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Picardie
Picardie (pcd) / Picardië (nl)
Blason de Picardie
Blason de la Picardie.
Drapeau de Picardie
Drapeau de la Picardie.
Picardie
Localisation de la Picardie du XVIIe siècle au sein de la France en Europe
Administration
Pays Drapeau de la France France
Statut Entité géographique et culturelle
Territoires actuels Hauts-de-France
Île-de-France
Capitale Amiens
Villes principales Amiens
Saint-Quentin
Beauvais
Boulogne-sur-Mer
Abbeville
Laon
Calais
Soissons
Compiègne
Entités précédentes Comté d'Amiens,
Comté de Ponthieu,
Comté de Valois,
Comté de Boulogne,
Comté de Vermandois,
Comté de Guînes,
Comté de Clermont
Entités suivantes Départements de l'Oise et de la Somme en quasi totalité,
de l'Aisne sur sa majorité,
du Pas-de-Calais, du Nord, du Val d'Oise, et de la Seine-et-Marne en partie
Région française des Hauts-de-France
Majeure partie des Hauts-de-France et de la Province de Hainaut pour l'aire linguistique
ISO 3166-2 FR-HDF
FR-IDF
Démographie
Gentilé Picard, Picarde
Population 1 930 095 hab. (2014)
- Population totale Incertaine
Géographie
Coordonnées 49° 39′ 49″ nord, 2° 31′ 41″ est
Divers
Devises « Fidelissima » (Très fidèle)
« On ne relève pas Picardie » (militaire)
Hymne Réveillez-vous Picards
Langues français, picard, flamand
Anciennement :
vieux néerlandais

    La Picardie (en picard : Picardie, en flamand : Picardië) est une entité géographique et culturelle, située au Nord-Ouest de la France et bordée par la Manche. Les premières mentions de cette province datent du Moyen Âge mais on observe une absence de reconnaissance administrative avant le XVe siècle. La Picardie a longtemps désigné des individus issus d'une certaine zone linguistique (celle du dialecte picard) avant d'évoquer un territoire plus précis. Ses frontières étaient alors plutôt imprécises, cependant, l'on mesurait déjà l'étendue de la Picardie à cette époque, notamment par des villes. Elle était alors plus large qu'elle ne l'est aujourd'hui. Beauvais, Laon, Amiens, mais encore Arras, Douai, Lille ou Tournai, étaient considérées comme des villes de « Picardie »[1]. La province n'obtint de reconnaissance officielle qu'avec la fin du Moyen Âge, et l'arrivée de la Renaissance, dans des dimensions bien plus réduite que son étendue médiévale originelle.

    Contrairement à d'autres régions comme la Normandie, qui ont connu très tôt une certaine unité, la Picardie a longtemps été divisée en comtés et en fiefs mouvants. On a observé, par exemple, les comtés de Vermandois, de Boulogne, de Ponthieu ou de Valois, mais aucune entité officielle ne portait le nom de Picardie avant 1477.

    La province est subdivisée en Haute-Picardie et en Basse-Picardie. Sous l'Ancien Régime, la province est partagée entre les gouvernements de Picardie et d'Île-de-France. Le gouvernement de Picardie contient la Basse-Picardie, ainsi que la moitié nord de la Haute-Picardie, tandis que le gouvernement de l'Île-de-France détenait la moitié sud de la Haute-Picardie, incluant des villes comme Beauvais, Noyon ou Laon. Le gouvernement de Picardie constituait une marche frontière entre la France et les Pays-Bas espagnols. L'unité de cette province a eu du mal à s'affirmer en raison des instabilités politiques, territoriales et administratives de cette zone.

    De 1972 à 2015, une région du même nom est créée, rassemblant Amiens, Laon et Beauvais dans la même entité. La province picarde est alors partagée entre cette zone administrative et une partie du Nord-Pas-de-Calais contenant Boulogne-sur-Mer et Calais.

    Aujourd'hui, la quasi-totalité de la province de Picardie est comprise dans l'actuelle région des Hauts-de-France, partagée entre les départements de la Somme, l'Oise, l'Aisne, du Pas-de-Calais, et du Nord pour quelques villages. Un petit nombre de communes demeurent aussi au nord de l'actuelle région d'Île-de-France, à la frontière avec la région Hauts-de-France, dans les départements du Val-d'Oise et de la Seine-et-Marne.

    Étymologie

    C'est à la fin du XIe siècle que le mot « Picard » apparut pour la première fois dans un texte : Guillaume le Picard mourut au cours de la première croisade, en 1098[2]. « Picard » désigna des hommes avant de désigner un territoire. Au XIIIe siècle, il y avait à l'université de Paris une « nation picarde » (qui regroupait les étudiants des diocèses de Beauvais, Noyon, Amiens, Laon, Arras, Thérouanne, Cambrai, Tournai, ainsi qu'une partie des diocèses de Liège et d'Utrecht), mais cette « nation » était plus linguistique que politique (les frontières entre provinces prévalaient, avec notamment le Comté d'Artois et Comté de Flandre).

    La province de Picardie n'émergea réellement qu'à la fin du Moyen Âge (fin du XVe siècle), lorsqu'elle devint la marche frontière entre les Pays-Bas bourguignons et le royaume de France. Un gouvernement de Picardie fut alors créé, qui disparut à la Révolution française.

    Le mot signifie en picard « piocheur », au sens de laboureur. Les Parisiens appelaient « piocheurs » tous les agriculteurs vivant au nord des zones forestières du Senlisis et du Valois (où les paysans étaient bûcherons).

    À Paris, le néologisme fit florès parce qu'il associait en un jeu de mots la pique et une province réputée pour sa hardiesse militaire (sa milice s'était illustrée à Bouvines en 1214, quelques années avant l'apparition du mot). Il perdura dans ce sens les siècles suivants à cause du caractère montré par les Picards, du genre « tête de pioche », dans leur attachement aux libertés communales acquises par les villes drapières défendues par une milice bourgeoise.

    Héraldique

    blason de la Picardie

    Les armoiries de la Picardie se blasonnent ainsi :
    « écartelé, au premier et au quatrième : d'azur à trois fleurs de lys d'or ; au second et au troisième : d'argent à trois lionceaux de gueules. »

    Devise

    La devise de la Picardie est celle de la ville d'Abbeville, « Fidelissima », en français « très fidèle »[3], sous entendu « à la France ».

    Géographie

    Géographie physique

    La Picardie se caractérise sur le plan géo-morphologique par l'omniprésence de la craie dans sa partie septentrionale et par le calcaire du bassin parisien dans sa partie méridionale.

    Sur le plan hydrographique, la Picardie est partagée entre deux bassins versants : le bassin de la Somme et le bassin de la Seine avec son affluent l'Oise et ses sous-affluents (Aisne, Thérain, etc.)

    Albert Demangeon, dans sa thèse sur la Picardie, appelle la plaine picarde le grand plateau de craie s'étendant de Beauvais jusque Lens et Lille, d'Abbeville et Montreuil jusque Vervins et Laon, et passant par Cambrai, Arras, Saint-Quentin et Amiens[4]. Cette plaine s'étend pour l'essentiel sur les départements de la Somme, du Pas-de-Calais, et sur des parties non négligeables de l'Oise, l'Aisne et du Nord.

    La plaine picarde selon Albert Demangeon

    Géographie humaine

    La Picardie se caractérise par l'importance numérique de sa population rurale et l'absence de très grandes agglomérations. La ville la plus importante est Amiens avec 133 448 habitants (270 000 hab. pour la communauté d'agglomération Amiens Métropole). Cette situation était déjà celle de la Picardie sous l'Ancien Régime.

    L'économie de l'ancienne province de Picardie reposait très largement sur l'agriculture : céréales, plantes tinctoriales ou textile qui alimentaient une industrie textile à la fois urbaine et très répandue en milieu rural.

    Localisation

    Carte de la Picardie commune par commune
    Carte complète de la Province de Picardie comprenant l'Amiénois le Beauvaisis, le Boulonnais, le Calaisis, le Laonnois, le Noyonnais, le Ponthieu, le Santerre, le Soissonnais, la Thiérache, le Valois, le Vermandois et le Vimeu et réalisée par Auguste Janvier

    La Picardie, à l'instar de plusieurs autres provinces, peut se subdiviser en Haute et en Basse-Picardie. Ainsi on peut la subdiviser en plusieurs pays de la manière suivante :

    • En Haute-Picardie : l'Amiénois, le Beauvaisis (qui contient le Pays de Bray picard et le Pays de Thelle), le Laonnois, le Noyonnais, le Santerre, le Soissonnais, la Thiérache, le Valois (qui contient une partie du Multien) et le Vermandois.
    • En Basse-Picardie : le Boulonnais, le Calaisis, le Ponthieu (qui contient le Marquenterre) et le Vimeu.

    Il semble que le gouvernement de Picardie, sous l'autorité d'un gouverneur, réunissait au départ l'Amiénois, le Vimeu, le Santerre, le Ponthieu, le Vermandois, le Beauvaisis, le Laonnois, le Noyonnais, etc. Ces trois dernières subdivisions seront rattachées à l'Île-de-France pour accroître l'influence de la capitale tandis que le Boulonnais et le Calaisis seront plus tard rattachés à la Picardie. De même, l'Artois sera rattaché pendant un petit siècle à la Picardie après son annexion définitive au XVIIe siècle mais deviendra finalement un gouvernement indépendant pour des raisons économiques.

    Cet ensemble territorial prit corps avec la réunion à la couronne de France de l'héritage bourguignon en 1477 à la mort de Charles le Téméraire, dernier duc de Bourgogne. À ce territoire, au XVIe siècle on rattacha Calais et ses environs reconquis sur l'Angleterre.

    Ces territoires formèrent une entité appelée gouvernement de Picardie, dont la capitale était Amiens. La Picardie était pour l'essentiel administrée par la généralité d'Amiens et la généralité de Soissons (sauf pour la Brie).

    Histoire

    Un axiome primordial à prendre en compte, lorsque l'on analyse la Picardie, est qu'elle ne fut jamais érigée en duché ou en comté, ses frontières ne furent ainsi jamais véritablement fixées et fluctuèrent à chaque époque en fonction des aléas politiques.

    « Depuis un siècle et plus, dit-on, un prix attend l'historien ou le géographe qui pourra, sans défaut, définir les limites de la Picardie : car on la cherche en vain parmi les principautés médiévales ; aucun bailliage royal ne l'engloba toute ; généralités et gouvernements de la royauté moderne en déplacèrent les limites au gré de l'avance ou du recul des frontières militaires ; peu de régions françaises y subirent un arbitraire plus flagrant [...]
    Une telle indécision, une si réelle confusion dont pâtit jusqu'à la répartition même des cadres de cette collection, pourraient n'avoir qu'une explication : la Picardie n'existe pas. Pourtant, il ne s'agit pas d'un mythe commodément imaginé pour désigner ce qui n'est ni la Flandre, ni la Normandie, ni la « France » »

    — Robert Fossier, Histoire de la Picardie

    La première trace attestée de la Picardie se situe à l'extrême fin du XIe siècle, lorsqu'un « Guillaume le Picard » meurt à Jérusalem[5].

    La Nation de Picardie à l'Université de Paris

    On doit la première apparition officielle de la Picardie à l'Université de Paris. Au XIIIe siècle, vers 1259[6], celle-ci répartissait jadis ses étudiants entre quatre nations, à savoir les Nations de France, de Normandie, d'Angleterre et enfin de Picardie. Ces Nations regroupaient les étudiants en fonction de leur diocèse d'origine, ainsi la Nation de Picardie regroupait dix diocèses, puis douze à partir du XVe siècle. On y trouve les diocèses d'Amiens, Arras, Beauvais, Cambrai, Laon, Noyon, Thérouanne, Tournai, et enfin Liège et Utrecht. La Nation était elle-même divisée en Haute et Basse Picardie. La Haute contenait les diocèses d'Amiens, Arras, Beauvais, Noyon et Thérouanne, tandis que la Basse contenait ceux de Cambrai, Tournai, Laon, Utrecht et Liège[7].

    Au XVe siècle, plusieurs universités se formèrent dans les anciens Pays-Bas bourguignons, attirant bon nombre d'étudiants, et notamment ceux issus de leur ressort, à savoir des diocèses composant aussi ladite Nation de Picardie de l'Université de Paris, ce qui fit un grand tort à cette dernière. Afin de pallier ce manque d'étudiants en la Nation picarde, et ne pouvant s'opposer à la croissance des universités des Pays-Bas, l'Université de Paris choisit de permettre aux élèves des diocèses de Soissons et de Senlis, originellement contenus dans la Nation de France, et qui voudraient devenir agrégés au Corps de l'Université, de rejoindre la Nation qu'ils aimaient le mieux entre celles de France et de Picardie. Les étudiants hésitèrent peu et choisirent la Nation de Picardie, en raison de la facilité de parvenir plutôt aux charges dans une Nation moins nombreuse[8]. Ainsi les diocèses de Soissons et Senlis rejoignirent également la Nation de Picardie.

    Jusqu'à ce que l'Université de Paris donne vie à cette Nation, le nom de Picardie n'était qu'une expression populaire[7]. C'est par la Nation que le nom de Picardie passa en usage, devint plus fréquent, et devint employé par les savants[7]. Ainsi Barthélemy l'Anglais, dans son encyclopédie De proprietatibus rerum, propose une description géographique de la Picardie. Elle est considérée comme s'étendant de Beauvais dans l'actuel département de l'Oise jusque Tournai dans l'actuelle Province de Hainaut en Belgique, Lille ou Arras sont des villes picardes au même titre qu'Amiens ou Saint-Quentin. L'ouvrage rédigé en latin est traduit en français au XVe siècle par Jean Corbichon qui plonge dans une description plus précise, incluant également Béthune, Noyon, Clermont, Saint-Omer, Lille, Orchies, Douai, Péronne et Abbeville[1]. Jean Froissart comprend Tournai, Arras et Lille dans les enclaves de Picardie et se qualifie de "picard de Valenciennes".

    La Picardie en tant que gouvernement féodal

    La Picardie n'entrera qu'au XIVe siècle dans la nomenclature administrative. Dom Grenier, dans son Introduction à l'histoire générale de la province de Picardie, explique qu'il y eut un gouvernement militaire de Picardie au Moyen Âge, comprenant d'abord les bailliages d'Amiens, Lille et Douai, alors qualifiés frontières d'Artois et de Flandre[9].

    Selon les lettres des premiers lieutenants-généraux et gouverneurs de la province, leurs provisions et les Chroniques de Jean Froissart, la Picardie se limitait à ce qui était au-delà de la Somme. Le 28 mai 1319, Gaucher V de Châtillon devient lieutenant du Roi monseigneur en frontières d'Artois et de Flandres. Pierre de la Palu devient gouverneur des bailliages d'Amiens, Lille et Douai sous le nom de capitaine des frontières de Flandres, autrement dit de gouverneur des Marches de Flandres[9].

    En 1349, Charles Ier de Montmorency est fait capitaine-général pour sa Majesté sur les frontières de Flandre et de la Mer et en toute la langue picarde. En 1350, Édouard Ier de Beaujeu est fait capitaine pour le Roi aux parties de Picardie, de Boulogne et de Calais[10].

    De 1350 à 1352, Geoffroi de Charny est fait capitaine-général des guerres de Picardie et visita à cette occasion en 1351 Boulogne, Guînes et des frontières[10]. En 1351, le comte d'Angoulême, Charles de la Cerda, est qualifié lieutenant pour le Roi en parties de Picardie, de Boulonnais et d'Artois. Gui de Nesle est ensuite capitaine général et souverain en parties d'Artois et de Boulonnais. Le gouvernement militaire de Picardie comprenait alors, à cette époque, les bailliages d'Amiens, Lille, et Douai, ainsi que l'Artois, le Boulonnais et le Calaisis[10].

    Tandis que le Roi Jean II le Bon est en captivité, Charles V le Sage, duc de Normandie, est fait régent du Royaume de France. Il décide de réunir le Beauvaisis, le Vermandois et d'autres lieux voisins au gouvernement militaire de Picardie. C'est Robert de Fiennes qui en est fait gouverneur en 1358. Les lettres du régent lui donnent pouvoir par-dessus tous les autres lieutenants et capitaines desdits pays. En sa qualité de lieutenant du Roi et de M. le Régent du royaume de France en pays de Picardie, de Vermandois et de Beauvaisis[10].

    De même, en 1359, Guy V de Châtillon-Saint-Pol, comte de Saint-Pol, qui est lieutenant en parties de Picardie, de Beauvaisis et de Vermandois outre la rivière d'Oise. Les lettres qui le confirment dans cette lieutenance indiquent aussi que Tournai était alors partie de Picardie[11].

    Il est aussi à préciser que si aucune entité administrative ne portait le nom de Picardie, celle-ci était représentée, d'une certaine façon, par les bailliages d'Amiens et de Vermandois aux XIIIe et XIVe siècle. Celui d'Amiens semble s'être étendu sur les actuels département de la Somme, de l'Oise et du Pas-de-Calais[12]. Le bailliage de Vermandois s'étendait principalement sur Noyon, Saint-Quentin, Laon et Soissons, soit une partie de l'Oise et l'Aisne[13].

    Le traité d'Arras, signé le , mit fin à la guerre civile entre Armagnacs et Bourguignons. Il joue un rôle important dans le destin du futur gouvernement de Picardie. Par ce traité, le roi Charles VII cédait à Philippe le Bon les villes de la Somme, le comté de Mâcon et le comté d'Auxerre. Le Comté de Vermandois, occupait une partie importante de la Picardie comme le dit l'Armorial de La Planche, il avait pour capitale Saint-Quentin, incluse dans les villes de la Somme, mais il possédait aussi le Valois, le Laonnois et le Soissonnais dont les villes resteraient, suivant le traité, des possessions françaises. Le comté se retrouve ainsi démembré entre la France et les Pays-Bas bourguignons. Ce traité donnait surtout une indépendance de fait au duc de Bourgogne.

    La mort de Charles le Téméraire en 1477 mit fin à la rivalité franco-bourguignonne, Louis XI récupérant le duché de Bourgogne et les villes de la Somme, la Picardie se trouva définitivement rattachée au royaume de France, et au domaine royal en 1482. Cette rivalité se ranima au XVIe siècle avec les descendants de Marie de Bourgogne, fille du Téméraire et de Maximilien de Habsbourg, les monarchies de Habsbourg d'Autriche et Habsbourg d'Espagne.

    La Picardie en tant que gouvernement général militaire

    Gouvernement général militaire de Picardie

    14821790

    Drapeau Blason
    Description de cette image, également commentée ci-après
    Le gouvernement militaire de Picardie au XVIIIe siècle dans le Royaume de France.
    Informations générales
    Statut Gouvernement général militaire
    Capitale Amiens
    Langue(s) Picard, français, flamand
    Religion Catholicisme
    Histoire et événements
    1557 Bataille de Saint-Quentin
    1790 Dissolution des gouvernements généraux

    Entités précédentes :

    • Boulogne
    • Ponthieu
    • Amiens
    • Vermandois

    Entités suivantes :

    Carte de la province de Picardie dressée d'après les travaux de Jean-Baptiste Nolin

    La Picardie sera entre 1477 et 1790 un Gouvernement général militaire du royaume de France, situé au nord-ouest du territoire et bordé par la Manche. Ce gouvernement administratif aurait comporté à sa création :

    • Le Ponthieu (comprenant le Marquenterre), le Vimeu et le Boulonnais tout juste conquis par le Royaume de France, en Basse-Picardie.
    • L'Amiénois, le Beauvaisis, le Noyonnais, le Laonnois, le Soissonnais, mais aussi le Valois, le Vermandois, le Santerre et la Thiérache en Haute-Picardie[14].

    Le Calaisis après sa reconquête de 1558, puis l'Artois en 1678, seront rattachés à ce gouvernement général lors de leurs annexions définitives à la France. Le Calaisis y restera attaché et sera compté comme un pays de la province de Picardie tandis que l'Artois finira par en être détaché pour avoir son propre gouvernement en 1764. Le Calaisis sera donc considéré comme partie de la province de Picardie quand l'Artois sera considéré comme partie des Pays-Bas français. Ce terme, qui ne désignait aucune entité administrative en soit, est un terme qu'on employait pour regrouper l'Artois, le Hainaut, le Cambrésis et la Flandre française qui étaient les provinces conquises par la France vers le nord sur les Pays-Bas, ces « Pays-Bas » devenant ainsi les « Pays-Bas français ».

    Il semblerait qu'à un moment donné, le gouvernement de Picardie ait fini par perdre une partie des territoires de la Haute-Picardie au profit du gouvernement de l'Île-de-France, afin d'accroître le rayon d'influence de la capitale. Les pays concernés seraient donc le Soissonnais, le Valois, le Laonnois, le Beauvaisis et le Noyonnais. Certains documents donnent la date de 1624, tandis que d'autres indiquent plutôt le début du XVIIIe siècle.

    Certaines cartes permettent de retracer une certaine évolution du gouvernement de Picardie au cours du XVIIe siècle.

    Carte du gouvernement de Picardie en 1600
    Carte du gouvernement de Picardie en 1600 (zoom sur la Haute-Picardie)

    Les cartes ci-dessus, réalisées par un certain Jocudus Hondius en 1600 et mises à disposition par la BNF, montrent un gouvernement de Picardie en possession des villes de Soissons, Laon, Compiègne et Noyon. En revanche, il ne comprend pas encore le Boulonnais ni le Calaisis. Plus étonnant, des villes comme Rethel, ainsi que l'actuel département des Ardennes sont affichés comme des villes du gouvernement de Picardie sur cette carte. On observe même une pointe qui s'étend dans l'actuelle Wallonie, et qui montre que la commune d'Orchimont, actuellement dans la Province de Namur en Belgique, se trouvait à cette époque dans le gouvernement de Picardie. D'autres villes comme Crèvecœur-le-Grand figurent en Île-de-France alors qu'on les retrouve dans le gouvernement militaire picard à la veille de la Révolution française.

    Carte du gouvernement de Picardie (1650 ?)

    La carte ci-dessus aurait été réalisée au milieu du XVIIe siècle, quelques décennies après celles de Jocudus Hondius. On peut supposer qu'elle date d'après 1624, en suivant ce qui a été évoqué précédemment. On y observe une Haute-Picardie plus réduite, le gouvernement a, cette fois-ci, perdu Soissons, Noyon, Laon, ainsi que le morceau d'Ardenne qu'il possédait. Rethel est finalement revenue au gouvernement de Champagne tandis que le morceau wallon est à présent soit une possession luxembourgeoise ou bien indiqué comme partie d'Allemagne. À défaut d'en avoir perdus, le gouvernement a cependant gagné des territoires, notamment le Boulonnais et le Calaisis, ainsi que le Cambrésis. Ces différentes cartes nous montrent une évolution récurrente des territoires inclus dans le gouvernement militaire, impliquant une certaine instabilité quant à des frontières qui semblent évoluer assez arbitrairement.

    Ainsi, de nombreux documents se chargeant d'exposer des descriptions des provinces de Picardie et d'Île-de-France ne manqueront pas de souligner cette nuance. Car le gouvernement général était une entité administrative qui avait la particularité, contrairement aux généralités ou aux diocèses, d'emprunter le nom d'une province et non celui d'une ville, ce qui pouvait être source de confusion. Ainsi Robert de Hesseln, dans son Dictionnaire universel de la France, citait la Picardie comme une "province dont la plus grande partie forme un des grands gouvernements généraux militaires du royaume. La Picardie septentrionale est celle qui compose le gouvernement général militaire de Picardie ; et la méridionale fait partie du gouvernement général militaire de l'Île-de-France". Ce dernier nous fait d'ailleurs dans son ouvrage le commentaire suivant sur ce dernier gouvernement : "L'Île-de-France, considérée comme gouvernement général militaire, est beaucoup plus étendue que ne l'est la province ; outre toute l'étendue de l'Île-de-France, il comprend une grande partie de la haute Picardie : à savoir, le Beauvaisis, le Valois, le Soissonnais, le Noyonnais et le Laonnois"[15].

    Liste des modifications du Gouvernement de Picardie de 1477 jusque 1789

    Dates Changements apportés Constitution Illustrations
    1477 À la suite de la reconquête des villes de la Somme, le Gouvernement de Picardie est recréé.
    1483 Beauvaisis, Senlisis et une partie du Vermandois rejoignent l'Île-de-France[16]. Amiénois, Laonnois, Ponthieu, Santerre, Soissonnais, Valois (en partie), Vermandois (en partie), Vimeu, Thiérache
    Vers 1545 Perte du Laonnois, du Soissonnais, du Valois et de la Thiérache pour la Picardie[17]. Amiénois, Ponthieu, Santerre, Vermandois (en partie), Vimeu
    1567 Retour du Beauvaisis à la Picardie[17]. Amiénois, Beauvaisis, Ponthieu, Santerre, Vermandois (en partie), Vimeu
    1569 Charles IX donne à Léonor d'Orléans-Longueville, gouverneur de Picardie, le Boulonnais et le pays Reconquis (Calaisis)[16]. Amiénois, Beauvaisis, Boulonnais, Calaisis, Ponthieu, Santerre, Vermandois (en partie), Vimeu
    De 1585 à 1600 Amiénois, Beauvaisis, Laonnois, Ponthieu, Santerre, Soissonnais, Thiérache, Valois (en partie), Vermandois, Vimeu
    Vers 1614
    • Partie du Vermandois (Saint-Quentin) en Île-de-France, Reims temporairement annexée au Gouvernement de Picardie.
    • Perte du Réthelois et des Ardennes.
    Amiénois, Boulonnais, Boulonnais, Calaisis, Calaisis, Ponthieu, Rémois, Santerre, Thiérache, Vermandois (en partie), Vimeu
    Gouvernement de Picardie en 1614
    Gouvernement de Picardie en 1614
    Vers 1622-1624
    • Noyonnais, Laonnois et Soissonnais annexés à l'Île-de-France en 1624[18],[Note 1].
    • Retour intégral du Vermandois en Picardie
    • Retour de Reims à la Champagne
    • Annexion du Cambrésis au gouvernement de Picardie
    • Le Boulonnais est fait Gouvernement particulier par Louis XIII[17].
    Amiénois, Boulonnais, Calaisis, Cambrésis, Ponthieu, Santerre, Thiérache, Vermandois, Vimeu
    1640 À la suite de l'annexion de l'Artois à la France, celui-ci est annexé au Gouvernement de Picardie[17]. Amiénois, Artois, Boulonnais, Calaisis,Cambrésis, Ponthieu, Santerre, Thiérache, Vermandois, Vimeu
    Gouvernement de Picardie en 1651
    Gouvernement de Picardie en 1651 (même état qu'en 1640)
    De 1668 à 1694

    En 1668, les communes de Gravelines en Calaisis, Landrecies et Le Quesnoy en Cambrésis, passent toutes les trois du Gouvernement de Picardie au Gouvernement de Flandre française[17].

    Amiénois, Artois, Boulonnais, Calaisis, Cambrésis, Ponthieu, Santerre, Thiérache, Vermandois, Vimeu
    Vers 1753 Le Boulonnais semble devenir un Gouvernement autonome mais restera assimilé au Gouvernement de Picardie par bon nombre de cartographes. Amiénois, Artois, Calaisis, Cambrésis, Ponthieu, Santerre, Thiérache, Vermandois, Vimeu
    Gouvernement général de Picardie et Artois
    Gouvernement général de Picardie et Artois
    Entre 1753 et 1765 Le Cambrésis quitte le Gouvernement de Picardie pour être rattaché au Gouvernement de Flandre française, de même que le Hainaut français Amiénois, Artois, Calaisis, Ponthieu, Santerre, Thiérache, Vermandois, Vimeu
    De 1765 jusque 1789 L'Artois quitte le Gouvernement de Picardie et devient un gouvernement autonome[17]. Amiénois, Calaisis, Ponthieu, Santerre, Thiérache, Vermandois, Vimeu
    Gouvernements du nord de la France en 1782

    Culture

    La province de Picardie fut, du XVe au XVIIe siècle, une marche frontière qui subit les exactions anglo-bourguignonnes, bourguignonne puis espagnoles. Cette situation façonna la mentalité et les traits de caractère des Picards.

    Aire du parler picard

    L'aire de répartition du Picard au XXe siècle.

    Le picard fait partie de l'ensemble linguistique de la langue d’oïl (comme le français) et appartient à la famille des langues gallo-romanes. C’est d’ailleurs à la langue d’oïl que l’on fait référence lorsque l’on parle d’ancien français. Certains linguistes classent le picard dans le sous-groupe septentrional de la langue d'oïl[19].

    La langue picarde, telle qu’elle est et a été parlée, est quelque peu différente de ce qu'on appelle « picard » dans l'histoire de la littérature. Dans ce cas, il s’agit d’un ensemble de variétés utilisées à l’écrit (scriptæ) dans le Nord de la France dès avant l’an 1000 et bien sûr marquées par des traits dialectaux picards.

    L'aire linguistique du picard (englobant ici le ch'ti) dépasse de loin les limites de la province de Picardie ; elle réunit outre les trois départements de l'ancienne Picardie administrative, les départements du Pas-de-Calais, en totalité, et du Nord (excepté la région de Dunkerque) et une partie de la Wallonie (province de Hainaut)

    Costume traditionnel

    On a recensé plusieurs coiffes féminines :

    • « la calipette », sorte de bonnet, de capuchon très simple ;
    • « la capeline », de l’hortillonne ou de l’ouvrière des champs était un bonnet prolongé sur le devant par une visière qui encadrait le visage, maintenue rigide par des moyens divers : lattis de bois, baleines, morceaux de carton ;
    • « la marmotte » était un simple mouchoir à carreaux, de grande taille que l’on nouait derrière la nuque ou sous le menton ;
    • « l’ahotoir » sorte de grand châle recouvrait la tête et descendait à hauteur de poitrine.

    Les vêtements féminins se composaient le plus souvent :

    • « du caraco », chemisier ample et boutonné haut ;
    • « d'un cotron », ample jupe de serge gonflée par des jupons, possédant une poche intérieure où l’on pouvait mettre quelques sous mais plutôt un morceau de pain lorsqu’on allait aux champs ;
    • Un grand tablier recouvrait l’habillement.

    Les vêtements du dimanche étaient souvent, pour les femmes, de couleur noire ou sombres à motifs fondus ; les coiffes blanches étaient très simples, ornées ou non de dentelles. Les jeunes filles, en revanche, s'habillaient de couleurs vives.

    Les vêtements masculins étaient moins variés :

    • bonnet de laine ou de coton dont la pointe retombait sur l’épaule ;
    • remplacé par la suite par la casquette.

    Le dimanche, les hommes portaient un « capieu » (chapeau) en feutre mou. La « rouillère » était une sorte de blouse large, en toile, en général de couleur bleue. Les hommes étaient chaussés de sabots, de galoches ou de gros souliers ferrés[20].

    Architecture picarde

    • L'architecture monumentale de la Picardie est marquée par l'art gothique primitif, l'art gothique et l'art gothique flamboyant : les cathédrales d'Amiens, de Beauvais, de Laon, de Noyon, de Senlis et de Soissons, la basilique de Saint-Quentin ou la Collégiale Saint-Vulfran d'Abbeville comptent parmi les édifices majeurs du premier gothique. L'église abbatiale de Saint-Riquier, la collégiale Saint-Vulfran d'Abbeville et la chapelle du Saint-Esprit de Rue sont des chefs-d’œuvre du gothique flamboyant sans compter les très nombreuses églises rurales ou urbaines reconstruites après la guerre de Cent Ans ;

    Architecture rurale

    • L'architecture de l'habitat traditionnel se caractérise par des maisons longues, en torchis (peintes en blanc près du littoral) s'élevant sur un seul niveau. À cette architecture en torchis s'est substituée une architecture de brique lors de la reconstruction de l'entre-deux-guerres.

    La ferme picarde se caractérise par un aspect original : des bâtiments rangés autour d'une petite cour intérieure, formant un quadrilatère tout à fait clos. La grange, à travers laquelle il faut passer pour pénétrer dans la cour, donne sur la rue. Cette ferme picarde est plus ou moins répandue sur les cinq départements des Hauts-de-France. Albert Demangeon note qu'on la retrouve au Sud à Beauvais et Clermont, au sud-ouest jusque la Bresle, vers l'Est, sa présence s'étend jusque Noyon, Saint-Quentin, Cambrai et Douai. Au Nord, la région minière et industrielle n'en est pas la limite, mais l'interrompt momentanément, car on la retrouve aussi dans le pays Wallon. Au Nord, la ferme picarde apparaît au delà de la Lys, de la Ternoise et de la Canche mais seulement par îlots. Elle est, en revanche, complètement absente dans les Bas-Champs picards. Demangeon note que l'on a aussi retrouvé la ferme picarde plus au Sud, à l'Ouest de Luzarches et à Saint-Martin-du-Tertre en Val-d'Oise, ainsi que dans la vallée de l'Oise, en aval de Compiègne[21].

    Extension de la ferme picarde.
    • Exemples de fermes picardes
    • Ferme picarde près d'Arras.
    • Ferme picarde près de Doullens.

    Littérature

    La Picardie a vu naître plusieurs grands auteurs au cours de son Histoire.

    • Au Moyen Âge, on rappellera que l'on décrivait la Picardie comme un territoire assez large, comprenant les territoires que constituent l'Artois, le Hainaut et les alentours de Lille et Tournai, en plus des alentours de Beauvais, Laon, Amiens et Saint-Quentin. De nombreux textes sont publiés en picard sur ces territoires, et c'est dans ce dialecte que le célèbre chroniqueur Jean Froissart rédige quelques écrits. Une grande partie des œuvres composées en picard à cette époque nous viennent du comté d'Artois, plus précisément d'Arras, ville alors prospère et possédant une activité littéraire remarquable avec des auteurs comme Adam de la Halle et Jean Bodel, ou le chantefable assez populaire Aucassin et Nicolette. L'Artois est donc au Moyen Âge un véritable berceau de la littérature picarde. Dans ce qui constituera la Picardie, plus restreinte, du XVIIe siècle, nous pouvons mentionner des auteurs comme Richard de Fournival avec son Bestiaire d'Amour, Jean de Venette à qui l'on attribue généralement des Chroniques, ou encore Gerbert de Montreuil, originaire de Montreuil-sur-Mer, à qui l'on attribue la Quatrième Continuation du Roman de Perceval de Chrétien de Troyes, ce dernier ayant laissé son œuvre inachevée. On peut aussi mentionner le Roman du châtelain de Coucy et de la dame de Fayel, par un écrivain picard qu'on nomme Jakemès.
    • La Renaissance est une période historique très riche pour la Picardie, c'est à cette période que Jean Calvin voit le jour, un des principaux réformateurs du protestantisme. Natif de la ville de Noyon, il restera attaché à sa ville natale tout au long de sa vie[22]. Plusieurs textes de sa plume sont particulièrement connus, édités et étudiés avec en tête son Institution de la religion chrétienne, vaste traité théologique qui affirme la postérité de son œuvre, on peut aussi mentionner son Traité des reliques. La capitale du comté de Ponthieu verra naître Hélisenne de Crenne, principale représentante féminine des lettres pour la Picardie et figure majeure du roman humaniste avec Les Angoisses douloureuses qui procèdent d'amours. Aux côtés de François Rabelais, ce sont les deux premières figures du roman français dans la première moitié du XVIe siècle, leurs écrits fondent un genre novateur à savoir le roman humaniste[23]. Quelques références sont faites à la Picardie dans son roman par le biais d’anagrammes[24]. Guillaume Des Autels et Barthélemy Aneau seront les deux représentants de la deuxième génération d'humanistes de la Renaissance, elle aussi fondatrice du roman humaniste.
    • Le poète Jacques Grévin, originaire de Clermont-en-Beauvaisis, s'illustrera dans la seconde moitié du XVIe siècle. Ami de Ronsard, Du Bellay, et des poètes de la Pléiade, son théâtre et ses poésies seront très appréciées. S'inscrivant dans le courant humaniste, ses positions favorables aux idées de Jean Calvin, abordé plus haut, et au calvinisme, le condamneront à se voir rejeté de son milieu. Mentionnons aussi la philosophe Marie de Gournay, fille d'alliance de Montaigne, originaire de Gournay-sur-Aronde en Beauvaisis, où elle a grandi. Elle rédige en 1622 un traité sur l'Égalité des Hommes et des Femmes et en 1626 son Grief des Dames. Son œuvre démontre que le débat de l'égalité homme-femme est un sujet déjà abordé au XVIe siècle et au XVIIe siècle[25]. Elle s'inscrit également en tant que précurseuse du féminisme[26].
    • La province hérite de quelques grands noms au XVIIe siècle, premièrement par le biais du mouvement de la Préciosité, avec Vincent Voiture, un des rares auteurs masculins de ce mouvement dominé par les femmes de lettres. Fils d'un bourgeois amiénois, il est natif de cette ville. On le connait principalement pour sa correspondance, pour sa Lettre sur la prise de Corbie, mais aussi pour ses poésies. La marquise de Sévigné, sa contemporaine, fera d'ailleurs son éloge dans sa propre correspondance. Autre auteur picard célèbre : Jean Racine, natif de La Ferté-Milon dans le Valois. Figure majeure du Classicisme français et de la littérature française toutes époques confondues, son œuvre principale est théâtrale avec douze pièces dont les plus connues sont Phèdre, Andromaque ou Britannicus, mais encore Iphigénie, La Thébaïde, Esther, ou Athalie. On peut aussi mentionner quelques poésies et un Abrégé de l'histoire de Port-Royal. La Picardie intervient furtivement dans son œuvre à travers son unique comédie Les Plaideurs, dans laquelle un portier intitulé Petit Jean est Picard tout comme Jean Racine.
    • Au XVIIe siècle règne la mode du conte merveilleux, portée par les précieuses telles que Madame d'Aulnoy et la Comtesse de Murat, genre où la Picardie se trouve représentée par Louis de Mailly, natif d'Amiens, et où s'illustrera par la suite Charles Perrault. L'orientaliste Antoine Galland, Picard originaire du bourg de Rollot dans le Santerre puis de la ville de Noyon où il fît ses études, s'appuie sur ces succès pour publier, de 1704 à 1717, douze volumes de contes merveilleux orientaux ; le monde occidental découvre Les Mille et Une Nuits. L'orientaliste se présente alors comme un simple traducteur, mais occupe en réalité un rôle bien plus large. Considéré comme un inventeur des Mille et une nuits par certains spécialistes[27], il réécrit, modifie et adapte l'ouvrage à sa guise[28]. Il rencontre en 1709 Hanna Dyâb, un chrétien maronite qui lui fait oralement le récit d'une dizaine de contes que Galland rédigera de sa propre plume par la suite. Parmi ces nouveaux ajouts, l'on trouve les célèbres contes d'Aladin ou la Lampe merveilleuse et d'Ali Baba et les Quarante Voleurs. Ainsi, Galland s'inscrit dans un processus habituel des conteurs et des conteuses qui vont plutôt s'emparer, par morceaux ou en totalité, de récits oraux populaires pour en proposer des versions littéraires. Madame de Villeneuve, par exemple, écrit la première version moderne de La Belle et la Bête après en avoir entendu le récit de la bouche d'une certaine Mademoiselle de Chon[29], tout comme Galland écrit Ali Baba après en avoir entendu l'histoire par la bouche de Dyâb. La version des Mille et Une Nuits de Galland connaît aussitôt un succès retentissant en France et dans toute l'Europe.
    • Au XVIIIe siècle, la capitale picarde voit naître Pierre Choderlos de Laclos, auteur du célèbre roman Les Liaisons dangereuses où il dénonce les dangers du libertinage et les abus d'une noblesse dépravée. Jean-Baptiste Gresset, autre Picard natif de la capitale connaît le succès avec ses œuvres Vert-Vert et Le Méchant, Laclos citera d'ailleurs Gresset dans son roman. La ville d'Amiens devra à Gresset la fondation de son Académie des sciences, des lettres et des arts. Certaines œuvres de Gresset sont représentantes du Préromantisme.
    • On remarque ainsi une certaine production littéraire vis-à-vis du libertinage au XVIIIe siècle, avec les amiénois Pierre Choderlos de Laclos, Jean-Baptiste Gresset, et Jean-Charles Gervaise de Latouche. Mais encore, l'hesdinois Antoine François Prévost, habitant Saint-Firmin, près de Chantilly, vers la fin de sa vie ; le compiégnois Mercier de Compiègne, et le péronnais Fougeret de Monbron. On peut aussi y ranger le calaisien Pigault-Lebrun, au tournant des XVIIIe et XIXe siècles[30].
    • Les écrivains libertins de Picardie
    • Pierre Choderlos de Laclos. Auteur des Liaisons dangereuses.
    • Antoine François Prévost. Auteur de Manon Lescaut.
    • Jean-Baptiste Gresset. Auteur de Vert-Vert.
      Jean-Baptiste Gresset. Auteur de Vert-Vert.
    • Claude-François-Xavier Mercier de Compiègne. Auteur de l’Éloge du sein des femmes.
    • Pigault-Lebrun. Auteur de L'Enfant du carnaval et de L'Enfant du bordel.
      Pigault-Lebrun. Auteur de L'Enfant du carnaval et de L'Enfant du bordel.
    • Jean-Charles Gervaise de Latouche. Auteur de Dom Bougre.
      Jean-Charles Gervaise de Latouche. Auteur de Dom Bougre.
    • Fougeret de Monbron, Margot la ravaudeuse.
      Fougeret de Monbron, Margot la ravaudeuse.
    • Au cours du XIXe siècle, la Picardie trouvera en Alexandre Dumas son principal auteur originaire de son territoire. Il est natif de Villers-Cotterêts dans le Valois, ville où il a grandi et à laquelle il est très attaché, elle intervient dans son roman Ange Pitou, troisième tome des Mémoires d'un médecin. La province picarde intervient tout au long de sa trilogie romanesque dite « des mousquetaires ». Ainsi sont mentionnées dans son plus grand roman Les Trois Mousquetaires des villes comme Chantilly, Crèvecœur-le-Grand, Amiens ou Calais. Ses œuvres principales sont la trilogie romanesque dite « des mousquetaires » qui contient Les Trois Mousquetaires, Vingt Ans après et Le Vicomte de Bragelonne, une autre œuvre est le célèbre roman Le Comte de Monte Cristo et la trilogie romanesque dite « des Valois » qui contient La Reine Margot, La Dame de Monsoreau et Les Quarante-Cinq.
    • Natif de Boulogne-sur-Mer, Charles-Augustin Sainte-Beuve est lui aussi un auteur originaire de la province de Picardie, il est principalement connu en tant que critique. Son Port-Royal, fresque littéraire considérable sur ladite abbaye du même nom, constitue son ouvrage le plus reconnu. Ses Causeries du lundi jouissent aussi d'une réputation non négligeable, tout comme ses Portraits littéraires et ses Portraits de femmes, où il dépeint divers auteurs et autrices, anciens ou contemporains de son époque. À cette œuvre d'analyse et de critique littéraire s'ajoutent ses œuvres fictionnelles où il est connu pour un unique roman Volupté, et pour des poésies avec, principalement, Vie, poésies et pensées de Joseph Delorme.
    • Constance de Salm, poétesse et romancière, a longtemps vécu et grandit dans la demeure que son père Marie Alexandre de Théis fit bâtir près de Chauny à Autreville dans le Laonnois et qu'il avait nommée L'Aventure[31]. Elle est connue pour son roman épistolaire Vingt-quatre heures d'une femme sensible, dont le concept et le titre seront repris par Stefan Zweig pour ses Vingt-quatre heures de la vie d'une femme. On la souligne aussi pour ses Poésies et ses Pensées. Son poème Bouton de rose eut un certain succès, c'est aussi une pionnière du féminisme, notamment avec son Épître aux femmes. Elle mentionne son vécu dans la campagne picarde dans son Épitre sur les inconvénients du séjour à la campagne, où elle dresse un portrait critique des mœurs rurales[32].
    • Jules Verne, originaire de Nantes en Bretagne, emménage en 1871 à Amiens, où il mourra. Il est déjà un écrivain couronné du succès de romans tels que Voyage au centre de la Terre, mais c'est en Picardie qu'il trouvera l'inspiration pour certains de ses chefs-d’œuvre, notamment dans la Baie de Somme, et plus particulièrement dans la commune Le Crotoy, qui lui inspire Vingt Mille Lieues sous les mers[33]. C'est aussi en Picardie qu'il rédige Le Tour du monde en quatre-vingts jours, L'Île mystérieuse, Michel Strogoff ou Les Indes noires. Jules Verne s'engagea beaucoup pour la ville, il faisait partie de l'Académie des sciences, des lettres et des arts, et il prononça d'ailleurs un discours d'ouverture du cirque pour la commune. Jules Verne mourut à Amiens et est inhumé au Cimetière de La Madeleine dans cette même ville.
    • Pierre Mac Orlan, natif de la ville de Péronne, ville principale du Santerre où il passa son enfance. Il est notamment l'auteur du roman Le Quai des brumes, qui fut adapté en un long-métrage en 1938 et qui connût un certain succès. Son lien avec la Picardie s'illustre dans son œuvre littéraire à travers un roman nommé Babet de Picardie. Pierre Mac Orlan est aussi très connu pour ses romans pour la jeunesse, notamment avec des œuvres comme Les Clients du Bon Chien jaune ou L'Ancre de miséricorde. Il s'illustre, tout comme Jules Verne, dans le roman d'aventures, et particulièrement dans des aventures du monde maritime.

    Peinture

    Du Moyen-Âge, et ce jusqu'au XVIIIe siècle, la Confrérie du Puy Notre-Dame d'Amiens est une confrérie de laïcs présentant chaque année des poèmes en l'honneur de la Vierge Marie qui se voyaient ensuite adaptés en tableau. Plusieurs villes picardes connaîtront de telles assemblées, comme Abbeville, proposant également des puys, dont certains sont exposés au Musée de Cluny[34].

    Vers la fin du Moyen Âge, la Picardie se voit aussi représentée au sein du mouvement des Primitifs flamands avec Simon Marmion, peintre originaire d'Amiens. Au XVIe siècle, François Dubois peint le célèbre tableau Le Massacre de la Saint-Barthélémy, illustrant les barbaries du 24 août 1572. À l'instar de Jean Calvin, autre Picard, il ira se réfugier à Genève, où il finira ses jours.

    La ville de Beauvais offre deux peintres de renoms illustrant le maniérisme du Nord, du XVIe au XVIIe siècle, avec Antoine Caron et Quentin Varin. Caron est une figure majeure du maniérisme du Nord à la française ; la peinture de Varin, maniériste également, s'inspire d'abord de la peinture flamande, puis de la seconde École de Fontainebleau et de la peinture italienne. Au siècle suivant, le peintre Pierre Patel sera un représentant majeur de l'Atticisme en peinture.

    Les Frères Le Nain, trio de peintres originaires de Laon au tournant des XVIe au XVIIe siècle, font preuve d'un réalisme très marqué, leurs œuvres illustrant souvent des scènes paysannes appelées bambochades, issues des peintures hollandaise et italienne[35]. Ces trois peintres furent formés par un maître étranger, que l'on suppose flamand[36],[37] ou néerlandais, en raison des traits stylistiques de leurs œuvres, les rapprochant plutôt d'un Frans Hals que du Caravage[38].

    Au XVIIIe siècle, les peintres picards s'inscrivent dans le mouvement rococo avec Quentin de La Tour, célèbre portraitiste, surnommé « le prince des pastellistes », en plus de son Autoportrait au jabot de dentelle, il a notamment peint les portraits de personnages illustres comme Rousseau, Voltaire, D'Alembert, de Madame de Pompadour ou d'Isabelle de Charrière.

    Parmi les grands noms de la peinture issus de la Picardie, l'on pourrait citer le senlisien Thomas Couture et ses Romains de la décadence, œuvre monumentale exposée au Musée d'Orsay. S'ajoute également le célèbre Henri Matisse, élevé à Bohain-en-Vermandois.

    Sculpture

    Notes et références

    Notes

    1. Auguste Janvier et Demangeon énoncent le Beauvaisis comme extirpé du Gouvernement de Picardie en 1624. Les cartes montrent cependant qu'il était déjà en Île-de-France avant cette date, et que le troisième pays visé par une annexion au gouvernement francilien serait plutôt le Noyonnais.

    Références

    1. 1 2 Barthélémy l'Anglais, De proprietatibus rerum (Le propriétaire des choses), trad. en français par Jean Corbichon, Lyon, Claude Davost pour maître Jehan Dyamantier, xve siècle, 418 p. (lire en ligne), p. 235
    2. Lusignan Serge, « Langue et société dans le Nord de la France : le picard comme langue des administrations publiques XIIIe – XIVe siècle) », Comptes rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 151e année no 3, , p. 1275-1295 (DOI https://doi.org/10.3406/crai.2007.91350http://www.persee.fr/doc/crai_0065-0536_2007_num_151_3_91350).
    3. M. Tallet de Virivillé, Lettre à M. Ch. Dufour, membre de la Société des antiquaires de Picardie, « Armoiries de la Province et de la Nation de Picardie », novembre 1858, in Mémoires de la Société des antiquaires de Picardie, t. XVII, p. 329, éditées par M. Peigné-Delacourt Librairie J.B. Dumoulin, Paris, sans date.
    4. Albert Demangeon, La Picardie et les régions voisines - Artois, Cambrésis (lire en ligne)
    5. Robert Fossier, Histoire de la Picardie, p. 6
    6. Robert Fossier, Histoire de la Picardie, p. 6
    7. 1 2 3 Claude Carlier, Dissertation sur l'étendue du Belgium et sur l'ancienne Picardie. (lire en ligne), p. 46
    8. Claude Carlier, Dissertation sur l'étendue du Belgium et sur l'ancienne Picardie, , 68 p. (lire en ligne), p. 55-56
    9. 1 2 Dom Grenier, Introduction à l'histoire générale de la province de Picardie, p. 2
    10. 1 2 3 4 Pierre-Nicolas Grenier, Introduction à l'histoire générale de la province de Picardie, (lire en ligne), p. 3
    11. Dom Grenier, Introduction à l'histoire générale de la province de Picardie, p. 4
    12. A. Bouthors, « Coutumes locales du bailliage d'Amiens » Accès libre, sur gallica.bnf.fr, (consulté le )
    13. Christophe de Thou, « Coustumes du bailliage de Vermandois, en la cité, ville, baillieue et prevosté foraine de Laon, mises et rédigées par escrit, arrestées et emologuées en présence des gens des trois estats desdits bailliage et prevosté, par nous Christofle de Thou, président, Barthélémy Faye et Jacques Viole conseilliers du Roy... et commissaires à ce par lui ordonnés au mois de novembre 1556 » Accès libre, sur gallica.bnf.fr, (consulté le )
    14. Auguste Janvier, « Petite histoire de la Picardie » Accès libre, sur gallica.bnf, 1880-1884 (consulté le )
    15. Robert de Hesseln, « Dictionnaire universel de la France » Accès libre, sur books.google.fr, (consulté le ) : « L'Île-de-France, considérée comme gouvernement général militaire, est beaucoup plus étendue que ne l'est la province ; outre toute l'étendue de l'Île-de-France, il comprend une grande partie de la haute Picardie : à savoir, le Beauvaisis, le Valois, le Soissonnais, le Noyonnais et le Laonnois », p. 481
    16. 1 2 Pierre-Nicolas Grenier, Introduction à l'histoire générale de la province de Picardie, , 610 p. (lire en ligne), p. 6
    17. 1 2 3 4 5 6 Albert Demangeon, La Picardie et les régions voisines : Artois, Cambrésis, Beauvaisis, , 544 p. (lire en ligne), p. 425
    18. Auguste Janvier, Petite histoire de Picardie, 1880-1884, 306 p. (lire en ligne), p. 2
    19. Jacques Allières, La formation de la langue française, Presses Universitaires de France, 1988.
    20. Cf. « Le costume Picard », sur Le Grand Dépoussiérage, .
    21. Albert Demangeon, La Picardie et les régions voisines, Artois, Cambrésis, Beauvaisis, Paris, Librairie Guénégaud, (lire en ligne), p. 360-361
    22. Le Parisien, « Les jeunes années de Jean Calvin à Noyon » Accès libre, sur www.leparisien.fr, (consulté le ) : « S'il ne reviendra plus jamais à Noyon, Jean Calvin restera très attaché à sa ville natale. »
    23. Pascale Mounier, Le Roman humaniste Un genre novateur français (1532-1564), Paris, Éditions Classiques Garnier, , 508 p. (ISBN 978-2-406-07818-0), La France n’est pas en reste dans le paysage romanesque européen du xvie siècle. François Rabelais, Hélisenne de Crenne, Guillaume des Autels et Barthélemy Aneau font naître une fiction sans antécédents nationaux ni étrangers en l’investissant des modes d’écriture et de pensée propres à l’humanisme.
    24. Hélisenne de Crenne, Les Angoysses douloureuses qui procedent d'amours, Saint-Etienne, Publications de l'université de Saint-Etienne, , 384 p. (ISBN 978-2-86272-368-6), Elivéba étant un anagramme d'Abbeville (page 11)
    25. Marie de Gournay, Égalité des hommes et des femmes et autres textes, Paris, Gallimard, , 112 p. (ISBN 2072760992)
    26. « Marie de Gournay, la voie de la sagesse », sur Libération (consulté le )
    27. Janine Miquel-Ravenel, Antoine Galland : Inventeur des Mille et une Nuits, Librairie orientaliste Paul Geuthner, 127 p.
    28. Antoine Galland, Jean-Paul Sermain et Aboubakr Chaïbi, Les Mille et une nuits : contes arabes, Flammarion, 454 p. :
      « Galland est considéré comme l'inventeur des Nuits, il fut plus qu'un traducteur, c'est véritablement lui qui a découvert les manuscrits et qui les a rapportés d'Orient et qui en a établi la toute première édition en Occident - non sans réécrire parfois, modifier ici ou là, expurger des passages jugés trop licencieux, et rajouter des contes nouveaux. Durant tout le XVIIe siècle, les traductions en anglais, allemand et autres se sont faites en traduisant... Galland lui-même ! Par ailleurs, la mode orientale (qui a produit de grands textes comme Les Lettres persanes de Montesquieu) est arrivée via l'engouement du public pour ces contes orientaux estampillés Galland, contes si charmants et si originaux. »
    29. Gabrielle-Suzanne de Villeneuve et Martine Reid, La Belle et la Bête, Gallimard, p. 8 :
      « La Belle et la Bête, histoire racontée par une femme de chambre à l'esprit délié, Mlle de Chon »
    30. Sculfort, « L'Enfant du bordel », sur Littérature libertine (consulté le )
    31. Jules Caron, Histoire populaire de Chauny, 1878, p. 204-205
    32. Constance de Salm, Épitre sur les inconvénients du séjour à la campagne :
      « ...Que serait-ce encore, si, de la fade idylle, Bravant pour t'éclairer et le goût et le style,
      Je te peignais les champs, leurs charmes prétendus,
      Tels que tu les verrais, tels que je les ai vus !
      Si du bon villageois, du fermier respectable,
      Après t'avoir montré la famille estimable,
      A leurs simples vertus sans voile j'opposais
      Ce que près d'eux aussi partout tu trouverais :
      La ruse, l'âpreté, filles de l'indigence,
      Dont les mœurs, le langage et jusqu'à la gaieté
      Blesseront ton esprit par leur rusticité.
      Celui-là satisfait et se plaignant sans cesse ;
      Celui-ci t'effrayant dans sa grossière ivresse ;
      Mille autres vagabonds, par le besoin instruits
      A dérober tes grains, tes arbres ou tes fruits ?... »
    33. « L'histoire du dimanche - Jules Verne et Le Crotoy ou le coup de foudre de l'écrivain pour la baie de Somme qui lui inspira Vingt Mille Lieues sous les mers », sur France 3 Hauts-de-France, (consulté le )
    34. « Puy d'Abbeville | Musée de Cluny », sur www.musee-moyenage.fr (consulté le )
    35. « Les frères Le Nain au Musée de Laon », sur Franceinfo, (consulté le )
    36. « Biographie et œuvre des Frères Le Nain (v. 1597-1677) », sur www.rivagedeboheme.fr (consulté le )
    37. Ernest Chesneau, « Le Réalisme et l’esprit français dans l’art - Les frères Le Nain », Revue des Deux Mondes, , p. 218–237 (lire en ligne, consulté le )
    38. « Les frères le Nain, une origine Protestante » (consulté le )

    Annexes

    Bibliographie

    • René Debrie (dir.), La Picardie, Paris, Les Éditions d'Organisation, coll. « peuple et pays de France », , 606 p. (ISBN 2-7081-0422-5).
    • Albert Demangeon, La Picardie et les régions voisines. Artois, Cambrésis, Beauvaisis, Paris, Armand Colin, 1905, 496 p. réédition, Paris, Guénégaud, 1973 – disponible sur Gallica.
    • Dom Grenier, Introduction à l'histoire générale de la province de Picardie, 1856, 610 p. - disponible sur Gallica.
    • Philippe Pinchemel, Jacques Godard, René Normand, Colette Lamy-Lassalle, Visages de la Picardie, Paris, Éditions des Horizons de France, 1949.

    Articles connexes

    Liens externes