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Frontière entre l'Allemagne et la France
Caractéristiques
Délimite Drapeau de l'Allemagne Allemagne
Drapeau de la France France
Longueur totale 451 km
Particularités
Historique
Création
Tracé actuel depuis 1945

La frontière franco-allemande sépare l'Allemagne et la France. C'est l'une des frontières intérieures de l'espace Schengen.

Caractéristiques

Le Dreiländereck, à Bâle.

La frontière franco-allemande s'étend sur 451 km, à l'est de la France et à l'ouest de l'Allemagne.

Elle débute au nord-ouest au tripoint Allemagne-France-Luxembourg (49° 28′ 10″ N, 6° 22′ 02″ E), à la jonction de la commune allemande de Perl (land de la Sarre), de la commune française d'Apach (département de la Moselle) et de la commune luxembourgeoise de Schengen (canton de Remich). Ce point est situé sur la Moselle.

La frontière suit ensuite une direction générale vers l'est, longeant la rivière Lauter, jusqu'au Rhin. Elle remonte alors le cours de celui-ci vers le sud jusqu'au tripoint Allemagne - France - Suisse (47° 35′ 23″ N, 7° 35′ 21″ E), situé dans le lit du Rhin à la limite des territoires des communes de Weil-am-Rhein (Allemagne, land de Bade-Wurtemberg), d'Huningue (France, département du Haut-Rhin) et la ville de Bâle (Suisse, canton de Bâle-Ville). Celui-ci est symbolisé, non à son emplacement exact mais à proximité, par le Dreiländereck, monument situé à environ 150 mètres au sud-est, sur la rive, en territoire suisse.

La frontière sépare trois länder allemands (Bade-Wurtemberg, Rhénanie-Palatinat et Sarre) d'une région française (Grand Est) et trois départements (Haut-Rhin, Bas-Rhin et Moselle), et passe à proximité de villes importantes comme Strasbourg.

Une partie du territoire de la commune française de Rhinau se trouve du côté allemand de la frontière. Du point de vue allemand, il s'agit du secteur non constitué en municipalité de Rhinau.

Histoire

Les nouvelles frontières entre la France et l’Allemagne redessinées par le traité de Francfort.
Frontière franco-allemande à Foussemagne, près de Belfort, en France, entre 1871 et 1918.

Elle s'enracine dans l'évolution séculaire des limites entre le Royaume de France et le Saint-Empire romain Germanique. Au Moyen-Âge, celle-ci était située plus loin vers l'Ouest, le long des duchés de Bar, de Lorraine et de Bourgogne. La Guerre de Trente Ans, puis l'annexion par la France du duché de Lorraine l'ont décalée vers sa position actuelle.

Pour la période contemporaine, elle est redéfinie lors du traité de Paris de 1814, puis aux lendemains de Waterloo par le Traité de Paris de novembre 1815 ; plusieurs cantons (re)deviennent alors partiellement ou entièrement allemands : en Moselle, Relling, Sarrelouis, Tholey, Sierck-les-Bains ; dans le Bas-Rhin : Bergzabern, Candel, Dahn, Landau.

Diverses rectifications de frontière au niveau du département de la Moselle interviennent par la suite, en particulier à travers la convention de Sarrebruck d'octobre 1829.

À partir de la défaite de Sedan du 1er septembre 1870 et la proclamation à Versailles (en) de l'Empire allemand du , la frontière entre France et Allemagne a été déplacée à quatre reprises, dont deux fois par traité :

Actualité de la frontière franco-allemande

Au tournant du XXIe siècle, le phénomène le plus marquant est la réémergence d'une forte activité économique et culturelle transfrontalière, marquée par le travail frontalier, le tourisme, les échanges culturels de proximité. Cette nouvelle donne est entérinée par des créations d'institutions franco-allemandes, notamment les Eurodistricts :

  • en Alsace : Strasbourg-Ortenau (2005), Freiburg-Centre et sud Alsace (2006), Eurodistrict trinational de Bâle (avec la Suisse, en 2007), Pamina, soit Palatinat, Mittelrhein, Nord-Alsace (2017).
  • en Moselle : SaarMoselle (2010).

En 2019, le traité d'Aix-la-Chapelle est signé entre les deux pays. Il comporte un volet « Coopération régionale et transfrontalière » (chapitre 4 du traité) qui donne un nouvel élan aux relations transfrontalières de proximité. Il encourage les projets transfrontaliers, notamment par la création d'« entités transfrontalières » (Eurodistricts ou autres) ou en dotant ceux qui existent de « compétences appropriées », de « ressources dédiées » et de « procédures accélérées » permettant de surmonter les obstacles à la réalisation de projets transfrontaliers (chapitre 4, art. 13). Les deux États entendent faciliter la mobilité transfrontalière, par l'amélioration des liaisons ferroviaires et routières.

Un comité franco-allemand de Coopération transfrontalière (CCT) est institué[1] (chapitre 4, art. 14).

Passages

Communes françaises

La frontière passe par les bans communaux suivants[2] :

Moselle

Apach, Merschweiller, Manderen, Launstroff, Waldwisse, Flastroff, Schwerdorff, Neunkirchen-lès-Bouzonville, Guerstling, Heining-lès-Bouzonville, Villing, Berviller-en-Moselle, Merten, Creutzwald, Carling, L'Hôpital, Saint-Avold (Quartier Arcadia), Freyming-Merlebach, Cocheren, Rosbruck, Morsbach, Forbach, Petite-Rosselle, Forbach, Schœneck, Stiring-Wendel, Spicheren, Alsting, Grosbliederstroff, Sarreguemines, Blies-Guersviller, Frauenberg, Blies-Ébersing, Bliesbruck, Obergailbach, Erching, Epping, Ormersviller, Loutzviller, Schweyen, Rolbing, Walschbronn, Liederschiedt, Roppeviller, Sturzelbronn.

Bas-Rhin

Obersteinbach, Niedersteinbach, Lembach, Wingen, Climbach, Wissembourg, Salmbach, Niederlauterbach, Scheibenhard, Lauterbourg, Mothern, Munchhausen, Seltz, Beinheim, Neuhaeusel, Fort-Louis, Dalhunden, Drusenheim, Offendorf, Gambsheim, La Wantzenau, Strasbourg, Eschau, Plobsheim, Erstein, Gerstheim, Daubensand, Rhinau, Sundhouse, Schœnau, Artolsheim, Mackenheim, Marckolsheim.

Haut-Rhin

Artzenheim, Baltzenheim, Kunheim, Biesheim, Vogelgrun, Geiswasser, Nambsheim, Balgau, Fessenheim, Blodelsheim, Rumersheim-le-Haut, Chalampé, Bantzenheim, Ottmarsheim, Hombourg, Petit-Landau, Niffer, Kembs, Rosenau, Village-Neuf, Huningue.

Points de passage routiers

  • La D925 de D3/L488 entre Hirschthal via Schönau et Königsbruch
  • La D334/L478 27 km nord-ouest entre Wissembourg le long de la vallée de Lauter et Hinderweidenthal via Dahn
  • La D264/B 38 10 km nord entre Wissembourg et Landau via Schweigen et Bad Bergzabern
  • La D534/ L546 est entre Wissembourg et Minfield via Schweighofen
  • La D303 nord de D3/L547 à L546 à Schweighofen
  • La D4/B500 entre Beinheim et Iffezheim
  • La D2/L187 entre Gambsheim et Rheinau
  • La N4/B28 entre Strasbourg, port du rhin et Kehl, quartier de la gare
  • La N353/L98 entre Strasbourg, pont Pierre Pflimlin et Neuried

Points de passage ferroviaires

Selon le tracé actuel de la frontière, il y a douze points de passages ferroviaires entre l'Allemagne et la France.

Code
UIC
Ligne d'Allemagne Gare d'Allemagne Ligne de France Gare de France Remarques
 ???raccordement à 4000 Ligne de Mannheim à BâleWeil am Rhein136 000 Ligne de Saint-Louis à HuningueHuninguePassage coupé depuis destruction du 'Pont Palmrain' sur le Rhin, reconstruit en pont routier
 ???4310 ligne Fribourg-ColmarBreisach120 000 Ligne de Colmar-Central à Neuf-BrisachNeuf-BrisachDeux parties de l'ancienne ligne Fribourg-Colmar depuis destruction du 'Pont de Brisach' sur le Rhin, reconstruit en routier
4704314 Ligne de Müllheim à NeuenburgNeuenburg124 000 Ligne de Mulhouse-Ville à ChalampéChalampéVoie unique électrifiée en 15 kV - 16 ²⁄₃ Hz côté Allemagne et en 25 kV - 50 Hz côté France. La section de séparation se trouve sur le pont du Rhin
4714260 Ligne d'Appenweier à KehlKehl142 000 Ligne de Strasbourg-Ville à Strasbourg-Port-du-RhinStrasbourg-Port-du-RhinDouble voie électrifiée en 15 kV - 16 ²⁄₃ Hz côté Allemagne et en 25 kV - 50 Hz côté France. La section de séparation se trouve sur le pont du Rhin
 ???4242 Rheinbahn (Baden)Wintersdorf150 000 Ligne de Haguenau à Rœschwoog et frontièreRoppenheimVoie unique non électrifiée neutralisée
4723400 BienwaldbahnBerg (Pfalz)145 000 Ligne de Strasbourg à LauterbourgLauterbourgVoie unique non électrifiée
4733433 Pfälzische MaximiliansbahnKapsweyer146 000 Ligne de Vendenheim à WissembourgWissembourgVoie unique non électrifiée
4743285 Bliestalbahn (de)Reinheim170 000 Ligne de Sarreguemines à BliesbruckBliesbruckDouble voie neutralisée le
4753251 Ligne de Sarreguemines vers SarrebruckHanweiler-Bad Rilchingen163 000 Ligne de Sarreguemines vers SarrebruckSarregueminesVoie unique électrifiée en 15 kV - 16 ²⁄₃ Hz : norme allemande car la ligne est exploitée uniquement par le tram-train de la Saarbahn
4763231 Ligne de Rémilly à Stiring-WendelSarrebruck172 000 Ligne de Rémilly à Stiring-WendelForbachDouble voie électrifiée en 15 kV - 16 ²⁄₃ Hz côté Allemagne et en 25 kV - 50 Hz côté France. La section de séparation se trouve à la frontière, côté France
4773290 Ligne d'Überherrn à Völklingen (de)Überherrn174 000 Ligne de Metz-Ville à la frontière allemande vers ÜberherrnHargarten - FalckLigne déposée le sur 5,7km, de part et d'autre de la frontière
4783212 Ligne de Dillingen à NiedaltdorfHemmersdorf (Saar)176 000 Ligne de Bouzonville à GuerstlingBouzonvilleVoie unique non électrifiée
 ???3213 Ligne de Merzig à WaldwisseSilwingen175 000 Ligne de Bettelainville à WaldwisseWaldwisseVoie unique déposée en 1967
4793010 Ligne de Perl à CoblencePerl178 000 Ligne de Thionville à ApachApachDouble voie électrifiée en 15 kV - 16 ²⁄₃ Hz côté Allemagne et en 25 kV - 50 Hz côté France. La section de séparation se trouve à la frontière

Voir aussi

Bibliographie

  • Paul Vidal de la Blache, La frontière de la Sarre d'après les traités de 1814 et 1815, In Annales de Géographie, 1919
  • Michael SANDER, Histoire de la frontière franco-allemande en Sarre du XVIIIe siècle à nos jours, Académie Nationale de Metz, 2011 (lire en ligne)

Articles connexes

  • Borne des Trois Puissances

Notes et références

  1. Auswärtiges Amt, « Comité de Coopération transfrontalière franco-allemand (CCT) », sur www.agz-cct.eu (consulté le )
  2. D'après OpenStreetMap.