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Le travestissement est une pratique qui consiste à porter les vêtements et autres accessoires qui sont, dans une société donnée, généralement associés au genre opposé du sien dans le but de ressembler volontairement au genre opposé. Le travestissement peut impliquer d'adopter les comportements associés à un genre différent du sien.

Ne pas confondre le travestissement et la transidentité, la transidentité étant relative à l'identité de genre de la personne.

Le travestissement se distingue également du déguisement effectué dans une intention récréative et ponctuelle (par exemple dans le contexte de fête ou d'un spectacle costumé).

Étymologie

Le photographe et journaliste américain Frances Benjamin Johnston (à gauche) aux côtés de deux amis, vers 1890.

Synonyme de « déguisement » composé à partir du préfixe latin « tra- » signifiant « déplacer » et du radical de « vêtement », le terme désigne à l'origine l'usurpation d'identité par le port de vêtements n'appartenant pas à ses fonctions ou à son sexe, que ce soit dans un but festif ou de tromperie.

En anglais, le travestissement est appelé cross-dressing (litt. « habillement croisé »).

Le terme de drag queen est utilisé quand il s'agit d'artistes ou performers à l'apparence féminine volontairement exagérée dans un but festif (Queen, « reine » en anglais désignant péjorativement les gays, et Drag, dont l’étymologie est plus incertaine).

Définition : différents travestissements

Travesti japonais à la Gay Pride de Paris, le 25 juin 2005.
Ladymaxx, travesti.
Candy Milk, célèbre travesti tokyoïte, à la Gay Pride de Tokyo, le 12 août 2006.

Il y a de nombreuses sortes de travestissements, et de nombreuses raisons pouvant mener une personne à le pratiquer[1]. Les hommes comme les femmes peuvent pratiquer le travestissement afin de masquer leur identité réelle. Certaines personnes pratiquent le cross-dressing pour leur confort personnel ou pour des raisons esthétiques. Elles ont une préférence pour un style de vêtements qui est associé uniquement au sexe opposé. Dans ce cas, leur travestissement peut être ou ne pas être apparent. Certaines personnes pratiquent le travestissement dans le but de choquer ou de défier les normes sociales.

Professionnel, utilitaire ou opportuniste

Des troupes de théâtre composées de membres d'un seul sexe comportent souvent des acteurs pratiquant le travestissement afin de pouvoir interpréter des rôles écrits pour des membres de l'autre sexe; c'est le premier sens du transformisme. Le travestissement scénique, particulièrement l'image d'hommes portant des robes, est souvent utilisé pour créer un effet comique. En anglais, « drag » est une forme particulière de spectacle artistique basée sur le travestissement.

travestissement utilitaire

Certaines situations peuvent conduire des individus à se dissimuler par un travestissement : fuite, espionnage, etc. (la genèse du film Cherchez la femme s'en inspire ; ou encore Nos années folles). Au cours de l'histoire, certaines femmes, comme Catalina de Erauso, ont pratiqué le travestissement afin d'accéder à des emplois exclusivement masculins, ou presque, tels que les carrières militaires. De la même façon, certains hommes ont pratiqué le travestissement afin d'éviter le service militaire.

travestissement d’émancipation

Personne se travestissant pour avoir accès à des activités ou professions qui leur sont socialement inaccessibles de par leur genre. Des œuvres le mette en scène tel les films Yentl ; Georges et Georgette ; Sylvia Scarlett

D’expression personnelle et artistique

Certaines personnes pratiquant le travestissement peuvent le faire pour se faire passer pour une personne de l'autre sexe, allant jusqu'à reproduire les manières, la façon de parler, et les caractéristiques physiques sexuelles de l'autre genre. On appelle cela « passer » ou « essayer de passer » selon le degré de ressemblance atteint. Une personne se rendant compte qu'une personne pratique en fait le travestissement a, selon la terminologie anglo-saxonne, « lu » (read) cette personne. Il existe des livres et des magazines traitant du travestissement, expliquant comment un homme peut ressembler à une femme[2].

D'autres peuvent choisir d'avoir une approche mélangée, adoptant certains traits féminins, et d'autres masculins. Par exemple, un homme peut porter une robe et une barbe. Cette pratique est parfois appelée, selon la terminologie anglo-saxonne, genderfuck.

Drag queen et Drag king

Une drag queen est un personnage exagérément féminin, souvent joué par un homme (mais pas forcément), dans un costume sophistiqué souvent constitué de robes très voyantes, de bottes très hautes, d'énormément de maquillage et d'une longue perruque. Une drag queen peut imiter des rôles de femmes célèbres, de pop-stars - c'est le transformisme - ou, comme RuPaul, jouer son propre rôle de femme excessive.

Un dragking est personnage exagérément masculin, ou reprendant des codes de la masculinité. Le rôle est souvent joué par des femmes, des hommes trans, ou des personnes non binaires.

Fétichiste

Un fétichiste travesti est une personne (le plus souvent un homme hétérosexuel) qui s'habille avec les vêtements de l'autre sexe comme fétiche sexuel. Le terme underdressing est utilisé par les travestis de sexe masculin pour décrire le fait de porter des sous-vêtements féminins sous des vêtements masculins. Le célèbre réalisateur de films à petit budget Ed Wood affirmait qu'il portait des sous-vêtements féminins sous son uniforme de militaire durant la Seconde Guerre mondiale.

Parfois, l'un des deux membres d'un couple hétérosexuel peut porter les vêtements de l'autre pour l'exciter. Par exemple, l'homme peut porter les jupes et la lingerie de la femme, et/ou la femme peut porter les caleçons ou divers autres vêtements de l'homme.

D’identité de genre

Le travestissement est une activité ponctuelle et non pas une identité. Les personnes transgenres ne sont donc pas des personnes travesties.

Représentations et pratiques sociales

Difficultés sociales

Les hommes pratiquant le travestissement commencent souvent à porter des vêtements féminins durant l'enfance, portant les vêtements d'une sœur, de leur mère ou d'une amie. S'ils pratiquent le travestissement secrètement et se font découvrir, particulièrement par l'un des membres de leur famille, ils se font en général réprimander et se voient interdire cette pratique, sauf si les parents les laissent faire. Certaines mères affirment qu'elles ont laissé leurs garçons pratiquer le travestissement et que, dans de nombreux cas, ils arrêtèrent d'eux-mêmes devenus plus âgés. Il semble que quand un garçon se voit interdire le travestissement, il essaiera le plus souvent d'arrêter, mais recommencera plus tard. Le même schéma se reproduit souvent à l'âge adulte, quand l'homme se voit confronté à une femme ou une petite amie. Les personnes mariées pratiquant le travestissement ressentent une grande anxiété et culpabilité si leur épouse s'oppose à leurs pratiques. Les personnes pratiquant le travestissement peuvent devenir obsédées par le port de vêtements féminins ou souffrant de TOC, si ce n'est dépendantes. Certaines personnes se débarrassent de tous leurs vêtements féminins, une pratique appelée « purging » (« purgation ») mais se recréent une collection plus tard[1].

Quasiment toutes les sociétés humaines à travers l'histoire font une distinction entre les sexes masculin et féminin par le style, la couleur, ou le type de vêtement que les individus portent, et ont un ensemble de normes, opinions, ou même de lois définissant quel type de vêtements est approprié pour chaque genre.

Le travestissement, parce qu'il va à l'encontre de ces normes, peut être considéré comme une attitude transgenre. Toutefois, ce n'est pas systématique ; une personne qui pratique le travestissement ne s'identifie pas nécessairement à un genre différent de celui associé à son sexe biologique[3].

Il peut être considéré comme un simple jeu, sexuel ou non, la réalisation d'un fantasme, un acte politique de revendication au droit à la différence ou à l'indifférence.

[réf. souhaitée]

Utilisation

Le terme « travestissement » désigne l'acte de s'habiller avec des vêtements considérés traditionnellement comme étant liés au sexe opposé[4], indépendamment de l'identité de genre et de l'orientation sexuelle du travesti. Contrairement aux idées reçues, des nombreux travestis sont des hommes hétérosexuels[5], bien que, le travestissement étant une pratique peu acceptée socialement et pratiquée souvent en privée, il est difficile d'en connaître leur nombre exact. Souvent confondus également, travesti et transgenre ne sont pas synonymes. Si bien que les personnes transgenres commencent habituellement à assumer leur transidentité en portant des vêtements en accord à leur genre, cela n'implique pas forcément la volonté de changer de sexe. L'appellation de "travesti" (et ses déclinaisons) ou le rappel de son genre initial étant reçu par certaines personnes transgenres comme la pire des insultes car marquant un refus de compréhension de leur état. Certaines personnes associent systématiquement le travestissement à la transidentité, à la sexualité, au fétichisme sexuel ou à l'homosexualité.

Bien que le terme "travesti" désigne habituellement quelqu'un qui a l'habitude de se travestir, les différences avec la transidentité et l'homosexualité restent floues dans beaucoup des pays, notamment en Amérique Latine, surtout au niveau de la terminologie employée. Ainsi, le terme "travesti" peut être employé indifféremment pour parler d'hommes homosexuels (comme au Mexique), de personnes transgenres (comme en Argentine), ou même des personnes nées hommes qui se considèrent d'un "troisième genre", aux traits féminins mais pas exactement des femmes (comme au Brésil, au Mexique, au Chili et Cuba)[6]. C'est pour cela que certains sexologues américains font une corrélation entre l’appellation "travesti" d'Amérique Latine et "transgenre", bien que ce dernier terme, provenant du champ académique, soit de récente introduction dans les pays du Sud de l'Amérique et n'ait pas été adopté dans tous les domaines. La signification du mot "travesti" dans chaque région ou pays doit donc être considérée de manière individuelle[6].

Nombreux sont les travestis qui, ne désirant pas sortir de l'anonymat, préfèrent se transformer exclusivement dans le cadre de l'intimité, comblés par le simple plaisir de pouvoir incarner momentanément la personne de leurs rêves ou de leurs fantasmes, commençant par se vêtir en empruntant des vêtements à leur entourage, se déguisant chez eux, volets fermés, puis tentent timidement l'expérience de la sortie d'abord nocturne, afin de tester la crédibilité de leur apparence, tel le cinéaste hétérosexuel Ed Wood, dépeint par Tim Burton dans le film homonyme, qui, dans la vie quotidienne, portait des sous-vêtements féminins sous ses vêtements d'homme. En situation de stress, le port d'une tenue féminine complète lui rendait sa contenance.

Vêtements

Les drag queens pratiquent une forme de travestissement artistique.

La réelle détermination du travestissement est plutôt sociale. Par exemple, dans les sociétés occidentales, les pantalons sont devenus un vêtement autant féminin que masculin et le fait pour une femme de porter un pantalon n'est pas considéré comme du travestissement. (Au début du XXe siècle, le Préfet de la Seine Louis Lépine avait signé un décret interdissant le travestissement, qui interdisait le port du pantalon aux femmes, preuve que ce phénomène est récent). Dans les cultures où les hommes portent traditionnellement des vêtements similaires aux jupes comme le kilt ou le sarong, ces vêtements ne sont pas considérés comme féminins, et porter ce genre de vêtements n'est pas considéré comme du travestissement masculin. Les sociétés se mondialisant de plus en plus, les hommes et les femmes adoptent un style vestimentaire associé à d'autres cultures, plus global.

Il était autrefois tabou, pour les femmes dans les sociétés occidentales, de porter des vêtements associés aux hommes. Le travestissement est explicitement décrit comme une « abomination » dans la Bible, au livre du Deutéronome (22:5). Ce n'est plus le cas aujourd'hui et la plupart des femmes occidentales portent des pantalons, des cravates et des chapeaux anciennement "masculins" car ils sont devenus unisexes. Toutefois, de nombreuses cultures dans le monde interdisent encore aux femmes de porter des pantalons ou d'autres vêtements traditionnellement masculins.

Le cosplay est aussi inclus dans le travestissement, car certaines femmes peuvent désirer s'habiller en personnage masculin et vice-versa (crossplay). La contention de la poitrine (pour les femmes) n'est pas inhabituelle et est le plus souvent requise pour pouvoir s'habiller en personnage masculin.

Presque partout dans le monde, le fait pour un homme de porter des vêtements traditionnellement féminins est toujours socialement réprouvé. À l'occasion, on (par exemple, les créateurs de mode) promeut l'acceptation de la jupe comme un vêtement masculin autant que féminin. Les personnes pratiquant le travestissement se plaignent du fait que l'on autorise les femmes à porter des vêtements masculins (des jeans, par exemple) alors que l'on condamne tout homme voulant porter des vêtements féminins.

Bien que la plupart des personnes de sexe masculin pratiquant le travestissement s'habillent en femmes adultes modernes, certaines s'attachent à des sous-cultures impliquant le port de vêtements de petite fille ou anciens et démodés. Certains de ces hommes témoignent qu'ils aiment s'habiller de la manière la plus féminine possible, ainsi ils portent des robes froncées lacées et dotées de rubans, ainsi que des jupons, corsets, porte-jarretelles avec des bas nylon.

Utilisant des artifices allant des rembourrages divers aux prothèses amovibles réalistes, en mousse ou en latex, pour se rapprocher de l'esthétique recherchée, sans transformations chirurgicales ou médicales, tel que le souligne parfois l'abréviation NONH, signifiant « non opéré(e) ni hormoné(e) » de certaines annonces de rencontre.

Femmes pratiquant le travestissement

Cette affiche pour le spectacle au titre à sous-entendu, « j’ai le temps, j’ai le lieu mais c’est dur de trouver la fille » présente miss Hetty King dans le rôle-titre. 1910.

Le travestissement des femmes en hommes se pratique aussi pour des raisons sociales, afin d'assumer plus facilement un comportement « libéré », de séduire d'autres personnes sensibles à l'apparence masculine, d'accéder à des lieux ou fonctions où le machisme prédomine, comme l'aborde le film Yentl de Barbra Streisand dans lequel la protagoniste, se destinant au Talmud, est forcée de dissimuler sa condition pour entrer dans une yechiva, ainsi que le « mythe » de la papesse Jeanne dans le folklore catholique. Le travestissement peut également avoir lieu pour des spectacles, par exemple avec les dragkings (qui ne sont néanmoins pas forcément des femmes).

Le travestissement des femmes a été moins étudié – ou mieux accepté – que celui des hommes, au cours de l'histoire. Toutefois, il existe de célèbres exemples historiques de femmes ayant pratiqué le travestissement (voir ci-dessous). Au XIXe siècle, les femmes qui œuvraient à cette manipulation des conventions venaient de tous types de milieux sociaux économiques et culturels. Leurs motivations étaient souvent multiples[7]. Toutefois, l'un des éléments qui ressortait le plus quant à la cause d'une telle "duperie" était le désir d'émancipation : l'attrait de la supériorité masculine et de la liberté qui en découle. Se vêtir et se faire passer pour un homme, par divers moyens, pouvait accorder le privilèges qui vont avec cette apparence[7].

Dans les sociétés occidentales, dans le courant du XXe siècle, sous le pression des idées féministes, les vêtements traditionnellement masculins sont devenus unisexes et sont socialement acceptables pour les hommes comme pour les femmes, contrairement aux vêtements féminins dont le port par un homme reste associé au travestissement. Une femme peut porter des chemises, pantalons, sous-vêtements « masculins » sans que cela soit remarqué ou considéré comme du travestissement. Ainsi, une femme qui veut se travestir ne se contentera pas de porter un jeans usagés et une chemise de plaid. Elle pourra aussi se bander la poitrine pour la rendre invisible et porter des cheveux courts (ou les cacher). Dans la mouvance de la subculture féministe et queer du XXe siècle, des concours de drag king ont lieu dès les années 1990, notamment le concours de Drag king de San Francisco[8],[9],[10].

En Albanie[11], dans la société musulmane traditionnelle du nord du pays, une femme peut « devenir un homme » et s'habiller en tant que tel, en cas d'absence d'autorité masculine, indispensable dans une société traditionnellement patriarcale. Ces femmes sont appelées les « vierges sous serment ». Ceci arrive souvent en temps de guerre et surtout du fait du kanoun, le code d'honneur albanais qui impose des strictes règles de vendetta : la loi du talion impose de venger un meurtre par un meurtre et décime la gent masculine de certaines familles. La femme qui décide de prendre le rôle de pasha, ou chef de clan, revêt des habits d'hommes et est investie de toutes les prérogatives attachées à ce rôle : prier à la mosquée avec les autres hommes du village, porter une arme[12], gérer la terre, accorder sa bénédiction aux mariages de ses neveux et nièces. Ses obligations sont au nombre de deux : respecter un strict célibat – elle doit être et rester vierge – et, en cas d'homicide dans la famille, venger le meurtre selon les règles du kanoun. Les interdits qui leur sont imposés sont les mêmes que ceux imposés aux hommes et résumés par l'une d'entre elles : « je ne peux pas faire le ménage, je ne peux pas cuisiner ni m'occuper du linge. Appelées « oncle », par les membres plus jeunes de la famille, elles ne sont pas, en revanche, forcées ou tenues de changer de nom.

Dans certaines parties de l'Afghanistan et du Pakistan, des familles qui n'ont pas eu de fils font le choix d'élever leur fille comme un garçon. Ces filles sont appelées des bacha posh (littéralement « habillée comme un garçon »). Cela permet à l'enfant d'avoir plus de libertés: aller à l'école, accompagner ses sœurs en public, travailler. La famille surmonte ainsi la honte à laquelle elle aurait fait face pour ne pas avoir eu de fils.

Répression

Dans certains pays, le fait de porter des vêtements de l'autre sexe est un délit. Ce fut le cas en France, dans le département de la Seine, par un arrêté préfectoral de Louis Nicolas Dubois, au début du XIXe siècle. Il met en place les attributions de "permission de travestissement".

Le point de vue psychanalytique classique

L'opinion traditionnelle psychanalytique sur le travestissement met en exergue le rôle du tabou dans ce comportement. Seuls les objets interdits à un sexe seraient appropriés au travestissement, et ainsi, il ne s'agit pas de l'association générale d'un objet à un sexe ou l'autre mais l'interdiction pour l'autre sexe de l'utiliser qui apporte une satisfaction à travers le travestissement, dans un fétichisme quant à cela. Selon cette théorie, comme certains de ces objets sont devenus acceptables pour les deux sexes (comme une cravate masculine sur une femme, qui est devenue acceptable dans les années 1970), ils ne sont plus appréciés par les travestis.

La difficulté pour donner des motifs au travestissement

Quand on se réfère à des données historiques (minutes de procès), dans lesquelles le travestissement n'est pas lié clairement à un évènement spécifique (comme une évasion ou un déguisement), il est en général impossible de savoir clairement quels étaient les motifs pour la pratique du travestissement. Cette information était rarement enregistrée ou préservée. Les documents qui en traitent sont en général soit des minutes de procès (dans lesquelles la personne pratiquant le travestissement tendrait à faire des déclarations pour essayer de minimiser sa punition) ou des témoignages de tierces personnes qui ne comprenaient pas nécessairement correctement les motivations de l'acte. De plus, les personnes pratiquant le travestissement au cours de l'histoire n'étaient pas nécessairement en mesure de s'identifier comme homosexuelles, transgenre, transsexuelles ou travesties tout simplement parce que ces classifications n'avaient pas de nom ou n'étaient pas reconnues à leur époque.

Il peut être tout aussi difficile d'être certain des motivations des personnes pratiquant le travestissement de nos jours. La seule preuve concrète de motivation est le témoignage de la personne elle-même. Et encore, il n'est pas toujours sûr en lui-même, car il existe des exemples de personnes donnant une cause à leur pratique du travestissement, et se rendant compte plus tard qu'elles agissaient ainsi pour une autre raison. Un exemple typique est celui d'une personne transgenre qui attribue d'abord sa pratique du travestissement à du fétichisme quant au travestisme (pour les MtF) ou au fait que les vêtements masculins soient plus pratiques (pour les FtM).

Histoire

Quelques exemples connus de travestissement

Dans la mythologie grecque

  • En châtiment du meurtre d'Iphitus, Héraclès/Hercule est livré en esclavage à Omphale. Plusieurs versions de cette histoire racontent qu'elle ne lui attribuait pas seulement des tâches féminines, mais qu'elle l'obligeait à s'habiller en femme pendant qu'il était son esclave.
  • Achille a revêtu des habits féminins à la cour du roi Lycomède.
  • Athéna vient souvent à l'aide de ses protégés sous l'apparence d'un homme dans l'Odyssée (elle apparaît par exemple sous les traits de Mentor à Télémaque).

Dans les légendes et la mythologie nordique

  • Thor déguisé en Freyja dans le but de ramener Mjöllnir à Þrymskviða.
  • Odin déguisé en guérisseuse dans ses efforts pour séduire Rindr.
  • Loki se changea en jument et devint sous cette forme la mère de Sleipnir. Dans Lokasenna, Odin et lui se moquent l'un de l'autre pour avoir pris une forme féminine, porté des enfants et les avoir allaités, les détails suivants de ces mythes n'ont pas été transmis.
  • Hagbard dans la légende scandinave de Hagbard et Signy (les Roméo et Juliette des Vikings). Après avoir massacré les frères et les suivantes de Signy, Hagbard n'était plus le bienvenu à la cour de Sigar, le père de Signy. Hagbard s'est alors déguisé en l'une des écuyères de son frère Haki afin d'accéder à la chambre de sa bien-aimée. Quand les servantes ont lavé ses jambes, elles lui ont demandé pourquoi elles étaient si velues et pourquoi ses mains étaient si calleuses. Il dut inventer un discours ingénieux pour expliquer son étrange apparence. Signy, cependant, qui avait compris qu'il s'agissait de Hagbard venu la retrouver, confirma à ses servantes la véracité de ce discours. Hagbard fut cependant démasqué par les servantes et arrêté par les guerriers de Sigar. Il fut pendu et Signy se suicida sous les yeux de son amant arrivé au gibet.
  • Frotho I s'est déguisé en écuyère lors d'une de ses campagnes orientales.
  • Hervor de la Hervarar saga. Quand Hervor apprit que son père avait été l'infâme berserker suédois Arngrim, elle s'habilla en homme, se fit appeler Hjörvard et vécut longtemps en tant que Viking.

Dans la mythologie indienne : Le Mahâbhârata

  • Dans la période Agnyatbaas (« exil ») d'un an imposée aux Pândavas, Arjuna se travestit en Brihannala et devint une professeur de danse.

Exemples historiques célèbres de personnes travesties

Pierre Adrien Le Beau, Le chevalier d'Éon en habits féminins'.'
Pierre Adrien Le Beau, Le chevalier d'Éon, en habits masculins.

L'histoire a parfois retenu le nom de certains malgré, ou parfois à cause de, l'ambiguïté de leur apparence, tel l'abbé de Choisy ou le chevalier d'Éon, célèbre agent du Secret du Roi sous Louis XV ayant effectué la plupart de ses missions diplomatiques ou d'espionnage sous une apparence féminine, dont l'alliance avec la Russie de la tsarine Élisabeth Ire, en se présentant selon ses dires à la cour de cette dernière en tant que Lya de Beaumont, lectrice de l'impératrice puis quelques années plus tard en tant que capitaine du corps des dragons de sa majesté.

Christophe-Paulin de La Poix de Fréminville, dit Chevalier de Fréminville, ( à Ivry-sur-Seine - à Brest) est un officier de marine, savant, archéologue et écrivain français. Capitaine des frégates du roi, il est fait chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis et de celui de l'ordre du Christ de Portugal. Résidant à Brest en Bretagne à la fin de sa vie, il est accepté par la société de l'époque, chose rare. Sa vie à fait l'objet de nombreuses biographies.

Le berdache est considéré par les Nord-Amérindiens comme un individu appartenant aux deux sexes et il est aussi appelé « deux-esprits ».

Au Mexique, dans la culture des zapotèques de l'État d'Oaxaca de Juárez, un muxhe est un homme qui s'habille et se conduit comme une femme.

En Albanie, les « vierges sous serment » sont des femmes qui font vœu de chasteté et qui en échange peuvent s'habiller et se conduire comme des hommes. Elles sont considérées comme des hommes à part entière par la société.

Parmi les exemples historiques célèbres :

  • Quand les khans mongols gouvernaient la Chine durant la dynastie Wei du Nord, Hua Mulan, une chinoise n'ayant pas de frères pour répondre aux obligations de conscription, se fit passer pour un homme afin d'épargner à son père, malade et âgé, d'aller à la guerre commencée par les Khans. Sa légende est relatée dans le fameux Mulan Ci, ou Ballade de Mulan.
  • Plusieurs histoires des Pères du désert parlent de moines qui étaient en fait des femmes déguisées, ce qui n'était découvert que lors de la toilette funéraire. L'une de ces femmes, Sainte Marine de Bythinie la Déguisée, serait entrée dans un monastère avec son père et y aurait vécu sous le nom de Marin. Quand elle aurait été accusée à tort d'avoir rendu enceinte une femme, elle aurait supporté l'accusation au lieu de révéler son identité réelle pour laver son nom, une action louée dans les hagiographies médiévales comme un exemple d'humilité et de patience.
  • La légende de la papesse Jeanne allègue qu'elle était une papesse féminine qui s'habillait en homme et régna de 855 à 858. Les historiens modernes la regardent comme une figure mythique qui daterait d'une satire anti-papale du XIIIe siècle.
  • Jeanne d'Arc était une paysanne française qui entra dans les armées françaises contre les forces anglaises combattant en France vers la fin de la Guerre de Cent Ans. C'est une héroïne nationale en France et une sainte catholique. Après avoir été capturée par les Anglais, elle fut brûlée vive sur un bûcher à la suite d'un jugement par une cour religieuse. Le fait de porter des vêtements masculins a été cité comme l'une des principales raisons pour son exécution. Un certain nombre de témoins, toutefois, affirmaient qu'elle disait porter des vêtements masculins parce qu'elle craignait que les gardes la violent la nuit venue.
  • Anne Bonny et Mary Read étaient deux pirates de la fin du XVIIe siècle. Bonny, en particulier, acquit une notoriété certaine, mais les deux furent capturées. Contrairement au reste de l'équipage, masculin, elles ne furent pas immédiatement exécutées parce que Read était enceinte et que Bonny affirmait l'être aussi.
  • Bonnie Prince Charlie, petit-fils du roi Jacques II d'Angleterre, se fit passer, sous le nom de Betty Burke, pour la servante de Flora MacDonald, à la fin de la bataille de Culloden, lors de sa fuite vers l'île de Skye en 1746.
  • Charles-Geneviève-Louis-Auguste-André-Timothée Éon de Beaumont (1728-1810), plus connu sous le nom du Chevalier d'Éon, était un soldat et diplomate français qui vécut la première partie de sa vie en tant qu'homme et la seconde en tant que femme. En 1771, il affirma que, physiquement, il était une femme et non un homme, ayant simplement été élevé comme une femme. À partir de cette période, il vécut comme une femme. À sa mort, on découvrit que cette personne était anatomiquement un homme.
  • Marie Adrian, tailleuse lyonnaise, a défendu la ville de Lyon au poste de canonnière en portant des vêtements d'homme, durant le siège de la Convention Nationale en 1793. Elle a par la suite été guillotinée.
  • George Sand est le pseudonyme d'Amandine-Aurore-Lucile Dupin, romancière du début du XIXe siècle, qui portait exclusivement des vêtements masculins. Dans son autobiographie, elle explique en détail les différents aspects du travestissement qu'elle pratiquait. Elle manipulait son identité afin de pouvoir écrire dans une société littéraire machiste. Une femme ne pouvait y être considérée comme un écrivain, ainsi, son identité masculine lui permettait d'avoir un certain mérite qu'elle n'aurait pas eu en écrivant sous la plume d'une femme[13].
  • James Allen, mort en 1829, l'autopsie de son corps révéla qu'il s'agissait en réalité d'une femme se travestissant depuis des dizaines d'années. L'illusion fut si parfaite que James Allen était marié à une femme, Abigail, depuis 21 ans, sans que l'information n'ait été révélée[14].
  • Alfred P. est un travesti brésilien ayant longtemps vécu en Europe sous le nom de Dina Alma de Paradeda. Homosexuel, ses fiançailles avec un Allemand ignorant de son sexe causeront sa mort en 1906. Les journaux allemands le surnommeront die männliche Braut (« la Fiancée mâle »).
  • Dorothy Lawrence était une reporter de guerre anglaise qui se déguisa en homme afin de pouvoir être enrôlée comme soldat durant la Première Guerre mondiale.
  • Paul Grappe, alias Suzanne Landgard, déserteur de la Première Guerre mondiale devenu travesti pour échapper à la police, se prostituant avant d'être amnistié en 1925 mais, violent et alcoolique, il est tué par sa femme Louise Landy[15].
Rrose Sélavy, ici photographiée par Man Ray, était le double de Marcel Duchamp. 1921.
  • Rrose Sélavy, l'alter-ego féminin de Marcel Duchamp, reste l'une des parties les plus énigmatiques de l'œuvre de cet artiste. Elle émergea d'abord dans des portraits effectués par Man Ray à New York dans les années 1920, quand Duchamp et Man Ray collaboraient sur de la photographie conceptuelle. Rrose Sélavy continua à vivre comme l'une des personnes à laquelle Duchamp attribua certaines de ses œuvres, des Ready-mades, des jeux de mots et des écrits tout au long de sa carrière. En créant pour lui-même cette figure féminine, dont les attributs étaient la beauté et l'érotisme, il rendit délibérément plus complexe la compréhension de ses idées et de ses motivations. Des artistes plus contemporains comme J. S. G. Boggs (en), Yasumasa Morimura ou Grayson Perry ont exploré eux aussi le travestissement.
  • Billy Tipton était un pianiste de jazz et saxophoniste réputé aux États-Unis pendant la Grande Dépression. Il est né sous le nom de Dorothy Lucille Tipton en 1914 mais commença à vivre en tant qu'homme dans les années 1930. Il se maria cinq fois à des femmes et adopta trois garçons. Il eut une longue carrière comme musicien, puis dans ses vieux jours, comme artiste de divertissement. Hormis la famille dans laquelle il était né et jusqu'à sa mort en 1989, personne n'était au courant du fait qu'il était biologiquement de sexe féminin.
  • Willmer « Little Ax » Broadnax était chanteur principal dans divers quatuors de gospel, plus particulièrement le Spirit of Memphis Quartet. Quand il mourut en 1994, on découvrit qu'il avait un corps féminin.
  • Parce que l'enrôlement des femmes y était interdit, beaucoup de femmes combattirent pour l'Union et pour la Confédération durant la guerre civile américaine habillées en hommes.
  • On dit d'Edward Hyde, troisième Comte de Clarendon, gouverneur colonial de New York et du New Jersey au début des années 1700, qu'il aimait se promener dans les rues habillé avec les vêtements de sa femme, mais cela est mis en doute[16].
  • Le comédien britannique Eddie Izzard affirme avoir pratiqué le travestissement toute sa vie. En scène et dans sa vie quotidienne, il s'habille parfois de façon masculine, parfois de façon féminine, mais jamais sans essayer de « passer » pour une femme. Il affirme que les hommes devraient avoir les mêmes « clothing rights » (droits de d'habiller) que les femmes.
  • Divine (1945-1988), comédien et chanteur travesti américain, surtout connu pour ses rôles dans les premiers films de John Waters, a souvent interprété des rôles de femme au cinéma.

Art et culture

Note : Des références en photographie, arts du spectacle, arts plastiques, bande dessinée/manga et littérature sont listées dans la section Culture transgenre de l'article Transgenre, ainsi que la filmographie cinéma/télévision par ordre chronologique.

Littérature

Les ballades comportent de nombreuses héroïnes pratiquant le travestissement. Alors que certaines (The Famous Flower of Serving-Men) ont simplement besoin de pouvoir se déplacer librement, d'autres le font dans le but explicite de suivre leur amant, comme dans Rose Red and the White Lily ou Child Waters (le fait d'être enceinte compliquant alors nettement leur déguisement).

Occasionnellement dans les ballades, les hommes se déguisent aussi en femmes, mais cela est non seulement plus rare mais aussi plus bref, car ils le font simplement pour éviter qu'un ennemi ne les reconnaisse, comme dans Brown Robin, The Duke of Athole's Nurse ou Robin Hood and the Bishop. Si on s'en réfère à Gude Wallace, William Wallace se déguisa une fois en femme pour éviter d'être capturé. Cela pourrait être basé sur des informations historiques.

Les contes de fées comportent bien moins de personnages pratiquant le travestissement, mais occasionnellement, une héroïne peut avoir besoin de la liberté de mouvement accordée aux hommes, comme dans le conte Allemand Les Douze Chasseurs, le Tale of the Hoodie écossais, le Joueur de luth russe ou Constance/ Constantin de l'italien Giovanni Francesco Straparola.

La classification Aarne-Thompson[17] évoque la fille travestie dans le conte-type 884A (« A Girl disguised as a Man is wooed by the Queen »). Ce conte-type a été repris au XVIIIe siècle par des auteurs comme Marie-Catherine d'Aulnoy (Belle Belle ou le Chevalier fortuné), Louis de Mailly (Constance sous le nom de Constantin) ou encore Marie-Jeanne L'Héritier de Villandon (Marmoisan ou l’Innocente Tromperie). Tous ces contes abordent la question de la place de la femme dans la société. Dans ces contes, la femme, contrairement au rôle auquel elle est traditionnellement tenue, s'émancipe[18].

Dans l'Orlando furioso de Ludovico Ariosto, Bradamante, une femme chevalier, porte une armure de plaques ; de la même façon, Britomart porte une armure dans La Reine des fées d'Edmund Spenser. Que ce soit de manière intentionnelle ou non, ces armures les déguisent en hommes et elles sont prises pour telles par les autres personnages. Dans Orlando Furioso, Fiordespina tombe amoureuse de Bradamante ; son frère Ricciardetto se déguise en sa sœur (donc en femme), persuade Fiordespina qu'il est Bradamante, transformé magiquement en homme pour rendre leur amour possible et, dans son apparence féminine, vit une histoire d'amour avec elle.

Antérieurement, la littérature du Moyen Âge français proposait déjà quelques figures de travesties, dont la plus célèbre est Silence, dans le roman homonyme Le Roman de Silence de Heldrix de Cornouaille[19].

Dans Arcadia de la comtesse de Pembroke, sir Philip Sidney fait en sorte que l'un de ses héros, Pyrocles, se déguise en Amazone et se fasse appeler Zelmane, afin de pouvoir approcher Philoclea, que Sidney aime.

Lord Byron, dans son Don Juan, raconte que Don Juan se déguisa en femme dans un harem.

En littérature francophone, on peut citer Gabriel, roman de George Sand paru en 1839 et relatant l'histoire d'une femme élevée et vêtue comme un homme au XVIe siècle afin de sauver sa famille de la ruine. Au XXe siècle, on peut citer L'Enfant de sable de Tahar Ben Jelloun, 1985.

Dans Le Régiment monstrueux de Terry Pratchett, tout un régiment de femmes (de différentes origines) s'habillent en hommes pour entrer dans l'armée. C'est une satire du phénomène de travestissement durant la guerre.

En 2012, dans l'ouvrage autobiographique Travesti publié aux éditions Le Dilettante[20], David Dumortier développe ce thème du travestissement[21]. L'ouvrage est sélectionné pour le Prix Mauvais genres 2012[22].

L'Enfant travesti[23] est le premier tome de la trilogie autobiographique inachevée La Beauté des femmes de Jean-Luc Seigle, qui meurt en mars 2020, un an avant la publication de ce premier volet. L'ouvrage se déroule en Auvergne, durant les années 1960[24], et l'auteur « y raconte à la première personne le désarroi d’un garçonnet de 5 ans, Jean, qu’une mère trop jeune, volage et coquette, s’obstine à habiller et coiffer en fille[24] », selon la critique de Télérama.

Événements festifs

Le travestissement est le sujet de nombreuses œuvres littéraires et joue un rôle significatif dans la culture populaire. Des références au travestissement sont utilisées fréquemment pour donner un effet comique. Des événements populaires sont centrés sur le travestissement, tels que le Southern Decadence de La Nouvelle-Orléans, dans lequel les participants officiels au festival sont encadrés par les Grand Marshals (grands maréchaux), qui sont traditionnellement des hommes pratiquant le travestissement[25].

Bande dessinée

  • Mauvais Genre, bande dessinée de Chloé Cruchaudet, inspirée de l'essai des historiens Fabrice Virgili et Danièle Voldman La Garçonne et l'Assassin (Payot, 2011), publiée chez Delcourt en 2013.

Presse

Marquis Magazine réserve dans chaque numéro une colonne à Nicci Tristan .

Théâtre

Dorothea Jordan dans le rôle de Rosalind de Comme il vous plaira (Shakespeare), vêtue d'habits masculins.

William Shakespeare utilisa assez fréquemment des personnages féminins pratiquant le travestissement, qui prennent l'habit masculin afin de mener des actions difficiles pour une femme. Dans Le Marchand de Venise, Portia et Nerissa s'habillent en hommes pour plaider à la cour en représentant le marchand, et leur ruse est une réussite ; dans la même pièce, la sœur de Shylock, Jessica, s'habille en homme afin de pouvoir s'enfuir avec son amant chrétien.

La Nuit des rois traite beaucoup du travestissement à travers la protagoniste, Viola. Elle se déguise en Cesario, et se retrouve prise immédiatement dans un triangle amoureux. Elle aime le Duc Orsino, qui aime la Comtesse Olivia, qui aime Cesario. Heureusement, tout se résout quand le frère de Viola, Sebastian, qu'on croyait mort, revient. On voit Viola en tant que Viola dans une seule scène. Dans le reste de la pièce, on la voit en tant que Cesario. Quand Rosalind et Celia s'enfuient de la cour dans, Comme il vous plaira, Rosalind s'habille, pour les protéger, en homme. Toutefois, dans le but de compliquer encore la situation pour obtenir un effet comique, Shakespeare fait que le personnage masculin de Rosalind s'habille lui-même en femme pour aider un ami à obtenir les faveurs de la fille dont il est épris. Dit autrement, il s'agit d'un homme (l'acteur) s'habillant en femme qui s'habille en homme qui s'habille en femme.

  • La pièce de David Henry Hwang, M. Butterfly (1988), est centrée sur l'histoire d'amour entre un diplomate français et un chanteur de l'opéra de Pékin qui joue du dan (旦) (des rôles féminins).
  • Dans la comédie musicale Rent, Angel est un exemple de drag queen actuelle.
  • Bien qu'il y ait un débat pour savoir si dans la comédie musicale, puis le film, Hedwig and the Angry Inch, Hedwige est transgenre ou pratique simplement le travestissement, ce personnage est un autre exemple de drag queen (la comédie musicale présente aussi un personnage masculin joué traditionnellement par une actrice, bien que le vrai sexe dudit personnage soit laissé volontairement ambigu).

Acteurs

  • Dans l'Angleterre du Théâtre élisabéthain jusqu'à la Restauration (1660), il était interdit aux femmes d'exercer le métier d'actrices de théâtre. Les rôles féminins dans les pièces de Shakespeare et de ses contemporains étaient donc joués à l'origine par des garçons pratiquant le travestissement. Ainsi, les pièces de Shakespeare susmentionnées dans le présent article impliquent un double travestissement : des acteurs jouant des femmes se déguisant en hommes.
  • Tous les rôles du Nô japonais sont traditionnellement joués par des acteurs masculins. Les acteurs jouant des rôles de femmes portent des costumes féminins et des masques portant ces traits.
  • Le théâtre japonais Kabuki commença au XVIIe siècle avec des troupes constituées exclusivement de femmes jouant à la fois des rôles masculins et féminins. En 1629, la disgrâce du Kabuki mena à l'interdiction des femmes sur les scènes. Toutefois, la popularité du Kabuki entraîna la formation de troupes composées exclusivement d'hommes pour préserver cette forme d'art théâtral. Dans le Kabuki, la représentation de femmes par des hommes est appelée onnagata.
  • Dans la Chine ancienne, presque tous les personnages d'opéra chinois étaient joués par des hommes. Ainsi, tous les acteurs qui jouaient des rôles féminins pratiquaient le travestissement. Mei Lanfang est peut-être l'exemple le plus connu de tels acteurs.
  • Les Monty Python sont réputés pour leur pratique du travestissement à des fins comiques dans leurs productions télévisées et cinématographiques. La troupe s'habille le plus souvent dans ce cas en femmes vieilles et laides, que ses membres appellent « pepperpot » (pot de poivre). Bien que Terry Jones soit réputé surtout pour ses personnages féminins, tous les membres de la troupe ont au moins une fois pratiqué le drag (en) dans un sketch ou un autre ; Michael Palin et Eric Idle seraient ceux qui sembleraient les plus féminins, Graham Chapman se spécialisa plutôt dans les rôles d'ennuyeuses femmes au foyer, et John Cleese, dont la troupe affirmait qu'il est le plus hilarant en femme, apparait si peu féminin que ça en devient drôle. En France, on peut citer les Inconnus comme exemples d'acteurs comiques jouant des personnages féminins.
  • La Revue Takarazuka est une troupe de théâtre contemporaine japonaise composée exclusivement de femmes, connue pour ses spectacles musicaux très sophistiqués. Les actrices de Takarazuka se spécialisent dans les rôles d'un seul sexe, les actrices jouant les rôles d'hommes étant les mieux payées.
  • Dans la pantomime, les pièces, qui sont traditionnellement des adaptations de contes de fées et jouées entre Noël et l'Épiphanie, le rôle masculin principal était auparavant joué par un garçon principal - une jeune et jolie fille. Toutefois, cette pratique a disparu récemment à la suite de l'explosion de la télévision masculine et au fait que les popstars ont remplacé ce rôle dans leur imaginaire. Toutefois, le rôle des Dames en pantomime, des femmes d'âge moyen jouées par des hommes dans un but comique est encore l'un des principaux attraits de la pantomime.
  • L'ancien maire de New York Rudolph Giuliani est apparu plusieurs fois habillé en femme dans un but comique plusieurs fois, notamment une apparition au dîner de presse du New York Inner Circle et au cours du Saturday Night Live.
  • Dans Lucrèce Borgia, Guillaume Gallienne est programmé dans le rôle titre à la Comédie-Française du au .

Opéra

Il existe dans l'opéra des rôles spécifiques impliquant le travestissement. Ces rôles d'hommes sont joués par des femmes, le plus souvent des mezzo-sopranos, mais parfois aussi des sopranos. Certaines cantatrices se spécialisent dans ce genre de rôles.

L'une des principales justifications artistiques de l'existence de ces rôles travestis, « rôles en pantalons », est que certains scenari impliquent de jeunes garçons, mais que l'on a besoin de la puissance vocale d'un adulte et de son expérience scénique en sus d'une voix aigüe de garçon. Ainsi, les femmes sont plus adaptées que les garçons pour jouer ce genre de rôles. On peut citer à titre d'exemple le rôle de Cherubino dans Les Noces de Figaro, et Hansel dans Hansel et Gretel ou encore d'autres personnages dans les opéras de Haendel (comme Bertarido ou Unulfo dans Rodelinda). D'autres rôles de ce type ont été créés afin de donner l'impression qu'un personnage ne vient pas de ce monde (Orphée dans Orphée et Eurydice) ou est efféminé (le prince Idamante dans Idomeneo). Cependant, à l'époque baroque, jusqu'à une certaine partie de la période classique, ces rôles étaient tenus par des castrats qui avaient la puissance vocale nécessaire pour interpréter ces personnages. De nos jours, ces rôles sont tenus par des femmes ou des contre-ténors.

Fidelio, le seul opéra de Beethoven, est inhabituel dans ce sens, car il met en scène une femme se travestissant en homme dans l'histoire. Fidelio, en effet, parle d'une femme se déguisant en jeune homme afin de sortir son époux de prison.

Au début du XXe siècle, Richard Strauss a mis en place dans deux de ses opéras un tel rôle en tant que rôle principal : le compositeur dans Ariane à Naxos et Octavian dans Le Chevalier à la rose.

Cinéma / Télévision

Sont rappelés ci-dessous des films et téléfilms traitant du travestissement, en leur associant les personnages concernés.
L'article détaillé de chaque film et téléfilm listé ici doit mentionner explicitement la thématique du travestissement et valider cela à partir de sources.

Cinéma
  • 20 centimètres (2005) de Ramón Salazar.
  • A Girl Like Me : L'Histoire vraie de Gwen Araujo (A Girl like Me: The Gwen Araujo Story) (2006) de Agnieszka Holland avec Mercedes Ruehl.
  • Adieu ma concubine (Bawang bieji, 1993) de Chen Kaige.
  • Fighting Beauty (2003) de Ekachai Uekrongtham, basé sur l'histoire vraie du célèbre boxeur thaïlandais transgenre Nong Toom, star nationale de muay-thaï.
  • Belle Époque (1992) de Fernando Trueba, avec Penélope Cruz, Michel Galabru.
  • Boys Don't Cry (1999) de Kimberly Peirce d'après la vie de Brandon Teena.
  • Breakfast on Pluto (2005) de Neil Jordan.
  • Certains l'aiment chaud (Some Like It Hot, 1959) de Billy Wilder avec Jack Lemmon, Tony Curtis et Marilyn Monroe.
  • Cambio de sexo (1977) de Vicente Aranda.
  • Change-moi ma vie (2001) de Liria Bégéja.
  • Chouchou (2003) de Merzak Allouache avec Gad Elmaleh.
  • Color of Night (1994) de Richard Rush avec Jane March.
  • Comme une femme (1980) de Christian Dura.
  • Connie et Carla (2004) de Michael Lembeck.
  • Cut Sleeve Boys (2006) de Ray Yeung.
  • Dans la peau d'une blonde (Switch, 1991), comédie fantastique américaine de Blake Edwards avec Ellen Barkin.
  • Dr Jekyll et Sister Hyde (Dr Jekyll and Sister Hyde, 1971), film de Roy Ward Baker.
  • Dr Jekyll et Ms Hyde (1995) de David Price, avec Sean Young, Lysette Anthony, Jeremy Piven.
  • Elle ou lui (Belle al bar, 1994) de et avec Alessandro Benvenuti, Eva Robin's.
  • Ed Wood (1994) de Tim Burton avec Johnny Depp.
  • Embrasse-moi Pasqualino ! (Come mi vuoi, 1997) de Carmine Amoroso, avec Enrico Lo Verso, Vincent Cassel, Monica Bellucci.
  • Extravagances (To Wong Foo, Thanks for Everything Julie Newmar, 1995) de Beeban Kidron.
  • FBI : Fausses blondes infiltrées (2004) de Keenen Ivory Wayans avec Shawn Wayans, Marlon Wayans, Jaime King.
  • Funny Boy (1987) de Christian Le Hémonet avec Gérard Lecaillon, Valérie Mairesse, Anaïs Jeanneret.
  • Louis ou Louise (1953) d'Ed Wood.
  • He's My Girl (1987) de Gabrielle Beaumont avec Thomas Kent Carter, David Hallyday, Jennifer Tilly.
  • Hedwig and the Angry Inch (2001) de John Cameron Mitchell.
  • Je ne voudrais pas être un homme (Ich möchte kein Mann sein, 1918), moyen-métrage d'Ernst Lubitsch.
  • Jeux d'artifices (1987) de Virginie Thévenet, avec Myriam David, Gaël Seguin, Ludovic Henry, Arielle Dombasle.
  • Julie, chevalier de Maupin (2004) de Charlotte Brandström, avec Sarah Biasini, Pietro Sermonti, Pierre Arditi.
  • Kinky Boots (2005) de Julian Jarrold, d'après l'histoire véridique de l'entreprise Divine dans le village anglais de Earls Barton.
  • L'Année des treize lunes (In einem Jahr mit 13 Monden, 1981) de Rainer Werner Fassbinder.
  • L'Auberge du Spessart (1957) de Kurt Hoffmann.
  • La Cage aux folles (1978) et La Cage aux folles 2 (1980) d'Édouard Molinaro, La Cage aux folles 3 (1985) de Georges Lautner avec Michel Serrault.
  • La Fille au fouet (1952) de Jean Dréville avec Véronique Deschamps, Gaby Morlay et Michel Simon.
  • La folie des grandeurs (1971) de Gérard Oury avec Louis de Funès.
  • La Loi du désir (1986) de Pedro Almodóvar.
  • La Mauvaise Éducation (2004) de Pedro Almodóvar.
  • La Meilleure Façon de marcher (1976) de Claude Miller.
  • La Nuit des rois (Twelfth Night: Or What You Will, 1996) de Trevor Nunn.
  • La piel que habito (2007) de Pedro Almodóvar.
  • La Travestie (1988) de Yves Boisset avec Zabou Breitman.
  • La Vengeance d'un acteur (Yukinojô henge daiippen, 1935) de Teinosuke Kinugasa avec Kazuo Hasegawa.
  • La Vengeance d'un acteur (Yukinojô henge, 1963) de Kon Ichikawa avec Kazuo Hasegawa.
  • Le Baiser de la femme araignée (Beijo da mulher aranha, 1985), film de Héctor Babenco d'après le roman de Manuel Puig avec William Hurt, Raúl Juliá, Sonia Braga.
  • Le Locataire (1976) de Roman Polanski.
  • Le Lézard noir (Kurotokage, 1968) de Kinji Fukasaku, composé autour de la star japonaise transsexuelle Akihiro Miwa.
  • Le Mystère Alexina (1985) de René Féret avec Philippe Vuillemin.
  • Le Roi des masques (Bian lian, 1996) de Wu Tianming.
  • Le Roi et le Clown (2005) de Lee Joon-ik, d'après l'histoire du roi coréen Yeonsangun et du saltimbanque Gong-gil.
  • Le Secret du chevalier d'Éon (1959) de Jacqueline Audry.
  • Les Amours d'Astrée et de Céladon (2007) de Éric Rohmer avec Cécile Cassel, Andy Gillet, Stéphanie Crayencour.
  • Les Damnés (1969) de Luchino Visconti.
  • Les Décimales du futur (1973) (The Final Programme) de Robert Fuest, d'après le du roman Le Programme final de Michael Moorcock, premier tome des Aventures de Jerry Cornelius.
  • Les Fugitifs (1986) de Francis Veber avec Pierre Richard, Gérard Depardieu.
  • M. Butterfly (1993) de David Cronenberg avec John Lone.
  • Ma sœur est un chic type (1994) de Mathias Ledoux avec Dominique Lavanant et Pierre Palmade.
  • Madame Doubtfire (1993) de Chris Columbus avec Robin Williams.
  • Madame Édouard (2004) de Nadine Monfils avec Didier Bourdon, Michel Blanc, Josiane Balasko.
  • Madame Satã (2001) de Karim Aïnouz.
  • Ma femme s'appelle Maurice (2002) de Jean-Marie Poiré avec Régis Laspalès, Philippe Chevallier.
  • Mauvais Genres (2001) de Francis Girod.
  • Ma vie en rose (1997) de Alain Berliner avec Michèle Laroque.
  • Miss Mona (1987) de Mehdi Charef avec Jean Carmet.
  • Madame Irma (2006) de et avec Didier Bourdon et Yves Fajnberg.
  • Mob Queen (Rose Mafia, 1998) de Jon Carnoy, avec Candis Cayne.
  • Myra Breckinridge (1970) de Michael Sarne avec Mae West, John Huston, Raquel Welch.
  • Nettoyage à sec (1997) de Anne Fontaine.
  • Personne n'est parfaite (Nobody's perfect) (1990) de Robert Kaylor avec Chad Lowe, Patrick Breen, Gail O'Grady, Robert Vaughn.
  • Orlando (1992) de Sally Potter avec Tilda Swinton et Billy Zane, d'après le roman homonyme de Virginia Woolf.
  • Le Secret de Peacock (2010) de Michael Lander, avec Cillian Murphy, Susan Sarandon et Keith Carradine.
  • Pédale douce (1996) de Gabriel Aghion avec Patrick Timsit, Fanny Ardant, Richard Berry.
  • Personne n'est parfait(e) (Flawless, 1999) de Joel Schumacher, avec Philip Seymour Hoffman et Robert De Niro.
  • Pigalle (1994) de Karim Dridi avec Blanca Li dans le rôle de Divine.
  • Priscilla, folle du désert (1994) de Stephan Elliott.
  • Pulsions (Dressed to kill, 1981) de Brian De Palma avec Michael Caine.
  • Ran (1984) de Akira Kurosawa avec Pita, Tatsuya Nakadai.
  • Rendez-moi ma peau… (1980) de Patrick Schulmann.
  • Satreelex, the Iron Ladies (2000-2003) de Yongyooth Thongkonthun.
  • Queens ou Tu seras une femme mon fils (2003) de Ilka Franzmann.
  • Shakespeare in Love (1999) de John Madden.
  • She's the Man (2006) de Andy Fickman avec Amanda Bynes, d'après la pièce de Shakespeare, La Nuit des rois.
  • Shortbus (2006) de John Cameron Mitchell.
  • Si j'étais elle (2004) de Stéphane Clavier avec Hippolyte Girardot, Hélène de Fougerolles, Thierry Lhermitte.
  • Soap (2007) de Pernille Fischer Christensen.
  • Soldier's Girl (2003) de Frank Pierson d'après l'histoire vraie d'un jeune soldat battu à mort pour être tombé amoureux d'une transsexuelle vedette d'un night-club.
  • Stage Beauty (2004) de Richard Eyre avec Billy Crudup, Claire Danes, Rupert Everett.
  • Statross le Magnifique (2006) de Rémi Lange avec Pascale Ourbih, Jann Halexander.
  • Sylvia Scarlett (1935) de George Cukor avec Katharine Hepburn, Cary Grant, Brian Aherne, Edmund Gwenn, Nathalie Paley, Dennie Moore.
  • Tarnation (2004) de Jonathan Caouette.
  • Talons aiguilles (1991) de Pedro Almodóvar avec Miguel Bosé et Victoria Abril.
  • Tenue de soirée (1986) de Bertrand Blier avec Gérard Depardieu, Miou-Miou, Michel Blanc.
  • The Crying Game (1992) de Neil Jordan avec Jaye Davidson, Stephen Rea.
  • The Rocky Horror Picture Show (The Rocky Horror Picture Show, 1975), comédie musicale de Richard O'Brien avec Tim Curry dans le rôle du travesti Frank'n Furter.
  • The Triple Echo (Soldier in Skirts, 1973) de Michael Apted avec Brian Deacon, Glenda Jackson, Oliver Reed.
  • Thelma (2001) de Pierre-Alain Meier avec Pascale Ourbih.
  • Tiresia (2003) de Bertrand Bonello.
  • Tootsie (1982) de Sydney Pollack avec Dustin Hoffman.
  • Torch Song Trilogy (1988) de Paul Bogart et Harvey Fierstein.
  • Rémi contre la poutre de Bamako (2009) de Adrien.Ch avec Rémi.Al dans son propre rôle.
  • Tout sur ma mère (1999) de Pedro Almodóvar.
  • Transamerica (2005) de Duncan Tucker.
  • Transgeneration (2005) de Jeremy Simmons.
  • Une famille allemande (Agnes and seine Brüder, 2004) de Oskar Roehler avec Martin Weiß (de).
  • Victor Victoria (1982) de Blake Edwards avec Julie Andrews.
  • Viktor und Viktoria (1933) de Reinhold Schünzel.
  • Wild Side (2004) de Sébastien Lifshitz.
  • Yentl (1983) de et avec Barbra Streisand.
Documentaires
  • Crossdresser (2009) de Chantal Poupaud
  • Des saris et des hommes (2006) de Thomas Wartmann, film documentaire sur la vie de trois hijrasde Bombay.
  • Gendernauts (1999), documentaire de Monika Treut sur les personnes transgenres de San Francisco.
  • Next Station Nana (2007), documentaire de Marina Oboussier et Arthur Manz.
  • Nous n'irons plus au bois (2007), documentaire de Josée Dayan.
  • Woubi Chéri (1998), documentaire de Philip Brooks et Laurent Bocahut[26].
Télévision

Animation

  • Dans La Rose de Versailles (Lady Oscar) son père désirant un garçon décida à la naissance de son dernier enfant qui était une fille de la faire élever comme un garçon (escrime, équitation, habillement). Oscar se plie sans contrainte à cela jusqu'au moment où elle rencontre Fersen, que le conte de Girodelle la demande en mariage, qu'André, son ami d'enfance, lui déclare sa flamme, et qu'un soir elle alla au bal de la cour vêtue en femme. Peu avant la fin elle annonce à ses hommes de la garde de Paris qu'elle est une femme, Avant de mourir sous le feu de la prise de la Bastille.
  • Bugs Bunny pratique occasionnellement le travestissement, en général pour tromper l'un de ses adversaires. Sa transformation est en général si efficace que ces derniers (particulièrement Elmer Fudd, qui en général a essayé de le tuer quinze secondes auparavant) sont abasourdis par son charme féminin. Elmer Fudd et Daffy Duck pratiquent aussi le travestissement dans certains cartoons des Warner Brothers[27].
  • Genesis Climber Mospeada fut probablement le premier anime faisant intervenir un travesti habituel parmi les protagonistes. Yellow Belmont, un ex-soldat, pratique le travestissement afin d'éviter les représailles envers les soldats menées par les Invid et d'autres, et devient une pop-star. Beaucoup de personnes admirent Yellow sans se rendre compte que derrière la pop-star se cache un homme.
  • Utena, la fillette révolutionnaire (en japonais 少女革命ウテナ Shōjo Kakumei Utena) est probablement l'un des exemples les plus communs d'animation japonaise traitant de travestissement. Le personnage principal, Utana Tenjou, pratique le travestissement car elle désire se faire passer pour un prince héroïque. Revolutionary Girl Utena est inspiré d'un autre anime, antérieur, Lady Oscar (ベルサイユのばら - Berusaiyu no bara) - dans lequel l'un des personnages principaux, commandant de la Garde Royale, est une femme appelée Oscar, qui a été éduquée en tant qu'un garçon par son père et porte constamment des vêtements masculins.
  • Dans Bob l'éponge, Bob apparaît habillé brièvement en femme dans quatre épisodes. Dans l'épisode That's No Lady C'est pas une femme »), son ami Patrick Étoile de mer se déguise en une jeune fille appelée Patricia.
  • Dans Mes parrains sont magiques, Timmy Turner, Cosmo, le père de Timmy, et Denzel Q. Crocker pratiquent parfois le travestissement dans plusieurs épisodes.
  • James de la Team Rocket (Pokémon) se déguise fréquemment en femme. Sa partenaire Jessie, pratique plus occasionnellement le travestissement, mais environ deux fois moins que James. L'un des épisodes les plus notables dans lequel James se déguise est l'épisode censuré Beauty and the Beach dans lequel il se procure des seins gonflables afin de concourir dans un concours de beauté. Dans d'autres épisodes, le protagoniste Sacha s'habille en femme.
  • Dans la série Naruto, Haku, l'un des sbires de Zabuza s'habille en femme et a une voix féminine, mais est un homme. Ceci sème la confusion parmi les personnages comme parmi les spectateurs : est-ce un travesti ou une transsexuelle ?
  • Le long-métrage d'animation des studios Disney Robin des Bois (1973) inclut une séquence dans laquelle Robin et Petit Jean se déguisent en diseuses de bonne aventure afin de voler le trésor du Prince Jean tandis que ce dernier est distrait par les fausses prédictions de Robin. Petit Jean porte de gros faux seins, dans lesquels il cache son butin, et flirte avec l'un des gardes du Prince.
  • Sailor Moon inclut deux travestis : Zoicite dans l'épisode 36 de la première saison, et Fish-Eye dans la saison Super S (il ressemble à une femme, et préfère faire souffrir les hommes alors que ses partenaires, Tiger's-Eye et Hawk's-Eye préfèrent les filles, Tiger préférant les jeunes et Hawk les plus âgées). Toutefois, dans les doublages anglais de ces saisons, Zoicite et Fish-Eye deviennent des femmes.
  • Mulan traîte d'une jeune fille pratiquant le travestissement afin d'épargner la guerre à son père et de combattre à sa place.
  • Dans Bobobo-bo Bo-bobo, Don Patch et Bobobo pratiquent régulièrement le travestissement (par exemple dans l'épisode 29).
  • Dans I My Me! Strawberry Eggs, un anime japonais, un homme s'habille en femme avec l'aide de sa propriétaire afin d'obtenir un emploi dans une école de filles.
  • Dans High School! Kimengumi, encore un anime Japonais, les cinq personnages principaux pratiquent le travestissement régulièrement.
  • Dans Slayers, la plupart des personnages principaux masculins se travestissent afin de réaliser leurs plans.
  • Dans Ranma ½, le personnage Ranma Saotome est un garçon qui change de sexe quand il est arrosé d'eau chaude ou froide, ce à cause d'une malédiction chinoise. Cette particularité est l'un des éléments principaux de la série. Ainsi, il se retrouve régulièrement habillé avec des vêtements inadaptés à son sexe apparent. Toutefois, son identité de genre est clairement et très fortement masculine, et il ne fait aucun effort pour paraître féminin quand son corps s'y prêterait. Il porte en général des vêtements masculins, même avec un corps féminin. Un autre personnage de la série, Tsubasa Kurenai, présenté au début comme une lesbienne, s'avère être en fait un travesti hétérosexuel (travesti).
  • Dans Inu-Yasha, Jakotsu, l'un des membres de la Bande des Sept, est un homme, mais s'habille en femme afin de pouvoir flirter avec les garçons. Il déteste les femmes et est considéré comme homosexuel.
  • Dans Fruits Basket, Ritsu est un garçon, mais s'habille en fille. Il s'habille ainsi car il craint de ne pas satisfaire ses parents en tant qu'homme, et donc ressembler à une fille lui apporte un certain réconfort.
  • Dans Dual Parallel Trouble Adventures, Kasuki, le personnage principal, doit se déguiser en fille afin de pouvoir piloter le vaisseau que seules les femmes peuvent piloter, Harusime.
  • Dans un épisode des Aventures de Sonic, Sonic et Tails sont aspirés dans un conte de fées (Hansel et Gretel), Sonic jouant Hansel, Tails jouant Gretel et le Dr Robotnik interprétant la sorcière. Environ une minute après avoir été aspiré, Tails remarque qu'il porte un attirail féminin. Sonic, qui a l'habitude de se déguiser dans cette série, pratique généralement le travestissement dans ce but.
  • Dans le dessin animé canadien Being Ian, Sandi s'habille en garçon, et se fait appeler Sammy Rocker afin de pouvoir participer à un tournoi de boxe. Plus tard, dans l'épisode Out-of-Focus Group, Ian prend la place de Vicki dans un concours de danse en se déguisant en femme.
  • Dans The Amazing Adrenalini Brothers, le court-métrage Cape of Majesty! présente Adi tombant sur la garde robe d'Elizabeth II et portant ses vêtements et une perruque.
  • Dans Happiness!, Jun Watarase, l'un des meilleurs amis du personnage principal, est un garçon pratiquant le travestissement (malgré son apparence féminine, c'en est un).
  • Dans Le Laboratoire de Dexter, Dee-Dee déguise parfois Dexter en fille. On peut par exemple évoquer l'épisode Remember Me? dans lequel Dexter, à la suite d'un accident, perd la mémoire, se faisant alors déguiser en fille par Dee-Dee.
  • Dans You're Under Arrest, Aoi Futaba était un homme se déguisant en femme dans le cadre de son travail pour l'escadron Anti-Chikan. Au fil du temps, ses manières sont devenues celles d'une femme, bien que les femmes de Bokuto Station le rejettent au début, elles finissent par l'accepter tel qu'il est.
  • Dans Gankutsuou, Peppi est un garçon se déguisant en fille qui réussit à tromper l'un des personnages principaux masculins, Albert, qui pense être tombé amoureuse d'elle.
  • Dans South Park, Eric Cartman s'habille assez souvent en fille pour obtenir ce qu'il désire. Par exemple, dans Freak Show, il se fait passer pour une fille hystérique afin de pouvoir passer au Maury Show. Butters Stotch pratique aussi le travestissement à l'occasion, bien moins fréquemment mais pour des périodes de temps généralement plus importantes.
  • Dans Géraldine d'Arthur de Pins, Gérard se réveille un matin transformé en femme. Il devra faire face à sa petite amie, s'occuper de ses nouvelles caractéristiques corporelles non désirées, et faire face aux défis d'être une femme dans la société.

Manga

Dans le manga japonais Urusei Yatsura (1978-1987), créé par Rumiko Takahashi et publié par Shogakukan, un personnage féminin appelé Ryuunosuke porte une chemise blanche arborant le caractère chinois « Homme » dans le dos, et un pantalon identiquement décoré, ainsi que tout un attirail masculin, ce à cause du fait que son père insiste lourdement sur le fait que son enfant est un garçon. Plus récemment, dans le manga japonais d'action Gunslinger Girl (2003), publié aux États-Unis par ADV, l'un des personnages féminins, ayant subi un lavage de cerveau pour la transformer en assassin, prend du plaisir à porter des costumes masculins et des cravates.

On peut aussi citer le manga comique No Bra traitant d'une jeune transsexuelle amoureuse du narrateur, qui, bien qu'amoureux, a peur d'elle.

Dans le manga W Juliette, Makoto doit se travestir et réussir à passer ses deux dernières années de lycée travesti en fille pour pouvoir accéder à son rêve : devenir acteur. Il sera aidé d'Ito, qu'il prend d'ailleurs pour un garçon au début du manga.

Jeux vidéo

  • Dans Final Fantasy V, Faris est la capitaine d'un équipage de pirates, qui s'habille et se présente en tant qu'homme.
  • Dans l'une des scènes les plus comiques de Final Fantasy VII, Cloud Strife, le protagoniste, se déguise en femme pour s'introduire dans un lupanar.
  • Dans le premier jeu de la série des Art of Fighting, King, qui plus tard deviendra l'un des personnages principaux de ces jeux, s'habille en tant qu'homme pour cacher son genre réel, à cause d'une défaite honteuse qu'elle a subi dans un tournoi d'arts martiaux en se présentant en tant qu'homme. Il peut être révélé que King est une femme si le joueur l'élimine avec un coup spécial, déchirant ainsi as chemise. Plus tard, tout le monde a su que King était une femme, mais elle continue toujours à porter un attirail masculin.
  • Dans les Guilty Gear, Bridget est un garçon qui ressemble, est nommé et s'habille comme une fille, parce que le village dans lequel il est né croit que la naissance de jumeaux mâles apporte le malheur. Comme Bridget lui-même est membre d'une paire de jumeaux mâles, il s'est toujours présenté ainsi depuis son enfance.
  • Dans la série des Angelique, le personnage Olivie est toujours présenté comme une femme sophistiquée et classieuse, souvent revêtue de cosmétiques et d'ongles décorés.
  • Dans Tokimeki Memorial, Rei s'habille en homme et va à l'école en tant qu'homme. Son secret peut seulement être révélé dans sa fin amoureuse.
  • Dans StarTropics, Mike doit s'habiller en femme pour entrer dans un royaume exclusivement féminin.
  • Dans The Legend of Zelda: Ocarina of Time, la princesse Zelda se présente sous forme masculine, sous le nom de Sheik.
  • Dans Monkey Island 2: LeChuck's Revenge, Guybrush doit porter une robe rose pour participer à un bal costumé.
  • Vers la fin de Mario and Luigi: Superstar Saga, Luigi se déguise en Princesse Peach. Il fait la même chose dans le comic Super Mario Adventures comic, et Peach porte alors les vêtements du plombier vert.
  • Dans RuneScape, pour effectuer la Wanted Quest, si le personnage est un homme, il doit changer son genre. Le Prince Ali doit pratiquer le travestissement pour passer pour Lady Kali.
  • Dans Future Perfect quand Cortez et Harry Tipper doivent s'infiltrer dans un compound, Harry doit porter des vêtements féminins pour y entrer. Il fait un certain effet aux gardes, qui pensent qu'il est une femme malgré une moustache tout à fait apparente.
  • Dans Dead Rising on peut faire en sorte que Frank West, le personnage principal, s'habille en femme dans l'une des nombreuses boutiques de vêtements féminins rencontrées au cours du jeu.
  • Dans Crash Tag Team Racing, Docteur N. Gin demande à Crash de lui acheter une robe de danseuse ballerine pour qu'il puisse se sentir « chou », notamment pour augmenter son amour-propre mais aussi son caractère efféminé. N. Gin peut porter le tutu en tant que costume alternatif.

Internet

Le fort développement de l'Internet et du Web a fourni aux personnes pratiquant le travestissement de nouvelles possibilités pour s'exprimer. De nombreux sites ciblent les hommes pratiquant le travestissement en proposant des robes, des chaussures et autres accessoires féminins dans des tailles adaptées à la morphologie masculine, en exploitant aussi l'angoisse de l'essai des vêtements de l'autre sexe dans les magasins. De plus, l'Internet fournit aux travestis un endroit où ils ne se mettent pas en danger pour partager des contacts, des photos et des histoires.

Notes et références

  1. 1 2 Rainbow Reader, Fort Wayne, Indiana
  2. Le magazine Transformation; des entrevues pour Rainbow Reader, Fort Wayne, Indiana.
  3. Personne travesti-e Définitions, SOS homophobie
  4. Angeline Montoya, « Transsexualité, l’Argentine en pointe », Le Monde Diplomatique, (lire en ligne).
  5. « Travestis peut-être, mais certainement pas folles », Courrier International, (lire en ligne).
  6. 1 2 (en) Lewis Vek, Crossing Sex and Gender in Latin America, Springer, , « The terms and logics of sexual diversity and sex and gender variance in Latin America ».
  7. 1 2 Bard, Christine. Pellegrin, Nicole., Femmes travesties : un "mauvais" genre, Clio et Presses Universitaires du Mirail, (ISBN 2-85816-483-5 et 978-2-85816-483-7, OCLC 43468118)
  8. (en) Christopher Harrity, « PHOTOS: The Drag Kings Who Rule San Francisco », ADVOCATE, (lire en ligne, consulté le ).
  9. (en-US) J. R. Tungol, « 28 Drag Kings You Should Know », Huffington Post, (lire en ligne, consulté le ).
  10. (en) « The World's Largest Drag King Contest Is Coming to San Francisco », PAPERMAG, (lire en ligne, consulté le ).
  11. Ce paragraphe est tiré de l’article « Gender at time's bend », publié dans le Gulf news du 25 juillet 2008, pages 4 et 5 de la section Weekend Review.
  12. L'article suscité mentionne le cas d'une femme devenue officier de l'armée albanaise.
  13. Dominique Laporte, « George Sand vue par Lise Bissonnette », Nuit blanche, magazine littéraire, , p. 8-11
  14. Susan Clayton, « L'habit ferait-il le mari ? L'exemple d'un femal husband, James Allen (1787-1829) », Femmes, genre, histoire, , p. 2-4
  15. Fabrice Virgili et Danièle Voldman, La Garçonne et l'Assassin : histoire de Louise et de Paul, déserteur travesti, dans le Paris des Années folles, Payot, 2011, 170 p.
  16. Voir sur straightdope.com.
  17. AARNE Antti et THOMPSON Stith, The Types of the Folktale. Helsinki, 1973 (3e éd.), p. 301.
  18. Lire à ce propos « La femme travestie dans les contes de fées ».
  19. Michèle Perret, « Travesties et transsexuelles : Yde, Silence, Grisandole, Blanchandine », Romance Note (XXV, 3) 1985, p. 328-340.
  20. Fiche du l'ouvrage, et revue de presse, sur le site de l'éditeur, Le Dillettante.
  21. « Le secret professionnel des drag queens », émission Secret professionnel par Charles Dantzig, radio France Culture, du 23 octobre 2016.
  22. Lauréats 2012, site de France Culture.
  23. Jean-Luc Seigle, « L’enfant travesti de Jean-Luc Seigle », sur editions.flammarion.com (consulté le )
  24. 1 2 Fabienne Pascaud, « L'Enfant travesti, Jean-Luc Seigle », Télérama, (lire en ligne)
  25. Le site officiel du festival Southern Decadence.
  26. Diffusion sur Arte le 20 juin 2000.
  27. Voir sur mindspring.com.

Voir aussi

Bibliographie

Par ordre chronologique de publication
  • Rudolf M. Dekker, Lotte C. Van De Pol, Lotte C. Van De Pol, The Tradition of Female Transvestism in Early Modern Europe, 1989 (ISBN 0-312-17334-2)
  • Peggy J. Rudd, Crossdressing With Dignity : The Case For Transcending Gender Lines, PM Publishers, Inc., 1999 (ISBN 0-9626762-6-8)
  • Sylvie Steinberg, Le travestissement en France à l'époque moderne (XVIe – XVIIIe siècles), ANRT, 1999
  • Charles Anders, The Lazy Crossdresser, Greenery Press, 2002 (ISBN 1-890159-37-9)
  • Lacey Leigh, Out & About: The Emancipated Crossdresser, Double Star Press, 2002 (ISBN 0-9716680-0-0)
  • Fabrice Virgili et Danièle Voldman, La Garçonne et l'Assassin. Histoire de Louise et de Paul, déserteur travesti, dans le Paris des années folles, Paris, Payot, 2011 (ISBN 978-2-228-90650-0)
  • David Dumortier, Travesti, Le Dilettante, 2012 (ISBN 9782842637002) [présentation en ligne]

Articles connexes

  • Femellisation
  • Transsexualisme
  • Travestissement fétichiste
  • Déguisement / Costume
  • Permission de travestissement
  • Cosplay et crossplay
  • Vierge sous serment (Albanie)

Liens externes