AccueilFrChercher
Une manifestante brandissant un panneau arborant le hashtag #MeToo, à la marche des femmes de New York, en janvier 2018.

Le mouvement #MeToo (ou mouvement Me Too[n 1]) est un mouvement social encourageant la prise de parole des femmes, dans le but de faire savoir que le viol et les agressions sexuelles sont plus courants que ce qui est souvent supposé, et de permettre aux victimes de s'exprimer sur le sujet. Il est parfois présenté comme ayant débuté en 2007, mais n'est particulièrement connu que depuis octobre 2017 à la suite de l'affaire Weinstein.

Le mouvement #MeToo a été un moyen de revendication alternatif des droits des femmes […] Il est important de préciser que #MeToo ne se cantonne pas à une simple dénonciation d’agresseurs sexuels[1]. Il prend en compte les violences sexuelles et sexistes en général, ainsi que la nécessité d’adopter des réformes concernant certains politiques et lois. Propulsé en premier lieu par les médias occidentaux, le mouvement #MeToo a ainsi déclenché une prise de conscience quant au respect des droits des femmes et précisément quant au caractère inacceptable des violences sexuelles et de harcèlement sexuel[1].

#MeToo est également associé à d’autres enjeux inscrits dans les revendications du féminisme parmi lesquelles : la discrimination basée sur le sexe et lié à l’abus de pouvoir, et la prise de conscience des actes de violences à caractère sexuelle endurés silencieusement par les victimes. Ce dernier a été une revendication clé du mouvement. Le mouvement a attiré l’attention des victimes sur la dénonciation de nombreux comportements inappropriés, minimisés, ignorés voire acceptés en raison de leur normalisation par la société patriarcale. Ainsi, les plaintes des victimes étaient dans la plupart des cas vaines et les responsables restaient impunis. Ces tendances générales reflètent les idéologies dominantes entourant les rôles de genre et les agressions sexuelles : la culture du viol blâme les femmes pour les agressions sexuelles et échoue souvent à tenir les hommes responsables de leur propre comportement[2]. Le mouvement a servi de tribune aux nombreuses victimes car il a soulevé des débats sur la culture de l’impunité.

#MeToo a eu un impact significatif dans plusieurs domaines comme l’industrie du divertissement, l’arène politique….

Bien que le mouvement #MeToo soit mondial, il existe des variantes locales du hashtag, selon les langues et la culture. Ce mouvement est parfois désigné par d'autres noms suivant les pays, généralement en traduisant l'expression dans la langue nationale, comme #MoiAussi au Québec, et parfois en créant une autre expression comme #BalanceTonPorc en France.

Origines

Premières campagnes

Une première campagne Me Too est lancée en 2007 par Tarana Burke , une travailleuse sociale afro-américaine, pour dénoncer les violences sexuelles, notamment à l'endroit des minorités visibles[3],[4],[5]. La date de popularisation du mot-dièse est située précisément le 5 octobre 2017[6].

Entre 2007 et 2017, des campagnes de témoignages sur les agressions sexuelles et le harcèlement sexuel ont lieu sur les réseaux sociaux, par exemple YesAllWomen (en) en 2014[7],[8].

À la suite de la libération de la parole des actrices d'Hollywood sur les pressions sexuelles exercées à leur encontre, naissent les hashtags ; #BeBrave, lancé par l'actrice Rose McGowan le 5 octobre 2017[9]. De son côté #myHarveyWeinstein créé par l'avocate féministe le 6 octobre 2017, Ann Olivarius (en)[10]

Dans ce contexte, le #BalanceTonPorc est lancé en France le 13 octobre 2017 par la journaliste Sandra Muller. Dans celui-ci, elle indique : « #BalanceTonPorc !! toi aussi raconte en donnant le nom et les détails d'un harcèlement sexuel que tu as connu dans ton boulot. Je vous attends. » Alyssa Milano reprend ce message en le traduisant en anglais le 15 octobre 2017. sur Twitter : « If you've been sexually harassed or assaulted write 'me too' as a reply to this tweet »[11]. Si certaines actrices dénoncent directement les agissements de Harvey Weinstein à leur encontre, ce n'est pas le cas d'Alyssa Milano, à la base de la version 2 du #MeToo mouvement. Cette dernière indique dans une interview qu'elle était amie avec la femme du producteur décrié, Georgina Chapman. Dans thecut.com, elle indique que parler contre Weinstein est : « Compliqué pour moi pour raisons personnelles. Harvey Weinstein a une femme avec qui j'ai eu le privilège de travailler ces 5 dernières années sur le Project Runway All Stars »[12]. Dans une autre interview datée du 12 octobre, avant qu'elle lance le #MeToo, elle indique : « même avec ces sentiments forts - pas que Weinstein mais à propos du sexisme au travail en général - Cette déclaration est compliquée pour des raisons personnelles »[13].

Contexte

Contexte américain

Aux États-Unis, la campagne victorieuse de Donald Trump à l'élection présidentielle de 2016, face à la première femme candidate Hillary Clinton, avait suscité un début de mobilisation pour protéger les droits des femmes[14],[15]. Ainsi, dès le lendemain de son investiture, la marche des femmes rassemble plusieurs centaines de milliers de personnes à Washington, D.C., et ailleurs dans le monde le [16]. C'est une des plus grandes manifestations de l'histoire américaine d'après Time[17].

Deux femmes avec des bonnets roses portent un panneau disant "What's good for women is good for the world"
Manifestantes de la marche des femmes à Washington en janvier 2017.

Violences liées au sexe en France

Les violences sexuelles commises envers les femmes et les hommes sont présentes, à différents degrés, dans tous les pays du monde. En France, une enquête menée en 2006 indique que 16 % des femmes et 5 % des hommes déclarent avoir subi des rapports sexuels forcés ou des tentatives de rapports forcés au cours de leur vie (6,8 % des femmes déclarent des rapports forcés et 9,1 % des tentatives, et respectivement 1,5 % et 3 % des hommes). Une jeune femme sur 10 de moins de 20 ans déclare avoir subi des attouchements au cours de sa vie, et près d’une sur 10 (respectivement 8,9 et 8,4 %) des conversations à caractère pornographique ou des tentatives de rapport forcé. Les attouchements surviennent très majoritairement pendant l’enfance et l’adolescence : 50 % des femmes concernées les ont subis avant l’âge de 10 ans et 50 % des hommes avant l’âge de 11 ans. Près de la moitié des attouchements ont été immédiatement suivis d’une tentative de rapport forcé, ou d’un rapport forcé (50 % pour les femmes, 44 % pour les hommes)[18].

Les 18 et , un sondage réalisé auprès des seuls internautes indique qu'une femme internaute sur deux, et un homme internaute sur dix, auraient été victimes d'agression sexuelle (attouchements, mains aux fesses, baisers forcés…) ou de harcèlement sexuel (propos déplacés, insultes, propositions sexuelles…) au cours de leur vie[19]. La même étude précise que dans le milieu professionnel, 17 % des internautes femmes, et 7 % des internautes hommes, auraient subi un fait de harcèlement sexuel au travail.

Effet Weinstein

Le , après la publication des enquêtes accusant Harvey Weinstein d'agressions sexuelles, après la création des #BeBrave, #myHarveyWeinstein et #BalanceTonPorc, l'actrice américaine Alyssa Milano propose de partager les témoignages de violences sexuelles et de la violence contre les femmes dans différents milieux, sous le hashtag déjà existant depuis 2007 de #MeToo[8],[20],[21],[22].

En France, précédemment, le , la journaliste française Sandra Muller propose sur Twitter le mot-dièse francophone #balancetonporc[23] afin que « la peur change de camp » ; il est repris 200 000 fois en quelques jours[24]. La journaliste s'est inspirée du titre d'un article sur Harvey Weinstein paru dans Le Parisien[25]. Le mot « porc », dans son acception familière, est ici utilisé pour désigner un personnage grossier[26].

Prise de parole des victimes d'agressions sexuelles

Selon le philosophe Thomas Schauder, la quantité et la diversité des témoignages indiquent que le problème n'est pas causé par des individus isolés, mais constitue un fait social collectif pouvant être étudié et susceptible d'évoluer[27].

Les messages liés au mouvement #MeToo font état de « violences sexuelles de tous types, allant de l’interpellation salace au harcèlement, à l’agression ou au viol »[28].

Les victimes évoquent des faits survenus au travail, dans le cadre familial et à l'école[8]. Elles indiquent parfois leur âge au moment des faits, montrant la jeunesse des victimes de ces pratiques[8]. Les milieux professionnels décrits comptent aussi bien le monde du divertissement que la politique, la finance, le sport et les nouvelles technologies[14].

Après les accusations portées contre Harvey Weinstein, de nombreuses célébrités sont nommément accusées d'inconduite sexuelle[28], dont Jean Lassalle[29],[30], Claude Lanzmann[31],[32] ou Gilbert Rozon[33].

Diffusion mondiale

Le mouvement #MeToo s'est diffusé dans au moins 85 pays[34].

Afrique subsaharienne francophone

Coumba Kane a révélé le combat des militantes africaines qui dénoncent depuis de nombreuses années l'atteinte aux droits des femmes, en Côte d'Ivoire, Sénégal, Guinée, Cameroun et Bénin[35].

Chine

En Chine, dans le domaine professionnel et selon une étude de 2018, 70 % des femmes interrogées indiquent faire l’objet de harcèlement[36].

Corée du Sud

Début , la Corée du Sud, à son tour, a été secouée par l'onde de choc #MeToo. Seo Ji-hyeon, une représentante du ministère public, a révélé, sur la chaîne de télévision JTBC, qu'un collègue, supérieur hiérarchique et membre du Parti démocrate de Corée, lui a imposé des attouchements. Son témoignage a suscité un élan national de soutien, l'amplification d'un mouvement #MeToo coréen naissant et a forcé le ministère de la Justice à ouvrir une enquête[37],[38]. Dans une société dominée par les hommes et où les victimes de violences sexuelles préfèrent se taire par honte et crainte de représailles, des voix de femmes se sont élevées pour dénoncer des agressions sexuelles. Des personnalités politiques, du monde de la culture, de l'enseignement, du sport et de l'Église catholique ont dû présenter des excuses et démissionner de leur poste. Parmi ces hommes, plusieurs ont été poursuivis en justice[38],[39]. En , l'agresseur de Seo Ji-hyeon a été condamné à deux ans de prison[38]. En juillet 2020, la mort de Park Won-soon, maire de Séoul, accusé de harcèlement sexuel, a exacerbé l'antagonisme social entre des féministes remontées contre une société patriarcale et de jeunes hommes décriant leurs exigences et les avancées sociales qu'elles ont obtenues[37].

Égypte

En Égypte, Nadeen Ashraf est à l'origine du mouvement MeToo après avoir créé le compte Instagram Assault Police le .

France

La variante française, parfois appelée #BalanceTonPorc, est l'une des rares à encourager les utilisateurs à partager les noms des agresseurs sexuels[40]. D'autres hashtags ont vu le jour en 2021, à la suite du scandale qui touche Sciences Po, tels que #SciencesPorcs, #Metooinceste, et de la sortie du livre La familia grande de Camille Kouchner en janvier 2021, #Metoopolitique[41] ou encore #Metoogay utilisé par des hommes victimes d'autres hommes, créé à la suite des scandales d'abus sexuels sur des garçons concernant Maxime Cochard[42], Olivier Duhamel, Claude Lévêque et Gérard Louvin[43].

Le « Mouvement MeToo » se caractérise ensuite par une diffusion dans de nombreux pays, où cohabitent souvent des enquêtes de « journalisme d'investigation », des enquêtes internes dans les institutions où ont été dénoncées les pratiques, et, parfois, des enquêtes de justice.

En France, apparait à cette période un « MeToo média » quand le quotidien Libération fait sa Une du 8 novembre 2021 sur une enquête de huit pages recoupant les accusations de plusieurs femmes contre Patrick Poivre d'Arvor, ancienne star du Vingt heures de TF1[44], puis une enquête d'Envoyé Spécial consacrée à une autre ex-star des médias et personnalité politique, Nicolas Hulot, nourrie aussi par des investigations approfondies sur les abus sexuels.

Italie

En Italie, les femmes affichaient des histoires de harcèlement et les agressions sous le hashtag #QuellaVoltaChe (littéralement « #LaFoisOù »)[45],[46].

Japon

Selon le Forum économique mondial, sur le plan de l'égalité hommes-femmes, le Japon se situe, en 2019, au 121e rang mondial, parmi 153 pays, soit onze places de moins par rapport à son classement 2018[47],[37]. La vie sociale japonaise est organisée par un patriarcat traditionnel bien ancré dans les mœurs et le féminisme est marginal et mal vu[47].

En 2015, une journaliste, Shiori Itō, dénonce publiquement l'auteur d'une agression sexuelle sur sa personne : le biographe de Shinzō Abe, Premier ministre du Japon. À l'issue de quatre années de procédure judiciaire, l'homme échappe à toute condamnation pénale. Débouté des poursuites en diffamation intentées contre sa victime présumée, il est contraint de verser à celle-ci un dédommagement de 27 000 euros[37],[47],[48]. Au cours du déroulement de l'affaire, relayé par les médias, Shiori Itō, créatrice, en février 2018, du hashtag #WeTooJapan (« Nous aussi au Japon »)[37], devient la figure de proue d'un mouvement #MeToo japonais de faible ampleur[47],[49]. Sa prise de parole publique lui vaut des insultes et des menaces, l'obligeant à s'exiler au Royaume-Uni[37],[48]. Dans son pays d'origine, les victimes de viols sont le plus souvent réduites au silence — un sondage gouvernemental de 2017 montre qu'au Japon, seuls 2,8 % des personnes victimes d'un viol ont déposé une plainte auprès de la police, et 58,9 % des personnes interrogées ont tu les faits, même à leur entourage proche[50]. Bien que l'affaire Harvey Weinstein soit couverte par les médias, le mouvement #MeToo a peu d'écho[50]. En 2017, la Diète du Japon étend le périmètre d'application et rend plus sévère une loi de 1907 portant sur les délits et crimes sexuels[37],[50].

Début 2019, dans le sillage du mouvement #MeToo, naît le mouvement #KuToo, un mouvement social de protestation contre l'obligation faite aux femmes japonaises de porter des chaussures à talon sur leur lieu de travail[47].

Monde arabe

Le mot-dièse est traduit en arabe en Tunisie, en Égypte et à Dubaï[7].

Observatoire des violences sexistes et sexuelles en politique

À la suite d'un « #MeToo politique fin 2021 »[51], de nombreuses femmes travaillant dans le milieu politique et universitaire rédigent une tribune dans Le Monde invitant à « écarter les auteurs de violences sexuelles et sexistes » de la vie politique[52].

Plusieurs femmes autrices de cette tribune notamment Fiona Texeire, Mathilde Viot et Alice Coffin cofondent en l'« Observatoire des violences sexistes et sexuelles en politique », une association loi de 1901[53] visant à « recenser, documenter et soutenir les femmes victimes » d’agissements sexistes et d’agressions de la part de personnalités politiques[54].

En , l'observatoire reçoit une lettre d'une femme témoignant « de faits de viol concernant Damien Abad », qui est transmise aux instances dirigeantes des Républicains et de La République en marche, ainsi qu'au procureur de la République[55].

Palestine

En Palestine, le hashtag '' #ana kaman ''= #MoiAussi a commencé à se répandre le .

Pays scandinaves

En Suède, des dizaines de milliers de femmes, représentant plus de 70 professions, ont fait part publiquement de remarques sexistes et d'agressions sexuelles dont elles ont été victimes[56]. Dès , dans le milieu intellectuel, 18 témoignages de femmes accusent un Français, Jean-Claude Arnault, époux de la poétesse et académicienne Katarina Frostenson, et se disant influant sur l'attribution du prix Nobel de littérature, d'agressions sexuelles, de tentatives de viols et même d'un viol, sur une période courant de 1996 à 2017[57],[58],[59],[60]. Le scandale secoue l'Académie suédoise, provoquant des départs remarqués dans cette Académie qui détermine chaque année l'attribution de ce prix littéraire de notoriété mondiale. La secrétaire perpétuelle de cette académie, Sara Danius, qui avait diligenté une enquête interne, est poussée à son tour à la démission par les partisans d'un statu quo[61]. En mai 2018, l'attribution du prix Nobel de littérature 2018 doit être, de fait, reportée d'un an[62].

Au Danemark, dans un premier temps, les plus grands journaux du pays ont publié des articles souvent négatifs sur le mouvement MeToo. « Les femmes qui osaient parler étaient considérées comme des pleurnicheuses, et accusées de casser l’ambiance hygge »[56]. Mais, en 2020, lors d'une retransmission télévisée d'un gala annuel de récompenses de performances télévisuelles et artistiques, la maîtresse de cérémonie, Sofie Linde, dénonce le sexisme de ce milieu de l'audiovisuel et du cinéma danois, et mentionne également des chantages et harcèlements sexuels dont elle a fait l’objet pendant sa carrière[56].

Québec

Dans les régions francophones du Canada, principalement au Québec, le hashtag #AgressionNonDénoncée, de la Fédération des femmes du Québec existe depuis 2014[63]. Les gens peuvent aussi employer le hashtag « #MoiAussi »[64].

Tout commence avec Julie Miville-Dechêne. Cette femme, présidente du Conseil du statut de la femme, fait une révélation sous #BeenRapedNeverReported sur les ondes de Radio-Canada. Elle dénonce son agression sexuelle pendant l’adolescence. Par la suite, Alexa Conradi, présidente de la Fédération des femmes du Québec (FFQ), livre, sur Twitter, qu’elle a été agressée à trois répétitions[65].

Le 5 novembre 2014, sur Twitter, des centaines de femmes révèlent chacune leur histoire d’agressions sexuelles sous #AgressionNonDénoncée[66]. Ce hashtag québécois a été créé par le FFQ et la fondatrice du blogue Je suis indestructible. Cette alliance a permis de créer un endroit qui permet aux femmes de dénoncer et de rompre le silence sur leurs agressions sexuelles. De plus, ce mouvement permet de déconstruire les fausses croyances sur les agressions sexuelles ainsi que de sensibiliser à la culture du viol.

Le 16 octobre 2017, les Québécoises ont suivi la vague de dénonciation qui se produisait entre autres aux États-Unis et en France. Sous le #MoiAussi et #MeToo, elles ont raconté leur histoire. Le Regroupement québécois des centres d'aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel (RQCALACS)[67] fait paraître un communiqué qui exprime l’ampleur de la masse des révélations sous les hashtags. De plus, il y a un manque d’argent pour répondre aux appels d’aides des victimes. Aussi, il y a un engorgement dans les RQCALACS, ce qui entraine un délai d’attente. À la ressource Viol-Secours, il y a une liste d’attente qui se crée. C’est une première depuis 1980. Plus précisément, c’est surtout à la suite des agressions sexuelles et des intrusions à l’Université de Laval au pavillon Alphonse-Marie-Parent.

À l'été 2020, #MoiAussi mène directement à la création de l'initiative Dis son nom.

Sur les campus universitaires

En 2012, à la suite des manifestations du « printemps érable », plusieurs étudiantes dénoncent leurs agressions. Des scénarios tels que des militantes conduites à l’extérieur du groupe qui se font agresser par d’autres militants sont racontés[68]. Plus précisément, la vague de dénonciation est plus concentrée en 2013. C’est par dizaines que les femmes dénoncent. En premier lieu, cela est sur les réseaux sociaux, sur leur page personnelle. Par la suite, la gent féminine dénonce anonymement sur la plateforme créée par Alerta feminista[69].

Taïwan

Marginal en 2018, le mouvement se développe particulièrement en 2023 après la sortie de la série Wave Makers, traitant entre autres des questions de harcèlement sexuel dans les partis politiques et dans la société taïwanaise[70],[71].

Liste des hashtags alternatifs suivant les langues et les pays

Pays/Langue Hashtag utilisé Traduction en français
Drapeau de l'Albanie Albanie #TaniTregoj[72] MaintenantRaconte
Drapeau de la Macédoine du Nord Macédoine du Nord #СегаКажувам[72]
Arabe أنا_كمان# MoiAussi
Drapeau du Canada Canada #MoiAussi
Drapeau de la République populaire de Chine Chine #我也是
Drapeau de la Corée du Sud Corée du Sud #미투
Drapeau de la Croatie Croatie #JaIsto[72]
Drapeau de l'Espagne Espagne Drapeau de l'Espagne Espagne : #YoTambién

Drapeau de la Catalogne Catalogne : #JoTambé

Drapeau du Pays basque Pays basque: #NiEre

Drapeau de la Galice Galice: #EuTamén

Drapeau de l'Inde Inde #मैंभी[73]
Drapeau de l'Iran Iran #من_هم_همینطور
Drapeau du Japon Japon #私も ou #WatashiMo
Drapeau du Pakistan Pakistan #میں_بھی
Drapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni #MeToo
Drapeau de la Russie Russie #МеняТоже ou #Ятоже
Drapeau de la Suède Suède #JagOckså[74]
Drapeau de Taïwan Taiwan #我也是 ou #WoYeShi
Drapeau de la Tunisie Tunisie #EnaZeda[75],[76]
Drapeau de la République socialiste du Viêt Nam Vietnam #TôiCũngVậy
Drapeau du Brésil Brésil #Nãoénão NonC'estNon
Drapeau de la Finlande Finlande #Memyös NousAussi
Drapeau de la France France #BalanceTonPorc
Drapeau d’Israël Israël גםאנחנו#

#גםאני ou #גמאני

NousAussi

MoiAussi

Drapeau de l'Italie Italie #QuellaVoltaChe CetteFoisOù
Drapeau de l'Argentine Argentine #NiUnaMenos Même pas une de moins
Drapeau de la Norvège Norvège #Stilleføropptak SilenceAvantDénonciation

Le , la journaliste et féministe américano-égytienne Mona Eltahawy lance le hashtag #MosqueMeToo (« MosquéeMoiAussi ») pour dénoncer les agressions sexuelles lors du hajj, qui est repris 6 000 fois par la suite[77].

Influences du mouvement

Le mouvement est unique dans l'histoire du féminisme car il mobilise de très nombreuses femmes sans émaner d'une organisation militante spécifique[28]. Il ouvre des débats dans l'espace privé, permettant aux femmes de raconter à leurs proches des agressions subies[78]. La démarche va parfois jusqu'à aborder le sujet dans le monde du travail, voire à s'engager dans des associations militantes comme Osez le féminisme ![78].

Les témoignages dénoncent une atmosphère et des agressions omniprésentes, faisant s'interroger de nombreux hommes sur leur silence coupable jusque-là[79].

Europe

Le Parlement européen a convoqué une session directement en réponse à la campagne #MeToo, après qu'elle a donné lieu à des accusations d'abus au Parlement et dans des bureaux de l'Union européenne à Bruxelles, selon Cecilia Malmstrom, le Commissaire Européen pour le Commerce[80]. Au Royaume-Uni, où un scandale touche de nombreux parlementaires (en), la première ministre Theresa May a demandé au président de la chambre des communes de prendre des mesures pour mettre fin à ces comportements, et encourager les victimes à les dénoncer[81].

En France, les plaintes pour violences sexuelles déposées auprès de la gendarmerie augmentent de 30 % en [15]. Afin de donner une visibilité au mouvement en dehors des réseaux sociaux, des manifestations sont organisées dans plusieurs villes de France le , rassemblant jusqu'à 2 500 personnes à Paris[30]. En France, les plaintes pour agressions sexuelles connaissent une progression de 31,5 % au quatrième trimestre 2017 (+ 18 % pour les viols) par rapport à la même période de 2016, cette hausse étant interprétée non comme une recrudescence de faits commis mais comme une moindre résignation à laisser les agressions sans suite[82].

En Espagne, des artistes et des associations ont rejoint le mouvement[83]. Ils transcendent progressivement les noms des références dans le monde de la politique et des affaires[84].

En Suède, après la formation d'un groupe de discussion grâce au hashtag #metoo, 456 actrices signent le un ensemble de témoignages anonymes dans le Svenska Dagbladet, provoquant des réactions de la ministre de la Culture Alice Bah Kuhnke et du théâtre dramatique royal Dramaten[85]. D'autres groupes de centaines, voire milliers de femmes leur emboîtent le pas, touchant tous les secteurs d'activité, y compris l'Église de Suède. Le premier ministre Stefan Löfven parle de « rompre la dépendance aux schémas patriarcaux », tandis que la responsabilité collective des hommes et l'éducation des garçons sont citées pour arrêter les agressions envers les femmes[86]

Canada

À Montréal, la police met en place une ligne téléphonique dédiée aux cas de harcèlement sexuel, qui reçoit 463 appels en moins de trois semaines en , dont 98 mènent à ouvrir un dossier d'agression sexuelle[87].

États-Unis

Des actrices américaines lancent le le mouvement Time's Up (« il est temps » ou « c'est fini » en anglais), pour soutenir financièrement les victimes de harcèlement et agressions sexuels au travail[88]. En un mois, le fonds a levé 20 millions de dollars, et a reçu un millier de demandes d'aide[89]. En , les fonds récoltés s'élèvent à 24 millions de dollars, et plus de 3 600 personnes ont été mises en relation avec des avocats pour préparer d'éventuelles poursuites judiciaires[90]

Ponctuellement, quelques États ont modifié leur législation pour offrir une meilleure protection contre le harcèlement sexuel aux personnes les plus susceptibles d'en être victimes : extension de la protection aux travailleurs indépendants et aux salariés domestiques dans l'État de New York[n 2], extension aux relations avec certaines catégories professionnelles (dont les producteurs) en Californie, augmentation du salaire minimum légal (2,13 dollars) pour les employés payés au pourboire dans 7 États. Au niveau fédéral, le Be Heard Act, initié à la suite de mouvements de travailleurs domestiques réclamant une meilleure protection n'a pas donné suite à leur demande[91], il a toutefois validé la suppression de la clause de non-divulgation qui empêchait les victimes ayant reçu des dédommagements financiers lors d'accords secrets de parler des faits subis, y compris au sein de leur famille[90].

Le Congrès a adopté un règlement excluant le paiement par fonds publics des accords financiers conclus par ses membres en cas de harcèlement sexuel, les sommes dépensées à titre entre 2003 et 2008 s'étant élevées à 300 000 dollars[90].

Un changement dans les mentalités a été observé à la suite de deux sondages successifs sur une affaire ayant confirmé au pouvoir un membre de la Cour suprême, Brett Kavanaugh, accusé d'agression sexuelle, 49 % des votants et 74 % des démocrates y décelant un effet de caste des hommes blancs protégeant leur pouvoir[90].

Moyen-Orient

Le , la chanteuse israélienne Netta Barzilai remporte le concours Eurovision de la chanson 2018 avec sa chanson Toy, inspirée du mouvement #meToo[92].

Le , le collectif #NousToutes organise une trentaine de marches en France qui ont regroupé plusieurs centaines de manifestants[93].

Plaintes

À la suite de l'engouement qui suivit la mise en ligne du hashtag #BalanceTonPorc, le nombre de plaintes pour harcèlement sexuel ou agressions sexuelles augmente provisoirement de 20 à 30 % à Paris, avant de revenir quatre mois plus tard au niveau d'avant la création du hashtag[94].

Parmi ces plaintes, Henda Ayari accusant Tariq Ramadan de l'avoir violée et menacée, celui-ci est poursuivi dans le cadre de l'affaire Tariq Ramadan[95].

À l'inverse, la forte augmentation - 10 000 sur les 39 000 enregistrées en France entre janvier et - des plaintes de femmes pour coups et blessures volontaires, en premier lieu dans la sphère familiale, est attribuée à une « libération de la parole » rendue possible par l'effet #MeToo[96].

Le , l'initiatrice du mouvement #BalanceTonPorc, Sandra Muller, est poursuivie en justice par Éric Brion, directeur général de la chaîne Equidia. Elle l'accusait de harcèlement dans les premiers hashtags de ce nom[97],[98]. Tout en reconnaissant avoir « effectivement tenu des propos déplacés envers Sandra Muller, lors d'un cocktail arrosé très tard dans une soirée, mais à une seule reprise », il réclame « le droit à la vérité et à la nuance ». Il demande 50 000 euros de dommages et intérêts, des publications judiciaires et 10 000 euros de frais d'avocat[99],[100].

En première instance, le , Sandra Muller est condamnée pour diffamation. Le , elle avait écrit le tweet « #balancetonporc !! toi aussi raconte en donnant le nom et les détails un harcèlent [sic] sexuel que tu as connu dans ton boulot. Je vous attends », tout en faisant suivre ce message d'un autre qui contenait l'identité de la personne qu'elle accusait[101]. Ce jugement est conforme à la plaidoirie des avocats de l'accusation, qui estimaient que l'expression « Tu as des gros seins. Tu es mon type de femme. Je vais te faire jouir toute la nuit. » relève de la « drague lourde » et de « propos déplacés », mais pas de harcèlement[102]. Pour le tribunal ; Sandra Muller a tenu des « propos diffamatoires — le délit de harcèlement étant constitué par « une répétition ou une pression grave » », elle « a manqué de prudence dans son tweet, notamment en employant des termes virulents tels que “porc” pour qualifier le demandeur et “balance”, […] l'exposant ainsi à la réprobation sociale ; elle a dépassé les limites admissibles de la liberté d'expression, ses propos dégénérant en attaque personnelle[103] ». En 2020, Éric Brion revient sur cette affaire dans le livre Balance ton père. Lettre à mes filles du premier accusé de #balancetonporc (Albin Michel) ; il y raconte comme cette histoire l'a conduit à tomber dans la « poubelle digitale »[104]. En appel du [105], la condamnation est annulée, la cour estimant que « même si Éric Brion a pu souffrir d'être le premier homme dénoncé sous le #balancetonporc, le bénéfice de la bonne foi doit être reconnu à Sandra Muller »[106],[107]. Le jugement est confirmé par la Cour de cassation[108].

Le , le quotidien The New York Times révèle que Asia Argento aurait payé 380 000 dollars à Jimmy Bennett. Le jeune homme accusait l'actrice italienne, tête de proue du mouvement #MeToo, de l'avoir agressé sexuellement dans une chambre d'hôtel en Californie le , alors qu'il n'avait que 17 ans. Le versement aurait été effectué suivant un calendrier accepté par les deux parties en [109].

Le , le quotidien The New York Times révèle qu'en l'université de New York a reconnu la philosophe féministe Avital Ronell coupable de harcèlement sexuel sur un de ses élèves, Nimrod Reitman. Cette condamnation fait suite à une enquête de onze mois diligentée par l'université dans le cadre du Title IX, un amendement qui impose aux universités d'enquêter sur les harcèlements sexuels qui ont lieu dans leurs établissements. Le journal titre son article « Qu'advient-il de #MeToo lorsque l'accusée est une féministe ? », et note que pour défendre l'agresseuse présumée, nombre de soutiens utiliseraient les mêmes techniques que celles dénoncées par le courant féministe : intimidation de la victime, remise en cause de sa parole, minimisation de la gravité de l'acte reproché, mise en avant des conséquences d'une plainte sur la carrière de l'auteur(e) de l'agression. Il est aussi reproché à la victime d'utiliser contre la militante féministe le Title IX qui est considéré comme un outil féministe[110],[111].

Analyses et critiques

Pour Marie Allibert, porte-parole de l'association Osez le féminisme ! : « Ce que [le succès du hashtag] montre aussi, c'est l'incapacité de la police et de la justice à prendre en charge ces cas-là. Si les femmes pouvaient porter plainte simplement, sans que ce soit traumatisant pour elles, elles le feraient. Mais si elles n'arrivent pas à le faire, et qu'elles préfèrent parler sur Twitter, c'est parce que c'est très, très dur, encore aujourd'hui, de porter plainte »[112],[113].

Pour l'humoriste et animateur français Tex, « l’histoire de Balance ton porc c’était si vraiment on vous tape, parlez-en, mais ça c’était valable pour, on va dire, 2 %. Et c’est les 98 autres pour cent qui se sont jetés dans la brèche… C’est catastrophique Balance ton porc, et c’est catastrophique dès le départ »[114]. Il affirme plus tard que #BalanceTonPorc « C’est la fin de notre liberté. Balancer, ça veut dire trahir. On balance pas. À l’école, ceux qui balançaient, on les chopait dans un coin et on leur pétait la gueule »[115].

Pour l'actrice française Laetitia Casta qui dit « ne pas être d'accord avec cette idée de #balancetonporc », elle considère que « ce n'est pas dans l'agressivité que l'on va faire avancer les choses », ni « dans la haine de l'homme »[116].

Le hashtag #meToo (États-Unis, Royaume-Uni) se voit reproché de faire porter la responsabilité de dénoncer le harcèlement et les abus sexuels aux victimes, ce qui pourrait constituer un nouveau traumatisme[117],[118],[119],[120]. Certains estiment que le hashtag inspire lassitude et indignation, plutôt qu'une communication émotionnellement dense[121],[122].

En France, l'utilisation du mot « balance » est parfois prise comme un appel à la délation, et critiquée à ce titre[79]. Ainsi, Le Canard enchaîné exprime son respect pour les femmes qui ont trouvé le courage de parler publiquement du harcèlement qu'elles ont subi, mais tient à souligner la crainte que l'étalement de ce type de propos sur la plateforme de réseau social plutôt que devant un tribunal, ne transforme Twitter en jury populaire : « Inviter à "balancer", avec tous les risques de dérives et de dérapages que l'on sait, ce n'est pas dénoncer à la justice, c'est, dans une logique de vengeance justicière, livrer des hommes à la vindicte populaire »[123]. De même, les réactions rapides des employeurs et des médias à des accusations non étayées par une enquête portent atteinte à la présomption d'innocence[124]. De plus, l'incitation à dénoncer l'agresseur fait courir aux victimes le risque d'une attaque en diffamation[24], dont Sandra Muller fait les frais deux ans après avoir lancé le mouvement en accusant un homme de harcèlement[125].

L'usage du mot « porc » est lui aussi critiqué en ce qu'il encouragerait une forme de déshumanisation des auteurs d'agression, qui mènerait à créer un rapport de domination et renforcer la « guerre des sexes »[126],[124]. L'intérêt marchand des médias et de la publicité dans la création d'une atmosphère très sexualisée comme dans la diffusion d'accusations non vérifiées, est lui aussi pointé du doigt[124],[126].

Le journaliste et écrivain Aymeric Caron, également militant des droits des animaux, regrette aussi cette utilisation négative du mot « porc », considérée comme spéciste. Il propose les expressions alternatives #balancetonharceleur ou #balancetonweinstein[127].

La journaliste française Aude Lorriaux pense que la dénonciation du harcèlement de rue rend difficile, voire honteuse, la pratique de la drague dans les espaces ouverts, ce qui pourrait à terme réduire les occasions de mixité sociale qu'elle représente[128].

La militante américaine Tarana Burke a d'abord reproché au mouvement d'ignorer le travail des femmes noires dans la création d'un dialogue sur les agressions sexuelles. Cependant, elle a salué tous ceux qui ont participé au mouvement, et a remercié Alyssa Milano d'avoir reconnu son mouvement initial[129].

La journaliste Joanna Williams du magazine Spiked (en) dénonce l'hypocrisie du mouvement #MeToo à la suite des révélations sur les viols collectifs de Telford en soit, le pire scandale d'abus sexuels sur des enfants et des adolescentes de Grande-Bretagne. Pour la journaliste, le silence des commentateurs sur le viol des filles de la classe ouvrière est assourdissant[130].

L'artiste Tom Connan (en) explique quant à lui dans le journal L'Obs qu'il est nécessaire de ne pas exclure du combat les hommes, eux aussi victimes de harcèlement sexuel[131].

En France, certaines femmes des quartiers populaires se sentent par ailleurs exclues de ce mouvement de libération de la parole, qu'elles considèrent comme élitiste, s'estimant réduites au silence notamment car devant faire face à des difficultés combinées sur ces sujets (violences multiples, racisme, relations difficiles voire impossibles avec la police, etc.)[132].

Pour le réalisateur Roman Polanski, visé par des accusations, #MeToo est « une hystérie collective, du genre de celles qui arrivent dans les sociétés de temps à autre »[133].

Pour Alain Finkielkraut, dans un entretien au Figaro, « L’un des objectifs de la campagne #BalanceTonPorc était de noyer le poisson de l’islam : oubliée Cologne, oubliée la Chapelle-Pajol, oubliés les cafés interdits aux femmes à Sevran ou Rillieux-la-Pape : on traquait le sexiste là où il était une survivance honnie, et l’on couvrait du voile pudique de la lutte contre les discriminations les lieux où il façonnait encore les mœurs[134]. »

Tribune « Nous défendons une liberté d'importuner… »

Origines

Le [135], Catherine Millet fait part à Peggy Sastre et Abnousse Shalmani de la phrase prononcée par l'éditrice de Sarah Chiche : « Aujourd'hui, La Vie sexuelle de Catherine M. ne pourrait plus être publié. » Cette phrase va les décider à écrire une tribune dénonçant un féminisme qui voudrait reléguer les femmes au « statut d'éternelles victimes, de pauvres petites choses sous l'emprise de phallocrates démons, comme au bon vieux temps de la sorcellerie »[136].

Publication

La tribune est publiée le par le quotidien du Monde sous le titre « Des femmes libèrent une autre parole », intitulé modifié dans la version web du journal en « Nous défendons une liberté d'importuner, indispensable à la liberté sexuelle ». La tribune est signée par plus de cent femmes dont Catherine Deneuve, Brigitte Lahaie et Élisabeth Lévy. Le texte dénonce notamment #balancetonporc, traduisant selon les signataires un excès de puritanisme, et accuse les réseaux sociaux d'avoir permis « une campagne de délations »[137].

Analyses

Pour certains, cette tribune oppose deux clans de femmes qui coexistent en France : un courant de femmes issues de milieux privilégiés et pas forcément féministes qui revendiquent la liberté d'expression dans le domaine de l'art, et des féministes réunies autour du hashtag #metoo qui dénoncent une forme de pouvoir masculin[138],[139]. Le psychanaliste Serge Hefez analyse cette tribune comme la marque d'une criante indifférence et d'un manque de solidarité envers les femmes qui n'ont pas d'autres choix que de se soumettre[140].

Pour d'autres, il s'agit d'un conflit de générations[141] où certains perçoivent en France la cohabitation de plusieurs perceptions du féminisme[142] qui s'opposeraient dans un combat idéologique autour de la définition même du féminisme[143]. Dans l'émission Stupéfiant ! du , la réalisatrice Maïwenn appelle à respecter tous les points de vue[144].

La militante féministe Caroline De Haas est à l'origine d'une tribune cosignée par une trentaine de militants féministes répondant à la tribune des 100 femmes où elles estiment que « les signataires de la tribune mélangent délibérément un rapport de séduction, basé sur le respect et le plaisir, avec une violence […] [Elles] se trompent. Ce n’est pas une différence de degré entre la drague et le harcèlement, mais une différence de nature […] [Elles] parlent de l’éducation à donner aux petites filles pour qu’elles ne se laissent pas intimider. Les femmes sont donc désignées comme responsables de ne pas être agressées. Quand est-ce qu’on posera la question de la responsabilité des hommes de ne pas violer ou agresser ? »[145]. En , Caroline De Haas affirme qu'« un homme sur deux ou trois est un agresseur » sexuel[146], ce qui provoque un tollé [147],[148].

Par la suite, Brigitte Lahaie, l’une des signataires de la tribune, publie un livre intitulé Le bûcher des sexes, avec une phrase en bandeau : « Ni tous des porcs, ni toutes des pures » où elle affirme que « On revient dans une société où il y a des femmes qui sont bien, et des femmes qui sont pas bien », en insistant sur la dangerosité, selon elle, d’avoir comme image que « toutes les femmes sont des victimes, et que tous les hommes seraient des agresseurs » [149].

Tournant lors du procès Johnny Depp contre Amber Heard ?

Après le résultat du procès ayant opposé Johnny Depp et Amber Heard, certains observateurs, dont, en France, le mouvement Osez le féminisme, s'inquiètent des conséquences de la condamnation d'Amber Heard et du traitement médiatique qui lui a été réservé sur la poursuite de la libération de la parole, et donc sur le mouvement #Metoo[150],[151], qui serait sur la fin[152],[153],[154]. Pour l'avocat de l'actrice, cette crainte est infondée[155].

Culture populaire

L'album Brol (2018) de la chanteuse Angèle contient une chanson féministe intitulée Balance ton quoi, en référence explicite au mouvement « Balance Ton Porc ». Le clip, sorti en , est réalisé par Charlotte Abramow. On y aperçoit notamment l'acteur Pierre Niney et l'ancienne actrice pornographique Nikita Bellucci[156].

En 2018 également, le rappeur Vin's prend part au mouvement #MeToo en publiant un morceau du même nom[157], pour mettre en lumière les « abus » qui sont « banalisés », et dénoncer les violences faites aux femmes[158],[159]. Cet engagement, rare dans le domaine du rap, est remarqué[159],[160],[161]. Pour Les Inrocks, « Vin's s’attaque aux violences faites aux femmes dans un freestyle engagé et inspiré, baptisé #MeToo. Dans un texte sans équivoque, très loin des clichés machistes qui collent à la peau des rappeurs »[162]. Il avait déjà abordé auparavant le thème de la condition des femmes dans plusieurs titres comme FreeSon ou FB...[163].

Le film de Kitty Green The Assistant (2019), qui raconte un cas de harcèlement dans l'industrie cinématographique, primé au festival de Deauville, est considéré par la critique comme « le premier grand film de l'ère #MeToo »[164],[165],[166].

En 2020, paraît en français Balance Ta Bulle, un recueil collectif de bande dessinée dans lequel 62 autrices, dans le sillage du mouvement MeToo, évoquent des violences sexuelles et sexistes[167]. Le titre original de l'ouvrage est : Drawing Power: women's stories of sexual violence, harassment and survival. L'album remporte le Prix Eisner 2020 de la meilleure anthologie[168].

De nombreuses références à cette formulation émergent par la suite, sous forme de pages Instagram notamment, dénonçant les violences sexistes et sexuelles dans le monde du tatouage (Balance ton tatoueur[169]), dans le milieu professionnel en général (Balance ton stage, Balance ton cabinet), ou dans le domaine de la cuisine, de la publicité ou encore de la psychologie, dans l'enseignement supérieur, dans le milieu du sport (Balance ton sport)[170],[171], etc.

Notes et références

Notes

  1. On écrit généralement « Me Too » concernant la première campagne de sensibilisation datant de 2007 et « #MeToo » voire « MeToo » pour faire référence à l'amplification du mouvement sur les réseaux sociaux à partir de 2017.
  2. Les lois fédérales américaines ne protègent ni la première catégorie, ni les employées d'un employeur de moins de 15 salariés, cette seconde catégorie concentrant un grand nombre de femmes de couleur mal payées.

Références

  1. 1 2 Lucie Riveault, « Metoo : un modèle international alternatif de revendication des droits des femmes? Cas de la Chine », sur archipel.uqam.ca, (consulté le )
  2. (en) Lisa Cuklanz, « Problematic news framing of #MeToo », The Communication Review, vol. 23, no 4, , p. 251–272 (ISSN 1071-4421 et 1547-7487, DOI 10.1080/10714421.2020.1829302, lire en ligne, consulté le )
  3. Arièle Bonte, « “Me Too”, la véritable histoire d'une campagne lancée il y a 10 ans », sur rtl.fr, (consulté le ).
  4. Balla Fofana, Qui est Tarana Burke, la femme à l'origine de «#MeToo» ?, www.liberation.fr, 12 janvier 2018 (consulté le 7 mars 2018).
  5. « VIDEO. Tarana Burke, la femme à l'origine du mouvement Me Too », sur Franceinfo, (consulté le )
  6. « #MeToo, 5 ans après : notre émission spéciale », sur mediapart.fr,
  7. 1 2 T.V. avec AFP, « "Me Too", "Quella volta che" : ces hashtags qui dénoncent le harcèlement dans le monde », sur tempsreel.nouvelobs.com, (consulté le ).
  8. 1 2 3 4 (en) Samantha Schmidt, « #MeToo: Harvey Weinstein case moves thousands to tell their own stories of abuse, break silence », The Washington Post, (ISSN 0190-8286, OCLC 2269358, lire en ligne, consulté le )
  9. (en) Rose McGowan, « Twitter in storm of criticism for blocking Rose McGowan’s account », .
  10. (en) Helen Caldwell, « The Guardian features a Tweet from Dr Olivarius about ongoing accusations against Harvey Weinstein », .
  11. (en) Alyssa Milano, « Tweet ».
  12. (en) Allie Jones, « Alyssa Milano Says She Didn’t Comment on Harvey Weinstein Because of Georgina Chapman », .
  13. (en) Chancellor Agard, « Alyssa Milano explains why she waited to comment on Harvey Weinstein », .
  14. 1 2 Corine Lesnes, « Harcèlement sexuel : aux Etats-Unis, un déferlement de témoignages », sur lemonde.fr, (consulté le ).
  15. 1 2 Léa Marie, « 2017, un tournant dans la lutte contre le patriarcat ? », sur Slate.fr, (consulté le ).
  16. (en) Anemona Hartocollis et Yamiche Alcindor, « Women’s March Highlights as Huge Crowds Protest Trump: ‘We’re Not Going Away’ », sur New York Times, (consulté le ).
  17. (en) Stephanie Zacharek, Eliana Dockterman et Haley Sweetland Edwards, « TIME Person of the Year : The Silence Breakers », sur time.com (consulté le ).
  18. Roselyne Bachelot, « Chiffres-Clés L’égalité entre les femmes et les hommes » [PDF], Dircom, (consulté le ).
  19. « 53% des femmes ont été victimes de harcèlement ou d’agression sexuelle », sur odoxa.fr (consulté le ).
  20. (en) Lisa Respers France, « #MeToo: Social media flooded with personal stories of assault », CNN, (lire en ligne)
  21. (en) Elizabeth Chuck, « #MeToo: Alyssa Milano promotes hashtag that becomes anti-harassment rallying cry », NBC News, (lire en ligne, consulté le )
  22. « Deux avocates médiatiques s’affronteront au procès Weinstein », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
  23. Léa Marie, « Les mouvements #MeToo et #BalanceTonPorc s’exportent dans le monde entier », sur slate.fr, (consulté le ).
  24. 1 2 Léa Marie, « #Balancetonporc: arrêtons de demander aux femmes de dévoiler le nom de leur harceleur », sur slate.fr, (consulté le ).
  25. « Affaire Weinstein : comment est né "Balance ton porc", le hashtag contre le harcèlement sexuel », L'Obs, (lire en ligne, consulté le )
  26. « Dictionnaire »
  27. Thomas Schauder, « #balancetonporc : derrière la polémique, un fait social », sur lemonde.fr, (consulté le ).
  28. 1 2 3 Violaine Morin et Gaëlle Dupont, « Harcèlement sexuel : la parole se libère », sur lemonde.fr, (consulté le ).
  29. Floriane Valdayron, « #Balancetonporc : Jean Lassalle ne pensait pas avoir une attitude « perverse » », Marianne, (lire en ligne).
  30. 1 2 Magazine Marianne, « Rassemblements contre le harcèlement sexuel : #MeToo et #Balancetonporc se déportent dans la vraie vie », sur marianne.net, (consulté le ).
  31. (nl) Bas Paternotte, « NRC-columniste beschuldigt Franse holocaust-documentairemaker van aanranding #MeToo », ThePostOnline, .
  32. Pauw (nl), Site de la chaîne NPO 1, vidéo de l'émission du 19 octobre 2017, minutage 19:18 à 19:49.
  33. « La vague #MeToo en dates », sur Le Devoir (consulté le )
  34. (en) Laura Strum, « Twitter chat: What #MeToo says about sexual abuse in society », sur PBS NewsHour (consulté le ).
  35. « #metoo : en Afrique francophone, le difficile combat des féministes face aux violences sexuelles », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
  36. Simon Leplâtre, « En Chine, deux scandales réveillent le mouvement #metoo », sur Le Monde, (consulté le )
  37. 1 2 3 4 5 6 7 Alexandre Samaha, Pierre Coudurier et Vincent Geny, « Figures médiatiques et militantes radicales font lentement émerger #MeToo en Asie », Marianne, (consulté le ).
  38. 1 2 3 (en) Choe Sang-Hun, « Ex-Prosecutor in South Korea #MeToo Case Is Sentenced to 2 Years in Prison », The New York Times, (consulté le ).
  39. (en) Choe Sang-Hun, « Korean Political Star Falls as #MeToo Campaign Grows », The New York Times, (consulté le ).
  40. (en) Rachel Donadio, « #BalanceTonPorc Is France's #MeToo », sur The Atlantic (consulté le ).
  41. « Interview #MeToo politique : «Il faut ajouter à la présomption d’innocence une présomption de crédibilité des plaignantes» », liberation.fr, 11 décembre 2022, propos de Laurence Rossignol recueillis par Laure Équy et Johanna Luyssen.
  42. « #MeTooGay : l'enquête sur le suicide de Guillaume T. classée sans suite », sur KOMITID, (consulté le )
  43. Julien Lecot, « La vague MeToo atteint à son tour la communauté gay », sur liberation.fr (consulté le ).
  44. Sabine Prokhoris, « L'hégémonie à visée purificatrice de MeToo étend son empire », L'Express, (lire en ligne, consulté le ).
  45. (it) Beatrice Montini, « Weinstein, Giulia Blasi e le storie su #quellavoltache: « Se c’è squilibrio di potere non c’è mai consenso. Basta processare le vittime. » » Weinstein, Giulia Blasi, and stories posted to #quellavoltache: "When there's a power imbalance, it can never be consensual. Quit putting victims on trial." »], Corriere della Sera, Milan, (lire en ligne, consulté le ).
  46. Voir aussi ResistanceItaly, « #quellavoltache is the Italian #metoo hashtag », sur Twitter, .
  47. 1 2 3 4 5 Salomé Grouard, « Au Japon, la stigmatisation des féministes », sur Slate.fr, (consulté le ).
  48. 1 2 Philippe Mesmer, « Lentement, le mouvement #metoo prend de l’ampleur au Japon », Le Monde, (consulté le ).
  49. Philippe Mesmer, « Le combat de Shiori Ito, agressée sexuellement dans un Japon indifférent », sur lemonde.fr, (consulté le ).
  50. 1 2 3 AFP, « À quelques voix près, le Japon sourd au mouvement #MeToo », La Croix, (consulté le ).
  51. Marceau Taburet, « #MeToo politique : «À quel moment on se dit qu’il faut sérieusement changer le système  », sur Libération (consulté le )
  52. « Il faut « écarter les auteurs de violences sexuelles et sexistes » de la vie politique », Le Monde, (lire en ligne Accès payant, consulté le )
  53. Jean-Loup Adenor, « Affaire Abad : qu'est-ce que "l'Observatoire des violences sexistes et sexuelles en politique" ? », sur www.marianne.net, (consulté le )
  54. Paul Gratian, « C’est quoi l’Observatoire des violences sexuelles en politique, à l’origine de l’affaire Abad ? », sur Ouest-France, (consulté le )
  55. Elise Viniacourt, « Signalement des accusations de viols visant Damien Abad: «On a essayé de joindre LREM et LR par tous les moyens» », sur Libération (consulté le )
  56. 1 2 3 Anne-Françoise Hivert, « Le Danemark prend enfin la vague #metoo », Le Monde, (lire en ligne).
  57. « Un membre éminent de l'Académie Nobel accusé d'agression sexuelle », Le Figaro, (lire en ligne).
  58. « Jean-Claude Arnault, le Prix Nobel du harcèlement », L'Express, (lire en ligne, consulté le ).
  59. « #Metoo: démissions à l'Académie suédoise du Nobel de littérature », Livres Hebdo, (lire en ligne, consulté le ).
  60. « L'Académie Nobel de littérature prise dans la tempête #metoo », L'Express, (lire en ligne, consulté le ).
  61. Anne-Françoise Hivert, « Comprendre la crise qui secoue l’Académie suédoise », Le Monde, (lire en ligne).
  62. Anne-Françoise Hivert, « Le prix Nobel de littérature en 2018 reporté d’un an », Le Monde, (lire en ligne).
  63. Zone Société- ICI.Radio-Canada.ca, « #AgressionNonDénoncée : des victimes brisent le silence », sur Radio-Canada.ca (consulté le ).
  64. Zone Société- ICI.Radio-Canada.ca, « #MoiAussi : les histoires de violence sexuelle inondent les réseaux sociaux », sur Radio-Canada.ca (consulté le ).
  65. « Le courage de dénoncer », sur La Presse+, (consulté le )
  66. Zone Société- ICI.Radio-Canada.ca, « #AgressionNonDénoncée : des victimes brisent le silence », sur Radio-Canada.ca (consulté le )
  67. « Les CALACS - Regroupement Québécois des C.A.L.A.C.S | Centres d'aide aux agressions sexuelles », sur rqcalacs.qc.ca (consulté le )
  68. « Dénonciations à l'UQAM: l'origine de la colère », sur La Presse, (consulté le )
  69. Brigitte Paquette, La déferlante #MoiAussi, Saint-Joseph-du-Lac, M Éditeur,
  70. Philippe Leblanc, « #MoiAussi : quand Netflix fait trembler la classe politique taïwanaise », sur ici.radio-canada.ca, (consulté le ).
  71. Adrien Simorre, « Taïwan: le mouvement #MeToo s'empare de l'archipel », sur rfi.fr, (consulté le ).
  72. 1 2 3 Marion Dautry, « Dans les Balkans, la dure lutte contre le sexisme ambiant », sur Slate, .
  73. Vanessa Dougnac, « L’Inde vit à son tour le mouvement #MeToo », sur La Croix, .
  74. Violette Goarant, « Droits des femmes: en Suède, le mouvement MeToo laisse son empreinte », sur RFI, .
  75. Damien Glez, « #EnaZeda, un #MeToo à la mode tunisienne », sur Jeune Afrique, .
  76. « Hashtag "Ena zeda", campagne sur les réseaux sociaux contre le harcèlement sexuel », sur Directinfo (consulté le ).
  77. « #MosqueMeToo : des musulmanes dénoncent le harcèlement et les agressions sexuels lors du pèlerinage à La Mecque », sur France Info, .
  78. 1 2 « Du sexisme ordinaire au viol : des femmes témoignent de leur volonté de ne plus se taire », sur lemonde.fr, (consulté le ).
  79. 1 2 Jean-Marc Proust, « Balance ton porc, chasse à l’homme ou chasse aux femmes ? », sur slate.fr, (consulté le ).
  80. (en) Milan Schreuer, New York Times, « A #MeToo Moment for the European Parliament », The New York Times, New York Times, (lire en ligne, consulté le ).
  81. Le Monde, « Harcèlement sexuel : le tsunami Weinstein », .
  82. Gaëlle Dupont, « Les plaintes pour viol et agression sexuelle en nette hausse en 2017 », lemonde.fr, (consulté le ).
  83. « Les mouvements #Me Too et #BalanceTonPorc s'exportent dans le monde entier », sur Slate.
  84. « Mouvement en Espagne », sur RL.
  85. Anne-Françoise Hivert, « Agressions sexuelles : 456 actrices suédoises accusent », (consulté le ).
  86. Anne-Françoise Hivert, « En Suède, le mouvement anti-harcèlement est comparé à l’obtention du droit de vote par les femmes », sur lemonde.fr, (consulté le ).
  87. Le Monde.fr avec AFP, « Près de 500 signalements d’agressions sexuelles en trois semaines à Montréal », (consulté le ).
  88. (en) « Reese Witherspoon, Taylor Swift, Jennifer Aniston: See Who's Given $500k, More to Fight Harassment », PEOPLE.com, (lire en ligne).
  89. (en) Dee Lockett, « Time’s Up Has Already Raised $20 Million, Helped Over 1,000 People », Vulture, (lire en ligne, consulté le ).
  90. 1 2 3 4 (en) Anna North, « 7 positive changes that have come from the #MeToo movement », sur vox.com, .
  91. (en) « Bringing an End to Harassment by Enhancing Accountability and Rejecting Discrimination in the Workplace Act or the BE HEARD in the Workplace Act », sur congress.gov (en), .
  92. « Netta, anti-diva israélienne et voix du #meToo à l'Eurovision », sur leparisien.fr, .
  93. Xavier Demagny, « Marche contre les violences faites aux femmes : “Écoutez nous, croyez nous !” », sur France Inter.
  94. « Plaintes pour harcèlement et agression sexuelle : l'effet #MeToo "en train de retomber" à Paris », sur europe1.fr, .
  95. #Balancetonporc: Henda Ayari accuse Tariq Ramadan de viol et de menaces France Soir, 28 octobre 2017.
  96. « France: forte hausse de plaintes pour violences sexuelles en 2018 », sur rfi.fr, .
  97. Anaïs Moran, « #BalanceTonPorc : Sandra Muller poursuivie pour diffamation », sur liberation.fr, .
  98. « #Metoo : la journaliste Sandra Muller poursuivie en diffamation », sur france24.com, .
  99. Le Monde avec AFP, « Sandra Muller, créatrice de #balancetonporc poursuivie en diffamation », sur lemonde.fr, .
  100. « La créatrice de #balancetonporc, poursuivie en diffamation... », sur France info, (consulté le ).
  101. « Sandra Muller, l'initiatrice de #BalanceTonPorc, condamnée pour diffamation », sur 20minutes.fr, .
  102. Astrid de Villaines, « #Balancetonporc: le procès de Sandra Muller dépasse son cas personnel », sur .huffingtonpost.fr, .
  103. « Sandra Muller, l’initiatrice de #balancetonporc, condamnée pour avoir diffamé l’homme qu’elle accusait de harcèlement », sur lemonde.fr, .
  104. Judith Waintraub, « Quand les victimes de la haine en ligne se rebiffent  », Le Figaro Magazine, , p. 30.
  105. Laure Daussy, « #Balance ton porc, ça a été une déflagration dans ma vie », sur charliehebdo.fr, (consulté le )
  106. « #balancetonporc : la condamnation pour diffamation de Sandra Muller infirmée en appel », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
  107. Lénaïg Bredoux, « Diffamation: la cour d’appel donne raison à l’initiatrice de #balancetonporc », sur Mediapart, (consulté le )
  108. « Harcèlement sexuel : la Cour de cassation rejette définitivement les poursuites de Pierre Joxe et Eric Brion contre les femmes qui les accusaient », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
  109. (en) Kim Severson, « Asia Argento, a #MeToo Leader, Made a Deal With Her Own Accuser », The New York Times, (lire en ligne Accès payant, consulté le ).
  110. Vincent Jolly, #MeToo : une universitaire féministe reconnue coupable de harcèlement sexuel, lefigaro.fr, Publié le 22/08/2018, Mis à jour le 23/08/2018
  111. Avital Ronell, philosophe féministe, suspendue après des accusations de harcèlement sexuel, slate.fr, 15 août 2018
  112. Christophe Gueugneau et Rachida El Azzouzi, « Violences sexuelles : franchir le barrage de la police et de la justice », sur mediapart.fr, (consulté le ).
  113. « #Balancetonporc montre "l'incapacité de la police et de la justice à prendre en charge ces témoignages" », sur europe1.fr, .
  114. « #BalanceTonPorc : Tex s'en prend violemment au mouvement qu'il juge « catastrophique » », sur 20minutes.fr, (consulté le ).
  115. « #BalanceTonPorc : Tex le dézamour », sur next.liberation.fr, (consulté le ).
  116. « Laetitia Casta précise ses propos “déformés” sur le féminisme », sur Les Inrocks, (consulté le ).
  117. (en) Julie Schlack, « #MeToo Flared But Won't Endure », sur wbur.org, National Public Radio, (consulté le ).
  118. (en) Kate Maltby, « Mayim Bialik and the trouble with #MeToo », sur CNN, (consulté le ).
  119. (en) Jen Gerson, « Jen Gerson: I mean no disrespect when I say that I have a problem with #MeToo », sur National Post, (consulté le ).
  120. (en) Sandee LaMotte, « For some, #MeToo sexual assault stories trigger trauma not empowerment », CNN, (lire en ligne, consulté le ).
  121. (en) Jessi Hempel, « The Problem with #MeToo and Viral Outrage | Backchannel », sur WIRED, (consulté le ).
  122. (en) Libby-Jane Charleston, « Why I'm Not Joining The #MeToo Hashtag Even Though I Was Sexually Harassed », sur Huffington Post, (consulté le ).
  123. « Dans un édito, “Le Canard enchaîné” regrette l'usage du hashtag #balancetonporc », Les Inrockuptibles, (consulté le ).
  124. 1 2 3 Nicolas Bedos, « "Un seul nom me suffira", quand la libération de la parole vire à la guerre des sexes », sur huffingtonpost.fr, (consulté le ).
  125. « Sandra Muller, l’initiatrice de #balancetonporc, condamnée pour avoir diffamé l’homme qu’elle accusait de harcèlement », Le Monde, (lire en ligne, consulté le ).
  126. 1 2 Thérèse Hargot, « « Génération porno » : la fabrique du porc », Le Figaro, (ISSN 1241-1248, lire en ligne).
  127. « #BalanceTonPorc : Aymeric Caron regrette un mot-clé "spéciste" », sur huffingtonpost.fr, (consulté le ).
  128. Aude Lorriaux, « Il faut continuer à draguer dans la rue (sans harceler, merci) », sur slate.fr, (consulté le ).
  129. (en) « Black Woman Tarana Burke Founded the "Me Too" Movement », sur ebony.com, .
  130. (en-GB) « Telford girls: the wrong kind of victims », Spiked (en), (lire en ligne, consulté le ).
  131. « Tom, musicien : "J'ai été agressé à 17 ans. Je n'ai rien dit, j'avais peur pour ma carrière" » Accès libre, sur nouvelobs.com, L'Obs, (consulté le ).
  132. Pierre Bafoil, « Balance Ton Porc est un mouvement pour l'élite », sur lesinrocks.com, .
  133. « Pour Roman Polanski, le mouvement #MeToo est une « hystérie collective » », sur Le Figaro, (consulté le ).
  134. « Complots. Théories… et pratiques », sur Le Monde diplomatique, (consulté le ).
  135. « "Liberté d’importuner" : les dessous du texte qui fait scandale », sur lejdd.fr, (consulté le ).
  136. Eugénie Bastié, « Deneuve-De Haas : le manifeste des 100 réveille la guerre des féminismes », sur Le Figaro, .
  137. Audrey Kucinskas, « Dans une tribune, cent femmes, dont Catherine Deneuve, dénoncent #balancetonporc », sur l'Express, .
  138. (en) Agnès Poirier, « After the #MeToo backlash, an insider’s guide to French feminism », sur The Guardian, .
  139. Marie-Pierre Genecand, « Le clash féministe, une passion française ? », Le Temps, (lire en ligne, consulté le ).
  140. Serge Hefez, Transitions: réinventer le genre, Paris, Le livre de poche, , p. 129
  141. Inna Chevtchenko, « Non mesdames, la liberté sexuelle ce n'est pas se résigner à recevoir des mains aux fesses », sur huffingtonpost.fr, .
  142. Olivier Bot et rédacteur en chef adjoint, « Féminisme, un fossé générationnel », La Tribune de Genève, (lire en ligne Accès libre, consulté le ).
  143. « #BalanceTonPorc : quand deux visions du féminisme s'affrontent », sur Le Journal du dimanche, (consulté le ).
  144. Katia Fache-Cadoret, « Les larmes de Maïwenn qui répond à la tribune des 100 femmes dans le Monde », sur Marie Claire, .
  145. « "Les porcs et leurs allié.e.s ont raison de s’inquiéter" : Caroline De Haas et des militantes féministes répondent à la tribune publiée dans "Le Monde" », francetvinfo.fr, .
  146. « “Un homme sur deux ou trois est un agresseur” ? La militante féministe Caroline de Haas balance des chiffres », sur 20minutes.fr, .
  147. « Caroline De Haas, les étranges méthodes de la pasionaria du féminisme » », sur lefigaro.fr, .
  148. « Un homme sur deux est un agresseur sexuel ? "Non", répond Marlène Schiappa », sur lexpress.fr, .
  149. « Brigitte Lahaie publie un livre pour répondre à #BalanceTonPorc » », sur francetvinfo.fr, .
  150. « Procès Johnny Depp contre Amber Heard : pourquoi le verdict inquiète les défenseurs de #MeToo », sur Franceinfo, (consulté le )
  151. Juliette Geay, « Procès Heard/Depp : le verdict a été plus commenté sur les réseaux sociaux que l'assaut du Capitole », sur www.franceinter.fr, (consulté le )
  152. « Etats-Unis. Procès Johnny Depp-Amber Heard : un verdict qui signe la fin du mouvement #Metoo ? », sur www.lejsl.com (consulté le )
  153. « Etats-Unis. Procès Johnny Depp-Amber Heard : un verdict qui signe la fin du mouvement #Metoo ? », sur www.leprogres.fr (consulté le )
  154. « La victoire de Johnny Depp dans son procès contre Amber Heard, un revers fatal pour #MeToo ? », sur TF1 INFO, (consulté le )
  155. « Procès Johnny Depp- Amber Heard : l'actrice a "tout perdu" mais "ce n'est pas un revers pour le mouvement MeToo", dit l'avocat Nicolas Rebbot », sur Franceinfo, (consulté le )
  156. Lucie Valais, « Angèle : Pierre Niney dans le clip féministe de Balance ton quoi », sur L'Internaute, (consulté le ).
  157. « Pour le rappeur Vin's, "Metoo" n'a pas fait disparaître l'injonction à être viril », sur Le HuffPost, (consulté le )
  158. « Le rappeur Vin's prend position contre les violences faites aux femmes », sur www.20minutes.fr, (consulté le )
  159. 1 2 « #MeToo : un rappeur prend position en faveur des femmes », sur Franceinfo, (consulté le )
  160. « #metoo : interview de Vin’S, rappeur humaniste », sur Prévention des violences sexuelles, (consulté le )
  161. La chanson #MeToo de Vin's, évoquée dans l'ouvrage de Thierry Coljon, Les Amazones de la chanson : Comment #MeToo a libéré leur parole, éd. Luc Pire, 2021 - page 138.
  162. Faustine Kopiejwski, « Le rappeur Vin'S fait un freestyle autour du hashtag #MeToo - Les Inrocks », sur Les Inrocks, (consulté le )
  163. Julie Profizi, « Vin'S veut sortir le rap de ses stéréotypes machistes et misogynes », sur Le Figaro, (consulté le )
  164. Par Renaud Baronian et envoyé spécial à DeauvilleLe 6 septembre 2020 à 12h08, « Cinéma : à Deauville, pas de stars, mais un festival de pépites », sur leparisien.fr, (consulté le )
  165. Frédéric Ponsard, « The Assistant est le premier film de l'ère #MeToo sur le cas Weinstein », sur euronews, (consulté le )
  166. (en-GB) « 'The Assistant' is the first great #MeToo movie – but TV is miles ahead », sur NME | Music, Film, TV, Gaming & Pop Culture News, (consulté le )
  167. Vincent Brunner, « “#Balance ta bulle”, un album collectif pour dénoncer les violences sexuelles », sur Les Inrocks, .
  168. Louisa Amara, « #Balance Ta Bulle - 62 dessinatrices témoignent du harcèlement et de la violence sexuelle », sur ZOO, .
  169. « Connexion • Instagram », sur www.instagram.com (consulté le )
  170. « Amélie Oudéa-Castéra juge la nouvelle plateforme « Balance ton sport » », sur Sport.fr, (consulté le )
  171. « Balance ton sport - la plateforme d'écoute des témoignages de victimes d'aggressions dans le sport français », sur Balance ton sport (consulté le )

Annexes

Articles connexes

Liens externes

Bibliographie

  • Annette Lévy-Willard, Chroniques d'une onde de choc : #MeeToo secoue la planète, Paris, éd. de l'Observatoire, , 350 p. (ISBN 979-10-329-0441-1).
  • Eugénie Bastié, Le Porc émissaire : terreur ou contre-révolution, Paris, éditions du Cerf, , 175 p. (ISBN 978-2-204-12838-4).
  • Sandra Muller, #BalanceTonPorc, Flammarion, 2018.
  • Brigitte Paquette, La déferlante #MoiAussi, Saint-Joseph-du-Lac, M Éditeur, 2018
  • Irène Théry, Moi aussi : La nouvelle civilité sexuelle, Éditions du Seuil, coll. « Traverse »,