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Malgache
Malagasy
Langues filles Kibushi
Pays Madagascar
Nombre de locuteurs 25 millions (2015)
Typologie VOS, agglutinante, accentuelle
Écriture Latin
Sora-be
Classification par famille
Statut officiel
Langue officielle Drapeau de Madagascar Madagascar
Drapeau de l'Union africaine Union africaine[1]
Régi par Académie malgache
Codes de langue
IETF mg
ISO 639-1 mg
ISO 639-2 mlg
ISO 639-3 mlg
Étendue groupe
Type langue vivante
Linguasphere 31-LDA-a
Glottolog mala1537
Échantillon
Article premier de la Déclaration universelle des droits de l'homme (voir le texte en français)

Andininy Voalohany

Teraka afaka sy mitovy zo sy fahamendrehana ny olombelona rehetra. Samy manan-tsaina sy fieritreretana ka tokony hifampitondra am-pirahalahiana[2].

Le malgache (autonyme : malagasy) est la langue nationale et l'une des langues officielles de Madagascar. C'est une langue normalisée, principalement dérivée du dialecte parlé sur les hautes terres centrales. Elle est la plus occidentale des langues malayo-polynésiennes et donc des langues austronésiennes. Plus précisément, elle appartient au rameau dit « Grand Barito », dont les langues sont parlées à Kalimantan, la partie indonésienne de l'île de Bornéo, dans l'actuelle région de Banjarmasin, et comprennent notamment le ma'anyan, le samihim, le dusun deyah, mais aussi par des populations surnommées « nomades de la mer », les Bajau. Dans cette région, la langue dominante est aujourd'hui le malais, qui appartient à un autre rameau malayo-polynésien.

Le malgache est également parlé à Mayotte sous le nom de shibushi dans une vingtaine de villages[3].

Introduction

Vocabulaire Malgache (1773) (Collection BULAC).

Le malgache fait partie d'un ensemble linguistique comprenant plus d'une vingtaine de « variantes » locales, qualifiées habituellement de « dialectes ».

Sur le plan lexical, plus de 90 % du vocabulaire traditionnel de la langue malgache dont on peut identifier la filiation remonte à des origines austronésiennes. Le reste est d'origine bantou, arabo-swahili ou sanskrite. Et encore, ces derniers mots, totalisant pour chaque groupe quelques dizaines d'éléments à peine, sont en général cantonnés à des domaines d'activités particuliers. Ainsi les mots d'origine bantou se retrouvent surtout dans le domaine de l'élevage (tels que omby, ondry, akoho) et ceux swahilis celui de certains objets commerciaux, du calendrier et de la divination (alahady, adaoro, sikidy, etc.). Les plus anciens emprunts semblent ceux d'origine sanskrite à travers le malais (tsara, soa, sahaza, sandry, sisa, hetsy), remontant vraisemblablement au voisinage avec les navigateurs malais au cours du premier millénaire. Ce sont en effet les peuples malayophones qui, en Asie du Sud-Est ont été les premiers à subir l'influence des cultures indiennes.

L'écriture moderne de la langue malgache en alphabet latin fut fixée par décret le , à la suite d'une concertation entre le roi Radama Ier et les missionnaires britanniques qui venaient d'introduire l'imprimerie dans le royaume. Le principe retenu fut alors que les consonnes devaient s'écrire comme en anglais et les voyelles comme en italien. Auparavant, quelques lettrés du royaume utilisaient déjà l'alphabet arabe (sora-be ou « Noble écriture ») développé dans le sud-est de l'île.

Le fait que la langue malgache soit originaire d'Indonésie ne doit néanmoins pas faire hâtivement conclure que son ancêtre était ou s'écrivait comme le vieux-malais avec un alphabet de type indien.

La langue malgache possède un vocabulaire très riche (certains dictionnaires malgaches possèdent en effet plus de soixante mille mots)[4]. La richesse du vocabulaire la rend propre à exprimer avec précision les choses abstraites, la poésie et l'image. Le problème majeur de la langue malgache est qu'elle a un vocabulaire très restreint en ce qui concerne la science et les techniques[5].

Depuis le XIXe siècle, la langue malgache a emprunté un nombre considérable de mots aux langues européennes, en particulier le français et l'anglais, comme latabatra (table), seza (chaise), birao (bureau), tarigetra (de l'anglais target), sekoly (de l'anglais school).

Dans l'aspect actuel de l'orthographe, qui comporte 21 lettres (à savoir les 26 lettres standards de l’alphabet latin moins le c, le q, le w, le u et le x), le o se prononce comme le « ou » français (encore que dans certaines régions, notamment dans les régions côtières — nord, nord-ouest, ouest... et pas que dans les campagnes —, il puisse aussi se prononcer comme en français). En revanche, la diphtongue ao tend à se prononcer comme un simple o. Le i se trouvant à la fin de chaque mot s’écrit toujours y lequel est quasiment muet. Le e est prononcé comme un é français. Pour les consonnes, le tr et le dr représentent des alvéolaires affriquées, proches du « tram » et du « dream » de l'anglais, avec davantage d'insistance sur le r qui est toujours roulé, comme en italien. Le g est dur, comme dans « gare ». Le s, est toujours sourd (comme le ss en français), et légèrement chuinté. Le ts se prononce comme dans « tsigane ».

L'accent tonique tombe en général sur l'avant-dernière syllabe du mot, à moins que celui-ci ne se termine en -ka, -tra, ou -na, auquel cas l'accent tombe sur l'antépénultième. Les voyelles inaccentuées se trouvant à la fin de chaque mot sont à peine prononcées.

Langues et dialectes à Madagascar

D'un point de vue linguistique, le « malgache » désigne un groupe de 11 dialectes étroitement apparentés et parlés par les 18 peuples malgaches et sur l’île de Mayotte. Le « malgache du plateau » est le malgache officiel, il est compris par la plupart de la population même si l'usage des dialectes reste courant.

Il y a cinq sous-groupes (similarité lexicale avec le malgache du plateau[6]):

  • 1er sous-groupe
    • Le malgache du plateau (mérinas dans la capitale),puis dans la région Haute Matsiatra (( bestileo))
    • Le malgache betsimisaraka du Sud, côtière (Ana, ano)
    • Le malgache betsimisaraka du Nord côtière ,
    • Le malgache tanosy (antanosy).
  • 2e sous-groupe
    • Le malgache sakalave,
    • Le malgache bara (69 %),
    • Le malgache masikoro (72 %),
    • Le malgache tandroy-mahafaly (antandroy) (62 %).
  • 3e sous-groupe
    • Le malgache antankarana (antakarana) (71 %).
  • 4e sous-groupe
    • Le malgache tsimihety (tsimihety) (68 %).
  • 5e sous-groupe

À Madagascar, l'unité administrative a instauré le « malgache officiel ».

Le groupe fait lui-même partie d'un sous-ensemble dit « oriental » dans le rameau barito de la branche malayo-polynésienne des langues austronésiennes. Les autres langues de ce rameau sont parlées dans les provinces indonésiennes de Kalimantan du Sud et Kalimantan oriental. Le malgache est donc d'origine indonésienne.

Les locuteurs eux-mêmes ont cependant des origines diverses et, comme la formation de chaque groupe ethno-linguistique peut remonter à plusieurs siècles (et même sans doute, plus d'un millénaire pour certains!), avec ensuite un isolement relatif dans un vaste espace, il est parfaitement normal que bien des différences soient apparues.

Dans d'autres parties du monde, des populations de même origine, habitant dans un espace restreint, pratiquant des langues héritant de vieilles traditions écrites mais séparées par des limites d'ordre administratif n'arrivent plus à communiquer avec aisance au bout de quelques siècles.

De manière très schématique, il semblerait ainsi que l'on pourrait répartir les manifestations linguistiques de Madagascar en deux grands ensembles, en partant des différences phonétiques. Le premier regroupe les « langues » ou « dialectes » du littoral occidental et méridional, et le second ceux du centre et de la bande orientale. Entre les deux cependant, bien des signes indiquent des interpénétrations, révélant des contacts ou des déplacements ultérieurs de populations, ce que confirment parfois les traditions historiques.

  • Langues à Madagascar, Langues de Madagascar

Exemples de comparaisons phylogénétiques

Une comparaison du vocabulaire de base à partir d'une adaptation de la liste Swadesh permet d'obtenir le tableau suivant :

(Adapté de: Pierre Vérin, Conrad P. Kottak et Peter Porlin (1969). « The Glottochronology of Malagasy Speech Communities.» Oceanic Linguistics 8:1.58)

(Voir dans langues malayo-polynésiennes un tableau comparatif présentant les étroites ressemblances entre la langue merina et d'autres langues de la même famille, à savoir le ma'anyan d'Indonésie, le malais-indonésien, le vieux javanais, le cebuano des Philippines, le futuna de la Polynésie occidentale et le proto-austronésien).

FrançaisMalgacheMalais-indonésienTahitien
terretany tanahfenua (indonésien benua = "continent")
ciellanitra langitra'i (rangi en paumotu)
eaurano air (danau = "lac")vai
feuafoapiāuahi (afi, tongan)
hommelehilahy, lahylaki-lakitane
femmevehivavy, vavinywanita, perempuanvahine
mangermihinana, homanamakan 'amu (kainga en maori)
boiremisotro (anciennement minomo)minuminu
grandlehibe, ngeza, "be", maventybesarrahi
petitkely, titykeciliti
nuitalina, Maizinamalampo
jourandro, matsanaharimahana
dormir matory
marcher mandeha
étudier mianatra
jouer milalao


Nombres décimaux 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
PAN, circa 4000 av.J.-C. *isa *DuSa *telu *Sepat *lima *enem *pitu *walu *Siwa *puluq
Tagalog isá dalawá tatló ápat limá ánim pitó waló siyám sampu
Ilocano maysá dua talló uppát limá inném pitó waló siam sangapúlo
Cebuano usá duhá tuló upat limá unom pitó waló siyám napulu
Chamorro maisa/håcha hugua tulu fatfat lima gunum fiti guålu sigua månot/fulu
Malais satu dua tiga empat lima enam tujuh lapan sembilan sepuluh
Javanais siji loro telu papat limo nem pitu wolu songo sepuluh
Fidjien dua rua tolu lima ono vitu walu ciwa tini
Tonguien taha ua tolu nima ono fitu valu hiva -fulu
Samoan tasi lua tolu lima ono fitu valu iva sefulu
Māori tahi rua toru whā rima ono whitu waru iwa tekau (archaïque: ngahuru)
Tahitien hō'ē piti toru maha pae ono hitu va'u iva 'ahuru
Marquisien e tahi e 'ua e to'u e fa e 'ima e ono e fitu e va'u e iva 'onohu'u
Hawaïen kahi lua kolu lima ono hiku walu iwa -'umi
Gilbertin teuana uoua tenua aua nimaua onoua itua wanua ruaiwa tebwina
Malgache iray/isa roa telo efatra dimy enina fito valo sivy folo

Emprunts au malais et au javanais

Le malgache comprend de nombreux mots qui n'appartiennent pas aux autres langues barito, et sont des emprunts au malais, parfois au (vieux) javanais :

Mer et navigation

MalgacheFrançaisMalais
trozonabaleineduyung = dugong
horitapieuvregurita
fanotortuepenyu
haranacrekarah = « moiré »
fanoharaespèce de tortuepenyu karah = tortue imbriquée (Chelonia imbricata)
vontanaespèce de poissonikan buntal = Ostraciidae, Tetraodontidae ou Diodontidae
tonagrosse anguilletuna = espèce d'anguille
lamboaraespèce de poissonlembuara = poisson géant
vilypetit poissonbilis = Anchois bombra (Stolephorus)
hoalabaie, criquekuala = estuaire
rivotravent, tempête(angin) ribut = tempête
tanjonacap, promontoiretanjung
andrefanaouestdepan = devant
atsinanana (avalaha)estbelakang = derrière
avaratranordbarat = ouest
sagaryvent du nord-estsegara = mer (emprunté au sanskrit)
varatrazavent du sudbarat daya = sud-ouest
tsimilotrovent du nordtimur laut = nord-est
haranacorailkarang
sambobateau, vaisseausāmvaw (vieux malais, emprunté au khmer)
nosyîlenusa (javanais)

Métallurgie

MalgacheFrançaisMalais
harafesinarouillekarat besi
firakaétain, plombperak = argent
landaizanaenclumelandasan

Nombres et calendrier

MalgacheFrançaisMalaisJavanaisSanskrit
sisarestesisasisaçeṣa
asotryhiverasuji = septembre-octobreaçvayuja
tantarahistoire, légendetantratantratantra = doctrine, théorie
hetsy100 000ketiketikoṭi = dix millions
irayunsatusiji
roadeuxdualoro
telotroistigatelu
efatraquatreempatpapat
dimycinqlimalima
eninasixenamanem
fitosepttujuhpitu
valohuitdelapanwolu
sivyneufsembilansanga
folodixsepuluh
iraika ambin'ny foloonzesebelassolas
roa ambin'ny folodouzedua belas
telo ambin'ny folotreizetiga belas
efatra ambin'ny foloquatorzeempat belas
dimy ambin'ny foloquinzelima belas
enina ambin'ny foloseizeenam belas
fito ambin'ny folodix-septtujuh belas
valo ambin'ny folodix-huitdelapan belas
sivy ambin'ny folodix-neufsembilan belas
roapolovingtdua puluhrong puluh
telopolotrentetiga puluh
efapoloquaranteempat puluh
dimampolocinquantelima puluh
enimpolosoixanteenam puluh
fitopolosoixante-dixtujuh puluh
valopoloquatre-vingtsdelapan puluh
sivifoloquatre-vingt-dixsembilan puluh
zatocent(se)ratussatus
roanjatodeux centsdua ratusrong atus
telonjatotrois centstiga ratustelung atus
efajatoquatre centsempat ratuspatang atus
dimanjatocinq centslima ratus
eninjatosix centsenam ratus
fitonjatosept centstujuh ratus
valonjatohuit centsdelapan ratus
sivinjatoneuf centssembilan ratus
arivomilleseribusewu
alina dix mille
hetsy cent mille
tapitrisa un million
MalgacheArabeFrançais
alatsinainyالاثنين (Al-Iathnayn)lundi
talataالثلاثاء (Al-Thoulatha)mardi
alarobiaالأربعاء (Al-Arbai'a)mercredi
alakamisyالخميس (Al-Khamis)jeudi
zomaالجمعة (Al-Joma'a)vendredi
sabotsyالسبت (Al-Sabt)samedi
alahadyالأحد (Al-Ahad)dimanche
MalgacheArabeFrançais
Alahamadyالحمل (Al-Haml)Bélier
Adaoroالثور (Al-Ththur)Taureau
Adizaozaالجوزاء (Al-Juza')Gémeau
Asorotanyالخميس (Al-Ssaratan)Cancer
Alahasatyالأسد (Al-Asad)Lion
Asombolaالعذراء (Al-Eadhra')Vierge
Adimizanaالميزان (Al-Mizan)Balance
Alakaraboالعقرب (Al-Eaqarab)Scorpion
Alakaosyالقوس (Al-Qaws)Sagittaire
Adijadyالجدي (Al-Jiddi)Capricorne
Adaloالدلو (Al-Ddalu)Verseau
Alohotsyالحوت (Al-Hut)Poisson

Parties du corps

MalgacheFrançaisMalais
nifygencive, dentgigi = dent
bibity, votopénisbutuh
takolaka, fifyjouepipi
molotra,sognylèvremulut = bouche
voavitsymolletbuah betis
sofinaoreillecuping = lobe
tratrapoitrinedada
karana, harankasquelettekerangka = squelette
valahanareinsbelakang = derrière
lamosina, lambosydos, (derrière)lamungsir (vieux javanais) = (morceau de viande de) derrière, lambosie (minangkabau) = épaule du bœuf

Phonologie

Voyelles

Avant Milieu Arrière
Haute i (i, y) u (o)
Moyenne e (e)
Basse a (a)

Consonnes

Bilabiale Labio-dentale Dentale Alvéolaire Rétroflexe Vélaire Glottale
Occlusive ou affriquée Sourde [p] (p) [t] (t) [t͡s] (ts) [ʈʂ] (tr) [k] (k)
Voisée [b] (b) [d] (d) [d͡z] (j) [ɖʐ] (dr) [ɡ] (g)
Sourde prénasale [ᵐp] (mp) [ⁿt] (nt) [ⁿt͡s] (nts) [ⁿʈʂ] (ntr) [ᵑk] (nk)
Voisée prénasale [ᵐb] (mb) [ⁿd] (nd) [ⁿd͡z] (nj) [ⁿɖʐ] (ndr) [ᵑɡ] (ng)
Fricative Sourde [f] (f) [s] (s) [h] (h)
Voisée [v] (v) [z] (z)
Nasale [m] (m) [n] (n)
Latérale [l] (l)
Roulée [r] (r)

Les alvéolaires s, z et l sont légèrement palatalisées. Tandis que les vélaires k et g sont palatalisées après /i/ comme dans alika qui se prononce [a'likʲə̥] (chien) ; dans l'ancienne orthographe malagasy datant du XIXe siècle, ces palatalisations étaient marquées par un i après le k, ce qui donnait alikia qui se prononce [a'likʲə̥][7].

L’accent tonique porte en général sur l’avant-dernière syllabe, sauf pour les mots se terminant par ka, tra ou na, auquel cas l’accent porte sur l’antépénultième syllabe. Cette règle s'applique sur les radicaux mais s'applique rarement aux substantifs formés à partir du verbe.

Les lettres o, y et a sont souvent amuïes lorsqu'elles sont après l'accent tonique. Respectivement, elles labialisent et palatalisent les consonnes les précédant, quant au a, sa prononciation est très proche du [ə̥] (schwa muet).

Écriture et prononciation

Des dialectes malgaches ont été écrits en caractères arabes avec leur arrivée sur l'île au Moyen Âge. Les prières en langue malgache (Tanosy) qui se trouvent dans le livre Histoire de l'isle de Madagascar, écrit par Flacourt au XVIIe siècle, sont les premières écrites en caractères latins. Le malgache officiel (Merina) s’écrit avec l’alphabet latin depuis 1823. L’alphabet malgache comporte 21 lettres :

a, b, d, e, f, g, h, i, j, k, l, m, n, o, p, r, s, t, v, y, z.

L’orthographe est à peu près phonétique :

  • « i » et « y » représentent le phonème /i/ y » est utilisé en position finale, « i » partout ailleurs). Suivant les différents accents régionaux, le y peut se prononcer /e/ comme le « é » en français;
  • « o » se prononce /u/ comme le « ou » en français ;
  • « tr » et « dr » représentent respectivement les phonèmes affriqués /ʈr/ et /ɖr/ ;
  • « ts » et « j » représentent respectivement les phonèmes /t͡ʂ/ et /d͡ʐ/ ;
  • Le « h » est généralement muet.

Les voyelles, quelles qu'elles soient, sont généralement muettes en fin de mot. Exemples de prononciation : dites 'Mass' pour Maso et 'Lanitch' pour lanitra.

Chiffres et nombres

Chiffres

  • Iray (1)
  • Roa (2)
  • Telo (3)
  • Efatra (4)
  • Dimy (5)
  • Enina (6)
  • Fito (7)
  • Valo (8)
  • Sivy (9)

Nombres

  • Folo (10)
  • Zato (100)
  • Arivo (1 000)
  • Iray Alina (10 000)
  • Iray Hetsy (100 000)
  • Iray Tapitrisa (1 000 000)
  • Iray Safatsiroa (10 000 000)
  • Iray Tsitamboisa (100 000 000)
  • Iray Lavitrisa (1 000 000 000)
  • Iray Alinkisa (10 000 000 000)
  • Iray Tsipesimpesenina (100 000 000 000)
  • Iray Tsitokotsiforohana (1 000 000 000 000)
  • Iray Tsihitanoanoa (10 000 000 000 000)
  • Iray Safatsiroafaharoa (100 000 000 000 000)
  • Iray Tsitamboisafaharoa (1 000 000 000 000 000)
  • Iray Safatsiroafahatelo (1 000 000 000 000 000 000)
  • Iray Tsitamboisafahatelo (10 000 000 000 000 000 000)

Alphabet

Alphabet[8]
ABDEFGHIJKLMNOÔPRSTVYZ
abdefghijklmnoôprstvyz
\ɑ\\bi\\di\\e\\ɛf\\ɡɛ\\ɛ̃tsu\\i\\dzɛ\\ke\\ɛl\\ɛm\\ɛn\\u\\o\\pi\\ɛʁ\\ɛs\\ti\\vi\\i\\ze.dʁa\

L’alphabet sorabe

Avant l'adoption de l'alphabet latin au début du XIXe siècle, les Malgaches utilisaient un alphabet d’origine arabe, l’écriture ʿajami ou sora-be, était utilisée pour les textes d’astrologie et de magie. Le mot sorabe vient de soratra, « écrire », et be, grand. Le mot soratra vient lui-même du malais et du javanais surat, « texte écrit », ce qui laisse supposer que la notion d’écriture a été introduite à Madagascar par des « Indonésiens », probablement des Javanais. On constate en effet par exemple que dans les sorabe, les lettres arabes « dāl » et « ta » sont respectivement réalisées par un point souscrit aux lettres « d » et « t », tout comme l’alphabet pegon, version javanaise de l’écriture arabe, respectivement les rétroflexes «  » et «  », distinctes du « d » et du « t » en javanais. Ce trait laisse supposer que les Malagasy ont appris l’écriture arabe des Javanais.

Si tel est le cas, ce processus a dû avoir lieu lors de contacts poursuivis après la période des migrations d’« Indonésiens » à Madagascar. Un trait du lexique malgache laisse penser que les contacts avec les Malais et les Javanais se sont poursuivis à l’époque où l’influence de l’islam a commencé à être sensible en Indonésie. Par exemple, le mot malagasy sombily, « égorger (un animal) », vient du malais sembelih, « égorger selon le rite musulman », qui est lui-même une corruption de l’expression arabe b’ismi’llahi [bεsmεlæh], « au nom de Dieu », prononcée au moment où l’on égorge l’animal. Le mot malgache ne vient pas de l’arabe, qui a un autre mot pour « égorger », mais d’Indonésie à une époque où l’islam imprégnait déjà la société.

Alphabet Sora-be avec les lettres latines correspondantes[9]
IsoléeInitialeMédianeFinale Prononciation Lettre latine
ا ـا ا /ʔ/ -
ب ـب ـبـ بـ /b, ᵐb/ b / mb
ت ـة ـتـ تـ /ts, ⁿts/ ts / nts
ج ـج ـجـ جـ /dz, ⁿdz/ j / nj
ر ـر ر /r/ r
رّ ـرّ رّ /ɖʳ, ᶯɖʳ, ʈʳ, ᶯʈʳ/ dr / ndr / tr / ntr
س ـس ـسـ سـ /s/ s
ط ـط ـطـ طـ /t, ⁿt/ t / nt
ع ـع ـعـ عـ /ŋ/
غ ـغ ـغـ غـ /g, ᵑɡ/ g / ng
ٯ ـٯ ـڧـ ڧـ /f/ f
ٯّ ـٯّ ـڧّـ ڧّـ /p, ᵐp/ p / mp
ك ـك ـكـ كـ /k, ᵑk/ k / nk
ل ـل ـلـ لـ /l/ l
م ـم ـمـ مـ /m/ m
ن ـن ـنـ نـ /n/ n
و ـو و /v/ v
ه ـه ـهـ هـ /h/ h
ي ـي ـيـ يـ /z/ z

Grammaire

Mini-lexique du malgache

Attention ces mots comportent leurs subtilités selon le contexte : Tia = aimer = avoir envie de faire

A
  • Afo (motro) = feu
  • Aiza = où
  • Akondro (fontsy, katakata, kida) = banane
  • Alika (Amboa) = chien
  • Aloha = devant
  • Amany = urine
  • Ambany = vers le bas
  • Ambony = vers le haut
  • Ankavanana = à droite
  • Ankavia = à gauche
  • Antsy = couteau
  • Aoriana (Afara) = derrière
  • Avaratra = nord
  • Atsimo = sud
  • Andrefana = ouest
  • Atsinanana = est
  • Avo = haut
  • Azafady = pardon, s'il vous plaît
B
  • Betsaka, (maro) = beaucoup
  • Bitro = lapin
C D
  • Dipoavatra = poivre
  • Dokotera = docteur
  • Dada = Papa
  • Dangy = mort
E
  • Eny, ie, eka, ia = oui
F
  • Fahasalamana = santé (salama = en bonne santé)
  • Faly (ravo) = heureux
  • Fanafody = médicament
  • Fiara = véhicule
  • Firy ? = combien
  • Fohy = bas, court
G
  • Goaika = corbeau
H
  • Hady = fossé
  • Hena = viande
  • Hery = force
  • Inona = quoi, qu'est-ce
  • Iza = qui est-ce
  • indro = voici
  • izy = lui, elle
J
  • Jamba = aveugle (jambena = aveuglé)
  • Jiro = lumière
  • Jôro (vavaka, dialectal) = prière
K
  • Kely (hely) = petit, peu (# Maventy, maro)
L
  • Lahy = mâle, masculin
  • Lakana = navire, pirogue
  • Lanitra = ciel
  • Lava = long
  • Lehibe = grand
  • Lehilahy = homme/garçon
  • Loha = tête
  • Loza = danger
M
  • Madio = propre
  • Mahay = qui sait, savoir
  • Maivana = léger
  • Maloto, makota = sale
  • Mamy = sucré, doux
  • Manana = avoir
  • Manahoana (manaôna) = m'bola tsara (encore bien) = manakory = comment ça va, bonjour, salut
  • Manavy = avoir de la fièvre
  • Manify = mince
  • Maraina = marandraigny = matin
  • Marary, manavy, maôly = malade
  • Masina = saint, salé; Rano+masina = La mer (eau salée)
  • Masiso, Mavitro = odeur avariée (prononciation massissou, mavitrou)
  • Maso = œil(ou yeux)
  • Masoandro(mot à mot : « Œil[du]Jour ») = Soleil
  • Matevina = épais
  • Maty = mort
  • Mavesatra = lourd
  • Mianatra = étudier
  • Miantso = appeler
  • Miarahaba = saluer
  • Miasa = travailler
  • Mihinana, Misakafo, = manger
  • Misaotra = merci (+ indrindra = merci beaucoup)
  • Misotro, Migaka = boire
  • Misy = il y a
  • Miteny = parler
  • Mitomany = pleurer
  • Mofo = pain (mofomamy = gâteau, pâtisserie)
  • Mosary = famine (avoir faim, dans le langage du Nord)
N
  • Noana = avoir faim
  • Nisotro = avoir bu
  • Nosotroina = qu'on a bu
  • Neny : maman
O
  • Orana = pluie, écrevisse
  • Oroka, Bâ kely = bisou
  • Ohatrinona = combien ça coûte
  • Otra = massage
P
  • Paiso = pêche
  • Peta-drindrina = affiche
  • Peratra = bague
  • Poritra = pressé, comprimé, envie pressante (de faire ses besoins)
Q R
  • Rano = eau
  • Ranomasina = mer
  • Rahampitso (amaray) = demain
  • Rivotra = air, vent
  • reny = mère
  • ray = père
S
  • Saka = chat
  • Sakafo = le repas
  • Sakay = piment
  • Sakamalaho, sakay tany = gingembre
  • Sambo = bateau
  • Sira = sel; Sira+mamy = sucre
  • Sifotra = escargot
  • Sy = et
T
  • Tay = fecès
  • Tany = terre
  • Tia = aime
  • Toetr'andro = climat, météo
  • Tompoko → forme de politesse pouvant se traduire par monsieur/madame, exemple : veloma tompoko (se prononce : vélouma toumpouk) = au revoir madame/monsieur [Tompo = maître, seigneur ; -ko = mon]
  • Trano = maison
  • Tsara fa misaotra = bien merci (en réponse à manahoana = comment çà va)
  • Tsia = non
  • Trondro (laoko) = poisson
  • tahotra = peur
  • tezitra = en colère
UV
  • Vary = riz
  • Vato = pierre (vatokely = caillou)
  • Vehivavy = Viavy = vaiavy = femme/fille
  • Veloma = au revoir
  • Velona = vivant, en vie
  • vilany = marmite
  • Vintsy = sorte de martin-pêcheur
  • Vizaka, vizana, reraka, kajo = fatigué
  • Vitsy = peu
  • Voasary = orange
  • Voasary makirana(tsao matsioko) = citron
  • Voatabia = tomate
  • Vola = argent, monnaie
  • Vonjeo = au secours
  • Vavy = femelle
  • Zafikely = petit-enfant
  • Zanahary = Dieu
  • Zanaka = enfant
  • Zavatra = chose
  • Zovy = qui est-ce
  • zatra = avoir l'habitude

Notes et références

  1. Protocole 2003, p. Article 11.
  2. soit phonétiquement : ˈte.ra.ka ˈa.faka si mʲi.ˈtuvʲ ˈzu si faː.me.ˈnɖʐeɐna ni ˌu.lum.ˈbe.lu.na reːʈʂ ˈsamʲ ˌma.nan.ˈtsajna si fi.e.ri.ʈʂe.ˈre.ta.na ka ˈtu.kunʲ i.fam.pi.ˈtunɖʐ am.pi.raː.la.ˈinɐ
  3. « Corpus de la parole », sur culture.fr via Wikiwix (consulté le ).
  4. Dictionnaire malgache en ligne
  5. Grammaire moderne de la langue malgache
  6. (en)Malagasy dans ethnologue.com .
  7. A grammar of the Malagasy language, de David Griffiths
  8. Alphabet du Kibushi
  9. FERRAND, Gabriel. (1906) Un Texte Arabico-Malgache Du XVIe siècle Transcrit, Traduit Et annoté D'apres Les MSS. 7 Et 8 De La bibliothèque Nationale Par M.G. Ferrand.. http://ia800309.us.archive.org/29/items/untextearabicoma00pariuoft/untextearabicoma00pariuoft.pdf

Voir aussi

Bibliographie

  • (en) Adelaar, K. Alexander, « Chapter 4. Borneo as a Cross-Roads for Comparative Austronesian Linguistics », The Austronesians - Historical and Comparative Perspectives (Peter Bellwood, James J. Fox et Darrell Tryon éds.), Australian National University, 2006
  • Dez, Jacques (1963). « Aperçus pour une dialectologie de la langue malgache », Bulletin de Madagascar, no 204, p. 441-451; no 205, p. 507-520; no 206, p. 581-607; no 210, p. 973-994.
  • Ferrand, Gabriel (1909). Essai de phonétique comparée du malais et des dialectes malgaches. Paris: Geuthner.
  • Houlder, John Alden, Ohabolana, ou proverbes malgaches, Imprimerie Luthérienne, Tananarive, 1960 (rééd.)
  • Wittmann, Henri (1972). « Le caractère génétiquement composite des changements phonétiques du malgache », Actes du Congrès international des sciences phonétiques 7.807-10. La Haye: Mouton.
  • « Les tentatives de description du betsimisaraka et du sakalava de l’Abbé Dalmond, missionnaire à Madagascar de 1837 à 1847 », dans Staudacher-Villiamee (dir.), L’écriture et la construction des langues dans le sud-ouest de l’Océan Indien, L'Harmattan et Université de La Réunion, .

Articles connexes

Liens externes