En France, les routes nationales sont des voies d'importance nationale ou européenne qui — en complément des autoroutes — traversent ou maillent de larges portions du territoire, par opposition aux routes départementales ou communales plus localisées. L'usage des routes nationales est normalement gratuit, sauf lors du franchissement de certains ouvrages d’art soumis à péage. Elles sont ouvertes à tous les véhicules, sauf sur certaines sections ayant le statut de voie express ou d'autoroutes.
La construction, l'entretien et l'exploitation de ces voies sont à la charge de l'État au travers des directions interdépartementales des routes (DIR) ; jusqu'en 2006, les directions départementales de l'Équipement en étaient chargées.
Concept
En France, le concept de route nationale est légalement défini par l'article L121-1 du Code de la voirie routière.
« Les voies du domaine public routier national sont : 1) Les autoroutes ; 2) Les routes nationales.
Le domaine public routier national est constitué d'un réseau cohérent d'autoroutes et de routes d'intérêt national ou européen. Des décrets en Conseil d'État, actualisés tous les dix ans, fixent, parmi les itinéraires, ceux qui répondent aux critères précités.
L'État conserve dans le domaine public routier national, jusqu'à leur déclassement, les tronçons de routes nationales n'ayant pas de vocation départementale et devant rejoindre le domaine public routier communal. »
Les routes nationales sont gratuites d'utilisation pour l'usager, sauf pour la traversée de certains ouvrages d’art remarquables, tels que le pont de Normandie sur la N 1029 ou le tunnel Maurice-Lemaire sur la N 159. La redevance poids lourds liée aux prestations a été abandonnée, ainsi, les routes nationales sont intégralement financées par l’État.
Histoire
Création d’un réseau routier national (1811)
Après des balbutiements sous l’Ancien Régime, c’est à Napoléon Ier que revient la création d’un véritable réseau routier national, par le classement de 229 « routes impériales » assurant un maillage de tout le territoire français, territoires annexés compris. Le réseau est organisé en routes « de première classe », numérotées de 1 à 14, en routes « de seconde classe », numérotées de 15 à 27, et « de troisième classe », portant les numéros 28 à 229.
Des routes impériales aux routes nationales (1811−1830)
Avec la Restauration, les routes impériales deviennent des « routes royales ». Les pertes de territoires de la France à l’issue du congrès de Vienne ayant provoqué la disparition de routes impériales entières, formant des trous dans la numérotation, la nomenclature des routes royales est revue en 1824, pour se rapprocher de celle que nous connaissons actuellement.
Les premières routes royales (numérotées parmi la série 1 à 20) partaient des portes de Paris, voire du parvis de Notre-Dame où un médaillon inscrit dans le sol marque le « point zéro des routes de France ».
Avec l’avènement du roi Louis-Philippe en 1830, les routes royales deviennent les routes nationales, tout en conservant leur nomenclature. Le réseau routier sera ensuite délaissé au profit du développement du chemin de fer, et ce jusqu'à l’arrivée de l’automobile.
Un maillage dense de l'ensemble de la France (1930−1972)
Face au développement de l’automobile et à la nécessité d’organiser un réseau apte à une circulation de plus en plus forte, la loi du a classé dans la voirie nationale 40 000 km de routes et chemins appartenant à la voirie départementale et communale. Ce classement a produit un réseau dense maillant très efficacement l'ensemble du territoire métropolitain.
Des déclassements successifs (1972−2006)
Une loi de 1972 a déclassé un grand nombre de routes nationales en routes départementales, principalement issues du classement de 1930, ainsi que les routes nationales parallèles à une autoroute ou à une voie express classée comme route nationale. Ces déclassements sont également l’occasion d’une réforme de la numérotation, une première depuis la réforme de 1824.
Jusqu'en 2006, la France comptait 30 500 km de routes nationales et d'autoroutes non concédées. À titre de comparaison, les routes départementales couvrent une distance totale de 377 986 km[1] au .
La loi de décentralisation du a permis un transfert au département de la majeure partie des routes nationales restantes, dites « routes nationales d’intérêt local (RNIL) ». Un décret paru au Journal officiel le [2] donne la liste des routes qui demeurent dans le réseau routier national, les autres devant être déclassées par des arrêtés préfectoraux. Ce processus de déclassement déjà fortement avancé en 2007 s'est achevé en 2008. Le réseau routier national résiduel est d'environ 10 500 km, auxquels s'ajoute l'ensemble du réseau autoroutier concédé. Les routes nationales sont devenues beaucoup plus rares et ne couvrent plus que de grandes liaisons transrégionales pour lesquelles la construction d’une autoroute n’a pas été possible.
Le nouveau réseau routier national étant moins dense, l'État a réorganisé ses services routiers et compte désormais :
- 11 directions interdépartementales des Routes (DIR) assurent l'entretien et l'exploitation du réseau selon une logique d'itinéraires.
- 12 directions régionales de l'Environnement, de l'Aménagement et du Logement (DREAL) assurent la maîtrise d'ouvrage des extensions et aménagements du réseau.
Liste des routes nationales actuelles
Cette section présente le réseau des routes nationales tel qu’il est aujourd’hui ; pour avoir la liste de toutes les routes nationales ayant existé, voyez cet article.
Routes nationales 1 à 49
Avec le développement des autoroutes, la plupart — une vingtaine — des 33 premières routes nationales ne concernent plus qu'une seule région.
Certaines routes nationales peuvent traverser trois régions, par exemple : N31, N19, N12, N10 et N6.
Environ 12 des 33 premières routes nationales concernent la région Île-de-France.
Routes nationales 51 à 100
Sur les 23 nationales suivantes, 9 environ passent dans le Grand Est. 6 environ par BFC et 6 par ARA.
Routes nationales 102 à 150
Routes nationales 151 à 192
Numéro | Parcours |
---|---|
Châteauroux — Bourges — La Charité-sur-Loire — Clamecy — Auxerre | |
Évreux — La Madeleine-de-Nonancourt, Dreux — Chartres — Allaines-Mervilliers | |
La Gravelle () — Rennes | |
Caen — Falaise | |
Raves — Sainte-Marie-aux-Mines | |
Mayenne — Laval — Château-Gontier-sur-Mayenne — Le Lion-d'Angers | |
Montauban-de-Bretagne — Châteaulin | |
Nantes — Vannes — Lorient — Quimper — Brest | |
Ploërmel — Vannes | |
Saint-Nazaire — Nozay | |
Carentan — Saint-Lô — Guilberville | |
Pontorson — Avranches — Ponts | |
Pré-en-Pail — Domfront — Dinan — Plestan | |
Pont de Tancarville (), Harfleur — Le Havre | |
Saint-Germain-en-Laye — L'Isle-Adam () | |
Thiais () — Fresnes ( ), Le Chesnay-Rocquencourt () — Le Port-Marly () | |
Voies latérales de la entre Thiais et Fresnes. | |
Massy () — Les Ulis | |
Corbeil-Essonnes — Mennecy — Étampes — Ablis | |
(Déclassé en D 992) Voie souterraine à La Défense. |
Routes nationales 201 à 385
Numéro | Parcours |
---|---|
Voie rapide urbaine de Chambéry | |
D 902 — Barrême | |
Annemasse — Chamonix — Tunnel du Mont-Blanc — Italie | |
Creuzier-le-Neuf — Varennes-sur-Allier | |
— Port de Calais | |
Trélissac — Saint-Laurent-sur-Manoire | |
L'Isle-Jourdain — Blagnac | |
— Dunkerque | |
Lesquin (−) — Villeneuve-d’Ascq () | |
Bègles — Lormont | |
Rocade nord de La Rochelle | |
Reims — Witry-lès-Reims | |
Épannes — ( 33) | |
Nantes — Cholet — Bressuire | |
Gujan-Mestras — Arcachon | |
Allaines-Mervilliers — ( 12) | |
rocade est de Brest | |
Boulevard périphérique de Dijon | |
— Le Havre | |
— (vers Grenoble) | |
Bretelle de l’ ( 4) à La Courneuve. | |
Le Petit-Clamart D 906 — ( 5) | |
Asnières-sur-Seine — Gennevilliers (, ) | |
Autoroute — Loon-Plage (Port autonome de Dunkerque) | |
L'Hospitalet-près-l'Andorre — Col de Puymorens — Porté-Puymorens | |
Vauciennes — Crépy-en-Valois — Senlis | |
Creil — Senlis — Mont-l'Évêque — Ermenonville — Le Plessis-Belleville — Saint-Soupplets — Meaux | |
Coudekerque-Branche | |
Le Coudray-Montceaux | |
Le Grand-Quevilly | |
Saint-Priest — Vaulx-en-Velin | |
Tourcoing — Neuville-en-Ferrain | |
Rocade sud de Strasbourg : Fegersheim — Eschau — Allemagne | |
Lille ( ) — Wasquehal () | |
Interruption de l’ entre Vélizy-Villacoublay et Antony. |
Routes nationales 406 à 844
Numéro | Parcours |
---|---|
Créteil — Valenton — Limeil-Brévannes — Bonneuil-sur-Marne — Boissy-Saint-Léger | |
Sainte-Catherine-lès-Arras (liaison − ) | |
— ( 29) | |
Voies latérales de l’ entre Grigny et Évry-Courcouronnes (sens Paris−Lyon). | |
Voies latérales de l’ entre Grigny et Évry-Courcouronnes (sens Lyon−Paris). | |
Saint-Herblain (accès boulevard périphérique Nantes) à Sautron / Saint-Étienne-de-Montluc (accès ) | |
Saclay — Saintry-sur-Seine | |
— Ris-Orangis | |
Saint-Martin-le-Vinoux — Grenoble | |
Nogent-sur-Marne — ( 5) | |
Saint-Étienne | |
Limoges | |
Tunnel de Puymorens (numéroté sur le terrain) | |
Langon — Captieux — Gabarret — Cazaubon — Eauze — Espas | |
Valence — Bourg-de-Péage | |
La Rochelle | |
Le Pontet — Montgardin | |
Tunnel du Fréjus | |
Raphèle-lès-Arles — Martigues — Marseille | |
Orgon — Miramas — Istres — Fos-sur-Mer | |
Pont de Lunel — Aimargues — Vauvert — Saint-Gilles — Arles | |
Bagnols-sur-Cèze — Villeneuve-lès-Avignon () | |
Boulevard périphérique de Caen | |
Fait partie du boulevard périphérique de Nantes. |
Routes nationales à quatre chiffres
Un numéro de route nationale à quatre chiffres évoque souvent un tracé provisoire, amené à être déclassé ou renuméroté après l’ouverture d’un autre tronçon, un court embranchement de route nationale à deux ou trois chiffres ou encore une route nationale issue d’un déclassement d’autoroute, ce qui explique que la liste suivante évolue souvent au gré des déclassements et reclassements.
Numéro | Parcours |
---|---|
Avignon — Rognonas | |
Rennes — Vezin-le-Coquet | |
Courbevoie — Puteaux, Fauville () — Parville (tronçon en construction, sera intégré à la à son achèvement). | |
Liaison − sous le parvis de La Défense. | |
Contournement nord-ouest d’Agen. | |
Pont de Normandie () | |
Contournement sud de Sedan, numéroté sur le terrain. | |
Besançon | |
Épiais-les-Louvres — Compans ( ), sera déclassée après l’ouverture du contournement par l’est de Roissy, ou -nord. | |
Rocade ouest de Mende. | |
Contournement sud d’Agen. | |
Côte de la Morue à Gimont | |
Tunnel du Somport | |
Bar-le-Duc (Voie sacrée nationale) — Longeville-en-Barrois () | |
contournement de Chartres entre la D 923 et la | |
dédoublement de la par la vallée de l'Ostriconi | |
Pont Gustave-Flaubert à Rouen. | |
Ancienne à Ax-les-Thermes et Savignac-les-Ormeaux | |
Pénétrante est de Lyon (depuis l’ et le boulevard Laurent-Bonnevay) | |
N 2125 | Ancienne route nationale 125 dans Saint-Béat |
Pont Albert-Louppe (Le Relecq-Kerhuon−Plougastel-Daoulas) | |
Court tronçon dans le sud de Rouen | |
/-Palais de la Musique et des Congrès de Strasbourg ; Anciennement appelée | |
Ex- | |
−Port de La Rochelle | |
−Aéroport de Toulouse-Blagnac : très court tronçon déclassé de l'A621 |
Routes nationales de l'Outre-mer
Les routes nationales de Guadeloupe, de Martinique, de Guyane et de La Réunion ont été créées par des décrets de 1951[3]. Celles de Saint-Pierre-et-Miquelon ont été créées par un arrêté de 1978[4]. Celles de Mayotte ont été créées par un décret de 1978[5].
Guyane
Numéro | Parcours |
---|---|
N 1 | Saint-Laurent-du-Maroni - Kourou - Cayenne |
N 2 | Cayenne - Régina - Saint-Georges-de-l'Oyapock |
Saint-Pierre-et-Miquelon
Numéro | Parcours |
---|---|
N 1 | Saint-Pierre - Étang des Laveuses |
N 2 | Aéroport de Saint-Pierre Pointe-Blanche - Saint-Pierre - Quai en eau profonde |
N 3 | Miquelon - Cap Blanc |
N 4 | Miquelon - Aérodrome de Miquelon |
La Réunion
Numéro | Parcours |
---|---|
N 1 | Saint-Denis - Saint-Pierre par l'ouest |
N 2 | Saint-Denis - Saint-Pierre par l'est |
N 3 | Saint-Benoît - Le Tampon - Saint-Pierre |
N 3B | Antenne vers le centre-ville de Saint-Pierre |
N 4 | Le Port (RP de Tamatave - RP des Danseuses par Av du 20 décembre 1848) |
N 4A | Le Port (RP de Tamatave - RP des Danseuses par Boulevard des Mascareignes) |
N 5 | Cilaos - Saint-Louis |
N 6 | Saint-Denis - Aéroport de la Réunion |
N 7 | Le Port - Saint-Paul N 1 |
Mayotte
Notes et références
- ↑ Mémento de statistiques des transports (archive), Chapitre 3 : Transports urbains et routiers, 1re partie : 3.3 Réseaux : 3.3.3 Routes départementales et voies communales par région et département, site du Ministère de l’Écologie, de l’Énergie, du Développement durable et de l’Aménagement du territoire / Économie et statistiques. Données au 31 décembre 2009.
- ↑ Décret 2005-1499 du 5 décembre 2005 relatif à la consistance du réseau routier national (liste des routes demeurant « nationales ») et décret 2005-1500 (modalités du transfert des autres routes aux départements).
- ↑ Décrets du 9 juillet 1951, Journal officiel de la République française du 12 juillet 1951, p. 7458-7459. Consulté le 4 juin 2014.
- ↑ Arrêté du 8 août 1978, Journal officiel de la République française du 31 août 1978, p. 6852. Consulté le 4 juin 2014.
- ↑ Décret no 78-740 du 6 juillet 1978 portant définition du réseau routier national à Mayotte, Journal officiel de la République française du 13 juillet 1978, p. 2793-2794. Consulté le 4 juin 2014.
Voir aussi
Articles connexes
- Autoroute de France
- Liste historique des routes nationales de France
- Borne routière
Liens externes
- Liste complète des RN françaises après transfert sur WikiSara
- Décret 2005-1499 du 5 décembre 2005 relatif à la consistance du réseau routier national (liste des routes demeurant « nationales ») et décret 2005-1500 (modalités du transfert des autres routes aux départements).
- La liste complète des routes nationales (après la départementalisation de la majorité d'entr'elles)