Chronologies
25 octobre : bataille de Dorylée. De nombreux croisés, conduits par l’empereur germanique Conrad III et le roi de France Louis VII, déferlent sur l’Asie Mineure à l’automne. Mas`ûd Ier, fils de Kılıç Arslan Ier, leur tend une série d’embuscades aux environs de Dorylée. Ils perdent beaucoup d’hommes.
1144 1145 1146 1147 1148 1149 1150 Décennies : 1110 1120 1130 1140 1150 1160 1170 Siècles : Xe XIe XIIe XIIIe XIVe Millénaires : -Ier Ier IIe IIIe |
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L'année 1147 est une année commune qui commence un mercredi.
Événements
- 17 janvier, Espagne : les Almohades sous Abd al-Mumin débarquent au pays d’al-Andalûs et s’emparent de Séville[1]. Au même moment, les chrétiens du comte Manrique de Lara prennent la forteresse de Calatrava pour le compte du roi Alphonse VII[2].
- 15 février, Allemagne : diète de Ratisbonne[3]. Adam d’Ébrach y lit la lettre de Bernard de Clairvaux aux Bavarois et aux Francs orientaux en même temps que la bulle d’Eugène III et lève de nouveaux croisés parmi lesquels le burgrave de Nuremberg et les évêques Henri de Ratisbonne, Rimbert de Passau et Otton de Freising[4].
- 24 février, Allemagne : découverte d’un cadavre de chrétien mutilé à Wurtzbourg[5] ; 21 Juifs, accusés du meurtre, sont massacrés[6].
- 13 mars : diète de Francfort. Les croisés allemands et saxons demandent à Bernard de Clairvaux l’autorisation d’aller combattre les Wendes païns au-delà de l’Elbe et les contraindre au baptême[7].
- 15 mars : Alphonse Ier de Portugal reconquiert Santarém par surprise avec l’aide des Templiers[8]. Il consolide son royaume.
- 23 mars : prise de Marrakech par les Almohades[9], conduit par Abd al-Mumin, fils de Ibn Toumert. Ils assassinent le dernier chef almoravide Ishaq Ben Ali et font de la ville leur capitale après l’avoir pillée. Fin de la conquête almoravide.
- 13 avril : encyclique Divina dispensatione. Le pape Eugène III autorise la croisade allemande contre les Slaves (Wendes) et étend les privilèges de la croisade (indulgence) aux Espagnols qui luttent contre les Maures[10].
- 27 avril : lors du premier chapitre général de l’ordre du Temple à Paris, en présence du roi de France, le pape Eugène III accorde aux Templiers le droit de porter une croix rouge sur leur manteau blanc[11].
12 juin : départ de la deuxième croisade ordonnée par le pape Eugène III, pour reconquérir Jérusalem (fin en 1149).
- 28 mai, Bamberg : départ de Conrad III pour la deuxième croisade (fin en 1148)[12].
- 12 juin : Louis VII de France et Aliénor se mettent en route, à la tête de trois cents chevaliers et d’une nombreuse armée, grossie peu à peu par plusieurs dizaines de milliers de pèlerins, pour participer à la deuxième croisade ; le 29 juin, il passe Rhin à Worms[3].
- Louis VII demande l’aide, subvention en argent, à ses vassaux pour financer la croisade[13].
- Régence de Suger en l’absence de Louis VII de France[14].
- Été : attaque normande de Roger II de Sicile sur Corfou, la Céphalonie, Corinthe, Athènes et Monemvasia. Le pillage de Corinthe et de Thèbes par les Normands et le transfert de leurs ouvriers en Sicile porte un coup fatal à l’industrie byzantine de la soie[15]. En octobre, Manuel Comnène confirme les privilèges commerciaux accordés à Venise par une bulle d’or pour obtenir son alliance contre Roger II[3].
- Juillet :
- Louis VII traverse la Hongrie[16]. Le prétendant au trône de Hongrie, Boris Kalamanos, fils de Coloman, en lutte contre le roi Géza II de Hongrie, rejoint la croisade de Louis VII qui refuse de l’extrader. Il se rend auprès de l’empereur Manuel Ier Comnène[17].
- début de la croisade contre les Wendes[18]. Le prince des Abodrites Niklot attaque préventivement Lübeck en juin ; le comte Adolphe II de Holstein réplique en assiégeant sa capitale Dobin ; Niklot accepte d’interdire le culte des idoles et de payer tribut au Holstein, promesse qui sera sans suite. L’armée principale, conduite par Albert l’Ours et le légat du pape Anselme de Havelberg, assiège vainement la place luticienne de Demmin, puis marche sur Stettin, qui s’avère déjà chrétienne, avant de rebrousser chemin à l’automne[19]. Albert l’Ours reprend Havelberg, perdue lors de la révolte slave de 983 et prend pied à l’est de l’Elbe[18].
Destruction d’un sanctuaire païen pendant la croisade contre les Wendes, toile de Wojciech Gerson, XIXe siècle.
- 1er juillet - 25 octobre : siège et prise de Lisbonne par Alphonse Ier de Portugal aidé d’une flotte croisée anglo-flamande faisant route vers le Proche-Orient[8].
- 27 juillet[20] : Iziaslav II Mstislavitch fait élire Klim Smoliatitch métropolite de Kiev sans le consentement de Constantinople[21]. Schisme entre la métropole de Kiev et les diocèses de Novgorod, Smolensk, Polotsk et Souzdal.
- Août, Espagne : Alphonse VII prend Baeza[22].
- 8 septembre : l’armée de Conrad III arrive devant les murs de Constantinople[3]. Conrad III, qui n’a pu empêcher les pillages commis par ses forces irrégulières à son entrée dans l’empire byzantin, refuse de prêter le serment d’allégeance à Manuel Comnène ; ses troupes se heurtent à celle du basileus, qui les fait passer en Asie Mineure par le Bosphore avant l’arrivée des Français[13].
- 19 septembre : Igor Olgovitch, devenu moine, est assassiné par les Kiéviens[23].
- 21 septembre : consécration par le pape Eugène III de l'église de l'abbaye de Fontenay, la plus ancienne abbatiale cistercienne conservée[24].
- 4 octobre : l’armée de Louis VII et d’Aliénor arrive à Constantinople ; le roi des Francs rencontre Manuel Comnène aux Blachernes [25].
- 17 octobre : prise d’Almeria par les chrétiens (Castille, Navarre et Aragon unis, avec le concours des flottes de Barcelone, Montpellier, Pise et Gênes)[26].
- 25 octobre :
- reddition de Lisbonne[8].
- assassinat de l’évêque mozarabe de Lisbonne par les croisés[27]. Les nouvelles populations rattachées au Portugal sont soit musulmanes, soit chrétiennes (Mozarabes), mais elles partagent les mêmes coutumes et la même langue. Aux yeux des hommes venus du nord, rien ne les distingue. Il faudra l’intervention d’hommes d’Église éminents pour que les Mozarabes ne soient pas réduits en esclavage. L’évêque mozarabe de Lisbonne paie de sa vie cette confusion.
- la première division allemande est anéantie par les Seldjoukides à la seconde bataille de Dorylée. Conrad III ramène les rescapés à Nicée ; la seconde, conduite par l’évêque Otton de Freising est battu près de Laodicée et les survivants sont massacrés en sur la route d’Adalia[28].
- Octobre-novembre : le sultan seldjoukide Sanjar envahit le Khwarezm ; Atsiz, assiégé dans sa forteresse Hazarasp doit rentrer dans sa vassalité[29].
- 1er novembre : l’ancienne mosquée de Lisbonne et consacrée comme cathédrale et le Normand Gilberto de Hastings est sacré évêque[8].
- 28 décembre : l’armée de Louis VII et d’Amédée III de Savoie, rejointe par les contingents survivants de Conrad III, quitte Éphèse et remonte la vallée du Méandre[28].
Fondations en 1147
Naissances en 1147
Décès en 1147
Notes et références
- ↑ Joseph Lavallée, L'Univers : histoire et description de tous les peuples…, F. Didot frères, (présentation en ligne)
- ↑ Pascal Buresi, La frontière entre chrétienté et Islam dans la péninsule Ibérique, Éditions Publibook, , 360 p. (ISBN 978-2-7483-0644-6, présentation en ligne)
- 1 2 3 4 Eduard von Muralt, Essai de chronographie byzantine 1057-1453, vol. 1, Eggers et Cie, (présentation en ligne)
- ↑ Irénée Vallery-Radot, Bernard de Fontaines : Abbé de Clairvaux, Fleurus (ISBN 978-2-7413-0194-3, présentation en ligne)
- ↑ Robert Chazan, Medieval Stereotypes and Modern Antisemitism, University of California Press, , 196 p. (ISBN 978-0-520-91740-8, présentation en ligne)
- ↑ Israël Yuval, Deux peuples en ton sein : Juifs et Chrétiens au Moyen Age, Albin Michel, (ISBN 978-2-226-27159-4, présentation en ligne)
- ↑ Jean Flori, Prêcher la croisade : XIe – XIIIe siècle, Communication et propagande, EDI8 - PLON, , 485 p. (ISBN 978-2-262-04088-8, présentation en ligne)
- 1 2 3 4 Jean-François Labourdette, Histoire du Portugal, Fayard, , 703 p. (ISBN 978-2-213-64010-5, présentation en ligne)
- ↑ collectif, Maroc et Espagne : une histoire commune, Fundación El legado andalusì, , 208 p. (ISBN 978-84-96395-04-6, présentation en ligne)
- ↑ Jean Flori, Les croisades : Origines, réalisations, institutions, déviations, Éditions Jean-paul Gisserot, , 124 p. (ISBN 978-2-87747-542-6, présentation en ligne)
- ↑ Daniel Minard, Les templiers : gardiens de la terre sainte et de la tombe du Christ, Éditions Publibook, , 306 p. (ISBN 978-2-7483-2061-9, présentation en ligne)
- ↑ M. Nicolas Viton Saint-Allais, Maur François Dantine, Charles Clémencet, François Clément, L'art de vérifier les dates..., vol. 17, Valade, (présentation en ligne)
- 1 2 Michel Ballard, Croisades et Orient latin : XIe – XIVe siècle, Armand Colin, , 272 p. (ISBN 978-2-200-27124-4, présentation en ligne)
- ↑ Bernard Plongeron, Luce Pietri, Le Diocèse de Paris, Volume 1, Paris, Éditions Beauchesne, , 492 p. (ISBN 2-7010-1132-9, présentation en ligne)
- ↑ Louis Bréhier, Vie et mort de Byzance, Albin Michel, , 634 p. (ISBN 978-2-226-22331-9, présentation en ligne)
- ↑ Jean Charles Léonard Simonde de Sismondi, Histoire des français, vol. 5, Paris, Treuttel et Würtz, (présentation en ligne)
- ↑ Revue des études byzantines, vol. 49, Institut français des études byzantines, (présentation en ligne)
- 1 2 Jay Terry Lees, Anselm of Havelberg : Deeds Into Words in the Twelfth Century, BRILL, , 317 p. (ISBN 978-90-04-10906-3, présentation en ligne)
- ↑ Jean Richard, Histoire des croisades, Fayard, , 550 p. (ISBN 978-2-213-64061-7, présentation en ligne)
- ↑ Daniel H. Shubin, A History of Russian Christianity, vol. 1, Algora Publishing, , 222 p. (ISBN 978-0-87586-289-7, présentation en ligne)
- ↑ Jean-Claude Polet et Claude Pichois, Patrimoine littéraire européen, vol. 4a, De Boeck Supérieur, , 830 p. (ISBN 978-2-8041-1590-6, présentation en ligne)
- ↑ Pierre Narbaitz, Navarra o cuando los vascos tenían reyes, Txalaparta, , 671 p. (ISBN 978-84-8136-488-0, présentation en ligne)
- ↑ Jean Mayet, 365 jours ou Les Éphémérides allant du XVIe au XXe siècle, Mon Petit Éditeur, (ISBN 978-2-342-01183-8, présentation en ligne)
- ↑ Pierre Aubé, Saint Bernard de Clairvaux, Fayard, (ISBN 9782213649009, présentation en ligne)
- ↑ Ralph V. Turner, Aliénor d'Aquitaine, Fayard, , 488 p. (ISBN 978-2-213-66542-9, présentation en ligne)
- ↑ Justin Édouard M. Cénac-Moncaut, Histoire des Pyrénées et des rapports internationaux de la France avec l'Espagne. Annales de la Catalogne, de l'Aragon, de la Navarre, vol. 2, Paris, Amyot, (présentation en ligne)
- ↑ Alexandre Herculano, História de Portugal - III, Ediçoes Vercial, (ISBN 978-989-8392-79-4, présentation en ligne)
- 1 2 David Nicolle, The Second Crusade 1148 : Disaster Outside Damascus, Osprey Publishing, , 96 p. (ISBN 978-1-84603-354-4, présentation en ligne)
- ↑ ʻAlāʼ al-Dīn ʻAṭā Malik Juvaynī, Traduit par John Andrew Boyle, Genghis Khan : The History of the World Conqueror, Manchester University Press ND, , 763 p. (ISBN 978-0-7190-5145-6, présentation en ligne)
- ↑ René Grousset, « L’empire des steppes. Attila, Gengis-khan, Tamerlan », sur bibliotheque.uqac.ca, Paris, Payot, , p. 620.
- ↑ Joachim Lelewel, Histoire de la Lituanie et de la Ruthénie jusqu’à leur union définitive avec la Pologne conclue à Lublin en 1569, A. Franck, (présentation en ligne)
Liens externes
- L’année 1147 sur le site de la Bibliothèque nationale de France