993, remporte la 18e étape, un doigt levé vers le ciel en mémoire de son coéquipier.
- Seule la formation Banesto arrive au complet à Paris.
- Moyenne du vainqueur : 39,191 km/h.
Notes et références
- ↑ (en) « Tour de France Team selection », sur cyclingnews.com,
- ↑ « Le Groupement et Leblanc forfaits pour le Tour », L'Humanité, (lire en ligne, consulté le ).
- ↑ « The Tour de France Results Service », sur cyclingnews.com (consulté le ).
- ↑ Jean-Louis Le Touzet, « Telekom-ZG Mobili, esprit d'équipe es-tu là?Pour participer au Tour, la formation allemande et l'écurie italienne ont dû fusionner. Scènes de cohabitation. », Libération, (lire en ligne, consulté le ).
- 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 « 82ème Tour de France 1995 » [« 82nd Tour de France 1995 »] [archive du ], sur Mémoire du cyclisme (consulté le )
- ↑ « The history of the Tour de France – Year 1995 – The stage winners » [archive du ], sur Tour de France, Amaury Sport Organisation (consulté le )
- 1 2 « Tour de France 1995 – Le Classement général » [archive du ], sur Tour de France, Amaury Sport Organisation (consulté le )
- 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 Jacques Culot, « Le rouleur au lac et le sprinter aux Champs (19e et 20e étapes) », Le Soir, , p. 19 (lire en ligne, consulté le )
- ↑ « Tour de France 1995 – Leaders overview » [archive du ], sur ProCyclingStats (consulté le )
- ↑ (nl) Pieter van den Akker, « Informatie over de Tour de France van 1995 » [« Information about the Tour de France from 1995 »] [archive du ], sur TourDeFranceStatistieken.nl (consulté le )
Liens externes
- Tour de France 1995 sur letour.fr
- (en) Tour de France 1995 sur bikeraceinfo.com
- Le dico du Tour / Le Tour de France 1995