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Union interparlementaire
(en) Inter-Parliamentary Union
Logo de l'organisation

Devise : « Pour la démocratie. Pour tous. »

Situation
Création 30 juin 1889
Type Organisation internationale
Secrétariat Genève Drapeau de la Suisse Suisse
Organisation
Membres 179 Members
14 Membres associés
Président Duarte Pacheco[1]
Secrétaire général Martin Chungong[2]
Personnes clés Frédéric Passy
William Randal Cremer

Site web ipu.org

L'Union interparlementaire ou UIP (en anglais : Inter-Parliamentary Union ou IPU) est l'organisation mondiale des parlements des États souverains. Créée en 1889, elle est la plus ancienne des institutions internationales à caractère intergouvernemental.

Désireuse de promouvoir la paix et le principe de l'arbitrage international, elle a jeté les bases de ce qui est aujourd'hui la coopération multilatérale institutionnelle et a plaidé pour la création d'institutions analogues au niveau gouvernemental, qui se sont concrétisées sous la forme de l'Organisation des Nations unies. L'Union a également contribué à la création de ce qui est aujourd'hui la Cour permanente d'arbitrage de La Haye. L'Union œuvre en étroite collaboration avec l'Organisation des Nations unies dont elle partage les objectifs et appuie les efforts. Elle coopère en outre avec les organisations interparlementaires régionales et les organisations internationales, intergouvernementales et non gouvernementales qui s'inspirent des mêmes idéaux.

Historique

Le président du Sénat français, Paul Doumer, à l'ouverture de la XXIVe conférence interparlementaire ().

La naissance de l'Union interparlementaire se situe dans le contexte des idées pacifistes qui se sont développées au milieu du XIXe siècle. L'opinion refusait la fatalité de la guerre et réclamait la création de mécanismes susceptibles de résoudre les conflits par la négociation, après l'échec des moyens diplomatiques ordinaires.

L'idée de réunir les parlementaires de tous les pays a conquis, entre 1870 et 1890, les pacifistes dans les nations les plus diverses. La création de l'Union interparlementaire apparaît comme la conséquence nécessaire et logique de tous ces faits. En , à une époque où le Sénat américain avait adopté la motion de sa commission des affaires étrangères et où la Chambre française avait décidé de prendre en considération la motion de Frédéric Passy, William Randal Cremer écrivit à Passy qu'il tenait pour opportune une rencontre entre députés anglais et députés français, qui auraient à s'entendre sur la question de l'arbitrage et de la paix.

Le eut lieu à Paris, au Grand Hôtel, la première réunion parlementaire franco-britannique, que Herbert Gladstone, fils de William Ewart Gladstone, qualifiait, dans une lettre d'excuses et en bon prophète, d' historique. Frédéric Passy ouvrit les débats et fut élu président. On exprima plusieurs fois l'opinion que c'était entre les États-Unis d'Amérique et la France qu'un traité d'arbitrage pourrait être le plus aisément conclu, puisque entre les États-Unis et l'Angleterre il y avait certaines difficultés : l'Irlande, le Canada et les conflits relatifs aux pêcheries. La déclaration préparée fut adoptée à l'unanimité. Il fut décidé que l'année suivante une conférence plus large aurait lieu et qu'elle continuerait l'œuvre entamée par la première. À cette conférence prendraient part non seulement des représentants des parlements mentionnés mais encore des membres et autres parlementaires qui avaient professé des idées analogues. Enfin, il fut entendu qu'un comité serait chargé de préparer l'assemblée de l'année suivante et d'exécuter les décisions prises.

Dans le comité qui devait préparer la Conférence de 1889, Passy était le secrétaire pour la France et Cremer pour l'Angleterre. Après quelques péripéties, la première conférence interparlementaire se tient à l'hôtel Continental à Paris. À côté de cinquante-cinq Français et de vingt-huit Anglais, onze représentants d'autres parlements étaient présents : cinq Italiens et un représentant par pays pour la Belgique, l'Espagne, le Danemark, les États-Unis d'Amérique et le Liberia. Si faible que fût la participation étrangère, elle était cependant suffisante pour donner à la Conférence un caractère international. Au lieu de se laisser décourager, on résolut de faire des Conférences interparlementaires une institution permanente. On peut donc considérer cette décision du comme l'acte de création des Conférences interparlementaires et, par là même, indirectement de l'Union interparlementaire. Le mouvement se développa rapidement et, en 1894, une organisation permanente dotée d'un secrétariat fut constituée sous le nom d'Union interparlementaire. Depuis cette époque et malgré les deux guerres mondiales, l'UIP a poursuivi son œuvre en faveur de la paix et du renforcement des institutions parlementaires.

Le groupe allemand l'Union interparlementaire est fondé en 1891 par Max Hirsch qui a été l'un des présidents de la Deutsche Friedensgesellschaft[3]. Le groupe tente d'influencer la politique allemande en faveur des valeurs de l'Union tout en gardant une part d'ambiguïté, notamment en ce qui concerne l'armement de l'Allemagne.

Action

L'UIP a pour objectifs de :

  • favoriser les contacts, la coordination et l'échange d'expériences entre les parlements et les parlementaires de tous pays ;
  • examiner les questions d'intérêt international et se prononce à leur sujet en vue de susciter une action des parlements et des parlementaires ;
  • contribuer à la défense et à la promotion des droits de l'homme - facteur essentiel de la démocratie parlementaire et du développement durable ;
  • contribuer à une meilleure connaissance du fonctionnement des institutions représentatives ainsi qu'au renforcement et au développement de leurs moyens d'action.

Elle s'efforce de rechercher les moyens de régler les différends entre États autrement que par la force. Son succès le plus marquant fut la création de la Cour d'arbitrage de La Haye en 1899. L'UIP a apporté son soutien à la Société des Nations puis à l'Organisation des Nations unies à laquelle elle est liée par un statut d'observateur. Elle tient des conférences semestrielles dans diverses villes du monde pour débattre des problèmes dont dépend l'avenir de l'humanité. L'UIP se consacre aussi à la promotion des institutions représentatives. À l'instigation de Mme Christine Pintat, secrétaire générale adjointe, une action volontaire pour la promotion des femmes dans la vie politique a été menée et a fait prendre conscience de la sous-représentation féminine dans de nombreux parlements.

Le Comité des droits de l'homme des parlementaires, créé en 1977, a joué un rôle actif en vue de la libération de nombreux parlementaires détenus et a obtenu des éclaircissements sur ceux qui sont disparus.

À deux reprises, l'UIP a réuni les présidents des Parlements du monde lors de conférences qui se sont tenues en 2000 et en 2005 au sièges de l'ONU à New York. Des déclarations ont été adoptées et transmises aux Chefs d'État et de gouvernement.

Membres

En , l'Union interparlementaire compte 179 membres et 13 membres associés[4]. Ils étaient 9 à sa fondation, 24 avant la Première Guerre mondiale et 112 au moment de son centenaire. Si l'on compare le nombre de membres de l'ONU (193), on constate qu'il manque 2 pays dont un, Brunei, n'est pas doté d'un parlement. Le Vatican, État souverain qui n'est membre de l'ONU, et qui ne dispose pas d'un corps législatif élu, n'est pas non plus membre de l'Union interparlementaire. Le principal absent est le Congrès des États-Unis, membre fondateur, qui ne participe plus à ses travaux depuis la fin des années 1980.

Membres associés

Organisation

L'Union interparlementaire est financée en premier lieu par ses membres avec des fonds publics. Son budget pour 2007 s'élève à 17,4 millions de francs suisses, parmi lesquels des contributions volontaires[5].

Siège

L'Union a été fondée à Paris en 1889. Durant les premières années de l'existence de l'institution, son siège a changé à trois reprises :

  • 1892 - 1911 : Berne (Suisse)
  • 1911 - 1914 : Bruxelles (Belgique)
  • 1914 - 1920 : Oslo (Norvège)

Depuis 1921, le siège de l'Union est à Genève (Suisse) mais il s'est situé à cinq endroits différents dans la ville. Depuis le , il se trouve à la Maison des Parlements au Grand-Saconnex.

Conférences

Ces conférences se sont tenues selon des périodicités différentes (annuelles puis bisanuelles (printemps/automne). À partir de 2004, la conférence d'automne se tient en Suisse avec un programme et une durée moins longue que celle de printemps, sauf exceptions.

Présidents

Président Années Pays
Duarte Pacheco 2020 - présent Drapeau du Portugal Portugal
Gabriela Cuevas Barron 2017 - 2020 Drapeau du Mexique Mexique
Saber Hossain Chowdhury 2014 - 2017 Drapeau du Bangladesh Bangladesh
Abdelwahed Radi 2011 - 2014 Drapeau du Maroc Maroc
Theo-Ben Gurirab 2008 - 2011 Drapeau de la Namibie Namibie
Pier Ferdinando Casini 2005 - 2008 Drapeau de l'Italie Italie
Sergio Paez 2002 -2005 Drapeau du Chili Chili
Najma Heptualla 1999 - 2002 Drapeau de l'Inde Inde
  • 1909 - 1912 : Auguste Beernaert (Belgique), ancien premier ministre
  • 1912 - 1922 : Lord Weardale (Philippe Stanhope) (Royaume-Uni)
  • 1922 - 1928 : Baron Theodor Adelsward (Suède)
  • 1928 - 1934 : Fernand Bouisson (France), Président de la Chambre des Députés
  • 1934 - 1947 : Henry Carton de Wiart (Belgique), ancien premier ministre
  • 1947 - 1957 : Viscount Stansgate (William Wedgwood Benn), secrétaire d'État à l'Inde puis à l'Air (Royaume-Uni)
  • 1957 - 1962 : Giuseppe Codacci-Pisanelli (Italie)
  • 1962 - 1967 : Pascoal Ranieri Mazzilli (Brésil)
  • 1967 - 1968 : Abderrahman Abdennebi (Tunisie) par intérim
  • 1968 - 1973 : André Chandernagor (France),
  • 1973 - 1976 : Gurdial Singh Dhillon (Inde)
  • 1976 - 1979 : Sir Thomas Williams (Royaume-Uni)
  • 1979 - 1982 : Rafael Caldera (Venezuela), président de la République
  • 1982 - 1983 (mars) : Johannes Virolainen (Finlande), ancien premier ministre
  • 1983 (mars-octobre) : Emile Cuvelier (Belgique) par intérim
  • 1983 - 1985 (avril) : Izz El Din el Sayed (Soudan)
  • 1985 (septembre) : Sir John Page (Royaume-Uni) par intérim
  • 1985 - 1988 : Hans Stercken (République fédérale d'Allemagne), président de la Commission des affaires étrangères du Bundestag
  • 1988 - 1991 : Daouda Sow (Sénégal), président de l'Assemblée nationale
  • 1991 - 1994 : Sir Michael Marshall (Royaume-Uni)
  • 1994 - 1997 : Ahmed Fathy Sorour (Égypte), président de l'Assemblée du Peuple
  • 1997 - 1999 (juillet) : Miguel Angel Martinez (Espagne)
  • 1999 - 2002 : Najma Heptualla (Inde), vice-présidente de la Chambre haute (Rajya Sabha)
  • 2002 - 2005 : Sergio Paez (Chili), sénateur
  • 2005 - 2008 : Pier Ferdinando Casini (Italie), président de la Chambre des députés
  • 2008 - 2011 : Theo-Ben Gurirab (Namibie), président de l'Assemblée nationale
  • 2011 - 2014 : Abdelwahed Radi (Maroc), président de la Chambre des représentants marocaine d'avril 2010 à décembre 2011
  • 2014 - 2017 : Saber Chowdhury (Bangladesh), parlementaire
  • 2017-2020  : Gabriela Cuevas Barrón (Mexique), sénatrice
  • Depuis 2020: Duarte Pacheco (Portugal), parlementaire

Secrétaires généraux

  • 1892-1909 : Drapeau de la Suisse Albert Gobat, prix Nobel de la paix en 1902
  • 1909-1933 : Drapeau de la Norvège Christian Lous Lange, Prix Nobel de la paix en 1921
  • 1933-1953 : Drapeau de la Suisse Léopold Boissier
  • 1953-1970 : Drapeau de la Suisse André de Blonay
  • 1970-1986 : Drapeau de l'Italie Pio-Carlo Terenzio
  • 1987-1998 : Drapeau de la France Pierre Cornillon
  • 1998-2014 : Drapeau de la Suède Anders Johnsson
  • Depuis 2014 : Drapeau du Cameroun Martin Chungong

Notes et références

  1. « President », sur Inter-Parliamentary Union (consulté le )
  2. « Secretary General », sur Inter-Parliamentary Union (consulté le )
  3. (de) Ralph Uhlig, Die Interparlamentarische Union. 1899-1914, Franz Steiner Verlag, 1988, p. 582.
  4. « Membres », sur Union interparlementaire (consulté le )
  5. Budget de l'UIP

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

  • La Tribune de Peuples, Histoire de l'Union interparlementaire 1889-1999, par Yefime Zarjevski, Ed. Payot, Lausanne, 1989
  • Le Parlement et les relations internationales, Didier JAMOT, Thèse de doctorat, Université Aix-Marseille, 2012

Liens externes